Chapitre 24 : Beauxbâtons Ball 3/3
1976
Chapter 24 : Even Heroes Hurt
Camille enfonça ses ongles dans la peau de Jugson et essaya de crier de toutes ses forces. Elle devait à tout prix prévenir sa cousine Capucine du danger qu'elle courrait et lui dire de s'enfuir le plus long possible. Capucine était l'un des rares membres de sa famille que Camille appréciait. Sa cousine était différente du reste des Fontaine, elle était simple et souriante, toujours de bonne humeur et son sourire était contagieux... Capucine était son rayon de soleil lors des réunions familiales. Camille devait la protéger. Elle ne pouvait pas perdre une autre de ses cousines, le seul autre membre de sa famille à sauver... Pas après la mort d'Emma. Pas deux.
— Arrête de gesticuler, siffla Jugson en resserrant sa prise sur son cou.
Camille ouvrit ses lèvres en grand, ses yeux à moitié clos, et essaya de donner un coup de pied au Mangemort.
— Pourquoi tu la laisses te traiter de la sorte Jugson ? Fais-la taire une bonne fois pour toute, ordonna Bellatrix avec un sourire mauvais.
— C'est la cousine de Rodolphus...
— C'est une traître à son sang ! Endoloris !
Camille s'immobilisa quand le sort l'atteignit et sa bouche s'ouvrit complètement sous le violence du maléfice. Ses yeux s'écarquillèrent alors qu'un cri étranglé jaillissait de sa gorge serrée. Elle sentit sa force la quitter et s'affaissa contre Jugson, lâchant son bras, alors que le monde s'assombrissait sous ses yeux.
La douleur était indescriptible. Ce n'était pas une brûlure, ni une déchirure ou même un craquement. C'était tout à la fois. Elle brûlait et elle gelait en même temps. Elle avait l'impression que sa tête allait exploser et tout son corps la démangeait. Il la démangeait, la piquait, la brûlait... Sa poitrine était coincée sous un étau, son cœur complètement compressé alors que la panique la submergeait. Ses jambes pesaient des tonnes. Ses os se brisaient en plusieurs morceaux.
Elle ne savait ce qui lui arrivait, elle savait juste qu'elle avait mal sans savoir pourquoi ni où ni comment. Elle avait juste mal.
Pourtant le pire pour Camille fut de se rendre compte une fois le choc physique passé qu'il n'y avait aucune différence avant ou après le sort.
Camille avait toujours mal sans qu'elle sache pourquoi ni où ni comment. Elle avait juste mal. Et contrairement à toutes les blessures et toute cette violence physique qu'elle avait reçu de plein fouet, cette douleur ne disparaissait pas. Jamais.
Peut-être était-ce pour cela qu'elle encaissait si bien les coups et les maléfices, qu'elle se jetait des fenêtres. Ces douleurs brèves la déconnectaient momentanément de son véritable enfer. Et elle priait chaque jour pour que cet enfer s'arrête. Mais elle savait qu'il n'y avait que deux choses qui l'en sortirait, l'une la douleur, l'autre... Sa tombe.
Elle se jetait dans la bataille car qu'elle vive ou qu'elle meure, elle s'en fichait. Il n'y avait pas de différences, dans les deux cas elle était en enfer.
C'était toujours ceux qui n'avaient rien à perdre qui étaient les plus dangereux.
Camille fixa le sol pavé, les larmes aux yeux, sous les rires de Bellatrix et les hurlements de terreurs de la foule. Light fit de son mieux pour forcer son corps a resté flasque et lâche alors qu'elle glissait discrètement une main à l'intérieur de sa veste.
— C'est ça que tu cherches ? ricana Jugson en remarquant son geste et en faisant tournoyer sa baguette sous ses yeux.
Camille fixa sa baguette avec un regard toujours rempli de douleur et de vide après le sortilège de Bellatrix. Sa main glissa à l'intérieur de sa veste et plongea dans une large poche. Elle la retira brusquement, sortant un poignard par la même occasion, et le planta de toutes ses forces dans Jugson.
Le cri du Mangemort tenait plus de la surprise que de la douleur quand Camille enfonça son couteau dans son flanc.
Jugson se détacha immédiatement de la blonde en la poussant d'un geste et porta une main à ses côtes en gémissant. Camille, toujours hagarde et un peu perdue, réussit néanmoins à se mettre face à face avec le Briseur de Sort. Elle restera sa prise autour de sa seule arme, son couteau à la lame déjà couverte de sang, et soutint le regard voilé de douleur et de choc de Jugson. Bellatrix tenta de lui jeter un sort derrière elle mais une explosion vint distraire la Mangemort.
En entendant la voix de Bellatrix, la brume s'évapora de son esprit et Camille se redressa et brandit son arme dans sa main droite au niveau de sa poitrine, son autre bras protégeant ses côtes.
Camille essaya d'atteindre son adversaire à la gorge — le point le plus efficace avec un couteau selon Gideon — avec un mouvement maladroit mais Jugson se recula à la dernière seconde. Il tendit fébrilement sa baguette en avant, laissant tomber par terre celle de Camille par la même occasion.
La Serpentard immobilisa sa baguette sous son pied et se baissa pour éviter un sort maladroit de Jugson. Ce dernier avait pâli et essayait désespérément d'empêcher le sang de couler de sa plaie. Camille profita de sa panique pour cueillir son bras en l'air en l'attrapant d'une main au poignet et transperça l'avant-bras du Mangemort à l'endroit où se trouvait sa maudite Marque des Ténèbres. Jugson hurla de douleur et lâcha sa baguette pour replier son bras contre lui. Avant que Camille n'ait pu le blesser à nouveau, Jugson transplana avec un grand bruit.
Camille resta un instant immobile, haletante et les bras le long du corps. Ses doigts serraient la poignée de son couteau avec une telle force que ses jointures en étaient devenues blanches. Elle se pencha lentement et récupéra sa baguette, ses yeux baignant de larmes. Une douleur lancinante lui fit brièvement fermer les paupières.
Qu'est-ce qu'elle en avait marre de souffrir. Pourquoi les sensations que lui procurait le Doloris lui semblaient-elles si banales, familières ?
Camille n'osait le dire à personne qu'elle avait mal. Parce que justement elle ne comprenait pas d'où venait cette souffrance, quelle en était la raison. Elle croyait cette souffrance injustifiée, elle n'osait pas l'avouer à qui que ce soit parce qu'elle ne se sentait pas le droit de se plaindre, d'avoir mal.
Elle devait être heureuse. Être juste normale. Allait bien. Elle avait tout pour allait bien.
Ravalant un sanglot, Camille se redressa et aperçut de l'autre côté de la Fontaine ses amis. Sirius et Potter étaient engagés dans un combat acharné contre Alecto Carrow — qui avait du s'extirper de son trou — et un autre homme aux longs cheveux blonds. Elle allait esquisser un geste pour aller les aider quand une main attrapa son poignet avec force.
Camille se retourna en serrant les dents — résignée à se battre à nouveau — et agrippa fermement sa baguette entre ses doigts fins. Cependant ce n'était pas un Mangemort qui l'avait attrapée de la sorte... C'était bien pire.
— Va immédiatement te cacher espèce de débile ! cria Camille en pointant le château du doigt.
— Tu vas bien ? s'affola Capucine en ignorant l'ordre de sa cousine.
— Je vais bien ! Va te cacher dans...
Camille fut interrompu dans sa phrase par l'étreinte d'ourse de sa cousine qui la serra de toutes ses forces contre sa poitrine.
— J'ai tout entendu, je suis désolée Camille, je suis désolée, je suis tellement désolée... Il allait te... Il allait te tuer à cause de moi, sanglota Capucine. Je suis désolée...
— Je me suis débrouillée. Ils n'allaient pas vraiment me tuer, je suis aussi une Lestrange... Regarde Capu j'suis toujours vivante et en pleine forme !
— Arrête ! s'étrangla Capucine. Arrête de mentir ! J'ai tout entendu ! Le sort, les menaces... Je suis tellement désolée... Je ne voulais pas, je ne savais pas pour le collier... Je ne savais pas je te jure...
— C'est pas faute de t'avoir prévenu...
— Tu devrais t'asseoir. Te reposer... Je... Je... Ils t'ont vraiment... Je vais les tuer, ragea Fontaine à travers ses larmes.
— Fais la queue, rétorqua Camille.
Capucine lui adressa un regard désespéré et prit son visage en coupe entre ses mains, examinant sa cousine avec attention et minutie. Les larmes s'agglutinèrent à nouveau dans ses yeux si verts.
— Un Impardonnable, souffla Capucine d'une voix étranglée. Un Impardonnable par Flamel... Ils ont osé...
— Ils te feront pire. Ils te feront bien pire s'ils te trouvent Capucine alors s'il te plaît, je t'en supplie, cours ! Cours et va te cacher ! Planque-toi derrière des dizaines de Gendarmes s'il le faut mais mets-toi en sécurité ! lui ordonna sa cousine. Dépêche-toi s'ils t'attrapent ils te tueront !
— Cette petite a raison, intervint une voix. Donne-moi le collier Fontaine et je te tuerai rapidement.
Camille et Capucine se retournèrent en même temps vers la source de la voix, baguettes tendues en avant, pour se retrouver face à celle d'Antonin Dolohov. Des contusions défiguraient son visage et sa lèvre fendue laissait échapper des gouttes de sang mais il n'en était que plus menaçant. Son regard était presque fou quand il se posa sur le médaillon de Capucine.
Cependant avant qu'aucun des trois n'aient pu faire le moindre geste, une masse sombre vint s'écraser sur les cousines.
La masse percuta l'épaule de Camille qui tomba sur sa cousine, les traits tordus de douleur. La violence de l'impact avait réveillé la douleur dans son coude et ses côtes. Elle sentit quelqu'un lui ouvrir de force les doigts et attraper son couteau.
Camille envoya son genou dans le visage de la silhouette quand elle se redressa et elle se retrouva alors face au visage ensanglanté et les yeux haineux de Bellatrix Lestrange. Elle aussi arborait des blessures sur ses joues et sa mâchoire et son épaule droite saignait abondamment mais la Mangemort ne semblait pas s'en rendre compte. Brandissant le poignard de Camille, elle se jeta sur la Serpentard avec hargne.
Camille évita de justesse le coup de Bellatrix à son visage et tenta de frapper la Mangemort à la gorge. Lestrange esquiva facilement et Camille se releva en précipitation.
L'élève se releva et lui jeta un sort mais Bellatrix le dévia habilement et se releva également. Jetant un coup d'œil derrière elle, Camille aperçut sa cousine près de la Fontaine, sa baguette tendue. Mais sa main tremblait et ses yeux reflétaient parfaitement la terreur qu'elle devait ressentir.
Light se tourna vers son adversaire, décidée à ne pas la laisser s'approcher de sa cousine. Ce fut elle qui engagea le duel alors que Bellatrix essayait d'atteindre Capucine. Un maléfice traça une ligne rouge sang sur sa joue.
— Du sang pour du sang, rappela Camille en pensant à sa propre blessure à la joue.
— Tais-toi ! Tu n'as pas à me parler Light, ricana Bellatrix. Je n'ai rien à faire avec les traîtres. Corpensatia !
— Omibilus !
— Serpensortia !
Camille se figea à la vue de l'énorme reptile qui sortit de la baguette de Bellatrix. Un frisson de dégoût et de peur s'abattit sur elle alors qu'elle reculait précipitamment, s'éloignant du serpent le plus vite possible. Bellatrix la fixa avec consternation avant qu'un sourire mauvais ne retrousse ses lèvres.
— Une Serpentard qui a peur des serpents ? Tu es pathétique.
— Comment vous connaissez ma Maison ? Vous vous ennuyez tellement que vous espionnez des élèves maintenant ?
— Je voulais savoir à quel point tu serais une déception pour les Light. Malheureusement j'ai l'impression que seul Sirius a eu l'audace de déshonorer sa famille... Tu n'es pas digne d'être une Serpentard.
— Tu te transformes en Choixpeau maintenant ?
— Tu aurais du finir dans les Maisons des sang de bourbe avec les traîtres ! Tu n'es que digne des blaireaux et de ces imbéciles de Gryffondor, comme mon cher cousin !
— Sirius n'est pas une déception, vous ne vous rendez même pas compte de la chance que vous avez de l'avoir ! C'est vous qui n'êtes pas digne de lui !
— Serpensortia ! Serpensortia !
D'autres serpents jaillirent de sa baguette et vinrent grossir les rangs des reptiles chargeant Camille. La sorcière se mit à pâlir.
— Oh c'est très mature ça, dit-elle d'une voix chevrotante. Reductio ! Engorgio ! Reductio !
Bellatrix profita du fait que la blonde soit tétanisée de peur face aux reptiles pour s'élancer vers sa cousine.
— Reductio ! Reductio !
Mais il avait toujours plus de serpents — toujours plus — et Bellatrix n'était plus très loin de la fontaine. Capucine tendit son bras en tremblant... Camille poussa un cri rageur en voyant cela et balaya l'espace devant elle du bras.
— Evanescet !
Les serpents s'évaporèrent à son grand soulagement et Camille s'élança à la poursuite de Bellatrix.
— Bombarda !
Le sort manqua de justesse la Mangemort qui dévia au même moment un maléfice de Capucine. Bellatrix se jeta sur la cadette des Fontaine et elles basculèrent ensemble dans l'eau. Camille se précipita vers le bassin et au moment où elle touchait le rebord, deux silhouettes émergèrent de l'eau. Camille vit avec horreur Bellatrix tenir fermement Capucine contre elle, sa baguette pointée contre son cou.
Light s'immobilisa alors que le visage de la Mangemort se tordait en un rictus triomphant. Bellatrix traîna Capucine jusqu'au rebord et la hissa dessus en appuyant sa baguette dans son ventre. Des larmes coulèrent sur les joues rebondies de la française.
— Trop tard, gloussa Bellatrix.
— Elle n'a rien fait ! Elle n'a rien fait Bellatrix, relâche-la, paniqua Camille.
— Oh que si elle a fait quelque chose ! Cette saleté a osé toucher à un trésor du Maître, siffla Bellatrix.
Les mèches folles qui flottaient d'habitude autour de son beau visage étaient collées contre ses joues a cause de l'eau et son regard dément était rempli de mépris. Cette apparence lui donnait l'air d'une prisonnière d'Azkaban. Camille s'avança vers elle à pas mesurés, sa baguette baissée.
— Elle n'a qu'à rendre le collier et...
— Oh ça se voit que tu n'es encore qu'une adolescente naïve ! Si ce n'était pas pour Rodolphus je t'aurais déjà tué ! Mais Fontaine n'est pas sous sa protection... Dommage tu ne trouves pas ? De toute façon elle n'aurait jamais dû touché ce médaillon. Elle a souillé le trésor du Seigneur des Ténèbres et elle doit payer pour ce crime.
Le cri subit de Capucine couvrit les bruits de bataille autour des trois sorcières.
Camille fixa sa cousine avec incompréhension jusqu'à ce que son regard ne descende jusqu'au ventre de Capucine — ventre dont sortait la pointe d'un poignard acéré. Son poignard.
Bellatrix retira le couteau d'un geste brusque ce qui arracha un gémissement à Capucine — Capucine qui pleurait à chaude larmes, sanglotant et gémissant. Bellatrix tira sa tête en arrière par les cheveux et glissant le poignard taché de son sang sur la gorge de la française, appuyant assez fort pour trancher sa peau. Capucine accrocha le regard de sa cousine qui se tenait, pétrifiée, à quelques mètres d'elle.
— Tu ne mérites même pas une dernière parole, souffla Bellatrix en lui tranchant la gorge.
Capucine s'effondra à terre, les mains plaquées sur sa gorge alors qu'elle essayait de retenir le sang.
Bellatrix se redressa avec grâce et légèreté, arrachant les mèches mouillées de ses joues avec un grand sourire. Elle fit tournoyer sa baguette et la pointa sur la silhouette prostrée de Capucine. Le regard de la Mangemort croisa celui de Camille et Bellatrix ria avant de jeter l'Impardonnable. Light ne détourna pas le regard quand l'éclat vert atteignit le dos de cousine qui s'immobilisa à terre. Son sang continua à couler et inonda le sol.
— Capucine ?
Camille cligna des yeux en sentant l'eau s'y accumulait et son regard oscilla entre sa cousine et sa meurtrière. Furieux, perplexe, triste, haineux, désespéré...
Bellatrix se pencha vers le cadavre de Capucine et détacha le médaillon avec des gestes fébriles comme s'il s'agissait du plus grand des trésors. Elle l'examina avec adoration avant de renverser la tête en arrière pour brandir le bijou en l'air.
Cette fois-ci Camille l'entendit. Cette phrase. Ce cri.
— Je l'ai Maître ! Je l'ai !
Elle pointa sa baguette en l'air et elle hurla la formule qui inspirait la terreur à chaque habitant de Grande Bretagne.
— Morsmordre !
La Marque des Ténèbres apparut dans les cieux et illumina de son éclat aussi vert que celui du pire des Impardonnables les combats qui faisaient rage dans sa cour.
— Tes cousines sont les premières d'une longue liste. Tout les traîtres à leur sang et les sang de bourbe mourront, cria Bellatrix avec un sérieux morbide. Les sorciers resteront toujours pur, Light !
Camille fit un pas en avant dans un état second de rage et de fatigue. Elle voulait lui arracher la tête, passer ses mains autour de son joli cou, la noyer dans cette maudite Fontaine, l'égorger avec sa propre baguette... Elle voulait juste qu'elle souffre.
Souffre comme je souffre, pensa-t-elle, les larmes s'agglutinant dans ses yeux bleus. Je ne veux pas être seule. Souffre avec moi. Souffre. Souffre. Souffre. SOUFFRE.
Bellatrix transplana.
Camille hurla de rage et les pierres sur lesquelles se tenaient la sorcière un instant plus tôt explosèrent. Camille fixa sa cousine.
Morte. Immobile. Assassinée.
Par Bellatrix Lestrange.
C'est la deuxième. La deuxième.
Jamais deux sans trois, souffla une voix cruelle dans son esprit.
— Tais-toi ! hurla Camille en s'agrippant les cheveux. Tais-toi ! Tais-toi !
Ses ongles s'enfoncèrent lentement, douloureusement dans sa nuque — telle une délivrance. Le regard de Camille n'arrivait pas à se décrocher de la silhouette de sa cousine.
— Tais-toi, gémit-elle. Tais-toi, tais-toi, tais-toi... S'il te plaît tais-toi...
Une main se posa sur son épaule, un éclat de fureur traversa Camille qui se tourna et asséna son poing dans la mâchoire de la personne qui l'avait touché.
Edgar Bones se recula en posant une main sur sa mâchoire meurtrie.
— Merlin !
— Edgar, reconnut Camille avec surprise.
— Camille, rétorqua Edgar en grimaçant. Je suis réellement navré pour ta cousine mais tu ne peux pas rester là. Et bon réflexe mais la prochaine fois, regarde qui tu frappes...
— Désolé, murmura Camille.
Elle essayait vraiment de se calmer et sans vraiment le vouloir ses ongles s'enfoncèrent dans son crâne. Cette sensation familière la soulagea.
— Bellatrix... Bellatrix est partie après l'avoir tuée, se rappela-t-elle d'une voix éteinte. Transplanée.
— J'ai vu, lui apprit Edgar avec un regard inquiet. Je me suis chargé de Dolohov et j'ai tout vu. Nous nous occuperons de ta cousine Camille, ne t'inquiète pas...
— Ne vous donnez pas ce mal. On a plus urgent à régler, murmura-t-elle dans un état second. Un combat... Bataille... Mangemort...
— Tu devrais aller te reposer, te mettre en sécurité. Tu en as assez fait...
— Non ! s'indigna brusquement Camille. Non ! Je veux continuer !
— Dans ton état c'est dangereux...
— C'est tout le temps dangereux ! s'emporta Camille. Je m'en fiche ! Je veux me battre ! J'ai besoin de me battre !
— Mais tu t'entends Camille ? Tu ne peux pas te jeter dans la bataille comme ça ! Je te l'interdis.
— Je vais me calmer, je te le jure Edgar ! S'il te plaît, supplia-t-elle. J'en ai besoin...
Edgar la dévisagea avec un visage fermé et dur. Son nez tordu se fronça quand son regard tomba sur le corps de Capucine et il soupira en passant une main sur sa barbe brune. Ses yeux bleus examinèrent Camille et il hocha imperceptiblement la tête. La Serpentard le remercia dans un murmure et le dépassa.
— Fais attention Camille... On a peut-être neutralisé Dolohov et Rabastan Lestrange. Mais d'autres Mangemorts dangereux sont toujours en liberté !
— Je sais mais... Apparemment la réputation de Rodolphus me protège ! rétorqua Camille. Je ferai attention !
Tout en disant ça un autre souvenir lui revint en mémoire...
Rodolphus s'était échappé avec un Bazin quelque part dans le château. Camille devait le retrouver. Elle devait sauver au moins une personne... Elle devait le retrouver. Elle ne pouvait pas être inutile, sinon tout ce qu'elle avait fait ne servait à rien.
« On peut voir toute la salle de bal depuis le toit. »
La voix de sa mère résonna soudainement dans son esprit. Elle avait dit ça à son père sans savoir que sa fille se trouvait juste derrière elle, accompagnée de l'héritier des Black. Gemma Light l'avait casé dans une innocente phrase, dans un moment de nostalgie, un rappel de la scolarité de son père à Beauxbâtons...
Camille releva la tête et observa le dôme en verre du château, ce toit si magnifique. Elle aurait une vue imprenable d'en haut, c'était sa meilleure chance pour localiser son cousin.
Elle se dirigea sans hésiter vers l'entrée du château en ignorant les cris des invités et les éclairs colorés qui jaillissaient des baguettes. En ignorant le cadavre de sa cousine qui gisait toujours à terre loin derrière.
***
Aleksander se rattrapa à un mur en tremblant. À sa droite flottait en l'air un des quatre Julius Bazin endormi. Plongé dans un sommeil artificiel par un sort de Lestrange, le supposé Premier Ministre ne bougeait pas si ce n'était pour sa poitrine qui se levait et s'abaissait au rythme de ses respirations. Il était dans cet état depuis une poignée de minutes, depuis la fin du violent combat entre Aleksander et Rabastan qui avait duré un bon quart d'heure.
Il avait vaincu Rabastan à l'usure. Certes le Serpentard n'avait aucune endurance mais il avait ainsi développé des tactiques pour moins se fatiguer et économiser ses forces lors de duels particulièrement long. Si ses techniques n'étaient d'aucune utilité face à des sorciers aussi talentueux que Dorcas Meadowes ou Alastor Maugrey, elles pouvaient se révéler efficaces face à des personnes de l'acabit de Rabastan. Moins rapide, moins puissant, moins précis que ses instructeurs.
Aleks inspira une bouffée d'air, son souffle tremblant. Rabastan n'était pas forcément talentueux ou puissant, mais il était retors et avait une large connaissance de sorts de magie noire.
Cela faisait déjà plusieurs minutes qu'Aleks avait perdu le contrôle de son bras. Et cela faisait encore plus longtemps qu'il lui faisait horriblement mal. Son bras pendait misérablement sur son côté, le brûlant et le démangeant atrocement alors que le Serpentard avançait du mieux qu'il pouvait à travers les couloirs blanc immaculé de Beauxbâtons. Ce blanc le dérangeait, il lui rappelait les hôpitaux dans lesquels sa mère le traînait les étés passés. Des mauvais souvenirs.
Aleksander jeta un regard mauvais à Julius Bazin et continua à avancer avec difficulté. Il boitait légèrement de la jambe droite et son bras immobilisé le ralentissait dans ses mouvements.
Il atteint enfin sa destination, un petit salon reculé à l'air désert à première vue. Agitant sa baguette, Aleks alluma la pièce et son regard se posa sur une silhouette assisse près d'une cheminée. Remuant l'âtre avec sa baguette d'un geste détaché, Elphias Doge fixait le feu d'un air songeur. Ce fut le bruit sourd du corps de Bazin tombant sur un canapé qui attira son attention. Il se retourna en saisissant sa sacoche et adressa un sourire avenant à Aleksander.
— Assis-toi mon garçon.
— Vous n'avez pas l'air surpris que je sois là, vous m'avez entendu arriver ? Je marche si bruyamment ? grimaça Aleks en se laissant tomber sur un sofa.
Elphias se contenta d'un sourire énigmatique et s'accroupit à ses côtés. D'un geste de sa baguette, il déchira la manche imbibée de sang d'Aleksander et examina sa plaie. Il ouvrit sa sacoche et fouilla dedans. Il en sortit quelques fioles, des bandages et des serviettes.
— Il y a des sorts qui protègent cette pièce, l'informa Elphias en nettoyant son bras. Si tu avais une Marque sur le bras tu n'aurais pas pu passer la porte. Une sacrée blessure que tu as là mon garçon !
— Ils se lâchent aujourd'hui, déclara Aleks.
— Qui t'as fait ça ? C'est de la magie très sombre.
— Rabastan Lestrange. Je ne vais pas tarder à repartir, il y a encore du travail dehors.
— De toute façon je n'ai pas le matériel pour guérir une plaie aussi imprégnée de magie noire. Je vais me contenter de désinfecter la plaie et de la bander. Pas de mouvements brusques et protège ton épaule, elle sera plus vulnérable aux coups et aux sorts alors fais attention.
— D'autres gens sont passés ? demanda Aleks, peu impressionné par les dires de Doge.
— Edgar qui m'a apporté un Bazin en très mauvais état par la même occasion. J'ai trouvé l'antidote au poison qu'on leur a fait ingurgiter, je t'en donne deux fioles fais-y très attention. Bon sang, les mages noirs de nos jours n'ont aucune tenu...
— Ils en avaient de votre temps, sir ? releva Aleksander avec un sourire fatigué en s'emparant des fioles de son bras valide.
— Gellert était un être sournois et sombre mais il avait plus de finesse que ces brutes épaisses, grommela Elphias.
— Gellert ?
— Gellert Grindelwald. Je l'ai rencontré chez Albus à Godric's Hollow. Nous étions même amis avant... Enfin peu importe. Et oui, je suis si vieux que cela.
— Vous êtes très bien conservé pour votre âge, lui assura le Serpentard.
— Pas de mensonge, mon petit.
— Être ami avec le plus grand mage noir, je n'aurais jamais imaginé ça de vous. Le preux chevalier Gryffondor de Poudlard, contre l'affreuse Sinistros de Durmstrang...
Elphias se tourna vers lui, un air étonné peint sur le visage, sa sacoche en main.
— Sinistros ? Mais Gellert ne faisait pas parti des Sinistros. Il était avec les Dragons. L'équivalent de Gryffondor si on peut comparer Durmstrang et Poudlard, affirma le médicomage. Ah je suis presque sûr que Grindelwald aurait été à Gryffondor avec sa détermination et son orgueil a tout épreuve...
Aleksander se figea en entendant cela avant qu'un rire étranglé ne franchisse ses lèvres. Ses yeux incrédules se posèrent un instant Elphias et sa bouche s'ouvrît sous l'effet du choc.
— Il était chez les Dragons ? s'indigna Aleks. Mais je croyais qu'il était avec les Sinistros ! On disait même qu'il avait passé un an à Poudlard à Serpentard !
— Crois-moi, s'il avait été à Poudlard, il aurait fini à Gryffondor. C'était une vraie tête brûlée dans sa jeunesse.
— Mais tout le monde le disait ! Alors d'où viennent tout ces préjugés de magie noire sur Serpentard ? Pourquoi on voit les Gryffondors comme les héros, eux ? Je peux savoir pourquoi on traite Grindelwald de Serpentard à Poudlard ?
— Mon garçon, Serpentard est une Maison pleine d'idées préconçues depuis sa création. Et aucun de ses membres ne cherche à se débarrasser de ces idées d'ailleurs. Et Serpentard reste la Maison de la pureté du sang.
— Mais toutes les familles pures ne soutiennent pas la magie noire, au contraire ! J'en connais plus qui la haïsse !
— Il faut que tu saches, Aleksander, que dans notre monde tout est séparé en deux catégories. Magie noire et magie blanche. Sang-purs et sang-impurs. Moldus et sorciers. Nous dépendons de cet équilibre, plus que tout le monde ne le pense. On essaie de maintenir un entre-deux mais au final on finit toujours par choisir un côté. Il a donc fallu parmi les Maisons de Poudlard décider à qui reviendrait le rôle des...
— Méchants ? ironisa Aleksander.
Elphias hocha distraitement la tête.
— Et donc c'est Serpentard qui a obtenu le mauvais rôle... Évidemment, le serpent a moins de panache que le lion.
— Ce sont des préjugés mon garçon. Des préjugés dont il va falloir se débarrasser. Il n'y a pas que les nés-moldus qui sont au centre de cette guerre mais les sang-purs également. Parce que dans l'ordre naturel de notre monde, les deux doivent s'affronter. Or ce n'est pas vrai. Vous, toi, Camille et Sirius en êtes l'ultime preuve. Cet équilibre est idiot. Le monde n'est pas tout blanc, ni tout noir. Pas rouge et vert. Le monde est gris. Incroyablement gris. Mais nous pouvons déjà le sentir... Cet équilibre commence à vaciller au sein de notre communauté. La guerre, j'espère, va tout faire voler en éclats. Le monde, notre monde, n'est pas censé être divisé. Nous formons un tout. Peut-être qu'après la guerre, les sorciers reprendront enfin conscience de cela. Peut-être que c'est justement ce dont nous avons besoin. De ce déséquilibre, de ce chaos pour retrouver un semblant d'égalité et de justice. Pour que Serpentard n'ait plus le mauvais rôle.
— C'est incroyablement pessimiste. Et déprimant.
— C'est la vérité. Et la vérité est déprimante et pessimiste. En vérité, ce n'est pas Tom Jedusor le responsable de cette guerre. C'est notre communauté tout entière, c'est cet équilibre dont nous dépendons qui est responsable de toute cette folie et cruauté. De ces injustices criantes.
— Vous dites qu'il y a un entre deux tout de même ?
— Les sang-mêlés, dont je fais partie par ailleurs, commenta Elphias. Le Ministère. Le W.O.R.L.D. Serdaigle et Poufsouffle. Tu peux tout de même remarquer qu'au Ministère beaucoup de personne et d'institutions ont pris un parti dans cette guerre en aidant volontairement ou involontairement des Mangemorts ou des membres de nos organisations. C'est d'ailleurs pour cela que l'Ordre a été créé, nous sommes entièrement et pleinement contre Voldemort. Il n'y a pas de doutes. Nous sommes fait pour les contrer, c'est notre raison d'exister.
— On n'encouragerait pas la guerre en fonctionnant comme ça selon votre théorie ? ironisa Aleksander.
— Bien sûr que si. Mais la guerre aura lieu que nous le voulions ou non. Le côté s'opposant aux Mangemorts sera juste moins ordonné si l'Ordre n'y participe pas. Le fait que toute cette guerre soit stupide, et que tout les préjugés qui lui ont permis de voir le jour le soient aussi, n'empêche pas le fait que nous devons nous battre contre l'injustice. Nous battre pour les nés-moldus. Cet équilibre basculera après la guerre mais en attendant nous nous battrons pour la remporter. Pour qu'une fois toute cette folie terminée, notre monde puisse se débarrasser de ses préjugés.
— Et le W.O.R.L.D dans tout cela ?
— Notre organisation est grise également. C'est pour cela que des Light et des Black ont été recruté. Tu connais l'objectif du W.O.R.L.D, ce n'est pas de se battre. C'est de préserver la paix. Elle sera donc inutile une fois la guerre déclarée une bonne fois pour toutes. Et une fois cet équilibre brisé, elle ne sera plus d'aucune utilité. Et oui, Aleksander. Le W.O.R.L.D est peut-être en train de vivre ses derniers jours. Ce serait une bonne nouvelle selon mon humble avis. Mais j'étais aussi optimiste à la fin de la guerre contre Gellert et pourtant nous sommes toujours restés au même stade... Espérons qu'après Voldemort nous reprendrons enfin nos esprits. Tu devrais partir mon garçon. Et souviens-toi, Serpentard est peut-être un des vilains de l'histoire mais Gryffondor n'est certainement pas le héros. Les deux seront tout les deux aussi sombres durant la guerre. Il ne revient qu'à toi de décider quelles idées tu veux défendre et comment tu veux les défendre. Personne ne peut t'enlever ça.
***
Camille esquiva un énième éclair violet en sautant sur une autre pierre. Mais elle glissa et tomba dans le vide, jurant bruyamment elle se redressa durant sa chute et se rattrapa lourdemment à une rambarde. L'impact fit trembler tout ses os et elle serra les dents en se hissant sur le balcon. En poussant un énième juron, elle se frotta le poignet et rappela une pierre à elle, grimpant à nouveau dessus. Cela devait faire une dizaine de minute qu'elle tentait de rejoindre le toit par la salle de bal. Mais elle recevait sans cesse des sorts de Mangemorts qui la suivaient depuis les balcons ou les pierres volantes. C'était extrêmement énervant.
Sautant sur une pierre, elle attendit que les blocs forment un chemin précis selon les sorts qu'elle lançait avant de reprendre sa course effrénée. Elle n'avait même pas atteint le huitième étage qu'un maléfice cuisant l'atteignit à la cuisse. Poussant un gargouillis plaintif, elle ralentit considérablement. Elle jeta un sort rageur à son adversaire qui tomba à la renverse depuis sa pierre. Un Expulso particulièrement puissant le fit chuter de plusieurs étages jusqu'à ce qu'il s'écrase à terre dans un craquement sourd.
Camille blêmit et observa sa silhouette brisée avec horreur. Le corps tordu, une mare de sang se formant déjà sous lui, le Mangemort resta immobile à terre. Vérifiant autour d'elle que personne ne l'ait vu, Camille s'enfuit en courant, suivant le passage que les pierres avait formé. Elle fuit le cadavre qui ornait maintenant les dalles de la salle de bal et son sang qui maculait la blancheur du sol. Camille jeta encore des coup d'œils anxieux autour d'elle, par Merlin si quelqu'un l'avait vu... Elle était mal. Elle allait sûrement se faire terriblement engueuler par Bones, Prewett et Meadowes. Peut-être même Dumbledore par le chaudron de Morgane. Elle n'avait jamais... Jusqu'à aujourd'hui. Mais c'était un accident.
Juste un accident, s'assura Camille en serrant la mâchoire. Il a jeté le premier sort... C'est lui qui m'a cherché...
Elle déglutit difficilement et glissa à terre pour éviter de justesse un éclair doré de la part d'un Mangemort hors de lui. Roulant sur elle-même, elle s'accroupit et leva sa baguette au niveau de son menton. Elle stupéfixia son agresseur qui tomba également à la renverse. Elle écarquilla les yeux quand son corps rejoignit celui de son compagnon mort à terre et plaqua une main sur sa bouche, pâle.
— Je... Je suis désolée, murmura-t-elle en se relevant.
Elle ne savait pas vraiment à qui elle s'adressait. Aux âmes qui devaient quitter leurs corps en cet instant ? Aux autres Mangemorts qui continuaient de la poursuivre ? À elle-même pour subir pareille émotion ?
Tout compte fait elle devait s'excuser auprès de ses mentors. Auprès de sa mère qui lui avait appris que la diplomatie était beaucoup plus utile que la violence. Auprès de tout l'Ordre et du W.O.R.L.D. Auprès de ses amis.
Parce qu'elle n'était pas du tout désolée.
Elle reprit sa course en laissant derrière deux cadavres, cruellement consciente de son indifférence. Elle pencha la tête sur la droite, évitant un sort sur la gauche, puis de l'autre côté pour en éviter un autre sur la droite. Son corps semblait sur pilotage automatique alors qu'elle esquivait les maléfices du mieux qu'elle pouvait. Elle reçut plusieurs sortilèges. À l'épaule, au genou, au ventre. Mais elle n'arrêta pas de courir, acceptant seulement de ralentir au fur et à mesure que les blessures se multipliaient. Elle s'imagina que chaque sorts étaient une punition pour le sort des deux Mangemorts qu'elle avait tué.
Mais encore une fois, la rage de leurs compagnons ne fut accueillie que par sa propre indifférence.
Tout le monde mourrait un jour, la Mort avait simplement accueilli deux âmes de plus ce soir par sa faute. Mais elle aurait sûrement plus d'âmes à cueillir avant de quitter Beauxbâtons cette nuit. Les Mangemorts ne s'embarrassaient pas de beaux sentiments et de discours d'excuses eux. Eux ils planifiaient, attaquaient et éliminaient tout ceux sur leur chemin. De préférence avec du sang moldu ou des traîtres à leur sang. Alors Camille ne se sentait pas désolée. Le monde avait peut-être gagné un tueur supplémentaire aujourd'hui, mais il en avait aussi perdu deux, grâce à elle.
« En mission tu seras peut-être fasses à un choix difficile, impossible... Prendre une vie pour sauver la tienne ou beaucoup d'autres. Ne laisse pas le regret de cette décision te détruire, lui avait dit Edgar Bones. Parce que les serviteurs de Voldemort ne regretteront jamais rien et nous ne pouvons pas être pénalisés par rapport à eux. Pour gagner il faut rester sur un semblant d'égalité avec les Mangemorts. Alors prends la responsabilité de chacun de tes actes, assumes-les mais ne les laisse pas te ronger. »
« Bones a raison. Laisse pas la culpabilité guider ta baguette Light ! Et use de ton cerveau pas de ton coeur, avait aboyé Alastor Maugrey. Mais surtout...»
— Vigilance constante, marmonna Camille en levant sa baguette. Bombarda !
Le toit explosa dans une explosion de verre qui tomba sur le dôme magique dont s'était recouverte Camille. Elle ne regrettait pas. Chaque Mangemort tombé, c'était un de ses amis plus en sécurité. La Serpentard observa le trou dans le plafond, deux mètres au-dessus d'elle. Des cris jaillirent derrière elle alors que ses adversaires reprenaient leurs esprits après l'explosion qu'elle avait causée. Réagissant immédiatement, Camille plia les genoux et brandit sa baguette le plus haut possible.
— Ascendio !
Elle se sentit décoller des pierres volantes, propulsée en l'air avec force, emportée par sa baguette. Elle fit de son mieux pour atterrir sur une partie du toit toujours en parfait état, se roulant en boule pour minimiser le choc de l'impact. Elle atteint le verre avec un bruit sourd mais heureusement le verre ne craqua pas sous son poids. Seule une légère fissure apparut.
Camille la répara instantanément et entreprit de renforcer la solidité du toit à l'aide d'enchantements ménagers. Elle dirigea sa baguette un instant vers le trou qu'elle avait créé et le couvrit d'une épaisse végétation. Elle fit apparaître des pierres et les assembla au-dessus du trou, rebouchant la brèche solidement. Elle rangea ensuite sa baguette et parcourut le toit à pas légers, scrutant les étages qui défilaient sous ses yeux. C'était vrai qu'elle avait une vue imprenable sur toute la salle de bal et même le domaine tout entier de Beauxbâtons. Mais la Serpentard n'était pas là pour admirer, elle était là pour travailler.
S'accroupissant, elle examina attentivement chaque visages sous le verre, cherchant celui de son cousin. Rodolphus. Où était-il ?
Nulle part, contasta-t-elle avec déception.
Elle repéra plusieurs visages familier, notamment son oncle Theodorus qui se battait contre un Mangemort masqué, mais aucun qui ne ressemblait de près à celui de l'aîné Lestrange.
Ce furent des bruits et exclamations qui la tirèrent de sa contemplation. Comprenant que d'autres sorciers avaient élu refuge sur ce toit, Camille paniqua et décida rapidement de se couvrir d'un sort de Désillusion. Initiative qui se révéla salvatrice quand elle reconnut les voix.
Rodolphus. Rolland. Jugson. MacNair. Et plusieurs autres.
Camille crapahuta sur le toit à pas discrets, cherchant à dissimuler sa présence du mieux qu'elle pouvait tout en se rapprochant des cris et des voix. Elle s'arrêta derrière un rebord assez large et s'allongea ventre contre terre sur le toit, son menton posé sur le rebord. Elle observa le groupe de Mangemorts qui se disputaient férocement.
Rodolphus et Jugson semblaient prêts à en venir aux mains. Se tenant face à face, les poings serrés et baguettes en mains, ils s'affrontaient du regard. À leur côtés une silhouette masquée secouait sa tête. Peut-être Rolland. Amycus Carrow admirait la scène avec un sourire tordu et MacNair grimaçait en frottant ses poignets entaillés. Trois autres personnes masquées se tenaient en retrait, soutenant une Ombeline terrifiée qui murmurait des suppliques désespérées. À sa droite, un Julius Bazin à l'air trop détendu et calme pour être le vrai la couvait d'un regard inquiet. Ce qui ne faisait aucun sens. Cet homme ne pouvait pas être Bazin, il serait attaché et bien plus amoché. De plus cette personne avait en main une sacoche noire qu'il serrait précieusement et il affichait une expression soulagée.
Il ne pouvait pas être Bazin. Et pourtant il semblait réellement inquiet du sort de cette Ombeline.
— Je ne laisse pas mon frère dans ce trou à rat, Jugson ! rugit Rodolphus.
— Ton frère est un incapable, il s'est fait battre par Brand ! Par un gamin ! Autant le laisser croupir dans ce trou à rat. Peut-être qu'Azkaban pourrait lui donner une leçon, le...
Rodolphus s'empara du col de Jugson, le dévisageant avec un sourire mauvais de toute sa hauteur. Sa baguette enfoncée dans le cou de son partenaire, Rodolphus reprit la parole plus calmement.
— Comment as-tu appelé mon frère ?
— Un. In. Ca. Pable, articula Jugson.
Le poing de Lestrange fendit l'air et vint s'abattre sur la mâchoire de Jugson qui ricana en saisissant sa propre baguette pour la pointer sur le torse de son agresseur.
— Lève la main encore une fois sur moi, Lestrange, et le Maître te le fera payer.
— Insulte mon frère encore une fois, Jugson, et je ferai en sorte que tu ne puisse plus parler.
Rodolphus relâcha son partenaire et disparut sur place, le regard fou. Camille serra les dents en pestant silencieusement.
— Bien, on part maintenant ? ragea Jugson en frottant sa mâchoire.
— Non. On attends les Lestrange, rétorqua la voix de Rolland. Sois plus patient Jugson. De toute façon le portail ne s'ouvrira qu'à onze heures pile. Nous avons du temps. Alors attends et ferme-la, il ne manquerait plus que Bones ou Meadowes débarquent alors qu'on est si près du but...
C'était peut-être vraiment Bazin finalement, songea Camille en examinant attentivement Julius.
Camille se cala plus confortablement contre le rebord et croisa les bras sous son menton, attendant. Elle aussi devrait travailler sa patience. Autant commencer maintenant et attendre patiemment que ses cousins ne reviennent et qu'ils se mettent en mouvement, là elle pourrait intervenir.
***
— Camille, putain t'es où ? hurla une voix dans ses oreilles.
— En haut, hurla la Serpentard sur son bracelet.
— En haut ?!
— Le toit !
— Qu'est-ce que tu fous là haut ?!
— Y'a les Lestrange, les deux, Carrow, Jugson et trois autres ! répliqua Camille en se pencha en avant, évitant un sort grésillant. Ramène-toi Black ! Ils ont les Bazin et j'ai l'impression que ce sont les vrais !
— Mais par Merlin, comment tu fais pour te trouver dans les pires situations ? gémit la voix de Sirius dans ses oreilles.
— Les gamins, vous ne bougez pas ! Moi et Bones on arrive, hurla la voix de Gideon dans les oreilles de Camille.
— Trop tard pour ça ! rétorqua Camille en tourbillonnant sur elle-même, esquivant un maléfice explosif.
Tout s'était passé si vite, Camille n'avait rien pu enregistrer. Rodolphus était revenu en traînant son frère sur son dos, ce dernier évanoui et dans un piteux état. Son frère aîné n'était pas en meilleure forme, sa cape était complètement calcinée et ils avaient ramené avec eux une étrange odeur de brûlé. Rodolphus arborait un œil noir et un énorme hématome à la joue droite, sa jambe gauche saignait abondamment et de nombreuses entailles sillonnaient son visage et ses bras.
« — Lestrange, par Merlin, qu'est-ce que...
— Brand ! On s'en va, maintenant ! »
Les Mangemorts étaient partis, se dirigeant vers l'autre côté du toit. Camille les avait d'abord suivi en silence, discrètement. Mais un bruit suspect avait trahi sa présence et les mages noirs s'étaient mis à courir vers l'extrémité du dôme en verre. Camille s'était élancée à leur poursuite, toujours recouverte de son sort ce qui énervait passablement ses adversaires qui visaient au hasard. Aucun sort ne l'avait atteint encore et elle n'avait même pas à esquiver vu qu'ils passaient souvent à des mètres d'elle. Avec du recul, leurs têtes et grognements de rage étaient assez comiques.
— Black ! On ne plaisante pas, ne rejoins pas ta copine ! menaça Dorcas.
— Bien sûr... Bien sûr que non ! Je ne suis pas du... Du genre à désobéir !
On pouvait déjà entendre à sa voix qu'il courrait et Meadowes jura avec couleur. Camille eut du mal à retenir son sourire en entendant ses insultes désuètes et ses malédictions. De son côté Edgar hurlait à Camille d'arrêter de courser ces salauds de Mangemorts et Gideon menaça Aleksander de ne pas oser rejoindre sa meilleure amie.
— Trop tard pour ça ! rétorqua le Serpentard.
Au même instant, une porte sur la droite de Camille s'ouvrît à la volée et Aleksander déboucha en trébuchant sur le toit. Avec sa baguette tendue et ses vêtements fumants, il avait une drôle de dégaine et Camille s'arrêta un instant. Elle jeta un sort à un Mangemort qui s'apprêtait à attaquer son ami et rejoignit le Serpentard qui avait déjà engagé le combat avec un homme masqué.
— Hey. Juste pour que tu saches, je suis juste derrière toi, murmura-t-elle à son oreille.
Aleksander sursauta et lui lança un regard incendiaire par-dessus son épaule.
— Ne fais pas ça, siffla-t-il entre ses dents.
— Tu fumes, tu te la joues cheminée maintenant Brand ? C'est pour ça que tu m'as rejoins sur le balcon ?
— Oh hilarant. Oui, bien sûr je suis venu juste pour pouvoir faire une blague de mauvais goût. Pas pour sauver ta misérable vie, Light !
— ALEKS ! Tu es dans la merde jusqu'au cou gamin ! ragea Gideon.
— Et oui, y'a des Mangemorts partout ici, remarqua Aleks en déviant un sort.
— Camille bordel ! Ce n'est pas une blague, c'est dangereux ! Vous vous battez contre des mages noirs puissants ! Partez immédiatement, on prendra la relève, s'emporta Edgar.
— En attendant, aucun de vous n'êtes là et ils vont partir ! pointa Camille.
— Ils ne peuvent pas transplaner, le champ est toujours...
— Ils ne transplanent, le coupa Camille. Ils utilisent un portail.
— Un quoi ?
— Impossible, affirma Dorcas. Le portail ne marche plus depuis des décennies, c'est impensable qu'ils aient...
— Je peux déjà le voir de là où je suis ! Il est immense le truc !
En effet les Mangemorts couraient vers un immense voile noir qui ondulait à l'autre bout du toit. Le voile avait une consistance de fumée et flottait légèrement au gré du vent, formant un halo noir. Le portail flottait jusqu'à trois mètres au dessus du sol mais il suffisait de le toucher pour le traverser. Les Lestrange et les Bazin n'étaient plus qu'à quelques mètres du portail, plus loin derrière Jugson, Amycus, Rolland et MacNair surveillaient leurs arrières. De leur côté Camille et Aleksander avaient engagé le combat avec trois hommes masqués.
Ils étaient définitivement d'un niveau inférieur à leurs supérieurs, leur précision était catastrophique, ils n'avaient aucune puissance magique et d'une lenteur affligeante. Quant à Aleksander il ne lui avait fallu qu'une poignée de minutes pour assommer son adversaire et il fixait sa silhouette évanouie avec exaspération.
— On vaut mieux que des Mangemorts sous-classés, s'énerva-t-il en jetant un sort à la cuisse d'un deuxième Mangemort.
— Ne tente pas le sort, c'est toujours avec ce genre de phrase que notre karma s'emballe et du coup on se retrouve à affronter Voldemort lui-même.
— Le Maître ! informa la voix grave Jugson. Il est arrivé !
— Putain Aleks tu pouvais pas la fermer ? gémit Camille.
— On part immédiatement ! lança la voix rauque de Rodolphus. Bellatrix se chargera de l'accueillir !
— Meadowes, Voldemort est là ! Il va rejoindre Bellatrix vous devez récupérer le médaillon avant lui !
— Mais qu'est-ce qu'on en a faire de ce putain de médaillon ? rugit Gideon.
— C'est justement parce qu'il est si important aux yeux de Voldemort qu'on doit le récupérer. Gideon viens avec moi, Edgar je te laisse le toit !
— Parfait, grommela Edgar. Manquez plus que Jedusor... Par Merlin, j'exige une semaine de vacances après cette soirée.
— Faut en sortir vivant déjà, lança Aleks en immobilisant son deuxième Mangemort. Dites j'ai l'impression qu'on fait tout le boulot, t'es où Bones ?
— Dolohov !
— Oh.
— Oui oh ! Récupérez les Bazin, rien de plus, ne jouez pas aux héros en essayant de les arrêter !
— Et si on les tuait ?
— Camille ! s'exclama la voix d'Elphias.
— Quoi ? C'est juste une question... Ce serait plus pratique, se défendit Camille en assommant le dernier des trois hommes masqués. Quand on les arrête le Ministère les relâche et de toute façon les Détraqueurs vont finir par s'allier à Jedusor et Azkaban ne servira plus à rien. Alors même si on les arrête, c'est d'une inutilité affligeante.
— La gamine marque un point, grommela Gideon.
— Non ! Albus trouvera un moyen de faire en sorte qu'ils soient vraiment arrêtés, vous vous contentez de les immobiliser. Sauf urgence ou problème, on ne tue personne. Est-ce que vous m'avez bien compris ? Camille ? Gideon ? Aleksander ?
— Mais j'ai rien dit moi, protesta Aleks.
— Oh tu es bien trop souvent d'accord avec Camille à mon goût...
— Et Sirius alors ?
— Je ne tuerais personne si on ne m'y oblige pas, promit Camille.
Elle déglutit légèrement en repensant aux deux cadavres qui ornaient le sol de la salle de bal. Aleksander se contenta de rouler les yeux et de briser les baguettes des deux sorciers qu'il avait immobilisé alors que Camille faisait exploser celle de son adversaire.
— Bien. Maintenant vous m'attendez ! ordonna Edgar.
— Kchhh... Kchh... Je... Ne... Kchhh... T'en... tends... Plus... Kchh, dit Camille avec lenteur en éloignant le bracelet de ses lèvres.
Adressant un sourire crispé à son meilleur ami, elle désigna avec sa baguette le groupe de Mangemorts devant eux. Son meilleur ami lui sourit en retour, d'un sourire froid et fit tournoyer sa baguette.
— Tu prends qui ?
— J'en ai ma claque de Jugson, je pense que je peux te le laisser... Tu vois son bras en charpie ?
— C'est toi qui a fait ça ?
— Je t'avais dit que ces couteaux pouvaient se révéler utiles. Mais bon comme toi tu te coupes avec...
— Okay je prends Jugson. Pas besoin d'être si violente. On se partage Rolland ? Vu qu'on ne sait rien de son niveau.
— En tant que Gendarme haut placé... Il doit être assez fort. Donc ouais on partage. Je prends Carrow.
— Et MacNair ?
— Ne me dis pas que tu as peur de MacNair ? Il doit avoir à peine vingt ans !
— Tu as quinze ans Camille.
— Et alors ? Je vois pas où tu veux en venir. Ça fait trois fois qu'on a arrêté MacNair, il va fuir de toute façon ! Au pire on se le partage aussi.
— T'es au courant que si on fait ça, on en entendra jamais la fin ? Gideon et Edgar seront sur notre dos pendant des mois.
— Je sais. J'aime bien. J'ai presque l'impression d'avoir un père quand Edgar m'engueule, dit Camille avec un grand sourire.
— Je... Ouais je comprends. On y va ensemble ?
— Comme toujours.
— Un...
— Deux.
— Trois !
Se tournant d'un même mouvement vers les quatre mages noirs, les deux Serpentard brandirent leurs baguettes.
— Noctur Crescen ! Aguamenti !
— Bombarda Maxima ! Elektra !
L'air autour des mages noirs s'épaissit tel un nuage de fumée noir. Des explosions de verre se firent entendre à l'intérieur de la brume sombre et des grésillements bruyants accompagnèrent les cris des hommes. Sans même échanger un regard, les deux amis se précipitèrent vers la fumée noire.
À peu près au même moment, un bruit sourd et un grognement attira leur attention. Ils eurent à peine le temps de se tourner que Sirius se hissait déjà sur le toit depuis une trappe cassée. Et pendant ce temps le nuage noir se dissipait déjà.
— Avada Kedavra !
— Expulso !
Aleksander se retrouva projeté violemment sur la droite. Se relevant sur ses coudes il adressa un regard indigné à sa meilleure amie qui leva les bras au ciel, exaspérée.
— Aïe !
— Espèce de bébé !
— T'es une grande malade, j'avais la situation sous contrôle !
— T'allais crever. Tu ne peux pas dévier ni parer un Impardonnable.
— J'aurais pu m'écarter seul !
— Avec ton agilité de Géant ?
— Arresto momentum ! Ktevos !
— Omibilius ! Urmsiz !
— Engorgio ! Tu vois j'ai la situation sous contrôle Camille !
— Oh oui maintenant que t'es concentré et qu'ils ne peuvent plus te prendre par surprise tu as la situation sous contrôle.
— Et c'est moi l'immature ? soupira une voix derrière eux.
Sirius s'interposa entre les deux Serpentards, un sourire amusé aux lèvres.
— On se calme, d'accord ? Ce n'est absolument pas le moment. Je peux d'ailleurs vous féliciter, vous vous êtes distraits seuls et du coup ils se sont enfuis. Donc maintenant vous arrêtez de vous battre comme des gamins et vous essayez de rester professionnels ! Sinon Maugrey va encore me gueuler dessus.
Camille lui jeta un regard mauvais alors qu'Aleksander dévisageait Sirius avec surprise. Soufflant avec exaspération, la Serpentard resserra sa prise sur sa baguette et se dirigea vers le portail en ignorant ses amis.
— J'ai besoin de frapper quelque chose, marmonna-t-elle.
— C'est toi le gamin Black, marmonna Aleksander.
— Superbe attitude Aleks. T'en as d'autres des matures comme ça ? railla Camille.
— Oh pitié taisez-vous et dites moi que ce truc noir n'est pas comme un Portoloin, gémit Sirius.
— Aucune idée. Les portails sont rares et trop anciens et instables pour qu'on puisse les utiliser à notre guise.
— Super, soupira Aleksander.
— Les portails sont dangereux, ça à la limite c'est un détail. Le plus important c'est qu'ils n'apparaissent que durant un court laps de temps et qu'ils disparaissent ensuite pendant deux jours. On pourrait atterrir en Australie et y rester coincés un moment.
— Quoi ? Tu veux qu'on abandonne ?
— Non, bien sûr que non. Je dis juste ça parce qu'on a approximativement une minute avant qu'il ne s'évapore donc il va falloir courir.
— Oh si ce n'est que ça, décréta Sirius avec un grand sourire.
— Je déteste courir, grommelèrent Camille et Aleksander.
Ils s'élancèrent vers le portail qui commençait déjà à diminuer drastiquement de taille, leurs pieds martelant le plafond de verre dans un bruit sourd, leurs vestes fouettant leurs dos et leurs cheveux flottant grâce aux puissantes rafales qui balayaient par instant le toit. Les élèves étaient obligés d'hausser la voix pour se faire entendre et leurs souffles saccadés se perdaient dans le hurlement du vent.
Le voile sombre commença à se dissiper lentement. Sirius tendit une main que Camille agrippa alors qu'Aleksander empoignait son bras. Sirius n'eut qu'à effleurer le voile pour qu'ils se retrouvent aspirés par le néant.
Le voyage en portail n'était ni agréable, ni désagréable. C'était le vide matérialisé. Rien. Tout leur être se retrouva brièvement vidé de toute énergie, imprégné à la place par la magie noire contenue dans le portail. Pour une fois Camille se sentit presque légère, ainsi vidée il n'y avait plus à se soucier de quoique ce soit. En paix. Mais comme toute paix, elle doit se terminer à un moment donné et Camille sentit tout ses souvenirs, émotions, pensées lui revenir de plein fouet.
Son souffle momentanément coupé, pliée en deux avec une main pressée contre son ventre et ses yeux entrouverts, Camille n'arrivait pas à tout assimiler. Une vive douleur lui vrilla le front et elle porta une main à sa tempe, le visage déformé par une grimace de douleur. Ce fut la sensation d'un liquide chaud coulant le long de son épaule qui la réveilla.
Hébétée, la Serpentard eut soudain conscience de son nouvel environnement. Elle avait échangé un toit en verre pour un toit en pierre. Des sorts fusaient autour d'elle et son premier réflexe fut de dresser un bouclier au-dessus d'elle. Elle put alors analyser la scène qui se déroulait sous ses yeux. C'était Walden MacNair qui l'avait blessé à l'épaule, mais le Mangemort, son regard croisant le sien, paniqua et transplana avec hâte. La Serpentard eut un rire incrédule face à ce spectacle pitoyable.
Aleksander était engagé dans un duel avec Robert Jugson alors que Sirius se battait contre Rodolphus Lestrange. Ce dernier tentait désespérément de protéger son frère, aidé par Amycus Carrow. Tapie dans un coin, Ombeline Bazin était recroquevillée sur elle-même, complètement dépassée par les événements. Son père, ou du moins un sosie de son père, se tenait devant elle, sa baguette tremblant légèrement dans sa main. Sa mallette avait disparu tout comme Rolland.
Camille rejoignit Sirius, se doutant qu'il était celui en plus mauvaise posture, et attaqua Carrow d'une profonde entaille le long de son dos. Son cri de douleur trop aiguë fit grimacer de douleur Camille qui porta une main à son oreille.
— Carrow, je ne savais pas que tu avais des gènes de sirènes ! ricana Sirius en esquivant un maléfice de Rodolphus.
Les traits d'Amycus se tordirent de fureur alors qu'il se retournait vers Camille, la dépassant d'au moins deux têtes. Elle déglutit légèrement avant de raffermir sa prise sur son arme et d'attaquer d'un sortilège d'emprisonnement à la poitrine. Amycus le dévia d'un simple mouvement de baguette et contrattaqua immédiatement. Ses mouvements étaient lents et mesurés mais d'une précision terrifiante car il entailla profondément la joue de la Serpentard.
Elle se mordit la lèvre pour chasser la vive douleur qui la transperça et leva sa baguette. D'un mouvement élégant elle fit apparaître une un tonneau d'eau autour du Mangemort, le resserrant progressivement. Alors que l'eau le submergeait, Carrow ouvrit ses bras et la vague explosa en milliers d'éclats de verre. Camille dressa un bouclier au-dessus d'elle et de Sirius.
— Si vous n'étiez pas si importants, vous seriez déjà morts, déclara Amycus avec dégoût. Votre sang est trop précieux pour être gaspillé dans des batailles inutiles, notre Maître a de grands projets pour vous ! Baissez vos baguettes, abandonnez le combat. Vous perdrez tôt ou tard.
Camille ne répondit pas, trop occupée à s'assurer de ne pas mourir.
— Si tu as battu Rockwood c'est parce qu'il est sorti de Poudlard il y a à peine deux ans. Il vient d'entamer sa formation, ricana dédaigneusement Amycus. Il a encore beaucoup à apprendre tout comme la plupart des sorciers que vous avez affronté. Ce sont des incapables pour l'instant certes, mais tu as du te rendre compte chérie que le niveau est différent ici.
Un sort de Sirius fusa vers Amycus qui le fit disparaître d'un vague geste de la main.
— Vous jouez dans la cour des grands désormais. Et vous allez comprendre qu'on ne peut pas compter sur la chance ici.
— Petrificalus Totalus ! Stupéfix ! Engorgio !
— Chérie, ce n'est pas comme ça que tu vas gagner, se lamenta Amycus en parant coup sur coup. Diffindo.
Camille sentit la magie d'Amycus dessiner une trace brûlante sur sa joue, un liquide chaud coulant le long de sa mâchoire. Elle y porta la main un instant et fut satisfait d'apercevoir un sourire narquois sur le visage de Carrow à travers ses larmes. Il ne s'attendrait jamais à ce qu'il allait suivre.
Il trébucha un instant sur la baguette de Rabastan, tombée de la poche de Rodolphus alors que ce dernier se défendait face à Sirius. Cependant Lestrange était toujours ralenti dans ses mouvements par ses nombreuses blessures et sa fatigue et Sirius gagnait du terrain.
— Endoloris ! hurla Camille en bluffant grostesquement.
Mais Amycus la crut et c'etait tout ce qui comptait. Ses yeux s'écarquillèrent et il se jeta sur le côté pour éviter le sort. Camille fit un pas de côté et tendit le bras en avant pour être sûre de ne manquer le Mangemort.
— Confundo. Blocjambe. Expulso, pensa-t-elle, criant les formules dans son esprit.
Elle eut juste le temps d'apercevoir un voile de brume recouvrir les pupilles d'Amycus que déjà le Mangemort tombait en arrière dans le vide, trop surpris et sonné pour penser à attaquer. Le Confundo ne pourrait qu'être plus efficace dans son état d'hébétude. Repoussant une épaisse mèche de cheveux en arrière, Camille inspira bruyamment, pantelante.
— Oh chéri, cracha-t-elle. Je crois que j'ai gagné.
— Hé Lestrange ! T'as oublié quelque chose en même temps que l'amour propre de ton frère, lança Sirius.
— La ferme Black ! rugit Rodolphus.
— Mon poing !
Camille aperçut du coin de l'oeil le poing de Sirius rentrer en contact avec la pommette droite de Rodolphus et elle faillit lui hurler dessus. Sirius prenait tout comme un jeu.
Son propre sort explosif manqua de peu Jugson qui se retrouva propulsé contre un mur par le choc de l'explosion. Aleksander se dirigea vers son corps affaissé, un bras pendant misérablement à son côté. Camille se tourna vers les Bazin, estimant que ses amis pouvaient largement se débrouiller face à deux grave blessés.
— Est-ce que vous êtes blessés ? s'enquit Camille dans un français rouillé en s'approchant d'eux.
— Ne t'approche pas ! lui ordonna Julius en brandissant sa baguette.
La Serpentard s'arrêta et fronça les sourcils. Elle regarda autour d'elle avant de se pointer du doigt d'un air interrogateur.
— Oui toi !
— Nous sommes du même côté, Votre Excellence, lui assura Camille.
— Tu es une Light, évidemment que tu es de leur côté ! cracha Julius.
— Je suppose que tu n'es pas Julius Bazin du coup. Qui es-tu ?
— Arrête ! Tu connais sûrement tout leurs plans !
— Je ne suis pas avec eux ! s'irrita Camille. Je viens littéralement de me battre avec l'un d'eux et de le jeter du toit !
— Vous n'êtes que des menteurs et des manipulateurs ! Tout ça c'est pour que je vous fasse confiance ! Je ne te fais pas confiance ! J'ai déjà fait ce que vous vouliez, laissez-moi et Juliette tranquille ! hurla le faux-Julius, la voix tremblante.
— Juliette ? C'est elle Juliette ?
— Vous ne la toucherez pas. Vous la laisserez tranquille, déclara-t-il avec une fausse confiance.
— Bien sûr que je ne vais pas la toucher ! On est dans la même équipe, on est ensemble. Je ne vais pas vous faire de mal, tu m'as vu ? Une gamine maigrichonne de quinze ans ?
— Je t'ai vu pousser sans remord ton coéquipier de ce toit.
— Ce n'est pas mon coéquipier, j'ai du le voir deux fois dans ma vie ! C'est un enfoiré et un Mangemort, c'est pour ça que je l'ai poussé !
— Arrête de mentir ! cria le sorcier. Je sais qui tu es, une Light ! La cousine des Lestrange ! Vous êtes tous les mêmes !
— Lionel, appela Juliette en sanglotant. S'il te plaît... Je... Je veux partir !
Mais Lionel ne bougea pas, sa baguette toujours tendue vers Camille. L'heure du Polynectar devait toucher à sa fin car les yeux bleus et la peau blafarde de Julius Bazin firent place à deux prunelles vert pomme et une peau à la teinte caramel.
— Je n'ai pas peur, affirma-t-il. Gendarme de seconde division. Tu vas poser ta baguette au sol et me suivre au Prévôté.
— Écoute Lionel, on est dans le même camp, souffla la Serpentard, soudainement apeurée par l'étincelle impitoyable qui brillait dans les yeux du Gendarme. D'accord ? Mon nom ne veut rien dire, je ne vous veux aucun mal...
— Les noms c'est tout ce qui compte ! aboya Lionel. Tu crois que si on s'appelait Light ou Fontaine à la place de Beylier, on serait menacé et traqué comme ça ?! Tu crois que si on avait ton sang-pur, ma petite soeur serait blessée ?! Elle et moi, complètement paumés dans un endroit inconnu ? C'est à cause des personnes qui portent ton nom que le Royaume-Uni a déjà sombré dans la guerre ! C'est à cause de Light, de Lestrange, de sang-purs que notre école est à feu et à sang ! Vous causez la ruine de notre monde juste parce que vous vous sentez supérieurs à des personnes qui viennent d'un monde différent du vôtre ! Mais on est pas différents, on est des sorciers aussi ! Vous, sang-purs, vous êtes tous pareils. Condescendants, tarés, cruels... De parfaits mages noirs. Je suis fier d'être un né-moldu. Toi tu ne pourras jamais être fière d'être une sang-pure !
— Mais je... Je suis pas... Je ne suis pas une Mangemort, décréta Camille, stupéfaite.
— Tu es une Light, siffla Lionel. Je ne vous laisserai pas toucher ni à ma soeur, ni à la France. Alors tu vas m'obéir sans faire d'histoire ou sinon je serai obligé de recourir à la violence comme vous, monstres. Tu vas me suivre et tu vas me dire ce que vous comptez faire du bâton de...
Lionel ne finit jamais sa phrase et ces mots furent ses derniers. Sa soeur eut juste le temps de pousser un hurlement de terreur qu'un éclair vert frappait sa poitrine avec violence. Les yeux verts de Beylier devinrent soudainement vitreux alors qu'il s'effondrait mollement en arrière. Son corps rentra en contact avec l'asphalte dans un bruit sourd et se tordit étrangement telle une poupée de chiffon. Sa baguette roula sur le côté en s'échappant de la main de son propriétaire et Lionel resta immobile à terre, le regard vide et éteint. Des yeux si verts. Vert pomme.
Pendant un instant, le visage de Capucine se superposa à celui de Lionel et Camille laissa échapper un gémissement. Elle recula d'un pas et tourna la tête pour voir qui avait jeté le sort. L'air désemparé, Aleksander la fixait avec culpabilité. Il secoua légèrement la tête et articula « Jugson ».
Robert Jugson s'était échappé après s'être assuré que Lionel ne pourrait pas divulguer d'informations compromettantes.
Le bruit caractéristique d'un transplanage résonna dans l'air alors que Rodolphus disparaissait également, son cadet sur son dos, sous le regard indigné de Sirius.
— LESTRANGE ! Reviens espèce de lâche ! Milles gargouilles ! J'étais à un cheveu de l'avoir, ragea-t-il en shootant dans un caillou. Foutu transplanage de merde ! Je vais le... Oh merde il est mort ?!
Camille hocha la tête alors que Juliette se précipitait vers son frère, gémissant et appelant son nom en boucle. Elle prit son visage entre ses mains avant de s'emparer de sa baguette et de la pointer sur le cadavre.
— Enervatum. Finite. Finite Incantatem ! FINITE INCANTATEM ! Réveille-toi, réveille-toi Lionel, gémit Juliette en donnant un coup sur la poitrine inerte de son frère.
— Ça ne sert à rien. Il est mort, annonça Aleksander.
— Aleks ! sifflèrent Sirius et Camille.
— Je vais prévenir Gideon, peut-être que les bracelets marchent toujours, ignora le Serpentard en s'éloignant. Ah tiens ! J'ai une fiole d'antidote, attrape Sirius !
Sirius rattrapa au vol une fiole remplie d'un étrange liquide pourpre et l'examina du regard. Juliette s'était affaissée contre le corps de son frère, toujours tremblante mais désormais silencieuse. Les larmes coulaient sans bruit le long de ses joues à la peau caramel. Les effets du Polynectar commençait à se dissiper alors que Juliette examinait son frère sans rien dire, les mains crispées sur ses genoux. Sa chevelure rousse fit place à des boucles noires et ses yeux chocolats virèrent au vert. Le même vert que ceux de Lionel, la même couleur de peau, les mêmes tâches de rousseur... Mis à part les boucles sombres, les deux français étaient d'une ressemblance troublante.
— Est-ce que tu veux ma... Ma... Mince. Sirius comment on dit « jacket » en français déjà ?
— Veste.
— Tu veux ma veste Juliette ?
— Allez au diable, murmura-t-elle.
Camille entreprit d'enlever sa veste et la déposa avec douceur sur les épaules secouées de frissons de la sorcière. Malgré son ton venimeux, la française garda la veste, sa fierté sûrement vaincue par le froid de Novembre. Camille s'accroupit à côté d'elle, croisant ses bras sur sa poitrine pour contenir sa chaleur corporelle.
— Tu veux ma veste Camille ?
— Non, ça fait du bien le froid, répondit distraitement Camille. Après toute cette course.
— Tu risques d'attraper froid.
— Et bien j'attraperai froid. Je ne vais pas mourir d'un rhume.
— Comme tu veux, soupira Sirius en s'accroupissant à côté de Juliette. Tiens, bois-ça. C'est l'antidote pour le poison qu'on vous a fait ingurgiter.
— On m'a donné du poison ?
— Bois, répéta Sirius.
— Je ne sais pas qui vous êtes et Lionel est... Il est... Je ne vais pas boire un truc étrange que vous me donnez ! s'emporta Juliette.
— Sirius Black, élève à Poudlard en sixième année. Camille Light, élève de Poudlard en sixième. Aleksander Brand, élève à Poudlard en sixième année. Voilà maintenant tu nous connais, bois !
— Je ne vous fais pas confiance !
— Mais bordel ! Tu veux crever ou quoi ? s'impatienta Sirius. Juste bois !
— Non ! Lionel est mort par votre faute et vous voulez que je boive une boisson obscure ? Vous me prenez pour une abrutie ou quoi ?
— Laisse tomber Sirius. Elle boira quand elle commencera à sentir les effets du poison, commenta Camille.
— On vient de te sauver la vie ! s'emporta Sirius. De te sauver la vie ! Si on n'avait pas débarqué, tu serais déjà morte !
— Sirius...
— Toi, toi... Repose-toi bon sang, tu saignes de partout, rétorqua Sirius en l'observant. Et tu as l'air exténuée.
— Ça va... Ça va, assura Camille en essuyant le sang qui maculait son visage. Je suis cool. Je me reposerai à la chambre... Je pourrais dormir... Nan mais ça va... Vraiment.
— T'as pas l'air. Tu veux vraiment pas ma veste ?
— J'ai pas froid, assura Camille. Et je sais que j'ai une tête à faire peur, pas besoin de me le rappeler.
— Quelqu'un doit le faire vu que tu sembles si décidée à ruiner ta santé.
— Je suis en parfaite santé, c'est pourtant visible non ? Se fêler des côtes et les coupures c'est très bon pour la circulation du sang.
— En quoi se fêler des côtes est bon pour la circulation du sang ? intervint Juliette.
— Hémorragie interne, déclara Camille en hochant affirmativement la tête. Du coup j'ai quasiment pas froid. Et de toute façon je suis myope, l'œil au beurre noir ça change rien à ma vue, affirma-t-elle.
— Tais-toi et va te reposer dans un coin, lui ordonna Sirius.
— Me donne pas d'ordre, grommela-t-elle en ne bougeant absolument pas.
— Il a raison, tu n'as vraiment pas l'air bien, déclara Juliette.
— Toi tu n'as rien à dire ! Tu te tais et tu es contente qu'on ne te tue pas.
— Je veux juste t'aider, dit Sirius.
— J'ai pas besoin d'aide ! Je peux me débrouiller seule bordel !
— Pas besoin d'être désagréable, se vexa le Gryffondor.
Camille grommela une excuse indistincte en enfouissant sa tête entre ses genoux gelés. Sa tête lui brûlait atrocement et le froid glacial de Novembre lui faisait énormément de bien. Même si elle devait avouer avoir un peu froid aux épaules et claquer des dents.
Elle entendit un froissement de vêtement et marmonna un merci inaudible quand elle sentit la veste de Sirius sur ses épaules. Elle sentit les doigts de son ami défaire son chignon et elle admit silencieusement que c'était plus agréable de sentir ses cheveux retomber sur sa nuque plutôt que de les sentir lui tirer douloureusement le cuir chevelu.
— Tiens, prends-la au moins si tu ne veux pas la boire. Si jamais tu meurs ne reviens pas te plaindre en nous hantant, déclara Sirius piqué à vif.
— Merci, remercia Juliette poliment.
— Camille ta veste ! hurla soudainement Aleks.
Camille releva la tête pour observer son meilleur ami se diriger en courant vers eux, pointant frénétiquement du doigt Juliette.
— Camille ta veste est un...!
Le cri étranglé de Juliette attira le regard des trois élèves alors que la française disparaissait subitement.
— Un Portoloin, acheva Aleks en soupirant. C'est dingue ça, on se fait toutes les merdes possibles !
— Juliette ?
— Laisse tomber, elle est à Beauxbâtons dans le salon d'Elphias, lui apprit Aleks.
— Ils ont transformé nos vestes en Portoloins ? lança Sirius en se relevant.
— Non, seulement celles de Camille, William et Marlène. Vu que moi j'étais supposé rester avec Camille et toi avec Edgar. Du coup j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Je commence par quoi ?
— Balance la mauvaise. Non attends je sais... On est coincé ici ? ronchonna Camille.
— Certes. Mais je sais où on est.
— Tu as trouvé un sort boussole ?
— Non, le sort boussole ne sert pas à ça. Non, en fait c'était bien plus simple. Regardez là-bas, intima Aleksander en pointant derrière lui.
Camille et Sirius froncèrent les sourcils en avisant le paysage derrière Aleksander.
— Au moins on est en Angleterre, marmonna Sirius en observant Big Ben.
— Mieux, sourit Aleksander. On est sur la deuxième base de l'Ordre.
***
Hello fuckers !
Comment s'est passé cette rentrée ?
Désolé de vous avoir fait autant attendre !
Désormais ce sera un chapitre toutes les deux semaines, un soir de week-end avec peut-être parfois quelques exceptions. Je ferai tout pour être à l'heure mais je sais que certaines semaines je louperai le délais ! Je m'excuse à l'avance du coup...
Enfin bref : comment avez-vous trouvé ce chapitre ?
On se retrouve dans deux semaines, bonne chance pour les cours ou autres !
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