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Chapitre 25 : My Life is a Lie

1976

Chapter 25 : My Life is a Lie

— Articule bien le « ph ». Sinon tu pourrais lui exploser un os.

— Quoi ? Okay stop ! Camille fais-le toi-même je n'ai absolument pas confiance en lui.

— J'aimerais bien mais...

— Camille est déjà bien assez crevée. Mais je vais le faire moi-même, ne t'inquiète pas je gère.

— Tu gères rien du tout Black. Tu es nul en Sortilège, alors non merci.

— On ne peut pas laisser ton bras comme ça, ça se voit que tu souffres.

— Non. Ça va, gémit Aleksander.

— Arrête de faire ton bébé.

— Écoute Sirius. Je te suis très reconnaissant et c'est très gentil de ta part de t'inquiéter pour la santé de Camille mais je refuse que tu expérimentes un sort sur moi. Toi ton domaine c'est la Métamorphose et je ne veux pas me retrouver avec un bras de chimpanzé.

— Je pensais plus gorille...

— Oh mais taisez-vous ! Tout va bien se passer !

— Non, fais-le toi Camille. Tu es forte en Sortilège !

— C'est toi le prodige, t'as qu'à te la placer toi-même ton attelle si t'es pas content.

— Je... Bon. Viens Sirius qu'on en finisse, se résigna le Serpentard.

— Pas trop tôt, se réjouit Sirius en brandissant sa baguette. Mais ne recule pas !

— C'est sûrement un réflexe, lança Camille. En général se retrouver au bout de ta baguette ça n'augure rien de bon.

— Ça dépend quelle baguette.

— Par Merlin... Tais-toi et jette le sort espèce de débile, soupira Camille.

— Oh c'était drôle.

— C'était gratuit. Et non, absolument pas drôle.

— Les gars, mon bras, rappela Aleks.

— Pharmakon !

Des bandages apparurent autour de l'épaule d'Aleks et commencèrent à s'enrouler autour de son bras et de son cou, formant une attelle de fortune qui plaquait son bras contre son torse.

— Tu vois ! C'était pas si compliqué.

— T'aurais pu y aller plus doucement...

— Oh pauvre chou ! Tu veux un bisou magique aussi ?

— Donc maintenant, on peut y aller à ce bar ? J'en ai marre de porter Camille.

— Je m'appuie à peine sur toi et c'est parce que tu m'as forcé, argua-t-elle, piquée au vif.

— Tu tenais à peine sur tes jambes.

— Je pense quand même que le bras autour de la taille n'est pas nécessaire.

— S'il te dérange je peux l'enlever même si je le trouve particulièrement utile.

— Évidemment que tu le trouves utile, ricana Aleksander.

— Bon on y va à ce bar ? répéta Sirius.

— Un jour j'aimerais bien comprendre les remarques bizarres entre vous, dit Camille en fronçant les sourcils. C'est un truc de mec c'est ça ?

— Un truc de mec plein d'hormones, assura Aleks avec un rictus.

— Beurk.

— T'es un imbécile, grogna Sirius.

— On dirait presque qu'il va mordre ton chien de garde Camille, ironisa Aleks en enfonçant sa main dans sa poche.

Ce fut au tour de Sirius de froncer les sourcils alors que Camille marmonnait des paroles indistinctes et se dégageait de son ami. Elle se dirigea hors de la ruelle où ils s'étaient réfugiés après être descendus du toit par l'escalier de secours, boitant légèrement de la jambe gauche.

— Mec qu'est-ce que tu racontes ? chuchota Sirius.

Aleks le dévisagea avant que ses yeux ne s'ouvrent en grand lorsqu'il se rendit compte de ce qu'il avait sorti.

— Qu'est-ce que c'est cette histoire de chien ?

— Tu... Tu me fais penser à un chien, déclara lentement Aleks.

— Mais pourquoi ? demanda nerveusement Sirius.

— Parce que... Tu es une étoile, l'étoile du chien, expliqua le Serpentard en pointant le ciel. Et que... Que tu es comme un chien protecteur envers tes amis. Un loyal et majestueux chien noir.

— Ah. Vraiment ? sourit Sirius.

— Non. C'est parce que t'es la chienne de Camille mec, rétorqua Aleksander en lui donnant une tape sur l'épaule.

Le Serpentard s'éloigna en souriant narquoisement, fier d'avoir aussi bien réussi à se rattraper.

— Je suis... Je ne suis pas leur chienne, s'indigna Sirius avec un temps de retard.

— Ce lapsus était révélateur Black !

— Vous êtes des porcs, rien d'autre, lança Camille. Les chiens ça a trop de grâce pour des imbéciles comme vous.

— Vous vous êtes chiants ! Et vous avez de belles structures faciales faciales. Merde, ragea Sirius.

Si Aleksander se contenta de le fixer avec consternation alors que Camille se mettait à rire — ses nerfs lâchant enfin après une soirée chargée d'émotions — et que des larmes apparaissaient dans ses yeux. Sirius ne savait pas si les larmes venaient de la douleur ou de sa piètre tentative d'insulte... Mais il n'y pouvait rien, il n'aimait pas insulter les gens sur leur physique alors que lui-même détestait qu'on lui rappelle sa beauté et ses traits typiquement Black. En plus il trouvait ça injuste de juger quelqu'un sur leur physique surtout s'ils venaient de se battre contre une bande de Mangemort.

Les joues de Camille étaient lacérées de deux profondes entailles, dont du sang coulait toujours. Son oeil s'était assombrie, même si sa paupière n'avait pas trop gonflée. Sa tempe droite présentait une légère bosse à l'aspect bleuté et sa mâchoire était couverte d'hématomes variant du violet au vert. Avec ses cheveux à présent lâchés qui flottaient autour de son visage à cause du vent hivernal de Novembre, elle avait l'air de s'être perdue dans une jungle peuplée de centaures.

Ça lui donnait un côté un peu aventureuse qui fit sourire Sirius. Merlin, cette fille était folle. Et par extension, elle le rendait fou également. Il commençait à croire que se jeter d'une fenêtre était une solution sensée juste parce qu'elle l'avait fait...

— On ne va pas t'attendre toute la soirée, Sirius ! J'ai déjà envoyé un Patronus à Gideon pour lui dire où on est. Il arrive d'ici une heure à peu près, alors on se dépêche, ordonna Aleksander avec un ennui visible.

— J'arrive, calme-toi... C'est quoi ton Patronus d'ailleurs ?

— Moi ? Un loup, répondit Aleksander en s'avançant dans l'avenue éclairée. J'ai toujours cru que ce serait un dragon...

Les sourcils de Sirius atteignirent le haut de son front alors qu'un sourire ravi venait étirer ses lèvres.

— Oh vraiment ? Un loup ?

— Oui. Pourquoi ?

— Pour rien, sourit Sirius.

— Vous devez arrêter de faire ça ! Je déteste être mise de côté, menaça Camille en tendant son doigt.

***

— Vous êtes bien habillés vous ! Bal au lycée ? lança la serveuse en nettoyant leur table. Et après vous vous êtes fait renverser par un bus ?

La serveuse devait avoir à peine dix-huit ans. Ses cheveux bruns étaient relevés en un chignon, dévoilant ses pommettes saillantes et ses yeux sombres. Sirius et Camille échangèrent un regard entendu, ce qui était particulièrement difficile parce qu'ils avaient tout les deux un œil enflé. Quant à Aleksander, il était à moitié évanoui. Ses yeux s'ouvraient par intermittence et sa main droite soutenait difficilement sa tête.

— Oui. Nous allons à un lycée normal de londoniens normaux, assura Sirius. Et nous nous sommes fait renverser par un bus non-magique.

La serveuse fronça les sourcils et Camille donna un coup de pied dans la cheville du Gryffondor avec plus de force que nécessaire. Sirius lâcha un glapissement et lui adressa un regard indigné alors que la Serpentard souriait à la serveuse.

— Ne l'écoutez pas, il fait son intéressant. On est à un pensionnat privé assez bizarre. Ils organisent un bal ce soir mais on s'est tiré... Trop de vétérans. Ils sont un peu extrêmes là-bas, expliqua-t-elle.

— Oh un pensionnant privé... Enfants à problèmes ? devina-t-elle en haussant un sourcil. Ça expliquerait vos... Blessures.

— Et riches, ajouta Sirius. Ce qui explique nos fringues.

— Et des génies, marmonna Aleksander. Ce qui n'explique rien mais c'est toujours ça.

Le Serpentard semblait au bord de l'évanouissement, s'appuyant contre la table pour rester droit.

— Nous aussi on est un peu bizarre, soupira Camille.

— Je vois ça. J'aime bien les gens bizarres, assura la serveuse en lui faisant un clin d'œil.

Camille cligna des yeux alors qu'Aleksander pouffait de son côté et que Sirius dévisageait la serveuse d'un air sombre. Aleksander se pencha en arrière lorsque la serveuse s'éloigna pour aller chercher un crayon et esquissa un sourire diabolique.

— Ça va, tu tiens le coup Black ?

— La ferme Aleksander.

— Quelle tragédie pour toi... Une serveuse qui flirte avec Camille.

— Elle flirtait ? s'étonna Camille.

— Totalement, elle n'arrêtait pas de te sourire et t'as fais un clin d'œil... En plus tu as vu son t-shirt ? Elle est fan de Bowie, il n'y a pas de doute. Demande-lui son numéro.

— Son numéro ? répéta Camille.

— Non, protesta en même temps Sirius.

Camille lui lança un regard perplexe.

— Je veux dire... Oh non, elle me drague pas moi...

— De toute façon moi j'ai déjà un copain.

— Oh c'est vrai, soupira Aleks. Dommage pour la serveuse. Camille a un copain.

— Oui. Comme toi. Ou alors vous vous êtes séparés et vous l'avez dit à personne encore une fois ? répliqua Sirius.

Aleksander lui adressa un regard incendiaire qui aurait pu être comparer au souffle d'un dragon. Sirius lui répondit par un sourire mielleux.

— Espérons que tu n'aies pas gardé d'autres copains secrets dans le placard, se moqua Camille.

Sirius s'étouffa de rire et tendit sa main dans laquelle Camille frappa fièrement sous le regard sombre de leur ami.

— Ah une blague sur le placard, on me l'avait jamais faite celle-là.

— En même temps, très peu de personnes font des blagues sur les gays, fit remarquer Sirius.

— Ça se voit que tu n'es jamais aller à Ilvermony, maugréa Aleks.

— Non mais les sorciers à Ilvermony sont spéciaux. Rien qu'à voir ceux qui vous ont accompagné... J'adore les Terner mais ils sont super bizarres.

— Globalement les États-Unis c'est assez spécial, soupira Camille. Trop spécial parfois. Et ouais je dirais que les personnes gays sont plus nombreuses là-bas.

— On est plus nombreux, corrigea Aleks en lançant un regard appuyé à sa meilleure amie.

— On est plus nombreux, marmonna Camille en tripotant ses mains. Mais beaucoup moins... Visibles ?

— Ils sont plus ouverts en Angleterre ? s'étonna Sirius en fronçant les sourcils.

— Y'a eu beaucoup d'histoires de violences envers des homosexuels aux US, Sirius. Donc ouais on reste assez discrets.

— Sérieux ? Pourtant les États-Unis sont beaucoup plus modernes qu'ici. C'est pas logique.

— Peut-être que pour les moldus c'est l'inverse. En tout cas chez les sorciers ce n'est pas très recommandé... Les sorciers ont encore plus peur de la différence là-bas, toute l'histoire des Procès de Salem et de la Loi Rappaport les ont traumatisé. Ils ont plus de mal à accepter les gens différents, lui apprit-elle d'une voix amère.

Le visage de Camille s'était assombri alors que Sirius se demandait ce qu'était la Loi Rappaport.

— Les homosexuels, continua Camille d'un ton acerbe, ne ne sont pas très bien perçus. Ils sont même détestés. On en retrouve souvent à l'infirmerie... La seule chose qui penche en leur... La seule chose qui penche en notre faveur aux yeux des sorciers c'est que les moldus les ont aussi persécuté. Nous ont aussi persécuté.

— Unis dans la misère, commenta Aleksander. On est pas les seuls à se faire persécuter. Les nés-moldus en bavent une fois sortie d'Ilvermony, trouver un travail est toujours plus compliqué pour eux en Amérique. Les sorciers anglais sont en retard sur plein de chose mais c'est aussi ceux qui souffrent le plus des inégalités. Voldemort remet tout en perspective, soupira Aleksander en enfouissant sa tête dans ses bras. Le nombre de nés-moldus au Ministère a déjà vachement augmenté depuis Grindelwald mais là avec Voldemort... Ma mère est passée sous-directrice de la Coopération Internationale Magique, je vous l'avais dit ?

— Incroyable, railla Camille.

— Oui, incroyable. Et c'est ce crétin de Fudge qui l'a nommé, qui l'aurait cru ? Et ça c'est grâce à Voldemort bordel... « Ces temps sombres ouvre la voie vers la modernité. » C'est ce crétin de Minchum qui a sorti ça le jour de sa nomination. Dire qu'on a besoin de Voldemort pour avancer... Je trouve ça désespérant. Mais bon si tout s'améliore déjà depuis Grindelwald avec Voldemort on va peut-être faire un vol plané. Espérons que le sauveur de l'Angleterre soit queer ça nous ferait de la pub. On a déjà Dumbledore mais un deuxième ne ferait pas de mal.

— Dumbledore est gay ? répéta Sirius dubitativement.

— T'avais jamais remarqué ? Il ne le cache pas. Oh d'ailleurs vous saviez que selon Dumbledore, Grindelwald était un Gryffondor ?

— Toute ma vie est un mensonge, murmura Sirius.

— Mais c'est génial, s'exclama Camille en se tournant vers Black. Alors Sirius tu te sens toujours l'âme d'un preux chevalier ?

— Vous avez Voldermort, on a Grindelwald.

— On peut inverser ? Au moins Grindelwald est gay aussi.

— Quoi ? s'étrangla Sirius.

— Ça non plus Dumbledore ne te l'a jamais dit ? Oh je crois que c'était la conversation la plus gênante de ma vie, grogna Aleksander. En fait non. Après réflexion la conversation qui a suivi avec Fabian et Edgar était encore plus gênante.

— Oh Morgane c'était atroce, approuva Camille en faisant mine de vomir. Dumbledore qui nous déclare être gay et qui nous conseille de se supporter les uns les autres.

Aleksander frissonna alors que Sirius s'étranglait de rire.

— Attendez, comment Dumbledore savait que Grindelwald était gay ?

Pour toute réponse, les deux Serpentards lui adressèrent un regard rempli de terreur et de dégoût et Sirius eut un frisson d'horreur.

— Donc pour résumer... Le plus grand mage noir de tout les temps est gay et vous le tenez de notre directeur qui vous a fait son coming-out en évoquant son ex-copain le meurtrier de masse, tout ça pour vous rassurer ? résuma Sirius.

— Et pour nous soutenir.

— Votre directeur est gay ? Le directeur d'un lycée privé londonien est homosexuel ? lança une voix devant eux.

Les adolescents relevèrent la tête pour aviser la serveuse qui était revenue avec un petit bloc-note et un crayon à papier et qui les dévisageait maintenant avec stupeur et curiosité.

— Oui. Au risque de me répéter, c'est un pensionnat assez spécial, avança prudemment Camille.

— Ça m'a l'air d'être un pensionnat passionnant, sourit la serveuse.

— Y'a pas mieux, marmonna Aleksander en retombant sur la table.

— Dites qu'est-ce qui vous est arrivé ? s'inquiéta la serveuse. Maintenant que je vous vois avec mes lunettes, je me dis que ce n'est pas possible que vous vous soyez simplement fait renverser par un bus...

— Laisse Renner, je m'occupe de cette table, lança subitement une voix au timbre grave.

Un homme à la stature impressionnante apparut devant les adolescents et posa une main sur leur table, la revendiquant comme étant la sienne.

— Sean ça fait longtemps que tu n'étais pas venu ! Je peux m'occuper d'eux ne t'inquiète pas.

— Je ne m'inquiète pas. Juste laisse-les moi. Ce sont des clients spéciaux.

— Oh. Oh ! J'aurais du m'en douter ! Un pensionnat privé où on porte des habits bizarres... Où peut-on bien trouver cela ? Franchement vous auriez pu inventer mieux. Évidemment que vous parliez de Poudlard, soupira Renner.

— Tu es une sorcière ? s'exclama Sirius.

Pour toute réponse il se prit un coup de torchon dans la figure.

— Moins fort imbécile ! On est en couverture ici, c'est un bar moldu. Et je suis une cracmol en fait. Évidemment un arrogant Black ne peut pas être un moldu. Mais du coup toi tu es...

— Camille Light enchanté, se présenta Camille.

— Oh Merlin... Ne dis pas à Edgar que j'ai flirté avec toi !

— Eloïse ! Elle a quinze ans, s'indigna Sean. Et tu as un copain !

— Oh, ça va ! J'ai dix-sept ans moi. S'il te plaît ne le dit pas à Jeremy...

— Je vais me gêner ! Si Josie apprends que tu flirtes dans le dos de Dubois...

— Dubois... Vous parlez d'Isaac ?

— Non bien sûr que non. Je sors avec son frère aîné Jeremy, corrigea Eloïse.

— Le frère d'Isaac travaille pour l'Ordre ?

— Non. Moi je travaille pour l'Ordre.

— Renner et moi sommes en charge de la surveillance de la deuxième base de l'Ordre, expliqua patiemment Sean. Gideon m'a prévenu par Patronus que vous aviez atterri ici Merlin seul sait comment.

— Un bar moldu, vous êtes sûrs que c'est une bonne planque ? questionna Sirius.

— Qui suspecterait un bar moldu ? déclara triomphalement Eloïse.

— C'est Renner qui a eu l'idée, elle en ait très fière.

— Et toi ça t'arrange pour payer tes études d'Auror alors ne fais pas ta mauvaise tête.

— La formation d'Auror est gratuite.

— Mais pas ton quatre pièces sur le Chemin de Traverse, Corner.

Sean leva les yeux au ciel et fouilla ses poches pour en ressortir l'instant d'après un bloc-notes et un crayon à papier qu'il posa sur la table, en face des trois adolescents.

— Prewett arrive dans trente minutes. Essayez de ne pas vous faire repérer et commencez à écrire votre rapport.

— Écrire notre rapport ? s'indigna Sirius.

— Je sais que Maugrey vous a sûrement aboyé dessus en vous répétant à quel point c'était une perte de temps les rapports en temps de guerre mais Edgar et Dumbledore y tiennent.

— On va se faire renier par Alastor, marmonna Sirius.

— C'est pas grave, on fait plaisir à Edgar grâce au récit de nos exploits, dit Camille dont le teint avait blêmi. On est obligé de... Tout raconter ?

— Pourquoi tu as des choses à nous cacher Light ? plaisanta Eloïse. Bellatrix Lestrange te fais tellement horreur que tu ne peux pas écrire son nom ?

Elle ria de sa plaisanterie en secouant la tête, les mains posées sur ses hanches. Mais le visage de Camille se renfrogna et son regard s'assombrit alors qu'elle fixait le crayon que la serveuse lui avait tendu.

— Je peux avoir un Coca s'il vous plaît ? demanda-t-elle d'une voix enrouée.

Eloïse échangea un regard perplexe avec Sean et les traits de Sirius se crispèrent.

— Je peux écrire la scène si tu veux. J'ai à peu près vu ce qu'il s'est passé vu que je n'étais pas loin, proposa-t-il doucement. Je suis désolé, je me battais contre Carrow et y'avait James je ne pouvais...

— Évidemment que tu ne pouvais pas Sirius. De toute façon si elle morte c'est uniquement de sa faute et de celle de Lestrange. Elle aurait du aller se planquer et abandonner ce stupide médaillon...

Eloïse pinça ses lèvres avec gêne et marmonna d'une voix légèrement aiguë qu'elle allait chercher le Coca. Aleksander se contenta de retourner sa tête de façon à ce qu'il puisse observer sa meilleure amie. Cette dernière s'empara d'un crayon et de la feuille et se mit à essayer d'écrire.

— Je dois faire un truc plutôt article de journal ou vous préférez un petit roman bourré de figures de styles qui se termine par "et il ne mourut absolument pas juste en face de sa petite sœur de seize ans" ?

— On ne plaisante pas avec les rapports même si on fait une crise de nerf, décréta stoïquement Sean en s'éloignant vers la bar.

— Corner est un bon petit soldat du Ministère, écrit Camille en prononçant chaque mot à voix haute. Et Bellatrix Lestrange est une grosse salope. Voilà je crois que c'est ce qui ressors de cette soirée au final. Oh non, j'ai failli oublier... On a aussi échoué à sauver un Gendarme innocent, ma cousine est morte pour un vol qu'elle n'avait pas commis, Voldemort a sûrement récupéré son maudit médaillon sûrement très important et qui nous serait sûrement utile contre lui ! On a désobéi aux ordres de Gideon et d'Edgar, causant par la même occasion la mort de foutu Beylier et nous allons donc nous faire sévèrement engueuler ! En somme, notre mission est un échec total, je n'ai définitivement plus aucune envie de vivre, ma famille me hait et Eloïse vient de m'embrouiller ! Voilà voici mon rapport, satisfait Sean Corner ?! s'écria Camille d'une voix hystérique en agitant la feuille.

Aleksander et Sirius la fixèrent, momentanément stupéfaits, alors que Camille enfouissait son visage dans ses mains et éclatait en sanglots. Aleksander détourna le regard avec culpabilité. Il détestait quand on pleurait.

Sirius continua de dévisager la blonde, embarrassé et perdu. Il n'avait pas l'habitude de réconforter ses amis, en général c'était plutôt lui qui se faisait réconforter. Voir Camille pleurer était si inattendu, pendant un instant il ne réussit pas à refermer sa bouche pendante. Il était si habituée à la voir lui sourire ou lui lancer des regards noirs qu'il se retrouvait bouche-bée face à ses larmes. 

Camille finit par relever la tête. Ses yeux étaient toujours humides mais elle se forçait du mieux quel pouvait à ne pas céder à la tentation de pleurer. Sirius voyait bien les jointures de ses mains blanchirent alors qu'elle enfonçait ses ongles profondément dans ses paumes.

— Camille...

— Je vais la tuer Sirius. Ta cousine. Je te jure je ferais en sorte qu'elle finisse soit le reste de ses jours à Azkaban soit l'éternité à pourrir en Enfer, l'interrompit-elle.

— Je comprends.

— C'est la deuxième Sirius. La deuxième qu'elle me prend. Tu sais ce que j'ai entendu à Beauxbâtons ? Bellatrix l'a torturée pendant des heures avant qu'elle crève.

— Capucine ?

— Emma ! Emma Cieslak, s'exclama furieusement Camille. Ma cousine, celle que ta tarée de cousine a passé des heures à tuer.

— Qu'est-ce que tu cherches à me dire Light ? répliqua immédiatement Sirius. Je hais ma cousine autant et même plus que toi ! Je la hais et si je pouvais, je la tuerais moi-même !

Camille ferma les yeux et enfouit son visage dans ses mains à nouveau, ses ongles s'enfonçant dans son cuir chevelu. Sa mâchoire serrée, elle lui servit un regard coupable qui paraissait presque vrai.

— Désolé. Bien sûr que c'est pas de ta faute. Je suis... Je suis juste fatiguée. Vraiment, vraiment fatiguée. Exténuée.

— Ça se voit.

— Ne fais pas ton connard, Black.

— Qu'est-ce que tu viens de faire ? rétorqua Sirius.

— Elle vient de perdre sa cousine, lâche-la Sirius, lança Aleks.

— Non. Sirius a raison. C'est stupide, on a jamais été super proches en plus... J'ai toujours préféré Emma. Je ne devrais pas réagir comme ça, je devrais... Calme. Me calmer, marmonna piteusement Camille. Y'a pire à venir sûrement.

Sirius ne pouvait pas se représenter pire sans que la vision terrifiante de ses trois meilleurs amis immobiles ne lui vienne à l'esprit.

Aleksander déglutit et Sirius se demanda ce qu'il avait pu s'imaginer. Remus ? Après tout si son patronus était un loup, ce n'était pas un hasard. Camille laissa échapper un autre souffle tremblant et récupéra son stylo pour barer tout ce qu'elle avait écrit précipitamment. Sirius s'empara de son poignet et le força à s'éloigner de la feuille. Le Gryffondor resserra sa prise quand son amie lui échappa une première fois, puis une deuxième fois.

— Merlin Light ! s'exaspéra Sirius.

— Plus vite je l'aurais fait, mieux ce sera, assura-t-elle.

— Bien sûr que non ! Un deuil ça ne se règle pas comme ça. Écrire la mort de ta cousine va juste te faire souffrir.

— Non, ce qui va me faire souffrir, c'est me rappeler le Doloris ! rétorqua-t-elle.

Elle regretta immédiatement ses mots en voyant Sirius blêmir et sa main quitter son poignet pour recouvrir son expression horrifiée. Camille se passa une main sur le visage en soufflant bruyamment. Aleksander s'était relevé à la mention du sort, observant sa meilleure amie à travers ses paupières à moitié fermées.

— Oubliez ça, c'était une blague idiote...

— C'est Bellatrix qui l'a jeté ?

— Qu'est-ce que ça change que ce soit elle ou un autre ? Ce ne sont que des masques.

— Ça change que ça me donne une raison supplémentaire pour la tuer.

— Une raison supplémentaire pour l'enfermer à Azkaban où elle devrait résider à plein temps, corrigea Aleksander. Fabian n'aime pas le meurtre.

— Oh oui, lui et Edgar sont vraiment des troubles fêtes n'est-ce pas ? lança la voix d'Eloïse en déposant trois bières devant eux.

— J'avais demandé un Coca, rappela Camille avec humeur.

— Cadeau de la maison. Je pense que pour une nuit je peux fermer les yeux sur vos âges.

— De toute façon je suis majeur.

— Pas chez les moldus.

Camille attrapa sa bouteille alors que Sirius faisait glisser celle d'Aleksander jusqu'à sa silhouette écroulée sur la table. Eloïse l'examina du coin de l'œil alors que Sirius et Camille avalaient une première gorgée de bière.

— Il va bien ton copain ? s'enquit Eloïse auprès de Sirius en désignant vaguement Aleks.

Sirius ouvrit de grands yeux.

— C'est pas mon copain, protesta-t-il. C'est juste un ami. Je suis pas gay. Enfin pas que j'ai un problème avec les gays, mais...

— Oh ! fit Eloïse d'un air mortifié. Désolé. C'est juste que vous vous envoyiez des regards assez intenses et vu le sujet dont vous parliez... Désolé, j'ai sauté à des conclusions hâtives...

— Je veux dire je n'ai jamais tenté, continua Sirius. Je ne pense pas que... J'ai pas vraiment de...

— Sirius, je crois qu'elle a compris, intervint Camille légèrement amusée.

— En fait c'est le copain de mon meilleur ami, conclut Sirius.

— C'est vrai. Lui il sort avec Potter, assura Camille en souriant exagérément.

— Je ne sors pas avec James ! James est comme mon frère, s'outra Sirius.

— Oh oui. Bien sûr. Remus m'a tout dit, Black. Tu ne peux plus nier.

— Qu'est-ce que t'a dit Lupin ?

— Que Potter était ton premier baiser entre autres.

— Mais... Ça n'a rien à voir, insista Sirius les joues rouges.

— Et quand vous vous êtes embrassé en avril dernier ?

— Rien à voir encore une fois, c'était un défi idiot et c'était l'idée d'Evans !

— Lily vraiment ? s'étonna Camille.

— Parfaitement elle en avait marre que James essaie nous faire jouer à la bouteille juste pour pouvoir l'embrasser.

— Typique. Il n'empêche que la tension sexuelle entre vous est palpable, ricana Camille.

— Et Evelyn ?

— Evelyn ?

— C'est platonique cette histoire ?

— Oui ! Bien sûr !

— Non, soupira Aleksander.

— Il ment, assura Camille.

— J'ai des photos. C'était aussi ton premier baiser, ajouta Aleksander.

— Et toi Brand ? intervint Sirius.

— Moi ? Je ne sais même plus...

— Angela Branden, lança en même temps Camille.

Aleksander se redressa subitement, ses yeux lançant des éclairs.

— C'était un secret !

— Evelyn aussi c'était un secret.

— J'en reviens pas que Lunard nous ait balancé. Ton copain est une balan...

Sirius fut coupé dans sa phrase quand son regard tomba sur le visage et le cou du Serpentard. Ses yeux s'écarquillèrent alors que Camille esquissait un mouvement de recul, surprise.

— Oh Merlin ! Ça va mec ? s'inquiéta Sirius.

— Aleks ton cou... Qu'est-ce que... Qu'est-ce que c'est que ce truc ?

— En fait je me sens pas très bien, admit Aleks d'une petite voix.

Effectivement il n'allait pas bien, pu constater Camille. Les veines du cou d'Aleksander avaient noircies jusqu'à transpercer sa peau tannée. Celles sur ses mains ressortaient aussi. D'un noir profond, elles semblaient se mouvoir et onduler lentement sous sa peau. Aleksander les fixa en clignant des yeux avant de s'attraper la tête et de s'écrouler en avant sur la table. Camille se pencha pour l'aider mais il se releva un instant plus tard, le visage tordu de douleur.

— Désolé ça tournait, je me sens vraiment pas bien... J'arrive pas vraiment à respirer, et j'ai vraiment chaud... Les gars ? appela Aleks, incertain.

Il se tenait la tête d'une main et ses yeux à moitié ouverts scrutaient ses alentours comme un lion en cage, paniqué et le visage tordu de douleur.

— Camille ? Sirius ? Je... Bordel j'arrive plus à voir, paniqua-t-il. Camille ?

— Aleks, calme-toi, lui intima Camille en lui attrapant son bras. Là, c'est Camille tu m'entends ?

— Il fait chaud, murmura-t-il l'air complètement perdu.

Sirius et Camille échangèrent un regard paniqué avant que la Serpentard ne se remette à appeler son meilleur ami. Elle commençait vraiment à paniquer quand une main puissante vint se poser sur l'épaule droite d'Aleksander.

— Ça va, gamin ? Je suis là, appela Prewett.

— Fabian ? croassa Aleksander. Je n'arrive plus à voir...

— Ne t'inquiète pas, je t'emmène voir Dearborn et Doge, le rassura Fabian. Allez viens, lève-toi gamin.

Fabian l'aida à se lever de sa chaise, le laissant s'appuyer sur lui à sa guise. Le sorcier passa le bras du Serpentard autour de ses épaules et le souleva d'un bras autour de la taille.

— Light, Black on y va ! ordonna Fabian en se dirigeant vers la sortie.

— Même pas un bonsoir, marmonna Sirius.

— Il est minuit.

— Ce n'est pas une raison pour être impoli. Allez viens, je vais t'aider.

— J'ai pas besoin d'aide, c'est pas moi qui me suis cassé le fémur. Allez viens je vais te soutenir, Blacky !

— Ça va, j'ai compris je ne te porte plus, râla Sirius. William m'a réparé l'os de toute façon...

— Oh ! fit Camille. Impossible, tu sais ce qu'est un fémur ?

— Tu es insupportable.

***

Fabian les guida jusqu'à une ruelle sombre où les attendait Dedalus Diggle. Les deux sorciers firent transplaner les trois adolescents dans une autre ruelle, plus éclairée et moins crasseuse. Camille fut satisfaite de n'y trouver aucun rat, au moins elle était sûre qu'ils n'étaient plus à Londres. Fabian ouvrit la marche, soutenant toujours Aleksander contre lui.

Le Serpentard avait l'air de plus en plus malade, son teint pâlissait à chaque pas et la magie noire qui coulait dans ses veines semblait gagner du chemin rapidement. Elle atteignait déjà le bout de ses doigts et de ses joues. Brand avait fini par complètement fermer les yeux, gémissant par instant des mots incompréhensibles. Fabian l'ignorait et se contentait de marcher le plus rapidement possible. Mais personne n'était dupe. Il était extrêmement nerveux et l'état d'Aleksander l'inquiétait beaucoup. Il les inquiétait tous.

Camille avait fini par prendre la main de Sirius dans la sienne et le Gryffondor l'observait sans aucune retenue, examinant chaque parcelles de son visage défiguré. Il n'arrivait pas à la lire. Trop d'émotions semblaient s'affronter dans ses yeux et son visage restait désespérément vide. Ça le frustrait énormément.

La blonde finit par lui rendre son regard, fronçant brièvement les sourcils. Elle passa son bras dans le sien et se rapprocha de lui, frissonnant. Sirius remarqua qu'elle s'appuyait sur lui malgré sa véhémence à lui assurer qu'elle pouvait marcher seule quelques minutes plutôt. Le Gryffondor soupira intérieurement et décida de ne pas évoquer le sujet.

Lui aussi n'aurait jamais avoué être fatigué.

— Je sais où on est, marmonna Camille.

Fabian venait de poser sa main sur le portail en fer. Il s'illumina une seconde avant de s'ouvrir dans un grincement sonore. Prewett et Aleksander s'engouffrèrent dans l'ouverture, suivis immédiatement par Diggle puis les deux élèves. Sirius s'arrêta quand le portail se referma brutalement, retenant Camille par la même occasion.

— Bienvenue au Manoir Bones, déclara la Serpentard d'une voix monotone.

— Il ressemble au manoir de ma grande-tante Lucretia, releva Sirius.

Sa voix s'était faite plus craintive mais Camille ne l'avait pas remarqué, exténuée par toute cette nuit.

— Les sang-purs n'ont aucune originalité. Allez viens j'ai envie de dormir, bâilla-t-elle.

Camille essaya de s'avancer mais Sirius n'esquissa pas le moindre geste pour la suivre. Ses pieds restèrent ancrés dans la terre, son regard fixé sur la silhouette lointaine du manoir Bones.

La Serpentard comprit que Sirius avait un problème et se tourna vers lui. Son regard gris restait visé sur le manoir et il n'esquissait plus aucun geste, complètement paralysé. Sa poitrine se soulevait de plus en plus rapidement et son souffle tremblant créait des nuages de buées dans l'air.

— Sirius c'est juste une maison...

— Ça ressemble vraiment au Manoir de Lucretia, répéta Sirius. C'était le manoir d'Arcturus et de Melania avant.

Il se tut, son souffle momentanément coupé. Camille finit par comprendre le problème en voyant son ami qui essayait de reculer et de s'éloigner, tout en étant complètement hypnotisé par l'édifice. Il n'osait même pas hausser la voix.

— Sirius c'est le Manoir Bones. C'est la maison d'Edgar et de Cassie avec leurs enfants Susan et John, tu te souviens ? On les avait vu à Pâques.

— C'est la même, souffla Sirius.

— Sirius écoute-moi, ordonna Camille en se plantant devant lui et en pointant l'immense bâtisse. Ça ! Ça c'est juste une stupide maison ! Un autre Manoir ! Je te promet sur tout ce que tu veux qu'il n'y a aucun Black à l'intérieur. C'est une des bases de l'Ordre par Merlin ! Personne ne va te faire de mal à l'intérieur.

— L'Ordre... Oh Camille qu'est-ce que j'ai fais ? paniqua Sirius. Elle va me tuer.

— Bellatrix est loin, Lucretia est loin... Ta mère est loin Sirius, promit Camille. Et ta grand-mère est morte. Tout va bien, on est là.

— Je me suis battu contre eux ce soir, ils ne me laisseront pas m'échapper... Bordel qu'est-ce que j'ai fait ? gémit Sirius en plaquant son poing contre sa bouche. Ils veulent que je le rejoigne mais Bellatrix va leur dire. Elle va leur dire. Ils vont me tuer pour ce que j'ai fais ce soir... Ils vont nous tuer... Qu'est-ce que j'ai fais ?

Il tirait à présent sur sa main, essayant de l'éloigner du Manoir à sa suite. La Serpentard planta ses pieds dans le sol de toute ses forces et refusa de bouger.

— Tu sais quand est-ce que tu les revois ? Sirius est-ce que tu sais quand tu les revois ? s'exclama-t-elle durement. Tu les revois le dix-sept décembre pour le mariage de Narcissa. Et je serai là Sirius. Je serai là et je ne les laisserai pas te toucher, promit férocement Camille. Je ne les laisserai pas te faire du mal, Sirius.

— Tu ne comprends pas. Tu ne peux rien faire contre eux. On ne peut rien faire contre eux, murmura Sirius en se recroquevillant sur lui-même. Tu sais combien de fois j'ai essayé de me défendre ? On ne gagne pas contre Bellatrix et Walburga. Et après ce soir... Bordel ils pourraient s'attaquer à toi aussi. Je ne veux pas qu'ils te blessent...

Sirius la scruta pendant un instant, ses yeux gris retraçant chacune de ses blessures avant qu'un masque de froide détermination ne vienne se placer sur ses traits.

— Tu ne viens plus au mariage. Tu ne les approches pas, ils sont capables de te tuer.

— Oh bien sûr ! Tu crois vraiment que je vais te laisser y aller seul ? Dans tes rêves Black. Je vais t'accompagner même si je dois me métamorphoser en écharpe pour ça ! Je ne te lâcherai pas d'une semelle, je refuse qu'il t'arrive quoique ce soit.

— Tu ne comprends pas ! s'emporta Sirius. Tu as juste quinze ans comment tu veux te battre contre eux ? Et ce n'est pas ton rôle de me protéger. Pourquoi tu voudrais seulement venir ? C'est dangereux ! Regarde ce que t'as fais Bellatrix ce soir ! Les Black ce n'est pas une famille, c'est juste une bande de dégénérés !

— Pourquoi Black ? Mais parce que tu comptes pour nous ! Par Merlin, Potter me tuerait si je te ramenais avec la moindre égratignure ! Remus ne me le pardonnerait jamais, pareil pour Pettigrow. Et moi... Je me détesterais de te voir rentrer blessé encore une fois. Tu ne mérites pas d'être malheureux Sirius. Tu es une bonne personne, tu mérites de sourire et de te sentir aimer ! Plutôt crever que te laisser penser que tu es seul face à ta famille. On est tous là, moi je serai là !

— Une bonne personne ? Mais justement comment tu peux savoir que je suis une bonne personne ? Comment on sait si une personne ne mérite pas d'être malheureuse ? Regarde-moi Camille ! Dix-sept ans, la déception familiale et c'est ma cousine qui t'as attaqué ce soir. Je n'ai même pas pu te protéger ce soir, rappela-t-il d'une voix acerbe. J'étais incapable de t'aider.

— Mais tu n'avais pas à me protéger...

— Vraiment ? On est une équipe, non ? Tu viens de dire que tu voulais me protéger, que tu devais me protéger. C'est la même chose pour moi ! 

Camille se trouva momentanément muette et fut frappée par les mots et le visage de son ami. Sirius semblait si vulnérable, si malheureux en cet instant. Ses mots sonnèrent en elle avec amertume, ces mots si familiers parce qu'elle y avait déjà songé des milliers de fois. Elle ne s'attendait pas à ce que Sirius ait les mêmes pensées qu'elle. C'était Sirius. Il n'était pas supposé parler de lui-même avec une voix si haineuse.

— Comment je sais si je mérite d'être heureux ? répéta Sirius. Comment je sais que tout ce qui m'arrive je ne l'ai pas mérité ? Peut-être que ma famille, Voldemort... Je le mérite au fond. J'ai fais des choses horribles Camille... Je me suis comporté comme un Black tellement de fois.

Il avoua ceci avec tellement de honte que Camille douta un instant qu'il fasse référence à sa propre famille. Mais Sirius avait réellement horreur d'être un Black, on l'entendait à chaque mot. Il haïssait son sang, son éducation, son nom. Mais surtout il en avait honte parce qu'il savait que jamais rien n'effacerait son appartenance aux Black. Malgré lui il agissait comme eux et leur ressemblait tellement qu'il avait le nom Black collé sur le front.

Pourtant quand Camille le voyait, elle avait du mal à croire qu'il soit le fils de Walburga et Orion. Sirius possédait un charme, un sourire qui le différenciait de toute sa famille. Peu importe son physique et son sang, il suffisait de passer quelques heures avec Sirius pour se rendre compte qu'il n'avait rien à voir avec les Black.

— Bien sûr que non ! C'est stupide, complètement stupide, protesta Camille.

Sans qu'elle ne puisse se retenir, elle lui donna un coup dans l'épaule et Sirius trébucha légèrement, déstabilisé par ce brusque changement d'humeur.

— Tu es le pire idiot que la Terre n'ait jamais porté Sirius ! s'exclama Camille en le frappant à nouveau à l'épaule. Tu es le garçon le plus intelligent, tolérant, incroyable que je connaisse ! D'accord je suis la première à l'admettre tu as fais des erreurs. Tu as fais des bourdes monumentales ! Mais tu restes quelqu'un de juste et une bonne personne ! Tu es devenu quelqu'un d'incroyable. Je ne connais pas quelqu'un de moins Black que toi ! Gryffondor, Maraudeur, membre du W.O.R.L.D et de l'Ordre... Regarde-toi. Tu n'es même plus un Black. Tu es Sirius, martela Camille en enfonçant son index dans son torse. Rentre-toi ça dans le crâne !

Durant son discours enflammé, ses yeux avaient viré au même gris que ceux de Sirius. Ses prunelles ne brillaient plus de tristesse et de deuil mais de colère. Sa mâchoire crispée témoignait parfaitement de sa fureur tout comme les coups sur son épaule et son torse qui ponctuaient sa déclaration et qui faisaient reculer Sirius.

— Sirius si toi tu ne mérites pas d'être heureux, alors à quel genre d'horreurs est-ce que je suis destinée ? s'emporta-t-elle. Tu es destiné à devenir un héros bordel ! Moi je ne serai jamais ce genre de personne. Tu trouves que tu es horrible ? Moi je suis quoi alors ? Un monstre ?

— Un monstre ? Tu divagues ! Tu seras toujours mieux que moi, rétorqua Sirius avec amertume. Tu seras toujours mieux que tout le monde.

La Serpentard eut du mal à retenir un rire méprisant alors que ses épaules s'affaissaient. Elle regrettait déjà d'avoir dis ça. Bien sûr que non elle n'était pas parfaite, loin de là. Elle détestait ça. Elle détestait la perfection. Il suffisait de regarder James Potter... Il était parfait et ça la rendait malade.

— Non. Pas cette fois Sirius. Cette fois-ci je suis loin de faire partie des gentils de l'histoire...

— Bien sûr que si.

— J'ai fais des choses horribles Sirius ! Bien plus que toi, murmura-t-elle. Les années que j'ai passé à détester les nés-moldus, à en martyriser elles me suivent toujours... Je m'en veux toujours... Et ce soir j'ai... J'ai fais des choses atroces...

— Mais est-ce que tu te rends seulement compte que c'est grâce aux personnes comme toi qu'on va gagner cette guerre ? Sans toi on aurait jamais fini sur ce toit !

Sirius la fixa avec insistance, des gouttes pluies s'amassant dans ses longs cils. Il se rapprocha d'un pas.

— Sans toi on aurait jamais sauvé la vie de cette fille. Parce que tu n'as pas hésité à sauter dans ce portail, parce que tu n'as pas hésité à balancer Carrow du toit... On a pas seulement besoin de justiciers comme Edgar. « On ne va pas gagner cette guerre avec des Expelliarmus ! » ce sont tes mots. On a besoin de personne qui prennent des risques, qui n'hésitent pas à faire des choix durs...

— D'accord oui, avoua-t-elle presque à contrecœur. C'est vrai on a besoin de basses personnes aussi pour gagner... Ça ne veut pas dire qu'on a pas besoin d'héros Sirius. Si on devient tous des criminels, on se transformerait en Mangemorts. Il faut garder un certain équilibre. Pas juste les monstres.

— Mais c'est ça justement tu n'es pas un monstre ! Tu dois juste te trouver ton propre équilibre. Est-ce que tu arrives à imaginer Prewett tuer ou mentir ? Bien sûr que non. L'Ordre est rempli de sorciers dévoué à la justice c'est presque écœurant. J'ai l'impression de voir des James partout. Mais jamais on ne gagnera une guerre en refusant constamment de se salir les mains. On a besoin de personnes comme toi Camille, affirma Sirius.

— De gens horribles ? Égoïstes et malhonnêtes ?

— De personnes qui savent gagner ! Qui vont nous faire gagner, corrigea Sirius. Je te confierais ma vie plus qu'à n'importe qui parce que je sais qu'avec toi je survivrais. Je pourrais marcher dans la base de Voldemort les yeux fermés si je savais que c'était toi en charge.

— C'est idiot. Ne me fais pas confiance, ordonna-t-elle. Pourquoi est-ce que tu crois que je me bats au juste ? Des idéaux ? La justice ? Bien sûr que non, je me bats pour vous. L'héritier Black qui se rebelle, mon bâtard de meilleur ami sang-mêlé, mon traître à son sang de cousin. Vous êtes les victimes rêvées, je n'ai juste pas le choix ! Est-ce que tu crois que je peux rester en arrière et vous voir crever ? Je suis là pour vous ! Pour vous protéger ! Je pourrais compromettre tout le W.O.R.L.D pour vous ! Je ne suis pas en charge, je ne serais jamais en charge, martela durement Camille. Je ferais une chef merdique. Et je ne veux pas avoir la charge de ta vie, jamais. Parce que si tu meurs, moi je m'en voudrais toute ma vie, plus que quiconque. Je ne veux pas que tu meures Sirius.

Sirius cligna des yeux face à son air sérieux et blessé. Elle semblait réellement croire être une mauvaise personne. Sirius, momentanément troublé par l'émotion de son ami, déglutit avant de récupérer une expression dure.

— Tu veux juste nous protéger... Et est-ce que vouloir protéger des personnes innocentes fait de toi une mauvaise personne ? déclara finalement Sirius. Évidemment que non. Ne redis jamais que tu es horrible Camille.

— Tu es né dans une famille merdique dont tu as réussi à t'émanciper, est-ce que tu devrais en souffrir toute ta vie ? rétorqua Camille après un instant de silence.

Sirius ne répliqua pas, les mots de son amie s'ancrant en lui. Venait-elle d'utiliser sa propre méthode contre lui-même ? Ils s'affrontèrent du regard, le même orage grondant dans leurs yeux. Est-ce qu'elle venait de dire qu'il faisait parti des personnes qui comptaient le plus à ses yeux ?

Le regard de Sirius descendit brièvement sur les lèvres de son amie. Il chassa presque immédiatement l'idée de l'embrasser de son esprit et se tourna vers le chemin, fourrant ses mains dans ses poches. Camille ne le quitta pas du regard.

Ses cheveux dégoulinaient d'eau sur ses épaules mais elle ne bougea pas. Elle se contenta de le dévisager en attendant qu'il réponde enfin. Sirius baissa la tête en passant une main sur son visage, ressassant leur conversation dans sa tête.

— Ce n'est pas nous qui décidons si nous souffrons... Et encore si je peux éviter à quelqu'un de souffrir, ce ne sera pas moi.

Il ne releva pas la tête, attendant la réaction de son amie en silence. Cette réaction arriva une minute après sous la forme d'une gifle. Le Gryffondor recula d'un pas, sa tête penchée vers la droite. Il frotta sa joue endolorie en se retournant finalement vers la Serpentard. Cette dernière se tenait à deux pas de lui, ses mains posées sur ses hanches et son regard incendiaire.

— C'est tout ? s'indigna-t-elle, sa voix étranglée. Tu vas juste me lâcher ça comme ça ? T'es pas censé être le pessimiste entre nous deux Sirius !

— Je suis un grand pessimiste, la corrigea Sirius.

— Tu es un imbécile, c'est la seule chose que tu es. Ta vie c'est ça qui doit passer en premier Sirius ! Je m'en fous si on te trouve égoïste, mesquin ! Le plus important entre toi et la guerre, c'est toi. Je veux que tu foutes ta loyauté maladive au placard, je refuse que tu te fasses du mal juste pour nous ! Surtout si c'est pour Potter encore, menaça-t-elle.

— Tu n'as rien à me dire ! Loyauté maladive... Tu es pire que moi Camille ! Tu ne te rends pas compte de ça ? Tu t'es faites rejeter par toute ta famille pour des gens que tu connaissais depuis... Quoi ? Un an pour Evelyn ? Cinq mois pour Aleks ? Tu étais en train de me dire il y a trente secondes que si on était pas dans l'Ordre tu n'y serais pas ! Ta vie est tracée par nous et pour nous ! cracha-t-il. Ne me fais pas de discours à la con sur la loyauté dangereuse, tu es cent fois pire que moi ! Tu t'es jeté d'une fenêtre de ta propre initiative, par Godric ! Qu'est-ce que tu serais capable de faire pour nous ? Si jamais je t'amène au mariage de Narcissa, qu'est-ce que tu serais capable de faire Camille ? Les insulter au mieux, mettre le feu au Manoir quand personne ne regarde au pire ?

Durant tout son discours, Sirius essaya de capter le regard fuyant de son amie pour analyser ses réactions. Mais cette dernière se contentait de secouer la tête en marmonnant des mots inaudibles. Elle ferma ses paupières quand Sirius posa une main sur son épaule et se pencha pour la regarder droit dans les yeux.

— Camille, par Merlin, qu'est-ce que tu ferais pour moi ?

— Je ne sais pas.

— Je ne peux pas t'amener...

— Tout ! avoua-t-elle d'une voix plus forte. Mais tu ne comprends pas !

— Comprendre quoi ? Que tu sois capable de te foutre en l'air pour une personne que tu aimes ? Tu crois vraiment que moi je ne connais pas ça ?

— C'est pas me foutre en l'air qui m'inquiète. Tu ne rends pas de ce que je suis prête à faire... Toi tu ferais tout pour Potter, je le sais bien mais tu te bats pour la justice avant tout. Il te reste une morale ! Moi si je me bats, c'est uniquement pour vous ! Je n'ai aucune morale quand il en vient à vous. Tu ne comprends pas, Sirius... J'ai... J'ai tué deux hommes ce soir... Deux hommes...

La main sur son épaule se crispa et Camille vit l'incrédulité se peindre sur les traits de son ami. Elle déglutit et elle sentit les larmes poindre à nouveau. Tout au long de cette conversation elle avait essayé de retenir cet aveu. De le cacher. Elle ne voulait pas que Sirius le sache, elle ne savait pas comment il réagirait... S'il le dirait à Edgar...

— Tu as quoi ?

— J'ai tué deux Mangemorts. C'était un accident. Je... Je le... On se battait et ils sont tombés... Ils n'ont pas survécu à la chute. Mais c'était un accident ! Je ne voulais pas... Je ne voulais pas les tuer !

Sirius ne dit rien.

— Sirius s'il te plaît... Je ne voulais pas...

— Bien sûr que tu ne voulais pas, murmura-t-il.

— Tu as raison Sirius, je pourrais sûrement mettre le feu à leur stupide Manoir. Mais est-ce que tu crois que c'est mieux que tu y ailles seul et que je reste à l'école sans surveillance ? J'ai besoin de savoir que tu vas bien. J'ai besoin de venir autant que tu as besoin que je sois là. Ne me laisse pas en arrière, s'il te plaît, plaida Camille. C'est vrai, je suis complètement dépendante de vous. Alors laisse-moi aller à ce maudit mariage pour que je puisse te protéger par Morgane, Black !

— D'accord, d'accord, tu viens ! C'est bon. Tu viens. Je ne vais pas te laisser seule, lui promit Sirius. Mais ne te rends pas malade pour moi encore une fois, c'est pas comme si elle allait le faire en public non plus...

— Par Merlin, Sirius, tu as vu comment tu réagis à un Manoir ? s'exaspéra-t-elle en désignant la maison des Bones. À un manoir. Et tu crois que je vais te laisser affronter ta famille toute entière seul ? Si je peux être là, bien sûr que je viendrais ! T'en as en baver à cause d'eux, mais maintenant on peut t'aider. Je vais t'aider. Essaie juste d'accepter le fait qu'on est là maintenant Sirius, que tu n'es pas tout seul dans tout ça ! Et bordel arrête de normaliser tout ce qu'elle fait ! Ce n'est pas normal !

La bouche de Sirius se tordit en une moue peu convaincue qui provoqua un violent coup dans son épaule. Le Gryffondor ne réagit pas avec grande vivacité, il se contenta de protester sans grande conviction en frottant son épaule endolorie sous le regard de son amie.

— Je ne vais pas te lâcher, le menaça Camille. Pas te lâcher tant que tu ne seras pas convaincu que ce n'est pas normal.

— Perspective terrifiante, j'aurais quand même le droit à quelques pauvres minutes de répit sous la douche ? commenta Sirius avec un sourire narquois.

— Non. Vigilance constante, rappela Camille avec un regard noir.

— Donc même hors des entraînements, Maugrey vint me hanter... Je pense qu'il est vraiment capable de suivre quelqu'un jusqu'à sa douche.

— Et moi aussi. Alors fais attention à toi Black. Ne prend pas de risque insensé. Je vais te surveiller au mariage, surveiller que tu ne te mettes pas en danger de mort.

— Oh tu peux essayer... Je trouverai un moyen.

— Par Morgane, râla Camille. Ne leur donne pas de raisons supplémentaires pour te frapper !

Sa phrase provoqua un silence glacial et Camille réalisa trop tard la portée de ses mots en voyant le mouvement de recul de Sirius et son regard se durcir considérablement. Jusqu'à présent aucun d'eux n'avait mis de mots si crus sur le traitement que Sirius recevait à la maison. Elle avait deviné à travers ses propos cryptés, ses bleus, ses coupures étranges... Jamais Sirius ne lui avait parlé directement de ce que lui faisait subir ses parents, juste des cicatrices qui défiguraient son dos. Coups ou sortilèges ? Les deux ? Camille ne savait pas. Mais elle savait reconnaître cette lueur brisée quand il en parlait. Celle qu'elle retrouvait dans le regard noir d'Aleksander ou la posture défensive de Regulus. La Serpentard sentit un poignard lui transpercer le cœur quand elle vit la crainte s'allumer dans le regard de son ami.

— Désolé, c'est sortit tout seul, murmura-t-elle.

Sirius ne répondit rien, se contentant de fixer le sol. Maintenant qu'il avait fini de se confier, il affichait de nouveau un air fermé. Il allait falloir quelques heures avant que son éternel sourire en coin ne revienne et puis plus rien. Ils n'allaient sûrement plus en parler jusqu'au mariage de Narcissa quand le souvenir de sa famille lui reviendrait de plein fouet.

— C'est ce qu'ils font pourquoi se voiler la face ? dit amèrement Sirius.

Camille le dévisagea avec surprise, étonnée qu'il est repris la conversation de son plein gré. Lui-même semblait stupéfait par sa propre intervention et son rictus amer fut remplacé par de la gêne.

— Non laisse tomber, marmonna Sirius en fourrant ses mains dans ses poches.

Camille s'apprêtait à reprendre la conversation quand un hurlement les fit tout deux sursauter. Sortant instinctivement sa baguette, Sirius tourna sur lui-même pour identifier la provenance du bruit.

— C'était Aleks, lança Camille le cœur au bord des lèvres.

— Aleks...?

Camille se précipita sans attendre sur le chemin de gravier qu'elle parcourut à grandes foulées, le plus rapidement possible. Elle entendit Sirius la prendre en chasse après une poignée de secondes, néanmoins ce fut elle qui atteignit la massive porte d'entrée en premier. Elle essaya de l'ouvrir mais elle était trop lourde. Elle avait beau pousser, elle refusait de bouger. Camille finit par tambouriner sur la porte avec force en appelant le nom d'Edgar et d'Aleksander.

— Qu'est-ce que vous lui faites ? hurla-t-elle. Bones, Prewett ! Ouvrez merde !

— Calme-toi, ils sont sûrement en train de le soigner, l'enjoignit Sirius en arrivant derrière elle à grands pas.

— Ben ils le soignent mal, s'il hurle comme ça ! Edgar !

— Chut ! Tout le quartier peut t'entendre !

— Je continuerais d'hurler tant qu'eux ne m'entendront pas ! EDGAR ! PREWETT ! DIGGLE ! DO...

Sirius plaqua une main sur la bouche de son amie, elle tenta de se dégager mais le Gryffondor ne lâcha pas prise, même quand elle prit l'initiative de lui lécher sa paume de main pour qu'il s'éloigne.

Au contraire, Sirius fut pris d'une soudaine envie de lui lécher affectueusement la joue en retour. Il se retint de justesse de pencher son visage en avant, maudissant son animagus au passage, alors que Camille tentait de se soustraire à sa grippe.

Ce fut dans cette étrange position que Fabian les trouva. Il haussa un sourcil en les voyant ainsi enlacés et ouvrit en grand la porte.

— Qu'est-ce que vous fichez vous deux ?

— Eurf, umf, Bluf ! cria Camille derrière la main de Sirius.

— Lâche-la Black, ordonna Edgar.

Sirius la lâcha à contrecœur et Camille bondit à l'intérieur de la Maison pour se retrouver face à Edgar.

— C'était Aleks ? Il va bien ? Qu'est-ce qui se passe ? C'est son bras, de la magie noire...

— Oui, il va bien, soupira Edgar. Calme-toi ils vont tous bien... Est-ce que toi tu vas bien ?

— Parfaitement bien, je vais voir Aleks, décréta-t-elle en s'éloignant dans le couloir.

— Une minute jeune fille ! lança Edgar en la rattrapant par le bras. Tu saignes de partout, alors tu vas aller te faire soigner avant de te vider entièrement de ton sang ! Dans le salon immédiatement. Toi aussi Sirius !

Edgar prit la Serpentard par l'épaule en remarquant la grimace de Camille quand il lui touchait le coude. Fabian se contenta de fixer Sirius avec un regard mitigé avant de finalement s'écarter pour le laisser rentrer. Le Gryffondor lui offrit un sourire ironique en retour et suivit son amie à travers les couloirs du manoir, Fabian sur les talons.

— Tu boites, t'as trébuché sur tes lacets Black ? railla Prewett.

— Non. Je me suis pris plusieurs sortilèges et j'ai fait plusieurs chutes. Ce sont des choses qui arrivent quand on va se battre Prewett, rétorqua Sirius.

— Je pensais que t'aurais plus de chances de revenir entier que moi. Tu sais, on y va plus doucement avec la famille d'habitude.

— Fabian, appela une voix pleine de reproche de l'autre côté du couloir.

Sirius y jeta un coup d'œil et aperçut une femme aux longs cheveux bruns qui secouait la tête avec désapprobation.

— Ravi de te voir en entier Davies, salua Fabian.

— Laisse Sirius tranquille. Et par Merlin, arrête de provoquer Castiel. Il est encore venu me demander la permission de te jeter du troisième étage.

— Oh, c'est adorable qu'il se sente obligé de demander. Son cousin n'avait pas autant de scrupules quand il a torturé Aleks, répliqua Fabian.

— Sirius va rejoindre Camille dans le salon, lui intima Davies. Dorothy et Castiel vont vous soigner.

— Un Light qui soigne un Black ? ironisa Fabian.

— Moi je vais parler à cet idiot de Prewett.

Sirius hocha la tête et lança un regard sombre à Fabian par-dessus son épaule alors que ce dernier lui souriait amèrement. Black s'engouffra dans les couloirs, sursautant quand un nouveau cri d'Aleksander fit trembler les murs du Manoir. Il entendit la dispute de Katherine et Fabian quand la plainte d'Aleks s'acheva.

— Est-ce que t'entends ça Davies ? C'est la raclure de cousin de ton fiancé qui lui a fait ça ! De la pure magie noire dans ses veines, milles gargouilles ! Dearborn nous a dit qu'il en garderait sûrement des séquelles à vie !

— Ce n'est pas Castiel qui a jeté le sort, Fabian ! Arrête de l'accuser, on se battait contre Jugson et Carrow à ce moment là !

— Ouais avant qu'il s'échappe et qu'il aille s'en prendre à Aleks encore une fois !

— C'est ton frère et Edgar qui n'ont pas su les empêcher de les poursuivre ! Tu crois que Castiel n'était pas mort d'inquiétude aussi ? C'était sa cousine qui se battait aussi !

— Oh parce que les Lestrange auraient vraiment fait...

Leurs voix furent encore une fois noyées par Aleksander. Sirius avait le cœur au bord des lèvres alors que le hurlement de son ami résonnait dans tout le Manoir. Il sentit Fabian le bousculer en le dépassant pour se ruer dans un autre couloir. L'héritier Black finit par reprendre sa marche et déboucha dans un grand salon familial remplit de différents membres de l'Ordre.

Autour d'une table siégeait certains membres qu'il connaissait comme Sturgis Podmore ou Helen McKinnon et d'autres qui lui étaient complètement inconnues.

Assise dans un canapé, Dorothy Goldstein était penchée sur Camille. La Serpentard était affalée dans les coussins et autour d'elles Cassiopeia vociférait des reproches.

— PARTIR SEULS ! A TRAVERS UN PORTAIL ! IGNORER DÉLIBÉRÉMENT LES ORDRES ! POURSUIVRE DE DANGEREUX CRIMINELS ALORS QUE...

— Cassie, s'il te plaît. Tu me déconcentres, lui reprocha Dorothy en appliquant un baume sur la tempe de Camille.

— Pardon, Dorothy, s'excusa Cassiopeia. Poursuivre de dangereux criminels lors que vous n'avez aucune expérience du terrain ! J'ai rarement vu plus irresponsable et mon partenaire est Gideon Prewett !

— C'est mieux, merci, la remercia Dorothy.

— Moi par contre je préférerais que tu m'engueules plus tard, déclara d'une petite voix Camille.

— Non mais tu te rends compte de ce que tu as fais ? s'écria Cassiopeia.

— Ma chérie je pense qu'elle sait que c'était parfaitement inconscient comme décision. Et je pense que ce n'est pas le moment pour les reproches, intima Edgar en posant une main reposante sur l'épaule de sa femme.

Cassiopeia semblait sur le point de répliquer vertement quand son mari lui indiqua discrètement Camille du regard. Le regard furieux de l'Auror dévia un instant d'Edgar pour examiner la blonde. Son regard s'adoucit considérablement quand elle avisa les larmes qui roulaient sur le visage de Camille. Cette dernière se tordait les mains en reniflant, la culpabilité tordant ses traits. De son avis, Aleksander ne hurlerait pas à la mort si Doge avait pu l'examiner plus tôt. Et donc s'il ne l'avait pas suivie à travers ce portail avec Sirius.

Le Gryffondor hésita un instant à la rejoindre, et lui prendre la main pour la rassurer comme elle l'avait rassuré auparavant, mais Edgar s'était déjà agenouillé face à elle. Et une voix l'appelait de l'autre côté de la pièce.

— Goldstein va la soigner dans une des chambres. Je te mettrai dans celle voisine, lança Yuri.

— Merci, dit Sirius d'une voix enrouée.

— C'est la moindre des choses. Viens t'asseoir, Castiel va t'examiner.

Sirius hocha la tête et suivit Yuri jusqu'à la table où il se laissa choir sur la chaise à côté de Castiel. Ce dernier se recousait une large coupure en travers de l'avant-bras sous les yeux fascinés de Caradoc Dearborn et le teint verdâtre de Benji Fenwick.

— Pourquoi tu n'utilises pas un simple sort ? fit remarquer ce dernier d'une voix blanche.

— Trop de magie noire, c'est pas sûr, rétorqua Castiel. Tu sais recoudre c'est juste la base des premiers secours, Fenwick... J'ai un ami dans la chirurgie, ça c'est pas beau à voir.

— Oh tais-toi, marmonna Benji en recouvrant sa bouche.

Castiel sourit en tranchant le fil blanc et fit redescendre sa manche en grimaçant légèrement. Il tourna alors sa tête vers Sirius, prostré sur sa chaise.

— Fatigué, Black ? taquina-t-il en s'emparant de sa sacoche.

— Suivre ta cousine dans ses bêtises, ce n'est pas de tout repos...

— Oh ne lui mets pas tout sur le dos. Elle ne l'aurait jamais fait si vous n'aviez pas été là pour la soutenir.

Sirius se renfrogna, soudainement conscient que la plaisanterie de Castiel était malheureusement véridique. Bon sang, Camille n'aurait jamais traversé ce portail si lui et Aleks ne l'avaient pas rejoins sur ce maudit toit... Une ombre passa sur son visage et Castiel perdit son sourire.

— Je suis désolé pour Capucine, dit Sirius.

— Capucine aurait du aller se cacher. Penche ta tête sur la droite.

Sirius obéit et grimaça quand Castiel pressa une compresse sur son arcade sourcilière fendue. Il la nettoya avant de la panser, effleurant le résultat de sa baguette. Il lui prit le poignet et tâta son poul, hochant distraitement la tête en fouillant dans son sac. Il en tira une petite fiole au liquide pourpre qu'il mit sous le nez du Gryffondor. Sirius la prit et adressa un regard interrogateur à Castiel.

— Une potion de mon invention. Ça permet de dormir sans rêver, prends-en une goutte avant de te coucher. J'en donnerai aussi à Camille et Aleks, l'informa Castiel.

— J'ai entendu que tu allais te marier, décréta soudainement Sirius. En février.

Les murmures autour de la table s'éteignirent peu à peu alors que l'attention de toutes les personnes autour de la table se tournait vers eux. Le visage de Castiel s'assombrit encore plus si cela était possible. Entre l'évocation de sa cousine et son mariage forcé, il semblait perpétuellement en colère.

— Le seul mariage qui aura lieu sera celui qui m'unira à Katherine, gronda-t-il. Je ne me marierais à personne d'autre et surtout pas avec elle. Encore une fois, ma famille a décidé de faire des siennes, mais crois-moi Black tu ne danseras pas à mon mariage en février... Je vais trouver un moyen de me sortir de ce merdier.

Castiel se leva et sortit en trombe de la pièce, sans un regard pour la table qu'il venait de quitter. Il se contenta d'un signe dans la direction de sa cousine avant de s'engouffrer dans un couloir aux tapis brodés.

Sirius échangea un long regard avec la tablée qui confirma son ressenti.

Si Castiel était si énervé c'était qu'il n'avait toujours aucune idée de comment annuler ce mariage.

***

Hey fuckers !
Pile à l'heure.
Voici un nouveau chapitre pour vous donner du courage en cette fin de week-end !

Et oui déjà le lundi...

Les vacances me manquent.

À la limite si on apprenait la magie à l'école nous aussi... Mais non. Nous on a des maths (youpi...). L'Education Nationale devrait revoir son programme et essayer de caser deux ou trois heures de Sortilèges et DFCM par jours.

Allez, à dans deux semaines !
Travaillez bien ! :)

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