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@Nyn_Everdeen [concours The Writer]

En mai 2022, j'ai mis dans le recueil Écueil du Crépuscule ce one-shot court, que j'avais initialement publié ici en décembre 2021. C'est le même texte, je l'avais juste dépublié du rantbook par erreur, alors que le concours n'est pas terminé.

@Nyn_Everdeen [concours The Writer] Service de Lutte contre les Nuisibles

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J'enfile mon casque.

Un coup d'œil vers le sol. Je vois mes bottes militaires bien lacées. Je tâte mon torse, protégé par un gilet. Je resserre la sangle autour de ma taille mince, musclée par les combats. Je vérifie mon arme, ajuste mes gants. Juste une routine dans le cadre de mon travail. C’est parti !

Quand je pousse le portique qui mène vers l’extérieur, une voix robotique retentit : « Puce identifiée : Sergent Éléna de Troie, première Compagnie, rang S. Mission acceptée : élimination de la créature de la Grotte de Lerne. Bonne chance, Agent. »

La rue est déserte, tout comme la ville. Les civils habitent bien plus loin dans les terres ; loin des villes avec leur vaste réseau d’égouts, loin des grottes, des montagnes, des mers – lieux devenus trop risqués à arpenter pour les simples citoyens. Le Service de Lutte contre les Nuisibles constitue le meilleur rempart contre ces monstres débarqués, d'on ne sait où, sur la Terre, il y a cinq siècles. La plupart des nouvelles créatures ne sont pas plus dangereuses que les grands insectes, poissons carnivores, ou la plupart des mammifères qui peuplaient originellement les régions peu fréquentées par les hommes de l’époque ancienne. Mais, comme tous les nuisibles, ils se reproduisent vite. Les scientifiques cherchent une façon de s’en débarrasser. Le Service est simplement là pour faire le ménage en attendant. Cependant, je me suis bien équipée : le fait que cette mission m'ait été proposée, alors que j’appartiens à la meilleure équipe, signifie que le monstre est plus agressif que la moyenne. Il vaut mieux ne rien laisser au hasard.

Le chemin vers ma destination est presque plaisant, la flore est luxuriante sur les bas-côtés. J'entends dire que l’agriculture se porte bien maintenant. Plus du tout de famine. De toute façon, il y a moins d’humains à nourrir qu’avant – ça aide. Et puis, ce ne sont pas mes affaires. Je ne vais pas comparer notre époque et cette autre qu'on nous présente.

En pénétrant dans la grotte, je perçois une odeur de poisson et d’huile chaude. Je retiens un juron. Au vu de la situation, je dois achever rapidement la mission, c’est important.

Devant mes lunettes protectrices s’étendent les longues parois de pierre. Sur le chemin sinueux du boyau central, j’élimine un bataillon de pestes plus ennuyeuses que dangereuses : des cancrelats de niveau deux, c’est à dire de diamètre inférieur à cinquante centimètres. Je suppose que la créature qu'on m'a désignée est leur reine pondeuse. Dois-je m’équiper du lance-flammes ? Étant donné la taille des insectes gardiens, la mère de ce nid serait très grande. Un monstre enflammé, et enragé par la douleur, qui se jetterait sur moi… constituerait un danger plus grand que de l’affronter à la mitraillette. Ou même de l'approcher avec une machette, s'il ne restait plus rien d’autre.

Un grésillement familier perçu par mes oreilles se répercute directement dans mon estomac vide. Plions cette mission et allons manger. Le grésillement et l'odeur de friture accompagnent mes pas qui résonnent sur le sol de la caverne.

Plus je m'enfonce vers les profondeurs, plus le boyau s’élargit. Jusqu’à devenir une grande salle plongée dans une semi-pénombre. Le grésillement a cessé, remplacé maintenant par un chuintement. Comme un bruissement de feuilles mortes, un frottement de milliers de pattes d'insectes. Un léger sifflement également. Une langue de reptile qui perçoit son environnement. Encore debout à l’entrée, le souffle court, j’élève lentement mon arme, équipée d’une fonction éclairage. Le faisceau lumineux écarte le rideau de nuit, fait danser les minuscules poussières suspendues dans l'air – que je devine fétide au vu des restes organiques, délaissés à terre contre l'une des parois. À moitié rongés, tachés de sang séché, plus noir que rouge. Ma lumière n'est pas assez forte, elle n'atteint pas le fond. Lorsque je tourne mon arme vers le milieu de la salle, je distingue à peine deux globes verts, des écailles grises, et un reflet. Une brillance sombre comme un diamant noir. Soudain, une stridulation, venue d'un insecte aussi gros qu’improbable.

Je déteste la fonction infra-rouge de mes lunettes, elle me donne souvent envie de vomir. Je l'active tout de même, elle sera indispensable pendant le combat. Je ne peux pas me contenter de tirer au hasard. Les balles pourraient rebondir sur l'exosquelette. Il faut blesser et suffisamment affaiblir la créature avant qu'elle n’attaque. Mon monde devient d'un vert glauque.

Lentement, j’avance, afin d’augmenter mes chances de toucher la cible mouvante. Sur la paroi la plus proche, un cocon a été suspendu. Le haut d'une tête casquée et une main d'homme ressortent du piège de soie. Un de mes prédécesseurs malchanceux. Je reporte mon attention sur la créature responsable. Pour le moment, elle est encore alanguie, comme repue du repas précédent : de longs os avec un reste de chair, devenus vert fluo et ocre à travers mes lunettes, ont été abandonnés au pied de son nid.

La bête tourne vers moi un visage féminin, aux traits harmonieux. Les yeux, anormalement grands, sont deux puits glacés. Les longs cheveux raides semblent doux et lisses. Jusqu’à ce qu'on fasse attention aux frémissements qui agitent ceux du dessus de la tête, telle une fourmilière sur le pied de guerre. Son torse nu dévoile, sans honte ni décence, une poitrine ferme, glorieuse, glabre au-dessus du ventre recouvert d’écailles. Les bras, si fins, si fragiles, se terminent en deux petites pinces. Une information se rappelle incidemment à mon souvenir : les scorpions avec des grosses pinces sont moins venimeux que ceux qui en possèdent des petites. Le poison est suffisamment létal pour se passer des instruments pour broyer la proie.

Une femme-scorpion ? Non. La créature tire sa langue, fendue comme celle d'un serpent, pour humer l'air. Ses lèvres sensuelles s'étirent en un sourire, elle m'a sentie. Langoureusement, elle déroule son long corps. Interminable. À nouveau le bruissement se fait entendre. Ce frottement de milliers de pattes de scolopendre. Des milliers de ses pattes à elle. Un frisson involontaire de dégoût parcourt le bas de mon dos. Pressée par le temps, je dégoupille une grenade incendiaire et l'envoie vers l’ennemie. Elle l’attrape au vol comme une balle et, joueuse, me renvoie l'explosif sans en avoir été victime… J’avais oublié de compter jusqu’à cinq avant !

Ma tenue de protection est à peine suffisante pour m’éviter la mort. Allongée sur le dos, à terre, je reprends mes esprits. Plusieurs filets de mon propre sang serpentent sur les objectifs de mes lunettes. Le dard de la créature menace de m'empaler, je l’évite en roulant sur le côté. À peine relevée, j'ouvre le feu. Je visais le torse, mais les tirs ricochent sur l’armure naturelle du bas de son corps – d'une longueur telle qu'elle a pu l’entortiller autour d'elle comme un rempart d'obsidienne et de pattes. L’odeur de friture revient, accompagnée d'un bruit de pas familiers. Je me fige une seconde de trop. De la forteresse noire, une pince surgit soudain. Elle m’enserre la gorge. Je me débats, tente d’arroser la créature d'un tir soutenu. Elle ne lâche pas, elle serre plus fort. Des moniteurs hurlent des alarmes. Mes signaux vitaux déclinent.

Merde.

J’enlève mon casque de réalité virtuelle.

« Alors ? demande Cédric en déposant, sur la table basse du salon, le saladier de fish and chips faits maison.

— Chuis mort. Encore. »

En haussant les épaules, je range mon artillerie de jeux vidéos, puis m’installe à même le sol à côté de mon colocataire, face à mon assiette remplie.

« Tu utilises toujours ton personnage fétiche ?

— Oui, grogné-je.

— Tu t'es battu contre quoi cette fois ?

— Une chimère reptile. Ça aurait pu bien se passer, mais je me suis un peu précipité. Les odeurs de friture m'ont donné faim.

— Éléna manque de force physique. Pourquoi tu te rajoutes des difficultés avec cette mission ?

— Le personnage d'Éléna de Troie est rapide et agile. Elle possède une bonne endurance, et c’est la seule femme de la première Compagnie. La créature de cette grotte est aléatoire, mais toujours dotée d'un talent de malédiction contre les hommes. »

En mâchonnant une frite, je finis mon explication : « Face à la créature de Lorne, les autres agents se mettent à réfléchir avec leur cerveau du bas et se font bouffer. »

Avec un rire que je trouve vexant, Cédric rétorque : « Toi, tu réfléchis avec ton ventre, Ben.

— Le poisson frit, c’est fait pour être mangé chaud, conclus-je. »

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Texte écrit pour la deuxième étape du concours de @Nyn_Everdeen. Conditions : un texte de genre fantastique, entre 1000 et 5000 mots dans lequel une créature fait son apparition. J’ai un peu joué avec les limites du sujet, je pense que le thème est tout de même respecté.

Il y a quelques références à la mythologie grecque : Hélène de Troie, l'Hydre de Lerne, la Chimère. Je vous suggère de chercher les noms sur Wikipédia si vous ne les connaissez pas, les histoires sont intéressantes. J’ai pris quelques libertés avec le physique de la chimère.

En ce qui concerne la phrase « Je ne vais pas comparer notre époque et cette autre qu'on nous présente », j’ai souhaité qu'elle puisse se lire de deux façons différentes. Quand on n’est pas encore arrivé à la fin du texte, on pense qu'Éléna parle de notre époque lorsqu'il est dit « cette autre qu'on nous présente », alors que c’est l’inverse en réalité : pour Ben, l’époque présentée est celle du jeu vidéo. Il s’intéresse peu au world building, il veut juste buter du monstre. Et manger. Son sens des priorités est tout à fait bon.

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