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@My_Shadow_Story [concours] Conquérir mon paradis

@My_Shadow_Story - Conquérir mon paradis

One shot court avec deux de mes personnages. Je crains d'être un peu hors-sujet par rapport au thème : « Vivre au Paradis ou régner en Enfer ? »

Ton avis s'il te plaît avant mon inscription ? My_Shadow_Story

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Conquérir mon paradis

Ce jour-là, j’avais quatorze ans et je l’ai rencontré…

Ma vie n’a débuté qu’à partir de ce jour où je l'ai aperçu en plein combat contre une équipe de la guilde criminelle dont je faisais partie. J’avais rejoint ce groupe non par conviction mais par nécessité. Pas par besoin de survie. J’aurais pu me débrouiller sans eux. Ma plus grande qualité était un assemblage contradictoire de résilience et d'obstination. C’était la volonté de devenir plus forte qui m'animait. Le désir de vengeance.

J’étais menue, rapide et agile, j’étais un grand atout pour eux : mes escamotages de bijoux s’apparentaient à de l'art. En échange d'une grosse part de mon butin, les brigands m’apprenaient le maniement des armes, quelques notions d'herboristerie létale, ainsi que le développement de ma force physique. J’avais soif de connaître toutes les manières possibles et imaginables de tuer, dans l’intention de me venger de celui par qui j’avais été réduite à une telle déchéance. De mon point de vue, la mort par empoisonnement, compliquée à mettre en place pour atteindre une personne si haut placée dans la société, aurait été encore trop douce pour lui. Il devait souffrir bien plus longtemps de mes propres mains, non par le truchement de plantes.

Hélas, j’étais et restais chétive. Malgré trois ans passés parmi les assassins d'une branche secondaire de la guilde, j’étais toujours chargée des vols. J’excellais dans ce domaine qui requérait agilité, précision, vitesse, et une certaine imagination dévoyée ; en revanche j’étais incroyablement, irrémédiablement… mauvaise au combat. Il fallait me rendre à l’évidence, j’étais nulle. J’évitais sans peine les attaques de l’adversaire, mais n’arrivais pas à le toucher – ou tellement peu que c’en était risible. Les criminels devaient tout de même continuer à m’enseigner l’art du combat et du maniement des armes, car sinon, j’aurais refusé de travailler pour eux.

Par la violence, certains avaient essayé de changer les termes de notre accord, de m'obliger à rester dans la guilde, alors que je prévoyais de la quitter dès que mon but aurait été atteint. Ils avaient espéré me faire suffisamment peur par l'intimidation, la contrainte, les meurtrissures physiques et mentales. Plutôt que de plier, j'ai préféré me briser. Quand je suis passée à deux doigts de la mort sous leurs coups, leurs chefs ont craint de perdre l'une de leurs meilleures recrues spécialisées dans le vol.

On m'a laissée tranquille. Puis, après quelques semaines de rémission, j’ai été regardée avec une certaine crainte, une forme vile de respect. On a accédé à mes demandes.

C’était pour cette raison que j’étais là-bas ce jour-là : mon groupe avait repéré depuis quelques heures un voyageur solitaire, ils le suivaient en attendant le moment propice à l’attaque, et moi, je les suivais pour "apprendre le métier". Le voyageur pris pour cible était assez grand, élégant et élancé, avec des habits impeccablement coupés dans des étoffes trop chères pour un simple aventurier, et il ne portait apparemment aucune arme, simplement un grand sac de toile noire passé en bandoulière sur l’épaule gauche. Alors mes brigands en ont déduit qu’il s’agissait là d’un marchand fortuné en balade, voire un aristocrate égaré.

« Hé, r’gardez-moi ce blondinet ! a dit le chef de file, pendant que nous étions à couvert. Les aristo’ sont toujours blonds comme leur or ! »

Quelques uns ont ricané. Malgré ma basse extraction, leur vulgarité m’avait toujours déplu. On s’étonnait souvent de mon langage trop recherché et de mes manières trop distinguées. Il y avait certainement une raison à ça, que j’avais oubliée. Comme tous mes souvenirs avant mes six ans.

Les apparences sont trompeuses. Ce jour-là, j'en ai eu à nouveau confirmation. Au prix de leur sang, mes collègues m’ont démontré cet adage. Leur victime désignée avait, en quelques passes, retourné la situation. Assister au combat aurait été intéressant s'il n’avait pas été aussi sanglant. J'ai retenu un haut le cœur. C’est ce bruit qui a dénoncé ma cachette au prédateur, au démon blond.

Son ensemble en soie bleu foncé, davantage assombri par le sang des attaquants, la froideur de son regard lorsqu’il a tourné ses yeux de turquoise vers moi, sa démarche calme vers ma cachette, la dureté de sa poigne quand il m’a attrapée par le cou… tout en lui me terrorisait et me fascinait.

J’ai supposé qu’il voulait m’éliminer aussi, tout comme il avait massacré mes collègues avec leurs propres armes. Il avait compris que je faisais partie de ce groupe. Mais au lieu de continuer à m’étrangler après m’avoir soulevée par la gorge, il s'est arrêté. Subitement, il m'a laissée m'échouer à terre. En toussant pour reprendre mon souffle, j'ai levé le regard vers lui. La crainte qu’il m’inspirait était submergée par le trouble qu’il provoquait en moi. Comme un papillon attiré par la lumière, la puissance et le sentiment d’inaccessibilité. Quitte à se froisser les ailes.

J’ai cligné les paupières à plusieurs reprises. La lumière céleste brillait derrière lui et se reflétait dans sa chevelure platine, elle en paraissait presque incolore. J'ai plissé les yeux, la main sur ma gorge meurtrie. En contre-jour et en contre-plongée, un ange diabolique me fixait.

Il a penché la tête sur le côté, avant de s’accroupir devant moi. Chacun des traits de son visage harmonieux, triangulaire, au menton délicat et à la mâchoire décidée. Son nez fin et droit, sa bouche pulpeuse ourlée par un sourire en coin. Tout aurait pu être beau, aérien, et charmant. Si le rouge d’hémoglobine ne maculait pas ce tableau paradisiaque, conférant à l'inconnu un air cruel de carnivore rassasié. Le contraste était saisissant avec le sourire amical qu’il m’adressait. Un démon tombé des cieux.

« Istemis ? m'a demandé sa voix profonde. C’est toi ? »

Ce n’était pas mon nom, mais je craignais de mourir de ses mains si je le contredisais. Alors d’un ton mal assuré, j'ai acquiescé :

« Oui.

— Ça alors, comme on se retrouve… »

Son regard était plus clair que je ne l’avais cru auparavant : la couleur de ses iris se confondait avec un ciel sans nuage, ses reflets aussi transparents que l’eau de source pure. Un léger rire a plissé le coin de ses yeux.

« Tu n’es qu’une petite menteuse, tu sais ! Tu ne considères pas Istemis comme ton prénom, j’en suis sûr. Tu ne sais même pas ce que ça veut dire ! Quel est le nom qu’on t’a donné ici ? »

Sa question m’a paru étrange, surtout la façon dont il l’avait tournée. Mais j’en avais compris l’essentiel : il me demandait mon vrai prénom. L’angoisse m'a fait buter sur la réponse honnête à donner :

« Né-Némée.

— Némée comment ? Je vais te raccompagner à la maison. »

Quelle étrange proposition, venant d'un démon, à qui j'ai répondu d'une voix apaisée :

« Je n’ai plus de famille. Et pas de nom. Les serfs de ma région n’ont pas le droit de posséder un patronyme.

— Serfs ? Ta famille est paysanne ?

— Oui.

— Ils sont morts, alors tu te retrouves avec des bandits de grands chemins ?

— Mon village a été massacré par un seigneur de guerre il y a quatre ans. J’ai ensuite rejoint la guilde des voleurs et j’ai vécu parmi eux, avant que vous ne les tuiez.

— Tu racontes tes malheurs avec un tel détachement ! s’est-il étonné.

— S'apitoyer sur son sort ne sert à rien. Je ne veux pas être faible.

— Et que veux-tu ?

— Punir le coupable.

— Oh, la justice incarnée, a-t-il ironisé. »

En serrant les poings, en tremblant de rage, j’ai grogné :

« Je n'ai que faire de la justice ! Je veux le faire souffrir comme il a fait pleurer mes parents, le faire supplier comme il a exigé que ma mère rampe pour me sauver, le tuer à petit feu comme celui qui a détruit nos vies !

— Et n'ai-je pas non plus bouleversé ta vie en éliminant tes collègues ?

— Ils étaient faibles. Vous n’êtes pas en tort.

— Ta famille aussi semblait bien faible. »

Les mots étaient plus violents que des coups, plus toxiques que le venin.

« Je me fiche de ces bons à rien de criminels, ai-je grincé entre mes dents. Mais je deviendrai forte pour venger ma famille, puisque je ne l’étais pas assez pour les protéger.

— Sornettes ! Tu avais huit ans, comment aurais-tu pu ?

— J’avais déjà dix ans ! ai-je hurlé. »

L’étranger s’était tu, j'ai continué ma plaidoirie :

« Il m'a laissée pour morte dans les bras de mon frère, qui s'est sacrifié pour me sauver. Je suis déjà morte. Alors quoi qu'il en coûte, je le poursuivrai !

— Fais attention aux vœux que tu formules. »

Il m'a tapoté paternellement le sommet de la tête. Son sourire amical était affreusement carnassier, à cause des taches écarlates sur sa joue pâle.

« Ton deuil ne s’accomplira pas avec plus de souffrance.

— Ça m'est égal ! ai-je grogné plus fort.

— Ton désir de revanche te maintient en vie pour le moment. Une existence en enfer.

— Si je dois retourner chaque recoin de l'enfer pour le débusquer, je le ferai. Si je dois combattre chaque démon avant de l'atteindre, je n'aurai pas d’hésitation ! Pour enfin l’abattre, comme le chien enragé qu'il est !

— Et lorsque la vengeance sera accomplie, a-t-il continué sans prêter attention à ma réplique, tu n’auras plus le choix du paradis. Seul l'enfer t’accepterait.

— Si on me donnait le choix, c’est un démon que je suivrais, pas un ange. »

Les dents de l'inconnu se sont découvertes, en une grimace vénéneuse.

« Tu me soutiens que tu veux régner en enfer ? a-t-il déclamé en gloussant.

— Je dis que j’accepte d'aider un démon pour conquérir mon enfer personnel, plutôt que de vivre dans le pardon au paradis.

— Admettons que je t’aide dans cette vengeance…. Qu’as-tu à m’offrir pour ma peine ?

— Ma vie.

— Pff, aucun intérêt ! a-t-il soufflé avec dédain.

— Mon âme, ai-je lancé sans hésitation.

— Ça commence à devenir plus intéressant… Némée, je sens qu’on va bien s’amuser ! »

Un sourire d’enfant au milieu d'une mare de sang. Une auréole platine autour d'un visage angélique. Des habits élégants comme la mort dont ils étaient gorgés. Une main démoniaque s’est tendue vers moi. Je l'ai saisie, pour suivre l'ange jusqu’au bout de l’enfer.

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