Chapitre 9
Je ne vois pas où il veut en venir et cet échange me laisse un goût amer peut-être qu'il vaudrait mieux appeler Élise, lui dire de venir, puisque c'est elle qu'il veut...
_Bien sûr que je l'ai encore, impossible de m'en séparer !
– Tu as encore ton feutre blanc ? Dit-il en jetant un coup d'œil à mon pot à stylo sur mon bureau
– Hmmm... oui je crois, il doit être dans mon ...
_ Je l'ai ! Tu peux aller me chercher ton T-shirt, s'il te plaît ?
Je vais dans la chambre, par automatisme. Je récupère mon t-shirt, soigneusement plier dans l'armoire. Cette histoire me perturbe tellement que je ne vois même pas où il veut en venir, je suis anxieuse.
_ Le voilà.
– Parfait, maintenant, tends le un peu, s'il te plaît.
J'ai envie de rire, de pleurer, de chanter et de sauter partout et tout ça en même temps : il me signe mon t-shirt. Il signe enfin mon T-shirt avec le putain de feutre qu'il faut pour laisser un autographe.
– Je sais que tu as été profondément déçue que je ne le signe pas à Londres. Élise m'en a parlé et je m'en suis voulu. Je suis désolé, j'étais vraiment à côté de mes pompes, pourtant, j'ai bien vu Chris te le signer, j'ai vu à quel point tu étais heureuse. Je suis monté dans cette voiture et j'ai vu ton sourire s'éteindre, c'était troublant aussi.
Il regarde encore une fois mes photos, précisément celle où nous sommes tous les trois dans la salle du Brixton, Julien, Élise et moi, nous sourions, nos yeux crient notre excitation et notre bonheur de nous trouver là, cet instant est inoubliable pour moi.
_ Je ne vais pas te mentir, deux heures après, je t'avais déjà oublié. Quand il y a tant de gens qui nous courent après, on a tendance à en occulter certains. Puis, j'ai reçu ce tweet d'Élise, honnêtement, c'était gonflé, mais en discutant avec elle, de ce concert, de toi, je me suis souvenue de cette soirée là et je me suis dit qu'il fallait absolument que je répare mon erreur. Elle s'est montrée conciliante avec les agents de sécurité, elle nous a fourni tes réseaux sociaux, un casier judiciaire vierge, tout ce qui était possible de fournir pour te faire cette belle surprise.
Une part de moi comprend tout le manège qu'il a fallu orchestrer pour qu'Ashton soit là aujourd'hui, pour qu'il me dise tout ça et ça me fait chaud au cœur, malgré cette pointe d'amertume que je ressens quand il parle d'Élise. Il l'aime beaucoup, ça se ressent dans sa voix, ça se voit dans ses yeux.
_ C'est con, mais j'ai vu ton album du concert, la description que tu en as fait et l'épisode du T-shirt m'est revenu en tête. Je me suis dit que le hasard faisant quand même vachement bien les choses et que j'avais une occasion de te rendre le beau sourire que tu avais, ce soir-là.
C'est beau ce qu'il me dit, j'en ai les larmes aux yeux, ils ont un cœur énorme, tous les deux, faire tout ça, pour moi, c'est beaucoup trop.
– Hey Amalia, ne pleure pas, s'il te plaît. C'est un sourire que je voulais...
_Non, mais c'est vraiment beau, ce que tu viens de dire. Je...j'apprécie énormément le geste, ça me touche beaucoup.
_ Aller, viens là, me dit-il, en me prenant dans ses bras
C'est bizarre, non ? Comment cette situation s'est renversée ? Je découvre qu'Élise lui plaît après qu'il se soit énervé contre moi, sans raison apparente, du moins c'est ce que je crois et ensuite, il se fait pardonner en signant mon t-shirt en plus d'un gros câlin... Que ce passe t-il, exactement ? Je suis totalement perdue.
– On mange ? Je meurs de faim.
_ Ouaip, je ne te cache pas que moi aussi, j'ai faim !
On s'installe sur la table et on commence à manger nos sushis, les petits plateaux sont disposés un peu partout, on pioche selon nos envies. Une question me brûle les lèvres :
– Dis Ashton, je peux te poser une question ?
– Je t'écoute.
– Si tu ne veux pas y répondre, tu me le dis...
– Pose moi ta question, Amalia.
– En fait... je n'en ai pas une... mais deux.
– Et bien, pose-les, tes deux questions.
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