Je m'appelle Amalia et je vais vous raconter mon histoire. Tout commence fin janvier 2018, le jour où j'ai réalisé mon rêve : voir les White Veil Widows et Wondering Alexia en concert ! Depuis huit ans, j'ai attendu ce jour avec tellement d'impatience !

­­­       Il est 6 h, je viens de finir de me préparer, mon avion décolle à 9 h pour Londres. Je n'habite qu'à une heure de l'aéroport, mais mon copain veut absolument que l'on parte pour 6 h 30, histoire d'être à l'heure. Une réaction qui me surprend, étant donné que je fais toujours tout pour être à l'heure, alors que lui, non. Il ne le fait pas exprès, mais il n'est JAMAIS à l'heure. On quitte donc la maison à 6 h 45, ce jour-là, soit 15 minutes plus tard que ce qui était prévu, mais c'est de sa faute, pas la mienne !

      Sur la route, je n'arrête pas de l'embêter, en lui disant que je n'arrive pas croire que je vais voir mes deux groupes préférés après une si longue attente. Ils ont pourtant fait un ou deux concerts ici, en France, mais j'étais trop jeune pour y aller et ce n'était pas non plus le style musical de mes parents.

      Une fois arrivé à l'aéroport, Clément m'accompagne le plus loin possible avant la porte d'embarquement, on s'enlace et il me fait promettre de ne suivre personne, à part Élise et Julien, mes amis qui ont pris le train. Sous-entendu : si on me propose d'aller en Backstage ou si un membre du groupe ou du staff me propose le de suivre, je dois refuser.

      Je promets, mais dans ma tête c'est plutôt : «Bien sûr bonhomme et puis quoi, encore ? S'il y a moyen de moyenner, t'inquiètes pas que j'y vais, et même plutôt deux fois qu'une», ouais, d'accord, ce que je viens de penser n'est pas cool, mais bon...

      Arrivée à l'aéroport de Luton, en Angleterre, je prends un Uber pour rejoindre Élise et Julien à la gare de St Pancras. Nous décidons d'aller à l'hôtel à pied, mon Dieu, la mauvaise idée ! Après avoir marché plus d'une heure, on se décide enfin à prendre le métro pour rejoindre l'hôtel où nous nous posons quelques minutes et enfin nous préparer, à savoir, qui prend un sac en fosse, quel métro prendre, etc.

      Nous débouchons sur Brixton pour 16 h où l'on mange rapidement avant de rejoindre la salle de concert. Une fois devant, on s'étonne que la file d'attente soit aussi courte, mais on comprend vite pourquoi : c'est la file d'attente pour les personnes ayant un ticket V.I.P. Nous faisons le tour du bâtiment pour trouver la bonne, elle est déjà énorme alors que des gens arrivent encore. À 19 h, les portes s'ouvrent et on se dépêche de rentrer dans la salle, histoire d'avoir de bonnes places et effectivement, nous sommes plutôt bien placés !

      Le concert se passe superbement bien, malgré les pogos ! Je pleure tellement je suis heureuse et je n'arrive pas à réaliser que mon rêve est devenu réalité. Je veux aller faire un tour au merch' à la fin, mais il y a beaucoup trop de monde et franchement, j'ai la flemme d'attendre. Nous allons donc attendre la sortie des groupes dans l'allée bordant le Brixton.

      Nous attendons une bonne demi-heure avant de voir le groupe qui faisait la première partie sortir, mais on a eu des photos et des autographes. Même un câlin !! Peu de temps après, Ben Finn de Wondering Alexia sort avec sa femme et ses enfants, nous sourit et on le laisse tranquille, on n'est pas des sauvages quand même !

      Et là, arrive Cole Lames de Wondering Alexia !!! Il signe mon T-shirt, on prend une photo et il part voir d'autres fans. C'est trop court, son ami reste devant nous et je lui demande s'il n'est pas possible de le faire revenir pour un câlin. Il me répond « Oui, je peux lui demander. ». Dégoûtée, je me tourne vers Élise en lui disant que, si ça se trouve, il utilise le verbe « pouvoir » dans le sens où il est apte à le faire mais qu'il ne le fera pas pour autant. Et là, commence la discussion qui a fait que j'ai eu mon câlin :

_ Mais, attends, tu es française ?

_ Yep, pourquoi ?
_ Non, non mais attends, tu es venue de France pour le concert ?
_ Ouaip, je suis arrivée ce matin et je repars demain soir, pourquoi ?

_ Ah non, mais là, je VAIS lui demander et je pense fortement qu'il dira oui !

      Il va voir Cole qui se trouve de l'autre côté, le mur faisant un angle, je ne vois rien, Élise se tortille pour mieux voir et me reporte tout :

- Ok, il est à côté de Cole... Il lui parle... Cole a l'air choqué... Oh, putain, Cole arrive !!!!

      Comment dire ? J'en tremble littéralement d'appréhension ! Il n'y a aucune raison, mais bon, je n'y peux rien, mon guitariste préféré arrive pour me faire un câlin quoi !!! Il se met devant moi et me regarde avec insistance, donc je me lance :

- Je peux avoir un câlin, s'il te plaît ?

      Et là, il me tend les bras en me disant, avec un énorme sourire, « Mais bien sûr !!! ». Je suis aux anges ! Vraiment ! Après ça, on discute pendant 10 bonnes minutes, il veut savoir d'où je viens, pourquoi je suis venue spécialement pour le concert, où est mon hôtel, qu'il connaît en plus ! Il est vraiment ADORABLE et je ne le remercierai jamais assez pour ce moment. Ensuite, il a bien fallu le laisser à d'autres fans quand même, je l'aurais pourtant bien gardé avec moi.

       Quelques minutes plus tard, c'est Sam Belette de Wondering Alexia qui sort et avec qui je prends aussi une photo, il signe mon t-shirt. Tout est parfait, même avec ce petit stress de savoir qui sortirait ensuite. La porte s'ouvre sur Alex Ches, le leader vocal de Wondering qui a juste passé la tête dans l'encadrement et nous sort : « Waouh, il y a du monde ! » et il la referme, c'est trop drôle !

      Pendant quinze longues minutes dans le froid, on ne voit personne ! Mais genre, rien du tout ! Et là, la porte s'ouvre à nouveau et passe devant nous Chris, Jake et Matt de White Veil Widows !!!!! La folie !!! Je demande donc à Chris de signer mon t-shirt, mais il me dit qu'il n'a pas le temps, Jake me répond d'attendre un peu et Matt pose sa valise devant moi, je lui tends alors mon T-shirt et mon feutre, au bord de l'asphyxie ! Matt va signer mon T-shirt quoi !!! Mais non, c'était trop beau, il prend juste la poignée de sa valise en me disant qu'il reviendrait.

      On attend, mais alors longtemps ! Le pire n'est pas d'attendre, mais le fait d'être en débardeur fin janvier, dans le froid. Élise est en soutien-gorge sous son cuir, le T-shirt qu'elle fait signer est celui qu'elle portait et elle n'a pas pensé à mettre quoi que ce soit en dessous !

      Au bout d'un moment, on prend le culot d'aller les chercher au Tour Bus. Et là, sous nos yeux, sortant du bus : Monsieur Ashton Ace Parker !!!!! OH MON DIEU !!!!!! Autant dire que je tremble comme une feuille à ce moment-là !!! Avec Anna, une française qu'on rencontre pendant la sortie des membres, on va le voir pour qu'il signe nos T-shirts.

      Je lui tends mon T-shirt noir pour qu'il le signe avec mon feutre blanc, elle lui tend son sweat blanc pour qu'il le signe au feutre noir, oui c'est important de le décrire, ça fait tout le truc. Il prend donc mon feutre blanc, je suis déjà fébrile de l'avoir à côté de moi, mais il signe le sweat d'Anna avec. Enfin, il essaye de signer ! Mais comment tu veux signer un sweat blanc avec un feutre blanc bonhomme ?! J'ai beau lui tendre mon T-shirt à côté et lui dire que c'est pour moi, il ne comprend pas et me rend mon feutre, prend celui d'Anna pour lui signer son sweat, à l'encre noire.

      Je suis au bout de ma vie ! Littéralement dégoûtée par-dessus le marché. Je retourne au Tour bus, Chris en sort, j'y vais en lui tendant mon feutre et mon T-shirt pour qu'il le signe, après tout, il a le temps, là. Il a signé mon t-shirt en râlant et par-dessus une autre signature, en plus, mais bon, je ne vais pas lui en vouloir ou je ne PEUX pas lui en vouloir. Après tant d'aventure, nous avons décidé de prendre un Uber pour rentrer à l'hôtel. Durant le trajet, j'en avais les larmes aux yeux, je n'arrivais pas à y croire ! Et je n'y crois sans doute toujours pas à l'heure actuelle.

      Le lendemain, nous décidons de nous promener un peu dans Londres, j'en profite pour dévaliser le M&M's World puis Élise et Julien rejoigne St Pancras pour reprendre le train et je prends la direction de l'aéroport. De retour en France, je monte dans la voiture de Clément et on rentre chez nous. Il n'arrête pas de me parler de sa soirée, qu'il a faite avec des amis à la maison, comme si mon concert, où j'ai rencontré mes idoles après huit ans d'attente et moi, n'étions pas important.