•Chapitre 1•
Une bien trop forte lumière m'arracha une longue plainte. Je plissais d'avantage les yeux avant qu'une vive douleur me saisisse du côté droit de mon crâne. J'étais allongée sur du béton... Depuis combien de temps ?
Mon dos m'élançait un peu lorsque je me redressais pour m'asseoir. Comment avais-je fait pour me retrouver ici? Je me frottais les yeux du dos de la main. Derrière moi, s'étendait une forêt coupée par une petite route et devant moi se trouvait une ville. Lorsque je me mis debout, j'étouffais un juron avant que mes yeux ne fixent la pancarte de la ville.
-Bienvenue à Watford ...
La ville de Watford? Jamais entendu parler. J'habitais à Los Angeles aux dernières nouvelles. Comment avais-je pu me retrouver ici? Je fouillais mes poches à la recherche de mon téléphone qui avait pour mon grand malheur disparu. Je n'avais ni mon portefeuille ni mes clés de voiture. Voiture... Peut-être qu'elle était garé non loin de la route forestière et que j'avais du continuer à pied jusqu'à cette ville, même si je ne me souvenais de rien. J'entrepris de faire un pas en direction de la forêt mais une voix grave m'interrompit.
-Tu ne devrais pas aller par là si tu tiens à la vie, stupide chose.
Une heure plus tard.
-Est-ce que tu vas mieux ?
Physiquement peut-être mais mentalement c'était tout autre chose. Je ne comprenais pas ce que je faisais ici. J'avais beau me creuser les méninges, rien était flou, c'était carrément le trou noir. Un trou noir dont je ne prenais pas vraiment conscience. Cette sensation était la plus horrible du monde.
Ne rien savoir, ne rien comprendre, ne pas se souvenir.
J'attrapais le verre d'eau qu'Annazie me tendait. Annazie était une femme d'une cinquantaine d'années. Ses cheveux gris rassemblés en un petit chignon la vieillissaient un peu. Pour son âge, elle portait néanmoins des vêtements habituellement revêtis par les plus jeunes... Vraiment plus jeunes. Un t-shirt avec pour logo un petit ours et une jupe en tulle rose fluo. J'étais choqué et... intrigué. Mais il y avait plus important. Assise sur les premières marches du perron d'une maison, je me décidais à lui répondre, après une première gorgée.
-Oui.
Mes yeux s'accrochèrent à ceux d'une petite femme qui passait devant la maison. Elle fit un signe de tête à Annazie et continua sa route.Je repensais immédiatement à l'homme qui m'avait conseillé de ne pas sortir de la ville.
-Tu ne devrais pas aller par là si tu tiens à la vie, stupide chose.
Je pivotais en direction de cette voix grave, chaude, caressante,rocailleuse, dangereuse et rassurante à la fois. Depuis quand est-ce que je donnais autant d'adjectifs à une voix ? C'était le genre de voix qui pouvait presque vous faire oublier une insulte qu'elle venait de transporter. Stupide chose ? Il était gonflé celui-là. Et aussi semblait bien gaulé pour le coup.
Nous n'étions seulement qu'à un ou deux mètres loin de l'autre. Ses yeux d'un saphir noir étoilé me défièrent de répliquer. Quelques mèches de ses cheveux noir corbeau humides lui tombaient sur le front. La symétrie de son visage était rompu par une balafre sur le côté droit son menton. J'avais l'œil dis-donc... Car elle n'était pourtant pas énorme pour que l'on la remarque. Il portait un t-shirt bleu ciel qui regorgeait de transpiration à certains endroits, ainsi qu'un short sombre et des baskets. Sans être devin, je pouvais affirmer qu'il était en plein footing.
-T'as fini ?
Son regard était impénétrable et impassible mais je compris qu'il faisait allusion à mon analyse quant à son enveloppe corporelle.
-Les yeux ont pour fonction d'observer, répliquais-je et aussitôt je me sentis rougir.
Il s'approcha de moi et je suivis le mouvement de son torse qui se soulevait à un rythme régulier mais rapide. Il était grand et élancé. Mon mètre soixante, me donnait l'impression d'être une fourmi.J'entrepris de reculer et il m'arrêta net en passant un bras autour de ma taille. Il fléchit ses jambes pour que ses lèvres moyennes se trouvent à hauteur de mon oreille gauche. Je pris une grande inspiration et l'odeur de sa transpiration mélangés à son parfum me piqua le nez mais ne me dérangea pas le moins du monde.
-Je déteste que l'on me fixe. Devrais-je alors te crever les yeux ?
Son ton était froid et implacable. Je sursautais et me tortillais pour m'échapper de ses bras alors que l'ombre d'un sourire narquois s'étalait sur sa bouche tentatrice.
-Que se passe-t-il, Arzell?
Il me lâcha et je manquais de tomber. Nous considérâmes tout deux la veille femme au volant d'une voiturette de golf noire et blanche.
-Une nouvelle arrivante, très bizarre.
-Dit le psychopathe, chuchotais-je pas assez bas vu qu'il me lança un regard tout sauf chaleureux.
Je m'éloignais tandis que la femme descendait de son véhicule pour nous rejoindre.
-Arzell je vais m'en occuper, tu peux...
-Je ne comptais pas le faire, grogna-t-il.
-Charmant,ne puis-je m'empêcher de dire.
-Tu as la langue bien pendu, stupide chose. Je devrais peut-être te l'arracher.
Je frissonnai d'effroi alors qu'il entreprit de s'approcher.
-Arzell cesse donc de lui faire peur. Allez suivez-moi...
-Astrée,me présentais-je. Pourquoi donc devrais-je vous suivre ? Je suis sûre que ma voiture doit être garé par là-bas, dis-je en indiquant la forêt. Et puis dans quel état sommes-nous ?Etrangement, je ne me souviens pas du tout comment je suis arrivée ici...
-Astrée,me coupa la dame. Je suis Annazie Rengen le maire de la ville de Watford. Tu peux m'appeler Anna ou Annazie.
Depuis quand le maire d'une ville s'habillait d'une façon aussi bizarre. Arzell partit sans nous adresser le moindre regard et je soupirais de soulagement. J'allais me présenter à nouveau en spécifiant mon nom de famille mais il ne me venait pas en mémoire. Comment étais-ce possible ?
Mes mains se mirent à trembler à la suite d'un immense mal de tête. Je ne prenais que vaguement conscience qu'Annazie m'installait dans la voiturette. Je faisais une crise d'angoisse. Je respirais fortement comme si l'on essayait de m'étrangler.
-Je ne comprends rien, soufflais-je en revenant à l'instant présent.
-Compréhensible, tu étais proche de l'overdose.
Mes yeux s'écarquillèrent de stupéfaction.
-Je... Je me drogue ?
Jamais je n'avais touché à une seule substance illicite. Je n'avais même jamais fumé de ma vie ! Je pouvais le juré sur tout ce que j'avais de plus cher... Qu'est-ce que j'avais de plus cher ? Un père et une mère... Pourquoi leur visage ne me venait pas à l'esprit. Mon père était noir.... Non à moins que ce ne soit ma mère... Tout se confondait dans mon esprit. Un nouvelle crise d'angoisse pointait le bout de son nez.
-Ne paniques pas,tenta de me rassurer le maire. Ce ne sont que des effets secondaires à court terme. Tu n'es pas arrivée à Watford par hasard, des proches t'y ont envoyé car la ville dispose d'un bon psychologue. Edwina Rengen, ma fille. Je l'ai appelé, elle ne devrait pas tarder à arriver. Vous vous... hésita-t-elle. Vous vous êtes déjà rencontrer il y a deux jours lors de ton arrivée. Tu te souviens ?
-Je ne sais même pas si je me souviens de ce que « souvenir » veut dire,ris-je jaune.
-Crois-moi tu le sais, dit une voix un peu aiguë.
Je relevais la tête vers une femme un peu plus âgé que moi. On aurait dit qu'elles sortait du lit vu ses cheveux en pagaille, son ensemble jogging et ses claquettes-chaussettes. Elle me regardait d'un air blasé et j'en fis tout autant. Je me doutais que c'était Edwina. Si elle était psychologue alors j'étais un dinosaure.
-Comment tu t'appelles déjà, me demanda-t-elle alors que sa mère lui fit les gros yeux.
Je me relevais prête à piquer ma crise. Rien ne collait!
-En fait vous vous foutez de moi ! Vos mensonges tiennent autant la route qu'un mort qui conduit. Je ne suis pas née de la dernière pluie donc vous allez toute suite suite m'expliquer ce qu'il se passe. Je ne me suis jamais drogué ! Vous prétendez être maire et elle psychologue...
-Depuis quand je suis psy' moi, demanda Edwina après un fort bâillement.
Je secouais la tête tandis que Madame le Maire se tapa le front.
-Ecoute-moi Astrée,débuta Annazie. Je vais t'expliquer mais d'abord tu devrais aller prendre une toilette. J'insiste, dit-elle avant que je ne refuse.
-Vous avez intérêt à tout me dire, vous ne voudriez pas me voir énerver, menaçais-je.
-Intéressante la petite, ricana la «psychologue».
Quelque minutes plus tard, je me retrouvais dans une salle de bain, dans la maison d'Edwina. Je ne savais pas ce que sa mère et elle voulait me cacher mais elles allaient me le dire. Je n'avais pas remarquer mais mes vêtements étaient couverts de terres, les boucles de mes longs cheveux bruns étaient dans tout les sens. J'avais la trace d'une légère griffure sur ma joue droite.
Je retirais mes vêtements rapidement et passa devant un grand miroir avant de rejoindre la douche. Je manquai un temps d'arrêt et revint vers la glace. Mon souffle se coupa lorsque je me tournais légèrement pour apercevoir en tatouage un gigantesque dragon noir et blanc dans mon dos. Jamais je ne m'étais fait tatouer !
-Dans quel bordel suis-je...
*¥*
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