Chapitre 34 : Back to Hell
1976
Chapter 34 : Back to Hell
— James ! appela une voix.
— Emmeline ! Alors qu'est-ce tu as pensé du match...
— Pourquoi tu n'as pas forcé sur le côté droit de Summerby ? Tu sais bien que depuis son poignet cassé elle n'est plus aussi réactive de ce côté, le coupa Emmeline. Tu aurais pu marquer bien plus de points si tu avais forcé !
— Douze buts en une heure et demie c'est super bien ! protesta Sirius derrière James.
— Non. Jaimie aurait pu faire beaucoup mieux. Et toi aussi Sirius ! Tu as laissé filé la moitié des Cognards ! Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi vous jouiez si mal ?
James et Sirius échangèrent un regard. Ce dernier baissa la tête, l'air coupable. Si les deux Gryffondors n'avaient pas été au meilleur de leur capacité aujourd'hui c'était parce que Sirius n'avait pas réussi à dormir de la nuit, trop angoissé à l'idée de devoir retourner à Square Grimmaud. James avait essayé de le rassurer du mieux qu'il pouvait mais lui aussi était très inquiet. Bellatrix avait franchi une ligne en lui envoyant cet Impardonnable. Désormais les deux amis ne savaient plus ce dont les Black seraient capable pour punir leur héritier indigne. L'Imperium avait déjà été un véritable cauchemar pour Sirius étant enfant mais couplé avec un Doloris il ne savait pas s'il pourrait l'encaisser.
Il avait aussi passé la nuit à retourner dans son esprit ce qu'il pourrait bien dire à Camille. Cela faisait une semaine qu'ils n'avaient pas eu une vraie discussion et elle lui manquait atrocement. Même lorsqu'elle était à Ilvermony, il recevait au moins deux lettres par semaine. Là il avait l'impression de saluer un étranger et de parler dans le vide lorsqu'ils passaient du temps ensemble.
Sirius savait qu'il devait lui laisser du temps, pour qu'elle puisse comprendre. Mais le sorcier ne comptait pas repartir à Square Grimmaud en laissant leur relation dans cette situation inconfortable. Alors Sirius se débrouillerait pour la coincer à bord du Poudlard Express pour qu'il puisse s'expliquer.
— Juste l'excitation des vacances, mentit Sirius en forçant un sourire.
Emmeline haussa un sourcil mais n'ajouta rien. Elle salua James d'un baiser sur la joue et d'un "Joyeux Noël abruti" avant de repartir rejoindre ses amis. Sirius soupira et détacha ses cheveux de son élastique, s'efforçant de masquer son air taciturne et ses traits tirés.
— Considère ça comme ça Sirius : c'est les dernières vacances que tu passeras là-bas avant d'avoir ton permis de transplanage. Plus que ces deux semaines et après en avril tu pourras transplaner chez moi quand tu veux, promit James.
Sirius esquissa un pauvre sourire qui tenait plus de la grimace et hissa son balai et son sac sur son épaule.
— Allez Cornedrue, Lunard va râler si on arrive encore en retard.
— Peter le calmera, assura James.
— Tiens d'ailleurs tu ne trouves pas que Queudver est un peu à l'Ouest en ce moment ?
— Comment ça ?
— Je l'ai cherché deux fois cette semaine et je ne l'ai trouvé nul part dans tout le château. Il disparaît sans aucune raison, c'est bizarre.
— Tu as regardé la Carte ?
— Évidemment. Pour qui tu me prends ? Mais il avait complètement disparu.
— Mais c'est impossible.
— Je te jure. Il n'était pas là, j'ai vérifié deux fois la Carte à chaque fois.
— Effectivement c'est bizarre... J'essayerai de savoir ce qu'il se passe durant les vacances.
***
— Pourquoi vous ne faites pas vos valises la veille ?
— Parce que la vie serait insipide sans un peu d'adrénaline, rétorqua Sirius d'en-dessous son lit.
— Parce que je suis un sorcier, répliqua Remus en même temps.
Il effectuait des ronds avec sa baguette et ses affaires surgissaient d'un coin de la chambre pour atterrir dans sa malle grande ouverte. Remus organisa sa valise en séparant ses vêtements et ses effets personnels de ses affaires scolaires et livres sous le regard éberlué de Peter.
— Ma mère fait la même chose, lança James.
Sirius ricana avec moquerie sous son lit avant de jurer quand il se cogna la tête. Ce fut au tour de Remus de rire sous sa barbe.
— Les sortilèges ménagers sont inutiles, n'est-ce pas Sirius ? dit Remus en citant une ancienne phrase de son ami.
— C'est ça fait le malin avec tes sorts Lupin. En attendant ce n'est pas toi qui peux te transformer en chien sur commande, grommela Sirius.
— Je peux te manger, rétorqua Remus avec une expression indéchiffrable.
— Je ne suis pas sûr qu'Aleksander apprécierait ça, sourit Sirius.
Remus agita sa baguette et un de ses livres frappa la tête de Sirius qui jura en se tenant les cheveux. Peter fit semblant de n'avoir rien entendu.
— Bon vous êtes prêtes les filles ? grogna une voix derrière la porte. Et Remus ?
— Hey ! protestèrent le reste des Maraudeurs.
— J'ai dis ce que j'ai dis, rétorqua Marlène avant de s'éloigner de leur chambre.
— On est obligé de faire le trajet avec elles ? râla Sirius. D'habitude on le fait seuls ou avec Aleks et America.
— Bien sûr qu'on est obligé, affirma James.
Le Gryffondor se tenait déjà prêt à partir à côté de la sortie, valise en main et doigts sur la poignée de porte.
— Tu dis ça parce qu'il y aura ta précieuse Lily-jolie, railla Black.
— Évidemment !
— Seigneur, James soit correct avec elle. Je ne peux pas supporter une autre de vos disputes, soupira Remus en finissant de ranger sa malle. Et Sirius tu pourrais faire un effort, ce sont nos amies.
— Ah bon ?
— Ce sont mes amies et celles de Peter, corrigea le loup-garou.
— Et moi ? s'indigna James.
— Mary est la seule qui te supporte dans le groupe, annonça Peter en enfilant son écharpe.
— Sur trois c'est déjà bien !
— Je déteste les vacances, maugréa Sirius avec morosité.
Il finit de verser ses affaires pêle-mêle dans sa malle et la referma sèchement. Remus en fit de même. Sirius n'était pas le seul à ne pas aimer les vacances, Lupin aussi n'en raffolait pas. Il détestait devoir se transformer loin de Poudlard et la pleine Lune tombait toujours aux alentours de Noël. Mais il partait quand même car il ne voulait pas blesser les sentiments de ses parents en restant à l'école.
— Bon finissons-en, grommela-t-il en enfilant sa veste.
— Oh allez ! C'est cool les vacances ! lança Edward en sortant de la salle de bain.
Sirius et Remus s'accordèrent pour lui jeter le même regard noir alors que Peter toussait avec gêne dans son poing. James fixa ses chaussures d'un air intéressé.
— Non ? Même pas Noël ? tenta Edward d'une voix mal-assurée.
— Surtout Noël. Stupide famille qui vient rendre visite, pesta Sirius en trainant sa valise derrière lui. Stupide bal de sang-pur.
— Ah oui. Ça.
— Qu'est-ce que j'en a faire du solstice d'hiver franchement ? ragea Sirius en sortant de la chambre.
— Bon, fit James en se raclant la gorge. Joyeux Noël quand même Eddie. Et bonne vacances !
— Merci Captain, toi aussi.
Remus avait emboîté le pas à Sirius et faisait tranquillement léviter sa valise, il n'oublia pas de souhaiter de bonnes fêtes à son camarade. Peter en fit de même et suivit James en bas, là où Marlène les attendait, enfoncée dans un fauteuil et l'air passablement ennuyée. À côté d'elle Lily affichait un air maussade et Mary essayait d'alléger l'atmosphère.
— Pas trop tôt ! lança Marlène en les voyant descendre. Qu'est-ce vous faisiez franchement ?
— McKinnon si on fait ce voyage ensemble sois gentille et apprends à la fermer, grogna Sirius en passant devant le groupe.
Il ne s'arrêta pas et continua sa route, franchissant le portrait de la Grosse Dame sans un regard pour la Salle Commune.
— Charmant, commenta Lily. Il va être d'aussi bonne humeur durant tout le trajet ?
— Lily, ravissante comme toujours ! salua James. Et connaissant Sirius, oui probablement.
— Connaissant Sirius ? C'est un euphémisme. Vous êtes pratiquement accrochés à la hanche, plaisanta Mary.
— Vous êtes prêtes ? s'enquit Remus.
— Depuis trente minutes, rétorqua Marlène. On va louper le train si on continue.
— Il ne partirait pas sans nous. McGonagall le rappèlerait juste pour pouvoir nous jeter dedans, assura Peter.
— Compréhensible, marmonna Lily.
***
Cela devait faire plusieurs années depuis la dernière fois où James n'avait pas été content de rentrer chez lui. Aujourd'hui en observant le teint malade de Sirius et le regard noir de Remus, il se dit qu'il aurait préféré qu'ils restent tous à Poudlard. Il détestait voir ses amis aussi moroses. Et une autre raison, plus personnelle, empêchait James de se réjouir de revoir ses parents. Madame Pomfresh leur avait envoyé une lettre les informant de sa rechute après le bal du quinze Novembre.
James s'attendait donc à voir Elphias Doge dès le lendemain. Cela faisait deux ans que sa mère s'inquiétait pour lui au moindre changement d'humeur et qu'elle s'était mise à le couver telle une mère hippogriffe. Bien sûr, Euphemia Potter avait toujours été ce genre de mère protectrice mais depuis le diagnostic elle s'était transformée en véritable dragonne autour de son fils. Toujours à s'inquiéter, à vérifier qu'il aille bien, à appeler Elphias au moindre problème... James ne se plaignait pas. Déjà ce n'était pas dans sa nature mais il savait aussi quelle chance il avait d'avoir des parents qui le supportaient, dans tout les sens du termes.
James ne comptait plus le nombre de fois où il leur avait causé des cheveux gris. Parfois il lui arrivait même de leur crier dessus quand ils devenaient trop collants. James était comme une bombe, explosant de façon incontrôlable et blessant toutes les personnes qui lui étaient proches.
Il redoutait ce qu'il pourrait dire ou faire lors de ses vacances.
— Tu me passes les patacitrouilles s'il te plaît ? demanda une voix.
James cligna des yeux, revenant à la réalité, et réalisa qu'il avait encore décroché. Il se força à se concentrer, chose qu'il détestait faire, et à réintégrer la conversation.
À sa grande surprise, c'était Lily qui s'était adressée à lui de façon si civile. Il fut tellement stupéfait par cette révélation qu'il la fixa un instant, sans bouger.
— Potter ? appela Lily. Ici le Poudlard Express, on appelle Potter.
— Oh oui, tu disais ?
— Les patacitrouilles, rappela Lily.
— Oh ! Les patacitrouilles !
James se tourna sur le côté, vers la pile de friandise qu'il avait payé avec Sirius et Camille à la protestation des autres passagers. Mais les trois sang-purs roulaient sur les gallions et refusaient que leurs amis moins aisés payent une miette. Aleksander avait payé pour une dizaine de boissons peu nécessaires, mais il avait l'air tellement ravi de dilapider la fortune de son paternel que personne n'avait protesté face à l'avalanche de breuvages.
— Tiens, offrit James en tendant la friandise à la préfète.
— Merci.
Elle l'attrapa et se mit à la manger alors qu'un silence s'installait dans la cabine. James releva la tête en fronçant les sourcils, il ne comprenait pas pourquoi tout le monde s'était tu.
— Pas de cris, pas d'insultes... Suis-je devenu sourd ? demanda Remus d'une voix incrédule.
— Pas de claques, pas de sorts... Suis-je toujours dans la bonne dimension ? renchérit Sirius.
— Il n'a même pas fait de comparaison entre la patacitrouille et ses cheveux, glissa Camille à Marlène.
Cette dernière hocha la tête, les yeux ronds. Mary s'était interrompue dans son geste, sa bouteille de bièreaubeurre à quelques centimètres de sa bouche entrouverte. James vit Lily rougir furieusement sous l'intensité des regards de leurs amis.
— Ça va on n'est pas aussi horrible tout les deux...
— « Tu me donnes envie de vomir, Potter ! », récita Mary.
— « C'est pas de ma faute si t'es si coincée Evans ! », continua Peter.
— « Tu as encore fait exploser mon chaudron espèce de débile ! », chantonna Aleksander. Ah on dirait un petit couple marié.
— Aucun couple marié ne dit ça Aleks, soupira Remus.
— Tu n'as visiblement jamais rencontré mon père et ma belle-mère.
— Ah bon ? dit Sirius en même temps.
Camille secoua la tête tristement.
— On ne passe pas notre temps à nous disputer ! insista Lily. Potter aide-moi !
— Euh... Mais on passe bien notre temps à nous disputer Evans.
— Mais non c'est juste que tu es un peu insupportable !
James se renfrogna.
— Ah ouais ? Ben moins moi je sais...
— Et c'est reparti, déclara joyeusement Marlène.
— Ça manquait d'action, commenta Aleksander en se calant plus confortablement.
Ce n'était pas chose aisé dans un compartiment si étroit. Sirius et Marlène avaient du s'y mettre à deux pour élargir l'espace, suffisamment pour que treize personnes au lieu de six ans puissent tenir dedans. Cela aidait que Remus ou Lily se lèvent parfois pour effectuer leurs rondes, le loup-garou étant généralement accompagné d'Aleksander. Camille avait d'ailleurs affiché un air maussade quand son meilleur ami l'avait lâchement abandonné pour passer du temps avec son petit-ami.
— Oh non on était si bien parti, soupira Mary. Vous étiez polis et civils !
— Et vous vous traitiez comme des êtres humains, ajouta Remus. C'est bien, continuez !
— Mais et notre action ? interrompit Marlène. On s'ennuie nous !
— Ça tombe bien, qui viens fumer ? proposa Sirius en se levant.
Aleksander accepta immédiatement, suivit par Remus et Camille. Marlène s'apprêtait à les rejoindre quand ses deux amies la fusillèrent du regard et elle resta assise à contrecœur. Peter resta, profitant de sa place près de la fenêtre, là où il jouait à la Bataille Explosive contre America et Mary.
— Les gars ça vous pourrit les poumons cette merde ! s'exaspéra James.
— T'inquiète Potter, j'ai pleins d'autres merdes qui me pourrissent le corps, relativisa Aleksander en sortant.
— Moi je fais en sorte qu'il ne mette pas le feu au train, soupira Remus.
— Honnêtement moi je le fais pour énerver ma sœur et mon père, décréta Camille. Ils détestent l'odeur.
— J'aime beaucoup cette façon de penser, décréta Sirius d'un air songeur.
— Bien je ne viendrai pas vous visiter quand vous agoniserez dans des lits miteux à Sainte-Mangouste ! menaça James.
— À toute à l'heure, saluèrent-ils en ignorant le Maraudeur.
— Ça sert à rien. Ces quatre-là sont trop têtus, Cornedrue.
— Oh moi aussi je suis têtu !
— Ça on le sait hélas, soupira Lily. Et Marlène j'espère vraiment que tu as arrêté !
— Oui, oui... Rabat-joie.
— On t'empêche de ruiner ta santé, Marl'.
— Et je vous en suis éternellement reconnaissante, répliqua Marlène d'une voix dégoulinante de sarcasme.
— Ah les jeunes. Des ingrats imprudents, déclara America alors que les cartes de Peter et Mary explosaient. Et vous, vous êtes très nuls.
***
Aleksander et Remus avaient profité de cette sortie cigarette pour s'éclipser tout les deux à la première occasion, laissant Sirius et Camille seuls au bord d'une fenêtre. La Serpentard fixait le paysage avec ennui et essayait de faire des ronds de fumée avec sa bouche, toujours vexée que son meilleur ami l'abandonne. Sirius l'observait du coin de l'œil, essayant de formuler dans sa tête un discours à peu près cohérent et compréhensible.
— Qu'est-ce que tu vas faire pendant les vacances ? demanda-t-il à la place.
Il se morigéna lui-même face à cette intervention minable.
— Oh l'habituel... Une soirée lors du solstice, une cérémonie. Une autre soirée lors du Nouvel An. Et bien sûr toute la famille, sinon ce n'est pas marrant, grommela-t-elle. Je vais revoir Narcisse.
— Le frère de Capucine ?
Camille hocha la tête avec morosité et tira à nouveau sur sa cigarette.
— Je n'ai répondu à aucune de ses lettres. Il voulait absolument que je lui explique... Il voulait savoir ce qu'il s'est passé cette nuit-là.
— Tu vas lui dire la vérité ?
— Il ne comprendrait pas la vérité. Personne ne comprends pourquoi elle est morte d'ailleurs... Pourquoi est-ce que Voldemort tient tant à un pauvre médaillon un peu ancien ? Et pourquoi est-ce que les Mangemorts étaient prêts à tuer pour ?
— Les Mangemorts n'ont pas besoin de bonne raison pour tuer. Les moldus qu'ils tuent, c'est pour le sport.
— Mais Capucine était sang-pur... Plus j'y pense et plus je me dis que Bellatrix l'a aussi tué parce qu'elle faisait partie des Light.
Sirius fronça les sourcils alors que sa main armée d'une cigarette s'arrêtait à quelques centimètres de sa bouche.
— Hein ?
— Ta famille hait la mienne. Ce n'est pas juste une rivalité, ils se haïssent. Bellatrix aurait été ravie de me tuer aussi. Les Black ont une dent contre les Light et je ne comprends pas pourquoi.
— Oh. Oui ça me paraissait étrange aussi... La semaine dernière quand Bellatrix m'a...
Le reste de sa phrase resta bloquée dans sa gorge. Il s'était rendu compte de ce qu'il allait dire et s'était retrouvé incapable de le formuler, de rendre ce qu'il s'était passé réel. Le regard de Sirius se perdit un instant dans le vide alors que la douleur et la peur le submergeaient soudainement. Il frissonna avant de se forcer à redescendre sur Terre.
— Elle a dit que « tes cris étaient délicieux », marmonna-t-il. Qu'elle ne s'était pas assez amusée avec toi. C'est vrai, ils vous haïssent vraiment. Ça ne te fait pas peur de savoir qu'ils veulent te tuer ?
— Ça me fait plus peur que tu sois forcé de vivre sous le même toit qu'eux Sirius, maugréa Camille. Tu te souviens de la promesse que tu m'as faites ? La semaine dernière ?
Sirius pensa un instant à leur baiser avant de se dire que ça n'avait aucun rapport avec la situation.
— Si jamais ça redevient trop dangereux, il faut que tu partes, rappela Camille. Le plus rapidement possible. Chez Andromeda ou Alphard, je m'en fiche, mais rapidement.
— Fuir ?
— Te sauver Sirius, corrigea Camille. Te protéger.
Sirius la dévisagea un instant avant de détourner le regard. Une partie de lui se révoltait contre cette idée, l'idée de s'enfuir comme un lâche des Black. Il ne voulait pas admettre qu'ils avaient gagné, qu'ils l'avaient brisé une bonne fois pour toute. Ça allait à l'encontre de tout ses instincts de leur avouer son impuissance et sa peur.
Pourtant il était bien impuissant face à eux. Et il était terrifié quand il devenait retourner à Square Grimmaud.
Depuis des années Sirius essayait d'apparaître décontracté et détaché en toutes circonstances mais quand il devait rentrer chez lui tout disparaissait. Il redevenait l'enfant têtu de sept ans qui refusait d'obéir au moindre ordre mais qui tressaillissait à chaque mouvement brusque. Sirius essayait tellement de leur tenir tête, de se montrer plus fort qu'eux. Mais ce n'était qu'un enfant seul face à ses parents, un barrage entre eux et son petit frère. Après le premier coup, il baissait la tête.
Merlin, ce qu'il se haïssait dès qu'il était de retour à Square Grimmaud. Lâche, impuissant, soumis... Les Black lui retiraient un à un les traits de caractères dont il était si fier. Un à un jusqu'à ce que Sirius devienne un étranger dans son propre corps, son propre esprit.
— Comment tu fais bordel ? murmura Sirius.
— Hein ?
— Comment tu fais pour ne pas avoir peur face à tout ça ? Pour rester sereine ?
— Moi ne pas avoir peur ? ria Camille. Mais bien sûr que si, Sirius. Je suis putain de terrifiée même ! Et je suis une boule de stress vivante. Vraiment.
— Mais on ne le voit pas tout ça. Comment tu fais pour le cacher ? C'est impossible à cacher.
— Ça Sirius c'est parce que tu n'as peur que d'une chose. Moi j'ai peur de pleins de trucs. Les serpents, ma tante, mon père, avoir un métier de merde... Je pourrais continuer longtemps. Toi tu n'as peur que des Black. Tu es quelqu'un de brave naturellement alors tu n'as jamais appris à dissimuler ta peur. Mais quand tu prétends être courageuse pendant des années, évidemment tu deviens forte quand on en vient à cacher sa peur. Tu t'y habitues, tu t'améliores. Pour être brave, il suffit juste d'être bon acteur.
— Je ne suis pas d'accord. On ne peut pas se forcer à courageux. Pour être brave il faut savoir se battre contre ses propre instincts et ce n'est pas quelque chose que tu peux imiter. Je ne pense pas que tu jouais un rôle quand tu es reparti dans Beauxbâtons après ce qu'a fait Bellatrix, Camille.
— On n'est pas d'accord alors. Je ne suis pas brave et je ne suis pas guidée d'un quelconque élan de justice Sirius. Si je suis allée dans le château c'était pour attaquer Rodolphus. Et j'ai fini par tuer deux gars pour sauver ma peau. Pas très héroïque tout ça, hein ?
— Si on regarde cette soirée objectivement, tu as simplement arrêté deux tueurs.
— Simplement. Oui c'est si simple.
— Tu ne devrais pas te sentir si coupable. Tu as sûrement sauvé d'autres vies en faisant ça.
— Mais si je ne me sens pas coupable Sirius, alors je me transforme en eux. Parce que c'est ce qu'ils font. Ils tuent sans remords, ni regrets. Si moi aussi je fais ça, qu'est-ce que je deviens ?
— Rien. Tu restes la même à mes yeux.
— Et les autres ?
— Qu'est-ce qu'on en a faire d'eux ?
— Tu ne penses pas ce que tu dis Sirius. Bien sûr que ça importe comment ils nous voient.
— Alors joue ton rôle devant eux, soit brave, soit pleine de remords et de culpabilité devant Dumbledore et Bones. Mais pas devant moi, prince charmant, refusa-t-il en lui offrant une pichenette sur le front. Laisse tomber le masque un instant quand on est ensemble. Après tout j'ai lâché le mien devant toi, non ? Je t'ai montré à quoi je ressemblais à mon stade le plus pathétique et pitoyable possible et tu es toujours là. À ton tour de lâcher le masque.
Camille se frotta distraitement le front et le fixa un long moment avant de finalement ouvrir légèrement ses lèvre.
« J'ai l'impression que je t'aime Sirius. Peut-être que je me trompe parce que j'ai quinze ans et que je ne sais absolument pas ce qu'est l'amour. Mais je tiens tellement à toi que ça fait peur. Ça fait encore plus peur maintenant que tu m'as embrassé. Parce que je n'ai aucun moyen de savoir si toi aussi tu ressens ça. Si tu m'aimes vraiment ou si tu t'accroches désespérément à quelqu'un qui t'aime. Mais si le masque tombe alors autant commencer par ça... »
Camille aurait voulu avouer cela mais elle avait peur de sa réaction, de la façon dont il la verrait après. Pourtant les mots qui sortirent de sa bouche n'avaient rien à voir avec ce discours.
— Mais tu m'as déjà vu à mon niveau le plus pitoyable Sirius. Je t'ai avoué la pire chose que j'ai jamais faite, je t'ai avoué que j'avais tué deux hommes bordel ! Je n'avais pas besoin de le dire ! Tu m'as vu pleurer, tu m'as tenu les cheveux alors que je vomissais à deux heures du matin dans des toilettes... Ce n'est pas assez ? Je ne me suis pas assez ridiculisée ?
Sirius la fixa, son visage resta inexpressif au grand désespoir de Camille. Elle détestait cette façade que Sirius avait l'habitude de revêtir pour s'échapper.
« Bien sûr que non ce n'est pas assez. Tu m'as vu en pleine dépression, en pleine crise de panique ! Tu m'as vu réduit à un tas de chair gémissant, suppliant qu'on le guérisse ! Je t'ai supplié de me dire que tu m'aimais ! C'est moi qui n'arrête pas de me ridiculiser devant toi ! Pourtant ce n'est pas assez, hein ? Quoique je fasse ce n'est jamais assez et à la fin je finis par tout foirer. »
Sirius voulait hurler, hurler contre tout le monde. Contre ce maudit train qui le rapprochait inéluctablement de Square Grimmaud. Contre les Black. Contre Camille qui ne lui avait toujours pas avoué ce qu'elle ressentait. Mais pour une fois Sirius la ferma. Parce qu'il se rendait compte que quand il l'ouvrait, il faisait souvent comme James et disait quelque chose qu'il regrettait. Mais contrairement à James il n'avait aucune condition mentale pour rationaliser son comportement.
— Je ne te forcerai pas Camille. Garde tes secrets si tu veux... Ils te boufferont de l'intérieur.
Sirius allait se lever quand une main frêle s'appuya contre son épaule et le retint.
— Ne pars pas comme ça Sirius s'il te plaît...
— Écoute tu ne veux pas m'en parler. Je comprends. Mais rester ici et savoir que tu ne me fais pas assez confiance...
— Ce n'est pas une question de confiance Sirius ! Y'a des choses on ne les dit jamais, à personne.
— Ouais mais le problème c'est qu'à mes yeux tu n'es pas "personne".
— Si je t'avouais tout, tu ne me regarderais plus de la même façon, déclara-t-elle d'une voix tremblante. C'est injuste que tu me demandes ça Sirius.
— Pour citer ton père : "la vie est injuste". Je veux juste savoir si tu... Laisse tomber. Je suis désolé mais je ne peux pas continuer comme ça.
— Comme ça quoi ?
— Dans cet entre-deux Light ! Entre l'amitié et plus ! Tu refuses de le franchir mais moi je ne peux plus rester dedans.
— Qu'est-ce que tu veux que je te dises Sirius ?
— La vérité ! Finissons maintenant : est-ce que tu veux qu'on le franchisse ce gouffre ou pas ?
— Mais Sirius est-ce que c'est ce que toi tu veux vraiment ? Non, laisse-moi parler. Je te connais t'es instable ! Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que nous deux ensemble ce n'est pas juste une envie passagère ! Une autre idée extravagante pour faire passer le temps. Dis-moi que tu ne vas pas t'enfuir en plein milieu pour aller gambader avec James ou les autres ! Je sais que je passerai après Potter, je ne suis pas stupide et je sais à quel point tu tiens à lui, mais je ne veux pas être reléguée au dernier rang. Parce que c'est ça les copines dans ta vie, Sirius. Des personnes dont tu peux te passer, de second plan. Au bout d'un mois tu vas m'abandonner et je vais me retrouver seule !
Sirius la fixa un instant avant d'éclater de rire sous son regard embué et furieux.
— T'abandonner ? Mais je ne t'abandonnerai pas, Camille, ria-t-il. Même si ça ne marche pas, qu'on se sépare, je ne t'abandonnerai pas ! C'est vraiment tout ce qui te fais peur ?
— Oui, dit-elle plus froidement. Oui ça me fout les boules. Et je pensais que toi tu comprendrais ce que ça fait d'être abandonné Sirius. Peut-être pas.
Le sourire de Sirius se figea sur ses lèvres. Non, il ne pouvait pas comprendre. Il n'avait jamais été abandonné, même l'incident du Saule Cogneur n'avait pas réussi à l'isoler complètement de ses amis. James finissait toujours par revenir. Mais Camille savait, elle s'était retrouvée seule pendant plusieurs années, abandonnée par ses parents et ses sœurs. C'était compréhensible qu'elle ait peur de se faire abandonner à nouveau.
— Non en effet je ne sais pas. Mais je te promets que ça n'arrivera pas, d'accord ? Tu l'as dit la semaine dernière « ça c'est pour la vie », rappela Sirius en les désignant d'un vague geste. Même si une relation romantique échoue, on restera tout les deux.
— Une relation romantique, répéta Camille avec un sourire.
— Un couple si tu préfères, soupira Sirius.
— Non, non... Si tu veux être mon partenaire de relation romantique tu peux. C'est beaucoup plus original, se moqua la Serpentard.
— Ça veut dire que tu acceptes ? releva Sirius.
Camille pinça ses lèvres. Elle savait qu'il y avait des risques pour que ça ne marche pas entre eux, mais Sirius lui avait dit qu'il ne pouvait pas continuer dans cet entre-deux. Elle avait le choix entre le perdre maintenant ou peut-être le perdre plus tard. Le choix était vite fait.
— Saches que si tu me plantes au bout d'un mois, je vous piquerai la Carte du Maraudeur, dit-elle après un long moment d'hésitation.
— Comment tu connais la Carte ? s'étonna Sirius.
Camille retrouva immédiatement son sourire retors. Elle sortit sa baguette, tapota sa tête avec et disparut instantanément sous le regard stupéfait de Sirius.
— Vous n'êtes pas les seuls à explorer Poudlard la nuit. Quand j'arrive pas à dormir je me promène et je vous croise.
— Tu te promènes ? répéta Sirius. Sous un sortilège de Désillusion, en nous suivant ?
Camille réapparut et lui offrit un regard outré.
— Je ne vous suis pas. Je vous croise sans que vous me voyiez. Ce n'est pas de ma faute si Potter court partout ! D'ailleurs vous devriez donner des vacances à Remus, le pauvre j'ai l'impression qu'il va partir en dépression à chaque fois que je vous croise la nuit.
— C'est lui qui suggère la plupart de nos idées ! s'indigna Sirius.
— Donc si tu me laisses en plan, je piquerai la Carte. Et peut-être la cape aussi.
— T'es au courant pour la cape aussi ? se lamenta Sirius. James aura ma peau. Non mais de toute façon je ne te laisserai pas en plan, assura-t-il immédiatement. Je promets. Et tu sais que je suis un homme de parole.
Camille hocha lentement la tête, l'air peu convaincue et jouant nerveusement avec sa baguette. Sirius le remarqua et prit une de ses mains dans la sienne, nouant leurs doigts ensemble.
— On fera en sorte que ça marche. Je promets que je ne t'abandonnerai pas. Et cette promesse là je m'en souviendrai prince charmant.
***
Lily fut la première à descendre du train, la moitié des personnes dans son compartiment avançant à reculons vers la sortie.
Elle dût admettre être impressionnée quand Potter réussit à tirer Remus et Black hors du train. Brand leur emboîtait le pas, traînant des pieds. Lily se souvenait de ce qu'il avait avoué en début d'année sur sa relation compliquée avec son père et sa belle-famille et comprenait que lui aussi ne soit pas enjoué par les vacances. Tout de même elle trouvait ça aberrant qu'autant de sorciers soient en mauvaise relation avec leurs enfants. Même Potter ne semblait pas particulièrement enjoué par la perspective de rentrer chez lui !
— Remus tu prends le train ? appela Lily.
— On vient de sortir du train Evans, rappela James en fronçant les sourcils.
— Pour rentrer chez nous on doit prendre un train moldu, espèce de génie.
— Oh. Et vous le prenez ensemble ?
— Pour quelques stations seulement. Oui je prends le train Lily, Londres c'est trop loin en voiture pour mes parents.
— Voiture ? releva Sirius en se retournant. Tu ne m'as jamais dit que tu avais une voiture Lunard ! C'est génial, je pourrais monter dedans ? Oh est-ce que je pourrais la conduire...
— Non ! le coupa Remus. C'est exactement pour ça que je ne te l'ai pas dit Patmol. Et James ne l'encourage pas ! D'une façon ou d'une autre vous allez vous retrouver au poste si je vous laisse monter dans une voiture.
James referma sa bouche avec déception alors que Sirius fronçait les sourcils et protestait contre le refus catégorique de son ami.
— Un poste ? releva Aleksander. Pourquoi ils se retrouveraient à la poste ?
— Mais non à un poste de ravio abruti, répondit Marlène. Vous n'y connaissez rien !
— On dit "poste de radio", corrigea fièrement Camille.
— Non quand Remus dit poste, il veut dire poste de police, soupira Lily. Et par pitié n'essayez pas de deviner ce qu'est la police...
— Je sais ce qu'est la police ! C'est les Aurors moldus, interrompit Sirius.
— Non c'est... Ah mais si, s'étonna Lily. C'est ça.
— On a vu ça en Étude des Moldus, rappela Sirius. Je ne suis pas stupide non plus.
Remus et Camille toussotèrent discrètement.
— Hé ! Bon j'avoue je vous ai tendu une perche mais c'est quand même douloureux, se plaignit Sirius.
— Excuse-moi Black, vu que tu dors en cours je pensais que tu ne te rappèlerais de rien, marmonna Lily.
— Je dors seulement quand on parle de littérature moldu, rétorqua Sirius. Ou de démocratie. La politique c'est ennuyant.
— Dommage tu ferais un super politicien. Tu as de superbes cheveux et tu adores mentir, remarqua Remus. Oh attends non...
Les regards de Remus, Sirius et Aleksander dévièrent sur Camille. Cette dernière leur sourit et replaça une mèche blonde derrière son oreille.
— Je sais, dit-elle simplement.
Lily soupira. America laissa échapper un rire.
— Bon moi je dois trouver mon oncle et ma tante...
— Oh attends je viens avec toi. Ma mère est sûrement avec eux, décréta Marlène. Tu veux qu'on te dépose Mary aussi ?
— Je ne dis pas non. Même si je déteste transplaner. Bonnes vacances tout le monde !
Le groupe les saluèrent alors qu'un crac bruyant retentissait près d'eux. Sirius jura bruyamment quand un elfe de maison hideux transplana à côté de lui et le salua avec une révérence interminable.
— Maîtresse a ordonné à Kreattur de ramener les jeunes maîtres. Kreattur obéit à sa Maîtresse et va récupérer l'horrible traître à son sang et maître Regulus...
— Oh non pas toi, marmonna Sirius. On pouvait rentrer en Magicobus...
— Maîtresse dit que le Magicobus est indigne des jeunes maîtres. Kreattur est d'accord, maître Regulus ne devrait pas rester avec des êtres inférieurs, mais maître Sirius déshonore déjà les Black... Oh oui si ma Maîtresse voyait quels êtres infâmes et sang-de-bourbes maître Sirius fréquente, ma pauvre Maîtresse...
— Tais-toi ! gronda Sirius. Ne prononce pas ce mot !
Kreattur se tut, jetant un regard empli de haine à Sirius. Lily sentit le regard de l'elfe examiner à nouveau le groupe de Sirius et s'attarder sur les vêtements moldus de Remus et Lily. Elle frissonna en avisant le dégoût dans ses yeux globuleux. Potter fronça les sourcils et se plaça entre eux et l'elfe, comme s'il craignait qu'il ne les attaque. Aleksander et Camille toisaient l'elfe sans avoir l'air particulièrement surpris, ils semblaient presque résignés. Sirius par contre serrait ses poings et le toisait avec froideur.
— On va chercher Regulus et on y va. Autant en finir le plus rapidement possible, grinça-t-il entre ses dents.
— Kreattur préfèrerait ne pas ramener maître Sirius. Oh oui maître Sirius est un traître. Kreattur ne veut pas de lui pour maître, il veut maître Regulus, marmonna Kreattur.
Il avait dit cela sur un ton qui suggérait qu'il ne voulait pas être entendu, pourtant il l'avait dit suffisamment fort pour que Sirius et ses amis comprennent ses paroles.
— Kreattur va aller chercher le jeune maître Regulus.
— Ne te donne pas cette peine, je suis juste là, appela une voix.
Regulus se frayait un passage à travers la foule, sa malle traînant derrière lui. À ses côtés son amie Lucinda le salua d'un mouvement de la main avant de disparaître dans la masse de personnes. Regulus salua son frère d'un hochement de tête, l'air crispé.
— Bonjour Kreattur, salua-t-il.
— Kreattur est venu chercher maître Regulus !
— Je peux voir ça. J'imagine que tu ramènes Sirius aussi.
— Kreattur aimerait le laisser à la gare.
Sirius leva les yeux au ciel alors que Peter grimaçait face à cette remarque. Aleksander et Regulus durent masquer leur rire du mieux qu'ils pouvaient.
— Je peux ramener Sirius aussi si vous préférez, rétorqua James.
Sirius lui envoya un regard reconnaissant alors que Regulus perdait son sourire.
— Maîtresse a dit à Kreattur de ramener les jeunes maîtres. Kreattur sert et obéit à la noble Maison des Black même si Kreattur n'est pas d'accord, déblatéra immédiatement le vieil elfe. Kreattur doit ramener maître Sirius.
— Oui, oui on sait, bougonna Sirius. Tu mourras si tu ne lèches pas les pieds de Walburga...
— Sirius, appela sèchement Regulus.
— Tiens tu sonnes comme elle, pas étonnant que vous vous entendiez si bien vous deux.
— Maître Regulus est le digne fils de ma Maîtresse, dit fièrement Kreattur.
Regulus blêmit à ses mots alors que Sirius laissait échapper un bruit méprisant.
— Oui bon allons-y, décréta Regulus.
— Tu pourras dire à tes parents que je suis désolé ne pas avoir pu les saluer ? demanda Sirius en se tournant vers James.
— Bien sûr mais ils vont être déçus, prévint James. Parfois j'ai l'impression qu'ils te préfèrent.
— C'est grâce à mes cheveux, déclama Sirius. Je ne ressemble pas à un hérisson. Profite des vacances et embrasse tes parents pour moi. Il faut que je restes leur préféré après tout.
James hocha la tête avec un grand sourire avant d'attirer son meilleur ami dans une étreinte d'ours. Lily remarqua que Regulus les observait avec une certaine morosité qui lui fit pincer les lèvres. Elle pouvait comprendre les relations difficiles avec entre frères et sœurs.
Regulus et la préfète étaient assis à côté au Club de Slug' depuis le début de l'année et elle avait découvert un humour particulier et un sourire narquois, qui n'était pas sans rappeler celui de son frère, derrière le masque hautain du Serpentard. Lily ne l'aimait pas, mais elle le comprenait sur certains points. Son envie d'apparaître parfait, d'être le numéro un et bien sûr sa relation difficile avec son aîné bien qu'il n'en parle jamais. Lily ressentit un pincement au cœur en le voyant fixer Sirius et Potter avec jalousie.
Sirius finit par se détacher de sa moitié et s'empara de sa malle avec peu d'enthousiasme. Kreattur le dévisagea comme s'il avait espéré qu'il trouve le moyen de rester pour toujours dans cette gare, loin de lui. L'elfe finit néanmoins par lui tendre sa main, à contrecœur. Sirius s'en empara en même temps que Regulus et ils disparurent dans un crac. Immédiatement le sourire rassurant de James disparut, remplacé par une expression déconfite. Remus soupira.
— Il ira bien James...
— Non, il n'ira pas bien. On le sait tous ça.
— Il est majeur maintenant. Il peut utiliser la magie, rappela Peter. Peut-être que ça l'aidera...
— Ou peut-être qu'il affrontera sa mère dans un duel à mort, marmonna James.
— Bien sûr que non, affirma Camille. Parce qu'il a promis de partir le plus rapidement possible si ça devient trop dangereux. Et s'il ne le fait pas on prendra Square Grimmaud d'assaut.
— D'assaut ? Tiens ça c'est une bonne idée Light, songea James.
— Ah ! Si on prends un truc d'assaut alors j'imagine bien un tank, lança Aleksander. Bien sûr Rem' conduira sinon on finira à la poste.
— Au poste de police, corrigèrent mécaniquement Remus et Lily.
— On pourra allumer le poste de radio tiens, continua Camille avec un sourire. On aura Bowie en arrière-fond.
— Et on fera exploser la porte avec une bombe de Peter.
— Tu fabriques des bombes ? s'exclama Lily en se tournant vers Peter. Et personne ne volera de tank ! D'ailleurs si Black a de sérieux problèmes avec ses parents, je pense qu'on devrait alerter quelqu'un. Un adulte.
— Alerter quelqu'un ? ricana Aleksander.
— Lily... Pratiquement tout le monde le sait, révéla Remus d'une voix amère. Toute sa famille, Madame Pomfresh, McGonagall... Merlin, même Dumbledore le sait.
— Pourquoi personne ne fait rien alors ? C'est clair qu'il se fait maltraiter !
— Malheureusement ce n'est pas si simple. Personne ne peut attaquer les Black, Lily. C'est l'équivalent magique de la royauté, maugréa Camille, une étincelle haineuse brillant dans ses yeux. Le Ministère doit la moitié des dons qu'il reçoit à cette famille. Tu crois vraiment qu'on peut les attaquer en justice ?
— Alors il est forcé de retourner là-bas ? Mais c'est horrible...
— On pourrait le kidnapper, suggéra Aleksander. Quoi ? Ne me regardez pas comme ça c'est une bonne idée.
— Comment comptes-tu t'infiltrer dans le Q.G des Black, idiot ?
— Je trouve l'idée, vous travaillez les détails.
— La meilleure chose à faire c'est ce que fait déjà James : le traîner à l'infirmerie à la rentrée, décréta Remus d'un air sombre. On ne peut rien y faire. Plus que deux ans et il pourra se...
— Camille ! Je te cherche depuis une heure, cria une voix exaspérée.
— Ah ça c'est mon signal de départ, soupira Camille alors que sa sœur aînée émergeait de la foule.
— Tu ne pouvais pas te mettre à un endroit facilement repérable ? râla Sophie Light.
— Où est le challenge dans ça ?
— Oh Merlin... Deux semaines avec toi...
— Tu devrais être renversée de joie. On y va ?
— C'est toi qui expliqueras à Mère pourquoi on est en retard.
— Elle n'avait qu'à venir si elle voulait savoir, remarqua Camille en haussant les épaules. Bon je vous dirais bien bonnes vacances mais je ne me sens pas de bonne humeur. À la place je vais espérer qu'on passe tous des Noël équivalemment pourris. À part toi Remus. À dans deux semaines !
— Charmant, commenta Lily.
— C'est les marques d'affections comme celle-ci qui montre qu'elle se soucie de nous.
— C'est dur à piloter un tank ? demanda James.
— Je te jure, James, que si je lis dans un journal qu'un abruti de seize ans a essayé de voler un tank tu te souviendras pourquoi je suis officieusement le meilleur Maraudeur, menaça Remus.
— Et si tu lis que deux adolescents stupides ont réussi à voler un tank ? interrogea Aleks en se postant à côté de James.
— Alors je vous aiderai à faire sauter Square Grimmaud.
— J'ai créé une nouvelle sorte d'explosif, la porte va faire boom direct, intervint Peter.
— Et toi Evans ?
— Moi ? Je trouve tout ça stupide. Black devrait se rendre invisible avec un sort de Désillusion et s'échapper tout seul avant que vous ne mettiez le feu à toute l'Angleterre.
— Toute l'Angleterre ? Evans voyons tu nous sous-estimes... Si on arrive à engager Camille et Marlène dans notre équipe, ce sera tout le Royaume-Uni.
***
Aleksander laissa tomber sa malle dans l'entrée, s'étirant et baillant devant la porte. La sensation du Portoloin ne le dérangeait pas, mais en prendre trois d'affilée pour rejoindre le Danemark restait éprouvant. Au moins il pouvait utiliser la magie ici pour faire léviter sa valise, la majorité était atteinte à quinze ans dans l'Europe du Nord.
— Utroligt! Un survivant ! s'exclama une voix.
Aleksander se tourna vers la gauche et son regard se posa sur une silhouette enfoncée dans l'ombre d'un mur. Il esquissa un léger sourire.
— Ravi de te revoir Jan. Maintenant arrête de te la jouer élève de Durmstrang mystérieux et sors de l'ombre.
— Étant donné ton sens du spectacle j'aurais cru que... For satan, qu'est-ce qui est arrivé à ton visage Aleks ? jura Jan.
Le sourire du Serpentard se teinta d'amertume et il porta une main à son œil blessé.
— Rien... Tu sais c'est la guerre en Angleterre. Je me suis juste retrouvé devant les mauvaises personnes au mauvais moment... D'ailleurs il est possible que ces vacances soient la dernière fois où tu me verras Jan, annonça Aleksander d'un air sombre.
L'élève de Durmstrang esquissa un pauvre rictus.
— J'aimerais dire que ça me fait plaisir... Mais je dois avouer que ta tête de jøells va un peu me manquer. Même si elle est défigurée. J'imagine que tu ne veux pas en parler ?
— Non. J'ai pris ma décision, pas besoin d'en discuter.
— Bien. Ça te dit qu'on aille faire une balade alors ? Au moins une dernière fois entre frères. Je connais quelqu'un qui t'a beaucoup manqué.
Un sourire revint flotter sur les lèvres d'Aleksander.
— Je pensais que tu ne le proposerais jamais. Tu as la vodka ?
Jan sortit une bouteille de dessous sa cape, le même sourire diabolique que son demi-frère collé à ses lèvres.
— Je l'ai piqué dès que j'ai senti quelqu'un traverser nos barrières. Johan est toujours en Roumanie et il a forcé ma mère à l'accompagner, on a la réserve pour nous tout seuls.
— Parfait, alors en route !
— Attends tu ne veux pas que j'aille réveiller Janssen ? On aurait au moins un dresseur avec nous...
— Tu n'as pas besoin de dresseur, Jan. Tu es avec moi, rappela Aleksander en accrochant sa cape de fourrure. Allez viens.
Aleksander rouvrit la porte et sortit dans le froid hivernal du Nord, suivit de près par l'élève de Durmstrang. Le Serpentard apprécia un instant l'air frais sur son visage et la neige dans laquelle ses pieds s'enfonçaient avant de se mettre en route. Il avait beau détester ce maudit manoir, la réserve de son père lui avait manqué. Le Danemark lui avait manqué. Tout était tellement moins compliqué ici.
Jan ouvrit la bouteille de vodka et avala une gorgée, puis tendit la bouteille à son frère. Aleksander s'en empara et but plus longtemps, ne s'arrêtant que lorsque la brûlure de l'alcool devint trop désagréable.
Il avait oublié qu'il devrait justifier sa nouvelle apparence à son père et sa belle-mère, et aucun mensonge crédible ne lui venait à l'esprit pour l'instant. Il ne pouvait pas leur dire qu'il avait reçu ses blessures lors du bal de Beauxbâtons. Sorscha et Jan s'y étaient rendus, ils savaient que des Mangemorts avaient interrompu la fête. Il ne voulait pas que sa famille puisse faire le lien entre l'attaque et lui d'une façon ou d'une autre. C'était mieux que tout reste secret pour l'instant.
Les deux Brand s'arrêtèrent devant un lourd portail en fer. Jan dépassa son frère et décrocha un trousseau de clé de sa poche, passant la plus lourde dans la serrure du portail. Il eut un bruyant déclic quand Jan réussit à forcer la serrure. Les sorciers durent s'y mettre à deux pour pousser le portail et créer une ouverture suffisamment large pour qu'ils puissent s'engouffrer à l'intérieur. Une fois entrés, ils refermèrent précipitamment le portail, poussant de toute leurs forces. Jan s'empressa de retourner la clé dans la serrure jusqu'à ce qu'ils entendent à nouveau le déclic.
Le portail était directement lié au champ de protection qui entourait la réserve, s'il restait trop longtemps ouvert les plus petites créatures et les plus rusées avaient le temps de s'échapper. Il fallait donc le fermer rapidement.
— Johan l'a changé d'enclos il y une semaine donc prépare-toi à ce qu'il soit de mauvaise humeur...
— Il n'est jamais de mauvaise humeur quand je viens le visiter, déclara Aleksander avec un grand sourire. Il est où maintenant ?
— Du côté des Demiguises et des Suédois à museau court.
— Ah effectivement il ne doit pas être de bonne humeur. Ces Suédois peuvent être très chiants. Pourquoi il l'a changé d'enclos ?
— Oh je ne sais pas... Je crois que Johan avait besoin de plus de place pour dresser les bébés Hébrides. Apparemment quelqu'un a demandé à "louer" un dragon dressé, qui lout un dragon sérieux ?
— Sûrement un autre riche.
Jan tendit la main et Aleksander lui redonna la bouteille.
— Hum... Tu veux bien passer devant ? demanda Jan nerveusement. Il te préfère largement à moi...
— Ne fais pas ta poule mouillée Jan.
— Il a failli arracher la tête de Janssen quand on l'a déplacé ! protesta-t-il.
— Il joue c'est tout, le défendit Aleksander. À t'entendre on dirait un anglais. « Oh mais c'est un géant qui peut m'écraser avec sa patte ! », « oh mais il crache du feu et mange des humans ! ». Alors qu'honnêtement les dragons sont justes de gros chiens territoriaux.
— Des chiens qui peuvent t'arracher la tête et te transformer en brochette grillée, grommela Jan.
— C'est cet enclos ? Il n'est pas un peu grand ?
— Il a grandi depuis l'été. Ce n'est plus un bébé Aleks, il a bientôt cinq ans.
— Ils grandissent si vite, soupira Aleksander en attrapant une sac près de la porte de l'enclos. Bon certes s'il est de mauvaise humeur il est préférable que tu restes derrière moi, juste le temps que je le calme... Prêt ?
Pour toute réponse Jan prit une gorgée de vodka.
— C'est toi qui a proposé qu'on aille se balader, rappela Aleksander en ouvrant la porte à l'aide du levier.
Jan s'écarta précipitamment quand la grille se leva et suivit Aleksander quand il se faufila à travers l'ouverture, maugréant dans sa barbe. Aleksander ne l'attendit pas et continua sa route, son sac sur le dos et son regard scrutant avec attention les arbres et la neige. Jan se glissa dans son ombre, alerte et méfiant. Les deux frères s'arrêtèrent au milieu d'une clairière dégagée. Aleksander sentit son souffle former un nuage glacé devant lui alors que ses yeux dépareillés observer ses alentours avec anticipation.
— Il adore se faire désirer celui-là.
— À mon avis il te fait la tête. Tu peux peut-être envoyer un sort en l'air ou...
Jan fut interrompu par le sifflement aigu qui sortit de la bouche de son demi-frère.
— Ou tu peux faire ça, grommela l'élève de Durmstrang.
Aleksander avait porté deux doigts à ses lèvres pour appeler la créature et essayer de la faire sortir de sa cachette. Elle était parfois un peu trop joueuse, après tout il n'avait que quatre ans. D'habitude Aleksander ne s'en plaignait pas, il aimait bien le faire sortir de sa cachette c'était une sorte de jeu pour lui. Mais ce soir la nuit était tombée tôt et il faisait froid. Le Serpentard laissa échapper un soupir d'exaspération avant de siffler à nouveau. Cette fois-ci l'appel eut l'effet escompté. Un rugissement résonna quand Aleksander eut fini et bientôt une masse sombre apparut au sommet d'un pin sylvestre.
Jan recula précipitamment lorsque la masse sombre se jeta devant les deux sorciers. Aleksander resta campé sur ses positions et ne bougea pas quand le dragon atterrit en face de lui. Au contraire il lui sourit de toutes ses dents.
Le dragon s'immobilisa et laissa échapper un souffle brûlant, ses yeux mauves scrutant intensément le sorcier. Jan retint sa respiration alors que la créature examinait son demi-frère et faillit laisser échapper un cri quand elle se mit à rugir une nouvelle fois. Cependant au lieu d'arracher la tête d'Aleksander, comme il avait tenté de le faire avec Janssen, le dragon cracha un jet de flammes affectueux qui atterrit dans les cheveux de Brand et se mit à le pousser avec son museau.
Aleksander passa une main dans ses cheveux pour éteindre les flammes, pas le moins du monde dérangé par la chaleur, et se mit à gratter le museau du dragon.
— Hé bien Archimède, il paraît que tu as essayé d'arracher la tête de Janssen ?
Le dragon poussa un léger mugissement et le sourire d'Aleksander s'élargit. Archimède se mit à frotter son museau contre la chemise du Serpentard alors que ce dernier grattait sa gorge.
— Toi aussi tu m'as manqué mon grand ! C'est qui le plus beau dragon ? C'est qui ? Mais c'est toi !
— Tu es complément gaga, soupira Jan derrière.
— Ouais moi aussi je ne l'aime pas trop Janssen, reprit Aleksander en ignorant son demi-frère. Évite de trop cracher de feu par contre mon grand, je n'ai pas eu le temps d'ignifuger cette chemise. Le pantalon par contre... Ah non ! Archimède non !
Aleksander recula alors que le dragon essayait de lui donner des coup de langues affectueux.
— Pas la langue ! La bave de dragon ça ne part ni au lavage, ni à la magie !
Archimède baissa sa tête, offrant des yeux de chien battus au Serpentard. Aleksander se contenta de soutenir son regard, intransigeant, jusqu'à ce que le dragon capitule. Mais alors qu'Aleksander se rapprochait, Archimède cracha un long jet de flammes qui l'enveloppa.
— Archimède ! râla Aleksander en avisant sa chemise calcinée. Méchant dragon ! Vilain méchant dragon !
Le dragon l'ignora et repartit dans l'autre sens, laissant échapper des grognements. Il se coucha à terre et croisa ses pattes l'une sur l'autre, tournant le dos au sorcier.
— Tu sais c'est toujours un enfant, lança Jan.
— J'avais remarqué merci... Archimède. Hey ! Je rêve ou tu m'ignores ? s'indigna Aleksander. Est-ce que tu te rends compte que moi et Jan on a marché deux heures pour arriver ici ? Et même si la vodka réchauffe, il fait quand même moins cinq dans ce pays !
Archimède laissa échapper un bruit insinuant qu'il n'en avait rien faire. Aleksander râla à voix basse en ramassant le sac qu'il avait fait tombé et se dirigea vers son dragon d'un air renfrogné.
Archimède était un croisement entre un Noir des Hébrides et un Vert Gallois bien qu'il ressemble beaucoup plus au Noir qu'au Vert. C'était un bâtard, unique en son genre, ce qui expliquait peut-être pourquoi Aleksander l'aimait tant. C'était aussi le plus petit dragon de la réserve et le plus teigneux. Il mesurait à peine trois mètre de hauteur et restait relativement mince. Mais cela le rendait également très rapide et agile. Si ce n'était pour ses écailles noirs, ses yeux violets et sa longue queue qui le rendaient plus visible, Johan Brand ne l'aurait sûrement jamais attrapé dans ces montagnes d'Écosse.
— Bon d'accord je suis désolé de t'avoir interdit de me lécher. Tu veux bien arrêter de faire la tête ? soupira Aleks en s'approchant de la tête de son dragon.
Archimède leva sa tête pour la déplacer à droite, de façon à ce qu'il ne puisse plus voir Aleksander.
— Tu es vraiment borné toi alors ! Quatre mois qu'on ne s'est pas vu et tu m'ignores le premier soir où on se revoit !
— De son point de vue c'est toi qui l'a abandonné pendant quatre mois, pas le contraire...
— Jan tu n'aides pas ! Hey ! Mon grand, tu n'as pas faim ? tenta Aleksander en sortant un furet mort du sac qu'il portait.
L'odeur sembla capter l'attention du dragon car il retourna la tête pour voir ce que le sorcier tenait. Sa queue se mit à s'agiter dans tout les sens lorsqu'il reconnut le furet.
— Tu aimes ça, hein ? Tiens !
Archimède attrapa le furet en plein vol et le goba. Il se releva, soudainement alerte, et attendit avec anticipation que le sorcier lui en donne d'autres ce que fit immédiatement Aleksander. Au bout du sixième furet, il arrêta et reposa le sac à terre.
— C'est bon tu t'es régalé mon grand ?
Le dragon se remit à pousser le Serpentard avec le bout de son museau, ses yeux violets pétillants d'excitation. Aleksander était toujours stupéfait par l'intelligence de ces yeux.
La première fois qu'il les avait croisés il avait compris la fascination de ses ancêtres pour ces créatures. Les dragons n'étaient pas de simples animaux guidés par leurs pulsions meurtrières, c'étaient des créatures incroyables doués d'une intelligence remarquable.
Aleksander se mit à caresser la tête du dragon, grattant légèrement les écailles derrière ses oreilles. Un sourire lui échappa quand Archimède se mit à ronronner.
— Je retire ce que j'ai dis, Jan. Les dragons c'est des chats avec des ailes. Hein, mon grand ? Tu aimes ça, hein ? Il est beau le dragon ! Il est beau ! Hé mon grand, ça te dit qu'on aille se balader tout les deux ?
La queue du dragon se remit à frétiller alors qu'il rugissait à nouveau. Une fois son excitation retombée, il ploya les genoux et se baissa. Aleksander le gratta une dernière fois avant de faire le tour de sa tête. Il s'aida des écailles du dragon pour monter sur son dos, s'hissant sur son cou en s'appuyant sur son aile. Il glissa ses jambes de par et d'autres du dragon et s'agrippa à la peau rugueuse.
— Aleks ? Qu'est-ce que tu fous ?
— On va se balader ! Tu gardes la vodka ? s'enquit Aleksander.
— T'es complètement taré ! T'as même pas pris la selle et les...
La voix de Jan fut recouverte par un autre rugissement d'Archimède qui plia ses pattes avant de s'élancer dans le ciel. Aleksander se pencha en avant lorsque son dragon décolla avec de puissants coups d'ailes.
Il se sentit sourire comme un idiot lorsqu'ils atteignirent la cime des sapins, une bouffée de joie et d'adrénaline le submergeant. Même la brise glaciale de décembre ne put doucher son enthousiasme débordant. C'était simple, voler à dos de dragon était la meilleure sensation sur Terre. Ça n'avait rien à voir avec un pauvre balai ou avec la lévitation. Voler avec un dragon était indescriptible, tellement rapide et libérateur.
— C'est bien mon grand, complimenta Aleksander en caressant sa peau. Merlin, ce que ça m'avait manqué tout ça...
Voler à dos de dragon semblait être son seul échappatoire. Quand il survolait les cimes enneigées de la réserve de son père, Aleksander n'avait plus à se soucier de Poudlard, de la guerre et des Mangemorts. Il pouvait presque oublier la brûlure continuelle dans son avant-bras. Presque. Sa culpabilité était un rappel douloureux.
***
Hey fuckers !
Alors d'habitude je ne poste pas pendant pas les vacances mais aujourd'hui c'est spécial parce que c'est mon anniv ! Donc au lieu de me faire un cadeau à moi et de garder deux chapitres d'avance, je vous fais un cadeau à vous !
J'ai récemment revu "How To Train Your Dragon" et je me suis dis que ce serait dommage de ne pas explorer le fait que les Brand possèdent une réserve entière de dragon.
J'espère que le chapitre vous a plu, n'hésitez pas à voter ou laisser un commentaire ça fait toujours plaisir.
À dans deux semaines !
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