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21 - Face à Toi


~ Wyer ~


Devant son regard effaré, je levai le bras vers elle, comme pour la retenir de fuir. Non, Ezilly, non, je ne suis pas ce genre de monstre. Ma main droite avait rarement tremblé autant. La grande chambre royale puait la poudre et la mort. Je vis l'effroi dans ses yeux, et cela m'emplit d'un sentiment terrifiant.

Brusquement, elle se laissa tomber au sol et enfouis son visage entre ses mains.

- Juste ciel, Wyer, tu m'as fait une de ces peurs... J'ai cru...

Je clignai des yeux, observai le cadavre, puis Ezilly qui semblait soupirer de soulagement, avant de reporter à nouveau mon regard sur le corps. C'était... déroutant. N'importe qui aurait hurlé après avoir vu un proche tuer un homme de sang-froid. J'esquissai un mince sourire, les tressaillements de ma main se calmèrent. Oui mais, Ezilly n'était pas n'importe qui.

J'aurais voulu la relever et la rassurer, mais au lieu de cela, je me fis violence pour me tourner vers le mort. Des vêtements ordinaires, à première vue d'œil, aucun signe distinctif... Je fouillai ses poches, en vain, elles étaient vides. Le seul indice restant était ce pistolet.

Pour envoyer un assassin avec une arme à feu aussi moderne, il fallait être haut placé, et avoir des contacts à Hosloward. Se pourrait-il que cette personne soit également le meurtrier de mon père ?

Un troupeau de gardes débarqua dans la chambre, alertés par le coup de feu. Ezilly s'était relevée, et se tint à l'écart de l'agitation, me laissant donner des ordres aux hommes.

- L'assassin était armé d'un pistolet, leur exposai-je. Contactez-moi l'Imperator De Hosloward et demandez-lui de faire dresser la liste de tous ceux qui s'en sont procuré un depuis sa mise sur le marché. Je veux également tous les noms des aristocrates du royaume qui ont été à Hosloward ces derniers mois. Ah, et bien évidemment : identifiez-moi cet homme.

- À vos ordres, Votre Altesse, s'exclamèrent-ils de concert, avant de repartir, sans négliger d'emporter le cadavre avec eux.

- Une tentative d'assassinat trois jours avant le couronnement... marmonnai-je à moi-même. Je l'avais vu venir, mais... bon sang...

Je me tus aussitôt en croisant les yeux azur d'Ezilly. L'espace d'un instant, j'avais presque oublié qu'elle venait d'assister à tout ça. Je durcis mon regard et le détournais à nouveau quand elle s'écria :

- Wyer ! Qu'est-ce que...

En une seconde, elle s'était précipitée devant moi et ses doigts s'étaient posés sur le côté gauche de mon visage. Figé, je la vis découvrir avec horreur le sang qui les recouvrait désormais.

- Tu es blessé, souffla-t-elle.

Elle retira le foulard blanc en soie qui ornait son cou, puis délicatement, souleva mes cheveux pour glisser le tissu sur ma plaie, et le noua ainsi autour de mon front. Je savais que je ne devais pas la laisser faire, mais j'étais incapable de dire quoi que ce soit, la douceur de ses gestes me paralysait. Je sentais son souffle délicat sur mon visage. Ses doigts qui effleuraient ma peau. Et cela me rendait fou.

Après avoir fini le bandage, elle aurait dû s'éloigner, et dire quelque chose pour briser ce magnifique silence. J'aurais dû le faire. Mais au lieu de cela, elle caressa ma joue, avec tendresse, et ne recula pas. Sa main était rouge de mon sang. À l'instant où l'envie de l'embrasser faillit me faire commettre l'irréparable, une force provenant du plus profond de moi-même m'arracha au moment, à elle, et je fis un pas en arrière. Je fronçai les sourcils et rivai un regard noir sur mon épouse. Je la haïssais de me faire subir une pareille tentation. Je me haïssais de lui causer autant de douleur. Et je haïssais le monde de m'empêcher de l'aimer.

- Ne m'approchez plus jamais, grondai-je.

Elle ne dit rien, et sa main toujours levée retomba, comme morte, le long de son corps. Je me détournai d'elle. Alors que j'allais sortir de la pièce, elle déclara :

- Je t'attendrai. J'attendrai que tu viennes à moi à nouveau. Comme je l'ai fait il y a quatre ans, je briserai l'armure qui recouvre ton cœur, Wyer.

Ne le fais pas. Nous ne sommes pas destinés à rester ensemble, mon amour.

Sans rien répondre, je quittai la chambre, ce lieu où nous avions dormi tous les deux.


*°*°*°*°*


Après un après-midi passé à mon bureau, entouré des ministres, je me retrouvai à la nuit tombée, comme un idiot, devant la grande porte des appartements royaux. Cela était définitivement au-dessus de mes forces. Face à Ezilly, j'étais trop faible. Je n'avais pas le courage de l'affronter ce soir.

Alors je fis demi-tour, et veillant à ce que personne ne me suive, me glissa hors du Palais silencieux. Le vent cinglant me fit frissonner, et je resserrai ma longue cape sur mes épaules. Ombre dans la nuit, je traversai les jardins endormis, jusqu'à atteindre l'unique lieu qui me procurait un tant soit peu de paix, dans ce monde. Je me couchai au pied de mon saule pleureur, et cherchai du regard les étoiles à travers le feuillage. Le doux bruit des branches se balançant au gré de la brise m'apaisa. Les racines tortueuses formaient autour de moi un nid protecteur, et c'est ainsi seul dans le froid de la nuit, que je trouvai enfin le sommeil.

Durant les deux jours qui suivirent, je ne vis pas une seule fois Ezilly. Trop occupé avec les préparatifs du couronnement, ainsi que la recherche du responsable de la tentative de meurtre dont j'avais fait les frais, j'avais à peine dormi – et le peu de sommeil que je m'étais accordé avec eu lieu un peu partout, sauf dans la chambre royale.

- Votre Altesse, déclara un ministre alors que j'établissais un arrêté pour réduire les dépenses du royaume, dans le but d'apaiser la crise financière. Quelques requêtes ont été déposées à votre gouvernement, aujourd'hui...

- Je n'ai pas le temps pour les caprices des nobles, le coupai-je sèchement.

- L'un d'eux provient de la Princesse.

Je suspendis mon travail, et relevai la tête.

- Donnez-la-moi.

« Votre Altesse Royale,

En témoignage de mon infinie gratitude envers l'orphelinat qui m'a accueilli comme une sœur, une mère, un membre de leur famille, je désirerais faire une donation à l'orphelinat Hortennzia de Malaï. Pour cela, j'ai vendu tous les tableaux, précieux meubles et les débauches de luxe inutiles qui se trouvaient dans mes appartements, et ai obtenu 20 000 welds que je souhaiterais envoyer de manière sécurisée à l'adresse ci-dessous. N'ayant pu rencontrer mon époux depuis un certain nombre de jours, je m'adresse ainsi à vous, Votre Altesse, pour vous demander la permission que les mœurs me requirent d'avoir pour user de mon argent, afin de faire ce don.

Je vous prie de croire, Votre Altesse Royale, à mes salutations les plus distinguées,

Ezilly De Welborn

Post-scriptum : Wyer, je t'attendrai chaque soir dans notre chambre, jusqu'à ce que tu me fasses l'honneur de ta présence. Ton épouse. »

J'esquissai un sourire et caressai la petite écriture italique que je connaissais si bien. Je ne pouvais dénier qu'Ezilly avait changé depuis que je l'avais rencontrée. Elle semblait plus forte, plus sûre d'elle, et surtout, elle avait gagné en aplomb et en audace, comme l'avait démontré sa réaction face à la moquerie ouverte de son frère aîné, lors de la dernière réception. Ce nouveau côté de sa personnalité me plaisait beaucoup. À croire que je ne pouvais que l'aimer plus...

Je soupirai et appelai mon ministre, celui des finances.

- J'approuve la requête de la Princesse, et je tiens également à ajouter ma propre donation. Doublez la somme de mon argent personnel, sans oublier de convertir l'argent en mala, pour que les bénéficiers n'aient pas à dépenser une seule pièce pour le change.

- Très bien, Votre Altesse.

- Ah, et dernière chose : prévenez mon épouse qu'elle n'a pas besoin de mon autorisation pour disposer de son argent. Je... ne désire pas qu'il y ait la moindre autorité patriarcale entre nous.

Le ministre me dévisagea comme si j'étais fou, mais n'ajouta rien et sortit pour prévenir les conseillers. Avant que la porte ne se referme, j'eus le temps de l'entendre marmonner :

- Ce Prince a perdu l'esprit, va-t-il vraiment laisser sa femme jouir de sa liberté ? Il court droit à sa perte... Ces êtres inférieurs ne peuvent avoir les mêmes droits que les hommes.

La haine grossit dans mon cœur, et je pris sur moi pour calmer ma colère. Les femmes étaient bien souvent plus réfléchies et sages que des gens comme ce grossier personnage qui se pavanait sur son titre de ministre. Sans mon épouse, sans Ezilly, que serais-je, aujourd'hui ? Dès que je serai Roi, j'en aurais à faire, des réformes... Renvoyer ce conseiller inutile, et rendre aux femmes de Weldriss les droits qu'elles méritent.

- Votre Altesse, annonça un garde, Son Altesse la princesse Mélodie De Hosloward attend dans l'antichambre.

- Faites-la entrer.

La grande porte s'ouvrit, et ma cousine apparut, aussi belle et soignée qu'à son habitude.

- Wyer ! Il me semble que cela fait une éternité que je ne vous ai vu. Est-ce ces montagnes de paperasses qui vous tiennent enfermé dans cet étroit bureau ?

- Avez-vous un quelconque désir à me faire parvenir ? éludai-je d'un ton pressé.

- Mais mon seul désir est de vous voir, mon cher cousin, susurra-t-elle de sa voix de velours. Le Palais est bien vide, et je m'ennuie de votre amitié.

Je me retins de lever les yeux au ciel. Aux dernières nouvelles, notre « amitié » se limitait à quelques mots plats que nous échangions lorsque nous nous croisions, depuis qu'elle vivait au Palais. Je l'aurais bien envoyée balader, mais au vu de la situation, je ne pouvais me permettre de perdre le moindre allié – et Hosloward était la seule puissance qui pouvait maintenir mon royaume hors du chaos. Il aurait été malvenu de manquer de respect à son unique héritière, qui se trouvait être cette fille.

- Je le regrette, croyez-le bien, Princesse, mais je suis enseveli sous l'administration, répondis-je avec un faux sourire. Je vais devoir attendre d'être libéré de ces obligations pour profiter de votre charmante compagnie.

- Je ne vais point vous retenir plus longtemps, alors. Oh, j'oubliais : j'ai eu le plaisir de faire plus ample connaissance avec votre épouse. C'est une personne ravissante, des plus agréables ! Elle m'a conté ses délicieux voyages, et m'a confié que vous étiez la raison de son retour. Je suppose que votre séparation a été douloureuse...

Je tiquai et la dévisageai, elle et ses yeux de fauves plissés, qui semblaient vouloir déceler la vérité dans ma relation avec Ezilly. Que manigançait-elle ? Par hasard... Savait-elle, pour le drame d'il y a quatre ans ?

- Pas autant que vous le croyez, mentis-je tout en maintenant mon sourire factice. Ma relation avec mon épouse est des plus formelles. C'était son désir, de s'éloigner de la Cour.

- Vraiment ? s'étonna-t-elle. Il n'y a donc aucun amour entre vous ? Comme vous devez vous sentir seul, mon cher... Ne vous a-t-il jamais traversé l'esprit de prendre une seconde épouse pour combler ce vide ?

Je serrai les poings. L'attitude niaise de Mélodie avait changé. À cet instant, elle semblait... perfide.

- Cela n'est pas dans mes occupations, pour le moment, répliquai-je avec prudence.

Je crus voir un éclair de déception passer sur son visage. Elle baissa les yeux avec un expression malicieuse, puis lentement, s'avança vers moi. Curieux de voir jusqu'où elle oserait aller, je ne l'arrêtai pas. Arrivée à quelques centimètres de mon moi, elle pencha la tête sur le côté, comme pour m'envouter, et m'offrit un sourire éclatant, ensorcelant.

- Si jamais il vous en vient l'envie... Je serais ravie de remédier à votre solitude, Wyer.

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