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Pardon ?

[18/12/2021]

Le mal qu'on connaît est confortable. Les mots pour ces maux me sont familiers. D'une façon perverse, cette souffrance est rassurante. Quelle portion de ma vie s’est passée en interrogations sans échappatoire ? J’ai l’impression d’être né dans cette prison. Quelle faute ai-je commis pour y être enfermé si longtemps ? La plupart du temps, la porte semble ouverte. Douce illusion d’évasion. En sortir, c’est également quitter la forteresse protectrice. Alors, trop souvent, je suis resté. Trop régulièrement, je suis revenu dans la cellule que je connaissais. Le monde au-dehors est vaste et trop effrayant. Pour en sortir, je dois mettre une armure appropriée, acceptée. Maintenant, elle git, dans un coin sombre, rouillée d'avoir été négligée, cabossée d'avoir trop servi. Pourtant, j’essaye de sortir. Faire un pas au-dehors, sans bouclier. La douleur s’atténue, on ne la ressent plus à force d'y être constamment confronté. J’ai peur un jour de n'avoir plus mal, car je ne ressentirais plus rien. Je me cramponne à la souffrance si rassurante. Si destructrice. Le néant me semble plus effrayant que mon chaos.

Pour structurer mon monde, j’ai essayé, longtemps, désespérément, de me nier moi-même, d’être tel qu'on me voulait, tel que j’aurais souhaité être : aimé parce que je serais quelqu’un d'autre. J’ai essayé seul, trop longtemps, sans guide ni soutien. J’ai essayé avec toi, trop longtemps également, encore plus désespéré. En me persuadant que je m'accrochais à une bouée dans la tempête, sans vouloir comprendre que mon habitat naturel aurait dû être l’océan. En-dessous, pas de houle. Quand tu m'as imposé notre fin, quand j’ai provoqué notre conclusion – sans achèvement, sans résolution, ni finalité… mon univers a basculé. Était-ce mon inexpérience ? Était-ce ton jeune âge ? Était-ce notre mensonge ? Je t’aimais et je te détestais, mais je n’ai jamais voulu que tu changes. Parce que c’était toi, parce que c’était moi – pourrais-je citer ironiquement. C’est moi seul que j’aurais voulu changer. Accepté par toi : quel affreux bonheur, quelle merveilleuse atrocité cela aurait été !

Je suppose que je ne t’aimais pas de façon suffisamment passionnée pour accepter de m’oublier entièrement. Je crois ne pas t'avoir adoré de manière assez complète pour passer outre mes vexations. Pardon, mon soleil. Et un jour, peut-être, te dirais-je merci. Pour le moment, je ne le peux pas encore : la vieille blessure me provoque encore quelques élancements dans mon âme, dans mon cœur… ou simplement dans mon ego ? Pardon de n’avoir pas su t'aimer comme nous l’aurions souhaité tous les deux. Tu méritais quelqu’un d'autre que moi. Inconsciemment, je voulais également quelqu’un d’autre que toi. Je ne le cherche plus. Pas parce que je l'ai trouvé. J'ai simplement cessé les recherches d'autrui. Ainsi, peut-être me trouverais-je enfin moi-même.

Je pense qu'elle t'a apporté ce que je ne pouvais pas t’offrir. J’espère que seul moi me débats encore avec notre souvenir. Dans le cas contraire, la peur serait trop tétanisante. Quand je pense à cette possibilité, mes paumes deviennent moites, l’angoisse familière m'étreint. J’essaye de ne plus y penser, sinon la panique me submergerait, me noierait hors de l'eau. Alors, la violence guiderait mes gestes. Tu as osé me parler de destinée, en écrasant mes sentiments ! Tu as osé parier sur nos retrouvailles dans une autre vie, pendant que tu détruisais la mienne ! Oui, il est plus simple que tu m'aies oublié. Je t'ai tellement haï, mais je me détestais davantage. D’être moi. Car, en étant différent, j’aurais pu rester avec toi, sans mourir chaque minute, sans souffrir chaque seconde. Quelle épouvantable joie aurait ainsi été mon existence !

Poisson hors de l'eau, j'ai persisté à me noyer, incapable d’accepter que mes branchies ne puissent s’adapter. Je peux changer. Je peux apporter le changement à mon environnement. Je peux devenir ce que je veux. Avec assez de volonté, me disais-je.

Non. Un poisson ne peut pas vivre dans le ciel avec un soleil, c’est ainsi.

Je ne suis pas encore parvenu au point où je serais heureux d’être détesté et méprisé pour ce que je suis. Mais, en partie grâce au cataclysme que ton arrivée a introduit dans mon monde, à la destruction que ton départ a produite, au bouleversement que mon obstination a créé, pendant si longtemps par la suite, bien après notre fin… tu as été le déclencheur de ma construction : je parviens enfin à rejeter le souhait d’être aimé pour ce que je ne suis pas. Je ne peux pas encore te remercier pour ça, mais j’ai moins l'envie de refuser que je t’ai aimé à la folie, et que maintenant je ne te déteste même plus. Alors, pardon, de n’être pas plus clément, de n’être pas plus mature, de n’être pas plus courageux, de n'être pas assez narcissique pour souhaiter ton bonheur. Tu n'as jamais eu besoin de moi pour ça. Je suis désolé également, pendant un instant, il y a très longtemps, d’avoir souhaité ton malheur. Et pardon, enfin, de n'en avoir rien à fiche de ce qu’il pourrait t'arriver à présent. Même si je n’ai pas besoin de ton pardon de ne plus t'aimer.

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