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29.

Nous avions doucement repris la route, dans un silence complet, chacun englouti par ses pensées. J'avais de temps en temps engagé la conversation et Nese s'était également forcé de temps en temps, comme pour garder un contact humain avec Athan et ne pas le laisser se faire dévorer par la haine envers lui-même. Mais à chaque essai, le silence retombait après avoir échangé quelques mots à peine. S'il relevait parfois la tête pendant le voyage, c'était pour regarder derrière lui, comme s'il avait oublié quelque chose.

Mais il n'osa plus mot dire, depuis son remerciement pour l'idée des fleurs.

On arriva au village suivant, peu de temps avant que le soleil n'ait dépassé son point culminant dans le ciel. Ce village était un peu plus spécial que les autres, car c'était l'avant-dernier avant la ville vers laquelle nous nous dirigions depuis notre départ de la terre des Lions.

Mais on ne s'arrêta pas pour autant et sans que personne n'ose plus dire le moindre mot, on continua sans regarder les villageois autour de nous, vaguement impressionnés et intrigués par notre présence.

La route était longue et le soleil tapant. Rien ne retenait personne dans ces régions, mais je sentais malgré tout qu'Athan n'était pas à sa place avec nous, et c'est ce qui me faisait le plus de peine. J'hésitais encore quelques secondes avant de lui demander comment il allait, mais je finis par craquer et lui posai ma question en tant que bonne amie qui s'inquiétait de son état.

Il releva lentement la tête et me regarda dans les yeux. Il avait séché ses larmes pendant le voyage, et malgré son manque d'émotion, il avait l'air... dans un piteux état.

Il haussa les épaules et Nese se tourna vers nous pour me regarder et me sourire, comme pour me remercier.

Je compris pourtant bien rapidement qu'entamer une nouvelle fois la conversation frôlait l'impossible. C'était maintenant ou jamais.

— Je suis sincèrement désolée pour ce qui est arrivé, Athan.

Lorsque je prononçais son nom, il releva de nouveau la tête et je continuai sur ma lancée pour ne pas perdre le fil de cette faible connexion.

— Ça n'aurait pas dû arriver, mais...

— Économise ta salive, me coupa-t-il sèchement. Je n'ai pas envie de parler.

Si un peu plus tôt dans la journée, je serais partie dans une colère noire, je sentais que le voyage m'avait assoupie et maintenant je sentais comme une grande sérénité, comme si Athéna avait atteint son but.

— Bien, si c'est tel est ton souhait. Mais je n'ai pas envie de te voir comme ça tout le long du voyage, Athan. Tu mérites d'être heureux, et ce qui s'est passé dans cette auberge n'aurait pas dû arriver. Mais je t'en supplie, Athan, il faut que tu passes à autre chose.

Il souffla.

— Je ne sais pas si j'y arriverai.

— Le temps t'aidera.

Il fit non de la tête.

— Justement, je ne crois pas.

— Dis-nous, qu'est-ce qui pourrait te faire changer d'avis ?

— Me saouler jusqu'à mort, soupira-t-il.

Je souris.

— Alors c'est parti, on verra bien si ça nous amène à la mort, mais on ne perd rien à essayer.

Il sourit, ce qui fit grandir le mien, peut-être que j'avais atteint mon but pour la journée avec ce simple changement sur son visage. Maintenant, je n'étais pas sûr que se bourrer la gueule allait changer grand-chose à part pleurer toutes les larmes de son corps et se maudire pour tout ce qu'on avait mal fait.

Malgré tout, je me promis qu'en arrivant au prochain village, j'exécuterai ma promesse.



Nous ne nous étions pas arrêtés de la journée, ce qui avait donné à Athan d'horribles crampes et, je cite, un mal de chien aux fesses. Malgré tout, l'ambiance avait été plus légère après qu'Athan ait fini par accepter de parler calmement avec nous. Il avait même fini par rentrer dans la discussion que Nese avait lancée, pour lui aussi, alléger l'ambiance lourde qui nous pesait à tous. Nous avions passé une belle journée sans trop d'accroches, de mauvaises rencontres depuis que nous étions sortis du bois où Athéna reposait maintenant en paix.

Lorsque l'on vit au loin le dernier village précédent Méryme, plusieurs sourires naquirent sur nos visages. Et lorsque Nese eut l'excellente idée de faire une course jusque-là, tous les sourires s'agrandirent. On se regarda tous les trois un instant avant qu'Athan ne crie :

— C'est parti !!

Juste avant que Nese s'élance, je le retins par le poignet et l'attirai vers moi. À peine eût-il posé ses beaux yeux bleus sur moi, je me penchai rapidement pour l'embrasser. C'était exactement comme la dernière fois, sauf que là, il ne s'y était pas du tout attendu.

Et comment dire, j'avais également profité de l'avance d'Athan pour sue moment à nous deux.

— Laissons-lui une petite longueur d'avance. Il est à cheval tout de même, le grondais-je gentiment sans pouvoir m'empêcher de sourire.

Il éclata de rire.

— Quelle excuse pourrie pour m'embrasser !

Je ris à mon tour et lui lâchai le poignet pour m'enfuir en rigolant pour rattraper Athan qui était déjà loin. Nese me suivait de près, mais il n'y avait aucun moyen pour lui de me dépasser, car je lui bloquais totalement la route en répétant ses propres mouvements. Mais au fond de moi, je savais que s'il avait vraiment voulu me dépasser, il l'aurait déjà fait depuis longtemps. J'accélérai l'allure pour finir par rattraper notre ami qui avait l'air d'avoir perdu de sa tristesse. Mais je savais que dès qu'il serait seul, il allait repenser à tout cela, et cela m'inquiétait beaucoup.

Je n'arrêtais pas un seul instant de penser à cette amie qui était tout pour moi, alors de son côté, je ne voulais pas savoir s'il se donnait un seul instant de répit en se répétant cette scène où nous étions arrivés trop tard.

On atteignit enfin le village et Athan — que j'avais finalement décidé de ne pas dépasser, tout comme Nese — ne s'arrêta pas un instant de galoper, bien décidé à obtenir la victoire, coûte que coûte. On traversa le village sans baisser l'allure et ce n'est que lorsqu'il arriva devant une auberge qu'il s'arrêta net avant de sauter de son cheval.

— Le perdant paie la première tournée ! cria celui-ci en rentrant dans l'auberge telle un ouragan.

On rigola en entrant à notre tour dans le bâtiment en bois, alors que Nese pesait sa bourse en nous disant qu'il avait assez peur de ce qui allait suivre ensuite, ce qui déclencha le fou rire général.

On ne prit pas de table comme le reste des clients, car manger n'était pas notre but premier de ce soir. On s'assit simplement au bar pour commander la première tournée et je ne pus m'empêcher de remarquer que l'aubergiste était plutôt heureux de nous voir, sachant que c'était sûrement avec nous qu'il allait se faire le plus d'argent ce soir. Avant de commencer cette soirée qui allait être des plus entreprenantes, je vérifiai un instant que toutes les personnes dans la salle n'avaient aucune idée derrière la tête ou de profiter par n'importe quel moyen de notre futur état. Mais il ne se trouvait dans l'auberge que des couples ou de petits marchands qui passaient une soirée agréable. Une famille mangeait paisiblement en papotant doucement de leur quotidien. Puis les deux filles en train de rire un peu trop fort à une blague qu'avait racontée un des deux garçons en face d'elles furent les dernières personnes que je remarquai.

Il n'y avait personne dans cette salle pour nous gâcher la soirée, et cela me faisait étrangement plaisir. C'est de cette manière que j'avalai ma première chope.

La soirée passa à une vitesse hallucinante, quelques personnes gentilles et trouillardes nous regardèrent avant de donner un coup de coude à leur voisin et de s'en aller. Ce qui nous fit évidemment beaucoup rire, car, s'ils s'en allaient par simple peur envers nous, ce n'était sûrement pas nos apparences qui leur donnait ce dangereux sentiment, mais plutôt le nombre de bières et de shots que nous nous étions enfilées au total alors que la soirée ne faisait que commencer. Mais j'avais bien l'intention d'accomplir la promesse que j'avais faite à Athan, et ce n'étaient pas ces petits paysans qui allaient me faire changer d'avis !

La soirée se déroulait rapidement et les rires d'Athan se transformaient parfois en pleurs avant de revenir aux rires, ce qui me donnait envie de le prendre dans mes bras et le bercer pour une nuit remplie d'un amour perdu. Ou un truc dans le genre... Je ne sais plus trop pourquoi je pensais ça. Mon esprit était embué par l'alcool et la dernière fois que j'avais été aussi saoul revenait à plusieurs années, quand je n'étais pas encore entrée dans l'armée de la terre des Lions. C'est ce qui expliquait sûrement pourquoi j'avais été la première à partir dans les vapes. Mais ça faisait finalement du bien de penser à autre chose qu'à Athéna et son visage sans vie et de rire de tout ce qui passait même si c'était la chose la plus stupide.

En plein milieu de la soirée, des mecs s'étaient ramenés et nous avions continué à boire avec eux. Je parlais surtout avec deux d'entre eux. Un du nom de Maris et un autre du nom de... je ne sais plus. Blond, et peu de barbe... et des yeux presque aussi perçants que ceux de Nese... non, je ne sais vraiment plus. Je me souviens juste de ses traits tirés pas le temps, sans pour autant avoir une image précise de son visage.

Mais lorsque j'avais commencé à trop rire à leur blague qui me paraissait être les plus drôles du monde — même si je ne comprenais que la moitié—, Nese laissa tomber les deux autres beaux mâles avec qui il parlait pour s'approcher de moi et passer un bras autour de ma taille, comme pour marquer sa propriété. Ce geste m'avait pris par surprise et je l'avais presque giflé, mais il avait attrapé mon poignet in extremis et assez maladroitement et cela m'avait calmé instantanément. J'avais éclaté de rire une fois de plus lorsque Nese expliqua clairement aux types d'en face que j'étais sa poulette et que le premier qui s'approchait de moi, il le tuerait sans prendre en compte leur manque d'armes à bout portant.

Les deux jeunes — et beaux et même vraiment sublimes — garçons rigolèrent à leur tour sans vraiment comprendre ce que Nese venait de dire, car ils étaient exactement dans le même état que nous et le plus musclé des deux dit en levant ses poings devant lui :

— Pas besoin d'arme pour combattre des couilles molles dans ton genre.

Nese sourit de malice avant de me donner un petit coup de langue sur la joue. Je rougis face à son geste qu'il n'avait encore jamais fait. Mais, honnêtement, je ne savais pas si c'était l'alcool ou cette satanée léchouille qui m'avait fait rougir ainsi, ou tout simplement l'ironie de la situation. Nese balança finalement son poing dans la figure de celui qui avait parlé juste après qu'il m'avait eu lâché. Il tomba ensuite par terre en riant, aussi flasque qu'une limace. Rester debout nous demandait à présent une grande concentration. Je le regardai en souriant et en regardant les muscles de celui que j'aimais se tendre et se détendre lorsqu'il donnait des coups à droite à gauche pour se débarrasser des « enflures » qui m'avaient séduite.

Finalement, ces simples coups se transformèrent en bagarre générale et heureusement, il ne restait plus que des gens bourrés ou des gens qui voulaient être bourrés, car toutes les personnes présentes à notre arrivée étaient reparties depuis longtemps déjà.

Je finis par me mettre dans la bagarre à mon tour, mais je me pris plusieurs coups de poing, et explosai plusieurs fois de rire en tapant sur le double de mon adversaire, c'est-à-dire le vide, ce qui me faisait tomber par terre et recevoir de nouveaux coups, mais j'accueillais la douleur comme une amie, et cela faisait du bien de les recevoir, car pour dire vrai je n'avais pas l'habitude de m'en prendre autant en une seule soirée...

Bientôt, la bagarre générale prit fin et la plupart des gens s'étaient endormis... ou évanouis, je ne sais pas trop, mais les corps étaient bien étalés pas terre en tout cas. Nese nous attrapa tous les deux par les épaules alors que j'aidais un Athan aussi défoncé que moi à se remettre debout — en tombant à mon tour. Puis, il nous emmena dans la nuit et on commença — je ne sais pas pourquoi — à chanter. On connaissait tous les trois cette chanson et c'est ce qui nous fit le plus rire.

... les deux pieds, contre la muraAaille et la tête, sous le robinet, le robinet ! ...

On s'enfonça dans la nuit à travers les rues en titubant. Ensuite, une fille ouvrit sa fenêtre et cria de toutes ses forces alors qu'on se trouvait loin en dessous d'elle :

— Chhhhht !!!

On explosa de rire face à ce long son qui me paraissait très doux à l'oreille. Quelques instants plus tard, on partit en « Chhhhht » sans fin, se retournant vers l'un et puis vers l'autre pour lui dire « Chhhhht » dès qu'il faisait son « Chhhhht » trop bruyamment.

Mais lorsque que l'on arriva à un coin de rue et qu'un homme, vêtu complètement de noir nous barra la route, il ne resta plus qu'un Chhhht et c'est Athan qui le prononça. Quant à Nese et moi, nous nous étions tus instantanément face à cette apparition. On s'arrêta également de marcher pour faire face à cet étrange personnage qui nous empêchait de continuer notre chemin.

On l'observa un moment dans un silence qui nous aurait presque paru impossible vu notre état mental et physique du moment.

Puis l'homme en face de nous eut un sourire en voyant nos mines décomposées et il cita ces quelques mots :

— Diane Warck, fille du Fauve À La Queue Dorée...

Deux autres hommes habillés en noir, armés des pieds à la tête se placèrent à côté de leurs compagnons à peine la fin de la phrase arrivée.

Je devenais de plus en plus anxieuse à mesure que l'homme parlait. J'essayais de me concentrer sur sa voix, sur ses paroles, ainsi que son physique. Le reste de mon corps encore conscient me criait de remarquer. De voir, de comprendre. Il y avait quelque chose que je ne voyais pas à l'œil nu, mais que je devais comprendre. Il continua :

— Cela fait un moment qu'on te cherche, Diane. Et quand je dis un moment, ça doit faire un bon moment maintenant.

Cette voix. Cette voix, cette voix, CETTE VOIX ! Cette voix avait hanté mes cauchemars pendant une grande partie de mon enfance, cette voix qui avait prononcé des mots que je n'arrivais plus à retrouver. Pourquoi avais-je autant bu ce soir ? Pourquoi est-ce qu'il avait fallu que je relâche mon précieux instinct de survie pour me bourrer la gueule avec mes amis ? Il me fallait de l'eau, beaucoup d'eau. Il fallait aussi que je pratique le sport. Mais même avec ça, je n'étais pas sûr de retrouver mon état normal. Il fallait une heure par verre pour enlever le taux d'alcool dans mon ventre et je n'étais pas sûr d'avoir tout ce temps devant moi avec des types pareils.

Je regardai autour de nous pour essayer de trouver ce dont j'avais besoin alors que quatre autres hommes encore plus dérangeants physiquement que les autres débarquèrent dans un silence des plus complet.

Je n'avais plus qu'une solution : fuir.

Je me retournai et pris mes jambes à mon cou pour détaler comme un lapin le plus loin d'ici. J'étais assez bête et assez saoul pour ne pas penser à mes amis et pour ne pas me raisonner en me disant que je n'avais aucune chance de leur échapper.

Je retombai sur l'auberge dans laquelle nous avions passé toute la soirée, et je me ruai vers les écuries pour plonger ma tête dans l'abreuvoir des chevaux jusqu'à en oublier de respirer. Mais ça ne servit presque à rien, et cette voix horrible tournait en boucle dans ma tête. Malgré cette torture, je ne retrouvais toujours pas où je l'avais entendue.

Je replongeai pour la dixième fois ma tête dans l'eau, espérant que ça m'aiderait à voir plus clair, comme les neuf autres fois précédentes. Rien à faire. Mais où avais-je déjà entendu cette voix ? Mais surtout quand ?

J'étais penchée par-dessus le réservoir en bois lorsque les hommes entrèrent dans l'écurie. Le même qui avait parlé la dernière fois se trouvait devant les autres et se rapprocha lentement de moi sans qu'un autre n'ose effectuer le moindre geste.

— Tu ne nous échapperas pas cette fois-ci, et j'en suis navré pour toi.

Il avait chuchoté cette phrase au creux de mon oreille, ce qui fit frissonner tout mon corps.

Puis, tout à coup, l'illumination.

Je relevai la tête d'un coup sec.

Je me rappelai.

Je me rappelai ce jour qui avait changé ma vie. Ce jour où j'avais cessé d'être une enfant. Ce jour où j'avais eu besoin d'aide, plus que n'importe qui sur cette terre et que personne n'était venu m'épauler dans ma profonde solitude.

J'agis à la vitesse que mon corps était encore capable de me donner pour lui balancer mon poing, alors que je remarquais enfin que ma vision sur les objets qui m'entouraient s'était faite plus nette. Il évita soigneusement mon attaque des plus pourries et abattit sa main bien droite derrière mon cou dans une prise parfaite, presque effrayante.

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