2 semaines plus tard

- JOYEUX ANNIVERSAIRE CHARLIE !!!!!!!!!

J'ouvris brusquement les yeux et mon regard rencontra celui de mon jumeau qui était debout sur mon lit et y sautait comme un fou en criant et soufflant dans une sorte de trompette. Un grand sourire étirait son visage tandis qu'il entonnait la traditionnelle chanson et tirait sur ma couette afin de la pousser et de me tirer du lit. Il tomba à genoux en riant et parvînt à enlever le drap, laissant un courant d'air agiter mes jambes découvertes.

Un éclat de rire m'échappa tandis que l'euphorie de ce jour particulier me gagnait lentement. Je passais mes mains sur mon visage pour tenter de me réveiller plus que je ne l'étais déjà. Si ce n'était pas notre jour, Anatole aurait déjà pris un oreiller dans la tête ainsi qu'une bonne leçon. Je basculais mes jambes et posais mes pieds à terre sous les applaudissements de mon frère qui descendit à son tour et me rejoint sur la terre ferme. Je l'attrapais par les épaules et l'enlaçais tandis qu'il se débattait à cause de son dégoût des embrassades. Je plaquais alors ma bouche sur sa joue dans un baiser sonore pendant qu'il criait et me reculais enfin.

- Bon anniversaire frérot !! Ça t'apprendra à me réveiller aussi tôt !

Nous effectuâmes notre check habituel qui consistait en une tape paume contre paume, une dos à dos, puis les points en haut et bas et nos doigts que nous lièrent avant de les éloigner en riant. Un fois cela fait, nous dirigèrent vers le salon où Shawn nous attendait, une banderole « Happy Birthday Twins !! » et un grand sourire sur le visage. Dès qu'il nous vit, il agita les bras vers le ciel en tendant le papier et en scandant son inscription. Nous éclatâmes de rire et il me prit dans ses bras dans une longue étreinte amicale avant de taper le dos de mon frère, conscient qu'il n'était pas très câlin. Le canadien posa son drapeau sur le sofa avant de nous accompagner dans la cuisine où un copieux petit déjeuner avait été dressé en notre honneur. Toast, jus de fruits, pancakes, brioches, pain, gaufres, gâteaux, thé, café, tout se trouvait sur la table rien que pour nous. Nous prîmes place sur les chaises que Shawn avança avec galanterie. Je lui souris et le remerciait du fond du cœur pour cette gentille attention.

- Eh, faut pas croire qu'il a fait ça tout seul ! En plus, il a fait brûler trois pancakes et renversé deux verres de jus donc ne pensez pas que c'est uniquement son œuvre.

Je me tournais vivement sur ma chaise pour voir Aaliyah debout sur le seuil de la cuisine, les mains sur les hanches, une moue affligée sur le visage. Elle nous fixa un instant avant d'éclater de rire et de nous prendre dans ses bras en nous souhaitant elle aussi une joyeuse fête.

- Alors, ça vous fait quel âge les chieurs ? demanda-t-elle en enfournant une myrtille précédemment dans mon assiette.

- 20 ans, on devient vieux Lie' ! lui répondit Anatole après avoir beurré sa brioche.

- Exactement !

Nous continuâmes de manger, ponctuant le petit déjeuner d'anecdotes plus drôles les unes que les autres sur nos précédentes fêtes pas toujours de tout repos. Nos amis riaient en cœur et cette douce mélodie me mettais d'une humeur extraordinaire, si bien que je faillis m'étouffer plusieurs fois en avalant, provoquant une salve d'exclamations dans la pièce.

Malgré cette joie, une interrogation persistait : où se trouvait ma petite amie ? Je posais la question à plusieurs reprises et j'obtins à chaque fois une réponse différente et vague. Je ne l'avais pas vu depuis notre virée en ville, il y a trois jours de cela et ne pas la voir ce matin m'inquiétait plus que je ne voulais l'admettre. Mais je ne voulais pas gâcher l'ambiance et me contentais de manger et de taire mon angoisse.

Le brunch se poursuivait toujours et je m'éclipsais, prétextant une envie pressante, afin d'essayer de joindre ma copine toujours manquante à l'appel. Je m'éloignais et me réfugiais dans les toilettes avant de me munir de mon téléphone et de l'appeler. Je collais le cellulaire contre mon oreille et attendis patiemment que les sonneries cessent et que sa douce voix résonne dans l'appareil. Malheureusement, le strident bruit continuait et aucune intonation enfantine ne venait le stopper. Je raccrochais donc et lui envoyait un message pour savoir où elle se trouvait, si elle allait bien, et lui souhaitais une bonne journée avant d'appuyer sur la petite flèche signifiant que le texte était parti. A peine quelques secondes plus tard, un petit dessin m'indiqua qu'elle l'avait lu mais aucune notification de réponse ou même qu'elle était en train d'écrire ne me parvint.

Je baissais la tête de déception et me demandais si j'avais fait quelque chose qui lui aurait déplu. Je réfléchissais mais rien ne me venait, m'angoissant un peu plus. Je rangeais mon téléphone et décidais de remettre cette histoire à plus tard et sortis des toilettes.

***

Il était dix-sept heures et cela faisait plus de deux heures et demi que Shawn, Anatole, Aaliyah et moi jouions aux jeux de société de diverses sortes. Monopoly, Cluedo, Dixit, l'incontournable « petits chevaux » et autres avaient occupé notre après-midi. Nous étions en pleine partie et alors que je lançais mon dé, espérant y voir apparaître un 1 pour me permettre de monter dans ma colonne et d'être à l'abri, un 4 s'afficha. Je soufflais et avançais un autre de mes pions, sentant la pression des chevaux de Shawn et de mon frère qui se rapprochaient. Ce fût au tour de mon voisin de jouer et il fît un miraculeux 6, tuant mon pion au passage puisqu'il se trouvait sur sa sortie. Je criais de mécontentement, comme par hasard il avait décidé d'en jouer un nouveau alors que deux autres attendaient patiemment d'avancer.

- Eh Honey, faut pas te mettre dans cet état là, ce n'est qu'un jeu ! Dit-il en riant et en passant une main dans mes cheveux.

Je me renfrognais et fis signe à ma meilleure amie que c'était son tour. Elle s'exécuta et son action n'eût aucune conséquence sur mon jeu. Le moment que je redoutais allait se produire, c'était au tour de mon jumeau de lancer le dé et je savais qu'il n'avait aucune pitié. Son cheval se trouvait à 5 carreaux du mien et même s'il en possédait deux autres répartis sur le plateau, je savais que s'il faisait ce chiffre fatidique, il ne m'épargnerait pas. Il lança l'objet et il tournoya un moment sur la table du salon avant de se stopper. Je jetais un œil anxieux au nombre de points dessinés et oh surprise, un 5 s'y trouvait. Je plongeais mes yeux dans les siens, identiques aux miens, et un sourire mesquin fît son apparition sur son visage. Il avança sa main et tua mon pion sous mes yeux, à une case de son salut.

- T'es sérieux Anatole là ? T'avais trois autres pions à bouger, trois ! Et toi tu me butes comme ça, sans pitié ! Le jour de notre anniversaire ! T'es un monstre en fait !

Je m'élevais du canapé sur lequel nous étions tous assis et commençais à frapper mon frère mais Shawn m'attrapa par la taille et me fis basculer sur ses genoux. Je le suppliais de me lâcher et me débattis mais il ne me lâcha pas et je fus obligé de me calmer si je voulais retrouver l'usage de mon corps. Aaliyah riait aux éclats, comme tout le monde en réalité, et lorsqu'elle parvint à se calmer, m'enfonça en me ridiculisant.

- C'est toujours pareil ! Depuis qu'ils sont gosses, les jeux de société c'est la troisième guerre mondiale !

Tout le monde rit encore une fois tandis que je boudais faussement. Nous finîmes notre partie par une victoire de Shawn qui s'en vanta pendant de longues minutes à grands coups de cris et de tapes dans le dos et commencèrent une partie du très attendu Twister. Aaliyah déroula le tapis et sortit la roulette tandis que nous nous mirent en position, près à respecter la flèche et ses ordres délirants.

Une dizaine de minutes plus tard, j'étais à moitié allongée contre le plastique, mes jambes et bras complètement à l'opposé tandis que Shawn était à peu prés dans la même position mais au-dessus de moi, si bien que je sentais son parfum chatouiller mes narines. La jeune rousse se contorsionnait, mêlant son corps à celui de mon frère qui râlait parce qu'il détestait le contact physique et que ce jeu n'était pas vraiment fait pour prendre ses distances. Alors qu'il fallait que ma main droite passe par dessous le cou du Canadien, la porte d'entrée claqua, annonçant l'arrivée de quelqu'un. Le bruit fit sursauter tout le monde et enclencha une chute de tous les participants les uns sur les autres. Je me relevais et aidais mes amis à faire de même avant que mon regard ne croise celui de ma petite amie qui nous souhaita un bon anniversaire. Je courrais la prendre dans mes bras mais j'eus à peine le temps de l'embrasser qu'elle me repoussa et vint chuchoter à l'oreille d'Anatole. Aaliyah me prit par la main m'entraîna dans la chambre avant de refermer la porte derrière nous.

- Qu'est-ce qu'on fait au juste ? Pourquoi j'ai même pas le droit d'embrasser ma copine ?

- Chuuuuut Princesse, laisse-toi faire tout va bien se passer.

Elle me poussa alors dans la salle de bain et j'eus pour ordre de prendre une douche, ce que je fis même si je n'en comprenais pas l'usage. Une fois cela fait, je retournais dans la pièce où la rousse m'attendait, avec ce qui ressemblait à une magnifique robe dans les mains. Elle me l'a tendis et je l'enfilais. Je me tournais ensuite et admirais mon reflet dans la glace. Comme je l'avais prédit, la robe était sublime : noire, longue et toute de soie, elle possédait deux fentes de chaque côté ce qui laissait apparaître mes jambes et le long décolleté descendait jusqu'à la ceinture qui enserrait mes hanches. Ma meilleure amie me coiffa alors et me maquilla puis nous sortirent et rejoignirent nos groupes dans le salon et j'eus la surprise de voir que tout le monde était très bien habillé.

Les garçons avaient revêtu leurs plus beaux costumes et Sasha était époustouflante dans son ensemble bleu à carreaux blanc qui se divisait en un crop-top et un pantalon large qu'elle avait agrémenté d'une paire de talons sombres. Je me tournais vers mon amie qui s'était elle aussi changée et qui arborait maintenant une longue jupe colorée, courte sur le devant et qui se poursuivait en une longue traine à l'arrière. Elle portait avec une chemise qu'elle avait coupée et nouée, laissant apparaître son nombril.

- Vous êtes tous très beaux mais je ne comprends pas du tout pourquoi vous vous êtes mis sur votre trente et un !

C'était vrai, nous n'avions pas prévu de sortir mais leurs tenues me faisaient penser le contraire. Shawn s'approcha lentement de moi et d'un coup sec, me fis pivoter et je me retrouvais dos à lui. Je sentais qu'il passait ses mains sur ma nuque quand d'un coup, je fus coupée de ma vision par un foulard noir que l'on bandait sur mes yeux. Au cri que poussa mon frère, je présumais qu'on lui faisait subir la même chose.

Des doigts s'entrelacèrent aux miens et je reconnus l'odeur de Sasha. Je souris alors tandis qu'elle avançait, me poussant à faire de même. J'entendis la porte se refermer et je sentis des bras musclés s'enrouler autour de ma taille puis me soulever du sol. La personne qui me portait, probablement Shawn, se mît à descendre les escaliers quand soudain, une question traversa mes lèvres :

- Les gars, qui porte mon frère ?

- Personne, aïe ! Me répondit celui-ci et je devinais à son gémissement qu'il descendait seul.

- Te plains pas Clarks, je te tiens la main ! Entendis-je Aaliyah lui répondre.

Je riais puis l'air frais de ce début de soirée me frappa doucement le visage. Mon porteur me reposa sur la terre ferme puis l'on m'aida m'installer dans une voiture. Le trajet se déroula dans un silence relatif ponctué par les chuchotements de mes ravisseurs. Après ce qui me sembla durer une dizaine de minutes, l'automobile se stoppa et je descendis, toujours accompagnée de mon guide, alias ma petite copine.

Nous pénétrâmes dans ce que je supposais être un bâtiment et l'on s'arrêta au bout d'un moment. On me retira enfin le bandeau et je sentis mon frère me prendre la main. Son pouls battait contre ma paume et lorsque je recouvrais en fin ma vue, la vison me choqua et fit monter les larmes dans mes yeux maquillés.

- SURPRISE !!!!!!!!

« I don't know what it's like to be you
I don't know what it's like but I'm dying to
If I could put myself in your shoes
Then I know what it's like to be you »

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Oui, je vous laisse maintenant, oui je suis cruelle mais c'est pour ça que nous m'aimez non ?

Voilà, en espérant qu'il vous ait plût 💜
Kiss mes Mendesarmy 💜

Kat 🤪