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Aucune pitié.



Mon souffle était coupé. Je ne respirai plus. J'étais incapable de le faire. Mon cœur battait à peine. Je n'avais aucune conscience de ce qui se déroulait autour de moi. Je savais juste une chose. Maël était intervenu. Juste à temps. Juste avant que les flammes ne vienne saisir son frère. Juste avant que ce type ne plante durement sa lame dans l'abdomen du démon. Il avait senti ma panique, senti mes pensées. Son don avait agit instinctivement et le jet d'eau qui avait frôlé mon visage venait d'annihiler les flammes. Kenan abattait lourdement son pied dans la figure du type au couteau.

Il était hors de danger. Je pris une longue bouffée d'air, me rendant seulement compte que j'avais réellement cessée de respirer pendant plus d'une longue minute. Les yeux de Kenan se tournaient vivement vers nous alors que Maël posait brièvement sa main sur mon épaule. Mes yeux brillaient d'une reconnaissance sans fin et même Kenan semblait plus calme. Il était conscient que son frère venait de lui sauver la vie. Et qu'il allait encore le faire. Sans l'ombre d'une hésitation, Maël se jetait dans sa direction, venant lui prêter main forte quand une louve eut l'audace de le saisir par les chevilles. Espérait-elle probablement le maintenir au sol mais c'était mal connaître le démon. Surtout s'il était soutenue par Maël. Ensemble, ils étaient bien plus puissant. Même si le fait qu'ils ne s'entendaient pas contrebalançait ce fait.

- Je vais les tuer moi-même, lâchai-je en massant ma nuque.

- Je participerai, approuva Mikaël. Ces deux là n'écoute vraiment rien.

- On y va ? Ou ont leur laisse tout le plaisir ?

La voix de Tamara bouillonnait d'impatience alors qu'elle s'avançait à côté de moi. Vêtu. Le haut que portait Andrew quelques heures auparavant se trouvant sur ses épaules. Je souriais en coin. Elle rayonnait. J'imaginai aisément qu'Andrew avait su trouver les bons mots pour la rassurer. Celui-ci s'avança à son tour, attrapant le poignet de la vampire déjà prête à se jeter dans la bataille. Elle le fusilla du regard et il resta de marbre à son regard, serrant simplement ses doigts plus fermement pour qu'elle ne s'échappe pas.

- Je n'arrive pas à mettre la main sur Ammon, me confia Andrew. James et Daichi se tienne à notre disposition, ils n'attendent que tes consignes.

- Pas besoin d'alarmer tout le monde, affirmai-je. Ce n'est encore qu'une fausse alerte.

Et cela commençait à me taper sur les nerfs. A quoi jouait Geoffrey, à la fin ? Pourquoi encore envoyer un groupe aussi inefficace ? Même cette femme n'avait pas été aussi redoutable que je l'avais crains. Elle était plus puissante que les autres qu'il avait envoyé jusqu'alors, mais elle n'avait pas su se défendre et était morte avec une facilité presque déconcertante. Cela n'avait strictement aucun sens. S'il cherchait à nous épuiser, il ferait au moins en sorte d'envoyer des vagues homogènes qui mettrait réellement à mal nos corps ou nos esprits. Mais ce n'était pas le cas. Et combien avait-il d'allié ? Combien de marqué avait-il enrôlé dans ses pas ? Était-il possible d'en avoir autant ? J'y croyais peu. Et je devais vérifier quelque chose.

- J'ai besoin de soutien, murmurai-je. Je veux y aller, mais je serais distraite.

- Tu as donc besoin d'une certaine protection, glapit Tamara avec contentement. J'en suis !

- Andréa, Devon ? Je compte sur vous ?

- Tu comptes sur nous, approuvèrent les deux loups en sortant de Dacer.

- Je viens aussi.

- Pas question, lançai-je à Cyriel qui me détailla en coin. Tu as besoin de te reposer.

- Je vais bien.

- Ce n'était pas une demande.

Pour la première fois Cyriel m'offrit un visage mécontent. Du moins j'imaginai que c'était ce que je devais voir dans ses yeux grisâtres posés sur moi et ce maigre rictus qui déformait ses lèvres. Ou peut-être que j'hallucinais et qu'il ne faisait que m'afficher son éternel indifférence, je ne savais pas réellement et je n'avais pas le temps d'analyser plus que cela son faciès. D'un bref coup d'œil, j'eus l'accord d'Epona qui hocha la tête. Elle veillerait aussi sur moi. Tout comme Saphira qui s'avançait sans avoir besoin du moindre ordre.

Sans attendre je m'avançai, sans me précipiter. Je fouillai du regard l'amas d'hommes qui se bousculaient devant Kenan et Maël. Des bruits de pas me firent tourner les yeux et je soupirai vaguement en constatant que Ammon se jetait dans la bataille dans un hurlement guerrier. Il me faisait beaucoup penser à Tamara. Impulsif. Incontrôlable. Fou furieux. Je ne cherchai même pas à le retenir, il était bien accompagné de toute manière. Je me focalisai sur nos assaillants, cherchant un détail, un indice, la moindre petite chose qui pourrait confirmer ma pensée.

Devon se glissa devant moi, son dos se voûtant alors que déjà certains détournaient leurs attentions de Kenan et Maël pour la poser sur nous. Mon nom résonna dans mon esprit alors que Kenan et Maël l'envahissaient. Je les rejetais nette. Ce n'était pas le moment de me prendre la tête. Mes iris blanches tombèrent dans celles vertes pâles d'une fée. L'une des rares femmes présentes. Elle était différente. En retrait, elle n'attaquait pas, se cachant derrière les corps de ses alliés. Son esprit m'était totalement fermée. Je lançai un regard en arrière et Mikaël me confirma, d'un hochement de tête, que c'était aussi son cas. Bien. Plutôt que d'affirmer ma théorie, j'allais jouer le tout pour le tout. Si je visais juste alors les combats se termineraient plus que rapidement. Si j'avais tord ? Je prenais un risque certain. Tout ça pouvait n'être qu'un piège. Mais j'allais tenter de jouer à ce jeu.

- Je vais avoir vraiment besoin de vous, murmurai-je en me courbant tout comme Devon, moins menaçante que lui-même l'était. Je dois l'atteindre.

- Et nous devons t'ouvrir la voie, conclut Epona dans un fin sourire. Tamara, Saphira. Ensemble ?

- Ensemble, approuva sa louve dans un sourire identique.

- Ais-je le choix ? Grimaça Tamara.

Familièrement, Epona lui décocha un coup de coude dans les côtes qui fit grogner la rouquine. Je ne réagissais pas pour ma part, ne levant même pas les yeux au ciel devant ses enfantillages. J'étais trop occupée à fixer cette femme qui tentait déjà de trouver un moyen de s'échapper. Me faisant tiquer, les corps s'amassaient devant nous, la protégeant immédiatement. Je me voûtais un peu plus, tirant une lame de ma ceinture dont le métal froid courut contre mes doigts. Elle n'avait aucune chance.

Saphira se jeta la première en avant, attrapant d'un geste habile la tête d'un homme qu'elle fracassa au sol avec une facilité déconcertante. Un autre homme tenta de l'empoigner mais Epona plantait un couteau dans sa gorge avant même qu'il n'ait eu l'espoir d'effleurer Saphira. Puis Tamara, beaucoup moins subtile, brandissait soudainement une longue lame fine qui fit reculer précipitamment plusieurs hommes en constatant que deux d'entre eux venaient de perdre leurs têtes. Un haut le cœur violent me serra le ventre. Ne pas regarder. Ne pas y penser. J'inspirai un grand coup et m'avançait à mon tour, profitant du chemin qu'elle libérait.

Devon se plaça devant moi, prévoyant déjà d'intervenir si quiconque envisageait l'idée de s'attaquer à moi. Andréa restait dans mon dos, grondant sourdement alors que ses yeux alertes détaillait les lieux, cherchant toute les possibilités d'attaque. Je me sentais en sécurité. Et pourtant les hurlements de rage et de frustration ne cessait de résonner autour de nous. Andréa glissa brusquement sa main sur ma taille, me forçant à basculer légèrement alors qu'il tendait son bras devant moi. Protecteur. Une lame se dirigeait droit dessus. Instinctivement, ma main se releva et ma propre arme s'enfonça dans le ventre de l'homme qui stoppa nette son mouvement. D'un geste sec je retirai la lame alors que Andréa lui balançait déjà un violent coup dans les genoux qui le fit plier au sol.

- Tu te débrouille plutôt pas mal, souligna-t-il en posant ses yeux sur moi.

- Je te retourne le compliment, souris-je en coin. Tu manques encore un peu de réactivité.

- C'est ça, gronda-t-il. Attention !

Sa main saisit mon épaule pour me faire bouger de quelques centimètres, j'obéissais à ce geste sans hésitation et le laissait s'appuyer sur mon corps pour se projeter en avant. Il se laissait retomber sur un homme, le ruant déjà de coup. Il était fichu. Je me redressai, mes yeux alertes. Une seule seconde me suffit avant de la retrouver. Plus à l'écart, elle se mordait les doigts nerveusement. Ses yeux allaient de moi à Maël. Nous échangions un bref regard. Il avait remarqué la même chose que moi et se dirigeait droit vers elle. Je secouai la tête négativement. Il devait rester avec Kenan. Maël sembla hésiter mais hocha la tête en venant empoigner le bras de son frère pour le forcer à reculer, choisissant un autre angle d'attaque. Kenan l'injuria allégrement, détestant se faire écarter, encore plus quand il savait que moi je fonçai dans la direction opposée.

Andréa grogna à ma droite alors qu'il se débarrassait d'un vampire qui l'avait visiblement mordu. La douleur se propageait en moi comme si c'était la mienne. Je grimaçai et portait mes doigts sur main ensanglantée. Je savais qu'il n'avait pas besoin de soin, que sa nature de loup guérirait toute blessure physique si minime, mais je détestai sentir sa souffrance. Il frémit quand mes doigts coururent sur les siens et je me mordais la lèvre. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas touchée. Je frissonnai aussi bien que mon cœur ne s'emporte aucunement. Contrairement au sien. Il s'écarta dès que la plaie fut résorber et ne fit aucun commentaire, se tournant déjà.

- Il y a une brèche, murmura-t-il. Ouverte par Saphira et les autres... je peux vous ouvrir le passage à toi et à Devon. Mais il faudra être rapide.

- Je n'aime pas l'idée de te laisser en arrière, avouai-je dans une grimace. Je serais plus rassurée de t'avoir à l'avant.

- Ne t'en fais pas. Je n'en aurais pas pour longtemps.

Son assurance n'était pas de l'arrogance. Son ton était froid. Calme. Mesuré. Il ne se pavanait pas, il affirmait simplement un fait qui lui semblait évident. Et je savais qu'il avait raison. Aucun des marqués en face de nous ne lui arriverait à la cheville. Ils étaient trop frêle. Trop maladroit. Andréa était plus que entraîné, c'était un combattant. Je hochai la tête. Je lui faisais aveuglément confiance, son assurance gonflant ma propre poitrine du même sentiment.

Devon attrapa ma main, déjà prêt à nous élancer dans une course folle alors que Andréa ne pourrait écarter le flot qu'une brève seconde. J'enfonçai mes jambes dans le sol. Andréa bondit soudainement devant nous, ses vêtements se déchirant dans un bruit sourd quand son corps d'humain fut remplacer par celui d'un loup majestueux. Un mouvement de recul général fut aussitôt entamé. Le malheureux qui réagit trop tard, se retrouvant coincé sous les pattes velus de l'énorme bête. Devon m'entraîna aussitôt furieusement, mais j'avais réagis tout aussi vite alors qu'il avait réussis. La surprise avait rendu leurs rang moins compacte.

Dans un glapissement de contentement, Devon balança habillement son pied dans les jambes d'un type qui s'effondra au sol, nous permettant de nous avancer un peu plus. Il me lança aussitôt un regard joueur. Je souriais. J'étais une bonne combattante. Mais j'avais un autre atout dans ma manche. Ma main libre s'illumina, des flammes se glissant dans ma paume pour former une sphère parfaite. Je la balançai vers un loup-garou, transformé, qui songeait à nous sauter dessus. Il esquiva. Enfin. Presque. Je me doutai qu'il le ferait. Ce n'était qu'un stratagème. Mon coude s'abattit violemment sur son crâne alors qu'il passait à porter de main. Il tomba au sol et Devon rit aux éclats en enjambant le loup. Il était tellement enfantin parfois.

Mais il se stoppa nette alors que nous faisions enfin face à la seule personne qui m'intéressait. Devon relâcha ma main, se jetant déjà sur un corps qui s'approchait trop prêt de mon dos. Il assurerait mes arrières le temps que je détermine quoi faire. Elle recula d'un pas alors que j'avançai. Lentement, je bougeai mon arme entre mes doigts, faisant étinceler le soleil contre le plat de la lame argentée. Elle tourna les yeux vers celle-ci sans me surprendre. Une débutante. Elle n'eut pas l'occasion de reculer quand je me précipitai soudainement vers elle, l'arme qu'elle fixait se logeant dans sa nuque alors que je venais de me faufiler dans son dos. Mon souffle s'écrasa contre son oreille, menaçante :

- Je ne sais pas à quoi tu joues, mais sache une chose. Je ne suis pas une enfant que tu peux duper aussi aisément.

Ce message n'était destiné qu'a une unique personne : Geoffrey. Ma main trembla mais d'un geste sec je fis glisser la lame contre sa gorge. Elle s'effondra au sol. Morte. Je tremblai légèrement mais camouflai ce geste en essuyant mon arme dans mon vêtement. Je tâchai d'être calme. D'être sereine. Je devais le faire. Je n'avais pas le choix. Mais pour autant cela me révulsait toujours. Et me révulserait jusqu'à ma mort. Je détestai enlever la vie. Je détestai me sentir responsable de tous ses morts. Mais ils avaient fait leur choix. Je devais me contenter de faire les miens.

Sans me surprendre, des gémissements de surprise résonnaient autour de moi et je relevai les yeux pour contempler la cours de Dacer. Pratiquement vide. J'avais vu juste. Il n'était pas possible que Geoffrey est tant d'allié que cela. Ce n'était pas possible qu'ils soient tous aussi faible. Tout ça n'avait été qu'une illusion. Une simple illusion qu'il avait pu utilisé grâce à cette fée. Ce n'était pas une combattante. Mais c'était une marqué possédant un fort don de télépathie. Cette faculté lui avait permit d'intensifier la puissance du don de Geoffrey, permettant visiblement à celui-ci de propager cette illusion tout en étant à bonne distance.

- Que s'est-il passé ? Vociféra Ammon, très frustré d'être interrompu. Ont-ils disparut ? Ce ne sont que des lâches de s'enfuir !

- Ils n'étaient pas réels, lâchai-je sobrement en me dirigeant déjà vers l'intérieur du château.

- Impossible, siffla une femme qui l'accompagnait. Nous avons été blessé ! Les coups qu'ils nous portaient étaient réelle ! Et le sang sur nos vêtements aussi !

- Certains d'entre eux étaient réelle, concédai-je en montrant du doigt les quelques corps qui se trouvaient au sol. Mais la plus part n'était que factice. Pour les coups... je ne pourrais pas l'expliquer.

- S'est un des dons que les Fomhoire lui ont donner.

La voix de Maël résonna en me stoppant. Oui. J'avais envisagée cette hypothèse moi aussi. Je me tournai vers lui, incertaine. Cela signifiait donc que Geoffrey avait d'autres dons et que nous ne savions rien sur eux. Si Maël avait raison, il en possédait quatre obtenue par les Fomhoires. Il était plus que doué pour la télépathie et je me doutai que ce n'était pas uniquement dû grâce à la générosité de Dana. Les Fomhoires avaient intensifier ce don naturel. Un pouvoir. Il était capable d'influer sur les esprits plus que quiconque. Deux pouvoirs. Sa capacité à influer un feu qui nous rongeait de l'intérieur avait déjà fait ses preuves. Trois pouvoirs. Et le quatrième venait de nous exploser à la figure : il était capable de matérialiser des illusions. Capable de créer une armée qui ne se trouvait que dans notre esprit.

- Mais il ne pourra pas l'utiliser indéfiniment, me coupa Maël dans ma réflexion. La magie Fomhoire est plus difficile à gérer. Plus instable. Et surtout demande beaucoup plus d'énergie. Il ne prendra pas le risque d'user de ce stratagème encore une fois, surtout sans être là en personne et que nous avons désormais compris sa combine.

Je hochai la tête, incapable de formuler une quelconque parole. J'espérai que Maël avait raison et qu'il ne pourrait pas faire cela à répétition. Je doutai sincèrement de notre victoire si nous devions nous battre contre des illusions capable de nous tuer. Cela pourrait durer indéfiniment. Ammon ne répondit pas plus que moi, acquiesçant finalement aux explications qui semblait lui convenir. Il semblait calme, pas le moins du monde alarmé par la nouvelle. Il retournait simplement dans le château, me gratifiant d'une légère accolade au passage. Son « bravo la petite » me fit grimacer, mais je le laissai faire.

Il s'engouffra le premier dans Dacer et je restai un moment plantée là, mes yeux étant tomber dans ceux de Kenan. Enfin ils auraient pu. Si Kenan ne fixait pas son frère intensément. Maël grimaça, sa main glissant dans ses cheveux avec nervosité alors que lui me rendit mon regard. Kenan semblait plus calme mais pas pour autant décidé à totalement enterrer la hache de guerre. Je soupirai en me détournant. Au moins, ils ne se hurlaient plus dessus l'un et l'autre. Les pendules avaient été remises à l'heure. Pour le moment. Mais pour combien de temps ?

Je soupirai avant de m'engouffrer dans le château, sachant qu'on attendait de moi des explications et des directives. Je teint mon rôle. Droite. Fière. Je répondais au question avec calme, veillant à rassurer tous les esprits en ébullition. Mais au fond, le mien restait celui le plus enfoncé dans l'angoisse. Je n'aimais pas notre découverte. Je n'aimais réellement pas ça.

- Bianca ? Interrogeai-je dans une grimace.

- Bianca, approuva Andréa d'un hochement de tête alors qu'il se tenait face à moi.

- Pourquoi n'est-elle pas venu me parler elle-même ? Et depuis quand êtes-vous aussi proche tout les deux ? Sifflai-je incrédule.

- Elle me tape sur les nerfs à geindre à tout va, gronda Andréa avant de soupirer. Mais là dernière fois, lorsque tu m'as demandée de la surveiller... disons que je l'ai trouvé supportable. Elle n'est pas aussi stupide que je l'avais pensé.

- Venant de toi c'est un exploit, grimaçai-je.

- Abrège, grogna-t-il. Je te transmet juste sa demande. Après, cela ne me concerne plus.

- Je suis juste curieuse, rétorquai-je. Tu es mon lié et tu m'as plus habitué à te faire des ennemis que des amis. Surtout féminine.

- Je suis ami avec Saphira et les louves de la meute, rétorqua-t-il à son tour platement.

- Tu es ami avec celle que tu juge utile, désapprouvai-je en fronçant les sourcils. Et ce n'est pas le cas de Bianca.

Il haussa les épaules avec naturelle comme si cela n'avait rien de choquant. Je soupirai. Andréa n'aimait pas les gens faible. Pas parce qu'il l'était en soit, mais plus parce que cela impliquait qu'on devait les protéger. Que parfois, leur sort dépendrait de nos choix, de nos actions. Comme la sœur de Luka. Je le regardai avec plus de douceur alors qu'il ne cherchait pas à cacher ses pensées. Il releva ses yeux dans les miens un instant.

- Que comptes-tu faire alors ? Me questionna-t-il.

- Je n'y vois aucun inconvénient, murmurai-je en jouant nerveusement avec mon médaillon. Je me demande juste comment je vais gérer Kenan. Il va détester l'idée.

- Elle le redoute aussi, admit Andréa. Ce type est vraiment un crétin.

- Ce type est juste un peu trop protecteur avec sa petite sœur, rectifiai-je dans un maigre sourire. Gareth a déjà causé tellement de dégât... et puis je te signale que tu désapprouve Bianca probablement autant que lui à l'heure actuelle.

Il grimaça, ne pouvant nier l'évidence. Andréa détestait ce type. Pas pour les mêmes raisons que Kenan, ou du moins pas totalement. Il le détestait pour le mal qu'il m'avait fait. Tandis que Kenan avait bien plus de raison encore d'éprouver une haine immense envers ce démon. Je fixai mes yeux devant moi alors que je n'étais pas surprise par les paroles d'Andréa, je savais que ce moment viendrait. J'avais juste espérée que la jeune femme retarderait un peu cet instant. J'aurai sincèrement préférée qu'elle attende la fin de la guerre. Mais je pouvais comprendre son impatiente. Elle voulait se confronter à lui. Comprendre. Juger. Décider par elle-même.

Comment cela se passerait ? Je n'en avais aucune idée. Je n'étais pas aller voir Gareth depuis que nous l'avions enfermé. Il était resté soigneusement protégé dans sa tour. Deux loups et un marqué le surveillant constamment et si j'avais pris régulièrement des nouvelles, je n'avais eu aucune envie d'aller lui parler. Moi je n'avais rien à lui dire. Je savais que je ne ferai que lui cracher ma haine à la figure. C'était tout simplement inutile. Mais c'était bien différent pour Bianca, elle avait beaucoup de chose à lui dire.

- Tu ne lui a pas dit que tu pensais que son enfant était un garçon ?

Ah. J'en avais le souffle coupé. Andréa était au courant. Et pas grâce à moi. J'écarquillai les yeux et il haussa à nouveau les épaules. Bianca lui avait confié une telle chose. Je soupirai. Je crois que je me faisais vieille. Je n'arrivai plus à suivre les liens qui se tissait et se défaisait autour de moi. Bianca et Andréa étaient proche. Ils s'appréciaient. Suffisamment pour que la jeune femme soit en confiance avec ce loup rugueux et lui confie des choses aussi intime que ses sentiments ou son état. Et il lui avait rendu l'ascenseur. Il lui avait confié à quel point il était dur de ne pas me toucher. A quel point il avait encore des sentiments pour moi. Je soupirai distraitement, assaillit par ses émotions douloureuses.

- Je pense qu'elle préférerait en avoir la surprise, souris-je en coin.

- Je pense aussi, admit-il en se détournant. Tu penses que Gareth réagira comment ?

- Elle compte le lui dire ?

- Elle hésite. Je lui ai conseillé d'attendre avant de le faire. Nous ne savons pas réellement si ce type peut changer.

- Il le peut, affirmai-je. Mais le vouloir est une autre chose.

Andréa acquiesça et je soufflai longuement. Ma tête tomba sur son épaule alors que la fatigue commençait à m'araser. Les jours se faisaient de plus en plus long. Je devenais littéralement folle. Maël c'était plus ou moins trompé en affirmant que Geoffrey ne retenterait pas l'expérience des illusions. Il l'avait fait. Continuellement. Durant cinq long jour. Mais pourquoi ? Qu'elle utilité quand nous n'avions aucun mal à repérer celui qu'il utilisait pour propager son don et que sa simple mort suffisait à tout faire disparaître ? Il ne glissait dans l'illusion que quelques personnes, toujours aussi impuissant. Je ne comprenais pas. Je ne voyais pas où tout cela le mènerait. Et c'était finalement le plus stressant.

Cependant Maël avait raison sur le fait qu'il ne pourrait pas le faire indéfiniment. Déjà les illusions se faisaient de moins en moins conséquente, le nombre d'assaillant diminuant de jour en jour. Bientôt, il ne pourrait plus en créer. Que se passerait-il à ce moment ? C'était la véritable question qui m'empêchait de dormir la nuit. Je savais qu'il préparait quelque chose. Mon corps entier restait tendue dans cette pensée que quelque chose allait bientôt nous éclater à la figure. Mais rien n'y faisait. Je ne pouvais pas prévoir ses actions.

- Tu pourras lui dire que j'organiserai ça ? Soufflai-je distraitement. Geoffrey ne retardera pas à passer à l'attaque mais nous trouverons un moment pour qu'elle puisse parler à Gareth.

- Je ne suis pas un messager, grogna-t-il vaguement.

- Non, juste un ami précieux, souris-je en le faisant rester de marbre, les bras croisés sur son abdomen. Je me charge de prévenir Kenan et Maël... mais avant je dois aussi en parler avec Andrew. Je pense qu'il préférerait être au courant de ce genre d'action.

- Surtout aussi dangereuse, souligna Andréa dans un rictus moqueur. Vous vous ressemblez toi et elle. Aussi inconsciente l'une que l'autre.

Je souriais en coin. Oui. Sans doute. Andréa me contempla un instant, son regard marron se posant discrètement sur moi. Je tournai le visage pour rencontrer ses iris et lui sourire naturellement. Cela faisait un long moment que nous n'avions pas pu parler aussi sereinement lui et moi. La tension semblait être retombée. Je n'étais plus nerveuse quand je me retrouvai seule avec lui et je n'avais plus d'appréhension. Et lui aussi semblait capable de mieux vivre la situation. J'imaginai qu'il l'avait simplement accepté.

Il ne me rendit évidemment pas mon sourire mais je ne m'attendais pas à une autre réaction de sa part. Il se décala un peu, me saluant d'un vague signe de la main en retournant vers la cafétéria de Dacer qui servait de quartier général et où le rire sonore de Devon me parvenait jusqu'ici. Le morale de chacun semblait bon. Nous avions eut des blessés mais aucun mort, cela suffisait à gonfler la confiance de chacun. Était-ce le but de Geoffrey ? Nous rendre trop confiant ? Je l'envisageai très clairement.

Songeuse, je prenais la direction opposé, sachant que Andrew n'était pas dans le réfectoire. Il était dans son bureau, accompagné de Tamara mais aussi d'Epona et de Saphira. Une conversation à quatre ? Je grimaçai. Pauvre Andrew. Entre ces trois là, je ne donnais pas sa chère de sa peau si cela dérapait. Mais j'imaginai que lui aussi voulait tenter d'apaiser la situation. Tamara allait réellement finir par mettre Saphira hors d'elle. Chacune était heureuse, elle devait désormais l'accepter. Je ralentissais un peu le pas, consciente qu'il ne fallait mieux pas interrompre une telle conversation. Et rien n'était si urgent.

Distraitement, je me décidai à faire un détour vers ma chambre ou Isidora avait trouvée refuge pour dormir avant la prochaine bataille. Elle ne participait pas au combat réelle alors que je lui avait expressément demandée de rester toujours au côté de Bianca. Je préférai être prudente. Bien sûr elle était furieuse et j'avais conscience que j'allais devoir me faire pardonner de lui faire louper un quelconque affrontement.

Mais alors que je m'engouffrai dans le couloir des dortoirs, je me reculai précipitamment, me plaquant contre un mur, le cœur battant à tout rompre. Les voix de Kenan et Maël résonnaient à mes oreilles, doucement. Trop doucement quand leur dernier échange s'était résumé par des hurlements furieux. Pourquoi est-ce que je me cachai ? Depuis quand j'épiais mes amis de la sorte ? Je me mordais la lèvre. Un simple instinct. Et je comprenais mieux pourquoi quand la voix de Kenan résonna plus fortement tandis que mes sens devenaient plus accru, mes dons s'activant d'eux-même :

- Pourquoi as-tu renoncé à Keyli ?

Mon cœur loupa un battement. D'accord. Devais-je vraiment écouter cette conversation ? Je portai mes doigts à mon médaillon et le portait à mes lèvres, me laissant bercer par le goût métallique qui envahissait mon palais. J'étais hésitante. Peu certaine face à mon comportement. Mais pourtant, je ne bougeais pas. Attendant patiemment la réponse de Maël. Je ne pouvais pas les voir et je me ferai tout de suite remarquer si je me penchai en avant pour tenter d'apercevoir son visage. Néanmoins, je devinais sa surprise face à la question de son frère.

- Qu'est-ce que cela peut te faire ? Finit-il par répondre, crispé.

- Cela me fait que cela me concerne. Tu dis renoncer mais cela crève les yeux que tu n'en as aucune envie. Alors j'aimerais comprendre.

- Pourquoi maintenant ? Si s'est parce que je t'ai sauvé la mise tu ne me dois rien.

- Tu ne me dois rien non plus, rétorqua Kenan durement. Car si j'ai raison. Tu n'as abandonné que pour une putain de raison de merde : la dette que tu as envers moi.

Le coup laissait Maël muet. Je fermai les yeux. Ses sentiments venaient d'exploser en tout sens dans son esprit. Kenan avait peut-être raison mais même Maël n'en était pas certain. Enfin. Il s'en doutait. Le rythme de mon cœur ne cessait de s'accélérer. Mes doigts s'enfonçaient dans mes paumes et je mordais trop fort dans ce pauvre K qui ne m'avait rien fait. L'air s'électrisait. La tension venant de monter d'un cran.

- J'ai fait le choix de te protéger de notre mère parce que tu n'étais qu'un gamin rêveur et que j'étais l'aîné. C'était simplement ma responsabilité, continua Kenan avec la même froideur. Et aussi parce que cela me convenait. J'avais une bonne raison pour pouvoir faire tout et n'importe quoi.

Mensonge. Presque. Ce n'en était pas totalement un. Il avait sut se satisfaire de sa vie de débauche et en avait trouvé un certain plaisir, c'était vrai. Et cela me lacérait la poitrine. Mais c'était aussi grandement faux. Ce n'était pas juste parce qu'il avait été l'aîné. Ce n'était pas juste parce que Maël n'était qu'un gamin rêveur. C'était parce qu'il était son frère. Parce qu'il l'aimait comme tel. Mais je n'intervenais pas.

- Tu as été malheureux, rétorqua Maël à ma place, sa pensée se collant à la mienne.

- Alors un sacrifice pour un sacrifice ?

- On pourrait voir ça ainsi, admit l'ange dans un soupir.

- Alors je vais te dire une chose : j'en veux pas ton sacrifice, cracha Kenan avec colère cette fois-ci. Je veux me battre à la régulière. J'ai pas besoin de ta pitié pour gagner.

Le bruit sourd que j'entendais me confirma mes craintes. Kenan venait de balancer son poing dans la figure de son frère. Génial. Merveilleux. Je me tendais un peu plus, sachant qu'il allait falloir que j'intervienne si cela dégénérait. Je ne les laisserais pas encore se battre comme des enfants. Mais je me stoppai quand le silence régna à nouveau dans le couloir. Pas un bruit. Juste leurs respirations lentes et calme.

- Tu as pas besoin de ma pitié mais j'ai pas besoin de la tienne, finit par lâcher Maël. Quoi ? Tu veux me donner ta bénédiction pour lui dire que je l'aime comme un taré et que je renoncerai jamais ? Alors que votre relation était si stable ces dernier temps ?

- Elle est stable parce que je lui apporte ce qu'elle désire, murmura Kenan, la mâchoire probablement serré. Que tu lui balance ce genre de connerie ou non, ne changera rien.

- Vraiment ? Alors pourquoi es-tu aussi crispé à l'idée ?

C'était à son tour de taper dans le mile. Kenan détestait l'idée. Il n'avait pas envie de le voir revenir dans une quelconque course. Alors pourquoi agissait-il ainsi ? Par générosité envers son frère ? Non. Parce qu'il lui avait sauvé la vie ? Non. C'était un geste purement fait pour lui. Pour se prouver qu'il avait réellement gagné. Pour se prouver que jamais je ne changerai d'avis. Il voulait s'assurer une victoire franche et totale. Je serrais un peu plus mes mains, mon regard se posant devant moi alors que je laissai tomber mon dos contre le mur.

- Tu souffriras, siffla Kenan platement. Elle te rejetteras. Tu vas perdre à la loyale. Je n'ai aucune pitié pour toi. Alors n'en ait pas pour moi.

Mon cœur avait reprit un rythme normal. Je me sentais calme. Les mains caler dans mon dos, je me contentais de fixer un point invisible sans bouger alors que je savais que Kenan se dirigeait par ici. Il n'était pas entièrement sincère. Partiellement seulement. Il avait de la pitié pour son frère. Il savait ce que l'on pouvait éprouver à refouler des sentiments qu'on voulait crier. Il comprenait la difficulté du lien. Jamais ni l'un ni l'autre ne pourrait se regarder sans une once de pitié tant qu'il y aurait, en quelque sorte, un gagnant et un perdant.

Cependant j'étais reconnaissante à Kenan. Il avait eu raison d'agir ainsi. Je comprenais mieux les agissements de Maël. Il n'avait reculé que pour deux raisons : peur de lui-même et envie de compenser la souffrance que son frère avait subit durant leur enfance. Et moi je m'étais trop laissée porté par le courant. Kenan avait besoin de s'assurer que je ne changerai pas d'avis, quoi qu'il se passerait. Et j'avais besoin aussi de le faire une bonne fois pour toute. Pas parce que quelqu'un décidait à ma place, mais parce que moi je le décidai ainsi.

J'inspirai profondément, décidant d'adopter une réaction naturelle alors que Kenan allait débouler sur ma droite. Il avança d'un nouveau pas et ses cheveux noir nuit entrèrent dans mon champ de vision. Il fronça aussitôt les sourcils dès qu'il perçut ma présence que je cachai instinctivement depuis le début de la guerre. Par simple sécurité. Ses yeux noir ne pouvaient pas le devenir plus mais je me doutai qu'il en débordait d'envie.

- Tu es là depuis longtemps ? Murmura-t-il.

- Je viens d'arriver, mentis-je vaguement. Pourquoi, tu as quelque chose à me cacher ?

Mon sourire ne sembla pas le convaincre le moins du monde. Il fallait se l'avouer, j'étais mauvaise menteuse. Mes doigts trituraient toujours mon médaillon et si je ne m'agitai pas outre mesure, cela devait se lire sur mon visage que je n'étais pas comme d'habitude. Il tourna ses yeux vers Maël qui, intrigué, venait de s'avancer, me découvrant à son tour. Il se mordit la lèvre et je passai ma main dans ma nuque. Je crois que j'aurai mieux fait de déguerpir, le malaise qui s'installait me rendant d'autant plus nerveuse.

- En faite tu tombes bien. J'ai un truc à rattraper.

Je fronçai les sourcils, septique face au changement d'humeur brusque de Kenan. J'allais lui demander de quoi il parlait mais il me cloua sur place. Ses lèvres venaient se coller aux miennes. J'eus un léger mouvement de recul, n'appréciant pas particulièrement qu'il ne le fasse que pour provoquer son frère. Mais sa main ferme se cala dans mon dos, me bloquant. Je finis par le laisser faire. Stupide démon. Il ne cherchait pas à intensifier le baisser, se contentant d'embrasser mes lèvres une unique fois de façon très chaste. Il s'écarta rapidement, sa main sur ma taille. Je levai les yeux au ciel. Je crois qu'il n'avait pas très bien compris le message la dernière fois quand j'avais affirmée ne pas être un territoire, ni une poupée.

- Comme je te l'ai dit, je n'éprouve aucune pitié envers toi.

Maël eut un léger rictus entre colère et amusement. Mais la colère dominait. Pitié Dana. Pas encore une dispute. Juste un peu de calme. Juste quelques minutes. Maël posa ses yeux bleutés dans les miens et son regard s'adoucit aussitôt. Je le contemplai un moment, silencieuse alors que la main de Kenan restait sur ma taille sans que je n'en éprouve la moindre gêne. Son regard était si doux. Si tendre. Je n'avais pas vu ce regard depuis très longtemps. Kenan avait fait mouche. Maël semblait redevenir le même.

Il se décala, sans un mot de plus à l'attention de son frère. Sa main serra brièvement mon épaule, son don des émotions se propageant dans mon corps dans une sensation familière. Mais mon cœur se mettait à tambouriner trop vite dans ma poitrine. Il n'avait pas influer du calme. Kenan gronda aussitôt alors que mes joues rougissaient dans une bouffée de chaleur inexplicable. Je fusillai Maël du regard, qui se tourna légèrement vers nous. Mon cœur loupa un battement alors que je n'arrivai même plus à le fixer avec mécontentement. Il riait aux éclats. Je soupirai alors qu'il continuait son chemin. Un sourire vint orner mes lèvres presque malgré moi.

Je ne savais pas si ce que lui avait dit Kenan l'avait fait changé d'avis. Ni s'il allait venir s'excuser pour son fameux « accident ». Mais je me sentais étrangement plus légère. J'avais la sensation que la situation allait finir par se débloquer. Comment ? Aucune idée. Quand ? Aucune idée non plus. Est-ce que cela allait changer ma relation avec Kenan ? Peut-être à un moment donné. Mais pour l'instant, c'était clair que non. Il restait mon petit-ami. Celui que j'aimais. Celui avec qui j'aimais être. Celui avec qui je voulais rester le plus longtemps possible. Je contemplai le dos de Maël un long moment.

- Je t'interdis d'avoir ce genre de regard.

- Ah oui ? Qu'elle genre de regard ?

Kenan m'attira à lui, ses deux mains se posant sur ma taille. Je le dévisageai avec tendresse, me haussant sur la pointe des pieds pour venir déposer un petit baisser sur ses lèvres. Il grogna aussitôt de satisfaction, m'enlaçant plus fermement. Je fermai les yeux, la tête posé sur son torse. Sa chaleur se propageant autour de moi dans une habitude qui ne deviendrait jamais lassante. Il embrassa ma nuque avant de me faire redresser le visage, plongeant ses yeux sombres dans les miens. Cette fois, je n'étais pas certaine qu'il accepte de m'emmener ailleurs que dans sa chambre. Sa possessivité allait un jour me rendre dingue, mais pour cette fois je trouvais ça plutôt sexy.

Mais nous aurions dû savoir que le dieu des céréales était définitivement contre tout type d'accouplement. Une explosion retentit. Tout sourire quitta mes lèvres alors que mon regard se posait directement vers l'endroit où elle avait retentit, mes iris blanches me permettant de déterminer par quoi elle avait été provoquée. Je blêmis. Je comprenais. Je comprenais enfin ce qu'il avait eut en tête. Mais est-ce qu'il serait trop tard ?

- Maël !

Ma voix résonnant dans le couloir fit se retourner Maël qui s'était déjà stoppé. Mes ailes s'étaient déployés dans mon dos, Kenan ayant à peine le temps de relâcher son étreinte pour me laisser me ruer vers l'ange. D'un geste brusque, je me jetais sur lui. Le percutant de plein fouet. J'appuyais sur sa tête, mes ailes se déployant autour de nous, protectrice. Une nouvelle explosion. Beaucoup plus proche. Le mur vola en éclat derrière nous. Je gémissais de douleur quand une roche vint s'abattre lourdement dans mon dos alors que je n'avais pas le temps de l'esquiver. Mais une seule eut cette chance. Maël avait déjà lever sa main, un jet d'eau puissant déviant une seconde roche tandis que je me redressai déjà, un fois assurée que Maël était hors de danger. Mon souffle se saccadait alors que d'autres explosions allaient retentir partout. Je fermai les yeux.

« - éloignez-vous des murs. Regroupez-vous. »

Mon ordre se diffusa dans chaque esprit. Je rouvrais les yeux. Kenan agrippa mon poignet, prêt à m'entraîner mais je le rejetais sèchement. Nous n'avions pas le temps de bouger. Et je n'en avais pas l'intention. Tous ne pourraient pas se mettre à l'abri. Mais il y avait plus grave encore. Le château allait s'effondrer, devenant un tombeau pour tout ceux se trouvant à l'intérieur. Je devais le maintenir debout. Je devais solidifier les murs. Je devais être la colonne vertébrale de ce corps fragile.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Me souffla Maël en posant ses mains dans mon dos douloureux pour le soulager.

- Tout ça n'était qu'un piège, murmurai-je en tentant de canaliser au maximum mon énergie. Les illusions servaient à nous occuper pendant que ceux réels, m'était en place des explosifs.

- Des armes humaines, sans trace de magie, continua Kenan. Ceux qu'ils ont utilisés aux départs et que nous pensions épuisés...

- Tout ça n'était qu'un stratagème.

Dans lequel nous étions tombés les yeux fermés. Mais cela n'allait pas être aussi simple. C'était hors de question. J'écartai Maël, poussant sur ses épaules pour le repousser et l'écarter. Kenan tenta de s'avancer mais mes yeux froid suffire à le faire reculer d'un pas. J'étais plus déterminée que jamais. Mes mains se plaquèrent au sol dans un grondement rauque alors que plusieurs explosions retentissaient à la suite. Mon don se propagea partout sur le sol. Je devais réussir. Je devais y arriver. Le château tanguait. Les murs s'effritaient. Mais j'allais y arriver. J'allais y arriver. J'allais y arriver.

Un cri rauque franchit mes lèvres alors que je libérai plus franchement mes dons. J'allais y arriver

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