-C'est quand la dernière fois que tu as été en couple ?
-Huit mois je crois, je t'avais dit qu'il m'avait trompé avec la sœur de mon meilleur pote.
-Celui avec qui tu couches ?
-Exact.
Yoongi haussait un sourcil.
-Et donc ça ne te dérange pas de te faire soulever par ton meilleur ami ?
-C'est le but d'un sex-friend tu sais.
-Pote et meilleur pote c'est pas la même chose.
-T'es en train de me faire la morale où je rêve ?
Il me donnait un coup de coude et souriait.
-Je rigole, tu fais ce que tu veux.
-Tu as déjà été amoureux ? demandais-je brusquement.
Yoongi me regardait, surpris par ma question aussi soudaine.
-Non.
Je cherchais une réponse mais il reprit avant.
-Et toi ?
-Une fois.
-Bangchan ?
-On est sorti ensemble deux ans.
-Et... Ça fait quoi ?
Il semblait timide à ce sujet, c'était un peu étrange.
-Tout ce que je peux te dire c'était que j'étais prête à faire beaucoup de choses pour lui, sauf que ce n'était pas réciproque, j'avais fait tout mon possible pour cette relation mais ça n'a pas marché. Aujourd'hui je me dis que c'était de ma faute, je ne lui en veux même plus.
-Je n'ai jamais été en couple, lâchait Yoongi.
-Quand on s'est rencontré tu m'avais dit qu-
-C'était faux. J'ai menti parce que d'après énormément de gars ça craint de n'avoir jamais eu de meuf à dix-sept ans, je ne voulais pas que tu penses que j'étais un mec coincé et... Je me suis dit que ça te donnerait moins envie de coucher avec moi si tu apprenais ça. Je sais, c'est ridicule, mais on venait de se rencontrer et je ne pensais pas que tu étais comme la fille que je connais maintenant.
Je ne m'attendais pas à toutes ses révélations, il m'étonnait de jours en jours.
-Je ne vois pas le problème de n'avoir jamais été en couple, tu fais ce que tu veux Yoongi, si tu n'en as pas envie tu n'as pas besoin de te forcer, c'est toi qui choisi.
-Toute ma vie je n'ai eu des plans cul, je ne sais même pas comment dire je t'aime, je ne l'ai jamais dit à personne.
-Vraiment ?
-C'est beaucoup trop fort pour moi, je ne peux pas le dire comme ça et... Ça me fait flipper.
-Pourquoi ?
-Parce que je me dis que je n'aimerai peut-être jamais.
-Bien sûr que si, tu dois juste attendre la bonne personne, quand elle sera sous tes yeux tu t'en rendras compte et tu te souviendras de ce que je viens de te dire. Le jour où ça arrivera, épouse-là.
Il ricanait et penchait la tête en arrière.
-En fait je pense que j'ai aussi peur de m'attacher à certaines personnes.
-Comme qui ?
-Toi.
-Moi ?
-Ouais, toi.
-Pourquoi moi ?
-Si il y a bien quelqu'un qui répond toujours à mes appels c'est toi, et pour te dire la vérité, je n'avais jamais fait ça avant, sauf que ça me plaît tellement de parler avec toi, j'ai l'impression d'être différent et... J'en sais rien, c'est comme si j'étais une autre personne, enfin je veux dire qu'au téléphone je ne suis pas comme maintenant donc... Peut-être que là je te fais chier à trop parler parce que vu ta tête je pense que c'est un p-
Je montais sur ma pointe de pieds et posais mes lèvres sur les siennes, il s'arrêtait et sans réfléchir, entourait mes hanches à l'aide de ses bras. Après quelques secondes, on se décollait mais il ne me lâchait pas.
-Pourquoi t'as fait ça ?
-J'en avais envie.
-Tu vas me rendre dingue, ça fait je ne sais pas combien de temps que j'attendais ça.
-Pourquoi ne pas l'avoir fait avant alors ?
-Je me suis dit que la dernière fois chez moi c'était parce que tu étais défoncée donc... J'ai pas osé.
Il était bien moins sûr de lui que ce qu'il laissait paraître.
-Et bien tu t'es trompé.
-Tu ne devineras jamais le nombre de fois où je me suis bran... Oui non, oublie ce que je viens de dire.
-T'es crade Yoongi, vraiment, riais-je, me touche pas.
Je retirais ses mains et me remise à marcher, il me suivait tranquillement.
-Tu veux que je te dise un truc ?
-Mmh ?
-Je n'avais presque jamais embrassé personne avant toi.
-Comment ça presque ?
-Je refusais pratiquement toujours d'embrasser les meufs avec qui je couchais, j'en avais pas envie.
-Alors pourquoi moi ?
-Parce qu'on couche pas ensemble, et puis je t'apprécie bien, ça se fait non ?
-Pas vraiment, mais on va faire une exception.
-On la définit comment notre relation ? C'est con mais la dernière fois je buvais un yop et je me suis posé la question.
-Quel goût le yop ?
-Framb- Non mais on s'en fou, je te pose une question sérieuse là, je sais que tu as faim mais c'est pas le moment.
Je roulais des yeux et ne pu m'empêcher de sourire.
-Oui pardon, pardon, tu dirais quoi toi ?
-Tu es une pote ultra bonne que j'apprécie genre vraiment beaucoup, après t'es drôle et tu es une des rares personnes, si ce n'est là seule, qui parle avec moi jusqu'à trois heures du matin toutes les nuits, et puis t'embrasses bien aussi, ça joue.
-L'adjectif bonne n'est pas forcément flatteur sache-le, mais je suis touchée.
-Et moi je suis quoi ?
-Je dirais que tu es le pote un peu idiot que j'aime plutôt bien, après c'est vrai que tu n'es pas moche, et puis j'apprécie pas mal le fait que tu sois le seul qui m'appelle tous les soirs et qui réponds à n'importe quelle heure de la journée, j'avais besoin de quelqu'un comme toi dans ma vie et je suis contente de t'avoir rencontré.
-Ma description était mieux mais je le prends bien, merci.
Il s'arrêtait pour refaire son lacet, me laissant un sourire aux lèvres.
-Viens on va au manger, j'ai eu deux heures de maths je ne m'en suis pas encore remis, heureusement que tu m'as sauvé d'ailleurs.
-Il est dix-sept heures ?
-C'est un détail parmis tant d'autres, lâchait Yoongi.
-Je te suis.
On arrivait au macdonald une dizaine de minutes plus tard et au moment de payer, Yoongi me poussait sur le côté.
-Casse-toi, c'est moi qui paye.
-Mais j'ai p-
-Ferme ta grande bouche et laisse-moi faire.
-Je t'ai d-
-Trop tard, c'est con hein ?
-Tu m'énerves, soufflais-je.
-La prochaine fois ce sera toi.
-Parce qu'il y aura une prochaine fois ?
-Bien sûr et tu en as autant envie que moi.
-Nan. On y va ?
Il me donnait une tappe derrière la tête et on montait s'asseoir à l'étage.
-Merci d'être venu, j'aurais passé une horrible journée si tu n'avais pas été là. Merci beaucoup, vraiment.
Yoongi levait les sourcils et finissait par afficher un grand sourire.
-C'est pas comme si ça avait été une corvée non plus.
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