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24 - Enchantée, ma Sœur

~ Ezilly ~

- Je vous prie de croire, Vos Altesses, à mes plus sincères félicitations pour votre ascension au trône. Onslow espère faire perdurer pendant longtemps son alliance avec vous.

N'ayant pas pu quitter son pays, le Roi d'Onslow avait envoyé son fils nous porter ses éloges. C'était un charmant jeune homme roux, aux joues pâles couvertes de taches de rousseurs. Il paraissait adolescent, mais Yasmine m'avait expliqué, avant que la cérémonie à la cathédrale ne commence, qu'il allait en réalité sur ses vingt-trois ans. Maintenant que je le savais, il fallait dire que c'était étrange de voir ce garçon plus vieux que nous s'agenouiller à nos pieds.

- Nous recevons vos félicitations avec gratitude, répondis-je d'une voix posée. Remerciez bien votre père, Sa Majesté le Roi, pour sa bonté.

Le jeune rouquin s'inclina une dernière fois avant de se retirer. Je poussai un soupir de lassitude, et rivai mon regard sur mon voisin.

Wyer n'avait pas ouvert la bouche de la journée. Depuis la cérémonie, il paraissait atterré, dans un étrange état de détresse et d'égarement silencieux. Son visage restait de marbre, mais ses yeux révélaient à quel point il allait mal. Je ne l'avais jamais vu ainsi. Depuis qu'il avait découvert la Reine Mère au bout de la nef, il baignait dans cette drôle de transe, qui semblait à mi-chemin entre douleur et stupéfaction. Il n'avait même pas réagi quand je lui avais pris la main, et ne l'avait lâchée que lorsque nous étions sortis de la cathédrale. Quelle relation pouvait-il bien entretenir avec sa mère pour qu'elle le mette dans un tel état ?

Depuis le début de la soirée, c'était moi seule qui échangeais avec les ambassadeurs, les recevant au-devant du trône et jouant ce manège d'excès de courtoisie que les aristocrates aimaient tant pratiquer. Comme d'habitude, nous avions ouvert le bal, et fidèle à elle-même, Eleanor De Welborn s'était retirée aussitôt après. Cela était le couronnement de son fils... Pourtant, elle paraissait aussi joyeuse que s'il s'agissait d'un inconnu.

- Wyer, soufflai-je à mon époux alors que son regard de brume flottait loin au-dessus de la foule. Veux-tu que nous rentrions ? Cela fait déjà des heures que nous sommes là.

Il sembla mettre une éternité avant de tourner la tête vers moi.

- Désormais, nous ne pouvons partir avant que le gros des invités ne le fasse. Je suis le Roi... et tu es la Reine. C'est notre devoir.

- Je crois que personne ne remarquera notre absence. Sans compter que tu as l'air épuisé.

- Dit celle qui ne cesse d'éternuer et de trembler depuis des heures.

Je me sentis rougir de gêne, et tentai de contrôler les frissonnements de mon corps, en vain. Rien à faire, tel que l'avais prédit Sho la veille, j'avais bel et bien attrapé un gros rhume.

- J'ai juste un peu froid, mentis-je.

Il se contenta de grogner et reporta son regard sur la salle. Exaspérée, je finis par quitter mon trône et rejoindre Havin, Yasmine et Délia, qui profitaient du buffet, isolés à l'écart de la réception. Quand j'avais retrouvé ma tante après la cérémonie, j'avais été si émue que j'avais fondu en larmes dans ses bras. Quatre ans. Cela faisait quatre ans que je n'avais pas vu celle qui m'avait élevée telle une mère. Ses cheveux étaient devenus gris, quelques rides avaient creusé son visage, mais à mes yeux, elle n'en était qu'encore plus belle. Elle m'avait tant manqué...

- Ma petite Ezi, s'exclama-t-elle d'un ton maternel en me voyant approcher. Tu es désormais la Reine de ce pays ! Je n'arrive pas à y croire.

- Elle n'est plus aussi petite, corrigea Yas avec un sourire. Regarde, Maman, elle est même plus grande que toi...

- Peu importe, répliqua cette dernière en me caressant tendrement les cheveux, vous serez toujours mes petites, toutes les deux.

Je souris et serrai la main de ma mère adoptive dans la mienne, tout en échangeant un clin d'oeil complice avec ma cousine.

- Quelle heureuse famille, ironisa Havin, nous sortant de nos contemplations mutuelles. On croyait presque que tu es sa fille.

Délia se figea, interdite, et je fusillai mon frère du regard. Je savais bien qu'il n'était qu'un enfant jaloux – l'amour, chez les De Carminn, était aussi rare que de voir Radley sourire – mais sa réflexion était déplacée, et me rappelait avec une certaine rancœur que mes parents biologiques n'avaient pas voulu de moi.

- Havin, fis-je d'un ton sévère. Je suis davantage la fille de Délia que de notre monstre de père.

Il posa sur moi un regard légèrement interrogateur, et je songeai alors qu'Havin n'avait peut-être jamais vraiment connu l'entière noirceur de l'âme de notre géniteur. Il ne devait pas se souvenir de ce mois que j'avais passé alitée, les os cassés et couverte de blessures... Après tout, il était jeune lorsque c'était arrivé.

- Pourquoi hais-tu autant Père ? questionna-t-il justement d'un ton innocent.

J'ouvris la bouche, mais aucun son n'en sortit. Personne ne savait. Ma tante qui me regardait avec amour, ma gentille cousine, mon adorable petit frère... Aucun d'entre eux ne savait les horreurs que m'avait fait subir mon propre père.

Et je ne voulais jamais qu'ils l'apprennent.

- Il... Il m'a marié de force, éludai-je avec un sourire contrit. Jamais je ne pourrai lui pardonner.

J'attrapai un verre de vin et le portai à mes lèvres pour masquer ma gêne.

- Ne pensons plus à ces mauvais souvenirs ! s'exclama Yasmine. Tu es désormais la souveraine de ce royaume, tu n'as plus besoin de ressasser le passé. Et puis... Tu aimes bien ton mari, je me trompe ? glissa-t-elle malicieusement avec un clin d'œil.

Je faillis m'étouffer avec le vin. Havin leva les yeux aux ciels et Délia m'offrit un grand sourire. Oui... J'aimais bien mon mari, beaucoup, pour dire la vérité, mais la situation était un peu plus compliquée que ça. Je repensai à ce que m'avait Sho, la veille. À la suite de ces révélations, je n'étais que plus perdue, mais j'étais au moins sûre d'une chose : Wyer m'avait bel et bien aimée. Pour le reste, je comptais éclaircir une bonne fois pour toutes notre relation en parlant à Wyer. Ce soir, il ne me filera pas entre les doigts.

Je poursuivais ma conversation avec ma famille quand soudain, je sentis quelqu'un tirer sur ma manche. Je me retournai et découvris avec surprise une jeune fille à peine plus grande que moi, aussi frêle qu'intimidée.

- Holly ?

Cette jolie blonde au visage piqueté de taches de rousseur était en réalité ma sœur aînée, celle qui était née entre Husni et moi, et qui semblait être devenue le souffre-douleur des deux plus âgés de la fratrie. Je ne lui avais pratiquement jamais adressé la parole, et les seuls souvenirs que j'avais avec elle étaient les rares fois où Délia m'avait emmené rendre visite à ma famille, dans ma petite enfance. Des souvenirs si lointains qu'ils paraissaient provenir d'une ancienne vie...

Elle ouvrit la bouche et sembla dire quelque chose, mais je n'entendis rien. Je lui demandai de répéter et elle vira au rouge écarlate. Alors qu'elle s'apprêtait à tourner les talons pour échapper à moi et son embarras, je la retins par le bras et lui souris pour la rassurer. Pour la première fois en dix-huit ans, ma sœur faisait un pas vers moi ; je ne comptais pas la laisser partir ainsi.

- Vouliez-vous m'entretenir d'un sujet particulier ? questionnai-je aussi poliment que je le pus.

- Je... Je... bégaya-t-elle.

Je ne dis rien, attendant patiemment qu'elle parvienne à s'exprimer.

- Laisse tomber, grommela Havin. Elle ne parle pas.

- Elle m'a pourtant l'air d'avoir toute sa langue, rétorquai-je avec un regard irrité à mon grincheux de frère.

Décidément, entre Havin, Sho et Wyer... Qu'avais-je fait au ciel pour que les seuls hommes que je côtoie soient de pareils ours mal léchés ?

- Félicitation, Votre... Votre Altesse, pour le... le couronnement, finit par murmurer Holly. Et... Hew... c'est lui qui... votre mari...

Je fronçai les sourcils, peinant à comprendre la deuxième partie de la phrase de ma sœur.

- Hew a-t-il fait quelque chose à Wyer ?

Elle hocha la tête, très légèrement, comme si trop bouger risquait de la briser.

- Le... L'assassin...

- La tentative d'assassinat ? Hew en est le dignitaire ?

Holly jeta un regard aux alentours avec nervosité.

- Quelle tentative...

Je fis taire mon frère et rivai les yeux sur ma tante et ma cousine, qui nous écoutaient sans rien dire. Wyer avait demandé à ce que cet « incident » demeure secret.

- Je... Cela doit rester entre nous, fis-je d'un air entendu à ma famille. Holly, êtes-vous certaine de ce que vous avancez ? Je veux dire, Hew n'est sûrement pas la personne la plus appréciable que je connaisse, mais de là à commettre un meurtre, sur le Prince Héritier, de surcroit...

Elle se rapprocha de mon oreille pour chuchoter :

- Le trône. Si votre époux... s'il meurt... Il aura le trône.

Je sentis le sang déserter mes tempes, et un frisson glacial me pétrifia. Comme j'étais aveugle... Pour moi, Hew n'avait toujours été qu'un frère aîné malveillant, pas une menace. Mais si en réalité, le danger venait de plus près que je n'avais pu m'en douter ?

- Merci, soufflai-je. Je préviendrai Wyer. Et... Je promets de taire votre nom. Merci beaucoup, Holly.

Elle hocha la tête et un timide sourire apparut sur ses lèvres.

- J'ai... Je n'ai rien fait lorsque... Lorsqu'on vous a maltraité, à l'époque. Il est peut-être trop tard, mais... J'aimerais me rattraper.

Délia échangea un regard inquiet avec sa fille, et je m'empressai de répondre à ma sœur pour qu'elles oublient ce qu'elles venaient d'entendre :

- Il n'est jamais trop tard.

Je lui pris les mains et rivai mes yeux dans ses jolis iris bruns pour lui témoigner de ma sincérité.

- Je suis ravie de découvrir que j'ai une sœur comme vous. Notre famille n'est peut-être pas si désastreuse, après tout... Que diriez-vous de venir passer parfois me voir au Palais, pour rattraper le temps perdu ?

- Avec plaisir...

Pour la première fois de ma vie, ce soir-là, j'étais entourée de ma famille. Moi qui, depuis que j'avais l'âge de comprendre les choses, avais toujours cru être seule, délaissée... Je réalisais enfin qu'une famille pouvait être des morceaux provenant d'un peu partout, du hasard, de malheurs, de sourires... Je songeai à Sho, ce grand frère qui avait surgi durant la période la plus noire de mon existence, ainsi qu'à ces orphelins et ces jumeaux qui m'avaient accueilli sans rien me demander. Eck, Toa, et les enfants de Malaï me manquaient. Et cela ne faisait que deux semaines...

Alors que je partageais un rire complice avec ma cousine, je rivai mon regard sur l'homme qui, raide comme une pierre, occupait le trône. Lui aussi était ma famille. Qu'il me haïsse ou qu'il m'aime, nous étions liés par la vie.

Il devait être deux ou trois heures du matin quand enfin, la salle de réception se vida. Wyer sommeillait à moitié, la tête renversée contre le dossier du siège royal. Je m'approchai en silence et l'observai somnoler, le visage à quelques centimètres du sien. Ce garçon se transformait entièrement lorsqu'il dormait. De froid à agressif, il devenait l'image même de la douceur et de l'innocence.

Comme je le faisais avec les orphelins pour les aider à s'assoupir, je caressai ses cheveux avec tendresse. Il attrapa brusquement ma main et ouvrit les yeux, avant de me fusiller du regard.

- Ils sont tous partis, hasardai-je. Peut-on rentrer, maintenant ?

- Allez-y sans moi, grogna-t-il.

- Pour que tu me laisses encore seule ? Non.

Je saisis fermement son bras et l'entraînai à ma suite. Peut-être était-ce parce qu'il était épuisé, qu'il était bouleversé par l'attitude de sa mère, ou que ce soir de couronnement représentait une trêve, mais étrangement, il n'opposa pas de résistance. Après avoir refermé la porte de la chambre royale derrière nous, je me postai devant lui, tentant d'afficher le plus d'assurance possible.

- Il faut que nous parlions.

Il ricana, le regard noir.

- Vraiment ? Les chambres sont faites pour faire autre chose, ma chère.

- Wyer, nous... Je...

- Nous, je, oui ? se moqua-il en approcha lentement de moi, avec la démarche d'un fauve. Exprimez-vous clairement, parce que je n'arrive pas bien à saisir vos intentions.

Je me mordis la lèvre, à la fois énervée et intimidée. J'avais connu Wyer sous bien des aspects, mais celui de prédateur était nouveau. Mon cœur battait à toute allure tandis que je reculais, apeurée par son regard sombre, brûlant de tout un tas de sentiments que je ne parvenais pas à identifier.

- Arrête ça, murmurai-je.

Quand je sentis le mur froid derrière mon dos, je compris que m'enfermer avec Wyer n'avait peut-être pas été la meilleure idée que j'avais eu. Sa bouche se tordit en un drôle de sourire inquiétant, et mon rythme cardiaque s'affola. Je ne le reconnaissais plus du tout... Où était passé le garçon doux et tendre de mon enfance ?

- Tu me fais peur, Wyer...

- Alors, pars ! hurla-t-il soudain, me faisant bondir d'effroi. Es-tu folle ? Tu connais les rumeurs qui courent sur moi, pourquoi donc vas-tu t'isoler avec le monstre que je suis ? Tu ferais mieux de fuir, petite innocente, avant que je ne te dévore...

Ses bras plaqués de chaque côté de ma tête, il m'emprisonnait de tout son corps. Un rire glaçant s'échappa de sa gorge. Il était devenu fou...

- Tu vas regretter de m'avoir approché, Ezilly.

*°*°*°*°*

Hi hi hi... Un petit chapitre surprise quelques jours avant Noël, ça vous fait plaisir ?

Petite scène avec un personnage secondaire un peu oublié... Que pensez-vous d'Holly ? Amie ou Ennemie ?

Sans oublier la révélation à propos de Hew...

La tension monte, et votre impatience avec 😁 Je suis curieuse de voir a quel point vous détestez Wyer, à présent... Et également de voir comment vous réagirez à la suite. Je ne vous en dis pas plus...

On se retrouve le jour de Noël (samedi 25) pour le chapitre suivant !

Gros bisous tout froids de neige ❄️

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