À propos des auteurs et des messages véhiculés
[05/03/2022]
Je viens de lire un chapitre où l'autrice indiquait qu'elle se désolidarisait des propos de certains de ses personnages. (Dédicace à Ourale si, par le plus grands des hasards, elle passe par ici) Ça me semblait évident avant de lire le mot. Puis après l'avoir lu, je me suis interrogé sur un point concernant La prunelle de vos yeux...
Je fais un sondage ici pour les personnes intéressées de me répondre, qu'elles connaissent ou non cette histoire.
Pensez-vous que si je mets une note d'auteur pour rappeler que le narrateur de la saga est aussi un personnage de l'histoire, tout en paraissant parfois être un narrateur omniscient, on prendrait mieux certaines des phrases que j'y ai écrites ? Ou, au contraire, ça ferait lourd ?
L'année dernière, j'ai été choqué par certaines remarques de lecteurs. Ils venaient pour juger ou pour un échange d'avis, pas pour une lecture plaisir, donc ils étaient plus critiques. Ce que j'apprécie. Mais, par trois fois, on m'a signalé (de façon pas très bienveillante pour certains) qu'on était choqué/blasé/dégoûté/ironique (je ne sais pas, on n'a jamais été clair, deux d'entre eux ne m'ont même pas répondu pour plus de détails sur leurs sentiments) par la description d'Alysien, à treize ans. La narration disait qu'elle était "assez bien formée pour son âge". En tant qu'auteur, j'ai été choqué. Pour moi, adulte naïf et inintéressé physiquement par les personnes en-dessous de 25 ans (oui, même quand j'avais cet âge-là), les statures et mensurations d'une ado rentrent dans des statistiques. Ce sont simplement des chiffres. Je le vois avec un regard médical. (Je le dis sérieusement !)
Quant au narrateur, il l'a dit aussi bien de son point de vue de narrateur que du point de vue d'Alysien sur elle-même. Et elle n'a pas une vision très positive de son corps, étant donné comment elle s'en sert dans la suite de l'histoire. Bref, j'ai été choqué qu'on ait été choqué. Je me suis même offusqué qu'on plaque sur mon texte une vision dégoûtante que certaines autres histoires pourraient véhiculer. Comme si dans le texte, il faudrait rappeler qu'un personnage ou un narrateur n'est pas l'auteur ou qu'il ne faut pas tout interpréter suivant ses petites cases pratiques de lecteur.
Pour tout vous dire, lorsque la première remarque a été émise, j'étais en plein doutes sur mes choix artistiques et, manque de pot, j'étais tombé sur des personnes assez réfractaires apparemment au second degré, aux histoires hors du cadre, qui flirtent avec le quatrième mur ; bref à mes extravagances littéraires. Toutes. Même le fait qu'Ashley puisse se comporter différemment d'un enfant Terrien de son âge. Bref. Sans rentrer dans les détails, je peux dire que je me suis senti attaqué personnellement à plusieurs reprises. Mais là, il s'agissait d'un point particulièrement affreux. Alors, j'ai passé plusieurs semaines à me demander si je n'avais pas imaginé ça, si je n'étais pas tombé dans la sensiblerie uniquement parce que cette histoire me touche d'une façon personnelle. S'il n'y avait pas urgence à tourner la description différemment. Mais je ne voyais pas comment la tourner différemment. Car vous savez peut-être déjà que mes personnages n'en font qu'à leur tête.
Lorsque la troisième remarque a été émise sur ce point, la personne, une femme (je précise car les deux premiers ne l'étaient pas), a pris la peine d'expliquer qu'elle ne fait pas l'amalgame, mais qu'il serait peut-être judicieux de reformuler ou de tourner la narration pour rappeler qu'il ne faudrait pas imaginer que celui qui écrit (donc moi) puisse penser ces choses. Alors, j'ai été convaincu qu'il fallait reformuler.
Maintenant, je pose la question, surtout aux parents : dans une histoire où l'auteur prévient qu'il s'agit d'une dark fantasy décalée et ajoute un préambule insistant sur le sarcasme, avec une narration subjective faite par un personnage, en prenant le point de vue de la jeune fille en question : la phrase "elle était assez bien formée pour son âge", en parlant d'une enfant de treize ans, vous fait-elle tiquer, à cause de la pensée qu'il s'agirait d'une incitation à la prédation ? Est-ce que c'est une mauvaise excuse de mon inconscience de penser que l'explication qui suit suffisait ? (La fille en question fait simplement des bisous sur la joue des garçons de son âge)
Je me suis senti coupable (je me sens toujours coupable de tout, c'est ça d'avoir des traumatismes), alors j'ai réécrit ce passage cet été. Mais je trouve que la version réécrite étale trop la confiture. En plus, la raison pour laquelle le narrateur parle d'Alysien de cette façon (dans cette description aussi bien qu'au début du chapitre où elle fait un duel avec Ashley) sera plus claire à la fin du tome quand on saura qui il est. Mais bon... ce que je trouve naturel ou innocent l'est rarement pour la majorité, donc j'espère avoir ici des avis afin de ne plus paraître offensant.
L'ironie dans tout ça, c'est que certains autres commentaires trouvent que je mets déjà trop de warnings de partout.
La première version du passage problématique (?) :
Alisyen Tarago était une pré-adolescente de bientôt treize ans, assez grande et bien formée pour son âge, aux cheveux mi-longs bouclés et étincelants comme des fils de soie dorés.
Elle était non seulement dotée d’une beauté qui promettait plus tard de faire tourner bien des têtes et beaucoup de cœurs, mais elle avait aussi une intelligence largement supérieure à la moyenne. Après tout, elle n’était pas pensionnaire de cette université par hasard !
Parfaitement consciente de ses atouts physiques ainsi que de sa place dans la société (c'était un euphémisme de dire que sa famille était riche), Alisyen aimait "jouer" avec les garçons qui avaient le malheur d’avoir le béguin pour elle : elle les faisait tourner en bourrique, les incitait à toutes sortes de bêtises et de manigances sévèrement punies par la direction de l’Université, juste en promettant à ses prétendants un simple baiser sur la joue.
La version réécrite :
Cette pré-adolescente de bientôt treize ans, assez grande pour son âge, était réputée pour sa beauté auprès de ses camarades. Certains, plus âgés, l’auraient aussi trouvée à leur goût. La jeune fille elle-même était d’accord avec cette définition qui caressait agréablement son ego. Elle jouait avec le feu, consciente du danger, et attirée par lui. Elle savait cependant se préserver, grâce à son intelligence largement supérieure à la moyenne. Après tout, elle n’était pas pensionnaire de cette université par hasard !
Parfaitement au clair avec ses atouts physiques ainsi que sa place dans la société (c'était un euphémisme de dire que sa famille était riche), Alisyen aimait "jouer" avec les malheureux garçons qui avaient le béguin pour elle : la jeune fille les faisait tourner en bourrique, les incitait à toutes sortes de bêtises et de manigances sévèrement punies par la direction de l’Université, juste en promettant à ses prétendants un simple baiser sur la joue.
Alors oui, la version réécrite est peut-être mieux tournée pour être moins sujette à polémique (ou pas... Je ne sais plus rien), mais elle étale tellement la confiture... Et puis y'a plein de verbes faibles... Mais bon, la fille a treize ans à ce moment-là, elle va pas parler comme Maewon le diplomate, hein.
S'il vous plaît, si certains mots vous font tiquer dans la première version, ou même dans la deuxième, dites-le moi. N'essayez pas de me rassurer. J'ai absolument besoin de savoir ! Je suis dans une période de doutes très fatigante. Je veux juste la vérité sur vos sensations.
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