44.
La foule ne prononçait plus un mot ; elle attendait la suite. Chacun souriait d'allégresse, espérant un combat à mort euphorique.
Ma question avait été brouillée par les cris de l'assemblée et la Terreur ne me montra plus la moindre émotion supplémentaire. Il reprit cette expression vide en absence de vie et releva le menton fièrement. Ce geste devait être assimilé comme une mise en garde. Le message était clair : le combat rapproché était ma seule option pour en finir avec lui. Je ne pouvais encore savoir quel pouvoir des Achidels il avait réussi à posséder, et à quel niveau. Mais, le combat éloigné était trop avantageux pour un dieu, surtout si son adversaire possédait griffes et épées. Il avait dû comprendre que me tuer sans utiliser sa magie lui devenait impossible. Il aurait pourtant dû le deviner plus tôt ; je n'étais pas comme ces autres amateurs.
Je me remis en marche vers ma cible sans le quitter des yeux. Celui-ci fit quelques pas vers sa gauche et je fis de même sans pour autant m'arrêter. On resta quelques secondes à tourner avec lenteur sans jamais lâcher l'autre des yeux, le cercle se réduisant au fur et à mesure que nous avancions.
Lorsque l'ennemi fut à portée de main, le combat poursuivit. Il fut cette fois le premier à s'élancer. À peine eut-il le temps de dépasser le dernier mètre nous séparant que je me jetai également sur lui, armes en main. La collision fut violente. Juste avant de le toucher, je posai ma main gauche sur le sol devant moi et de toutes mes forces, mon pied droit s'abattit sur son visage. Il avait prévu un tel geste, mais ma rapidité le surprit et mon pied cogna sa mâchoire. Un filet de bave sortit de sa bouche au lieu du sang habituel.
Le combat pouvait enfin commencer.
Il accepta la douleur et tenta de me donner un coup de poing, mais mes épées étaient déjà dans leurs fourreaux. Je réussis donc à stopper son attaque en interposant mon avant-bras libre au niveau de ma joue. Il s'abaissa alors d'une vitesse surprenante, et me donna un violent coup dans les côtes. Je m'obligeai à l'encaisser rapidement non sans une petite grimace et me redressai. Mais il avait déjà repassé à l'attaque. Son poing dériva dangereusement vers mon ventre. Son coup, plus lent, me permit de répondre en balançant cette fois-ci mon poing de toute ma force vers son visage. Un dangereux bruit se répandit à travers les cris de la foule et je sus que son né était cassé. Le sang n'en coula toujours pas, mais la douleur qui devait submerger son esprit pendant ce court laps de temps ne devait pas être des plus faciles à gérer.
Ne pas s'arrêter, agir rapidement et étonner l'adversaire. En enchaînant et profitant de la souffrance qu'il tentait d'endurer, je sortis ma lame droite pour l'abattre sur sa cuisse.
Incapable d'éviter, il eut pour réaction un unique et continu hurlement de douleur en tombant sur le sol, main pressée contre sa nouvelle blessure.
Voilà mon message : se frotter aux points forts de son adversaire n'est pas des plus intelligents, surtout quand ils se trouvaient être vos propres désavantages. Même si cela vous coûte un peu de votre image.
Je me jetai sur lui sans lui laisser le temps de se relever, et le retournai face à moi après avoir une nouvelle fois rangé mes armes. Je m'assis ensuite sur le bas de son ventre tandis que la peur peignait son visage à grand coup de pinceau. Je serrai les poings pour faire ressortir mes métacarpiens centraux et entamai la descente de la beauté de son visage.
Un dernier regard pour sa personne suffit avant que mes dernières hésitations ne disparaissent complètement. Je continuai. Un à un. Solides et puissants. Mon regard se fit plus dur. J'avais rarement fait cela à des humains. Cela me dégoûtait, même, mais je continuai. Je savais très bien que ce n'était pas cela qui allait en finir avec lui. Je lui déformai donc le visage à m'en essouffler. Chaque coup faisant sortir toujours plus de sang, faisant apparaître toujours plus de bleus.
La joie dans le public avait diminué. Les cris de joie et d'encouragements avaient presque tous cessé. Tous regardaient à présent ce combat si incongru. Certains avaient froncé les sourcils et prenaient pitié de leur ancienne mascotte. Ils étaient tellement impressionnés par ce changement de situation qu'aucun ne remarqua le regard de cette femme sortie de nulle part. Sauf un, Tiral. Il n'avait pas lâché le regard de la combattante une seule fois depuis le début de la torture. Toutes les émotions joyeuses et agréables y avaient été délaissées. Il ne restait plus que celle qu'elle était lors de son entraînement avec son père. Une sans peur et sans émotion, depuis l'enfance. Une arme possédant en elle une soif de sang incontrôlable. Elle aurait sûrement nié ce fait, mais tous savaient que tuer restait un plaisir pour elle. Telles avaient été les manières de son apprentissage. Jamais elle ne pourrait oublier cette partie d'elle.
Tous ouvrirent de grands yeux lorsque mon poing droit s'apprêta à s'abattre pour la enième fois sur le visage de ma victime. Ce dernier avait réussi à reprendre contenance de son corps et sa main droite s'était levée pour attraper mon poignet en plein vol. Cette défense était molle, mais la surprise était telle qu'elle réussit complètement à stopper mon coup.
Un frisson me parcourut l'échine alors que la température de mon corps se mit à baisser à grande échelle. Mon sang lui-même se mit à ralentir et une légère migraine me prit de court. Ce froid intense me tenait en respect de l'intérieur en remontant le long de mon bras avec vivacité. Même respirer devint compliqué et je clignai plusieurs fois des yeux en essayant avec peine de reprendre mes esprits. Un tel alourdissement n'était pas innocent au combat, cela je le compris, mais m'en défaire était une toute autre affaire. Je tentai de me relever en m'écartant. La main qui me tenait le poignet se démêla de mon corps, profitant également de pouvoir respirer à nouveau. Je tombai à la renverse en arrière, la vue tout comme les seins tout à coup troublés. Garder un point fixe sous les yeux me devint impossible et ma tête claqua durement contre le sol. Les cris retentissants de la foule me parvinrent aux oreilles tandis que je cherchais encore un moyen de reprendre mes esprits.
Des centaines de bruits. Des milliers mêmes. Ils étaient bien trop assourdissants pour mon piteux état et me brûlaient les tympans en me criant de me relever. Je n'avais plus la force. Aucun ne sut pourquoi, aucun ne comprit. La situation s'était bouleversée et chacun était heureux de la tournure de situation. Tous, sauf deux. Tiral, qui devait être décomposé par la situation et cette ombre blanche qui me passa au-dessus tel un éclair. Un objet avait cogné le sol précédemment et quelque chose de brûlant frôla les doigts.
Le souffle me revint d'une vague si violente que ma respiration suivante fut d'une profondeur inhabituelle. Je m'assis ensuite vivement en relevant mon buste vers l'avant. J'ouvris de grands yeux face à cet oxygène qui entrait enfin dans mon œsophage. Je regardai rapidement autour de moi, espérant croiser le regard de celui qui m'avait sauvé. Mais, je compris que celui-ci avait réussi à traverser l'arène sans que personne ne le voie, car un lourd silence s'était installé alors que chacun regardait l'éveillée. Je remerciai la rapidité si importante des tigres des neiges qui avait sauvé une vie supplémentaire. L'humidité glaciale qui avait pris possession de mon propre corps disparu enfin pour laisser place à une profonde chaleur à laquelle mon corps s'habitua très vite.
Je me relevai et inspirai profondément en sentant mon sang circuler à nouveau correctement. Mon mal de tête et la transe dans lequel m'avait placé le froid étaient partis. Une douce chaleur m'enveloppa alors que les flammes jaillissantes de mon être même laissaient chacun au bord de la folie. Le public reprit vite le contrôle de ses sens et poussa à nouveau des cris impressionnants face à cette nouveauté des plus intéressante. La Terreur reprit contenance et me regardait à présent avec haine. Le nez cassé, la mâchoire déformée, les bosses, puis les bleus sur son visage plus vifs que jamais ; à un tel point que croiser son regard frôlait l'impossible.
C'est là que je le vis. Par-dessus l'épaule de mon ennemi, dans l'ombre d'un autre, sous une cape qui protégeait sa véritable identité. Celui qui n'avait formé qu'un vent à travers l'arène. Celui qui nous avait suivis dans la nuit, Tiral et moi, pour comprendre où nous nous rendions. Celui à qui je devais la vie.
Nese m'offrit un rapide coup d'œil et son sourire en coin qui se refléta au mien.
« Fais attention à toi, pensa-t-il. »
« Merci pour le conseil. »
La peur grandissante de la Terreur commençait à se faire sentir dans la salle. Celui-ci n'avait plus aucune chance de me battre dans un combat rapproché. Il ne lui restait plus qu'à appliquer son pouvoir de toute sa puissance pour en finir une bonne fois pour toutes, mais il savait lui comme moi que c'en était fini.
Une gigantesque boule faite de glace fonça sur moi en naissant de la paume de ses mains. Sa naïveté me fit sourire alors que les yeux des spectateurs n'arrêtaient pas de s'écarquiller. Ce sont des flocons qui se dispersèrent dans la salle lorsqu'il me suffit de placer ma main devant moi pour faire exploser son attaque.
Le dieu qui avait créé l'arme de pouvoir Élémentaire de feu en échange de l'altruisme de Harik était puissant. Peu importe ce que Nil nous avait dit, sa maîtrise du feu était non négligeable.
Je fonçai sur la Terreur qui allait devoir fournir un peu plus que cela pour me tuer. Il me restait encore à savoir quels pouvoirs il contrôlait entre l'éclair, la neige, le sable, la force et la lumière qui représentaient les Achidels. Le pouvoir de la neige devait être son pouvoir le plus évolué c'était le premier à avoir été utilisé ; qui plus était, dans une situation fort critique pour sa part.
Il me laissa m'approcher et s'accroupit en fermant les yeux pour se concentrer. Il posa ses mains, paumes ouvertes sur le sol. Il ne nous restait pas plus de deux mètres lorsque ses yeux s'ouvrirent en grand. Son regard percuta le mien et le sable humide se souleva avec force dans l'arène pour se mettre à tourner à toute allure autour de nous. Il ne restait pas plus d'une trentaine de centimètres entre ma proie et mes griffes lorsque l'entièreté du sable m'emprisonna d'une unique attaque. Mes yeux n'eurent que le temps de cligner, mais ma queue fut plus rapide, comme toujours. Elle se changea en pierre enflammée en s'enroula autour de moi avec vivacité.
Le choc de l'attaque fut des plus efficaces et la pression de son attaque sur ma défense ne fit qu'accroitre. Même si son sable mourait à petit feu sur la pierre de ma queue, la quantité de sable présente dans l'arène était bien trop grande pour que j'en finisse en une seule fois.
Je ne connaissais pas encore les compétences de ce feu magique et à part me coller à lui pour voir la Terreur brûler vive, mettre fin au combat me paraissait finalement bien optimiste.
Le sable finit par s'écarter et j'eus le pressentiment qu'utiliser son pouvoir devait être tout aussi fatigant. L'épuiser jusqu'à l'abandon était donc réellement la meilleure solution ? Ce plan ne me paraissait pas des plus certains... Mais peut-être que si...
Le sable et la glace ne devaient pas être sa seule compétence. Ça y est, j'avais une idée ; ne restait-il plus que le forcer d'utiliser la puissance de la foudre.
Je me jetai sur le côté lorsqu'un continu infini de sable naquit de ses fins doigts pour mission de m'enchaîner. Il sépara l'écoulement de magie en différents bras pour attaquer de tous les côtés où je dû redoubler d'efforts.
Ses attaques le fatiguèrent pourtant bien plus que nécessaire, surtout qu'aucune d'elles ne réussit à me toucher. Il finit alors par stopper le flot de sable pour se concentrer en fermant les yeux, au centre exact de l'arène. Sa position me surprit, comprenant qu'il avait utilisé l'attaque précédente pour camoufler la nouvelle. Cette technique me fit douter de chacun de mes gestes, ne sachant pas vraiment où allait atterrir l'attaque suivante.
Je fonçai vers lui, espérant que cet acte irréfléchi ne me coûterait pas la vie. Il rouvrit les yeux alors qu'un grondement retentissait vers la ville. Il détailla chacun de mes mouvements pour comprendre mes moindres gestes suivants. Mon pas rapide fut interrompu par la foudre traversant le plafond sans le transpercer, suivi d'un grondement de tonnerre. Je me jetai sur le côté au dernier moment et repris mon souffle en dirigeant mon regard vers la pierre au-dessus de nous. Il envisageait donc de procéder avec le ciel ; ce n'était certainement pas pour me déplaire.
Mon regard dirigé vers la ville, ma queue était prête à s'interposer entre l'éclair et mon corps, penchée dans un angle parfait qui dirigerait la foudre sur la Terreur.
L'attaque ne vint pas. Ou plutôt, elle ne vint pas de là où je l'attendais. À ma droite, de nombreux éclairs étaient rassemblés en une seule attaque et me foncèrent dessus avant que je n'aie le temps de réagir ; ni moi ni ma précieuse queue.
Les éclairs me frappèrent de plein fouet et je fus éjectée à l'autre bout de la salle avec force. Le feu ; l'arme offerte par Nil, c'est elles qui me sauvèrent la vie ce jour-là. Sous la puissance de l'attaque, la magie qui nageait en moi avait réussi à encaisser le choc, mais celle-ci avait péri par la même occasion.
Je regrettai de ne pas avoir assez étudié les dieux pendant ma tendre enfance... Je me rappelai les documents de dizaines de pages sur les trois groupes de dieux m'expliquant tous leurs différents pouvoirs, leurs techniques, manipulations... Ce coup en faisait partie. Mais ma naïveté était si grande que j'avais espéré une attaque directement du ciel.
Mon corps meurtri et engourdi obligeait de nombreuses secousses irrégulières ; les tremblements me torturant l'esprit. J'ignorai pourtant cette profonde douleur pour me relever et foncer une nouvelle fois sur ma victime.
Je ne m'arrêtai pas un seul instant de zigzaguer. Des dizaines d'éclairs me tombaient dessus et un seul d'entre eux me serait mortel, j'en étais bien consciente. Néanmoins, sous le tonnerre sans fin, aucun d'entre eux ne réussit à m'atteindre.
Une profonde peur enferma définitivement le cœur de la Terreur. Mon sourire dangereux plaqué au visage ne l'aida pas non plus à se détendre.
Il ne tarda pas à lancer une dernière flèche de lumière sur ma personne. Préparée à un tel affrontement depuis plusieurs secondes maintenant, l'attaque cogna brutalement contre la pierre de ma queue et seuls les attentifs purent suivent la trajectoire inhabituelle de ce trait qui retourna auprès de son maître. Une éblouissante lumière jaillit de son corps. Pas de feu pour le sauver. La surprise fut telle qu'il eut à peine le temps de comprendre la réelle tournure du combat. La pièce fut violemment éclairée lorsque l'entièreté de son corps se secoua avant de tomber raide, mort.
Les premières poussières de l'attaque retombèrent et j'en profitai pour tomber à genoux sous le manque de force.
Nese arriva à mon chevet en un clin d'œil et me retint avant que ma tête ne s'écrase au sol à nouveau. Il me prit dans ses bras avec délicatesse et un soupir rassuré s'éprit de lui lorsqu'il comprit que j'étais toujours avec lui. Je devais être épouvantable avec mes habits déchirés, mon nez sanglant, mon œil au beurre noir et mon pelage taché de sang et sali de sable. Il n'osa prononcer le moindre commentaire, ni sur mon état diabolique ni sur le cadavre derrière nous. Il grimpa le mur à une seule main tandis que Tiral nous rejoignait enfin.
— Diane...
Je le regardai ; quelque chose le troublait. Cela crevait les yeux. Lorsque son regard fuyait le mien comme dans ce cas-ci, il avait honte ; honte de quelque chose de difficile à avouer. Je le suppliai du regard de ne pas m'obliger à lui poser la question. Mes forces n'étaient plus qu'air et économiser le peu qu'il m'en restait me paraissait être une bonne idée.
Il soupira, plaintif. Sa situation était délicate, mais je n'arrivais pas à en connaître les raisons et cela m'énervait profondément.
— Je t'ai expliqué tout à l'heure que Zirra m'avait chargée d'intervenir au cas où les choses ne se passeraient pas comme prévu.
Je fronçai les sourcils, ne comprenant vraiment pas où il voulait en venir.
Zirra ?
— Elles ne se sont pas passées comme prévu.
Tout s'éclaira. Les sourires rassurants de la reine, la conversation amicale comme au bon vieux temps. Elle avait prévu son coup au moment même où j'étais entrée dans sa ville... Elle avait stimulé mettre l'entièreté de sa confiance en moi pour unique but de contempler ma tête mon regard vide et mon système hors fonction ; dans cette arène même. Elle avait compté sur la Terreur pour venger les riches de Méryme ainsi que des autres villes que mon père avait autrefois pillés sans regret.
Elle avait donc chargé Tiral de me tuer si la Terreur ne le faisait pas elle-même. Son plan était censé être sans défaut. Affaiblie, je n'aurais jamais pu réussir à vaincre mon ancien compagnon d'armes. Mais elle n'avait pas envisagé la fidélité infaillible de son second envers moi. Ma colère envers Zirra se refléta dans le regard de Tiral. Malgré notre rupture peu fiable, il se trouvait être une personne avec qui j'avais fondé des liens extrêmement forts ; et encore aujourd'hui, il ne réussit pas à obéir à sa souveraine en brisant nos nombreuses promesses.
Je connaissais déjà la suite : Tiral allait se joindre à nous dans notre aventure, ne pouvant plus retourner au palais sans peine de trahison. Maintenant que les choses avaient mal tourné, nous pouvions être certains que Zirra lancerait l'entièreté de son armée à nos trousses pour nous traquer et nous tuer une bonne fois pour toutes.
Cela m'épuisait déjà.
Je réussis à me reprendre une part de mes esprits et obligeai Nese à me déposer sur le sol. Les centaines de regards et sourires autour de nous me mettaient mal à l'aise. J'avais déjà parlé de nombreuses fois devant des centaines de personnes, mais les choses me paraissaient différentes aujourd'hui. Les exclamations de joie des spectateurs face au combat si inattendu que nous lui avions offert étaient tout à fait époustouflantes.
La foule alentour représentant un mur épais et impénétrable, le présentateur mis un certain temps pour se frayer un chemin en travers.
Il me félicita et m'expliqua rapidement les conditions de ce combat si acharné, mais, je connaissais déjà celles-ci et refusai poliment le poste de Terreur. Les citadins râlèrent de désarroi, mais je savais que ce titre m'était impossible. Revenir ici alors que la reine elle-même voulait ma mort. Revenir ici une fois par mois alors que des centaines de personnes voulaient ma mort. C'était impensable.
Notre trio sortit sous les plaintes impitoyables que nous offrit la foule. Ce n'est que lorsque je respirai à nouveau l'air frais du soir que je finis de reprendre contenance de mon corps. Tiral s'approcha une nouvelle fois de moi et nous nous regardâmes un instant dans les yeux. Je respirai un bol d'air avant de rétablir également mon usage de la parole :
— Tu peux venir avec nous, mais j'ai un dernier service à te demander. Ariana et Line sont encore à l'intérieur du château et je ne suis pas en état d'aller les chercher. Dès que tu seras dans la salle des banquets, tu diras à Zirra que ta mission est accomplie et que tu vas te charger de nos compagnons de route. Dis à Ariana et à Line que j'ai demandé à les voir et fais en sorte que Zirra t'entende. Ne te presse pas pour sortir. Devant les gardes de l'entrée, tu as le droit de les tuer s'ils t'empêchent de sortir. Dès que tu seras dehors, explique la réelle situation aux filles. Nous t'attendrons à la sortie de la ville.
Pas un mot de plus, il s'en alla en courant.
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