Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

15 - Sentiments


~ Wyer ~



— J'ai besoin de votre aide, Mélodie.

— Oui en effet, c'est ce que j'avais cru remarquer quand vous avez débarqué dans mes appartements avec le visage en sang !

J'esquissai un sourire et m'essuyai le visage avec la manche de la chemise sale du garçon de cuisine que j'avais dépouillé à peine une heure auparavant.

— Pas d'inquiétude, mon nez est simplement quelque peu capricieux et n'a guère apprécié la salutation du poing de votre garde. Je n'ai rien de cassé.

— Encore heureux ! Vous me faites vivre de ces frayeurs, vraiment, Wyer...

— Ecoutez... Je dois absolument échapper aux griffes de votre père. Et je n'ai aucun moyen de réussir à m'échapper de ce Palais seul. Je ne sais pas si je fais bien, mais... Je vous fais confiance. J'ai besoin que vous me fassiez sortir.

Je sondai durant les quelques secondes de silence le regard de la princesse face à moi.

Je n'avais jamais apprécié Mélodie. Elle était le cliché parfait d'un aristocrate, et portait plus d'importance à la perfection des boucles de sa chevelure qu'aux problématiques de la misère populaire ou de l'esclavage qui m'avaient toujours révoltées. Et surtout, elle avait ce petit quelque chose, cette attitude et ces regards, qui me rendaient nerveux, lorsqu'elle posait la main sur mon épaule, qu'elle faisait battre ses cils de biche en m'adressant un sourire angélique, ou bien qu'elle riait avec grâce et que tous les hommes se tournaient vers elle. Elle était belle, que dis-je – elle était magnifique – elle le savait et elle l'utilisait, et c'était précisément ce dernier point qui me dérangeait. J'avais constamment l'impression que derrière son regard innocent se cachait des talents de manipulatrices qui, à tout moment, pourraient se retourner contre moi.

Enfin, à ce stade de mon existence, je n'avais que deux choix : le premier, faire confiance à ma cousine et prier pour qu'elle m'aide, tout en risquant qu'elle me trahisse avec pour finalité ma mort ; le deuxième, rester inactif et attendre qu'Ezilly se fasse tuer pour moi, avec pour finalité ma mort tout aussi certaine.

Il y avait une option qui comportait plus d'espoir que l'autre, alors mon choix avait vite été fait.

— Wyer... Je comprends la situation dans laquelle vous vous trouvez, mais... Malgré toute l'amitié et l'estime que j'ai envers vous, trahir mon père... Je ne sais pas si j'en suis capable.

— Votre père, vous l'avez déjà trahi lorsque vous êtes restée à Weldriss malgré les débuts de la guerre. Vous vous souvenez ? Je vous ai demandé de rentrer chez vous, pourtant, vous avez insisté pour rester à mes côtés et être utiles aux malades. Vous êtes restée jusqu'au bout, Mélodie, jusqu'à ce que la capitale tombe et que je sois réduit à un à un simple prisonnier. Alors que vous avez déjà fait tout cela pour moi, allez vous vraiment m'abandonner maintenant que j'ai besoin de vous plus que jamais ?

La ferveur de mes paroles me rendait si nerveux que ma voix tremblait. J'étais désespéré, et s'il le fallait, j'étais même près à m'agenouiller devant cette princesse pour la supplier de m'aider. J'étais prêt à tout, si je pouvais sauver Ezilly, et ma vie avec.

— Wyer... souffla-t-elle d'un ton qui aurait déchiré le cœur à tous les hommes sauf celui, désespéré, que j'étais à cet instant.

— Mélodie... Je vous en supplie. Sauvez ma vie.

— Mon père m'a promis de vous épargner !

Un rictus s'empara de mes lèvres.

— M'épargner ? S'il vous plait, chère cousine. Vous le savez également, que l'Imperator me tuera dès que je ne lui serai plus utile.

Mélodie riva son regard sur le sol, et ses épaules de princesse bien éduquée se courbèrent, comme si je venais de lui jeter un fardeau insupportable sur la nuque. Et puis soudain, des larmes. Mélodie se mit à sangloter, et je perdis tous mes mots.

Confus, je m'approchai de quelques pas, et glissai une main dans son dos, autant pour la soutenir que pour la réconforter de ce chagrin étrange. Et puis mince, c'est moi le condamné, ici, non ? songeai-je entre une dizaine d'autres pensées irrationnelles. Était-ce vraiment possible qu'une femme soit encore plus belle en pleurant ? Oui, c'était sans doute trop si je la prenais dans mes bras.

— Mélodie, s'il vous plait, j'ai besoin de vous...

Et soudain, alors que l'embarras montait en flèche dans mon esprit, la jeune fille se jeta dans mes bras et je restai bouche bée. Je voulus la repousser puis je réalisai que c'était sans doute une mauvaise idée si je voulais vraiment obtenir gain de cause. Les effluves qui me chatouillèrent alors le nez étaient bien trop parfumées – et soudain, l'odeur délicate d'Ezilly me manqua terriblement.

— Wyer... Vous le savez, non ? Vous le savez, que je vous aime.

Silence.

Mes bras n'avaient jamais pesé aussi lourd.

— Hum... Non, je ne le savais pas.

Mensonges. Je n'avais jamais été aveugle aux avances de ma cousine.

Je n'avais jamais été aveugle, mais j'aurais préféré qu'on n'éclaire jamais ma vision.

— Je ferai n'importe quoi pour vous, Wyer. Pour être digne de votre amour, je serais prête à tout.

— Prête à trahir votre père ? murmurai-je en resserrant imperceptiblement mes bras autour d'elle.

Désolée, Ezilly... Je fais ça pour toi.

— Oui, souffla-t-elle. S'il le faut.

Mon esprit intérieur poussa un immense soupir de soulagement.

Lentement, je l'écartai de mes bras, tout en veillant à afficher une expression de tendresse pour ne pas la brusquer. Ce qui n'était pas évident quand on avait le visage couvert de sang et le corps meurtri de blessures non guéries. Je me fis violence, et avançai la main vers sa joue pour essuyer ses larmes. Elle battit des cils et j'eus envie de partir en courant. Cette fille était tout sauf repoussante, et c'était justement ce qui m'effrayait.

— Je vais vous aider à fuir le Palais, Wyer. Parce que je veux que vous surviviez.

Cette fois elle s'écarta d'elle-même, et je respirai un peu mieux. Elle s'avança dans l'obscurité de la chambre et s'assit au bord du lit.

— Je dois me rendre chez une vieille amie, pour lui fêter son anniversaire. Vous allez être mon cadeau.

— Pardon ?

Sur sa bouche se forma un sourire qui me fit froid dans le dos.

— L'unique manière pour vous de sortir des murailles du Palais est d'éviter les fouilles des gardes qui à cette heure, doivent déjà être à votre recherche. Il faut donc que vous sortiez avec moi. Si vous vous cachez dans un coffre que je désigne comme étant mes affaires personnelles, personne n'osera y toucher.

— Êtes-vous certaine qu'ils ne renforceront pas les mesures de sécurité ?

— Je ne peux rien vous garantir, mais à moins que vous ne vous transformiez en moi-même, il n'y a pas de meilleure solution.

J'esquissai un sourire, et cette fois, il fut sincère.

Je distinguais enfin un avenir dans cet enfer.


*°*°*°*°*


Le Palais de la famille De Hoslward était bien plus grand que n'importe qui n'aurait put l'imaginer. De mémoire, vu du ciel, le bâtiment avait une forme carrée très typique de l'architecture hoslwardienne ; un carré, soit, mais d'une superficie telle que si l'on voulait le traverser d'une part à l'autre il nous faudrait, en comptant les détours des couloirs, des escaliers et des petites cours, plusieurs heures. Mes professeurs me racontaient que si l'on divisait le Palais en quatre carrés, ces derniers seraient encore divisibles plusieurs fois, jusqu'au détail même de la disposition des appartements et pièces. Un petit bijou architectural, disaient-ils.

Un bijou architectural que dont je ne vis absolument rien durant le trajet que je passai dans la malle de Mélodie.

Depuis l'instant où Mélodie m'avait dissimulé dans un grand coffre, deux domestiques m'avait porté jusqu'à la voiture de la princesse où j'avais été brutalement déposé sur l'espace à l'arrière destiné aux bagages. Le poing serré contre la poitrine, recroquevillé comme un nouveau-né dans son fœtus, je luttais contre la panique qui enserrait ma cage thoracique. Je tâchais comme je pouvais de calmer ma respiration, car je devais conserver le peu d'oxygène que contenais la malle – mais l'angoisse de l'enfermement montait peu à peu, et plus le temps passait plus je perdais mon sang froid.

Lorsque les cahotements de la voiture me firent tanguer dans l'habitacle, je sus alors que nous commencions à nous diriger vers la sortie du Palais. Il y avait à l'extérieur de nombreux bruits : la Princesse n'avait rien à cacher, la Princesse sortait donc par la Grande Porte royale, et tous les sujets présents au Palais se précipitaient dans l'espoir d'entre-apercevoir son éminente personne. C'était un étrange phénomène que de voir une héritière vénérée, lorsque celui que j'avais été était purement et simplement détesté. Heureusement pour nous, nous pûmes traverser l'immense palais sans encombre : de ce que m'avait dit Mélodie, la calèche empruntait une allée couverte, qui semblait parcourir tout le long du gigantesque édifice, pour relier directement les appartements princiers à l'entrée et éviter une perte de temps précieux lorsque ces altesses souhaitaient se déplacer.

Après quelques minutes de trajet, je sentis la voiture ralentir et mon pouls s'accéléra dangereusement. Deux avenirs s'offraient à moi : soit je mourrais dans la journée, soit je m'échappais et survivais – et tout dépendait des prochains instants.

— Pourquoi nous arrêtez-vous ? entendis-je Mélodie demander d'une voix autoritaire.

— Toutes nos excuses, Votre Altesse, mais on nous a ordonné de fouiller toutes les voitures, sans exception, qui voudraient quitter le Palais. Un prisonnier important se serait échappé.

— Et cette personne qui vous l'a ordonné a-t-elle davantage d'importance que les ordres que je vous donne ? Je suis pressée, et votre affront me blesse profondément. S'il y avait un fugitif dans ma voiture, je le saurais.

— Ce sont les ordres de sa Majesté, Votre Altesse. Rassurez-vous, nous allons seulement vérifier vos bagages.

Le silence qui suivit me terrifia. Je fermai très fort les yeux, priant le destin de me laisser survivre un jour de plus.

— Je vous l'interdit fermement. Ce sont-là mes affaires personnelles. Si vous osez n'ouvrir ne serait-ce qu'un sac, vous pouvez faire vos adieux à vos familles.

Je compris au bruit des pas qui se rapprochait de moi que la fin était arrivée. Je sentis une larme couler le long de ma joue alors que toute ma tension disparaissait.

J'avais tout tenté, jusqu'au bout.



Deux gardes se dirigèrent vers l'arrière de la voiture et j'entendis le bruit les malles qui étaient déposées au sol. Ils les ouvrirent.

En face de moi, Mélodie me fixait de ses yeux écarquillés. Je n'arrivais plus à respirer, et c'était tant mieux : le simple bruit de mon souffle aurait peut-être été de trop.



— Il n'y a aucun problème avec vos bagages, Votre Altesse, encore toutes nos excuses. Vous pouvez y aller, ajouta un garde au cocher.

— Que cela n'arrive plus, gronda ma cousine.

Alors que la voiture passait le portail et s'éloigna de la grande cour, je vis l'ombre des deux gardes qui nous avaient arrêtés disparaitre.

— Je crois que votre instinct m'a sauvé la vie, Mélodie. Comment avez-vous deviné qu'ils fouilleraient les bagages ?

— Je n'ai rien deviné du tout... Le dernier moment venu, j'ai juste songé que vous seriez plus en sécurité avec moi.

— Force est de constater que vous avez eu raison, soufflai-je avec un sourire nerveux.

Alors qu'il était originellement convenu que je passerai les contrôles dans la malle de ma cousine, cette dernière avait finalement décidée d'apporter le coffre en question à l'intérieur de la calèche. Elle m'avait finalement fait sortir – et l'unique raison pour laquelle nous avions réussi notre stratagème était que les gardes n'avaient pas pris la peine de fouiller la calèche elle-même : qui pourrait, ne serait-ce qu'un instant, songer que la princesse hoslwardienne aiderait un fugitif politique à s'échapper des griffes de son père ?

— Je vous promets, qu'un jour, je trouverai le moyen de vous rendre ce que vous avez fait pour moi aujourd'hui. Croyez-moi, chère cousine. Je paye toujours mes dettes.

— Je vous crois, Wyer, murmura-t-elle. Je vous crois.

Caché par le rideau rouge de velours, je ne distinguais rien de la route. Après un bon quart d'heure, je demandai à ma cousine de me déposer – plus je resterai avec elle, plus je la mettrai en danger – mais cette dernière insista pour m'emmener encore un peu plus loin. Nous étions trop prêts du Palais, disait-elle. L'Imperator avait déjà dû envoyer des escadrons dans la ville à la recherche du terrible fugitif que j'étais.

Epuisé des récents événements, je me laissai aller à somnoler. Les cahotements du véhicule se transformèrent en berceuse, le soulagement d'être désormais libre laissant toute la pression retomber. J'arrive, Ezilly. Je me fis la promesse de, lorsque je retrouverai mon épouse, ne plus jamais la quitter, qu'elle que fut la situation. Je ne pensais pas être capable de revivre encore la douleur d'être séparée d'elle. Nous resterons ensemble, et plus rien, plus rien ni personne, ne nous séparerait. S'il fallait mourir dans une guerre, nous mourrons main dans la main.

— Nous sommes arrivés.

La main de Mélodie se glissa sur ma joue, et j'ouvris les yeux. Je ne compris pas tout de suite pourquoi ses yeux étaient emplis de larmes. J'étais enfin libre, grâce à elle, pourquoi pleurait-elle ? Je m'étirai, et attachai la cape en velours de laine que m'avais donné la princesse à mes épaules.

— Soyez prudent, Wyer. Et sachez... Sachez que je suis désolée pour tout ce que ma famille vous fait subir.

— Ne le soyez pas. Tout est fini, à présent.

Elle m'adressa un sourire si triste que j'eus un pincement au cœur. Un peu plus et je me serais attachée à elle. Je songeai à toutes ces années, à Weldriss, durant lesquelles je l'avais évitée, et je regrettai l'attitude que j'avais pu avoir envers elle. Je l'avais jugé pour son apparence et ses origines, alors qu'en réalité, elle n'était qu'une jeune fille innocente.

Le cocher ouvrit la porte de la voiture, et je distinguai une route de campagne et des champs à perte de vue. Je descendis, et au dernier moment, relevai la tête vers ma cousine. Elle me tendit sa main gantée, de laquelle j'approchai mes lèvres, avant de croiser une dernière fois son regard.

— Adieu, cousine.

Sentir à nouveau la brise du vent sur mon visage me fit monter les larmes aux yeux. Il n'y avait personne, sûrement à des kilomètres à la ronde, et la forêt qui me faisait face me tendait les bras comme un refuge réconfortant. Je m'essuyai la face avec un sourire. La fatigue me rendait émotif.

Je remerciai le cocher et avançai vers la lisère du bois. Alors que l'ombre des arbres effaçait enfin ma silhouette, quelque chose se tordit dans ma poitrine.

« Je suis désolée pour tout ce que ma famille vous fait subir. »

Je serrai les dents et fit volte-face, vérifiant que j'étais bel et bien seul. Je n'eus pas le temps de parcourir les arbres du regard que quelque chose enserra ma gorge. Les yeux écarquillés, le souffle coupé, je reculai de quelques pas, complètement perdu. Mes mains montèrent à mon cou, mais je fus incapable de desserrer le fil de fer qui menottait mon souffle. Ma vision s'obscurcit, et mes forces m'abandonnèrent d'un coup. Lentement, au fil des secondes, je sentis mon cœur ralentir, ses battements résonnant de plus en plus puissamment dans ma cage thoracique.

La liberté.

Était-ce trop demander ?

Mes yeux se fermèrent, et mon corps tomba dans la boue.

Entre mes yeux entre-ouverts, je perçus l'ombre d'un homme s'approcher de moi. Et derrière lui, les souliers délicats de la princesse à qui j'avais fait l'erreur de remettre ma vie.

« Je suis désolée. »


Elle avait parlé au présent.


*°*°*°*°*


J'avais complétement oublié qu'il me restait un chapitre sur mes chapitres d'avance... Oupsi, le voici. 

On développe la relation Wyer x Mélodie ! *rire démoniaque*

En espérant que le retour des cours m'aidera à écrire plus régulièrement... Je vous souhaite une bonne rentrée à tous/toutes ^^

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro