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Chapitre 11 : Sensation Extraordinaire


Octobre 1976

Chapter 11 : Sensation Extraordinaire

« Le lundi matin, c'était sûrement le pire moment de la semaine. Alors évidemment c'était toujours à ce moment-là qu'ils nous faisaient rire. »

Marlène avait tendance à traîner au lit jusqu'à la dernière minute, préférant sauter le petit-déjeuner plutôt que de sacrifier une seule minute de sommeil. Mais ce lundi, elle n'eut pas le loisir de se lever tard. Elle fut réveiller en sursaut beaucoup trop tôt à son goût. Cependant, si Marlène fut tirer de son lit ce ne fut pas à cause des cris de surprise, ni les applaudissements bruyants... Ce fut à cause du hurlement caractéristique de la Tour de Gryffondor. Ce fut le "Potter ! Je vais t'étrangler !" qui résonna dans tout les dortoirs des griffons qui força Marlène à ouvrir les yeux.

Elle se redressa dans son lit en bâillant, l'esprit toujours embrumé par le sommeil. Pour une fois, Marlène regretta de s'être incrustée dans le dortoir de Lily. Elle adorait son amie, là n'était pas le problème, mais sa voix était beaucoup trop aiguë pour un lundi matin. Pour conclure ce qui acheva de réveiller la Serdaigle ce fut le contact de ses pieds avec le sol. Le parquet était étonnamment moelleux et doux, très agréable au toucher. Prise d'affection pour ce parquet, Marlène se roula en boule dessus, cherchant à se rendormir. Mais elle sursauta violemment quand un brin d'herbe lui rentra dans l'oreille. Elle dévisagea alors le parquet avec consternation, elle se frotta les yeux, puis le regarda à nouveau. Jina n'arrêtait pas de rire, Lily criait son indignation et Mary pouffait dans son oreiller.

— Pourquoi il y a de l'herbe dans notre chambre ? s'étrangla Georgina après un petit moment d'absence.

— JAMES ! BLACK ! COUREZ POUR VOS VIES ! hurla Mary alors que Lily se précipitait dehors, déjà habillée.

— Qu'est-ce que fiche de l'herbe dans notre chambre ? répéta Georgina.

— Tu crois que Potter et Black ont recommencé un élevage de chèvres ? demanda Marlène à Mary.

— POTTER ! SIRIUS ! DESCENDEZ OU JE VIENS VOUS CHERCHER MOI-MÊME PAR LE BOUT DE VOS BAGUETTES ! hurla Lily d'en bas.

— QUELLE BAGUETTE ? hurla Sirius en retour. JAMES ! JE CROIS QUE TES EFFORTS ONT ENFIN PAYÉ !

— TA GUEULE BLACK ! DESCENDEZ IMMÉDIATEMENT !

— J'ARRIVE LILY-JOLIE !

— Notre château est vraiment curieux, déclara Jina en se frottant les yeux.

— Certaines personnes appellent ça un château, d'autres une école... Moi je pense qu'asile de fous conviendrait mieux, rétorqua Marlène d'un ton sec en enfilant rapidement son uniforme. Vite on va rater le début de l'engueulade de Potter et je ne veux pas manquer la gifle de Lily !

Jina se leva en bâillant à s'en décrocher la mâchoire, grognant contre les idées brillantes de Potter et sa bande. Mary s'habilla en pouffant tandis que Émilie sortait, en robe de chambre, un air curieux collé sur le visage. Marlène la dépassa en courant dans les escaliers, aussi tapissés d'herbe verte. Arrivée en bas elle constata avec satisfaction un attroupement de personnes autour de Lily et des Maraudeurs.

— Je te jure que ce n'est pas nous Evans ! se défendit Black en levant les mains.

— En tout cas c'est du bon boulot, siffla Potter en examinant le gazon avec admiration.

— Quoi ? Comment ça ce n'est pas vous ? releva Marlène avec déception.

— Eh oui McKinnon, pas de baffe aujourd'hui ! claironna Sirius.

La main de Lily frappant la joue de cet idiot de sang-pur arracha un sourire satisfait à Marlène. On pouvait dire ce qu'on voulait de sa meilleure amie, les gifles de Lily étaient impressionnantes pour une personne de si petite taille. Parfois elle impressionnait vraiment Marlène.

— Mais ce n'est pas moi ! s'indigna Black en se tenant la joue.

— C'est pour la forme, rétorqua Lily.

Marlène afficha un sourire triomphant qui arracha un soupir à Jina derrière elle et un ricanement à Thomas. Black allait recommencer une dispute avec ce dernier quand une voix magiquement amplifiée résonna dans la Salle.

— Bonjour à vous élèves en quête de réponse à la vie. Nous vous encourageons à vous joindre à nous pour une séance de méditation-relaxation en cette douce matinée pour trouver votre vous intérieur. Venez nous rejoindre dans la Grande Salle, enjoignit la voix.

Les Gryffondors rassemblés dans la Salle Commune se regardèrent, comme pour identifier celui qui avait parlé, avant de se rendre compte que la voix venait de dehors. Lily fixa James et Sirius qui continuaient d'échanger des regards de connivence. Marlène empoigna les bras de Lily et de Mary, les attirant vers la sortie de la Salle Commune pour rejoindre la Grande Salle. Ce fut avec surprise qu'elles découvrirent que tout les escaliers, le sol et même certains murs avaient été recouverts de la même herbe verte.

Marlène et ses deux amies qui se débattaient furent bientôt rejointes par une foule de Gryffondors curieux. Bien vite, les exclamations de ravissement de James et Sirius emplirent les couloirs, surtout quand ils découvrirent une chèvre au détour d'un couloir puis un mouton. Par contre, ça ne faisait absolument pas rire Lily qui observait l'herbe avec fureur, spectacle très amusant aux yeux de Marlène d'ailleurs.

Pourtant une fois arrivée dans la Grande Salle même la préfète ne put retenir un sourire alors que la salle se remplissait de cris de stupeur et de rires. Potter et Black commencèrent à applaudir.

La Grande Salle n'était désormais plus qualifiable de salle, elle s'approchait plus d'un pré remarquablement bien entretenu. Les tables s'étaient envolées, les bancs également et des pâquerettes voletaient au plafond. Le sol était encore une fois recouvert de gazon et de petites marguerites. Mais la grande nouveauté était la présence d'une dizaine de vaches aux pelages variés dans la salle. Elles étaient dispersées dans le pré et broutaient l'herbe en poussant des meuglements sonores. Au milieu de l'ancienne Grande Salle se tenaient trois personnes aux couleurs verts et argents.

— C'est pas possible ! râla Lily. Ils poussent comme des pâquerettes les fauteurs de troubles ou quoi ?

— Comme des marguerites plutôt, non ? remarqua Marlène.

Remus soupira alors qu'Alice Weasley affichait un sourire éclatant sous les rires des élèves âgés et les regards émerveillés des plus jeunes.

— Salut les jeunes, dit America en ouvrant les yeux.

À côté de la brune, Aleksander soutenait son menton de son poing, baillant par intermittence. Les deux Serpentards s'étaient assis en tailleur au milieu de la Salle tandis que Camille finissait un sort. Immédiatement les élèves sursautèrent à l'entente de bruits d'explosions qui firent suivis par un nuage de confettis. Camille rangea sa baguette, l'air fatiguée comme ses amis, des cernes soulignant ses yeux bleus. Néanmoins elle souriait et elle alla s'asseoir à côté d'America, le dos à moitié tourné vers les élèves. Les Serpentards affichèrent tout les trois ce même sourire fier et arrogants des élèves qui avaient réussi leur coup.

— POTTER, BLACK, LUPIN ET PETTIGROW ! hurla la voix de la directrice-adjointe.

— Ah non c'est pas nous ! répéta Black à nouveau en levant les mains.

Il fut appuyé par les vives protestations de ses trois amis.

— Bonjour à vous aussi professeur, salua Aleksander.

— Bon qu'est-ce que vous avez pris cette nuit ? s'emporta Remus.

— Silence... Le silence est un bienfait sous-estimé, rétorqua America en refermant les yeux.

— Nous avons découvert un délice apporté par la vie, bailla Camille en s'endormant sur son poing.

— Je confirme, ils sont bien défoncés, approuva James.

— Et quel est ce « délice » ? demanda Sirius intrigué.

— Peut-être qu'elle a trouvé le moyen de récupérer un cerveau ? suggéra Julie l'air songeuse.

— Oui je me suis dis que ça pourrait t'être utile, répliqua Camille en croisant les bras sur la poitrine. La ferme Julie.

— Je pense plutôt qu'elle cherchait le moyen de faire désenfler sa tête, ajouta Ashley. Après tout ça fait des années que son sang lui monte à la tête, toute bonne sang-pure arrogante qu'elle est... N'est-ce pas Light ?

— La vraie réponse c'est qu'on cherchait à savoir si un être humain pouvait être plus pitoyable qu'un troll. On avait finit par conclure que ce n'était pas possible. Mais après vous êtes arrivées, rétorqua America avec férocité.

Julie s'apprêtait à répliquer mais Theresa fut plus rapide et elle entreprit de calmer les esprits. Les filles et Aleks les dévisagèrent avec colère. Au bout d'un moment le professeur McGonnagall sortit de sa transe, toujours sous le choc que les responsables soient des Serpentards et non pas des élèves de sa Maison.

— Cela suffit ! Messieurs Brand, Black, Potter, Lupin et Pettigrow et mesdemoiselles Light, Wile, Kingsley et Rioder veuillez nettoyer ce... Ce capharnaüm ! Je veux que tout soit rangé impeccablement dans vingt minutes ! ordonna la directrice-adjointe d'une voix autoritaire.

— Mais on a rien fait professeur ! protestèrent simultanément James et Sirius.

Peter ne dit rien et Remus lança un regard noir aux trois Serpentards. Camille lui offrit un bâillement en retour et Aleksander afficha un sourire contrit. America se contenta d'offrir une bourrade moqueuse à James.

— Sous entendre la prise de produit illicite devant de jeunes élèves est bien évidemment interdit. Et puis je pense que vous avez assez d'expérience pour pouvoir nettoyer tout ce désordre, ajouta Minerva McGonagall, les lèvres pincées. Allez-y !

Les élèves se mirent au travail en grommelant et en pestant contre tous les grands sorciers inimaginables sous les rires des autres élèves. Marlène ne manqua pas l'occasion de se moquer de Black qui lui rétorquait en retour avec de grands sourires d'aller se faire mettre. Lily lisait un livre adossée à un mur, rembarrant Potter toutes les deux minutes.

— Brand, Light, Wile, appela soudainement le professeur McGonnagall. Pourrais-je savoir comment diable vous avez réussi pour tapisser l'école entière d'herbe et de pâquerettes ? Enfin la plupart de l'école, je doute que vous soyez aller jusqu'au bureau du professeur Dumbledore... N'est-ce pas ?

Aleksander, America et Camille affichèrent des sourires fiers et se regardèrent dramatiquement sous le regard exaspéré du professeur de Métamorphose.

— Hélas. Ils ont atteint mon antre ma chère Minerva, déclara une voix derrière l'attroupement des élèves.

Ils s'écartèrent pour laisser passer Albus Dumbledore et son regard malicieux derrière ses lunettes en demi-lune. Il s'arrêta devant les trois coupables. Aleksander et America eurent l'audace de lui sourire fièrement alors que Camille s'amusait à faire réapparaître l'herbe que Julie et James faisaient disparaître.

— Puis-je également savoir comment vous y êtes arrivés ? demanda-t-il d'une voix curieuse et amusée.

— À vrai dire c'est Camille qui s'est chargée des endroits difficiles d'accès et des dortoirs des filles, Aleksander a fait le reste et moi je me suis occupée des vaches et des chèvres, répondit America en souriant. Je tiens à dire que ce n'était pas mon idée au départ. Bien qu'il est vrai que j'ai insisté pour choisir les vaches. D'ailleurs comme je m'ennuyais, je leur ai donné des noms, voulez-vous les entendre professeurs ?

— Miss Wile ai-je vraiment l'air de vouloir le savoir ? demanda McGonnagall, exaspérée.

— Je pense que vous en mourrez d'envie professeur, glissa Sirius.

— Ma foi, pourquoi pas ? accepta Dumbledore, les bras derrière le dos en suivant America.

— Celle là s'appelle Marguerite, là c'est Pâquerette, voici Tournesol...

Marlène n'avait pas tort en fait, cet école était un asile de fou. Il suffisait de voir le directeur.

***

Camille avait du renoncer à faire sans cesse réapparaître l'herbe quand le professeur Dumbledore lui avait fait remarquer qu'il avait faim. Elle finit donc de faire disparaître les dernières marguerites du sol, réprimant un énième bâillement. Elle avait veillé deux nuits de suite pour mettre leur plan en place. Son plan en fait. Aleksander avait voulu faire exploser les fenêtres et bien que Camille ait trouvé ça amusant, America leur avait fait se rendre compte que c'était légèrement dangereux.

L'autre proposition avait été de rendre le sol extrêmement glissant mais c'était finalement l'herbe qui avait mis les trois amis d'accord. Par conséquent Camille n'avait pas arrêter de chercher des sorts, de se promener dans la Forêt Interdite avec des amis pour trouver le troupeau de vaches aux os d'aciers et enfin de récupérer les mots de passes du bureau de Dumbledore et des dortoirs.

Evidemment maintenant Camille était crevée. America avait prévu de sécher pour dormir, trop fatiguée pour aller en cours, mais Camille devait rester en cours si elle voulait participer au Tournoi. Aleksander restait avec elle par solidarité et parce que de toute façon il n'était presque jamais fatigué.

Une fois la Grande Salle entièrement revenue à la normale, Camille se dirigea vers la table des Gryffondors pour prendre son petit déjeuner avec Sirius et Marlène. Mais sa course fut interrompu quand elle entendit des brides de conversation entre des élèves de Poufsouffles. Elle les reconnut comme étant les deux élèves qui les avait aidé à échapper à Evan Rosier, trois jours auparavant en jetant des poussins sur son groupe. La curiosité étant un de ses seuls défauts, Camille se mit à écouter plus attentivement.

— Des vaches mais c'est ça qu'il manque ! Il nous en faut absolument pour la prochaine.

— Je n'en suis pas sûr... Il faudrait en parler à la réunion, le président nous mettra sur la bonne voie.

Ils se séparèrent alors en se faisant la bise, une chose infâme. En tout cas cette conversation ne faisait que renforcer les doutes de Camille : quelque chose se tramait chez les Poufsouffles. Et grâce aux rumeurs, elle savait à peu près quoi... Pour en être sûre elle décida d'en interroger un directement. Son choix se porta sur Bobby Blue, un septième année à Poufsouffle, le Préfet-en-Chef et si on en croyait les bruits de couloirs celui au centre de toute cette entreprise.

Camille s'approcha donc discrètement de Blue. Il lisait tranquillement le London Sorcery en participant aux conversations autour de lui avec un sourire chaleureux. Quand son voisin quitta sa place, la Serpentard se glissa sur le banc à côté de lui tout en déposant son sac à ses pieds. Blue lui adressa un bref coup d'oeil puis reprit sa lecture l'air de rien. Pas le moins du monde découragée par cette froide indifférence, Camille le fixa. Au bout d'un moment, il soupira, et reporta son attention sur la Serpentard.

— Bonjour que puis-je faire pour toi ? demanda-t-il aimablement.

— Est-ce vrai que vous organisez des partouclettes clandestines ? interrogea Camille en regardant avec insistance Bobby.

Si la Serpentard n'avait pas cillé, restant de marbre, ce ne fut pas le cas du préfet dont l'expression rassurante et confiante vacilla un court instant. Mais ce fut bref. Blue la dévisagea étrangement. Finalement après une poignée de secondes de silence, perdant patience, Camille hésita entre s'en aller chercher un autre poufsouffle ou menacer Bobby, quand il posa son journal et prit la parole.

— Que sais-tu sur ce sujet ? dit-il en reposant son menton dans sa paume de main.

— Je ne sais pas grand chose... avoua-t-elle après un temps de réflexion. Mais je sais que ce n'est pas un événement si méconnu. Je sais aussi que tu es derrière tout cela Blue, et je sais que j'en ai besoin. Terriblement besoin. J'ai besoin de manger du bon fromage, une bonne pomme de terre et de la bonne charcuterie. J'ai besoin de boire une bonne bière et d'évoluer dans un climat plus chaleureux que celui de la Salle Commune des Serpentards où tout le monde attends que quelqu'un se casse la gueule pour pouvoir ricaner contre lui. Je veux pouvoir me lâcher une maudite soirée.

Durant toute cette petite tirade, Bobby la regarda avec curiosité, ses lèvres étirées en un léger sourire goguenard.

— Dis moi... Comment appelles-tu les objets avec lesquels ont fait cuir le fromage lors d'une raclette ? demanda-t-il.

— Euh... Des poêlons ?

— Quelle est la différence entre du Comté de Savoie et de la Tom de Brebis ?

— La Tome de Brebis n'existe pas en Angleterre.

— Mardi prochain, dix-neuf heures. Escalier six, quatrième étage, troisième porte sur la gauche. Demande le mot de passe à Remus Lupin, répondit simplement Bobby en reprenant sa lecture. Amène les cornichons. Aux vinaigres, on peut pas sacquer les doux.

Camille haussa un sourcil, peu convaincue par cette méthode de recrutement. Mais en voyant que le Poufsouffle n'ajoutait rien, elle se leva, attrapant son sac au passage. En soupirant, elle se dirigea vers la table des Gryffondors. Perdue dans ses pensées, elle entendit tout de même Bobby Blue.

— À mardi, Light ! Tu risques d'avoir une grosse surprise.

Omniscient

Tandis que Camille rejoignait ses amis en reprenant son sourire fier et en pensant à un nouveau plan pour rendre fou Sirius, un autre débat s'agitait autour de Bobby Blue.

— Tu es sûr qu'elle convient ?

— Sûr, elle est parfaite.

— J'espère qu'elle ne va pas ruiner l'ambiance...

— J'espère qu'elle sait se servir d'un appareil à raclette surtout !

— Je sais qu'elle est bonne ambiance, j'ai mes sources après tout ! Et je peux vous dire que cette petite est pleine de surprises.

***

Un majestueux château avec de haute tours dans des montagnes. Au milieu d'une de des cours, il y a une grande fontaine à l'eau limpide et aux portes d'entrées immenses,  gravées dans un marbre blanc immaculé comme la neige. Au bord de la fontaine, une jeune fille blonde aux yeux vert émeraude fredonne un air mélancolique en caressant un collier attaché autour de son cou, d'un geste pensif. Elle fixe l'eau d'un regard vague comme indifférente au monde qui l'entoure. Elle semble si calme, si sereine. Son innocence l'entoure telle une aura protectrice. Tellement absorbée par ses pensées, elle ne remarque pas qu'une silhouette se détache des ombres derrière elle, comme elle ne remarque pas l'arrivée de cette magnifique créature. Cette fille d'une incroyable beauté, à la peau pâle contrastant avec ses cheveux noirs d'ébènes. Ses yeux sont gris, d'un gris glacial qui fait frissonner rien quand les apercevant et son sourire... Un sourire cruel et dénué de chaleur, dépourvu d'humanité. Elle s'approche de la jeune fille au bord de la fontaine et sors lentement un couteau pour le passer sous la gorge de la blonde d'un geste lent et calculée. La victime s'effondre à terre, une expression de pure surprise sur son visage. La fille aux cheveux noirs s'accroupit et entreprend d'enlever avec frénésie le collier du cou du cadavre encore chaud. Elle semble jubiler quand elle brandit le bijou en l'air et elle crie une phrase, que le vent emporte sans qu'on puisse l'entendre.

Le château lumineux a maintenant fait place à une ruine obscure. Des créatures habillées de capes noires déchiquetées flottent tout autour. Elles rendent ce paysage funeste encore plus sinistre. Des détraqueurs. Cette ruine est Azkaban. On entend des gémissements, des hurlements de douleur et des cris sommants les voix de se taire. Mais on les ignore, nous ne sommes pas là pour cela. Les cellules se succèdent, elles affichent toutes le même tableau morne : une personne se tordant de douleur et de désespoir. Pourtant dans cette prison d'une glauque monotonie une cellule, un prisonnier se détachent du lot. La cellule est isolée, elle est placée au sommet de la plus haute tour de cette prison dans un quartier éloigné et fortement sécurisé. Et le prisonnier, contrairement à tout les autres, reste calme. Son dos contre un mur de pierre saillante et tranchante, la tête baissée. Il ne gémit pas. Il ne crie pas. Il ne supplie pas. Il reste calme et attends. Ses cheveux noirs sont mêlés à des mèches grises et il arbore une silhouette étonnamment musclée pour un prisonnier. On s'arrête devant la porte, constituée de barreaux, et on observe l'homme. Il nous remarque, il relève la tête et plante ses yeux sombres dans les nôtres. Il a l'air si jeune et ses yeux sont si vieux. Son visage, un masque d'impassibilité, est alors traversé par un rictus et il éclate de rire en renversant la tête en arrière. Un sentiment de déjà-vu nous saisit par les tripes. Il nous semble que nous le connaissons, comme nous connaissons la fille monstrueuse aux cheveux d'ébènes, nous en sommes même sûrs. Mais impossible de mettre un nom sur son visage. En tout cas pas jusqu'à ce qu'il prenne la parole.

« Ne t'inquiète pas Camille. Ça fait longtemps que je t'attends patiemment. C'est pour bientôt maintenant. »

***

Camille mit du temps à se rendre compte qu'elle était de retour dans le monde réel. Elle mit encore plus de temps pour se remettre à bouger, paralysée par la panique. Son cœur battait si fort qu'elle le sentait presque s'enfoncer dans sa peau, essayant de s'échapper d'elle comme elle voulait s'échapper de ce monde.

Elle se redressa en entendant les légers ronflements de ses camarades de dortoirs. Si elles respiraient tout devait aller bien. Sa poitrine se serra quand elle entendit un bruit suspect, la panique la saisissant à la gorge encore une fois. Elle ne relâcha la pression de ses mains contre ses cuisses que quand elle entendit un grognement de douleur de la part d'America qui s'était visiblement cognée la tête. Camille essaya de calmer les battements de son coeur qui battait trop vite et lui semblait au bord de l'implosion. Sa tête tournait et ses mains étaient secouées de tremblements.

Elle se leva dans son lit pour se saisir de sa baguette qu'elle avait laissé sur sa table de chevet. Elle s'y agrippa désespérément, fermant les rideaux autour de son lit et murmurant un lumos. La lueur réconfortante qui s'échappa de sa baguette rassura immédiatement la sorcière. Si elle n'avait pas de baguette pour se défendre elle ne savait pas ce qu'elle ferait. Comment se défendre contre un Mangemort quand on pèse moins de cinquante kilos et qu'on est un sac d'os ? Camille laissa échapper un souffle tremblant en observant sa baguette. Qu'est-ce qu'elle ferait sans magie ?

Une brève douleur dans sa poitrine la ramena à la réalité, elle serra les dents en reconnaissant cette sensation qui lui était devenue habituelle. Ses palpitations avaient tendance à ressurgir dans les pires moments. Elle essaya de calmer sa respiration hachée avec les stupides exercices respiratoires qu'Aleksander lui avait conseillé. Ça ne marchait jamais.

Camille ramena ses jambes contre elle, pressant ses cuisses contre sa poitrine douloureuse. Elle devait se calmer. Elle était en sécurité. Son père n'était pas là. Il ne pouvait pas lui crier dessus. Il ne pouvait pas la lire. Il était impuissant lorsqu'elle était loin de lui.

Pourtant son coeur ne ralentit pas, tambourinant dans ses oreilles. Elle avait l'impression qu'un étau compressait son cœur sans qu'elle puisse réussir à l'arrêter. Camille laissa échapper une, puis deux larmes. Elle voulait juste que cela s'arrête. Si seulement Evelyn était là, elle pourrait l'aider, elle l'aidait toujours... Si seulement Sirius était là... Aleksander... Si seulement elle n'était pas seule. Elle avait juste besoin de l'un d'eux. Elle ne voulait pas être seule.

Elle finit par se calmer, la douleur disparaissant progressivement. Elle savait que désormais elle ne pourrait plus se rendormir, le visage de cet homme et celui de cette femme lui hanteraient l'esprit et la feraient frissonner jusqu'à ce que le soleil brille.

Camille sortit discrètement de son lit, attrapa un de ses uniformes pliés sur une chaise et l'enfila le plus silencieusement possible. La blonde descendit jusqu'à la Salle Commune, déserte à cette heure, sautant presque au-dessus des marches.

Elle fixa la salle, décidant d'où elle pourrait s'asseoir. Elle opta pour un fauteuil près de la baie vitrée, rarement libre de jour et se mit à observer le fond du Lac et ses étranges habitants.

Son cerveau tournait à toute vitesse, recherchant avec avidité le nom de l'homme emprisonné et de cette femme effrayante. Impossible de les retrouver. Ils semblaient avoir disparu de son esprit.

Contrairement à ce qu'elle croyait cependant, elle n'était pas seule dans cette Salle. Blottit dans un coin de la pièce, un sorcier l'observait avec des sourcils froncés.

Voyant qu'elle ne semblait pas se rendre compte de sa présence, la personne toussa pour se manifester. Camille sursauta au bruit, elle sauta l'instant d'après sur ses pieds, baguette à la main. Un rire accueillit sa réaction. Elle souffla et se détendit en reconnaissant le sorcier à moitié caché dans un recoin de la salle. Elle lui adressa néanmoins un regard sombre pour lui avoir fait ainsi peur et se rassit dans son fauteuil.

— Mais tu es complètement parano en fait Light.

— Hollander, qu'est-ce que tu fais debout à cet heure-ci ? demanda-t-elle.

— Oh. Rien. Rogue ronfle trop fort, Wilkes couine et Mulciber plaide allégeance à son Seigneur des Ténèbres dans son sommeil donc je m'évite un mal de crâne horrible... Et toi ?

— Oh rien... Juste des mauvais rêves, admit-elle.

— Ça m'arrive aussi, remarqua Tom Hollander, tu veux en parler ?

Immédiatement les yeux de Camille s'ouvrirent, son corp se tendit et sa main se crispa à nouveau sur sa poitrine, mais cela ne sembla pas décourager le Serpentard.

— Pas en entier bien sûr ! Seulement les moments qui t'ont fait peur, explicita-t-il.

— Je n'ai pas peur, rétorqua Camille.

Mais le voile qui couvrait ses yeux et le frisson qui la parcourut la trahirent. Elle serra la mâchoire et enfonça ses ongles dans ses bras croisés sur sa poitrine.

— Hé bien... Les moment qui t'ont marqué alors, corrigea-t-il d'un air goguenard.

Camille le dévisagea en fronçant les sourcils. Essayant de cerner les intentions du jeune homme, essayant de comprendre pourquoi il essayait de l'aider. Certes il l'avait invité à sortir mais pour elle c'était juste parce qu'il la trouvait sympa et jolie. Pas besoin de s'épancher sur ses problèmes personnels qu'elle-même préférait enterrer tout au fond de son esprit.

Peut-être que Tom était plus sérieux qu'elle ne le semblait. Ou simplement gentil. La blonde se redressa dans son siège, indécise. Elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille et planta ses yeux verts dans ceux sombres d'Hollander. Ils lui semblaient curieusement familiers et un sentiment de confiance l'envahit. Étrangement, elle faisait confiance à cet étrange Serpentard au sourire goguenard et aux manières particulières.

— J'ai rêvé, commença Camille avant de se racler la gorge. J'ai rêvé d'un grand château blanc dans les montagnes. D'une cour avec une large fontaine et une fille blonde au bord. Elle chantait un morceau, il m'a semblé familier mais je n'arrive plus à me souvenir du nom, raconta Camille sans grande conviction.

— Tu pourrais le refaire, je pourrais peut-être le reconnaître moi, suggéra Tom.

Camille hésita mais décida qu'elle n'avait rien à perdre et elle se mit à fredonner l'air. Mais Tom la dévisagea étrangement ce qui la fit rapidement arrêter.

— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle. Je sais, je chante mal mais pas la peine d'afficher cette tête de six pieds de longs.

— Six pieds de longs, c'est le cas de le dire... Non c'est juste étrange. Cet air que tu chantes c'est une marche funèbre, lui apprit-il en la regardant bizarrement.

— Ah, fit Camille après un petit temps de silence.

— Il y avait autre chose de « marquant » dans ton rêve ?

— Non, rien, mentit Camille avec aplomb.

— Tu en es sûre ? insista Tom en la regardant fixement et se rapprochant.

Camille fut troublée par son insistance et leur proximité et le regarda légèrement perdue.

— Il y avait cette femme et cet... Cet homme, ajouta-t-elle, désorientée par la curiosité du Serpentard.

— Oui ?

— Je... Je ne connaissais pas vraiment la femme, elle me semblait juste familière mais l'homme... Je l'ai reconnu, c'était comme... Une sorte d'ami d'enfance perdu. J'avais confiance en lui. Comme si on se connaissait depuis toujours et qu'on était inséparable, expliqua maladroitement Camille.

— Ils ont fait quelque chose de spécial ?

— Non. Pas exactement mais j'ai senti quelque chose chez eux. Ils semblaient si... Malsains, décréta Camille en butant sur ses mots.

Elle tourna la tête et remarqua que le Serpentard s'était assis en face d'elle, son genou touchant les siens. Cependant il ne semblait pas s'en rendre compte et se contentait de la regardait pensivement. Camille haussa un sourcil en ramenant ses genoux plus près d'elle, elle avait cette manie de s'asseoir avec les jambes assez écartées, légèrement étrange quand elle était en jupe. Tom se contenta de froncer le nez en remarquant son geste, peu troublé par leurs positions respectives. Cependant Camille aperçut l'éclat de panique dans son regard quand il l'attrapa en train de le dévisager avec curiosité.

— Désolé, murmura-t-il en se frottant la nuque.

— C'est pas grave. Je vais me balader, décida Camille en se levant.

— Te balader ? Mais attends ! Et le couvre-feu ? Il est cinq heures du matin, lui rappela Tom.

— À plus Tommius. Tiens ça rime.

Elle sortit en faisant claquer ses bottines sur le sol de pierre. Tom esquissa un léger sourire, tout ceux qui disaient qu'elle n'avait rien à faire à Serpentard se trompait lourdement. Elle mentait beaucoup trop bien pour être autre part.

« Si je sors avec elle, il n'y aura définitivement plus de rumeurs. Puis elle est sympa, ce ne sera pas si mal », pensa-t-il avec morosité.

Si on le voyait avec une fille, peut-être qu'on arrêterait de le trouver si étrange comme Brand et Lupin.

***

Cinq heure pouvait sembler un peu tôt pour une personne normale mais sûrement pas pour les Maraudeurs. Le château était leur terrain de jeu, la Forêt Interdite leur hobby favori et la nuit leur élément. Après tout était-ce vraiment magique de faire des mauvais coups en plein jour ? C'était plus excitant quand il faisait noir et que tout le monde dormait. Un défi de plus à relever pour eux quatre.

Mais ce soir les farceurs n'étaient pas tous de sortis. Seul Remus n'avait pas réussi à trouver le sommeil et déambulait dans les couloirs sombres, les mains dans les poches et plongé dans ses pensées.

Il grimpait les marches de la Tour d'Astronomie, son sanctuaire. Il aimait venir dans cet endroit reculé, là où seule la Lune pouvait le juger.

Comme à son habitude, il alla s'asseoir sur la balustrade. Un endroit dangereux où il pouvait glisser à tout moment et tomber dans le vide. Mais s'asseoir ici éveillait en lui une sensation de danger et d'adrénaline. Il ne suffisait que d'un mouvement un peu maladroit et c'était fini. Il basculerait dans le vide et s'écraserait des mètres plus bas, mourant par la même occasion et sûrement pas sans douleur. C'était ce sentiment d'insécurité qu'il aimait, cela améliorait sa concentration rendant cet endroit idéal pour réfléchir.

Sauf que réfléchir l'amenait toujours à cette question : et si je sautais tout simplement ?

Tout pouvait s'arrêter si facilement : la guerre, Voldemort, sa lycanthropie et surtout les attaques de loup-garous chaque mois. S'il glissait il n'aurait plus à s'en soucier, il trouverait la paix ailleurs.

Mais il ne ferait pas, jamais. À chaque fois qu'il y songeait les visages de ses parents et de ses amis apparaissaient dans son esprit et il se sentait affreusement égoïste d'y avoir seulement songé. Sa mère serait dévastée s'il osait faire ça.

Remus préférait donc se focaliser sur le principal avantage de cet endroit : la vue, une vue imprenable sur tout le domaine de Poudlard. On pouvait voir le Lac Noir, le terrain de Quidditch, la Forêt Interdite et tout le parc depuis sa place. La nuit rendait Poudlard encore plus beau et mystérieux.

Mais bien que le domaine du château était indéniablement magique et d'une grande beauté, le meilleur élément à admirer de sa place restait le ciel étoilé et la Lune. Surtout la Lune. Remus se surprenait souvent à la fixer avec rêverie. Quelle ironie que l'astre de tout ses malheurs l'envoûte à chaque regard. Mais c'était plus fort que lui. Il éprouvait une profonde fascination pour ce cercle rond et lumineux. Bien que cette fascination soit sûrement due à l'attraction qu'avait la Lune sur sa nature de loup-garou.

Quant au dernier attrait, sûrement le plus irrésistible de cette tour c'était indéniablement la solitude. Être seul était extrêmement difficile quand on vivait en pension, surtout si on partageait son dortoir avec Sirius Black. Ce sorcier était plus collant que du papier mouche. La Tour d'Astronomie l'avait ainsi tout de suite conquit, elle et le silence qui la caractérisait.
Remus vénérait ce silence et cette solitude. Prenant une taffe de sa cigarette allumée, il laissa échapper un sourire de contentement.

— Hiya Remus, qu'est-ce que tu fais ? lança une voix à côté du Gryffondor.

Remus sursauta de surprise et faillit glisser du rebord. Il rattrapa de justesse au rebord en poussant un petit glapissement. Il sauta hors du rebord le temps de recouvrer ses esprits et grinça des dents quand son regard atterrit sur la personne responsable de sa frayeur.

— Light, j'ai failli tomber là !

— Je suis vraiment désolée de t'avoir fait peur. Je pensais que tu m'aurais entendu arriver, tu as une si bonne ouïe. J'ai juste besoin de ton aide Lupin, ajouta Camille en s'installant par terre, balançant ses jambes dans le vide.

Remus la dévisagea avec méfiance. Aider quelqu'un, surtout quelqu'un dans le genre de Camille, ne se finissait jamais bien à Poudlard. Remus se retrouvait à arbitrer un match de bras fer clandestin ou à chronométrer la vitesse d'une poule quand il aidait des gens.

— Ça dépend... Pourquoi tu as besoin de moi ? s'enquit Remus en prenant une taffe.

— Ne t'inquiète pas ce n'est pas pour quelque chose interdit. Enfin si évidemment mais je ne serai pas seule.

— Tu sais que ça ne me rassure pas du tout... Ce n'est pas Sirius ou James qui t'envoient rassure-moi ?

— Non c'est Bobby Blue. Il m'a dit de te demander le mot de passe.

Remus haussa un sourcil, son visage baignant dans la fumée qu'il soufflait.

— Tu n'en a pas parlé à personne, hein ?

Camille sourit en imitant son haussement de sourcil.

— Non. Je ne voulais pas ruiner votre effet de société secrète mystérieuse.

— Haha. Bobby t'as sûrement donné le lieu de rassemblement, le mot de passe c'est "Beaufort un jour, Beaufort toujours". Tu t'en souviendras ? interrogea Remus avec sérieux.

Camille pinça ses lèvres, se retenant visiblement d'éclater de rire mais elle finit quand même par rire dans son écharpe. Le sérieux de Remus convenait si peu au contexte qu'il en devenait hilarant.

— Ne ris pas, c'est sérieux ! Tu dois garder le secret maintenant que tu le connais, ce n'est pas juste une broutille ! s'emporta Lupin.

— Oui bien sûr je comprends. Si je dis à quoique ce soit qu'on se rassemble pour manger du fromage le monde sombrera dans le chaos et le désespoir, assura Camille avant de repartir dans son fou rire.

Remus roula les yeux et grommela dans sa barbe inexistante en tirant sur sa cigarette. Ils restèrent quelques instants dans ces positions. Remus fixait la forêt d'un air sombre en exhalant sa fumée alors que Camille riait franchement.

— Je vais retourner me coucher, soupira Remus en se détournant.

— Oh, déjà ? Viens plutôt t'asseoir, on va faire connaissance, proposa Camille. Il ne reste que trois heures avant le réveil de toute façon et je ne sais rien de toi. Mis à part que tu aimes les raclettes évidemment.

Remus la dévisagea, hésita puis accepta à contrecœur en s'asseyant à côté de la blonde. C'était une amie de Sirius, il pouvait bien faire un effort pour lui. Camille n'était pas si méchante même si James semblait convaincu qu'elle était le diable incarné.

— Je te propose un jeu. On se pose trois questions pour plaisanter et trois questions sérieuses chacun son tour, suggéra Camille.

Peut-être était-elle vraiment le diable. Remus détestait ce genre de jeu. Mais refuser maintenant aurait l'air louche et il ne voulait pas qu'elle le trouve louche. Camille fit basculer ses jambes et s'assit en tailleur devant lui en souriant.

— Tu commences ?

— Honneur aux filles, répliqua Remus.

— Quelle galanterie. Quelle est la plus grosse catastrophe que tu aies causé sans tes amis ?

— Sans les Maraudeurs ? Vraiment seul ? Euh. Quand on était en troisième ou quatrième année... Deuxième ? Je m'en souviens plus. Je m'ennuyais et pour une fois j'ai décidé de faire comme Patmol et Corne... Enfin comme Sirius et James et de faire une farce.

— Remus voyons.

— Je savais que c'était le jour des tartes aux pommes et j'ai donc remplacé tout le sucre dans la cuisine par du sel. Je n'ai pas mangé de dessert ce soir-là ce qui ne fut pas le cas des trois-quart des élèves et certains professeurs. Tout le monde s'est mit à tousser et à recracher la tarte, c'était hilarant, se rappela Remus avec un sourire nostalgique. Personne n'a touché aux tartes aux pommes pendant plus d'un mois et comme personne ne me suspectait c'est James et Sirius qu'on a accusé.

— Tu les as laissé tout prendre à ta place ? Quel génie.

— Je suis un génie, rétorqua Remus, mais j'ai tout balancé quand j'ai su qu'ils allaient être punis. À mon tour. Comment as-tu fais pour rentrer dans le bureau de Dumbledore ? demanda Remus, visiblement impressionné.

— Je suis sa nouvelle secrétaire. Bon d'accord ne me regarde pas comme ça ! J'ai suivi McGonagall, répondit Camille en souriant fièrement. À moi ! As-tu déjà vraiment conclu, Remus ?

Le jeune homme s'étouffa avec sa salive sous le coup de la surprise en regardant Camille avec des yeux ronds.

— Quoi ? fit-elle. Tu ne l'as pas fait ? Je croyais que vous étiez plus franc là-dessus, vous les mecs...

— Non, répondit Remus gêné en se grattant la nuque. Et non, les mecs n'en parlent pas non plus à tout bout champs. On peut rester privé mais bon comme tu n'as qu'Aleks et Sirius comme amis masculins je peux comprendre ton raisonnement... Pourquoi on parle de ça déjà ?

Camille souriait largement à ce stade ce que Remus remarqua aussitôt, augmentant ses rougeurs.

— Arrête de sourire c'est toi qui a demandé à savoir, bafouilla-t-il.

— Je ne jugerai jamais quelqu'un sur ça, c'est juste intéressant. Et si je t'ai posé cette question c'est parce qu'autant James, Peter et les autres filles, j'arrive à les cerner. Ils sont assez prévisibles entre la préfète parfaite, le Capitaine de Quidditch et... Peter. Autant toi tu restes un mystère complet niveau coeur. À ton tour.

— Tu aimes vraiment Hollander ? demanda brusquement Remus.

— Quoi ?

Immédiatement le souvenir de sa récente altercation avec le Serpentard lui revint en mémoire et leur brève proximité s'afficha dans son esprit de même que l'adorable sourire de Tom. Son sourire s'agrandit inconsciemment. C'était tellement rare de voir des Serpentards gentils. Elle se racla la gorge et reprit la parole.

— Je ne sais pas moi... Il est gentil, pas mal et pas stupide. Ce qui est assez rare pour un gars... Oh je plaisante Lupin ! C'est quoi cette question en même temps ? Je le connais depuis deux semaines ! De toute façon l'amour c'est des conneries. Ça marche pour une personne sur quatre et ça cause plus d'ennuis que de bien. J'ai l'impression que ça ruine ta vie plus qu'autre chose mais la seule personne d'accord avec moi c'est Evelyn... Vous êtes tous masochistes en fait.

— Evelyn ?

— Ma meilleure amie. Elle est restée à Ilvermony. Mais de toute façon elle finit ses études cette année et elle arrivera en Angleterre l'année prochaine. C'est la personne la plus adorable et géniale que je connaisse... À moi ! As-tu des vues sur un garçon ? demanda-t-elle en pensant à un jeune homme bien particulier.

Remus s'étouffa sur sa cigarette et recracha en toussant sa fumée. Ses joues se colorèrent à nouveau de rouge alors qu'il regardait avec stupeur la blonde.

— Oh désolé... Je l'ai dis trop crûment ?

— Je... Non, c'est juste que... Je ne sais pas. Ça se voit tellement ? Parce que ce n'est pas censé être le cas, soupira Remus.

— Pas tant que ça. Juste assez pour que je puisse voir que tu n'arrêtes pas de mater mon meilleur ami... Je sais qu'Aleks est plutôt beau pour son âge mais franchement tu pourrais éviter de baver.

— Oh putain... Oh non par Merlin, arrête avec ce sourire, je le vois suffisamment avec Sirius !

— C'est l'amour ! ricana Camille.

— Tu es désespérante.

— Non juste perspicace !

— Oui ça j'ai compris, dit Remus d'un air sombre. Donc à mon tour... As-tu déjà eu ou as-tu encore des sentiments plus qu'amicaux envers un de tes amis ?

— Si je ne savais pas que t'avais un faible pour Aleks je penserais que tu essaies de flirter Lupin, déclara Camille suspicieusement. Pourquoi t'intéresses-tu tellement à ma vie sentimentale ?

— Pour rien ! Je suis curieux, c'est tout, s'empressa de répondre Remus. Hé ! Toi aussi tu t'intéresse pas mal à ma vie sentimentale d'ailleurs ! Juste répond.

Camille resta silencieuse quelques minutes avant de détourner la tête subitement gênée.

— Eh bien... Honnêtement la plupart de mes amis m'ont tapé dans l'œil... En même temps tu les as vu ? Mais bon y'en a deux c'était plus... Embêtant on va dire, avoua Light la tête baissée, la voix amère. Je l'ai dit à une des personnes... Ça n'a pas été réciproque. Alors je ne l'ai pas dit à l'autre.

Intéressant, pensa Remus.

— Bon finit avec les questions plaisanterie. Passons aux choses sérieuses, décréta Camille redevenue sérieuse.

Remus déglutit et attendit la question en pianotant nerveusement de ses doigts son jean gris, usé jusqu'à la moelle. Ses doigts portèrent automatiquement sa cigarette à ses lèvres. Il fixait d'un air attentif un petit trou dans son pantalon quand la question résonna dans ses oreilles.

— Qu'est-ce que ça fait d'être un loup-garou ? lança Camille à voix basse.

Remus se figea, trop sonné par la question. Il souffla sa fumée mais ne releva pas la tête, figé de choc par cette question et incapable de faire le moindre mouvement. Camille ne le regardait pas, l'air peut-être de regretter d'avoir posé la question.

— Euh, je... balbutia Remus. J'ai... Enfin je n'ai pas... Je ne suis pas...

— Remus tu peux m'en parler. Je ne te jugerai pas, je ne dirai rien. Je m'en fiche. Juste savoir si tu vas bien... Moi aussi j'ai...

— Arrête. Arrête de parler. S'il te plaît, soupira Remus

Il planta ses iris couleurs miels dans les yeux gris de son interlocutrice. Plus il la regardait, plus il se disait que c'était impossible d'être aussi jolie. Pas forcément comme Sirius ou Aleksander avec leur beauté parfaite, presque condescendante. Comme si leurs visages si parfaits narguaient les autres.

Camille était jolie. Mais c'était une beauté dure, une mâchoire carrée dure, des cernes soulignant ses beaux yeux, des sourcils épais bien dessinés. Ce n'était pas tout le temps une beauté douce, féminine comme celles de ses amis. C'était une beauté étrange et impitoyable. D'ailleurs, c'était exactement ce qu'il pensait de la jeune fille. Elle était étrange et impitoyable.

— Arrête de parler. Sinon je sens arriver le "je peux te comprendre, ce n'est pas grave et dans le fond..." et cetera. Et ne dis surtout pas cela. Tu ne peux même pas faire semblant de comprendre. Je ne te demande pas d'être gentille avec moi, de me respecter ou même d'avoir confiance en moi mais ne soit pas hypocrite, s'irrita Remus.

Le Gryffondor n'était pas du genre à s'énerver, en fait il ne s'énervait jamais. Mais ce sujet tabou le mettait dans une colère noire quelque soit les paroles de son interlocuteur. Parce que ce qu'il détestait par-dessus tout c'était la pitié qu'il entendait dans leurs voix. À chaque fois il y avait de la pitié. Tout le temps à chaque instant. Autant que la peur d'être rejeté, c'était sa haine de la pitié qui l'avait empêché de tout avouer à ses amis dès le départ. Depuis ses cinq ans, il sentait les regards plein de compassion et tristesse le suivre partout, ceux de ses parents, ceux des professeurs et parfois même ceux de ses amis. C'était invivable pour lui. Il ne méritait ni compassion, ni tristesse, ni pitié.

— Je ne suis pas une hypocrite, je peux te comprendre. D'une façon différente. Et j'ai du respect pour toi. Essayer de t'intégrer malgré tout ça, supporter les commentaires des autres sur les loup-garous. Et comme tout le monde as pu le remarquer, certaines choses font de moi une paria aussi. Alors oui Remus d'une façon tordue je peux te comprendre aussi fou ou hypocrite que ça puisse te paraître, décréta amèrement Camille.

— Non tu ne peux pas, ria Remus. Tu ne peux pas comprendre ce que c'est... D'être tout seul. De sentir les regards pleins de pitié, tout les jours. Et puis quand ce n'est pas de la pitié, c'est de la peur ou du dégoût ! Tu n'as jamais crains d'avoir tué dans ton sommeil, non ? Tu ne sais pas ce que c'est de se détester et de se faire détester ! Toi la vie elle te sourit, elle ne te fait pas vivre un enfer chaque mois ! Le monde t'adore, moi je me démène pour racheter toutes les horreurs que je cause ! Alors ne fais pas semblant de comprendre. Tu ne sais pas ce que ça fait d'abriter un monstre en soi. Tu ne sais pas ce que c'est d'être un monstre. La dernière fois que j'ai vérifié, tu n'étais pas un putain de monstre sanguinaire, toi !

Un silence pesant accueillit cette tirade ainsi que les regards lourds de Camille. Remus au cours de ce discours n'avait pas seulement revêtit un masque de rage. Mais ses yeux s'étaient également mis à briller d'une colère noire et illuminaient d'une faible lueur jaune le noir de la nuit. Camille fixa alors ses genoux, tripotant sa robe comme une enfant qu'on venait de gronder, se gardant visiblement de rétorquer par une remarque bien placée. Remus commença immédiatement à regretter ses paroles et à se sentir coupable, mais cela n'atténua pas sa colère. Il s'approcha néanmoins de la jeune fille, il s'arrêta devant elle ne sachant pas quoi faire.

— Le monde me sourit ? répéta Camille avec un sourire. Peut-être. Peut-être que oui par rapport à toi j'ai une vie de rêve... Je suis riche, en bonne santé. J'ai des amis. Je suis brillante selon beaucoup de gens. Et pourtant... Je ne sais pas... Il y a quelque chose qui cloche chez moi. Tu sais combien de fois je me suis demandée ce qui se passerait si un malheureux accident m'arrivait ? Si par exemple je glissais de ce rebord et m'écrasais par terre. Je me demande qui me pleurerait vraiment. Pourquoi est-ce qu'on pleurerait ? Je suis une masse de problèmes.

Remus resta silencieux, fixant par terre, avant de redresser la tête. Il fixa l'arrière de la tête de la jeune fille qui regardait obstinément l'horizon.

— Je te comprend Remus parce que je vis la même chose que toi. Tu dis que je ne peux pas te comprendre mais je suis sûrement la personne qui te comprend le mieux ici. On est pareil Remus. On a tout les deux des monstres en nous. Très différents certes mais... Ils nous font mal et nous gâchent la vie. Je suis... J'ai des problèmes de gestion de colère... C'est... Constamment je veux faire du mal aux autres. Quand c'est des étrangers je m'en fiche. Mais je ne veux surtout pas m'énerver contre mes amis... Je... Je pourrais tuer des gens sûrement. Un jour quand ma peur de finir Azkaban, mon dernier bout de moral aura foutu le camp, je vais sûrement le faire, marmonna Camille d'une voix triste. C'est un truc familial. Mon père l'a. Et cette voix dans ma tête... Elle me dit juste... Je ne sais pas j'ai l'impression d'être folle parfois.

— Est-ce... Bordel. Wow Light... C'est... Bordel. Sirius sait ? balbutia Remus en passant une main sur son visage. C'est...

— Horrible, hein ? Affreux ? Monstrueux ? Sirius me laissait le frapper dans le bras si j'étais trop en colère. Je lui ai causé des putains de bleus... Heureusement que j'ai presque aucune force sinon... Je ferais sûrement trop de dégâts. Comment tu veux lutter contre tes instincts Remus ? Toi tu as été transformé en un monstre, moi j'ai été élevé pour en devenir un. Le pire c'est que je ne crois en rien de ce que mes parents croient et pourtant je suis comme ça ! On doit tout les deux retenir en nous des pulsions et des monstres. Tu n'es pas dans ma tête, mais toi pourtant tu peux comprendre que parfois tu veux juste faire du mal aux autres. Tu veux de la violence. Tu veux te battre. Tu veux faire souffrir et souffrir. Mais tu te retiens, tu retiens de toute tes forces le monstre jusqu'à ce qu'il s'échappe. Et quand tu en parles soit on te regarde mal, soit on ne te croit pas. Personne ne sait à quel point tu as mal, à quel point tu veux du mal. Je suis devenue comme ça Remus et pourtant je ne suis qu'une sorcière moi... Je ne suis pas supposée abriter un monstre. Du coup on s'isole. Mais après la pitié nous rattrape, tu te sens juger par les autres. Ils ne savent pas qu'on veut être seul, ils ont pitié donc ils nous proposent de devenir ami. Et on accepte parce qu'on a peur du regard des autres. Après tu t'attaches, tu les trouves géniaux. C'est ta vie maintenant, tu les adores et tu ferais tout pour eux. Du coup tu as peur de leur faire du mal donc tu caches qui tu es vraiment. Puis ils découvrent...

Camille s'arrêta, attendant que Remus l'interrompe mais il n'en fit rien.

— Tu n'oses pas te plaindre parce qu'ils ont tous des problèmes plus graves... Tu as peur de te faire juger, qu'ils ne te croient pas et qu'ils disent que tu inventes. Mais par Merlin qui inventerait ça ?! Mais peut-être as-tu raison Remus. Après tout, je n'ai jamais été rejeté, moi ! Personne n'a jamais eu peur en me regardant ! Tu crois sérieusement que je n'ai pas remarqué les frissons des élèves durant la Répartition ? J'ai entendu leurs murmures quand ils ont entendu mon nom. Un seul petit mot qui a pourtant jeté le silence sur une assemblée entière ! Mais oui c'est vrai que je ne connais pas le sentiment d'être détestée, s'amusa Camille. Avoue tu as eu peur de moi quand tu as entendu mon nom, Lupin. Au final, on est que de la chair à préjugés nous deux. Est-ce que Sirius Black a eu le même accueil que moi, Remus ? Non parce qu'il était à Gryffondor. Et Aleksander Brand ? Non plus pourtant il est à Serpentard ! America, Marlène, ect... Bien sûr que non ! Pourtant ce sont tous des sang-purs ! Alors pourquoi on a seulement peur de la petite Light ? Parce que c'est comme ça et que ça a toujours était comme ça. Je suis la méchante sorcière comme tu es le loup sanguinaire. Mais tu as raison Remus, je ne peux absolument pas de te comprendre ! La vérité c'est qu'une seule personne me pleurerait si je glissais. Et encore, ce serait peut-être des larmes de rire, le connaissant.

— Je te rattraperai quand même, promit Remus après un petit silence pesant.

— Et pourquoi ? Parce que tu es une bonne personne voilà, pas un monstre... Tu ne me connais même pas ! Pourtant tu m'écoutes sans me juger.

— Je me suis emporté, toi aussi c'est tout. Parfois j'ai juste besoin de hurler sur quelqu'un et malheureusement c'est tombé sur toi... Je, je suis vraiment désolé. Mais juste... Pourquoi tu m'as posé cette question ? Pourquoi tu m'as dis tout ça ? soupira Remus l'air dépité. Bordel... Ce n'est pas affreux Camille... C'est même juste triste. Je suis désolé pour toi. Vraiment.

— Je t'ai dis tout ça pour que tu comprennes que tu es une bonne personne et qu'il y a beaucoup d'autres humains qui ont fait pire que le loup en toi. Je n'ai pas encore faire beaucoup de dégâts mais... Mais y'a une guerre en route et je sens qu'un jour mes barrages vont complètement cédé. Quand Sirius m'a dit par lettre qu'un de ses amis étaient loup-garou, j'ai eu peur pour lui au départ. Puis j'ai découvert ce côté de moi l'année dernière et je voulais juste... T'aider. Te dire que t'es pas seul. Être là juste. C'est stupide, j'ai tout fais de travers... Je voulais parler à quelqu'un qui puisse comprendre, soupira-t-elle. C'est dur de trouver des gens qui comprennent.

— Je suis désolé, dit simplement Remus les bras ballants. Vraiment je suis vraiment déso...

— Pourquoi tu t'excuses ? ria Camille.

— Parce que tu auras beau me rabâcher tout cela, je ne te croirais sûrement jamais. Et parce que je te ne comprends pas du tout, ou du moins pas assez pour t'aider, en plus je t'ai fais remonter de mauvais souvenirs et tu...

— Ne t'inquiète pas Remus tu n'as pas fait remonter mes mauvais souvenirs. Ils restent tout le temps à la surface. Comme toi.

Remus comprit à ce moment-là toutes les questions sur Aleksander et sa privée. Les discrets coups d'œil que Camille jetait à ses poignets et ses bras. Elle cherchait des cicatrices fines et longues, pas infligées par le loup mais par Remus. Remus lui inspecta les bras également. Camille le remarqua et remonta ses manches pour afficher ses bras vierges.

— Je ne l'ai jamais fait. Mais une de mes amies oui, avoua-t-elle. Elle a fait une énorme connerie l'année dernière même... Je voulais vérifier que toi tu allais bien...

— C'est pour ça que tu m'as posé toutes ces questions. Sirius t'a vraiment tout dit, hein ?

— Presque tout. Je voulais savoir à quoi tu pensais, tout seul en haut d'une immense tour, perché sur un rebord glissant. Pour quelqu'un à l'air aussi angélique, tu as des pensées vraiment sombre... Et je connais les pensées sombres. Mais elles sont infondées les tiennes. Vraiment. Je ne plaisantes pas. Tu culpabilises d'avoir blessé Rogue ? Tu ne devrais pas, c'est un enfoiré ! Un apprenti Mangemort ! Je sais de quoi je parle, c'est une affaire familiale. Tu ne pouvais pas te contrôler et lui n'aurait pas du mettre son nez dans tes affaires ! Tu culpabilises de faire culpabiliser ton père ? Tu n'y peux rien, ton père doit gérer ça seul. Et tu détestes la pitié ? Ça je comprends, la pitié c'est la pire la chose que tes proches peuvent t'adresser. Moi, je veux bien t'aider Remus. Jamais je ne te regarderai avec pitié. Quand on a quelqu'un d'aussi pur et courageux face à soi, on le regarde avec admiration.

— Je veux t'aider.

— Tu vois Remus c'est ça qui nous différencie. Moi je peux t'aider, toi tu ne peux pas. C'est mon combat et je ne le remporterai jamais si quelqu'un m'aide. Ne sois pas si dur avec toi Remus, tu mérites d'être aimé et par de bonnes personnes. Arrête de te sentir mal alors que tu n'as rien fait, et de tout prendre sur toi ! La culpabilité c'est tout ce qui me reste Remus, alors laisse la moi. Je suis même prête à dire s'il te plaît.

— Est-ce que... Est-ce que je t'ai fait du mal ?

— Non, vraiment pas non. Ne t'inquiète pas Lupin j'ai reçu pire. De toute façon... Je crois que je n'arrive pas à... Quand on me dit des choses horribles sur moi je m'en fiche. Mais c'est parce que... Je n'arrive pas à ne pas m'en ficher. Je suis en colère tout le temps et en même temps je ne ressens plus rien. Parfois je ne ressens juste rien. C'est horrible et libérateur en même temps. Tu pourrais me pousser de ce rebord, je crierais de joie quand je tomberais. Tu es déjà tombé de haut Remus ? De vraiment haut ? Est-ce que c'est pas une sensation extraordinaire ?

— La sensation extraordinaire, elle te tue.

Camille se tourna vers lui en souriant tristement, les yeux brillants.

— C'est pour ça qu'elle est extraordinaire.

***

Les paroles de Camille, continuèrent à hanter l'esprit tourmenté de Remus jusque dans son lit. Que pouvait-il répondre à... Ça ? Il se retournait continuellement dans son lit en proie à un dilemme. Fallait-il qu'il en parle à Sirius ? Il serait sûrement mieux placé pour l'aider mais d'un autre côté en était-il vraiment sûr. Ne ce serait-elle pas confiée à lui si c'était le cas ? Sirius était un soutien émotionnel désastreux, il ignorait tout de ses sentiments et ceux des autres. Mais réagirait-il de la même façon avec la fille qu'il aimait ?

Remus était perdu. Il était resté quelques temps debout, en silence, les bras ballants, en haut de la Tour. Regardant dans le vide en repensant à sa conversation avec la Serpentard. Maintenant qu'il y pensait, il est vrai que depuis le début de l'année, tout le monde regardait de travers Camille et l'évitait. Remus cherchait un point auquel se raccrocher mais au final il revenait toujours au même moment. Ressassant inlassablement une phrase.

« C'est pour ça qu'elle est extraordinaire. »

Même après tout cela... En fait, surtout après tout cela, il se rendait compte que Camille était différente. Mais malgré ces révélations horribles, glauques même, Remus ne jugeait pas Camille. Il l'aimait bien même. Comment pourrait-il la juger ? Elle avait tort quand elle disait que c'était de sa faute si elle était comme ça. Remus avait été mordu contre son gré, cela avait forgé son monstre. Camille avait été élevé dans la violence, dans des idées sombres, le voilà son monstre.

"La guerre prend tout et ne laisse rien."

C'était une phrase bien trop utilisé par son père, Lyall Lupin, depuis le début de Voldemort. Remus ne l'avait jamais compris et la trouvait idiote. La guerre laissait souvent son lot de tristesse, de mort mais aussi de triomphe pour les gagnants. Elle ne laissait pas rien. Pourtant quand il avait aperçu, un instant, le regard vide de Camille... Il s'était rendu compte qu'avec la Serpentard, cette phrase prenait tout un sens.

***
Inspiration activée

Hey fuckers ! Vous portez-vous bien ?
Moi ça va, ça va...
Voici un nouveau chapitre sur les passes-temps mystérieux des poufsouffles,
les rêves de Camille, les moeurs de Remus.
Il est légèrement plus long que d'habitude. (Et j'ai sûrement abusée avec le drama)
Désolé pour les fautes, j'espère que vous avez appréciés.
En m'excusant de mon retard.
Je vous souhaite bonne nuit chers hippies.

Écriture terminée

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