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33 - Je Dois Le Tuer


~ Wyer ~


— Wyer !

Son hurlement me tétanisa tout entier. Je bondis de ma chaise, et coupant court à ma discussion animée avec les trois hommes qui me faisaient face dans le luxueux sofa du salon, je me précipitai à l'endroit d'où provenait le cri d'Ezilly. Je la retrouvai au sol, écroulée au bord du grand escalier. Près d'elle, le professeur Gévindor tentait de la relever, paniqué. Je m'agenouillai devant elle et la pris par les épaules :

— Que se passe-t-il ? As-tu mal quelque part ? Est-il arrivé quelque chose à Havin ?

Elle secoua frénétiquement la tête. Elle semblait profondément horrifiée, et je réalisai que la situation était grave en voyant de grosses larmes dévaler ses joues.

— Tout... Tout est de ma faute. J'aurais le comprendre... Elle me l'avait dit... C'est lui, Wyer, c'est lui le coupable...

Je posai un doigt sur ses lèvres pour faire taire son déballage incompréhensible. Je la fixai longuement dans les yeux.

— Que sais-tu, exactement ?

Ses larmes redoublèrent, mais elle se fit violence pour calmer ses hochets nerveux. Après quelques secondes, elle finit par balbutier :

— À la dernière réception, ma sœur Holly m'a révélé l'identité de celui qui avait tenté de te tuer. Mais... Mais, le soir venu, je n'ai pas pu t'en parler. Et j'ai oublié ! J'ai oublié quelque chose de cette importance-là ! Mais comment... Comment ai-je pu oublier ? gémit Ezilly.

Immobile, je la dévisageai gravement.

— Ezilly, grondai-je d'un ton brute. Son nom. Dis-moi le nom de ce meurtrier.

Elle me fixa dans les yeux, et je compris une seconde avant qu'elle n'ouvre la bouche.

— Hew.

Mon sang ne fit qu'un tour.

Je vais le tuer.

Je me redressai lentement, un goût de sang sur la langue.

— Wyer, Wyer... gémit mon épouse en voyant la haine surgir dans mon regard. Écoute-moi, je t'en prie, tu ne dois pas...

Mais je n'entendais déjà plus rien. Je ne songeai qu'à cet enfant, cet innocent Havin qui se retrouvait aux portes de la mort, qui avait perdu la vue, à Ezilly que j'avais failli perdre aussi, à son corps blessé et aux brûlures indélébiles sur nos peaux. Je secouai la tête, lui lançai un dernier regard désolé, avant de dévaler l'escalier. Passant dans le salon où étaient réunis les témoins, je leur dis qu'ils pouvaient rentrer chez eux, puis attrapai mon épée que j'avais laissée près de mon fauteuil. La Duchesse de Sewu qui nous accueillait me dévisagea comme si j'étais devenu fou, et c'était sûrement justifié, mais j'avais franchi la grande porte du manoir avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit.

En voyant un jeune garçon arriver en cheval dans la cour du logis, je me précipitai au-devant de l'animal, manquant de le faire ruer de surprise. Je soulevai d'un geste sec l'adolescent, qui paniqué, ne comprenait pas ce que je faisais, avant de le poser avec peu de délicatesse, je dois le reconnaître, au sol. À peine un « désolé et merci » soufflé, je grimpai sur la monture et m'élançai sur la route, sous les cris de l'enfant. Sous le rythme effréné que j'imposais à l'étalon, nous traversâmes le village voisin en quelques minutes, et bientôt, je cavalais sur le chemin qui serpentait dans la forêt du domaine des De Carminn. Mon cœur semblait prêt à exploser dans ma poitrine, comme s'il voulait déchirer ma chair pour détruire ce qu'il restait de mon être. Rarement une telle rage m'avait animé. Hew De Carminn. Je vais te tuer. Qu'il formate un assassinat à mon encontre était compréhensible : puisqu'Ezilly et moi n'avions pas encore d'héritier, et que je n'avais ni cousin ou frère, le premier à hériter de la couronne si je mourais serait le frère aîné de la Reine, Hew. Ce ne serait pas la première fois qu'un Roi serait tué pour sa couronne. Mais... Mais comment pouvait-il assassiner ses propres frères et sœurs, ne les considérer que comme des dommages collatéraux ? Un incendie d'une telle ampleur aurait évidemment fait d'innombrables dégâts. Par miracle, nous étions les seuls clients de l'auberge, cette nuit-là, mais combien auraient pu mourir si ça n'avait pas été le cas ?

Je serrai si fort les rênes dans mes paumes que le cuir me brûla la peau. Ce n'était plus du sang qui pulsait dans mes veines, mais de la haine. Toucher à ceux que j'aimais était impardonnable. C'était l'unique chose au monde que je ne pouvais pas supporter. Et on ne pouvait expirer ce pêcher que de sa vie.

Je secouai férocement les rênes en apercevant la silhouette blanche du manoir. Les gardes au portail n'eurent pas le temps de m'arrêter. Je bondis à terre et me jetai sur l'immense porte en orme.

— Hew De Carminn ! hurlai-je comme un dément. Où es-tu, enfoiré ?

Je courus dans le long couloir aux dizaines de photos et arracha presque la porte en l'ouvrant, me précipitai dans le grand salon où les De Carminn avaient l'habitude de recevoir, lacérant de mon épée la moindre tapisserie, brisant chaque vase qui se trouvait sur mon chemin, et tout détruire autour de moi ne fit qu'amplifier ma haine. Je dois le tuer. Cette phrase était devenue un poison qui rongeait mon esprit entier, effaçant toute ma conscience et mon sang-froid. Je dois venger Havin. Je hurlai son nom, encore et encore, et seul un silence de mort me répondit. Je claquais les portes, les ouvrait avec fracas, dévastant tout ce qui se trouvait entre les deux.

Puis soudain, je m'arrêtai.

Lentement, il tourna la tête vers moi.

Je vis son visage fondre de terreur. À côté de lui, Husni me fixait comme si j'étais le diable en personne. Et l'instant d'après, mon épée était sous le cou de Hew De Carminn.

— Étrange, murmurai-je à son oreille, on dirait que tu viens de voir un fantôme. Peut-être est-ce parce que tu me pensais mort ?

— Votre... Votre Majesté, bredouilla-t-il, livide.

— Dans mon infinie bonté, je te laisse faire tes adieux à ta sœur. Tenez, mademoiselle, avez-vous quelque chose à dire à votre frère avant que je ne le décapite ?

De ma main libre, j'avais attrapé la jeune fille par le col et l'avait poussé devant moi, à quelques centimètres de l'épée qui la séparait de son aîné. Elle poussa un gémissement d'effroi, non, ce n'était même pas humain, c'était un bruit d'agonie, un geignement d'animal qui, pris au piège, n'avait plus d'autre solution que de se ronger la patte pour se sauver.

J'éclatai d'un rire fou.

— Que dis-je ? Ah, j'ai failli oublier, quel sot !

Je tournai l'épée vers le cou fin et blanchâtre de la demoiselle, et me penchai si près du monstre qui me faisait face, que je pus sentir son souffle puant de peur s'échapper de sa bouche.

 — Tes frères et sœurs, tu les préfères morts.

Je sentis un grand sourire sadique percer mon visage en voyant ce démon trembler comme un enfant, sûrement à deux doigts de s'uriner dessus.

— Laissez-la, je vous en prie... Elle... Elle est innocente...

J'écarquillai les yeux.

— Je devrais l'épargner ? Elle ? Elle ! Pourtant, tu n'as pas hésité à t'en prendre à Ezilly et Havin ! Et tu fais des états d'âmes pour une de tes sœurs ?

Je soulevai Husni comme si elle n'était qu'une poupée désarticulée et la lançai à quelques mètres de moi. Elle sanglota, cria et son crâne frappa le rebord d'un fauteuil. Mais à cet instant, je n'en avais rien à faire de lui faire du mal. Accompagné d'un rugissement de rage, je donnai un violent coup de tête dans celle de Hew, et alors qu'il s'écroulait au sol avec la douceur d'une précieuse qui tombe en pâmoison, je dégainai mon poignard et l'enfonçai dans son épaule. Son hurlement me fit éclater de rire.

Ce fut à ce moment précis qu'il se passa quelque chose de très étrange.

Je me vis. Debout devant moi-même, je me vis en train de crier, de ricaner, de produire ce bruit digne des pires cauchemars, digne du plus fou des détraqués. Et j'eus peur. Car la personne face à moi, qui souriait ainsi alors qu'elle remuait sa dague dans un corps humain n'était rien d'autre qu'un monstre.

Derrière lui, une dizaine de gardes débarquèrent dans le salon, mais ils s'arrêtèrent quand ils comprirent que la vie de leur maître ne tenait qu'à quelques centimètres, et qu'ils n'auraient pas le temps de combler l'espace qui les séparait de lui avant que ces quelques centimètres ne le soient. Je vis la peur passer dans le regard du chef des gardes. Le temps semblait comme suspendu, et seul le rire dément du monstre brisait ce silence glacial.

J'avais perdu la tête.

Et je ne pouvais rien faire d'autre que de m'observer tuer lentement mon beau-frère.

Ce fut un hurlement qui me ramena soudain dans mon corps. Je tournai la tête vers la porte, cessant de rire.

Radley De Carminn me dévisageait avec un mélange de rage et de terreur. J'esquissai un immense sourire.

— Je vais le tuer, vous voyez ? Je vais tuer votre fils héritier. Il a tenté d'assassiner votre précieux fils cadet ainsi que mon épouse, qui est également votre fille, bien que vous sembliez l'avoir oublié. Il a tenté de nous tuer, alors je vais lui rendre la monnaie de sa pièce ! hurlai-je.

— Ne faites pas cela, je vous en prie, supplia le Duc.

— Il aura fallu que je menace de mort votre fils pour que vous me respectiez enfin ! ricanai-je.

— Si vous le touchez, vous le regretterez toute votre vie. N'oubliez pas que je tiens entre mes mains votre royaume.

— Je n'en ai rien à faire de Weldriss ! Je dois le tuer. Je dois le tuer ! aboyai-je, le visage crispé de folie.

Et j'extirpai mon arme de l'épaule de ma victime, provoquant un hurlement de douleur. Pour Havin, pour Shovaï, pour moi, pensai-je. Pour Ezilly. Je levai ma dague au-dessus de son visage, j'entendis Radley et sa fille hurler. Et moi, pauvre fou, je m'entendis rire.

Je dois le tuer.

J'abaissai ma lame.

— Wyer !


Et avant que je ne puisse comprendre ce qu'il se passait, j'avais enfoncé mon poignard dans Shovaï.

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