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40.

Nous aperçûmes la demeure familiale après une course folle et interminable à travers les bois. La fumée, qui indiquait la maison de loin, se levait faiblement avec une légèreté guidée par le vent.

En plein milieu, Nese s'était écroulé de fatigue et de douleur par les effets secondaires de mon sauvetage. Ses mains ainsi que ses bras en sang me rappelèrent à quel point il n'avait pas hésité. J'avais détourné les yeux immédiatement, refusant de le voir de la sorte. Line s'était arrêtée un instant, mais Nese s'était rapidement relevé pour éviter de nous faire attendre. Ils avaient échangé quelques mots de politesse, puis il avait repris sa course dans son même silence arrogant. Toujours dans les bras de Line, elle m'accordait une profonde délicatesse. Elle était compréhensive et attentive à notre but premier, qui était de rentrer tous en vie à la maison familiale. Je pouvais déjà presque lui faire une confiance aveugle. C'était agréable de pouvoir réellement compter sur quelqu'un et c'était bien un des seuls rayons de soleil de cette journée.

On arriva enfin face à l'entrée du bâtiment. C'est un Nese essoufflé qui nous ouvrit la porte pour nous laisser entrer.

Le feu grondait toujours dans l'âtre, et il restait du thé dans la théière. Rien n'avait bougé de place, comme si la situation n'était pas des plus critiques pour notre groupe. Si être allée seule dans les bois n'était pas la meilleure idée que j'avais pu avoir, laisser ma sœur à son sort face à l'homme le plus puissant de la terre n'était pas non plus des plus grandioses. Par-dessus le tout, j'avais également abandonné une amie à nous qui nous avait, par surcroît, sauvé la vie...

L'heure était aux regrets.

Pour la majorité de mes actes, les conséquences avaient toujours été plus rudes que prévu. Aujourd'hui, se trouvait être exactement le même scénario que les autres fois. Être allée seule dans les bois, alors que la lune n'était encore qu'à la moitié de sa route, alors que plus d'une personne dans ce monde voulait ma mort ainsi que celle de mes amis., était une des choses les plus stupides que j'avais pu faire. J'avais déjà tué, trahi, aimé, blessé et tellement de fois à deux doigts de la mort que je ne les comptais même plus. Mais aujourd'hui était différent. J'avais la mort d'innocents sur la conscience.

Les regrets et les remords n'étaient pas faits pour quelqu'un qui avait traversé autant d'épreuves qu'une vie pouvait donner. Fille de voleur, générale, Kusinthas. Nous faisions tous des fautes et moi la première. Mais, quoi qu'il arrive, je me relèverai toujours de celle-ci. Je surmonterais mes peines et grandirais de cela. Telle était ma voie.

Je me retournai vivement vers Nese à l'instant même où Line me déposa sur l'une des chaises de la cuisine, près de la cheminée.

Il croisa mon regard et ouvrit de grands yeux face à mon air suppliant, remplis de craintes. Celui-ci était évidemment à l'opposé du reste de mes regards précédents, c'était donc normal de le voir si perturbé.

— Il faut qu'on aille les chercher, le suppliais-je. Il faut aller les aider !

J'étais déjà à bout de force à peine avais-je dit cette phrase. Mais il le fallait. Abandonner ma sœur alors que je venais de la retrouver. Abandonner la jeune déesse alors qu'elle était venue nous aider. Non, c'était impensable. Je ne pouvais continuer à laisser passer de telles erreurs. Je ne pouvais pas continuer à seulement apprendre de celles-ci. Je devais également les réparer.

J'étais à deux doigts de me lever d'un bon pour repartir à toute vitesse dans les bois. Je n'attendais qu'un seul et unique geste. Il en donna un. Mais, ce ne fut pas celui que j'attendais. Il m'avait arrêté dans mon élan en plaçant sa main devant moi et en secouant la tête.

— Tu sais bien que c'est impossible qu'on retourne là-bas. Je peux te garantir que tu n'arriveras pas au fond du jardin.

La colère me monta aux joues. Mais, cette fois-ci, elle ne se tournait pas vers lui. C'était vers moi, vers ma stupidité, ma naïveté. Pourquoi n'avais-je pas réfléchi quelques secondes de plus ? Pourquoi ne m'étais-je pas retenu de vouloir assouvir ma vengeance ? Je savais pourtant pertinemment que je n'avais pas le niveau ! Que seul un dieu pouvait tuer un autre dieu !

— Alors on va simplement attendre ? dis-je d'une forte voix en fronçant les sourcils. Laisser ma sœur et son amie aux mains de Dieugo ne paraît pas te déranger.

Nese ouvrit de grands yeux surpris au mot « sœur », mais répondre à ses questions n'était pas une priorité pour moi. Quant à Line, elle avait eu apparemment écho uniquement des grandes lignes. J'avais pourtant espéré que Ariana leur ait expliqué la situation. Elle avait apparemment attendu que le fasse de mon propre chef.

— Nous ne pouvons pas les abandonner ?! m'écriais-je. Nous devons aller les sauver !

Nese tapa violemment du poing sur la table. Je ne fus pas la seule à sursauter face à ce geste.

— Tu ne peux t'en prendre qu'à toi même !

Il criait. Ce fut à moi d'ouvris de grands yeux face à ce ton qui était l'opposé de ce que j'avais toujours connu de lui. Son tempérament calme et réfléchi prouvait qu'il avait une profonde maîtrise de soi. Ce n'était pas son genre d'exploser de la sorte.

— C'est toi qui es partie toute seule. Également toi qui t'es mise en danger sans raison ! C'est aussi toi que nous sommes venus sauver. C'est donc à cause de toi que tout cela arrive ! Que ta très chère sœur et son amie ne vont peut-être pas s'en sortir !

Line posa sa main sur le bras de Nese pour le calmer, ce qui ne fit que monter la rage qui bouillonnait en moi d'un cran supplémentaire. J'explosai.

— Tu crois que je ne sais pas tout ça ?! Tu crois que je meurs d'envie d'aller les sauver simplement parce que celle qui est en train de se sacrifier à cause mes bêtises est ma sœur ? Je m'en veux assez de causer toutes ces morts... et il sera impossible pour moi d'avoir une nouvelle vie perdue sur la conscience... et encore moins deux.

Il me regarda dans les yeux, essayant de se calmer, tout comme moi.

— Il va pourtant falloir que tu fasses avec.

Son culot fit ses preuves lorsqu'il osa lancer le sujet alors que la seule chose qui me prenait les idées à ce moment-là était de me sacrifier à la place des deux autres. Cela m'éviterait bien des problèmes.

— Tu ne m'avais jamais dit que tu avais une sœur. Tu ne me parles presque pas de ta famille...

Ma colère reprit du volume alors que je venais à peine de calmer mes nerfs. Je tentai néanmoins de garder mon calme.

— Ne fais pas l'innocent.

C'est tout ce que j'avais trouvé à dire. Il n'avait pas le droit de changer de sujet de cette manière.

Il fronça les sourcils.

— Je ne sais pas ce que tu as aujourd'hui, Diane. Vraiment. Mais ça pompe tout le monde alors respire un bon coup et va dormir avant de nous expliquer pourquoi tu es comme ça.

J'ouvris de grands yeux. Personne ne m'avait plus parlé d'une telle manière depuis mon père. Si j'avais dû éprouver une profonde colère pour une telle franchise, je n'en relevai qu'une profonde admiration envers lui et un respect des plus vrais.

Je restai un instant dans cette position, mes yeux plongés dans les siens, tellement profondément qu'on aurait pu me planter un couteau dans le dos que je ne l'aurais pas remarqué. Un long moment passa tandis qu'aucun de nous n'osa prononcer le moindre mot, profitant de ces moments qui devenaient de plus en plus précieux pour lui, comme pour moi. Mais je finis par baisser mon regard vers le sol et je me dirigeai à pas rapides vers la porte sans un regard en arrière alors que j'entendais Nese prononcer mon nom dans mon dos dans un dernier souffle de désespoir.

Je ressentais une profonde fatigue ainsi qu'une lassitude extrême face à tous ces évènements desquels je débordais. À peine dehors agrippai-je la canalisation qui montait le long du mur de la maison de ma sœur et grimpai rapidement sur le toit de la maison. Cette décision de ma part me permit de ne pas retourner seule, dans les bois, à la recherche de l'impossible. Je m'y posai au bord, les pieds nus balançant tranquillement dans le vide.

Les grands conifères qui m'entouraient me cachaient la vue des alentours. S'ils n'avaient pas été aussi haut, j'aurais peut-être réussi à voir une quelconque marque de combat entre dieux. Mais, j'avais beau chercher un flot de lumière plus ardent que celui de la lune et ses étoiles, je n'aperçus rien d'autre que les reflets des rayons lunaires dans les yeux des êtres vivants peuplant cette forêt. Il n'y avait plus rien. Ni tsunami touchant les nuages ni tornade ravageant les alentours. Ni bruit ni lumière. Ni magie ni lames. Seulement un profond silence.

Je me concentrai un instant en fermant les yeux, espérant de tout cœur entendre au loin un signe, rien qu'un signe. Des pas rapides écrasant les feuilles mortes ou même une respiration haletante d'une sortie d'un combat fou. J'oubliai le reste du monde et tendis l'oreille le mieux possible. Tendis encore et écoutai encore. Espérer et prier. Écouter et consulter. Je ne pouvais rien faire d'autre. Je ne pouvais pas me jeter une nouvelle fois dans la gueule de l'ennemi. Je ne pouvais pas retourner de nouveau dans cette forêt interdite. Je ne pouvais plus abandonner mes amis pour en perdre à nouveau. Je devais prendre mes responsabilités et assumer mes actes. Prendre sur moi et rester avec ceux que j'aimais au lieu de m'isoler de la sorte et croire que j'étais plus forte seule. J'écoutai une énième fois le bruit du vent dans les feuilles mortes lorsqu'une unique personne vint me rejoindre dans ma bulle. Celle-ci ne s'approcha pas tout de suite de moi, profitant de pouvoir me regarder avant que je ne la remballe encore une fois.

Face à ma mine désespérée, Nese comprit rapidement que je n'avais pas trouvé de signes vitaux dans les environs.

— Je ne les entends pas non plus.

Je n'étais donc pas la seule à attendre leur arrivée.

Il me regarda encore un instant, sans pour autant s'attendre à ce que je lui réponde.

— Je suis désolé de t'avoir parlé de la sorte, tout à l'heure.

Rentrer dans un sujet aussi délicat m'attristait déjà. Je me forçai néanmoins à répondre pour essayer de dissiper la colère encore brûlante de la mort de ma mère.

— Ce n'est pas grave.

J'avais répondu tristement, sans plus d'émotions et sans un regard dans sa direction. J'espérais légèrement que cette réponse lui suffirait et qu'il allait s'en aller, il n'en fut que du contraire. Il s'approcha de moi à pas lents et finit par s'asseoir sans geste brusque à ma droite, plaçant, lui aussi, ses pieds dans le vide.

— Tu ne veux pas m'expliquer la cause de la colère qui coule en toi, j'imagine ?

— Tu es censé savoir ce qui me met en colère, dis-je en soufflant de désespoir.

Les plis de son front s'accentuèrent.

— Non, justement. Je déteste rester dans l'ignorance et tu me mets dans une situation vraiment fâcheuse pour le coup.

Je relevai la tête d'un coup sec face à moi, attrapant un horrible torticolis au passage. Je m'en fichais bien. Une seconde branche craqua et ma sœur apparut à l'orée du bois, les larmes aux yeux. Seule. Elle ne pleurait pas. Elle se retenait juste. Comme lui avaient appris les habitants du ciel.

Je sautai du toit sans plus attendre et fonçai vers elle, à moitié divagante, sans prendre en compte la puissance de la douleur qui me suppliait de m'arrêter là. Je la pris dans mes bras sans cérémonie et elle me rendit amicalement mon geste. Les larmes longuement retenues commencèrent lentement à couler sur ses joues. Je fus sincèrement désolée que ce soit ce geste chaleureux qui déclencha ce chagrin, mais qu'elle puisse enfin respirer correctement en se laissant aller me rassurait grandement.

Lorsqu'elle se décolla de mes bras après quelques secondes d'étau, mon regard croisa le sien, interrogateur. Elle me dit d'une voix fluette et embrumée :

— Je crois que... elle... n'a pas survécu...

Elle n'a pas survécu ? Ses mots étaient comme un coup de poignard dans mon cœur. La douleur dans sa voix se reflétait parfaitement avec la culpabilité qui me prit sur le moment. Une jeune fille que je connaissais à peine était morte pour sauver une de mes bêtises supplémentaires. Toutes ces morts inutiles... et tout cela par ma faute.

— Je... je suis vraiment désolée... bégayais-je, ne sachant pas trop où me mettre. Je ne voulais pas une telle chose, je...

Elle me coupa en essuyant ses larmes fuyantes d'un revers de main.

— Ne t'en fais pas. Tu apprendras de tes erreurs un autre jour. Pour le moment, il faut qu'on soigne les blessures de tout le monde avant de s'en aller immédiatement de cet endroit.

Sa voix était réservée et ténébreuse. Je ne pouvais imaginer ce qu'il s'était passé là-bas, mais la façon dont la déesse était morte avait fortement choqué ma sœur.

— Elle était si jeune..., murmura-t-elle sans savoir que je l'avais entendue.

Cela me brisa le cœur, mais je préférai éviter de trop lui en demander et on rejoignit Nese qui était également descendu du toit. Celui-ci se trouvait appuyé contre le mur, les bras croisés sur la poitrine. Il nous observait toutes les deux avec un regard sombre, remplit d'une profonde crainte qu'il était le seul à comprendre. À ses côtés se trouvait une Line qui venait de sortir, abordant une expression neutre, en tant que pur produit de son éducation des guerriers noirs. Alors que nos pas nous rapprochaient de nos compagnons, Ariana s'approcha plus précisément du déloyal et posa ses deux mains sur ses épaules en un geste réfléchi.

Nese prit une grande inspiration alors que de nombreux fils de couleur nature tournoyaient autour des courbes de son corps. Lorsque la spécialiste eut fini son opération, elle s'approcha de moi pour faire exactement la même chose qu'à celui-ci.

Elle profita de ce moment entre sœurs pour me parler de sa décision de prendre la route avec nous. Ce choix m'émut énormément pour le fait de ne pas être obligée dans l'immédiat de briser nos retrouvailles. Avoir cette parenté dans l'équipe nous aiderait bien plus que ce qu'elle pouvait imaginer. Je ne lui dis pourtant rien sur cette réflexion, trop heureuse pour gâcher un tel moment. C'est donc soignés et pleins de force que nous reprîmes la route vers notre destination à quatre. Ariana, Line, Nese et moi-même. Tous plus différents les uns que les autres.

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