Ma tête cognait contre la vitre du camion tandis que le paysage de la campagne canadienne s'effaçait peu à peu pour laisser place aux immeubles de la ville.
A la vue de ceux-ci, je laissais échapper un petit soupir d'excitation en réalisant que j'allais vivre dans cet endroit.
Je me tournais vivement et jetais un regard au chauffeur qui me conduisais vers mon nouveau chez moi. Il était concentré sur la route et ne semblait pas remarquer que je l'observais. Je sursautais quand sa voix grave emplit l'espace réduit où nous nous trouvions.

- Un problème mademoiselle ? Demanda-t-il, un sourcil haussé.

- Je me demandais simplement dans combien de temps arriverions-nous à destination ?

Il partit dans un léger rire, quand, pour mon plus grand étonnement, le camion se gara devant un immeuble chic de la banlieue de Toronto.

-Vous êtes arrivée à destination mademoiselle.

- Oh, je, merci.

Il m'aida à décharger les cartons du camion, mais pour une raison inconnue, repartit au plus vite, me rappelant tout de même de ne pas oublier d'envoyer la facture.
Je me retrouvais donc seule, devant mon nouveau foyer, dans une ville que je ne connaissais pas, avec une montagne de cartons contenant ma vie à mes pieds.
« Bon aller Charlie, tu peux le faire ».

Quarante-huit heures auparavant.

Il est midi quand je rentre dans la voiture me conduisant à l'aéroport. Ma mère et mon père sont devant tandis que je suis coincée entre mes frères à l'arrière.
Je ne comprends toujours pas pourquoi ils ont tant voulu m'accompagner jusqu'au dernier moment. Il suffisait de se dire gentiment au revoir à la maison et un Uber m'aurait conduit sagement. Alors que là, je vais me les coltiner en public, avec les au revoir larmoyants et les phrases du style « prend bien soin de toi ma chérie, je t'aime très fort... » devant tout le monde.
Je soupire d'agacement mais mon cher père prend ça pour du stress et me jette un regard compatissant dans le rétroviseur que je m'efforce de lui rendre.

Je pianote un message sur mon portable à destination de ma meilleure amie, Aaliyah.

« Les parents angoissent à mort, c'est le stress 😩🙄 »
« Mais c'est normal, leur grande fille quitte le nid, ça fait toujours un choc 😇 »
« Ouais c'est ça parles pour toi 🙄 »
« Bon je te laisse Lie, mon date est arrivée 🔥❤️🏳️‍🌈 »
« Profites girl, je t'aime 😘 »
« Compte sur moi 😂, je t'aime aussi 😘 »

Je laisse Aaliyah à sa chérie et me concentre sur la radio qui diffuse les hits du moment.
Ma mère augmente le volume à l'entente d'une chanson qu'elle aime bien et se met à la chanter dans un anglais parfait. Je ne suis pas ironique, étant américaine, elle maîtrise cette langue depuis sa plus tendre enfance.
« Oh have Mercy on me, take it's easy on my heart ! »
La femme qui m'a donné la vie s'égosille sur le refrain pour le plus grand bonheur des hommes présents dans le véhicule.
Je lève les yeux au ciel, un petit sourire aux lèvres, avant d'enfoncer mes écouteurs dans mes oreilles et de lancer ma playlist.

Retour au présent.

Je retroussais mes manches, et après quelques secondes de réflexion, m'emparais d'un premier carton et débutais l'ascension des 5 étages sans ascenseur.
Alors que j'en étais à mon troisième aller-retour « palier du 5 éme- hall d'entrée de l'immeuble » mon corps se heurta contre quelque chose de très grand et d'apparence humaine.

- Oh ! Je suis vraiment désolée, je suis confuse, oh pardon pardon pardon...

Je ne pris pas la peine de relever les yeux, trop honteuse d'être rentrée dans quelqu'un alors que je n'avais même pas encore emménagé.
Alors que je croyais être au paroxysme de ma bêtise, le carton que je tenais entre mes mains maintenant tremblantes se renversa, révélant son contenu (des carnets, feuilles volantes, partitions...) sur l'intégralité des escaliers.

- Attends, je vais t'aider.

La voix me parut étrangement familière et quand je daignais lever la tête, mon regard rencontra de magnifiques yeux noisette contenant des éclats dorés en leurs centres.
La voix chaude de l'homme qui semblait avoir mon âge reprit.

- Je vais pas te laisser comme ça quand même !

 
Il me fît un clin d'œil avant de reprendre.

-Tu déménages seule ?

-Et oui ! Triste vie n'est-ce pas !

 
J'éclatais de rire, ma gêne disparaissant doucement.

-Et bien, je suis ton homme !

Il me tendit une main symbolique, un sourire éclatant aux lèvres.

-Merci ! C'est super gentil, au fait je m'appelle Charlie.

-Enchanté. Moi c'est Shawn.

Tiens. J'avais déjà entendu ce prénom quelque part. Cela devait être courant voilà tout. Je me saisis du fameux carton, avant de continuer à gravir l'escalier, avec l'aide Shawn.

Quelques heures plus tard.

-Et voilà, c'était le dernier !

Il poussa un soupir de satisfaction, puis tendit le bras dans ma direction avec l'intention de me faire un hight-five. Je me hissais sur la pointe des pieds, et dans un vain effort, réussis à lui rendre son check. Il me souriait et un petit rire sortait de sa bouche. Ses yeux rieurs me fixaient et je lui rendais son regard sans trop vraiment comprendre pourquoi.
Alors que j'allais lui demander la raison pour laquelle il me regardait, une vibration retentit dans la poche de son jean avant qu'il en sorte son portable. Il regarda qui l'appelait en me disant qu'il n'avait pas l'intention de répondre puis me fit un petit signe de la main avant de prendre l'appel et de sortir précipitamment de l'appartement.
La porte claqua derrière lui, me laissant seule une nouvelle fois.

Je m'attelais donc à délivrer les cartons dans les pièces où ils seront disposés. Entre deux paquets, j'aperçus un étuis rouge bordeaux, usé jusqu'à la moelle, me suppliant presque d'en prendre soin.
Je pris donc l'objet dans mes mains, tandis qu'un sourire s'épanouissait sur mon visage rouge des efforts fait pendant cette journée. J'ouvris doucement la fermeture qui faisait le tour du sac, avant de soulever délicatement l'instrument dans mes bras, et de passer la sangle à mon cou. Je passais mes doigts sur les cordes tendues et fis résonner quelques accords dans l'appartement vide. Je me pris au jeu et comme à chaque fois que je jouais, un sentiment de bonheur m'envahit tandis que mes mains se baladaient sur la guitare.

Après quelques minutes de musique, je rangeais l'objet dans son étui pour me remettre à mon travail.
Shawn revint peu après, m'aidant à finir l'installation de mon nouveau logement.

« You've been a million different places"
"So give yourself a chance to"
"Get lost in Wonderland »

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Voilà le premier chapitre, j'espère qu'il vous aura plus et que le concept de cette fic, vous l'aurez compris, sur Shawn Mendes, vous plaît.
Kiss 💜
Kat 🤪