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Quand j'ai achevé d'écrire le 30e chapitre, une idée m'a traversé la tête.
Et si Ezilly mourait ?
À l'origine, cet incendie était censé n'être qu'une énième tentative de meurtre et nos héros devaient s'en sortir. J'avais d'autres histoires à raconter. J'avais encore de la romance à vous offrir. Des secrets à vous révéler. Mais à cet instant, j'ai eu envie de finir.
Cela aurait été une fin acceptable. Pas pour vous, bien entendu, et pas vraiment pour moi non plus, mais selon l'intrigue, cela aurait été un point final décent. Wyer a, encore une fois, tenté de la protéger, au péril du reste. Mais contrairement au drame d'il y a quatre ans, il n'a pas réussi. Ezilly s'est jeté dans le feu parce qu'il lui était impossible de vivre avec les remords d'avoir abandonné ses frères. Cette fin aurait montré que l'attitude de Wyer était vaine. Que chacun est libre de choisir sa voie. Il n'aurait jamais dû décider pour Ezilly. Il n'aurait pas dû le faire et cette fin aurait prouvé que quoi qu'il fasse, Ezilly est libre, et qu'elle peut au moins décider de comment mourir, à défaut de décider comment vivre.
Je vous aurais surpris. Moi qui écris de douces histoires d'amour, des scènes de tendresse, qui vous ai plusieurs fois fait peur sans jamais mettre mes menaces à exécution, personne ne se serait attendu à ce que je finisse ainsi.
Après, on aurait découvert qui était derrière ce drame, puisque oui, on le sait, les tentatives de meurtre n'arrivent pas toutes seules. Wyer, désespéré, aurait compris que la liberté d'une personne est intouchable. Il aurait regretté. Il aurait culpabilisé, puisque c'est dans la nature humaine de vouloir contrôler, ou de vouloir avoir contrôlé, l'incontrôlable. Parce que dire que c'était le destin ce serait accepter. Le désespoir et la culpabilité auraient été si forts qu'il se serait peut-être tué. Et ç'aurait été juste que la mort les emmène enfin avoir les avoirs tant croisés.
Ça aurait été une belle fin.
Puis je suis revenue à moi. J'ai repensé à mes personnages, mes enfants de papier. Je n'ai pas le droit de les punir pour des erreurs qu'ils ont faites, que j'ai décidé qu'ils fassent, et j'ai eu honte. Parce qu'on ne prône pas la liberté en fuyant.
Alors j'ai sauté une page et reposé ses doigts sur ce fichu clavier. Continuons un peu, encore, parce que la vie est une chose merveilleuse.
Désolée, Ezilly. On se retrouve au prochain chapitre.
Ton écrivaine.
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