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— Wendy je t'en supplie laisse moi t'expliquer ce n'est qu'un énorme malentendu !
— Dégage avant que je ne te saute à la gorge, Park.
— Et bien saute moi à la gorge tant que tu m'écoutes : ce baiser n'était pas intentionnel je n'ai jamais voulu l'embrasser- ralentis Wendy bon sang !
— Tu ne comprends pas quoi dans le terme « dégage »?
Je traverse le couloir en trombe. Les poings serrés et le regard rivé vers la salle de classe dans laquelle j'ai la ferme intention de me réfugier avant qu'il n'ouvre une fois de plus la bouche. Mais évidement comme mon karma de la semaine est contre moi et que j'ai l'air d'avoir demandé à ce qu'on ne me lâche pas la grappe, Chanyeol me saisit le poignet, m'arrêtant net.
— Wendy, je ne voulais pas-
— Oh ferme la! Tais toi! Ferme la!Lâche moi! Je vais t'en mettre une!
J'hurle presque en me tournant vite vers lui, me dégageant d'un geste brusque avant de lever mon autre main, prête à le gifler. Je me ressaisis de justesse en levant le regard vers lui. Il était surprit, surprit sûrement de voir ma colère qui lui était entièrement dédié dans les yeux. Ma rage, ma rancune et mon âme déçu s'écrivait dans mes pupilles et Chanyeol en paye le prix fort.
Il m'a toujours raconté ne pas être un player. Pourtant celui qui m'a fait rentrer dans son jeu de flirt pendant des mois, qui a été à deux doigts de m'embrasser en soirée, qui m'a gâché la plupart de mes rencontres subjectes a la relation amoureuse depuis qu'on se connaît, qui m'a parlé des heures de Chaeyoung pour être sûr de ne pas en être amoureux c'était lui. Et c'était aussi celui qui l'a embrassé la nuit de la fête d'anniversaire de Seulgi, juste avant de me faire face pour risquer de m'embrasser. Il avait choisis son camp plus tôt, c'était pour ça qu'il avait refusé de m'embrassé.
J'étais passé après elle, et c'était le pire moment puisqu'effectivement il avait encore la sensation de ses lèvres sur les siennes quand il a soulevé mon menton. Quel gâchis de remplacer cette sensation par mes lèvres. Quel gâchis de me faire partager un baiser indirect avec cette pimbêche contre les lèvres de celui qui... fais chier.
Peut-être qu'après tout je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Je le connais depuis deux ans maintenant, tout comme Chaeyoung. Mais elle, a l'inverse de moi, a toujours été réactive. Elle a su saisir le bon moment. Et bon sang que ça me mettait les nerfs.
Malgré cela, ma tentative de rabaisser ma main le long de mon corps ne fut pas vaine car celle ci reprit sa place contre ma hanche alors que je soupire.
— S'il te plaît ne me touche pas. Ne me parle pas. Ne me regarde pas. Fais comme si je n'existais pas. Tu n'as aucune explications à me donner je ne veux rien savoir. C'est... cool.
Je le regarde droit dans les yeux, les siens frôlant l'incompréhension alors qu'il répète péniblement :
— Cool ?
— Elle attendait ça depuis des années. Contente pour elle si tu lui as enfin donné l'objet de ses désirs. C'est bien que vous vous correspondez quelque part.
Il fut près à ouvrir la bouche à nouveau mais je le retiens en levant l'index en l'air. Je conclu la discussion :
— Désormais, nous sommes des connaissances lointaine, très lointaine. Cependant je te défend de revenir me parler a moi que je te fasse signe comme quoi je peux supporter ta respiration à côté de la mienne.
J'aurais pu conclure en lui répétant de ne plus m'approcher, mais je pense qu'il a intégré l'information de lui même. Alors après un regard, je lui présente fièrement mon dos et je m'éloigne sous le bruit du soupire qu'il échappe. Je ravale la peine qui me montait et entre dans la salle de classe lorsque ça sonne. Je suis en avance en arrivant à la première sonnerie mais c'était tout ce qu'il me fallait pour être tranquille 5 secondes. Seulgi n'était pas avec moi, elle avait besoin de revoir son contrôle avec la prof de math et comme Chanyeol était entrain de me foncer dessus pour me forcer à la discussion j'ai filé à toute allure .
Évidement que la nouvelle de mon nouveau changement d'avis ne lui a pas échappé. Mais à cause de quoi ? À cause de la nouvelle de son baiser avec Chaeyoung. J'en étais sûr, sûre et certaine même alors comment j'ai pu me mettre à croire que ce ne serait pas le cas? Ma confiance en lui était sur le point de me perdre et j'ai été rattrapé par la maladresse de Jongin : évidement que oui il aimait Chaeyoung, ce baiser qu'ils ont vraisemblablement partagé et son choix de me repousser en était la preuve.
Comment ai je pu être si bête ? Me laisser avoir alors qu'on m'a toujours mise en garde ? Je pensais connaître Chanyeol mais il est comme les autres. Tout le monde préfère choisir la facilité.
Mais je ne dois pas m'en vouloir. Notre histoire n'avait même pas commencé, j'ai agis comme j'avais à agir... je n'aurais pas pu mettre la seconde plus tôt. Chanyeol a toujours été mon ami... est-ce que lui c'était attaché avant moi ? L'aurais je fais trop attendre ? Au point qu'il se soit finalement tourné vers Chaeyoung par lassitude ? Je ne sais pas si c'est vrai mais ça montre juste que je n'ai rien raté avec un mec qui ne sait pas ce qu'il veut. Et je refuse d'être un choix parmi d'autres. Je refuse d'être la facilité.
En m'asseyant lourdement sur ma chaise, ma prof de physique me dévisage depuis son bureau avant de zieuter Chanyeol qui entre juste après. Je ne lui accorde aucun regard et sors mes affaires en silence pendant qu'il s'installe en respectant, pour une fois, mon besoin de silence. À peine quelques instants passèrent avant que d'autres élèves n'entrent, se taisant vite en voyant que Chanyeol et moi étions les seuls présents en avance, mais assis à l'opposé l'un de l'autre. Alors que ma place était initialement juste à côté de la sienne. Et dire qu'on fermait encore un duo d'enfer en chimie la semaine dernière. Bon Chanyeol comprenait jamais rien mais il m'assistait très bien.
Finalement, c'est Seulgi qui entre, me dévisageant un instant avant de venir s'asseoir à côté de moi.
— Pourquoi tu t'es assise là ?
— Je ne veux pas travailler avec lui.
Elle soupire en sortant ses affaires silencieusement quelques instants. Jongin entre dans la pièce juste après, étant sur le point de s'avancer vers nous avant de s'arrêter en me voyant, évidement, à sa place de base. J'imagine qu'ils échangent un regard avec Seulgi car il finit par légèrement lui sourire avant d'aller s'installer à côté de Chanyeol. À peine avais je tourné un regard vers eux que je me dépêche de frapper mon front contre la table. Si je commence, je ne vais pas le quitter des yeux.
Seulgi soupire à nouveau à côté de moi lorsqu'elle s'assoit sur sa chaise haute.
— Je ne sais pas si être à côté d'elle te plaira plus...
J'arque un sourcil et lui lance discrètement un regard, le crâne frottant toujours la table alors qu'elle hausse la tête en direction de la porte d'entrée. En suivant son regard, mon sang ne fait qu'un tour en voyant Chaeyoung approcher pour enfin s'arrêter net en me voyant. Tout comme moi, elle me dévisage l'espace d'un instant alors que sa copine Jennie faisait des vas et viens entre ma place et celle de Kai. J'étais bien satisfaite pour mon amie de constater son monde s'écrouler sur son visage. Car je vais vous étonner, mais on a aussi mademoiselle Kim qui n'a toujours pas oublié son ex Kim Jongin.
Kim Jongin qui se prit un regard rempli de déception (alors que le pauvre n'y est pour rien techniquement) avant que Kang Seulgi se prenne la variante du regard, la guerre était déclaré pour cette semaine. Et je n'en suis pas en reste en ne quittant pas la fausse blonde devant moi me fusiller du regard. On ne peut pas se sentir et s'est pas nouveau. Mais entre leur deux visages de lapins et celui de Seulgi mêlé à ma colère surplombant toute les émotions de cette salle ; elles ne font pas le poids 1 seule seconde. C'est pourquoi Mme. Hwang se décide à les tirer de là pour éviter que je ne lui saute à la gorge en les pressant d'aller s'installer. À côté de nous.
Cette heure allait être longue.
.
— Tu peux me passer le verre doseur ?
Pas besoin de regarder pour savoir que Jennie était entrain de joncher Seulgi de haut en bas l'air de lui faire comprendre de demander à quelqu'un d'autre. Mais ma meilleure amie n'en dément pas et rajoute un « s'il te plaît » qui sonnait plus comme un « petasse » joliment dit. Pas besoin non plus de regarder pour savoir que Jennie étira un grand sourire satisfait avant de rapprocher de quelques centimètres le verre de notre côté de la longue table. Mon amie reste un instant immobile, sûrement entrain d'hésiter à lui arracher les yeux avec ses faux ongles dix fois trop longs pour ce qui est permis.
Seulgi inspire profondément avant d'étirer le bras pour enfin avoir le verre quelle quémande depuis bien trop longtemps à son goût.
— Ce n'est qu'une question de temps avant que j'attrape sa tête de ballon de rugby pour l'envoyer dans celle de sa copine, moi je te le dis. Marmonna-t-elle en s'activant de verser de l'eau dans son verre avant que quiconque n'y touche.
— Ce n'est pas moi qui vais t'en empêcher. Lâchais-je, restant concentré sur le poids qui s'inscrivait sur ma balance.
Enfin concentré ça reste à voir. Difficile de rester concentré entre les 18 insultes que Seulgi lâche par secondes, les regards que les garçons nous lancent pour s'assurer qu'on ne s'entretuent pas encore ou les balles perdues des deux amoureuses parasites qui s'avèrent être au final des balles réelles. Ce serait mentir de dire que je n'avais pas envie de leur sauter à la gorge aussi.
Car autant Chaeyoung et Jennie ont un visage d'ange, autant elles sont loin de l'être. Chaeyoung a parfaitement conscience de ce qu'elle avait fait. Elle avait gagné avec son petit jeu, et ne se retenait pas de le rappeler dans ces balles réelles. De son côté, Jennie en était fière d'elle, et semblait prendre une poussée de confiance en s'imaginant qu'elle pouvait également battre Seulgi. Là où celle-ci lui rappelait bien vite par des balles, qui se sont vite transformées en haches, qu'elle n'allait jamais gagner.
Si le prof d'histoire cherchait un exemple pour bien nous illustrer une guerre froide, croyez moi que là il a un nouveau concept plutôt parlant. Entre ceux qui répondent aux piques des filles en riant et ceux qui leur lancent des regards noirs, la classe est divisée, à croire que les nouvelles vont très vite dans ce lycée. Ces nouvelles sont visiblement suffisante pour plonger notre salle dans un froid glacial qui laissait perplexe la prof. Notre classe habituellement si animée est d'un silence à en entendre une mouche volée.
A force, je me sens coupable et en même temps la seule phrase que j'aurai envie de dire si on m'accordait la parole serait : mêlez vous de vos affaires.
— Chaeyoung, Jennie, silence. Ordonna la prof en tapant sa main sur la table. Je vous ai donnée un devoir à faire.
— Oui madame, désolé. Mais même si on sait que vous nous aimez plus que tout faut nous lâcher la manche un moment donné. Murmura Jennie, avant que Rosé n'échappe un rictus.
— C'est clair. Qu'elle s'attarde sur quelqu'un d'autres ça fera des vacances à tout le monde.
— Surtout ceux en manque d'attention, ça leur fera du bien.
Et les deux rirent à nouveau sous les plaintes de la prof qui leur répète de se taire. Je su que Seulgi était prête à les faire taire en entendant la chaise à côté de moi bouger. Alors automatiquement j'attrape sa main pour la plaquer contre le bureau. Je ne la regarde pas mais je sais qu'elle s'est immobilisé en tournant le regard vers moi, sans voir ma mâchoire contracté je l'espérais. Un feu ardent brûle actuellement en moi.
— Laisse. Ne rentre pas dans leur jeu.
Elle grogne à nouveau et se rassoit sagement bien qu'à contrecœur. Tout comme c'était sans le vouloir que je reste assise sur ma chaise en silence. Je ne supporte plus leur piques, qui ne sont même plus des piques mais plutôt des lances à ce niveau. Elles veulent que je craque et j'en suis pas bien loin. A défaut d'avoir déjà hurlé sur Chanyeol, je ne l'ai toujours pas fait sur Chaeyoung. Pourtant c'est tout ce qu'elle mérite de sûr.
Si elle ne se vante pas de sa victoire, je ne serais même pas en position de lui en vouloir jusqu'à rêver de lui arracher les yeux. Pourtant à l'heure actuelle je ne rêvais que de ça. Elle se délectait bien trop du râteau que je me suis pris de Chanyeol. Elle était bien trop fière et bien trop rabaissante pour ne pas mériter un pot de peinture dans les dents de quoi parfaire son maquillage. Je me demande toujours comment Chanyeol peut aimer une telle gamine? Et dire qu'elle faisait encore la gentille y a encore 1 semaine.
Avec Seulgi malgré tout on les a toujours appelés Shenzi et Banzaï. Dans leur jour les plus sombres comme aujourd'hui c'était Ed leur surnom communs. Vous voyez les hyènes idiotes, une case en moins, inutile et à la voix de crécelle dans Le Roi lion ? Eh bien vous avez notre vision de ces deux tic et tac bercé trop près du mur.
Seulgi est de plus en plus tendue à côté de moi, les filles ne s'arrêtant pas en si bon chemin dans leur processus et je pense sincèrement que le moment où la sonnerie va retentir lancera également la troisième guerre mondiale.
Plusieurs fois je reviens attraper la main de mon amie pour la retenir d'encore chercher à aller les gifler. Mais plus le temps passe plus ça devient dure. Je remercie seulement Joohyun et Yerim de se retourner vers nous pour mettre en commun certains de leurs points. Ces deux filles sont également un duo incontournable avec l'une too much énergie et l'autre mama énergie. Un joli cocktail remplie de bonnes volontés quand je comprend qu'elles tentent de détendre un peu l'atmosphère. Sûrement que nos échanges ne leurs ont pas échappés, de toute façon je pense que tout la classe l'a remarqué.
Mais que Yerim me compare l'acide chlorhydrique au destop visiblement pas assez efficace pour déboucher les toilettes de son frère me fait esquisser un sourire alors que Joohyun la frappe pour lui rappeler qu'on a pas besoin de savoir ce genre de choses. Ce ne sont pas les choses qui me font rire habituellement mais actuellement je n'avais besoin que de ça pour relâcher la pression. Même s'il faut que je reste à l'affût des regards hautains des double Ed sur nous, Seulgi peut partir à tout moment.
— Tu m'étonnes que les meurtriers ils utilisent l'acide pour dissoudre leur cadavre. Si celui-ci peut déboucher des toilettes je suis bien curieuse de l'effet de l'acide fluorhydrique. Commenta Yerim en remuant leur préparation énergiquement dans l'espoir de faire quelconques réaction en plus de la part du liquide.
— Arrête de jouer avec ce verre doseur Yerim tu vas finir par le casser. Soupira Joohyun en observant son amie faire alors qu'elle vérifie nos résultats.
— Oh la la mais que t'es rabat-joie...
— Je ne suis pas rabat-joie, j'aimerais juste revenir chez moi sans une maladie que m'aura causé ce machin alors pose ce verre.
— Si je dis non il se passe quoi ?
— Pose ce verre j'ai dis.
— Tapes moi encore une fois j'appelle la police.
— Tu m'invites à répéter encore une fois là ?
— Bah quoi ? T'as une bouche c'est bien pour t'en servir ?
— ... c'est vrai ça, peut-être qu'après tout je devrais essayer l'acide fluorhydrique pour te faire fermer ton clapet.
Les deux s'envoient des éclairs, et à les entendre c'était loin d'être l'entente parfaite pourtant c'était leur manière de communiquer. Me concernant je les trouves adorable. Si on oublie que j'ai toujours été ainsi avec Chanyeol et que j'ai tout sauf envie de penser que nous étions mignons.
En lui lançant un regard depuis ma place, lui aussi rigole avec Jongin. C'est vrai que les deux ensemble pour un TPE est tout ce qu'on peut qualifier de mauvais signe pour notre survie générale. Je ne sais pas trop ce qu'ils sont entrain d'ajouter dans leur verre doseur mais pas sûr que ce soit ce qu'il fallait fair a en voir leur rire enfantin. Mes sourcils se froncèrent d'incompréhension mais je ne retiens pas non plus un petit rire s'échapper à la vue du sien. Mon dieu je vais devenir folle. Que quelqu'un m'assomme avec un livre romantique que je me mette à haïr la romance.
Je n'en suis pas si loin mais c'est vrai qu'il me manquait plus qu'il sente mon regard sur lui et se tourne vers moi tout naturellement pour croiser mon regard. Autant vous dire que je fais le volt face le plus violent qui soit. A tel point que mon crâne s'entrechoque avec celui de Seulgi.
— Aïe ! Mais enfin mais fais attention, qu'est-ce que t'as ? Me demanda mon amie en se massant le front.
— Merde... désolé je n'ai pas fais exprès Seulgi excuse moi. J'ai juste hum... rien j'ai juste regardé vers Chanyeol je n'aurais pas dû.
Je ne cherche même pas à lui cacher un truc aussi débile. Dans tout les cas je savais qu'elle ne compte pas me juger. Si ce n'est peut-être soupirer.
Et bingo, c'est exactement ce qu'elle fait.
— Wendy, tu..
— Aïe ! S'exclama soudainement Yerim à son tour, jurant dans sa barbe par la même occasion.
Je n'eus à peine le temps de voir le bout de papier que venait de se prendre Yerim dans l'œil tomber au sol que la voix de crécelle emplit mes oreilles déjà bourdonnantes depuis le début de la journée :
— Pardon ma belle, ce n'était pas fais exprès. S'excusa Chaeyoung avec un petit sourire. Mais tant que tu y es, est-ce que tu peux le renvoyer s'il te plaît ? C'est pour Chanyeol.
Son sourire mielleux ne fit qu'empirer le frisson qui me traverse. Un frisson si fort que tout mes sens s'éveillent en l'entendant prononcer son nom à cet instant. Mes muscles se contractent sur le coup et cette boule qui tient mon ventre en otage remonte à ma gorge, prête à explosé. Je la retiens comme je peux en serrant la mâchoire.
Le processus en fut plus dur en voyant Chaeyoung tourner son sourire vers moi. Son sourire espiègle et son visage d'ange donnant un paradoxe presque terrifiant. Elle sait très bien ce qu'elle fait. Elle me mène par le bout du nez, et quel plaisir elle avait de me voir hurler intérieurement sans pour autant dire quoi que ce soit.
Je suis muette, incapable de dire ce que je pense du plus profond de mon cœur. Hurler sur Chanyeol avait été exceptionnel, j'étais loin d'aimer régler mes comptes en public, mais ma rage soudaine envers lui fut bien trop puissante pour ne pas que j'explose. La rage que je porte pour Chaeyoung est progressif. Je la déteste encore plus que lui et depuis longtemps, mais ça c'est fait pas a pas et trop doucement pour que j'ai une occasion de craquer. Actuellement, elle vient de frôler la limite que j'ai et les nerfs tiennent à un fil avant que je ne craque pour de bon.
J'avais l'impression que la classe entière s'était tut, à tel point que mon attention ne se concentre que sur Chaeyoung. Sur cette fille qui provoque un dilemme bien dangereux avec possibilité de lui dire ces quatre vérités devant toute la classe.
Mais heureusement, ce n'était pas encore l'heure, car Seulgi se redresse en pique pour aller chercher ce petit bout de papier. Le bruit de sa chaise raclant le sol me sortit de ma stupeur et le reste de la classe réapparaît sous ma vue. En me tournant vers ma meilleure amie, je vis le visage de Chanyeol ainsi que de son ami tourné vers nous. Mon sang ne fit qu'un tour en voyant Park Chaeyoung et Kang Seulgi se lancer un regard lorsque cette dernière tenait le bout de papier. L'idée qu'elle le lui donne me fraye l'esprit avant de vite être soulagé. Seulgi revient dans notre rangé, sous l'attention de tout le monde et s'approche des deux filles, qui la regarde d'un air de défi. Leur faisant face, Seulgi leur désigne le bout de papier :
— Sérieusement ? Un bout de papier à son crush ? Redite moi : vous êtes les jolies filles populaires, avec les garçons à leur pieds et donc meilleur que des gens comme moi ? Et bien... elle fixa Chaeyoung, se penchant ainsi doucement vers elle. ..ils ont bien changés les clichés. Prévenez moi quand la technique de drague des enfants de 12 ans n'est plus à la mode.
Jennie ouvrit la bouche pour s'offusquer mais s'arrête en voyant Seulgi lever la main pour jeter le papier derrière elle. Du haut de ses quelques cours de baskets, Seulgi mit un panier parfait dans le verre remplit d'acide des filles, ne laissant aucune chance au petit mot de ressortir de là intacte. Un son particulièrement aigüe de stupeur échappe aux lèvres de Chaeyoung pendant que moi j'arrondis les yeux et que le reste de la classe échappe un hoquet de surprise. Ça m'étonnerait que cette scène est échappé à la prof, mais visiblement elle reste silencieuse.
Un nouveau bruit sourd retentit, Jennie vient de se lever à manquer de faire tomber sa chaise.
— Je peux savoir pour qui tu te prends, Kang ?
— Et toi aussi t'es amoureuse de Chanyeol pour te mêler de cette histoire ? Repose tes fesses sur cette chaise sinon tu te ridiculiseras, ma chère Kim.
Les réponses du tac au tac fusent, laissant juste un rictus amusé échappé aux lèvres de Jennie.
— Tu penses ne pas te ridiculiser en t'énervant de la sorte devant tout le monde ? Tu me parles d'enfant de 12 ans mais tu te produis en spectacle pour des histoires de coeur. Tu veux jouer au pigeon voyageur comme en primaire peut-être ?
Je peux bien voir d'ici la mâchoire de Seulgi se contracter, mais je n'ai même pas le temps de me lever que celle ci reprend :
— Jouer les chiens chiens à son maître c'est mieux peut-être ? La seule chose que tu fais « ma belle » c'est te cramponnée à la connerie de ta copine pour un instant de gloire. Et quel instant de gloire vous vous vantez d'avoir un raté dans votre champ de mire.
— Seulgi, ça suffit. J'interviens en soufflant à son oreille et posant ma main sur son épaule. Ou ça va dégénérer.
— Oh mais ta copine semble attendre que ça, Seungwan. S'empressa de répondre Jennie. Vois son regard de lionne me fixer, elle n'attend que ça de m'arracher le visage... pour que Jongin n'est de yeux que pour elle. Désespérant...
Jennie rit que d'une seconde avant que Seulgi la pousse contre le mur. Le prochain son que j'entend fut celui d'autres chaises: celle de Chaeyoung et d'autres derrière moi.
— Seulgi ! M'exclamai-je en m'approchant vivement pour les séparer.
— Les filles ça suffit. Se leva ENFIN la prof pour contourner son bureau en notre direction.
— Pourquoi s'arrêter ? Elle arrive enfin au point qu'elle rêvait d'atteindre votre cinglée de Kang. Ricane Jennie, pas plus traumatisée que ça.
— Ne parle pas de moi ainsi, tu n'as pas idée à quel point c'est humiliant de t'entendre exposer même pas le quart de mes désirs de violences te concernant.
Le regard de Seulgi était glaciale, même en sentant mon touchée qui est sensé savoir la calmer. C'est dans ces moments que je suis heureuse de ne pas être à la place de Jennie en tant qu'ennemi.
— J'en ai rien à faire de ce que tu peux me dire sur Jongin, il ne m'appartient pas et t'appartient encore moins. S'il décide d'avoir la connerie d'encore regarder une pauvre morue dans ton genre c'est son problème. En revanche que vous manquiez de respect à Seungwan c'est bien là que je pourrais t'arracher le visage en effet.
— Manquer de respect ? On ne l'a pas insulté que je sach-
Elle se fait coupé quand Seulgi attrape ses épaules pour la décoller du mur avant de la plaquer à nouveau contre, son visage à deux centimètres du sien, surprenant Jennie cette fois-ci.
— Vous osez vous satisfaire qu'un pauvre type est raté ses chances avec elle. Vous en riez et vous mettez le point dessus. Vous êtes tous ce qui a de plus minable en vous réjouissant de la déception des gens. Si Seungwan ne vous répond pas, c'est pas parce qu'elle a peur de vous pourrir, c'est parce qu'elle se contente du soulagement de voir que ce ne sont que des gamines comme vous qu'il pourra se taper. Mais un conseil, arrêtez vous là tant que vous le pouvez: nous ne sommes pas meilleure amie pour rien... elle est tout aussi cinglé que moi.
Seulgi murmure ses derniers mots avant que la prof la tire loin de Jennie qui grince des dents au même titre que Chaeyoung en la dévisageant. Moi, je souris largement, je n'ai pas besoin de poser moi-même les termes lorsque Seulgi est la plus colérique de nous deux. Seulgi a juste déballer ce que j'avais besoin d'entendre que ce soit de ma bouche ou celle de quelqu'un d'autres. Et pour une fois je comprend les doubles Ed : leur visage contracté et impuissant est tellement reluisant.
— Vous vous croyez au cirque vous deux ? Je vous colle ce samedi pour la peine. A défaut de faire vos devoirs vous allez nous aider à ranger le lycée tiens. Ça compensera toute cette discorde.
Le ton de la prof me prend de court, elle était si calme. Je la savais passive mais tout de même. Bon l'avantage c'est que Seulgi n'est pas plus punie que ça même en ayant toucher Jennie physiquement. La prof a dû trouver ça justifié?
Mais en parallèle de ça, la même idée me traverse au même titre qu'elle traverse l'esprit de Seulgi à voir le sourire qu'elle me tendit après un regard partagé. Je le lui rendis et m'avance vers la table des filles. Le regard dévisageant de Chaeyoung se tourne vers moi. Je lui lance un grand sourire à mon tour, soulagé de la boule dans ma gorge que Seulgi c'est chargé d'expulser.
Cependant il reste quelques miettes, et Seulgi est collé pour mes histoires... alors je le serais aussi.
Alors en faisant face à la blonde encore assise, ma main se lève sur son bureau, mes doigts se refermant sur le verre doseur et, avant de le jeter au sol, je murmure un léger « oops ». Le tout vite suivit du bruit sourd du verre se brisant à mes pieds. Park tituba carrément sous la surprise en fixant le verre brisé au sol. Cette fois-ci, la prof hausse le ton.
— Non mais je crois rêver ! Mademoiselle Son, vous allez me ramasser ça de suite ! Et vous serez collé avec vos amies tiens, toute la journée.
— Hein ?? Mais madame moi je n'ai rien fais, c'est une blague ? S'exclama Jennie, l'air outrée
— Vous faites circuler des bouts de papier à travers la classe et vous dérangez celle ci avec ces sottises. Vous venez samedi pour la journée, point à la ligne. Park Chaeyoung, c'est pareil.
— Non mais c'est une blague ?? Madame sérieusement !
— J'en ai assez de vos enfantillages les jeunes. Une journée à faire le ménage au lycée vous fera du bien. Et que je ne vous y reprenne pas, ou sinon je vous refais venir dimanche pour rattraper les contrôles que vous avez soi disant manqué pour affaire personnel.
Jennie grogne en se rasseyant sur sa chaise, me poussant au passage alors que Chaeyoung reste muette, me fixant l'air ahuri. Je lui souris à nouveau, me penchant vers elle pour chuchoter:
— Tu peux le garder, vous ferez une belle paire.
Avant d'aller me rasseoir et taper dans la main de Seulgi, la remerciant au passage.
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