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28 - Mélodie


~ Ezilly ~


Tu es la Princesse de Weldriss, Ezilly De Welborn. Et les De Welborn ne baissent jamais les yeux.


- Wyer ? bredouillai-je en découvrant son visage nerveux penché sur moi.

Que se passait-il ? Pourquoi avait-il l'air si inquiet ?

- J'ai cru que... souffla-t-il, avant de secouer la tête. Oublie ça. Mais que fais-tu donc à dormir dans le foin d'Onyx ?

Je jetai un regard autour de moi, et lorsque je vis l'étalon qui me regardait paisiblement, peut-être d'un air légèrement moqueur, je me sentis rougir. Ah... C'était vrai... J'avais trouvé refuge auprès d'Onyx, et j'avais dû m'endormir.

- J'avais besoin d'un endroit calme, avouai-je à mi-voix.

- Tout le monde te cherchait, me gronda-t-il. Sois plus prudente, à l'avenir...

Je baissai la tête. Je venais de me rappeler ma rencontre avec mon grand-frère.

- Il s'est passé quelque chose ?

Sa voix s'était adoucie. Ses bras qui me retenaient de tomber étaient plutôt agréables comme coussins... Je m'appuyai un peu plus contre lui et fermai quelques secondes les yeux. Lorsque je m'étais réveillée, j'avais senti ses lèvres sur mon front et il avait murmuré : « ne me refais plus jamais ça, ma belle... » Je souris en sentant mon cœur s'accélérer, une douce chaleur envahissant mes joues.

- Ne t'inquiète pas. Ça va mieux à présent, fis-je en me décollant de lui un peu à regret, avant de me mettre debout.

Il fit de même, et nous dîmes au revoir à Onyx. Wyer referma la barrière à clé. Et c'est alors que je pris conscience de ma tenue : une simple robe blanche, qui dévoilait mes épaules et mes bras, et sous laquelle je ne portais rien, excepté mes bas de soie et la bande qui protégeait ma poitrine. Je rougis et resserrai aussitôt mes bras autour moi. Il y avait quelques mois, je n'aurais pas vraiment été gênée de me retrouver ainsi, mais ici, à la Cour, une telle tenue était considérée comme un sous-vêtement.

Wyer remarqua mon trouble, et se détourna de moi le temps de retirer et de me tendre sa longue cape noire. Je le remerciai d'un chuchotement et l'enroulai autour de moi. Je voyais peut-être mal à cause de la pénombre, mais il me sembla discerner sur son visage un sourire amusé.

Nous sortîmes de l'écurie par la grande porte, que Wyer déverrouilla de l'intérieur, puis nous avançâmes vers le Palais à travers les jardins. Nous passâmes la belle grille de fer forgé blanc et une fois dans la grande cour intérieure, nous pûmes rejoindre l'intérieur du Palais puis nos appartements.

Wyer m'accompagna jusque dans ma chambre, et je pus lui rendre sa cape. Je remarquai alors l'épais filet de sang qui coulait le long de sa main, et je pâlis. Je la saisis entre les miennes, une boule d'inquiétude se nouant dans ma gorge.

- Que t'es-tu fait ? lâchai-je nerveusement. Ne me dis pas que tu t'es encore battu !

- J'ai juste dû briser une fenêtre pour te retrouver, répliqua-t-il avec un petit rire. Ce n'est rien, j'ai l'habitude...

- Ne dis pas de bêtises, le coupai-je d'un ton sec, en allant chercher un petit linge que j'humidifiai. J'ai l'impression de passer mon temps à te soigner, ces derniers jours... S'il te plaît... Essaye de prendre soin de ton corps, Wyer !

Je nettoyai et pansai sa plaie en quelques gestes habiles. Je dus même retirer de petits morceaux de verre... À l'idée qu'il s'était fait ça juste pour me retrouver, je rougis et mon cœur résonna si fort que Wyer dû l'entendre. J'avais totalement oublié le fait que je ne portais qu'une nuisette blanche. Lorsque je relevai enfin la tête, je surpris ses yeux au regard tendre posé sur moi. Je souris, sentant mes joues s'empourprer encore plus.

Alors qu'il s'apprêtait à sortir de ma chambre, il se retourna soudain et darda sur moi un regard un brin inquiet. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas son attitude.

- Je peux dormir là cette nuit ? Je veux dire, sur le fauteuil, enfin, pas... se reprit-il alors d'un ton embarrassé en se rendant compte de sa question.

Mon visage s'embrasa, définitivement rouge, et je hochai la tête, avant de me glisser dans mon lit. Pourquoi voulait-il dormir dans ma chambre alors que la sienne était juste à côté ? Décidément, Wyer était étrange ce soir.

À moitié cachée sous les couvertures, je l'observai donc retirer ses bottes et son veston, puis s'installer confortablement dans le fauteuil, les genoux ramenés sous son menton. Lorsqu'il fut bien assis, son regard glissa sur moi et il me sourit. On aurait dit qu'il montait la garde.


*°*°*°*°*


De la musique et des lumières incroyables. Tout était majestueux, extraordinaire, luxueux et éblouissant. La nervosité montait en moi au rythme de mes pas qui me rapprochaient de la grande porte. Sans même m'en rendre compte, j'agrandissais mes yeux sous l'angoisse et resserrait l'emprise de ma main sur son bras. Il me regarda, s'arrêta une fraction de seconde pour caresser ma joue de son autre main, puis reprit sa marche comme si de rien n'était. Mes joues s'empourprèrent. L'endroit où il m'avait effleuré me brûlait ; une douce brûlure.

- N'ait crainte, je resterai avec toi tout du long. Souris, garde la tête haute et masque ta peur. Tu es la Princesse de Weldriss, Ezilly De Welborn. Et les De Welborn ne baissent jamais les yeux, me souffla-t-il d'une voix à la fois dure et rassurante.

Je hochai la tête, la gorge trop nouée pour répondre.

C'est à cet instant que les grandes portes s'ouvrirent devant nous.

La lumière et le bruit explosèrent dans mes tympans. Je dus me retenir de me boucher les oreilles. Je sentis Wyer qui me rapprochait de lui, tentant vainement de me rassurer. Lorsque je rouvris les yeux, tous les regards convergeaient vers nous, détaillaient ma robe, ma coiffure, sans doute jusqu'à la pointe de mes escarpins. Il y avait une telle pression dans l'air, un tel jugement qui flottait entre moi et eux, que j'avais dû mal à respirer.

Les lustres en cristal, et leurs centaines de petites bougies qu'on avait dû passer des heures à allumer, une à une, attirent mon regard. Ils étaient tout simplement énormes : à peu près la taille d'un petit enfant ! Dans cette immense pièce à plusieurs étages et aux nombreux balcons qu'était la salle de réception, ils brillaient de mille feux et reflétaient leurs lumières sur les plats en argent disposés sur les tables de banquet, les bijoux des dames et sur les tissus soyeux et scintillants que chacun portait.

Et quels tissus ! Leurs tenues débordaient tant de richesse, embellies de tant de dorures et de couleurs que j'en avais mal aux yeux. Les dames portaient sur la tête des perruques gigantesques, souvent ornées de petits chapeaux, exhibaient leurs bijoux d'or et de pierres précieuses avec fierté, et portaient des robes tout en volume et en teintes vives, à la splendeur abusive. Quant aux hommes, s'ils prenaient moins de place, ils n'étaient pas en reste dans l'excès : leurs beaux habits reflétaient richesse et pouvoir.

- Son Altesse Royale le Prince Héritier Wyer De Welborn et son épouse la Princesse Ezilly De Welborn !

Des applaudissements résonnèrent dans toute la salle et la foule entière nous salua en une basse révérence. C'était une étrange sensation : devant eux, je me sentais toute petite, mais, face au respect – du moins en façade – qu'ils me portaient, je me sentais également importante.

Nous étions le lendemain de ma rencontre avec mon frère. Après avoir passé la journée à me préparer, j'étais fin prête pour le grand soir : la réception royale en l'honneur de l'arrivée de la Princesse de Hoslward. Je m'étais vêtue d'une magnifique robe rouge, aux inspirations orientales, mais avais fermement refusé la perruque et la poudre blanche, ainsi que l'entêtant parfum que m'imposait ma gouvernante. La robe était déjà bien trop luxueuse à mon goût... Heureusement, à cet instant, Wyer avait débarqué dans ma chambre et m'avait tendu un petit diadème que son père avait tenu à ce que je porte – comme si je n'en avais pas déjà assez dans ma collection. Il avait ignoré le regard courroucé de la gouvernante, et avait déclaré avec un clin d'œil que mes boucles naturelles étaient bien plus jolies qu'une ridicule perruque blanche. Le choix avait été ainsi fait !

Wyer se présentait ce soir à la réception avec affront. Il m'avait expliqué, fier de son geste, qu'il souhaitait provoquer les nobles – et le Roi en particulier – en ne portant qu'un simple pourpoint de valet noir. Et l'effet semblait réussi... Tous le dévisageaient d'un air médusé.

« Comment a-t-il osé... » entendis-je parmi la foule. « Il est une véritable honte à la couronne ». Wyer se mit à sourire, d'un sourire carnassier, et cela me fit rire intérieurement. Moi, je trouvais qu'il avait une allure tout aussi magnifique, ainsi... Son charme et son charisme naturels suffisaient.

Nous descendîmes l'escalier avec élégance, la tête haute, comme me l'avait conseillé mon mari. Ma main délicatement posée sur son bras, je me sentais plus stable que jamais. Ma nervosité s'était envolée.

Je me concentrai sur mon équilibre, en avançant l'un après l'autre mes pieds chaussés dans de hauts talons. Lorsque nous fûmes enfin arrivés en bas du somptueux escalier, nous poursuivîmes notre marche vers le trône royal. Si je parcourais la foule des yeux, tentant de ne pas me laisser impressionner, Wyer, au contraire, ignorait les nobles qui se prosternaient à ses pieds. Il partageait bien une chose avec eux : sa fierté... Sa fierté de ne pas leur ressembler.

Une fois devant le trône, ce fut notre tour de nous incliner. Lorsque je relevai les yeux, je me retins de les écarquiller.

Je n'avais jamais vu la Reine. À mon mariage, à la réception qui avait suivi, et aux festivités auxquelles j'avais participé, elle avait été absente à cause de sa faible santé... Mais aujourd'hui, elle était là. Et quelle femme... Une haute coiffe où des épingles dorées ornées de perles se plantaient dans sa superbe chevelure noire, une magnifique robe bleu pâle et argent, des yeux clairs soulignés de noir, et un visage aux traits fins dont la fragilité faisait le charme : le moins que je pouvais dire était que la mère de Wyer était d'une beauté saisissante.

Étrangement, elle me fixait. Silencieuse, elle ne répondit pas au bonsoir de Wyer, ne lui décrocha même pas un regard. Ses yeux bleus semblaient comme me transpercer.

Mal à l'aise, je la saluai, ainsi que le Roi, que je remerciai pour le diadème qu'il m'avait offert, puis à mon grand soulagement, nous nous éloignâmes du trône. Je remarquai que le visage de mon compagnon s'était assombri. Décidément... Sa relation avec ses parents n'était pas tendre.

- Tu vas bien ? lui glissai-je après que nous ayons reçu les salutations d'un groupe d'aristocrates.

- Aussi bien que je pourrai aller, dans une salle infestée de cette pourriture que sont les nobles, grinça-t-il d'un ton empli de haine.

Mon époux dans toute sa splendeur, pensai-je avec un petit rire intérieur.

Je me rapprochai de lui et glissai ma main dans la sienne, et mon cœur se réchauffa en voyant le sourire que je parvins à faire apparaître sur ses lèvres.

Ce fut à cet instant que la foule s'agita et que la musique changea. Suivant le mouvement, nous dirigeâmes nos regards sur le grand escalier, et je compris alors la raison de cet émoi.

- Son Altesse Impériale la Princesse Mélodie De Hoslward !

Une sublime jeune fille, à la magnifique coiffe blonde, descendait les escaliers avec une grâce incomparable. Un visage d'ange, des lèvres rouges souriantes, une robe respirant le luxe et l'excès ; je la reconnus aussitôt. Elle était la fameuse cousine de Wyer, celle devant laquelle je m'étais inclinée à tort, lors de mon retour au Palais.

Et c'était surtout la reine de la soirée. La Princesse De Howard.

- Mélodie ! s'exclama le Roi lorsqu'elle fut arrivée devant lui. C'est un tel honneur pour la Cour de mon bon pays de vous voir parmi nous...

- Je suis également ravie d'être ici, fit-elle de sa voix de velours. J'ai toujours rêvé de visiter Weldriss et de vous rencontrer, vous, ainsi que votre famille.

J'eus la désagréable impression qu'en disant cela, elle fixait Wyer.

- Vous êtes ma plus prestigieuse invitée de ce soir, ma chère nièce. Que diriez-vous d'ouvrir le bal avec mon fils ?

Pardon ? Danser avec... Wyer ?

Je levai mes yeux agrandis de surprise vers lui. L'expression inébranlable et presque indifférente de son visage m'inquiéta. Cela ne le dérangeait pas ? Il m'avait pourtant promis qu'il restait avec moi toute la soirée...

Un frisson me parcourut en découvrant le sourire victorieux de la Princesse. Peut-être était-ce moi qui étais trop possessive, mais... Pourquoi me semblait-il qu'elle détaillait mon mari d'un regard brûlant ?

- Avec grand plaisir, Votre Majesté.

Je sentis la main de Wyer glisser hors de la mienne. Un froid glacial m'envahit alors, et je crus le temps d'une seconde que tout mon monde venait de s'écrouler. Wyer ne pouvait pas me laisser ! Je tendis les doigts vers lui, pour le rattraper, mais il était trop tard. Il s'éloignait déjà de moi, marchant d'un pas raide vers cette si magnifique créature qu'était sa cousine.

Comme si j'observai une scène dont j'étais absente, je dévisageai mon mari tendre la main à la Princesse, celle-ci la saisir avec un grand sourire, et les deux s'avancer ensemble au centre de la salle, dans l'espace qui avait été dégagé par les convives. Sur la musique qui s'éleva, ils se mirent à danser, sous les yeux admiratifs des seigneurs et des nobles dames. Il fallait avouer qu'ils étaient splendides, tous les deux : la couleur crème de la robe de la Princesse contrastait avec le noir de la tenue du Prince, sa superbe chevelure blonde contre ses cheveux sombres, la grâce de leurs gestes, et tout simplement l'incroyable beauté qui se dégageait d'eux...

Ils semblaient faits l'un pour l'autre.

Derrière la foule, je les fixais. La main serrée contre ma poitrine, je tentai de retrouver mon souffle.

Pourquoi, à cet instant, alors que tout semblait normal, mon cœur... Pourquoi mon cœur me faisait-il si mal ?


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