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Mélancolie Balnéaire

[28/07/2021]

Participation au défi 16 / appel à textes dans Sortez votre plume de @Danslalune123, conditions : thème de l'été, au moins 1000 mots. Compteur WP (texte sans le titre) : 1101 mots.

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Mélancolie Balnéaire

Certaines saisons sont plus propices à la mélancolie. Au contraire de la nuit hivernale, différemment de l'automne crépusculaire, l'été m'apporte une morosité ensoleillée.

Jadis, un unique soleil se trouvait dans mon univers étriqué. Sa brillance éblouissait mes nuits et aveuglait mes jours. Son attraction m'entrainait dans un champ gravitationnel d'options illimitées et de choix qui ne m'appartenaient plus. Lorsque ma vue est revenue loin de cet éclat, j'ai longtemps tâtonné dans une obscurité imaginée par ma rétine. Comme lorsqu'après un long souterrain, on ressort à l'air libre... trop libre, on n'y voit plus, comprends-tu ?

Ce jour-là, notre train est entré dans le tunnel. Mes oreilles ont bourdonné. J'ai avalé du vide, afin de recouvrer l'ouïe. À nouveau, j'ai pu entendre le son de ta voix claire que j'adorais. Je n'entendais que toi, à l'époque. Je ne sais plus ce que tu as dit à ce moment-là, j'espère que c'était mon prénom.

Le regard rivé sur la vitre, je n'apercevais de l'extérieur qu'un flou sombre causé par la vitesse. J'ai souri à ton image, penchée derrière la mienne dans ce miroir obscur. De ses bras, ton reflet a entouré le mien, ses lèvres ont esquissé un sourire, tordu par la vibration du wagon. Alors, au milieu des cliquetis et roulis ferroviaires, nous avons été transportés dans un jardin d'agrumes près de l'océan... Ah non, nous n'avions pas encore atteint notre destination. Les paupières fermées, je humais simplement mon parfum préféré, le tien. Mon cou a senti un effleurement moite, affolant. Mes yeux se sont rouverts par réflexe, pour vérifier que nous étions seuls. Un seul baiser et je paniquais ! Si ridicule.

Je regrette mon embarras d'autrefois. En public, ma gêne atténuait ma joie de recevoir tes marques d'affection. Étais-tu vexé ? Régulièrement par mon attitude ? Mon attention fixée uniquement sur toi, j'étais pourtant incapable de te décrypter. Si incapable. Tellement risible !

Au sortir du tunnel, nos reflets évaporés sous la clarté de cette journée estivale, nous avons continué à regarder le paysage campagnard clairsemé, entrecoupé en pointillés de bosquets, de routes de bitume et de poteaux électriques. C'était moche. Maintenant, je m'en souviens et accepte de le voir. Ce jour-là, l'as-tu pensé, toi aussi, sans rien en percevoir pourtant ? À cause de notre stupide amour puéril ?

Par désœuvrement, j'ai sorti un bonbon. À présent, ce trop-plein d'énergie glucosée m'écœure, mais lorsque j'étais jeune, je me promenais les poches remplies de sucreries. Dans notre train, pour distraire mon esprit échauffé par les pensées impudiques que je n'osais avouer, j'ai joué un moment avec la petite cellophane colorée. Froissement de plastique, frottement des roues sur la voie ferrée. Éclats colorés sous ton regard amusé. Dans mon âme, je te caresse sans te toucher.

Lentement, j'ai laissé fondre la friandise dans ma bouche. La saveur de fruits chimiques m'aidait à patienter jusqu'à l'arrivée en gare. Nous sommes restés silencieux assez longtemps, ma main dans la tienne, l'emballage de confiserie dans ma paume.

Freinage, fin du voyage.

Depuis Paris, quel long trajet pour voir la mer amère de Normandie ! Une seule journée, tout au début de la saison balnéaire ! Dans la lumière de fin de matinée, nous avons avancé vers une place désertée. Seuls au monde dans notre petit périple improvisé, nous avons cheminé, sans autre but que perdre notre journée ensemble. Avons-nous pris le bus ? Je ne sais plus. Ma mémoire se perd dans tes mèches dorées par l'été... Notre jeunesse impétueuse, pendant ces heures radieuses, m'enchante quand j'y repense.

Nous avions toute la vie devant nous, et pourtant si peu de temps. Vite ! Courir vers la plage. Y parvenir, échevelés, joyeux, un peu essoufflés. Marquer de nos pas insolents, pour un court instant, la frontière entre sable et océan. À deux voix, entre terre et mer, nos paroles envolées dans le vent du rivage. S'arrêter, tes mains posées sur mes joues, tes lèvres frôlant mon visage, mes poings agrippés à ton pull. Puis repartir, l'esprit plus léger, mes pommettes rendues roses... pas uniquement à cause de l'air vivifiant du large.

Un banc, peint en marine et blanc, nous a accueillis pour un repas itinérant. Les sandwiches que j'avais préparés étaient un peu ramollis. Nous avons écalé des œufs trop durs. Devant ma mine dépitée, tu n'as fait aucun commentaire désobligeant. Heureusement. J'aurais répondu trop sèchement et gâché l'après-midi. Malgré le ciel dégagé au-dessus de nos têtes, il y avait de l'orage dans nos cœurs depuis un certain temps. Les non-dits planaient dans l'air, tournoyaient autour de nous, comme des insectes ennuyeux. Nous les chassions avec des sourires trop lumineux, des rires trop bruyants, des projets trop précipités. Nos châteaux de sable chancelaient sur la plage de vie que nous partagions. Nous planifions un futur constitué de faibles fantaisies auxquelles je me raccrochais sans foi, auxquelles tu croyais sans filet.

Ce jour-là m'apparait comme le commencement de notre fin. Je l'anticipais sans la prévoir, en regardant le reflux de l'océan. Moins bleu que les cieux, moins bleu que tes yeux.

Peut-être pour conserver l'instant, j'ai sorti un appareil photo numérique. À cette époque, les téléphones faisaient de très mauvais clichés. Je ne voulais pas retrouver ton visage pixélisé. Avec un sourire arrogant, tu as posé devant l'objectif et j'ai gravé ce moment dans mon âme. Peu après, je l’ai fait imprimer. Ce n'était pas nécessaire : même maintenant, mon cerveau se souvient de chacun des traits constituant cette image lointaine.

Nous avons échangé les places, tu t'es retrouvé en contrejour pour m’immortaliser. En insistant pour que je t'envoie les photos obtenues. J'ai promis, mes lèvres un peu crispées. J'ai plissé les yeux dans la vive clarté. J'ai pu te voir à nouveau seulement lorsque tu as quitté ton axe céleste. Dans mon horizon, tu étais cet astre qui n'a jamais été mien. Debout aux confins de ma voie lactée, tu étais mon plus bel été, mon unique soleil. Je ne pouvais t'approcher au risque de me brûler.

Quelle ironie, je n'ai plus ta photo de ce jour-là. Je ne sais même plus si elle a subi mes accès désespérés après ton départ. Ou, peut-être, quand tu es revenu, l'ai-je perdue avec autant d'acharnement que l'obstination avec laquelle je t'ai ignoré.

Sur le sable souillé de cette plage abandonnée, nos pas ont depuis longtemps été recouverts par la marée. Mes souvenirs un peu effacés par les années, comme ta photo fanée, ont-ils survécu loin de moi ?

Entretemps, des enfants, peut-être les tiens, sont nés et ont bien grandi. Il est probable que ton souvenir non plus ne m'a jamais appartenu.

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