Lorsque l'on écrit une histoire, nous sommes parfois amenés à faire des erreurs. Rien de bien grave, mais de petites erreurs plutôt récurrentes. Et, comme toutes les erreurs, il est préférable de les éviter. Voyons maintenant comment s'y prendre.

*

1. Les points de vue et notions du temps

On a tous déjà vu des « PDV (nom du personnage) » ou bien encore des « deux jours plus tard ». Des façons de faire, à mes yeux, à éviter.

↝ D'abord, le « PDV ». Écrire ça en début de chapitre n'est pas subtil, ou pire encore, en plein milieu de celui-ci pour annoncer un changement de point de vue. Évidemment qu'il faut l'annoncer, mais c'est tellement vu et revu et non subtil que ça en devient usant.

Il serait plus préférable de simplement écrire le nom du personnage au début du chapitre, sans la notion « PDV ». De cette façon toute simple :

Aurélie

Tu peux, comme je l'ai fait, l'écrire en gras ou d'une manière un peu différente pour qu'il soit bien visible du reste, et que nos yeux le voient suffisamment. C'est pas un énorme changement, je te l'accorde, mais c'est tellement plus léger, plus « beau », plus agréable à lire qu'un gros « PDV ».

↝ En ce qui concerne la notion du temps : si jamais tu veux faire un saut dans le temps, évite les « il y a deux mois » ou bien encore les « un jour plus tard ». Là, c'est plus compliqué de changer. Je te conseillerais de fonctionner ainsi à chaque fois que l'on fait un saut dans le temps :

7 mai 2020, 23 heures 54

Tout simplement, écrire la date, éventuellement le jour et l'heure. Si le lecteur sait à quelle date nous sommes dans le présent, si jamais il est face à un flash-back, il le saura grâce à la date. Idem pour un saut dans le futur. Le souci étant que ce n'est pas assuré que le lecteur se souvienne de la date du présent, et qu'il arrive à bien différencier le passé, présent et futur. Mais ça reste d'autant plus subtil, et en plus de cela original, parce que je l'ai vu très peu de fois. (➳ Les flashbacks)

2. Les dialogues

Les dialogues sont sources de beaucoup de difficultés de compréhension. Des tirets et guillemets, des verbes d'incise, des temps à respecter... Mettons un peu d'ordre dans tout ça.

          • En premier lieu, les guillemets. À savoir qu'ils ne sont pas obligatoires. Soit on en met à chaque début et fin de dialogue, soit on n'en met jamais. À noter également qu'on utilise ceux-ci : « » ; et non ceux-ci : " ".

Dans le cas où on décide de les insérer, voici comment cela est censé se présenter :

« ... ... ...

— ... ... ...

— ... ... ... . »

On les met au tout début du dialogue, lorsque la première personne parle, mais on ne lui met pas de tiret, parce que ces derniers signifient que l'on change d'interlocuteur. Alors, dès qu'un autre personnage se met à parler, on met un tiret. Lorsque le dialogue est terminé, on ferme les guillemets.

Dans le cas où on décide de ne pas en mettre, voici comme cela est censé se présenter :

— ... ... ...

— ... ... ...

— ... ... ... .

Tout simplement, on met toujours des tirets, même lorsque la première personne parle.

          • Deuxième étape, ces fameux tirets. Nous pouvons parfois en voir trois types : - ; – ; —. Mais lequel choisir ?

Ici, la réponse est toute simple : le plus grand, c'est-à-dire celui-ci : —. Il est nommé le tiret cadratin. Il n'y a jamais d'exception, jamais d'autre tiret, toujours le plus grand ; la règle est plutôt simple, pas de quoi se prendre la tête.

S'il n'est pas présent sur ton clavier, tu peux taper « tiret cadratin » dans ta barre de recherche et le copier-coller.

Alors, jamais les autres, toujours le plus grand !

          • Un peu plus complexe que les tirets : les verbes d'incise.

Pour commencer, un exemple de phrase de dialogue qui comporte une incise avec la bonne et la mauvaise manière de faire :

— Tu peux me passer le sel ? Me demande mon frère. ❌

— Tu peux me passer le sel ? me demande mon frère. ✅

Premièrement, tiret cadratin, on n'oublie pas !

Deuxièmement, jamais de majuscule aux incises. Jamais, jamais. Peu importe si la phrase de dialogue se termine par une virgule, un point d'exclamation ou d'interrogation. Toujours une minuscule. Plutôt simple à retenir !

Troisièmement, jamais de point.

Un exemple, toujours avec la bonne et la mauvaise manière de faire :

— Ce soir, je vais aller à la fête du village. m'annonce mon cousin. ❌

— Ce soir, je vais aller à la fête du village, m'annonce mon cousin. ✅

Le point est uniquement à la fin de l'incise. Et pas d'autre signe de ponctuation à la fin de l'incise mis à part un point ! On peut uniquement le faire avant l'incise, à la fin de la phrase du personnage qui parle. Un point d'exclamation, d'interrogation, ou bien trois petits points si on le souhaite (ça oui, c'est possible) ; comme bon nous semble. Et toujours pas de majuscule à l'incise !

Maintenant, le temps des verbes d'incise. Et là, ça se corse. J'ai moi-même encore beaucoup de mal avec ça.

Les verbes d'incise doivent être écrits au temps du récit. Un exemple pour une histoire écrite au présent :

— Tu viens me voir, ce soir ? demandé-je à mon cousin.

La terminaison est en -é. Ça peut paraître étrange, mais c'est bien ça. Et c'est pareil pour tous les verbes en -er. Il y a malheureusement un type de cas où je ne pourrai t'aider : avec, par exemple, le verbe répondre. Au présent, ça ne peut pas être « répondé-je » parce que ça n'existe pas. « Réponds-je », peut-être ? Je n'en ai aucune idée.

Une histoire écrite au passé simple :

— Tu viens me voir, ce soir ? demandai-je à mon cousin.

À l'imparfait :

— Tu viens me voir, ce soir ? demandais-je à mon cousin.

Et ainsi de suite. Rien de bien compliqué une fois que l'on comprend !

3. La taille des chapitres

La taille des chapitres est souvent source de débats. Long ? Court ? Mille mots ? Deux mille mots ? Parlons-en.

Pour commencer, il n'y a pas de taille idéale à proprement parler. Aucune règle, seulement des avis qui divergent.

Tout dépendra du contenu du chapitre : l'action, les descriptions, etc. Je suis de ceux qui préfèrent les chapitres assez courts, avoisinant les mille mots. D'autres pourront te dire qu'ils adorent ceux à cinq mille mots. Tu ne pourras jamais vraiment satisfaire tout le monde, mais le principal étant de te satisfaire toi.

Là où je souhaite en venir, c'est qu'il ne faut pas que tu fasses des chapitres trop longs, surtout s'ils sont redondants. Il faut que tu trouves le juste milieu, que tu coupes chaque chapitre au bon moment lorsque tu considères qu'il y a eu assez d'actions dans chacun.

Peut-être donne-toi un maximum de mots à atteindre pour éviter de ne perdre trop de lecteurs en cours de route. Et pour ça, il n'y a que toi pour savoir comment faire. Ne te décourage pas !

4. Les chiffres et nombres

On a plutôt tendance à écrire nos chiffres et nos nombres au hasard, sans réellement se demander s'il ne faudrait pas plutôt les écrire en lettres. Tu as juste ici ta réponse.

↝ Les nombres et chiffres seront toujours écrits en lettres lorsqu'il y a :

          • un substantif : Pour cette soirée, elle s'est mise sur son trente-et-un.                                                                    En histoire, nous avons évoqué Les Trente Glorieuses.

          • une expression abrégée d'une période historique : Il a vécu dans les années quatre-vingt-dix.

          • un chiffre ou un nombre en tête de phrase : Cinq personnes étaient présentes.                      Il y avait 5 personnes présentes.

          • un chiffre ou un nombre exprimant une durée ou une distance lorsque l'unité de mesure n'est ni abrégée, ni sous forme de symbole : Il est parti pendant deux heures.                        J'ai parcouru les dix kilomètres entourant le terrain.                     
Remarque : les symboles ne s'écrivent pas au pluriel (1 kg, et non 1 kgs) et possèdent un espace les séparant du chiffre.

          • le mot million ou milliard : J'ai gagné un million d'euros à loterie.                 Remarque : les symboles monétaires ($, €, ...) ne s'utilisent qu'avec les montants exprimés en chiffres.

          • une fraction d'heure suivant midi et minuit : Il est minuit quinze.

↝ Les nombres et chiffres seront toujours écrits en chiffres lorsqu'il y a :

          • des traitements de données chiffrés : L'étude a démontré que, sur 46 participants, 5 % en a gardé des séquelles.

          • un numéro d'ordre : Elle vit au 30 rue de la fontaine.                                                                             Selon l'article 7 de la page 105...

5. Les hors histoires

Je ne sais pas vraiment quel nom lui donner, mais parlons des phrases hors histoires.

Tu sais, celles que tu peux voir à la fin du chapitre, qui généralement, nous font une sorte d'outro YouTube version Wattpad. Du genre "j'espère que ça vous aura plu, donnez-moi vos avis et laissez un petit vote !".

Enlève-les. S'il te plaît. Pour le bien de ton histoire et de la magie de l'imaginaire.

Ça ne doit déranger que moi parce que je n'ai jamais vu personne s'en plaindre, mais ça casse net le lien que l'on a avec l'histoire, dans le sens où d'un coup, pouf ! retour à la réalité. Il faut garder ce rapprochement que l'on a avec, et nous laisser en sortir lorsqu'on le décide. C'est un peu comme si tu regardais un film, que tu étais à fond dedans, et pouf ! pub sans prévenir. Le retour à la réalité est trop brutal, et te rappelle que ça n'est qu'une histoire probablement inventée de toutes pièces.

J'aime avoir l'impression que tout est réel, m'imaginer toute la scène, le décor et les personnages au moment même où je lis. J'aime m'imprégner de ce qui est écrit et avoir comme sauté dans le livre pour vivre ce qu'ils vivent. Et lorsque cette coupure surgit, ça pose une limite inattendue entre la fiction et la réalité. Alors pense à les éviter le plus possible !

*

Un petit chapitre dont les débuts pourrissaient dans mes brouillons. Un plaisir de voir qu'il y a toujours autant de lecteurs après tout ce temps, et un plaisir de vous aider ❥

Si tu as la moindre question, je suis là !