- Mon histoire ?! Je répète, avec étonnement.
- D'où tu viens ? Pourquoi tu habites seule ? Les moments forts de ta vie, mais aussi les plus durs. Je sais que de ton coté, tu lis tout ce que tu trouves dans les magazines, interviews et ce qu'il y a sur mon site web, je n'ai pas cette chance. On a tous des choses à cacher, bien sûr...
- Tu parles de ces films que tu as faits ?
- Tu es au courant de ça, aussi ? Demande-t-il, un peu honteux.
_ Il n'y a aucune honte à avoir, je comprends tout à fait, dis-je, en lui caressant le bras.
- Tu veux bien me parler de toi, alors ?

Je réfléchis une minute, pour savoir par quoi commencer, qu'est-ce qui mérite d'être raconté et qu'est-ce qui n'est pas si important que ça :

- Les neuf premières années de ma vie, je les ai passé dans une belle ville à côté de Paris, puis mes parents ont déménagé. J'ai toujours eu du mal à m'entendre avec ma mère... Niveau scolaire, jusqu'au lycée, tout aller pour le mieux. Après un peu moins, ça m'a valu de redoubler et j'ai voulu changer de lycée. C'était une bonne chose au final, je suis passée de dernière à 1e de ma classe, j'ai eu mon BAC physique et chimie avancé avec mention sans aucun problème. Ensuite, je suis allé à l'Université pour étudier l'anglais, mais les cours étaient différents de ce que j'imaginais. J'ai aussi redoublé ma 2e année. Actuellement, je suis en troisième année, c'est toujours aussi compliqué, mais je m'accroche.

- Plutôt pas mal, comme parcour.
- Je ne te cache pas que c'est toi, qui me motive à continuer et à finir mes études.
_Moi ? Pourquoi ça ?
- Parce que tu as réussi à avoir ton diplôme et maintenant tu as réalisé ton rêve, donc je me dis que si tu as réussi, je peux réussir.
- Oh Amalia, ça me touche ce que tu dis là, me dit-il en me prenant dans ses bras. Tu as toujours vécu seule depuis que tu es à l'université ou tu habitais encore chez tes parents ?
- Ma première année, j'habitais seule en résidence universitaire, mais je rentrais tous les week-ends pour voir ma famille et mon copain. De ma première deuxième année jusqu'au milieu de ma seconde deuxième année je vivais avec mon copain, après notre séparation, je suis retournée chez mes parents jusque fin août où j'ai décidé de me prendre un appartement.
- Je peux te demander pourquoi tu n'es pas resté chez tes parents après ta rupture ?
- La situation était plutôt compliquée, quand je me suis séparée de Clément, je suis retournée chez mes parents, mais j'avais l'impression de les déranger plus qu'autres choses, surtout ma mère en fait... L'atmosphère n'était pas des plus optimales pour étudier...
- C'est-à-dire ?
- Beaucoup de prises de tête entre ma mère et ma sœur, du coup j'essayais de calmer le jeu, mais ça me retombait dessus à chaque fois. J'ai fini par abandonner. Quand il y avait prise de tête, je ne m'en mêlais plus, mais même comme ça, on m'en mettait plein la tête, répondis-je en commençant à pleurer. C'était invivable, j'ai failli ne pas valider ma deuxième année, encore une fois.

_ Là, là, calme toi...

_Si j'ai tenu, c'est un peu pour toi, tu sais. Cet espoir que j'avais de te revoir en concert ou en Meet&Great ... Je me dis que si j'ai réussi à surmonter ça, ainsi que ma séparation difficile alors je peux tout surmonter.
- Ne pleurs pas... Viens là, dit-il en me prenant dans ses bras.

Il me garde dans ses bras tout en me caressant les cheveux et le dos, il dépose quelques baisers sur mon front, c'est tellement apaisant.

- Tu veux parler de ta rupture difficile ou tu ne préfères pas ? Demande-t-il en séchant mes larmes.
- Je peux en parler, maintenant. Je suis sortie avec ce garçon, Clément pendant presque 4 ans. On s'est rencontré à une soirée et on s'est très vite bien entendu. À cette époque-là, j'avais déjà quelqu'un, mais on se voyait régulièrement. Quelques mois après notre rencontre, on s'est mis ensemble. On a vécu de très beau moment, mais aussi des moments assez dur, comme tout le monde. On s'est fiancé et 11 mois après on s'est séparé. Il était différent : on ne faisait plus rien, on se sortait plus, on n'allait plus au cinéma ensemble. Le week-end où je suis allée à Londres, pour ton concert, a notre point de rupture. Il était distant, ne pensait qu'à faire la fête avec ses amis, j'en ai eu assez, il m'a avoué par la suite qu'il n'était plus amoureux.

- Et ta famille ? Tes amis ? Comment ils ont réagi ?

- Mon père s'en fichait un peu, il n'est pas très sentimental. Ma mère était désolée et étonnamment, ma sœur était réconfortante, en allant me coucher le soir elle est venue dormir avec moi. Le lendemain, j'ai appelé ma cousine, elle était à la fois triste et heureuse. Elle savait depuis toujours qu'aussi bien physiquement et mentalement, il n'était pas fait pour moi.
- Si il n'était pas ton style, pourquoi être resté ensemble aussi longtemps ?!

Sa question me fait réfléchir, à vrai dire, je ne me l'étais jamais posée. Qu'est-ce qui fait qu'on reste aussi longtemps avec quelqu'un qui ne nous correspond plus ou pas du tout...

- Je ne sais pas, peut-être par habitude ou par peur d'être seule...
- Et tes amis, alors ?
- Des amis, j'en ai pas des masses. Élise et Julien m'ont beaucoup soutenus en me faisant sortir ou en passant de bonnes soirées devant un film. Quant à mes potes de fac, ils ont bien vu que sous mon sourire habituel, je cachais quelque chose. J'ai simplement dit que je me suis fait larguer après 4 ans de relation et 11 mois de fiançailles, ils ont tous trouvés les mots pour me faire rire et me remonter le moral, même ceux à qui je parlais rarement.
- C'est bien, ça. Et maintenant ?
- J'ai réussi à tourner la page. Ça n'a pas été toujours facile, mais je pense avoir réussi.

- Et tes tatouages sont en rapport ? Celui que tu as aux chevilles, par exemple ?
- Oui, tout a fait. C'est bête, mais en partant de chez Clément avec mes affaires, la chanson « Stay Here » de Dennis passait pile quand j'ai démarré la voiture. J'y ai vu un signe, celui de me pas me laisser abattre, qu'il fallait rester vivante, rester ici quoi et laisser le Karma s'occuper du reste.
- J'aime beaucoup ta façon de penser, dit-il.
- Merci.

- Une dernière question ?