Chapitre 32 : Fighting Your Own Blood
1976
Chapter 32 : Fighting Your Own Blood
Regulus hésitait entre l'admiration et l'agacement, un sentiment auquel il était habitué après des années de cohabitation avec Sirius.
Son frère avait réussi à disparaître toute la matinée, se cachant quelque part avec Marlène ce qui laissait Regulus et Camille seuls face au reste des invités. Le déjeuner avait été particulièrement tendu et pourtant lorsque Sirius était réapparu vers la fin, il arborait un sourire incompréhensible. Du moins il resta incompréhensible aux yeux de Regulus jusqu'à ce que Camille se penche vers Sirius pour lui glisser quelques mots.
— Merlin Sirius me dis pas que t'es stone, abruti ?
— Tu es magnifique mon prince, avait-il roucoulé en retour.
Regulus avait enfoui son visage dans ses mains en entendant ça avant de relever la tête à l'arrivée de sa cavalière. Il avait remarqué avec soulagement qu'au moins Marlène était sobre. Du moins suffisamment pour tenir une conversation appropriée sans glousser ridiculement comme le faisait son frère. Cependant McKinnon souriait d'un air niais en lui parlant, fixant avec émerveillement ses couverts en argents. Ce fut quand elle se mit à taper sa cuillère contre son verre en cristal que Regulus se décida à intervenir.
Il lui retira ses couverts de ses mains, s'attirant son regard outré, et la força à se focaliser sur lui pour éviter qu'un adulte ne se mette à lui parler.
— Merlin, vous étiez où ? Hey McKinnon on se concentre, par ici.
— On était... On était...
Le sourire niais de Marlène se figea sur ses lèvres et ses yeux s'écarquillèrent subitement. Elle se redressa en fixant un point derrière Regulus. Le Serpentard se retourna précipitamment pour voir la cause de son agitation mais il se retrouva perplexe quand il n'aperçut rien qui ne sortait de l'ordinaire.
— Du caviar ! s'exclama Marlène en frappant du poing sur la table. J'adore ça ! Maman n'en achète plus depuis longtemps. Hey vous ! Passez-moi le... Humpf !
— Mais tais-toi, paniqua Regulus en recouvrant sa bouche de sa main.
— Oh du caviar... Soupira Sirius. C'est bon. Mais non. Moi... Moi je veux quelque chose de trèèès bon ! Pas juste bon. Trèèèès bon ! Genre des pâtes aux fromages. C'est bon les pâtes au fromage. Non. C'est trèèès bon. Eurk. Dis prince chamrant. Chatman. Chamaran. Ça fait penser à charlatan, non ? T'es un charlatan, prince châtrant. On va chercher des pâtes au fromage ? demanda Sirius très sérieusement.
Malheureusement pour lui Camille était trop occupée à rire pour lui répondre, à moitié écroulée sur sa chaise. Sirius la fixa un long moment alors que Camille masquait sa bouche de ses mains, ses épaules secouées par son fou rire et des sons étouffés sortant par intermittence de derrière ses mains. Sirius finit par se mettre à rire à son tour, bien plus bruyamment que la Serpentard. Son rire ressemblait à une sorte d'aboiement de chien excité qui attira les regards choqués et perturbés de certains invités.
Camille se calma immédiatement en remarquant qu'ils avaient commencé à murmurer entre eux. Après tout ils n'étaient pas seuls comme à Poudlard ici. Ici ils étaient entourés de sang-purs importants, certains supportant activement Voldemort.
Camille ne s'attendait pas à se faire attaquer publiquement mais leur comportement pourrait avoir des retombées plus tard. Ce mariage ne devrait pas à être pris à la légère et les quatre adolescents se devaient d'apparaître sous leur meilleur jour. Et assister à la cérémonie en étant stone serait sûrement perçu comme une insulte envers les deux familles unies.
Donc non ce n'était pas drôle que Sirius et Marlène soient défoncés.
Bien sûr, les deux sorciers n'avaient pas pensé aux conséquences de leurs actions en décidant de fumer un joint durant le déjeuner, juste avant la cérémonie. Ils avaient juste voulu décompresser. Cependant en agissant ainsi ils avaient mis Camille sur les nerfs.
Ainsi quand Walburga se leva, la Serpentard se prépara au pire. Sa main se crispa sur sa baguette, déterminée à l'utiliser si elle s'approchait d'eux. Mais Walburga se contenta de lever son verre rempli d'un épais vin rouge.
— Mes chers amis je vous annonce que la cérémonie des noces va bientôt commencer. Je vous invite à suivre les instructions des elfes et des serveurs. Aux Black !
— Toujours pur ! chantèrent les invités.
— Aux Malfoys !
— Sanctimonia Vincet Semper !
— Cha fait culte tout cha, marmonna Marlène entre deux morceaux de pommes de terre.
— Tu ne peux pas manger proprement ? désespéra Regulus en la voyant s'empiffrer.
— Chai faim ! protesta Marlène.
— Sirius, arrête ça tout de suite, soupira Camille.
Sirius soufflait sur son verre en cristal, cherchant à le faire sonner. Quand il y parvint finalement il se mit à souffler l'air de Bohemian Rhapsody, attirant encore une fois des regards choqués. Camille lui retira son verre des mains et il se mit à gémir. Il trompa son ennui en piochant plusieurs petits pains, il en fourra plusieurs dans sa bouche et se mit à jouer avec le reste.
De son côté Regulus se retint de jurer en remarquant que son frère fabriquait des petits bonhommes en mie de pain. Le Serpentard inspira longuement et décida de ignorer son frère. Il risquait de lui envoyer un sort sinon. À la place il envoya un regard à Camille qui signifiait clairement que Sirius était sa responsabilité.
Regulus se leva à la suite de Bellatrix et Rodolphus, empoignant Marlène par le coude pour la forcer à se lever. Elle protesta et enfourna quelques bouchées de pommes de terre avant d'être traînée au loin par Regulus.
Cette cérémonie promettait d'être longue et pénible.
***
— Lucius Abraxas Malfoy et Narcissa Melania Black, je vous invite à joindre vos mains et à regarder votre partenaire dans les yeux, récita Arcturus Black d'une voix traînante. Le Serment a commencé. Vous vous honorerez et vous vous respecterez, et vous ne chercherez jamais à briser l'honneur de votre famille.
— Oui, je le jure, répondirent immédiatement Lucius et Narcissa.
— Partagerez-vous la douleur de l'autre et chercherez-vous à la soulager ?
— Oui, je le jure.
— Partagerez-vous les fardeaux de chacun afin que votre esprit grandisse dans cette union ?
— Oui, je le jure.
— Perpétuerez-vous l'honneur et la pureté que vos parents vous ont légué ?
— Oui, je le jure.
— Comme vos mains sont ainsi liées ensemble, vos vies et vos esprits sont unis dans une union de pureté et d'honneur. Au-dessus de vous les étoiles et en dessous de vous la terre. Comme les étoiles, votre union sera une source d'inspiration et de majesté, et comme la terre, elle sera une base solide à partir de laquelle vous grandirez. Vos vœux désormais.
— Narcissa. Je jure de vous rester fidèle. Je jure de vous protéger et de vous supporter. Et je jure de vous aimer jusqu'à ce que la Mort ne vienne nous accueillir.
— Lucius. Je jure de vous rester fidèle. Je jure de vous respecter et de porter votre nom fièrement. Et je jure de vous aimer pour l'éternité.
Les yeux de Narcissa brillaient de larmes mais ce n'était pas des larmes de peine, car pour la première fois Narcissa pleurait de bonheur. Elle regardait son nouvel époux avec révérence et amour, ses joues d'habitude si pâles rosies par le bonheur. Quant à Lucius, son masque stoïque de Malfoy s'était fissuré en voyant Narcissa descendre l'allée. Il la fixait comme s'il n'arrivait pas à croire qu'elle soit réelle, ses yeux secs mais brillants d'amour la dévorant tout entière. Sirius les fixa et sentit une grimace éclore sur ses lèvres malgré tout ses efforts pour rester impassible. Il n'avait jamais vu autant d'amour chez un couple si on exceptait les Potter.
Aussi fou que ça semblait être, Lucius et Narcissa ressemblaient à deux amoureux transis alors qu'ils échangeaient leurs vœux. Regulus avait eu raison. C'était évidemment qu'ils s'aimaient. Bien plus qu'Orion et Walburga ne s'étaient jamais aimés, bien plus que Bellatrix et Rodolphus ne s'aimeraient jamais.
Bellatrix qui fixait sa petite sœur avec un mélange d'approbation et de jalousie alors que Rodolphus fixait sa femme avec peine et dépit. Walburga qui fixait toute cette cérémonie avec un regard froid et haineux alors que Orion fixait l'heureux couple avec dédain et dégoût.
Chez les Black, mariage rimait plus souvent avec esclavage qu'avec bonheur.
Ce n'était pas surprenant que Walburga et Orion détestent leurs enfants, le rappel constant de leur union forcée et désastreuse. Le couple Black se retrouvait en chacun de leurs enfants et ils haïssaient cela.
— Ils ont l'air heureux, remarqua Marlène.
— Ils sont heureux, corrigea Regulus.
Sirius sut que son frère pensait à la même chose que lui. Il reconnaissait l'éclat peiné dans sa voix. Le Gryffondor se tourna vers sa voisine, s'attendant à voir la même surprise sur son visage que sur celui de Marlène. À la place il trouva des larmes. Ses yeux s'agrandirent en avisant les traces mouillés sur les joues de son amie.
— Tu pleures ? s'étonna Sirius.
— Oh ça va, je n'ai juste pas un cœur de pierre comme vous trois ! C'est rare les mariages d'amour chez les Black, non ? rappela Camille avec un regard furieux. Ben c'est émouvant qu'eux soit heureux. Si ça se trouve eux ils traiteront bien leurs enfants.
— Bien sûr qu'ils les traiteront bien, soupira Regulus. Narcissa ne ferait pas de mal à une mouche, je suis prête à parier que ses enfants seront pourris-gâtés.
— Beurk. Des mini-Malfoy, grimaça Sirius.
Camille ricana et essuya ses yeux du revers de sa manche. Elle éclata de rire quand Sirius lui offrit son mouchoir de poche d'un air pompeux.
— Oh Merlin ! Vous faites si snobs, gloussa-t-elle.
— Mais nous sommes snobs, répliqua Regulus. Toi aussi Light. On n'est pas les seuls à avoir grandi dans un Manoir.
— Un trou miteux tu veux dire, corrigea Sirius. Notre escalier ressemble à un cimetière d'elfe de maisons.
— Miteux ne veut pas dire glauque, Sirius.
— Vous penchez qu'il y'aura encore des petits pains ? demanda Marlène en mordant dans une tartine.
— Mais tu manges encore ?
— Chai toujours faim !
— Rappelle-moi pourquoi Salazar je t'ai invité, McKinnon ?
— Parce que tu ne peux pas te passer de moi Junior, rétorqua Marlène.
— Junior, ricana Sirius.
— Elle t'appelle Siri-minus, renvoya Regulus.
— Bordel McKinnon !
— Comme c'est attendrissant. Siri-minus et Junior ligués contre McGrognon, railla Camille.
— La ferme Light, aboyèrent les trois sang-purs.
Camille ouvrit de grands yeux avant de lever ses mains en un geste d'apaisement, un rictus aux lèvres.
— Je vous présente : Lucius et Narcissa Malfoy ! annonça soudainement Arcturus Black.
Des applaudissements retentirent dans toute la salle, les femmes tamponnaient leurs yeux avec des mouchoirs de soie et les hommes avaient l'air de se réveiller d'une bonne sieste. Druella Black se leva et alla embrasser sa fille avec joie, son mari sur ses talons. Bellatrix jeta son bouquet de fleur à terre, comme s'il l'avait brûlé, et Rodolphus étira discrètement ses épaules pour se débarrasser de sa raideur. Lucius et Narcissa parvinrent à se dégager de leur famille pour retraverser l'allée en tant que nouveau couple marié.
— Quel beau couple, soupira Morven MacMillan derrière les quatre amis.
— Quand est-ce qu'on rentre ? râla Matthias Flint.
— Dans... Dix-neuf heures, soupira Axel en consultant sa montre.
— Ils nous restent donc beaucoup de temps dans ce grand Manoir, roucoula Lysoria Greengrass d'un ton suggestif.
— Grand Manoir ? Dis Regulus, il y a un terrain de Quidditch ici ? demanda Axel en se penchant en avant.
— Non, j'ai déjà cherché hier soir.
— Hélas il n'y a qu'un grand parc ennuyant et vide, maugréa Sirius. C'est vraiment du gâchis d'espace, James en ferait une attaque.
— Ça va être long, râla Axel en se laissant retomber dans sa chaise.
— Il y a toujours d'autres moyens de passer le temps, continua Lysoria sans se décourager. À l'intérieur, bien au chaud.
— Tu penses ? Oh ! J'ai trouvé ! Greengrass tu es un génie. Qui est partant pour du Quidditch d'intérieur ?
— Je trouve que c'est une idée particulièrement stupide, même venant de toi Yaxley, lança une voix exaspérée.
Axel ne daigna même pas se retourner pour répondre à Evan Rosier, son attention toujours fixée sur son idée géniale. Il semblait examiner les invités pour deviner qui voudrait bien jouer.
— Ça c'est parce que tu ne sais pas t'amuser Rosier.
— Crois-moi si tu t'ennuies vraiment, j'ai quelques idées Yaxley. Mais tu risques de ne plus être capable de marcher après, menaça Evan d'un air glacial.
— Tu es très charmant Rosier, mais vraiment pas mon genre, refusa Axel.
Evan cligna des yeux avant d'ouvrir de grands yeux en comprenant le sous-entendu de Yaxley. Il secoua la tête et s'éloigna rejoindre Robert Jugson en pestant contre les traîtres à leur sang. Lysoria le suivit presque immédiatement en lançant un regard mauvais à Axel.
— Donc ? Qui est partant ? répéta-t-il.
— Moi ! déclarèrent Sirius et Marlène en même temps.
— Tu n'aimes pas le Quidditch Marlène, remarqua Camille.
— J'aime pas le Quidditch parce qu'on est dehors et qu'il fait froid. Le Quidditch d'intérieur ça a l'air sympa.
— Regulus ? appela Axel avec espoir. Light ?
— Non. Trop risqué, refusa Regulus.
— J'ai déjà dit que je ne rejouerai plus jamais au Quidditch de ma vie, rappela amèrement Camille.
— Et je ne t'en remercie pas, à cause de ça j'ai du prendre Pucey dans l'équipe. Il a encaissé vingt-sept buts au dernier match, se souvint Axel d'un air sombre.
— Je nous ai quand même fait gagner.
— Redescends Black. Sans Montague et Yaxley on n'aurait pas gagner, rappela Matthias.
— Allez une partie ! supplia Axel. On a besoin de deux Attrapeurs et d'un autre Poursuiveur. On jouera sans Gardiens et Batteurs, tant pis.
— Je voulais être Batteuse, protesta Marlène.
— Et je suis Batteur ! protesta Sirius.
— Moi aussi je suis Batteur, mais on a un nombre limité de joueur donc il faut improviser.
— Mais bon sang ! On ne va pas jouer au Quidditch à l'intérieur du Manoir Malfoy, s'agaça Regulus.
— T'as rien suivi ou quoi ? C'est exactement ce qu'on va faire ! déclara Sirius.
— Allez Regulus. Il faut bien que quelqu'un fasse en sorte que personne ne casse un autre bibelot magique, argua Axel.
— Un autre ? s'alarma Regulus.
— Alors il se peut que j'ai cassé un vase magique dans le couloir aux tapisseries familiales, avoua Matthias. Et je veux bien être Poursuiveur.
— Parfait donc Flint, McKinnon, Black et moi en Poursuiveurs. Light et Regulus en Attrapeurs.
— Je ne joue pas, protestèrent les deux Serpentards.
— Si on se fait attraper c'est moi qui prends !
— C'est faux c'est nous deux, corrigea Sirius.
— Je ne joue pas.
— Allez y'a pas de Cognards prince charmant.
— Non.
***
— Black arrête de jouer perso !
— Je suis Attrapeur, évidemment que je joue perso.
— Pas toi, Black n°1 ! corrigea Flint.
— Hé ! Arrête de m'envoyer la balle dans la figure Black n°1 !
— C'est pas de ma faute si ta tête est toujours là où je veux lancer McKinnon.
— Arbitre ! MacMillan ! Y'a faute, il a essayé de me faire tomber de mon balai !
— Pourquoi est-ce que je suis là déjà ? râla Morven.
— Parce qu'on a besoin d'un arbitre. Flint arrête pas de tricher !
— C'est faux ! Vous êtes juste nuls !
— Je serais plus performant si McKinnon me fonçait pas dedans toutes les deux minutes, accusa Sirius.
— Essaie de faire du Quidditch en robe !
— C'est pour ça que je mets des pantalons, chantonna Camille en survolant les autres joueurs.
— Ahah ! Mais j'ai déjà essayé McKinnon ! Evans et Remus ont parié cinq gallions que je n'y arriverai pas. Et bah j'ai gagné cinq gallions.
— Du Quidditch en jupe ? Défi relevé ! s'écria Axel en marquant pour la douzième fois.
— Personne ne t'a défié Yaxley, soupira Regulus.
— Par Salazar ! Mais c'est un champ de bataille ici, s'exclama une voix grave à l'accent irlandais prononcé.
Les deux Attrapeurs se figèrent sur leurs balais, paniquant déjà à l'idée qu'un adulte ne les ait vu. Flint pila net et Marlène lui fonça dedans, lâchant par la même occasion le Souafle qu'avait fait apparaître Axel. Le Capitaine en profita pour récupérer la balle et marquer le but final avec un cri triomphant. Sirius quant à lui était allé se poser et se dirigeait en souriant vers l'intrus.
— Alphard ! salua-t-il. Ça fait longtemps !
Alphard Black se contenta d'offrir un sourire d'excuse à son neveu et filleul. Le sorcier approchait seulement de la cinquantaine et pourtant Sirius ne put s'empêcher de le trouver bien plus vieux. Son teint cireux et ses cernes profonds le vieillissaient et il arborait désormais une canne élégante qui n'était pas sans rappeler celle d'Arcturus.
Sirius dégagea des mèches de son front trempé de sueur pour pouvoir mieux observer son oncle favori. Mis à part son air malade Alphard restait fidèle à lui-même avec son sourire calme et avenant, ses yeux gris perçants et sa longue chevelure noire attachée dans sa nuque par un noeud blanc. Les Black étaient décidément tous créés à partir du même moule.
— Oncle Alphard, salua prudemment Regulus en atterrissant derrière son frère.
— Comme tu as grandi Regulus, sourit Alphard. La dernière fois que je t'ai vu tu ne m'arrivais pas à l'épaule !
— Les enfants grandissent.
— Marlène lâche ce balai ! prévint Camille.
— Dis à Yaxley d'arrêter de se comporter comme un abruti !
— Mais il faut être soi-même Marlène, argua Camille.
— Qui avons-nous là ? demanda curieusement Alphard.
— Ah je voulais que tu la rencontres ! Hé prince charmant !
— Ne m'appelle pas comme un chien Sirius, râla Camille en s'approchant.
— C'est toi qui obéis.
— Certes. Il n'empêche : veux-tu recevoir un coup de balai ?
— Sans façon, tiens c'est mon parrain ! Alfie voici Camille Light, un génie et une bibliothèque sur pattes.
— Un charmant jeune homme, commenta Alphard. C'est un de tes amis Sirius ?
— Une de mes amies, corrigea Sirius alors qu'Axel éclatait de rire.
— Dites est-ce que pantalon rime avec homme ici ? Parce que ton oncle est la troisième personne à me confondre avec un mec, leur apprit la Serpentard avec un regard offensé.
— Oh excusez-moi jeune fille, s'excusa Alphard sans avoir l'air gêné par son erreur. Mais si ! Je me souviens de toi, une petite blonde qui courrait partout ? Tu es la fille de Charles et Gemma.
— Vous connaissez mes parents ?
— Voyons mon enfant, je connais tout le monde, décréta Alphard en balayant la remarque du revers de la main. Bien jeunes gens, je pense qu'il est temps de regagner la célébration ! Regulus, Narcissa te cherchait. Tu es censé lui accorder sa septième danse.
— Vraiment ? demanda Regulus. Personne ne m'a prévenu. Wal... Mère va s'énerver, il vaut mieux que j'y ailles. Marlène, on y va ?
— Oh tu m'as appelé Marlène ! Serait-ce le début d'une longue et indéfectible amitié Reggie ?
— Non. Plutôt recevoir un Doloris, ce serait préférable.
— Crois-moi : non, lança Camille.
Elle s'attira les regards de tout les invités présents dans la pièce. Camille sembla alors se rendre compte de ce qu'elle avait dit et ouvrit légèrement la bouche. Elle finit par agripper le coude de Marlène et s'enfuit pour échapper aux questions muettes qui émanaient des sorciers. Après tout Sirius et Regulus étaient les seuls à savoir que Bellatrix lui avait subir le maléfice de Doloris au bal du quinze novembre.
— Je pense que je vais aller trouver mon père. Il va piquer une crise sinon, marmonna Axel en déposant son balai sur une pile. Si quelqu'un est partant pour une autre partie qu'il me fasse signe ! J'aurai sûrement besoin de me défouler en vous écrasant une énième fois.
— Pareil ! lança Flint en disparaissant à la suite de son Capitaine.
— Moi je vais rejoindre ma sœur, annonça Morven. Bonne chance pour la danse Black !
— Oh oui, se rappela Regulus, toujours déstabilisé. J'y vais. Au revoir Alphard, je ne sais pas si tu viens cet été...
— Attends Regulus, une dernière chose. Après ta danse avec Narcissa j'aimerais que tu l'emmènes derrière le Manoir jusqu'aux limites du champ de protection.
— Quoi ? Pourquoi ?
— Une surprise, répondit Alphard.
— Une surprise qui va lui plaire ou pas ?
— Hé bien... Tout dépendra de son humeur je suppose.
— Elle aimera, assura Sirius.
— Tu es au courant ?
— C'est moi et Sirius qui avons tout planifié. Personne d'autre n'est au courant donc essaie de filer discrètement par la porte de réserve. Narcissa saura où elle est.
Regulus ne comprenait pas vraiment mais finit par hocher la tête en remarquant le sourire confiant et excité de Sirius. Il s'en alla en fourrant ses mains dans ses poches, perplexe. Une fois la porte refermée, le sourire de Sirius s'agrandit alors qu'il se tournait vers son oncle.
— Alors elles sont arrivées ?
— Ils sont arrivés. Mais ne t'inquiète pas, j'ai dis à Edward de rester à l'écart par mesure de sécurité. Il ne voulait simplement pas les laisser seules, il est un peu inquiet.
— Il ne devrait pas. Personne ne sait qu'ils viennent et on a été discret. On ne quittera même pas le champ de protection. Donc on y va ?
— Non. Pas maintenant. Je dois te parler d'abord et sérieusement Sirius, d'accord ? D'ailleurs je ne t'accompagnerai pas dehors, je les vois suffisamment et ma jambe fait encore des siennes.
— Qu'est-ce qui se passe ?
— Avec ma jambe ? Rien d'important. Et je pense que je suis mieux placé pour poser cette question Sirius. J'ai entendu dire hier par certains membres de notre famille que tu avais participé à une escapade au bord de l'inconscience, le quinze novembre ?
— Walburga et Orion savent ? s'alarma Sirius.
— Donc c'est vrai ? Par Salazar tout puissant, Sirius... Non, tes parents ne savent pas. Seuls Bellatrix et Cygnus sont au courant. Ils ont préféré ne rien dire à tes parents pour une raison qui m'échappe mais heureusement qu'ils ne l'ont pas fait ! Je ne sais pas ce qui se passe Sirius, ou ce que tu fais, et je n'aurais pas la prétention de m'indigner de tes choix ou tes agissements moi qui ne t'ai pas vu depuis deux ans. Mais j'aimerais que tu fasses attention. Avoir Bellatrix et les autres fanatiques pour ennemis ce n'est pas une bonne idée, c'est même très dangereux. Donc si tu continues tout cette histoire de guerre et d'Ordre de Dumbledore, il faut que tu le fasses plus discrètement. Ne les provoques pas en duel en pleine rue.
— Je fais attention Alphard...
Son oncle lui renvoya un regard sceptique.
— J'essaie de faire attention. J'ai été correct lors du bal.
— Tu as poussé Bellatrix d'une colonne, attaqué et blessé gravement plusieurs Mangemorts dont Alecto Carrow et tu as provoqué en duel Rodolphus Lestrange, le mari de ta cousine.
— Je lui ai mis un direct en pleine mâchoire, glissa fièrement Sirius.
— Tout ça n'est pas très discret Sirius. Tu as de la chance que des gens aient pris la peine d'ensorceler ton visage pour que seulement les personnes qui te soient proches puissent te reconnaître. Sinon toute la foule t'aurait reconnu !
— Je sais...
— Et bien excuse-moi mais je n'en ai pas vraiment l'impression en ce moment ! En parlant de prudence, je voudrais aussi te parler de Light. Je suis surpris de la voir ici et aussi jolie et douée soit-elle, je ne pense pas que ce soit une bonne idée que tu la fréquentes.
— Quoi ? Pourquoi ? s'indigna Sirius.
— Plusieurs raisons me viennent à l'esprit. En premier la relation désastreuse qu'entretiennent les Light et les Black depuis plusieurs décennies. Tes parents me semblent être une autre raison évidente...
— Depuis quand leur avis importe ?
— Et finalement : je connais les Light. Des gens charmants mais dangereux si tu fais le moindre pas de travers. Charles Light est... Intimidant est un faible mot pour le décrire. Disons qu'il m'apparaît aussi terrifiant que Walburga. Évidemment c'est surtout à cause à la Legilimencie.
— Camille m'a déjà dit que son père et sa grand-mère étaient Legilimens, rétorqua Sirius. Mais pas elle.
— La Legilimencie se transmet de générations en générations chez les Light et Cieslak. Le gêne a de grandes chances de se manifester chez ton amie à la fin de son adolescence.
— Et alors ? Même si elle est Legilimens, ce que je trouve toujours improbable...
— Oh tu as bien dit que c'était un génie et une bibliothèque sur pattes ? Les Legilimens sont doués d'une mémoire surnaturelle et de facilités innées en magie.
— Peu importe ! Même si elle est Legilimens, qu'est-ce ça change ? Elle reste mon amie.
— Ça change tout Sirius. Je ne connais pas un seul Legilimens qui ait bien tourné. Notre ancêtre Elladora l'était, et c'est elle qui a instauré la tradition d'empailler les elfes de maisons. Grindelwald l'était, je pense que c'est suffisamment parlant. Un des ancêtres des Light, Czeslaw Cieslak, aurait brûlé tout un village de sorciers après un accès de colère contre le gouverneur de la région. Ce soi-disant nouveau Seigneur des Ténèbres en serait également un, et un puissant. Antonin Dolohov également et il a déjà arrêté trois fois pour homicide et chantage. Non. Les Legilimens ne sont pas dignes de confiance.
Sirius s'apprêtait à sortir le nom saint de Dorcas Meadowes quand il se souvint qu'il n'était pas supposé savoir qu'elle est Legilimens.
— Et Dumbledore ? dit-il à la place.
— Il n'a jamais été prouvé qu'Albus était un Legilimens.
— D'accord mais tu ne connais pas tout les Legilimens ! Camille ne tournera pas forcément mal ! C'est une des meilleures personnes que je connaisse, défendit Sirius.
— Antonin aussi l'était. Nous étions amis, très amis, pendant des années et maintenant... Je regrette chaque jour ce qu'il est devenu, décréta amèrement Alphard. Le pouvoir monte à la tête et les Legilimens possèdent trop de pouvoir.
— Elle ne ferait jamais ça.
— Vraiment ? Tu peux me le promettre ? Qu'elle n'utilisera jamais sa magie pour ses propres fins ? Pour gagner ? Sirius, tu es si jeune. Tu ne sais rien de ce genre de personne. Jusqu'où serait-elle capable d'aller, c'est la question qu'il faut te poser. Notre monde en guerre, les Legilimens sont particulièrement...
— Non lors d'une guerre il faut se demander pour quoi elle se bat et ça je le sais. Elle se bat pour ce qui est juste.
— On pense tous se battre pour ce qui est juste Sirius.
— Je ne pense pas, je le sais d'accord ? Elle est de mon côté et c'est ce qui compte.
— Admettons cela Sirius. Ça n'enlève pas le fait que...
Alphard soupira face au regard indigné de son neveu.
— Ce n'est pas ce qu'elle fait, c'est ce qu'elle est qui com...
— Peu importe, l'interrompit Sirius d'une voix anormalement froide, si elle est Light ou non. Si elle est Legilimens ou non. Elle reste mon amie et si je ne peux pas faire confiance à mes amis alors à qui ? À qui je fais confiance ? Ils ne sont pas parfaits d'accord. Mais ils essaient, ils font de leur mieux, c'est le plus important. Et de toute façon peu importe ce qu'ils sont ! Ils vaudront toujours mieux que moi ou cette stupide famille avec leurs salauds de Mangemorts ! Alors ne me dis pas que je ne peux pas lui faire confiance !
— Je voulais simplement te prévenir de la dangerosité...
— Je ne vais pas les laisser tomber à cause de choses qu'ils ne peuvent pas contrôler !
— Tu vas finir par te faire tuer Sirius ! Ou pire !Cette guerre ce n'est pas un jeu d'adolescent, c'est dangereux. Si tu veux vraiment participer...
— Évidemment !
— Il faut t'entourer de personnes fiables.
— Oh ! De personnes fiables. Comme mes parents ? Comme Bellatrix ? Qu'est-ce qui est fiable de nos jours mon oncle ?
— Ne renie pas tout tes liens de...
— Mes amis sont fiables ! le coupa Sirius.
— Cesse de m'interrompre ! Et ne renie pas tout tes liens de sang Sirius ! Certains sont plus précieux que tu ne le penses ! Et tu n'es plus un enfant franchement tu devrais...
Sirius frappa son pied par terre et Alphard se retint de justesse de sursauter. Il tourna la tête et ses yeux s'ouvrirent face à l'expression enragée du Gryffondor. Il avait rarement vu son neveu si furieux, d'habitude il était trop occupé à diriger toute sa colère sur sa mère.
— Non effectivement Alphard. Je ne suis plus un enfant, depuis longtemps. Un enfant c'est insouciant et innocent. Je ne me souviens même pas avoir été un enfant ! Alors ne viens pas me faire la morale sur les liens du sang quand ta sœur m'a volé mon enfance et celle de mon frère ! gronda Sirius. Les liens du sang ça ne veut rien dire ! Je suis autant Black que Camille est Light et tu sais quoi, Alphard ? C'est grâce à ça que je sais que je peux lui faire confiance !
Aphard resta figé sur place face au regard brûlant de son neveu. Cela faisait longtemps qu'on lui avait pas parlé avec autant de hargne et Alphard avait presque oublié à quel point il détestait ça. Walburga lui parlait sur ce même ton quand ils étaient enfants. Là maintenant, parler avec Sirius lui donnait l'impression d'avoir une conversation avec Walburga. Pourtant Sirius n'aurait pas pu tenir un discours plus éloigné des idées de sa mère.
Trop sonné pour penser à répondre, Alphard ne réagit pas quand Sirius passa une main sur son visage puis se dirigea vers la sortie. Il s'arrêta sur le seuil de la porte pour lui jeter un dernier regard noir.
— Camille est différente. Elle n'est pas comme sa famille, elle ne l'a jamais été et elle ne le sera jamais. Peu importe qu'elle hérite d'un des de ses dons familiaux ou non, elle restera toujours mon amie, défendit-il avec un peu trop de véhémence. Posséder un peu plus de magie ne change rien à la personne qu'elle est.
Sirius s'en alla en claquant la porte, laissant son oncle immobile au milieu de la salle. Alphard mit du temps à enregistrer les paroles virulentes de son neveu mais quand il y parvint finalement, une révélation s'imposa à lui.
« Par Merlin, est-ce que Sirius se retrouve dans cette Light ? J'ai l'impression qu'il la voit à travers un miroir », pensa Alphard. « Dangereux de se comparer à une Light. Enfin bon le mal est fait... J'aurais essayé. Désormais tout repose entre tes mains Albus, essaie de garder mon imprudent neveu en vie jusqu'à la fin de la guerre. »
***
— Voyons Regulus où m'emmènes-tu ? Cela fait déjà vingt minutes que nous marchons dehors et la nuit commence à tomber.
— Ce n'est pas de ma faute si ta cérémonie a duré trois heures Narcissa. Littéralement. Ou si Walburga a décidé de ralentir tout le monde avec un discours d'une heure sur la pureté de notre sang.
— Elle ne parlait pas de cela. Elle complimentait mon choix d'époux.
— Elle complimentait le noble sang pur qui coule dans ses veines Cissy, soupira Regulus. Walburga n'en a rien à faire de Lucius, elle est juste heureuse que tu ne déshonores pas la lignée Black.
Narcissa s'arrêta un instant, blessée, alors que Regulus continuait d'enjamber des ronces et des flaques de boue sans attendre de réponse. Elle finit par recommencer à marcher à contrecœur en le volant s'éloigner sans elle. Après quelques minutes Regulus consentit enfin à se retourner pour observer la réaction de sa cousine. Il ressentit une légère pointe de culpabilité en avisant son air triste et vexé. Regulus retint le nouveau soupir qui lui vint aux lèvres et tendit sa main pour aider sa cousine à enjamber un tronc d'arbre. Narcissa avait plus de mal à avancer compte tenu de son manque d'endurance mais surtout de sa longue robe blanche qu'elle n'avait toujours pas enlevé.
— Je sais Regulus, dit-elle silencieusement. Tout ce qui compte c'est la lignée. Notre sang pur. Sommes-nous bientôt arrivés ?
— Je ne sais pas. On m'a simplement dit à la limite du champ de protection, je ne sais...
— Oh, l'interrompit Narcissa.
Ses yeux étaient fixés sur deux silhouettes à quelques mètres d'elle et de Regulus. Deux silhouettes affreusement familières. Une était assisse par terre et jouait avec quelque chose sur ses genoux. Regulus et Narcissa reconnurent immédiatement Sirius et son chignon qui pendait lâchement dans sa nuque. Quant à la deuxième silhouette plus gracieuse encore, grande et élancée...
— Andy, souffla Narcissa.
Sentant une présence, Andromeda Black se retourna prudemment. Le cœur de Narcissa arrêta un instant de battre alors qu'elle fixait la sorcière. Oui c'était bien elle, c'était son Andy. Elle avait le même sourire bienveillant, les mêmes yeux pétillants et les mêmes boucles brunes qui avaient suscitées tant de jalousie chez Narcissa. C'était la même Andy qui avait quitté Narcissa six ans auparavant. Le seul changement était qu'elle avait l'air épanouie et heureuse, expression que Narcissa ne lui avait jamais vu.
Narcissa ne réalisa même pas qu'elle marchait vers sa sœur alors qu'Andromeda prenait enfin la parole.
— Cissy...
Un barrage éclata en Narcissa, toutes ses défenses éclatant en milles morceaux à l'entente du surnom. Faisant fi de sa robe, de ses talons et du port de tête altier qu'elle était supposée maintenir à chaque instant, Narcissa se mit à courir. Elle courrait comme elle le faisait dans ses rêves, vers la même personne qui hantait ses songes, et pourtant Narcissa sut que c'était réel car cette fois-ci quand elle atteignit sa grande sœur Andromeda lui rendit son étreinte. Cette fois-ci Andromeda ne disparut pas.
L'étreinte fut la goutte de trop et Narcissa se surprit soudainement à pleurer contre l'épaule d'Andromeda comme une enfant. Mais Narcissa se laissa pleurer. Parce qu'aujourd'hui c'était le jour de son mariage, le plus beau jour de sa vie, et on ne faisait que de lui parler de pureté de sang et d'alliance puissante. Parce qu'elle s'était préparée pour ce jour depuis des années et que ce n'était pas aussi magique qu'elle l'avait espéré parce que sa famille ruinait tout.
Parce que cela faisait six ans qu'elle n'avait plus vu sa grande sœur, une des seules personnes qu'elle aurait aimé voir lors du mariage. Parce que cela faisait six ans que Narcissa n'avait pas pleuré et qu'elle était fatiguée.
— Chut... Tout va bien, Cissy. Je suis là. Chut...
— Non. Tout ne va pas bien. Tu n'es plus là ! sanglota-t-elle. Tout ne va pas bien parce que tu es partie sans même dire au revoir ! Tu es partie comme ça, comme une voleuse au milieu de la nuit. Pourquoi Andy ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Je suis ta sœur pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Six ans An...
— Chut Cissy...
Andromeda se dégagea de leur étreinte et prit le visage de Narcissa entre ses mains. Avec ses pouces elle sécha ses larmes et sourit à sa petite sœur.
— Bien sûr que non tu n'as rien fait... Tu n'as rien fait. Je suis partie parce que... Parce que j'étais amoureuse. Ce n'est pas de ta faute, ça ne l'a jamais été. Si tu savais combien tu m'as manqué Cissy... Et regarde-toi maintenant ! Si belle dans ta robe de mariée... Oh Cissy tu es devenue si belle. Tu es radieuse.
— Je voulais que tu sois là. Je voulais que tu sois là au mariage. Mère n'a pas voulu.
— Je sais. Je sais, la rassura Andromeda en voyant les larmes poindre encore une fois dans les yeux de sa sœur. Sirius et Alphard m'ont prévenu. C'est grâce à eux si je suis ici. Je suis désolée de ne pas avoir pu assister à ton mariage Cissy... Tellement désolée, j'aimerais que ce soit simple mais ça ne l'est pas. Ça ne l'a jamais été avec les Black. Mais je voulais te voir. Et te présenter quelqu'un. Dora ! Tu viens voir maman ?
Narcissa ouvrit de grands yeux et se tourna vers l'endroit que fixait sa sœur. Son cœur fit un soubresaut dans sa poitrine en découvrant une petite fille aux cheveux roses à moitié cachée derrière Sirius. Elle ne prêtait aucune attention à sa mère et fixait Regulus avec une curiosité enfantine. Regulus haussa un sourcil et immédiatement la petite babilla et l'imita. Regulus retint un juron et retira les mains de ses poches quand Dora tourna ses cheveux au noir pour l'imiter. Sirius éclata de rire et son aboiement de chien fit rire à son tour la petite fille.
— C'est... C'est ta fille ?
— Nymphadora Tonks, déclara Andromeda avec une pointe de fierté.
— Dora ! lança la petite fille alors que ses cheveux viraient au rouge.
— Oui pardon, ma chérie. Dora, répéta Andromeda. Je ne sais pas pourquoi mais elle déteste son prénom. Elle tient à ce qu'on l'appelle Dora à tout prix.
— C'est une métamorphomage ? murmura Narcissa, sonnée.
— Oh oui. Une métamorphomage très douée même ! C'était une sacrée surprise, surtout pour Ted. Mais une merveilleuse surprise.
— Elle est adorable, avoua Narcissa en avisant le sourire édenté de la petite.
— Elle tient surtout de son père... Une vraie petite boule d'énergie, pire que Sirius quand il était enfant.
— J'étais un enfant adorable, rétorqua Sirius. Pas vrai Dora ? Toi tu vas me défendre, hein ?
— Silius !
— Presque ! Si-ri-us.
— Si-li-mus !
— C'est pas grave... Tu restes adorable quand même, dit Sirius en s'emparant de Nymphadora et en lui chatouillant le ventre vicieusement.
La petite sorcière ria et tapa dans ses mains, son visage se transformant en une réplique miniature de Sirius. Le Gryffondor s'interrompit en voyant cela, son cœur se tordant douloureusement. Il redressa la petite fille.
— Oh non reprends ton ancien visage Dora... Ce n'est pas un beau visage ça. Le visage Black c'est beurk.
— Beurk ! rétorqua Dora en reprenant son apparence d'origine. Black c'est beurk !
— Brave fille !
— Elle n'a que trois ans et tu la bourres déjà d'idées stupides, soupira Regulus.
— Oh non, je lui apprends le bon sens ! Oncle Reg' c'est beurk.
— Reg' c'est beurk !
— Andy j'adore ta fille.
— Qu'est-ce que tu as grandi Regulus, s'exclama Andromeda en allant enserrer son cousin.
— Qu'est-ce que tu croyais que j'allais faire en six ans ?
— Mais regarde-toi ! Je me souviens de toi qui ne m'arrivais même pas à la hanche !
— Tu as loupé beaucoup plus de trucs que moi et Sirius qui avons grandi.
— Je sais. Je sais Reg'... Mais je ne pouvais pas revenir. C'était trop dangereux et j'ai Dora maintenant... Je suis désolée, tellement désolée de vous avoir laisser, murmura Andromeda, les larmes aux yeux. Mais un jour... Un jour peut-être qu'on pourra être une famille à nouveau. Nous sommes en sûreté maintenant, vous pourriez nous rendre visite pendant les...
— Rendre visite à qui exactement ? Toi et ton sang-de-bourbe ? Ou à la chose que vous avez engendré tout les deux ? lança une voix.
Andromeda se figea contre Regulus, son cœur se remettant à battre la chamade lorsqu'elle reconnut la voix. Narcissa lança un regard apeuré et indécis à la nouvelle silhouette qui avait jailli du bois alors que Sirius se levait et cachait Nymphadora derrière ses jambes.
— Je crois que mon invitation s'est perdue en route mais me voici quand même ! Et comme c'est touchant : la réunion des enfants Black, ricana Bellatrix.
— Bella...
— Bella ? Oh tu crois que tu peux m'appeler Bella, traître à ton sang ? cracha Bellatrix à l'adresse de sa sœur. Tu as perdu ce droit quand tu as fichu le camp avec ton sang-de-bourbe, Andy.
— Ne l'appelle pas comme ça Bellatrix.
— Mais je fais ce que je veux sœurette. Après tout je suis chez moi ici ! Toi par contre... On t'a brûlé Andy, jubila la Mangemort. On a brûlé ton visage de la tapisserie, Mère t'a déshérité et Père t'a banni de Square Grimmaud et du Manoir Rosier. Tu n'as rien à faire ici, tu n'as aucun droit ici !
— Je voulais juste voir...
— Cissy je sais. Notre héroïne du jour. Viens ici Cissy, appela autoritairement Bellatrix.
Andromeda se tourna vers sa sœur cadette, la suppliant du regard. Narcissa détourna le sien et sécha ses larmes maladroitement. Les pieds traînants, elle rejoignit son aînée.
— Bien. Toi au moins tu te souviens de ta place.
— Tu es toujours obligée de tout gâcher, hein ? s'exclama Andromeda, le regard haineux. À chaque fois que je suis heureuse il faut que tu gâches tout !
— Je l'ai fais pour ton bien Andy. Et ce que je fais aujourd'hui c'est pour le bien de Cissy. Ce n'est pas bon de s'accrocher à des souvenirs.
— C'est toi qui a tout dit à Père ! Tu lui as dit que je voyais Edward ! Si tu ne l'avais pas fais...
— Si quoi ? Tu croyais que tu pourrais les convaincre Andromeda ? Tu as déshonoré notre famille entière en t'approchant de cet être dégoûtant !
— J'aurais eu plus de temps, j'aurais pu les convaincre...
— Ils ne t'auraient jamais accepté ! Les Black ne se marient pas avec n'importe quoi.
— Ça je l'ai bien compris, lança Edward en sortant du bois en courant. Tu me l'as suffisamment répétée Bellatrix ! Allez viens Andy, on rentre !
— Oh mais qui voilà ! Notre sang-de-bourbe préféré. Quoique Sirius voudrait peut-être faire une autre suggestion, après tout il fait collection.
— Laisse mes amis en dehors de ça Bellatrix, siffla Sirius.
— Oh Sirius... Jamais. D'ailleurs Light s'est bien vite remise de notre dernière rencontre je trouve. Un peu trop vite... Qu'est-ce que tu dirais si j'allais m'amuser un peu avec elle ? Ses cris sont si délicieux.
— Sirius non, intervint Regulus en attrapant le bras armé de son frère.
— Oh laisse-le Regulus. Il peut essayer de m'attaquer s'il veut. Qu'est-ce que tu attends Siri ? Une invitation ? Après tout c'est la soirée des traîtres-à-leur-sang. Entre toi, Alphard, Light et mon adorée petite sœur, nous sommes gâtés aujourd'hui ! J'adorerais entendre tes cris, cousin. Quoique... En y réfléchissant bien, s'amusa Bellatrix en tournant sur elle-même, j'aimerais bien m'amuser avec autre chose que mon propre cousin. Elle s'appelle Dora, n'est-ce pas ? Adorable.
Le regard de Bellatrix tomba sur Edward Tonks qui hissait précipitamment sa fille dans ses bras. La mage noire lécha ses lèvres avec délectation et porta sa main à son étui de baguette. Avant que son bras n'ait pu l'atteindre, un éclair bleu la frappa à la poitrine. Bellatrix hoqueta et plaqua sa main contre son torse alors que ses yeux se remplissaient de larmes.
— Ose lever la main sur eux Bellatrix, menaça Andromeda en levant sa baguette, et tu verras ce dont une traître-à-son-sang est capable.
Bellatrix ricana et dégaina sa propre baguette. Elle s'apprêtait à jeter un sort quand une main toucha son épaule, indécise et tremblante.
— Non Bella... S'il te plaît, supplia Narcissa. Ne vous battez pas s'il te plaît... C'est le jour de mon... C'est le jour de mon mariage, je ne veux pas que mes sœurs s'entretuent...
Bellatrix lui jeta un regard exaspéré avant de se tourner vers Andromeda. La Mangemort ferma les yeux et prit une longue inspiration, cherchant à se calmer. Quand elle les rouvrit, elle avait baissé sa baguette et son sourire avait quitté ses lèvres.
— Je ne vais pas me battre contre toi Andy.
— Je ne te laisserai pas faire de mal à ma famille.
— Et je ne ferai pas de mal à la mienne, souffla Bellatrix. Je ne me battrai jamais contre toi Andromeda. Jamais. Par contre je ne peux pas laisser vivre ton sale mari et la chose que tu as accouché... Ma merci ne s'étend pas jusqu'à eux. Mais je vais t'accorder une faveur, disons que c'est mon cadeau de mariage : je les laisse partir cette fois-ci. Tu m'entends Andy ? Ils ont cinq minutes pour quitter ces terres, après ça je les tues tout les deux et je te fais regarder.
Andromeda déglutit et baissa sa baguette. Elle se mordit la lèvre et essaya de retenir les larmes qui lui brûlaient les paupières. Le visage de Bellatrix sembla s'adoucir durant un instant et ce fut d'une voix étrangement maternelle qu'elle reprit la parole.
— Ne pleure pas Andy. Menton haut, épaules droites : les sœurs Black n'ont peur de rien.
Les larmes se mirent à couler sur les joues de Andy alors qu'elle s'éloignait de ses sœurs vers son mari et sa fille toujours figés à l'orée du bois. Elle se retourna néanmoins une dernière fois.
— Je suis désolée... Je t'aime, répéta Andromeda en regardant sa petite sœur. Je t'aime Cissy.
Andy attrapa la main de son mari et ils transplanèrent. Regulus laissa échapper un soupir tremblant alors que Narcissa s'écroulait à terre, sanglotant bruyamment. Sirius resta immobile un instant, fixant d'un air atone l'endroit où sa cousine avait disparu. Quand il se retourna, le même masque enragé qu'il avait revêtu lors de sa confrontation avec Alphard déformait son visage.
— Évidemment il fallait que tu débarques et que tu ruines tout, hein ? Pour une fois qu'on pouvait la voir et lui parler il a fallu que tu rui...
La phrase de Sirius fut interrompue par son cri de douleur alors qu'un éclat rouge le frappait au bras. Il tomba à terre à genoux.
— Bella ! s'exclama Narcissa avec choc.
— Ne viens pas me parler de tout ruiner Sirius ! s'écria Bellatrix. Ça c'est ton rôle ! C'est toi qui a amené Andy ici, hein ? C'est toi qui as tout organisé ? Évidemment que c'est toi. Tu fais toujours tout pour nous déshonorer et ruiner notre réputation Sirius !
Un autre éclat rouge frappa la poitrine du Gryffondor qui retomba à terre avec un gémissement.
— Ça ne t'as pas suffit d'apporter une Light à un mariage Black ? Non, il fallait encore que tu prouves à quel point tu nous méprises !
D'un moulinet de la main, Bellatrix fit apparaître une corde qui vint s'enrouler autour du cou de son cousin. Les yeux de Sirius s'ouvrirent sous l'effet du choc et il porta ses mains à sa gorge, cherchant à se libérer.
— La honte de notre famille !
— Ça suffit Bellatrix, ordonna la voix glaciale de Regulus. Il a compris. Je pense qu'on le lui répète suffisamment, non ? Maintenant arrête ça immédiatement ou je vais devoir utiliser la magie moi aussi.
— Oh Reggie, tu es encore si jeune, ria Bellatrix.
D'un mouvement de baguette elle projeta son second cousin à terre et fit apparaître des cordes similaires à celles qui enserraient Sirius autour de ses chevilles, poignets et gorge.
— Laisse-les adultes parler veux-tu ? cracha Bellatrix alors que Regulus se débattait avec fureur. Allez Sirius, dis-moi à quel point tu me hais. C'est bien ça, n'est-ce pas ? Tu nous hais.
Les liens se desserrèrent autour de Sirius qui en profita pour s'emparer de sa baguette et la pointer vers sa cousine.
— Flipendo !
Bellatrix le dévia d'un simple geste de la main.
— Oh. Flipendo. Quel sort puissant ! Je me sens défaillir devant ton...
— Plus de sort, moins de blabla, veux-tu ? cracha Sirius en projetant Bellatrix contre un arbre.
Bellatrix hoqueta et se releva en se tenant ses côtés droites. Le choc avait été rude pourtant quand elle releva la tête un sourire effronté étirait ses lèvres.
— Oh tu es tenace Siri...
Un éclair violet à son épaule lui arracha un cri de douleur.
— Salaud !
— Oh pardon, tu veux peut-être que je retournes à mes Flipendo ?
— Endoloris !
Le maléfice l'atteignit à l'épaule. Et Bellatrix put observer avec satisfaction son sourire narquois s'évanouir peu à peu de ses lèvres pour être remplacé par un hurlement. Sirius s'effondra à terre en se tordant de douleur, hurlant et gémissant. Bellatrix se redressa et s'avança vers lui en ignorant la douleur sourde dans son épaule.
— C'est ça Sirius ! Crie pour moi comme tu cries pour Walburga ! Hurle comme si tu allais mourir ! Supplie-moi de te libérer !
Sirius continua de se tordre dans tout les sens à terre, les traits déformés par la souffrance, mais refusa de répondre. Il ne laisserait pas à sa cousine la satisfaction de le voir la supplier, ce serait plus douloureux à ses yeux que n'importe quel sort. Cependant il ne pouvait retenir ses cris et gémissements et il dut l'entendre rire alors qu'elle prolongeait le sort.
— Tu vois Sirius, tu refuses de supplier. C'est ça ton problème, tu es incapable d'obéir aux moindres ordres. Tu dois mettre les nerfs de cet imbécile de Dumbledore à rude épreuve.
— Tu... Tu es pathétique, haleta Sirius.
— Moi ? Moi je suis pathétique ? rugit Bellatrix. Endoloris ! Regarde-toi gémir et pleurer comme un enfant ! C'est moi qui suis pathétique ? Je suis la fierté familiale et toi la honte Sirius. Tu as tout de pathétique !
Sirius toussa et cracha le sang qui avait envahi sa bouche lorsqu'il s'était mordu la langue.
— Tu n'as rien d'un Black. Rien. Depuis le début tu n'as de cesse de nous souiller et de nous humilier ! Ton amitié avec des traîtres et des sang-de-bourbes !
Un éclair violet vint frapper l'abdomen de Sirius qui se tendit en gémissant.
— Ta répartition à Gryffondor !
Un sort percuta l'épaule de l'adolescent et il se se cambra en grognant.
— Choisir Étude des Moldus !
Un éclat bleu jaillit de la baguette de Bellatrix pour atterrir sur la poitrine de son cousin. Dès que le sortilège l'effleura, il hurla.
— T'associer avec Dumbledore, cracha Bellatrix avec haine. Rejoindre sa résistance ridicule a notre insu ! Te battre contre ta propre famille ! Défendre des êtres inférieurs ! Défier le Seigneur des Ténèbres !
Sirius avait du mal à l'entendre désormais, ses oreilles sonnant douloureusement à cause de ses propres cris. Bellatrix dût le comprendre car elle baissa légèrement sa baguette, laissant à son cousin le loisir de récupérer pour qu'il puisse entendre tout ce qu'elle lui dirait.
— Apporter une Light à un mariage Black. C'est le dernier affront que tu as fait à notre famille Sirius. Honnêtement je suis surprise qu'elle soit ici, on doit admirer son courage à cette traînée. Elle n'a même pas pleuré en me voyant ! Je me demandais Sirius pourquoi tu l'avais amené ? Tu aurais pu venir seul mais non, tu l'as pris elle. Pourquoi ? Es-tu tellement lâche et égoïste que tu as besoin d'elle pour nous affronter après le bal ? Tu l'as amené jusqu'ici, dans un Manoir plein de personnes qui seraient ravis de vous tuer tout les deux. Et tu l'as fait parce que tu avais peur, n'est-ce pas ? Quel héroïsme, quel grandeur d'âme Sirius ! Cutis aperta ! Corporis dolor !
— Bellatrix, supplia Narcissa en sanglotant. Arrête...
Elle se tenait près de Regulus qui venait de s'évanouir à cause du manque d'air. La blonde le secouait pour le réveiller, essayant d'arracher les cordes enserrant son cou en pleurant. Mais Bellatrix ne l'entendait pas, trop concentrée sur son cousin désormais prostré à ses pieds. Elle détaillait avec jubilation son visage tordu de douleur et de désespoir.
— Je vois comment tu la regardes Sirius. Même Malfoy est plus discret lorsqu'il observe Cissy lors des soirées. Et c'est ça que je trouve vraiment pathétique... Tu t'attends à ce qu'elle t'aime ? Pitoyable, soupira Bellatrix. Si même ta propre famille te hait Sirius, tu crois qu'une Light va t'accepter ? Mais tu n'as rien compris. Tu es une erreur, Sirius. Un dégénéré. Tu es une honte, une disgrâce ! Et tu ruines tout ce que tu touches, qui voudrait jamais de toi ?
Bellatrix éclata de rire en voyant les yeux de son cousin briller, ravie d'avoir réussi à le faire pleurer. Cependant Sirius ne laissa pas couler ses larmes, refusant de lui donner cette satisfaction. Refusant de lui avouer que tout ce qu'elle lui disait, il le savait déjà. Il se le répétait.
« Moi aussi je t'aime Sirius. »
Il ne laissa pas couler ses larmes.
Bellatrix sentit son sourire vaciller en le remarquant et leva sa baguette à nouveau, déterminée à le voir sangloter et supplier.
— Expelliarmus !
La baguette de Bellatrix s'envola de ses mains et atterrit pour sa plus grande surprise dans celle de Regulus. Le Serpentard vacillait sur ses jambes, pantelant et désorienté. Il rattrapa néanmoins la baguette en vol, mû par ses réflexes inhumains d'Attrapeur. Alors qu'il se penchait pour ne pas la laisser tomber, il laissa entrevoir son cou défiguré par de profondes marques de strangulations. Sa peau était même violette par endroits.
— Ça suffit Bellatrix, haleta-t-il.
Bellatrix le dévisagea avec un certain choc avant que son visage ne se revête d'un masque de dédain. Elle se dirigea vers lui à grands pas, le faisant reculer avec crainte. Mais la sorcière se contenta de lui faucher sa baguette des mains.
— Peu importe, siffla Bellatrix. Je pense qu'il a compris, hein Siri ? Tu n'es qu'une déception, hein ? Et n'oublie pas : Andy est ma sœur, jamais je ne l'affronterai. Toi tu es seulement mon cousin, et je n'hésiterai donc pas à te tuer. Tu viens Cissy ?
Narcissa se releva en tremblant, le teint pâle et malade. Elle fixa sa sœur comme si toute cette situation lui semblait irréelle. Elle lâcha les liens de Regulus qu'elle avait coupé et rejoignit sa sœur à pas lents. Elle avait l'air d'un fantôme avec son visage blanc et sa longue robe blanche flottant dans la nuit noire. Bellatrix lui prit le coude et l'entraîna vers la forêt, un sourire fou et satisfait aux lèvres. Pendant un instant Regulus se demanda si Narcissa allait vomir. Mais l'estomac de sa cousine tint le coup et les deux sœurs disparurent dans l'obscurité.
Regulus se dirigea vers son frère toujours immobile à terre. Ses premiers pas furent périlleux, ses genoux ne voulaient pas s'arrêter de trembler. Il se pencha en avant et retint un gémissement de douleur quand il tira son frère vers lui. Sirius se laissa faire alors que Regulus l'hissait debout et passait son bras sur ses épaules. Le visage de Sirius était dénué de toute émotion si ce n'était pour les larmes qu'il avait laissé échapper au départ de sa cousine. Ses yeux trahissaient toutes ses émotions.
Le trajet du retour se fit dans un silence pesant. Plusieurs fois Regulus trébucha et ils s'effondrèrent dans la terre à l'orée du bois. Regulus eut du mal à se relever, non seulement il avait toujours du mal à respirer correctement mais il était aussi exténué et terrorisé. Voir sa cousine torturer son frère l'avait tellement choqué qu'il lui avait fallu un moment avant qu'il n'essaie d'intervenir. Et se faire étrangler n'était pas une expérience agréable. C'était même particulièrement effrayant et douloureux pour Regulus qui avait extrêmement peur de se noyer.
Néanmoins il se releva lorsqu'il entendit son frère gémir, se disant que tout devait être dix fois pire pour lui. Regulus le hissa une nouvelle fois sur ses épaules et repartit en vacillant vers le Manoir Malfoy.
***
Hey fuckers !
Comment allez-vous en cette fin de week-end ?
Chapitre un peu lourd, on rencontre pas mal de Black (Alphard, Narcissa, Andromeda...). Bref ce n'est pas un chapitre très réjouissant pour Sirius et Regulus. Je vous jure à un moment l'ambiance sera moins triste et tendue !
Sinon comment avez-vous trouvé ce chapitre ?Je compte approfondir la relation Andy, Bella et Cissy dans les OS que je suis en train d'écrire mais ce n'est pas pour tout de suite...
On se retrouve dans deux semaines avec le retour à Poudlard !
PS => Aussi pour les gens qui me diront « mais Regulus et Camille ne sont pas majeurs, ils ne peuvent pas faire de magie et blah-blah-blah... ». Le Ministère est capable de détecter la magie d'une personne mineure mais incapable d'identifier la source. Je doute donc que le Ministère prenne la peine de vérifier qui parmi une vingtaine de mineurs qui a illégalement usé de magie. Surtout que c'est la mariage Malfoy-Black, soit le mariage de la décennie qui a lieu sur ces terres.
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