-Un mois plus tard-

De : Moi
elle est bonne la fille que tu as liké sur twitter
23:32

J'envoyais mon message et reposais mon téléphone, enlevant au passage ledit application.

De : Yoongi <3
tu me stalk maintenant ?
23:36

De : Moi
c'est qui ?
23:37

De : Yoongi <3
c'est pas censé être moi le jaloux du couple ?
23:37

De : Moi
jmen fous
23:38

De : Yoongi <3
ça ne me dérange pas quand tu like les photos de Tyler pourtant
23:39

J'avais rencontré Tyler à une soirée il y a quelques semaines, il était devenu l'un de mes amis, j'aimais bien ce mec. De son côté, Yoongi ne l'appréciait absolument pas et ne se cachait jamais de me le dire.

De : Moi
la dernière fois tu as vrillé quand il a commenté ma photo
23:40

De : Yoongi <3
de un tu étais absolument trop belle sur cette photo donc logique et de deux il a OSÉ commenter "aussi magnifique que le joint qu'on a roulé la dernière fois" il fallait que je m'énerve, si ça c'est pas du culot je ne sais pas ce que c'est
23:43

De : Moi
pour ma défense ce joint était vraiment exceptionnel et j'ai été flattée d'être comparée à cette réussite
23:44

De : Yoongi <3
limite si je te dis que tu es aussi belle que la porte de mon frigo tu vas bien le prendre
23:44

De : Moi
c'est plat un frigo, tu essaye de me faire comprendre quelque chose ou je rêve ?
23:45

De : Yoongi <3
tu sais quand même que si je te trouvais plate je n'aimerais pas autant tes fesses n'est-ce pas ? non parce que tu sais me faire bander rien qu'en t'asseyant sur mes genoux
23:47

De : Moi
c'est pas de ma faute si tu t'emballes vite
23:48

De : Yoongi <3
c'est pas non plus de ma faute si t'es aussi bien foutue
23:48

De : Moi
tu t'es bien rattrapé
23:49

De : Yoongi <3
je sais me sortir de la merde, même de la plus profonde
23:50

Douces paroles.

De : Moi
tu me fatigues je vais me coucher
23:51

De : Yoongi <3
bonne nuit imbécile
23:51

De : Moi
à demain enfoiré
23:52

- - - -

-Tu es allé trop loin jeune fille !

-Mais je n'ai p-

-Trois zéro d'affilée c'est du pur hasard évidemment ! Ashley tu es en terminale et tu fais n'importe quoi, ton bac ne s'obtiendra pas aussi facilement que tu ne le crois !

-Mais papa j-

-Silence ! Tes notes sont en chute libre et tu fais absolument n'importe quoi, tu es privée de sortie jusqu'à nouvel ordre.

-Pardon ?

-Ce n'est pas négociable, maintenant vas mettre le couvert on va manger.

Je regardais mon paternel de haut en bas et marmonnais quelque chose d'incompréhensible, j'étais plus qu'énervée.

-On ne marmonne pas.

-Oh ça va, vivement l'année prochaine que je me barre loin d'ici.

-Tu t'en iras si tu obtiens ton diplome, et si tu y tiens tant que ça, mets-toi au boulot.

C'était au moins la dix-huitième fois qu'on s'engueulait à ce sujet, et malheureusement, la sentence était tombée, je me retrouvais punie. Évidemment, ça ne me dérangeait pas tant que ça étant donné que je faisais souvent le mur, mais en sachant que Yoongi n'était pas dans mon lycée, le voir était plus compliqué, donc forcément, on en revenait au même point, ça m'embêtait.

-Ton frère avait de bonnes notes, lui.

-Je ne suis pas Jake.

-Je vois ça.

J'essayais de me contenir, ça avait toujours été comme ça. Pour préserver sa mémoire et faire son deuil, mon père parlait sans arrêt de mon frère. Je ne fonctionnais pas de cette façon et l'entendre prononcer son nom à mainte reprises me faisait mal au cœur, mais comme ça l'aidait, je ne disais rien.

-Je suis sûr qu'il aurait été déçu de savoir que tu échoues à tous tes contrôles.

-Je suis sûre qu'il n'en aurait eu absolument rien à foutre.

-Ton langage Ashley.

-Il s'en fouterait pas mal et m'accompagnerait à mes soirées toutes les semaines si il le faut, mes notes et même les siennes étaient le cadet de ses soucis je peux te l'assurer.

-Il me manque.

-Ouais, à moi aussi.

Je secouais la tête et déposais finalement les assiettes avant de monter dans ma chambre. Je fermais la porte et me laissais glisser contre cette dernière. Un flashback apparaissait, c'était le jour où il s'était pissé dessus tellement il riait un soir où il était bourré, cette soirée était restée gravée dans ma mémoire, si bien que j'y pensais encore.

Et aussitôt, je revoyais un lit d'hôpital, des couloirs sombres, un cimetière, un cercueil, puis une tombe. Mon cœur se serrait, ma respiration se faisait de plus en plus irrégulière. Je luttais, mais rien, c'était impossible et je le savais d'avance. Alors je tremblais, encore et encore. J'avais mal à la tête et de grosses larmes coulaient sur mes joues sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. J'étais paralysée, le souffle presque coupé. Tout ça s'enchaînait rapidement, comme toujours depuis ces deux putains d'années.

-À table !

Je le voyais, devant moi, participer au concours de galipettes qu'on organisait tous les deux dans le salon le dimanche depuis que nous étions gamins, et un instant après se prendre la lampe de la table basse en pleine tête. Je riais tellement je souffrais, ravivant mes larmes.

Encore deux ans après, plus rien n'allait comme avant, je savais simplement bien le cacher.

Si bien que mon copain n'en était pas au courant, pour lui, j'allais très bien.