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43.

Je sortis de la salle à pas lents. La réunion avec les généraux de Zirra m'avait épuisée, même je n'y laissais rien paraître. J'avais réussi à garder mon calme du début à la fin, expliquant clairement les choses pour ne pas devoir me répéter trop souvent. Ils étaient maintenant en possession de l'entièreté des plans du château de Phares que j'avais appris par cœur il y a longtemps de cela. Je leur avais longuement fait comprendre que Phares était, pour l'instant, dans une mauvaise passe ; un grand nombre de ses doubles-loups avait péri dans un mystérieux combat sur lequel j'avais évité de m'attarder. Rien n'était sorti sur l'arène et la façon de leur mort, mais je savais très bien que plus de la moitié était au courant des évènements de ce jour. Ce jour-là, le public n'avait pas raté une miette du combat et de nombreuses rumeurs avaient dû circuler depuis. Je ne m'étais pourtant pas attardée sur ce point et avais simplement rajouté différentes techniques pour infiltrer le château. La reine était reconnaissante de ces précieux renseignements et les généraux n'avaient pas osé s'opposer à mes précieuses instructions. J'avais alors pris cela comme une permission de quitter les lieux et m'étais empressée de joindre le geste à la parole.

Après cette réunion des plus ennuyantes, je m'étais rapidement dirigée vers la chambre choisie. Je profitai de la douche et de la compagnie de mes amis avant de commencer à me préparer pour le soir. Le soleil ne tarda pas à terminer son trajet dans le ciel et on s'activa toutes les trois rapidement tandis que Nese quittait de nouveau la salle pour nous laisser en paix.

On sortit quelques instants plus tard, habillées des pieds à la tête. Je les dirigeai le long des couloirs pour les entraîner vers la salle réservée à cette soirée prometteuse. On ne finit pas être entraînées par la masse que formaient les nobles, où notre rythme se cala au leur pour suivre la nuée. J'en profitai pour faire un crochet aux latrines en laissant les deux filles continuer sur le chemin tracé par les hommes et femmes titrés.

Je ne tardai pas et me lavai rapidement les mains avant de repartir sur mes pas. J'arrivai dans le dernier couloir de la salle des banquets en même temps qu'un homme et une femme qui parlaient à voix basse en observant avec attention l'architecture. Je fis de même en arrivant dans l'assistance et fut tout simplement impressionnée par ça rayonnante naturelle. L'étendard de Méryme avait été disposé de part et d'autre de la salle en un assortiment de gris et orange. Les décorateurs avaient tourné les couleurs de la salle en accord de ces deux teintes pour concevoir une harmonie parfaite. La nourriture placée sur les deux longues tables alignées contre le mur s'empilait sans parcimonie et les serveurs qui se baladaient entre les riches pour leur offrir des verres remplis de différents liquides que je n'avais pu goûter qu'à de rares occasions. Les invités qui peuplaient la salle parlaient et ne riaient ni trop fort ni trop bas, laissant chacun profiter de sa soirée. Cette ambiance fort agréable me laissa m'infiltrer dans la foule sans grand problème.

Line et Ariana se dirigeaient vers le buffet de gauche lorsque je pris un verre d'un liquide légèrement rosé qui produisait de petites bulles plus claires. Du champagne, qui devait sûrement coûter autant que la maison de ma sœur... Les discussions fusaient autour d'elles lorsque je réussis à me glisser jusqu'à leur emplacement délicat. On profita pour parler tranquillement de sujets moins rudes que la guerre et je crois que cela détendit tout le monde. Il ne manquait à l'appel plus que Nese. J'observai les gens présents dans la salle, mais ne le trouvai nulle part.

La reine se baladait entre les groupes en prenant des nouvelles de tout le monde ainsi que des proches de ceux-ci, souveraine jusqu'aux bouts des ongles. Elle avait changé de tenue pour opter pour une de couleur grise, plus claire et plus volumineuse que la précédente. Toujours aussi rayonnante qu'à l'accoutumée, elle affichait ce même sourire que lors d'une naissance tant attendue.

Après être passée entre chaque invité, elle s'approcha de moi, elle aussi, avec un verre de champagne à la main.

— Je me demandais tout à l'heure ; où comptez-vous aller lorsque vous quitterez ma ville ?

C'était une question simple ; innocente, discrète.

— Nous avions l'idée de nous diriger vers les plats plateaux d'Épandra, un endroit assez familial pour moi.

— Oh, tant mieux ; j'espère que tu ne feras pas fausse route.

— Merci beaucoup.

Je lui souris chaleureusement. Elle se rapprocha un calmement et se mis en marche après un rapide signe de tête dans ma direction. Je fus obligée de coller mes pas aux siens alors que nous nous éloignions légèrement de la foule et de mes camarades. On s'arrêta ensuite, collées au mur, fuyant les oreilles trop curieuses.

La discussion commençait réellement.

— À vrai dire, je suis heureuse de te voir ici, Diane. Je craignais ton refus à mon invitation.

— À vrai dire, j'aurais bien voulu, mais je sais pourquoi vous avez tenu à ce que je participe à cette fête. Je n'avais d'autre choix que d'accepter.

— En effet, et je te remercie pour ta discrétion envers tes amis. Comme tu le sais déjà, devenir la Terreur est très personnel. Les règles sont formelles, personne ne peut t'accompagner dans l'arène de peur que celui-ci ne t'aide pendant le combat.

J'acquiesçai en regardant les personnes aux alentours. Certains avaient les yeux rivés sur nous tandis que d'autres éprouvaient le plus grand des bonheurs au buffet. Je pris un instant pour réfléchir à la meilleure manière pour disparaître de la circulation sans laisser de traces derrière moi. Je procédai à un rapide plan dans ma tête en observant les différentes portes de sortie et en m'imaginant déjà m'habiller à la six-quatre-deux pour foncer vers l'arène sous la ville.

Lorsque je fus certaine que l'homme le plus précieux à mes yeux sur terre ne se trouvait pas dans les parages, je murmurai à l'intention de la reine :

— Si vous voulez bien m'excuser, je vais m'éclipser pour accomplir ma mission.

Elle posa sa main sur mon épaule, m'obligeant à rester encore quelques instants.

— Avant que tu t'en ailles, Diane, je voulais te dire que je suis heureuse de faire affaire avec toi.

Je lui offris un sourire, m'obligeant à refléter le sien. Je n'aurais jamais pu dire à cet instant si ses lèvres retroussées étaient sincères ; mes idées se dirigeaient déjà vers le combat à venir, je ne pouvais laisser la place au doute et à la distraction. Je n'avais pas le droit à l'erreur ; je me devais d'être concentrée, intelligente et forte.

Je m'obligeai cependant à répondre par pure politesse en me rappelant son rang.

— Je te remercie pour tout ce que ta famille et toi avez fait pour moi. Je suis heureuse que tu sois reine et que tu protèges cette ville aujourd'hui et...

Je voulais lui dire des centaines de choses, des moments que nous n'avions pas pu passer ensemble... mais le temps pressait et je ne me permettrais pas de le croiser maintenant. Devoir lui expliquer mon départ furtif frôlant presque l'impossible, je raccourcis donc la discussion en abrégeant mes dires par la première phrase qui me passa par la tête.

— ...tu es vraiment superbe dans cette robe.

Elle ouvrit de grands yeux surpris ; nous nous étions vues si peu de fois, mais le lien qui nous unissait était fort.

Elle éclata de rire et me prit dans ses bras sous de grands yeux des plus observateurs. Elle finit par s'éloigner et je m'éclipsai à pas de chats. Je réussis à passer la porte sans le moindre regard à mon intention et c'est avec un sourire triomphant qui se peignit sur mes lèvres lorsque je respirai l'air libre en atteignant le couloir.

Cette sensation de sérénité ne dura pourtant qu'un court instant lorsqu'une main vint se poser sur mon épaule. Je sursautai en voyant le brun profond de ses yeux scrutateurs.

— Oh ! Je ne voulais pas te faire peur...

Il passa une main dans ses cheveux bruns, enchevêtré entre plusieurs émotions qui se bousculaient avec violence dans son regard. Je soupirai de soulagement en voyant la personne vers qui je me tournai avec surprise.

— Tiral ! Je me demandais si nos chemins se croiseraient pendant mon court séjour ici !

Le second de Zirra me sourit gentiment. Je ne pouvais nier que son absence à la réunion du jour m'avait légèrement affectée, mais on m'avait rapidement expliqué qu'il rentrait de mission ce soir même. En fait, j'étais plutôt impressionnée de le voir aussi tôt dans la soirée. Son visage rayonnait encore le soleil du jour et cela me rappela les nombreux moments que nous avions passé dans notre plus tendre enfance. Je souris également face au regard pétillant du premier garçon que j'avais embrassé.

— Apparemment ! La reine m'a chargé de t'escorter jusqu'à l'arène et... d'intervenir, au cas où les choses ne se passeraient pas comme prévu.

— Tu veux dire qu'elle préfère transgresser les règles de son peuple, de son royaume simplement pour... moi, si la Terreur venait à prendre le dessus ?

Il me sourit faiblement, affirmant que je n'avais pas à m'inquiéter pour l'instant et que ma concentration était prioritaire. Ce que j'aimais dans notre « amitié », c'était bien notre compréhension de l'autre. Nous n'avions jamais eu besoin de nous dire les choses pour nous comprendre. Un peu comme avec Nese... Sauf que dans ce cas si, on se parlait par la pensée, ce qui est légèrement différent.

Je vérifiai une dernière fois que Ariana et Line étaient toujours à leurs places, à profiter agréablement de la soirée avant de me diriger à pas pressés dans les couloirs du château, heureuse de sentir la présence amicale de mon ancien petit ami à mes côtés.



Arrivés à la chambre, nous trouvâmes une nouvelle tenue de combats de cuire brun fait sur mesure ainsi qu'une longue cape bleue marine. Ma nouvelle tenue possédait plusieurs détails du tissu de la robe que je portais ce soir accrochés de part et d'autre sur le nouveau vêtement en souvenir de la soirée qui allait cacher l'autre. À côté se trouvait deux grandes épées identiques que je reconnus posséder la marque des Frowl ainsi que le télescope monoculaire que j'avais observé dans l'atelier.

Un mot se trouvait à côté :



Diane,


J'ai mis tout l'amour que je possède encore pour toi dans ces armes et j'espère qu'elles te serviront encore, même si je sais qu'elles ne te seront plus aussi utiles qu'auparavant. Je me disais juste que tu devais te sentir un peu dénudée depuis que tu les as perdues. Je ne sais d'ailleurs pas comment tu as réussi à faire ton compte, mais je ne chercherai pas à fouiner.

Que le destin te soit favorable pour la suite de tes aventures,


PS : J'ai cru voir que mon oculaire t'avait tapé dans l'œil, alors je me suis permis de te l'offrir en supplément.


Nil.



J'attrapai rapidement le vêtement ainsi que la lettre et les deux armes resplendissantes pour me diriger vers la salle de bain. Tiral m'attendit à l'extérieur pour monter la garde dans le cas où une certaine personne arriverait à l'improviste. Triste était le fait qu'il soit déjà obligé de se remettre au travail alors qu'il sortait à peine de mission. Mais les règles étaient différentes ici de celles que j'avais placées avec Athéna et Hémon, je n'osai donc aucun droit de placer mon petit.



— C'est tout simplement parfait, commenta Tiral alors que je sortais enfin.

Et il disait vrai.



Ma nouvelle tunique bloquait les légers vents de ce soir d'été et cela me déplut beaucoup. J'aurais aimé sentir cet air frais amical pour m'aider à me détendre. Nous avancions en silence vers la plus petite maison qui peuplait cette ville ; elle ne devait pas faire bien plus de quatre mètres carrés tout au plus et la crasse qu'elle retenait forçait un certain dégoût. La présence de Tiral me rassurait et me convainquait qu'il était le mieux qualifier pour cette mission.

On entra dans la résidence qui servait d'accès à l'arène, et lorsque nous fûmes totalement plongés dans le noir, Tiral abaissa un levier à ma droite. Un grincement se produisit, et une trappe s'ouvrit au sol face à nous. Un brouhaha assourdissant nous parvint violemment alors que la luminosité des centaines de torches de l'arène envahissait la pièce. On fut ébloui un instant avant de nous habituer à ce Nouveau Monde sous-terrain.

C'était vraiment des plus enivrants. Toute la ville de Méryme réunie en un seul et gigantesque sous-sol ; fêtant et pariant sur les volontaires qui combattaient cette mystérieuse Terreur qui avait remplacé mon père le mois de sa mort. Ils criaient et riaient, profitant pleinement de leur soirée comme si elle était la dernière. Ce changement d'ambiance me fit sourire en me rappelant les nobles au palais, profitant de leur coupe de champagne. Honnêtement, l'abîme qui était creusé entre ces deux soirées était large et profond ; mais je ne pouvais nier que traverser ce ravin pour revenir les deux pieds sur terre avec le peuple de la ville du Méryme étaient des plus agréables. Deux soirées aussi opposées ne se comparaient pas, mais mon stresse s'évanouit bel et bien face à toute cette bonne humeur dont débordaient les citadins.

Le présentateur de la soirée parlait d'une voix puissante au milieu de l'arène en faisant de grands gestes avec ses mains en encourageant la foule. Ses mots portaient presque jusqu'à la surface et ses explications sur le déroulement de cet évènement tant attendu étaient accrocheuses.

Il s'en trouvait déjà vers la fin de son discours :

— ... et ces volontaires — s'ils y arrivent — peuvent devenir à leur tour la Terreur !

La foule explosa de joie, emportant dans l'ambiance les derniers grincheux du jour. Il laissa un instant passer où les gens continuèrent leurs acclamations, puis, sans un mot, leva vivement sa main vers la ville ; tous se turent alors sans exception, et il continua avec un grand sourire.

— Maintenant ; accueillons celui que nous attendons tous ! Celui dont nous ne savons rien ! Celui dont des dizaines d'entre vous ont pour but de liquider en ce jour ! La Terreur !!!



On s'approcha de l'arène en zigzaguant entre les habitants. Une grille venait de s'ouvrir à notre gauche, et un homme encapuchonné s'avança au centre du cercle délimité par les murs au-dessus desquels se trouvaient les spectateurs et volontaires. Il rejoignit le présentateur qui l'accueillit avec le même sourire qu'il avait offert à la foule lors de son discours.

Je remarquai immédiatement la démarche souple et dangereuse de l'homme — ou de la femme — qui s'avançait. Son agilité n'était pas négociable, ni la puissance que son être dégageait. Les muscles de ses bras parfaitement dessinés lorsqu'il donna une claque amicale dans le dos du présentateur ne m'échappèrent également pas. Ce type n'était pas une légende pour rien. Il n'avait pas remplacé mon père par simple coup de chance.

Il ne dit pas mot. Le présentateur ne lui posa aucune question et l'assemblée non plus. Il était là pour tuer, pas pour discuter. L'animateur de cette soirée appela le premier candidat pour le premier combat.

Un grand homme d'un certain âge avec une courte barbe noire et grise sauta par-dessus le mur pour atterrir sur le sable cinq mètres plus bas. Des cris de surprise et de folie fusèrent dans l'assistance alors qu'il se mettait de profil en s'abaissant légèrement pour que ses jambes forment un angle droit. Il mit ses mains devant lui, prêt à vivre ce combat qui serait sûrement son dernier.

Le présentateur s'en alla par le couloir d'où était entrée la star de ce soir, et ce n'est que lorsque la porte se referma derrière lui que le combat débuta. La Terreur enleva sa cape protectrice d'une seule main, d'un seul mouvement. Il économisait ses forces intelligemment... C'était décidément un adversaire prometteur.

Le volontaire se jeta sur sa proie en sortant un long sabre qui devait être deux fois plus large que l'épée que Harik avait réussi à me forger.

Le combat fut d'une rapidité effrayante.

Le prédateur eut à peine le temps d'atteindre sa cible qu'il était lui-même devenu la proie. La Terreur avait sorti deux poignards alors qu'il s'abaissait afin de glisser avec légèreté sous la lame de son agresseur. Il était rapidement arrivé derrière lui et réussi à passer son bras autour du cou de sa victime pour avoir un contrôle total sur ses mouvements. Le candidat n'eut d'autre choix que de s'arrêter et n'eut que le temps de suivre les mouvements furtifs de la Terreur avant que ce dernier ne lui tranche officiellement la gorge. Une substance rouge coula alors sur le sable qui recouvrait le sol. Les acclamations du public grandirent tandis que le gagnant laissait tomber le corps inerte de son adversaire. La porte du tunnel derrière lui s'ouvrit. Deux hommes en service en sortirent et se dirigèrent vers le cadavre afin de l'emporter à pas pressés. La porte se ferma à nouveau derrière eux.

Il ne s'était pas passé dix secondes avant qu'un second candidat quitte sa place pour se jeter sans attendre vers le précédent vainqueur. La Terreur lança son couteau juste devant les pieds du volontaire et celui-ci dû s'arrêter net en plein élan. La colère et le courage accrus s'étaient transformés en crainte et remords. Il regarda le couteau en ouvrant grand les yeux, ne s'attendant pas du tout à une attaque si dénudée d'honneur. Un tel acte de la part de l'ennemi me fit comprendre qu'il n'allait pas commettre des erreurs pour l'unique gloire du public. Le second volontaire n'eut que le temps de relever la tête pour voir son assassin faire un bond définitif, décidé à donner le coup de grâce. C'est donc avec un poignard en plein cœur qu'il s'effondra lourdement sur le sable.

La foule bourdonna instantanément autour de nous. Cette soirée était exactement la même que chaque mois depuis maintenant dix ans, mais le peuple de la ville du métal ne s'en devenait pas las. Personne n'eut le courage de commencer un troisième combat. Mon père m'avait prévenu que le nombre de volontaires n'avait jamais été très élevé ; chaque vie est précieuse. Pour être candidat, il faut soit être fou, soit être suicidaire. Pour ma part, c'était tout autre chose.

J'attendais quelques secondes supplémentaires pour avoir la certitude que je serais la dernière à me présenter. Lorsque la Terreur, elle-même, commença à s'impatienter, je sautai du haut de me cachette en un bond parfait. J'atterris avec souplesse, ma paume droite ouverte posée délicatement sur le sol. Je laissai mon adversaire observer celle-ci avant d'abaisser la capuche de la cape qui me couvrait des pieds à la tête. Aucune crainte ne se lut sur son visage et la déception me prit de cour ; contrairement au public qui poussa des exclamations dont le sens m'importa peu. Après un face-à-face interminable, je compris que je serais celle qui se lancera en premier ; j'avançai donc de plusieurs pas vers lui sans qu'il ne fasse le moindre geste supplémentaire. Il resta les bras alignés long du corps, retrouvant de sa précieuse patience.

La distance entre nous ne dépassait plus les huit mètres lorsque je sautai enfin à toute vitesse pour lancer ma première attaque. Je ne pris pas tout de suite la peine de prendre mon épée — à laquelle j'avais commencé à m'habituer et sur laquelle mes griffes ne gênaient plus. Je comptais tout d'abord sur mes griffes et ma queue pour faire l'affaire ; en tout cas dans un premier temps.

J'en connaissais pour l'instant encore très peu sur mon adversaire, excepté ses techniques forts communes. En effet, il restait sur une économie de ses forces sans chercher à impressionner son adversaire. Si cela m'empêchait de lui trouver un point faible, il n'y avait encore rien de vraiment époustouflant chez lui. C'était un adversaire comme les autres. Puissant, mais pas autant qu'un dieu ou un Kusinthas. En tous cas de ce j'avais pu voir.

Il s'abaissa souplement, épée à la main. Il ne me prenait pas encore totalement au sérieux, parfait. Mes griffes fendirent l'air alors qu'un métal fin et coupant s'interférait sous ma poigne. Mes doigts s'enroulèrent autour de sa lame et chacun appuya avec force pour essayer de prendre l'avantage. Ma main gauche remonta à toute allure vers son cœur, mais il empoigna sa seconde épée pour bloquer mon attaque d'une vitesse effrayante. On eut beau forcer autour que possible, aucun ne lâcha ; chacun fit alors un bon en arrière en s'écartant aussi loin que réalisable.

À peine eûmes-nous touché le sol que le combat reprit. Deux de ses poignards fendirent l'air, mais je les évitai sans grands problèmes ; je déployai ensuite ma queue d'une traite devant moi, son cœur pour cible. Il ouvrit de grands yeux stupéfaits face à cette attaque peu naturelle et dut sacrifier une de ses deux lames pour contrer cette attaque imprévue. Nous nous retrouvâmes rapidement à nouveau au corps à corps et le combat reprit. Nos lames s'entrechoquèrent, nos mouvements si parfaitement coordonnés qu'on aurait pu croire à une danse mortelle. Mon ennemi comprit enfin que je n'étais pas comme tous ces amateurs et me prit définitivement au sérieux.

Après plusieurs bonnes minutes d'épuisement intense, on recula chacun de notre côté pour reprendre notre souffle ; ce n'était que le début.

Cette fois-ci, c'est lui qui attaqua le premier. Son épée droite valsa au-dessus de sa tête avant de foncer vers moi. Ma queue n'eut même pas à me sauver ; je profitai de ma souplesse pour me glisser sur la droite. Sa lame continua de s'abattre cette fois en courbant de mon côté après mon esquive. Mon pied rencontra l'arrière de son genou et mon épée enchaîna vers le bras de mon agresseur, l'empêchant de terminer son geste. La douleur que lui renvoya sa jambe le fit grogner. Ce réveil tardif l'alerta, et il s'enfuit pitoyablement en se reculant.

Je souris face à l'entaille que j'avais réussi à laisser sur son vêtement et regardai la blessure en attendant de voir le noir du tissu se répandre de ce rouge si enivrant. Cela ne vint jamais. J'eus beau regarder, aucun sang ne sortit de sa blessure. Je l'avais blessé, pour cela, j'en étais certaine... alors, comment ? Un homme qui ne saigne pas ; c'était peu commun.

J'observai la coupure se refermer lentement alors que je rendais enfin compte du peu de chance que j'avais de la battre. Pas parce qu'il était plus fort que moi ou plus rapide, mais parce que c'était en réalité un être qui avait déjà eu l'occasion de vivre une vie entière avant celle-ci.

Je jetai un coup d'œil à son poignet qui était à présent dénudé sous l'intensité du combat.

Un petit être recroquevillé aux airs d'ange affichant une tête de démon recouvrait son poignet. Exactement comme Dieugo. Sauf que celui-ci avait les différents éléments naturels sur son tatouage, alors que la Terreur, elle, possédait les différentes caractéristiques du groupe des Achidels. Je remarquai l'éclair dans la petite main du mi-ange mi-démon, le sable que l'autre lâchait grain par grain, la neige à ses pieds avec les deux-trois flocons qui tombaient autour de son corps ainsi que la lumière de l'ampoule au-dessus de sa tête. La transparence du petit être à travers les matières ne passait pas non plus inaperçue ; c'est-à-dire un bras de glace, une jambe de sable, la foudre à la place du cœur et le visage brillant de mille feux.

— Quel âge as-tu ?

Je lui posai la question calmement.

La Terreur fut le seul à entendre ma question. Ce dernier m'offrit son plus beau sourire, profitant pleinement de ma naïveté. Ce petit sourire victorieux s'évapora rapidement lorsqu'il comprit que c'était lui, l'irréfléchi. Il aperçut enfin que sa véritable identité avait été levée, et donc ses précieuses capacités par la même occasion.

Je me promis de montrer cette découverte au monde entier en le forçant à utiliser ses précieux pouvoirs. J'étais peut-être la première personne avec qui il allait devoir utiliser son pouvoir. Les autres n'avaient jamais été de taille et n'avaient jamais survécu assez longtemps pour pouvoir le subir ; mais j'y arriverais. Je prouverais que je peux gagner en détournant les règles placées par les dieux. J'entama un plan dans ma tête. Peut-être qu'un abandon suffirait ?

Ce combat était prometteur.

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