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28 - Le Combat des Amoureux


~ Ezilly ~


Il retira lentement son bras de mon épaule, mais, relevant soudain la tête, je l'attrapai par la manche pour arrêter son geste.

- Ne me quitte plus jamais, ordonnai-je, essuyant maladroitement les larmes sur mes joues. Dorénavant, nous ne nous séparerons plus. Nous sommes mari et femme, nous nous aimons, nous avons besoin l'un de l'autre, pourquoi veux-tu compliquer les choses ?

- Alors que dois-je faire ? gémit Wyer en serrant ma main dans la sienne. Le tueur à gages Grey Corez est mort, mais pas son dignitaire. Malgré mes incessantes recherches, je n'ai jamais su qui il était ou pourquoi il souhaitait ta disparition. Et si cette fois, il ne nous menaçait même pas ? S'il décidait de t'éliminer, purement et simplement ? Je... Je ne pourrais pas le supporter. Je refuse d'imaginer un monde où tu n'existerais pas.

- Je ne mourrai pas. Je ne suis pas aussi fragile que l'Ezilly de tes souvenirs... Sho m'a formé comme un soldat. Je sais me défendre mieux que n'importe qui.

Pour appuyer mes dires, je sortis une dague de mes jupons.

- Tu vois ? Personne ne me fera de mal, Wyer. La seule personne qui le peut, c'est toi, ajoutai-je dans un murmure.

Un étrange éclat passa dans ses yeux, et avant que je ne puisse comprendre comment il avait fait, mon compagnon tenait un poignard dans sa main gauche. Je n'eus qu'une fraction de seconde pour parer son coup. Lame contre lame, nos visages à quelques centimètres l'un de l'autre, nous échangeâmes un regard de défi.

- Alors prouve-moi que tu es intouchable, ma douce.

Je souris avec malice.

- Avec plaisir.

Je déviai son poignard et me glissai souplement dans son dos. Je tentai de passer ma dague contre son cou, mais il se retourna soudainement pour me faire basculer sur son épaule, avant de me plaquer à terre sans ménagement. L'impact résonna dans tout mon corps, mais j'esquivai à temps la pointe de son arme blanche qui s'enfonça dans la terre, à quelques centimètres de ma joue. Je roulai sur moi-même pour me relever, mais Wyer ne me laissa pas de répit et son pied atteignit mon ventre. Je chutai lourdement au sol, une nouvelle fois. Onyx, patientant paisiblement entre les arbres, nous regardait d'un œil curieux, tout en mâchonnant de l'herbe. Sales et les vêtements déchirés, au bord d'un gouffre, nous devions avoir l'air d'un couple fou à se battre aussi férocement.

Wyer se précipita sur moi pour m'immobiliser, mais, oubliant de baisser sa tête comme un débutant, me permit de la saisir entre mes jambes pour le faire basculer en arrière. Ce fut à mon tour de grimper sur lui pour attraper fermement ses poignets. À l'instant où je pensais avoir gagné, il se dégagea d'une prise qui m'était inconnue, et nous roulâmes tous les deux dans la boue et l'herbe trempée.

- Ezilly, attention ! hurla mon époux en voyant le précipice se rapprocher dangereusement de nous.

Ce serait plutôt à moi de dire ça, songeai-je.

D'un geste brusque, je plantai ma dague dans la terre meuble, l'enfonçant en profondeur, et agrippai Wyer par la chemise pour l'empêcher de continuer sa course vers la mort.

Nous n'étions qu'à quelques centimètres du gouffre.

Le souffle court, il me fixa longuement. Je souris.

- Alors, mon amour, que penses-tu de ma force ?

Wyer ricana nerveusement, avant d'attraper ma nuque d'une main droite tremblante pour m'embrasser fougueusement. Je m'abandonnai à son baiser avec délice, sans oublier de m'accrocher à ma dague – ce serait fâcheux que mourrions ensemble d'un accident aussi bête.

Lorsque nous nous relevâmes, nous étions définitivement plus que crasseux. Ma belle robe était déchiquetée, et nous étions couverts de boue, trempés par la pluie, mais nous riions comme deux idiots.

- Tu as de la terre dans les cheveux, me moquais-je en l'ébouriffant. Et de l'herbe.

- Je comptais lancer une nouvelle tendance à la Cour, s'esclaffa mon époux. Pourquoi ne pas remplacer les colliers des dames par des trainées de boue ? Ce serait moins coûteux.

- Et des brins d'herbe en guise de hauts de forme pour les hommes ! N'est-ce pas Onyx ? Onyx ! Non ! Ne mange pas Wyer !

Le cheval s'était approché et découvrant l'herbe dans la chevelure de mon compagnon, avait commencé à grignoter ses cheveux. Je riais à gorge déployée, tellement que j'en avais mal au ventre. Depuis combien de temps n'avais-je pas ri ainsi ?

Wyer se débattit et repoussa l'animal gourmand, qui n'en eut cure et continua de le poursuivre. Pliée en deux, j'assistais à ce merveilleux spectacle sans aucun geste d'aide pour mon mari.

- Épouse indigne ! s'exclama Wyer quand il fut enfin débarrassé d'Onyx, qui repartit grignoter dans les buissons. Tu me demandes de ne pas te quitter mais tu m'abandonnes à la guerre !

- Et quelle guerre, gloussai-je, espiègle, en passant mes bras autour de lui.

- N'essaye pas de te faire pardonner en m'attendrissant, me prévint-il. J'aurais ma vengeance.

- Et comment ?

- Comme ça !

Il attrapa ma taille pour me chatouiller, et je me dégageai avec un éclat de rire.

L'après-midi se poursuivit ainsi, dans la complicité et la tendresse. Nous tentions tous les deux d'oublier que nous étions Roi et Reine, qu'à notre retour, la mort planerait à nouveau au-dessus de moi telle une épée de Damoclès, et que notre joie serait de courte durée. Profitant au maximum de cette unique journée de répit, nous rallongeâmes les heures, étirant les minutes pour que jamais ne se couche la nuit. Mais lorsque le soleil disparut à l'horizon de la forêt de Grald, nous dûmes nous résoudre à rentrer. Frigorifiés et épuisés, nous nous serrions comme deux fragiles oisillons qui cherchaient la chaleur de l'autre, dodelinant au rythme cadencé de notre monture. Blottie contre Wyer, je me laissais glisser dans un doux sommeil, apaisée par les battements de son cœur et ses bras qui m'enlaçaient.

Lorsque je repris connaissance, j'étais toujours blottie contre lui, seulement, ce n'était plus les pas d'Onyx qui me berçaient, mais les siens.

- Wyer ? murmurai-je en levant le menton vers lui.

- Tu es réveillée ?

J'observai les alentours : nous étions de retour dans les jardins du Palais, et la nuit semblait être tombée depuis longtemps. Je hochai la tête.

- Tu peux me déposer, maintenant...

Il émit un petit rire et me serra plus fort, sans s'arrêter de marcher.

- Laisse-moi profiter encore un peu.

Je levai les yeux au ciel sans pouvoir retenir un sourire.

Nous nous faufilâmes à pas de souris dans les couloirs du grand château, tels deux enfants jouant à cache-cache. Je ne donnais pas cher de notre réputation si l'on nous surprenait ainsi, crasseux, trempés et les vêtements déchirés. Quelle disgrâce pour le couple royal ! songeai-je avec un petit gloussement intérieur.

Quand enfin, nous atteignîmes notre chambre, Wyer me déposa doucement sur un fauteuil : « pas le lit ! » m'étais-je exclamée. « Regarde un peu comme je suis sale ! » Pour toute réponse, il m'embrassa.

Je me soustrayai à son étreinte avec un rire taquin, et me précipitai dans ma chambre personnelle, où je savais qu'un bac d'eau m'attendait, comme chaque soir. Plus aucun domestique ne se travaillait à cette heure de la nuit, l'eau était froide mais un peu d'intimité me fit du bien. Je laissai tomber ma guenille de robe au sol et me glissai avec un frisson dans le bassine. Je fus rapide, tâchant de décrasser ma peau et mes cheveux de la boue, puis m'empressai de me sécher pour enfin être au à l'aise, après avoir passé la journée sous la pluie. Quand je revins dans la chambre royale, emmitouflée dans une longue chemise de nuit, Wyer m'attendait au bord du lit, fièrement assis devant une table ronde nappée de blanc et recouverte de mets fumants et de bougies. Tout propre lui aussi, il m'offrit un magnifique sourire et me fit une petite révérence.

- Plairait-il à Madame un dîner en amoureux ?

Je lui rendis son sourire et acquiesçai. Attrapant un verre de vin au passage, je grimpai sur le lit pour m'asseoir à ses côtés. Je bus une légère gorgée puis posai la tête sur son épaule. Un délicieux silence nous enveloppait. Cette escapade me semblait avoir été une illusion tant j'étais heureuse.

- Je voudrais que nous puissions revivre cette journée toute notre vie, chuchotai-je.

- Alors, ce ne serait pas une vie, mais un rêve.

Je rouvris les paupières quand Wyer bougea un peu. Il saisit la bouteille de vin et se servit à son tour, avant de tendre son verre vers le mien. Je trinquai en plongeant mes yeux dans ses yeux. Il n'avait jamais été aussi beau.

- À nos retrouvailles ?

Je souris et au lieu de boire une gorgée de ce bon vin, je goûtai ses lèvres du bout des miennes.

- À nos retrouvailles.

Semblant changer d'avis, il reposa son verre et attrapa le mien pour en faire de même. Le temps d'un instant, la brume de son regard exprimait tout ce que les mots ne pouvaient pas. Il m'attira contre lui et m'embrassa passionnément, comme pour poursuivre le rêve, ne serait-ce qu'encore un peu.

Encore un peu de bonheur... Encore un peu d'amour.


*°*°*°*°*


Pendant ce temps...


- Vous m'avez assuré que c'était votre meilleur assassin !

Quelques clients de l'Auberge de l'Ombre se retournèrent à cette exclamation de rage, et Hew De Carminn, les joues rouges de fureur et de honte, s'empressa de masquer son visage de son foulard.

- Et vous me demandez de vous faire encore confiance ? reprit-il en baissant la voix.

- Il a fait preuve de prudence pour feu le Roi, et personne n'a trouvé le coupable de l'empoisonnement. Ils n'ont eu qu'une pauvre cuisinière à blâmer, mais le Prince a eu la bonté de l'exempter. Il doit suspecter un attentat. Quoi qu'il en soit, notre homme a dû penser que le travail serait aussi facile avec l'héritier. Il s'est relâché, et en a payé le prix fort. La prochaine fois, De Welborn n'aura pas autant de chance.

- Cette erreur m'a coûté dix mille welds, gronda Hew. Je ne donnerai pas une pièce de plus pour un attentat raté.

Son interlocuteur gardait le visage masqué par un grand chapeau, et Hew ne sut qu'il hochait la tête qu'en voyant le couvre-chef bouger. Il n'avait jamais vu son visage ; mais cela faisait partie du contrat. Il conservait l'anonymat et en échange, il lui garantissait un travail parfait.

Sauf que la perfection n'avait pas été celle attendue : son diable de beau-frère était parfaitement vivant, et avait même reçu la couronne du pays.

Et cela faisait enrager Hew.

- Vous connaissez la réputation de notre clan. Je pense que cela suffit comme promesse d'un travail bien fait.

La suffisance de l'homme excédait Hew, mais il prit sur lui pour ne rien dire. Il avait beau ne pas connaître son identité, il savait bien que comme tous les membres du clan en question, c'était un redoutable tueur et criminel. Un mot de travers et il se retrouverait embroché au bout d'une épée, aristocrate ou pas.

- Vous avez une semaine.

- Il en faudra moins. Dans deux jours, le Roi sera mort.

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