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26.

Après un long moment où je ne fis que tourner sur moi-même en observant chaque double loup à la recherche d'une quelconque trace de sang, je reposai mes pupilles et toute l'intensité de leur regard sur l'homme que j'aime. Je fus surprise de voir le regard qu'il posa également sur moi : c'était exactement le même horrifié lorsqu'il avait observé les morts autour de lui.

Mais le plus dur à comprendre était qu'il n'était pas le seul à avoir ce regard chargé de peur. Le public entier me regardait avec attention. Phares s'était également levé de son siège et me regardait lui aussi, les yeux grands ouverts et les sourcils rudement froncés.

Si ce n'était pas la mort, la réalité n'était pas non plus similaire à il y a quelques instants. Les bruits supplémentaires que je pouvais entendre, les certaines émotions que je pouvais ressentir, même les gestes de certains me paraissaient clairs avant même que ceux-ci ne pensent à les faire. Nese s'approcha doucement vers moi, avec dans les yeux une lueur incertaine.

Je reculai d'un pas en me rendant compte que je n'étais pas la bienvenue ici. Le silence qu'affichait la salle était des plus pesants et je commençai à étouffer.

Nese plaça immédiatement une main devant lui face à mon recul pour me montrer qu'il n'avait aucune mauvaise intention, juste de faire ce que tout le monde avait envie de faire en ce moment. Comprendre. Ce geste ne m'aida pas à me radoucir et je ne pus m'empêcher de penser que c'était exactement ce même geste que nous faisions lorsque nous voulions dresser un cheval ou une bête un peu trop tenace.

— Diane ?

Une légère crainte s'afficha sur son visage lorsqu'il qu'il prononça calmement mon nom comme en s'adressant à une bête endormie en moi. Une nouvelle bête. Je ne l'avais encore jamais sentie auparavant. Cet instinct sauvage et animal.

Il s'avança de quelques pas supplémentaires. Je ne reculai pas cette fois et cela le convainquit qu'à présent, il n'avait plus rien à craindre de moi, car je n'avais plus non plus rien à craindre de lui. Il ne s'arrêta pas jusqu'à se trouver juste devant moi, yeux dans les yeux. Il hésita un instant, mais finit par effacer complètement la distance entre nos corps et il prit mon visage entre ses mains. Il me regarda sous tous les angles avant de répéter sa question que j'avais laissée à l'abandon.

— Diane, c'est bien toi ?

Je tentai de lui répondre, mais un léger grognement sortit à la place du langage des humains. Nous fûmes tous les deux surpris par cette nouveauté et je compris que tant que je ne lui aurais pas confirmé que j'étais... moi, il ne comprendrait pas tout seul. Après une deuxième tentative, seulement les voyelles sortirent.

— ... è... e... iè... aé ?

Je mis une main devant ma bouche, honteuse de ce qui était en train de se passer.

Je pensai à Nese qui me regardait, dépité.

Il fallait qu'il m'entende !

Il le fallait. Je devais savoir ce qui s'était passé ainsi que ce qu'il m'était arrivé. Je baissai les yeux en tentant de trouver un moyen à notre nouveau problème. Il me faudrait plusieurs essais avant de pouvoir parler à nouveau correctement, mais je ne voulais pas faire de nouvelles tentatives qui, j'en étais certaine, ne serait pas convaincante.

J'ouvris de grands yeux face à ce qui s'offrit à moi en retirant ma main de mes lèvres.

Ma main n'avait plus rien d'humain, excepté sa forme.

Je m'abaissai en obligeant Nese à enlever ses douces mains de mon visage et relevai lentement mon bas jusqu'au genou pour observer les soyeux poils noirs qui cachaient ma cheville.

Lorsque je pus enfin détacher à nouveau mon regard de mes jambes, je me mis à observer plus intensément mes mains, si le terme convenait encore. Des griffes de plusieurs centimètres se trouvaient au bout de mes doigts, poilues, elles aussi. On pouvait apercevoir sous le pelage nuit de ma main gauche, ce même gris maladif que je possédais depuis la morsure de la bête.

Je ne ressentais pourtant plus aucune douleur et le venin avait l'air d'avoir abandonné sa cheminée. Je relevai mes manches pour en être certaine, mais le venin s'était bien arrêté. Le changement d'apparence avait apparemment stoppé sa course folle, la soignant presque totalement, laissant pour trace de son passage que sa couleur de pierre.

J'observai ensuite mes bras, touchai mon visage, mes côtes. Je pouvais encore ressentir un nez, des lèvres plus fines que les précédentes. En fait, la forme de mon visage n'avait pas changé. Mais il était simplement recouvert de poils de cette même couleur sombre qu'était le charbon. Je possédais encore des cheveux de la même taille que les précédents, mais ceux-ci étaient plus épais, plus volumineux. Presque égaux à une chevelure de lion.

Mais le plus choquant dans tout cela, ce fut la longue queue qui se trouvait accrochée derrière moi d'une couleur lumineuse égale à l'or. Légèrement mouchetée de blanc, elle ressortait parfaitement de mon pelage nuit.

Je n'avais pas envie de me ridiculiser une fois de plus en essayant de parler comme une enfant. Mais il fallait que je comprenne ce qui m'était arrivé et pourquoi je me sentais bien plus puissante qu'avant. Tellement que je pouvais le ressentir dans mon propre corps.

J'espérai de toutes mes forces que cette fois-ci, j'arriverais à parler correctement et surtout, qu'il comprenne ma question.

J'ouvris légèrement la bouche et redemandai encore une fois :

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

J'eus la sensation d'avoir parlé. J'avais ressenti cette légère vibration dans ma gorge et avais même réussi à le faire sans accroches. Mais il ouvrit de grands yeux, comme si la voix qu'il avait entendue sortir de ma bouche était des plus bizarres.

Il fronça les sourcils et m'observa un moment des plus attentivement. Puis, malgré sa bouche immobile, j'entendis une voix. Celle-ci était bien réelle. Je connaissais même très bien cette voix, car c'était sa voix. Celle de Nese.

« Diane, je reconnais bien ta voix. Et je ne sais pas si tu m'entends, mais ta voix était comme... dans ma tête, comme irréelle. »

Je fronçai les sourcils, comprenant de moins en moins ce qui était en train de m'arriver. Mais tout ce que j'avais compris dans cette nouvelle façon de se parler était que je n'avais pas prononcé les mots à haute voix dans ma phrase précédente.

J'espérai à nouveau de toutes mes forces qu'il m'entende, mais cette fois, moi non plus je n'ouvris pas la bouche.

« Je ne comprends plus rien. Pourquoi suis-je pleine de poils et avec une longue queue derrière moi ?! Comment se fait-il que je n'arrive pas à parler correctement, mais que tu arrives tout de même à m'entendre sans que ça ne demande aucun effort ? »

Un certain moment passa avant qu'il ne réussisse à me répondre. Cela allait prendre du temps avant que nous réussissions à nous parler de cette façon sans devoir réfléchir, mais pour l'instant, tout ce que j'espérais, c'était de comprendre la situation et puis de réussir à parler à nouveau correctement.

« Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais il s'est bien passé quelque chose, pensa-t-il, perdu. Je peux seulement te dire qu'alors que c'était la fin pour nous deux, une lumière est sortie de nulle part et a emporté tous les doubles-loups que nous avons retrouvés morts lorsque le nuage de poussière s'est dissipé. Quand je t'ai regardé pour voir si tout allait bien chez toi, je t'ai retrouvée... changée. »

Ses déclarations m'aidèrent à me restituer dans le temps et je l'imaginai, debout, en train de me regarder de ce même regard que j'avais surpris quand j'avais enfin osé ouvrir les yeux. Il avait dû me voir debout, les yeux fermés, la tête baissée, prise à un dilemme intérieur qu'il ne pouvait entendre. La peur qu'il dût avoir ressentie à ce moment-là devait être bien plus grande que celle que j'avais de relever mes paupières.

« La lumière venait de moi, je l'ai vu partir de mon cœur. »

J'hésitai un instant à lui poser ma question. Peut-être que je voulais simplement me regarder dans un miroir en me permettant d'observer chaque détail de ma nouvelle apparence comme il l'avait fait ce soir-là. Mais une extrême curiosité me transperçait et je ne m'empêchai pas plus longtemps.

Je voulus de tout cœur qu'il m'entende et pensai au plus profond de mon être :

« Quelle est ma nouvelle apparence ? »

Nous n'étions jamais sûrs que l'autre arrivait à nous entendre, mais une fois qu'il nous répondait, c'était bon pour nous.

Il m'observa un instant alors que j'attendais impatiemment sa réponse. Il planta son regard dans le mien et je me plongeai à mon tour dans ce que je commençais un peu trop à apprécier. Je me laissai bercer ensuite par cette neige profonde et mélodieuse alors qu'il pensa à son tour.

« Eh bien, j'imagine que tu sais déjà la couleur de ton nouveau pelage, mais... je peux te dire que tu as la même forme de visage qu'avant, malgré le fait que celui-ci soit recouvert d'un pelage couleur charbon. Par contre... la couleur de tes yeux a changé. Tu as maintenant un iris de couleur or, légèrement tacheté de brun clair. »

Le fait qu'il connaissait jusqu'à la forme de mon visage humain me fit rougir et je ne pus m'empêcher de sourire à pleine dent lorsqu'il me prit les mains en les posant sur son cœur.

J'aimais cet homme. Impossible de continuer à me le cacher.

« Et... rajouta-t-il. Tu as de très jolies canines, rajouta-t-il en souriant à son tour. »

Je tentai stupidement de les voir. Mais je finis par comprendre que cela m'était impossible et touchai leur émail du bout de mes griffes qui arborait un mélange doré et noir. Mes dents n'avaient plus rien des précédentes et les canines en particulier. Elles étaient devenues aussi pointues que le bout des lames que je portais à mon dos et les dents entourant les gencives avaient pris un demi-centimètre supplémentaire. J'étais passée de tendre humaine sachant se battre, à prédateur. Ce qui avait ajouté toutes ses compétences aux compétences humaines de l'épée et de l'arc.

« En regardant bien, tu me ressembles un peu. Excepté ma crinière de fauve qui est beaucoup plus courte que la tienne... »

Son regard s'appuya. Il pressa mes mains un peu plus sur sa poitrine. Comme si une hésitation avait pris part de son cœur. Mais elle fut de courte durée. Il rapprocha son visage du mien calmement, sans presser les choses... et posai délicatement ses fines lèvres entourées de son pelage sur les miennes. Je partageai son baiser passionné et ne pus m'empêcher de penser que notre amour était maintenant possible. Pas du fait qu'il était impossible avant, mais simplement qu'à partir d'aujourd'hui, les choses seraient plus faciles.

Cette pensée me titilla. Très fortement.

On se sépara et je replaçai mon regard exactement là où il était quelques instants plus tôt.

« Tu te souviens de la dame en blanc ? lui demandais-je toujours par pensée. Celle qui a fait ce que tu es aujourd'hui. »

« Bien sûr, je ne l'oublierai pas de sitôt. »

Je hochai la tête.

« Elle a dit que tu étais le second de ton espèce. »

Il m'écoutait attentivement. Il réfléchissait à ce que j'étais en train de lui expliquer et je pouvais même apercevoir ses pensées circuler tout le long de son corps.

« Elle a également dit qu'ils allaient encore réfléchir sur le fait d'agrandir cette nouvelle race ou simplement en faire une exception, continuais-je. Et si j'étais la troisième de cette espèce... ? Et si, cette nouvelle mutation avait la capacité de se parler par télépathie ?! »

Il réfléchit encore un instant à ma proposition, comme pour penser à toutes les possibilités qu'avait ouvertes cette découverte. Lorsqu'il finit de faire le tour de celles qui s'offraient à nous, il me répondit d'une voix claire qui sonna comme une mélodie à mon oreille.

— C'est tout à fait possible. Mais il reste tout de même une question. Comment se fait-il que nous soyons encore en vie ? Comment se fait-il que cette lumière qui est partie de ton corps, ait en même temps tué tous les doubles-loups qui voulaient notre mort et t'ait en même temps changée... en ça. En moi femelle si tu préfères.

— Je...ne... ais...pas, articulais-je.

Je recommençai une deuxième fois sans amélioration.

En fait, j'avais ma petite idée là-dessus. Me perdre était bien trop stupide et inutile. Les cieux avaient donc fait en sorte de liquider ceux qui posaient problème à ma survie. Cela ne m'étonnerait même pas que ceux-ci fassent en sorte de me donner certaines capacités pour défendre cette nouvelle civilisation. Il ne restait plus qu'à répondre à une seule et unique question : pourquoi moi ?

— Ne t'inquiète pas, me rassura-t-il. Quand je suis devenu un tigre, moi aussi j'avais du mal à parler correctement dans un premier temps. J'ai mis un certain temps à apprendre à nouveau la langue des humains. Mais toi tu n'es pas devenu totalement un animal, tu apprends donc beaucoup plus vite et tu sais encore comment faire.

Je tentai de toute mes forces de répéter cette phrase qui me paraissait si facile, mais qui en fait, était beaucoup plus compliquée qu'elle n'en avait l'air.

— Je ne. Saaiis. Pas.

C'est à peine si j'avais écouté ce qu'il m'avait dit.

— Haha, si tu veux.

Son sourire me réchauffa le cœur.

Nous parlions tranquillement et ce qui nous entourait n'avait plus vraiment d'importance. Enfin... jusqu'à ce qu'on remarque enfin que Phares en avait profité pour appeler sa garde royale humaine. Elle nous entourait à présent en posture de combat, obéissant aux ordres de leur souverain.

On se plaça instinctivement dos contre dos et on tourna sur nous même pour calculer l'ampleur de nos ennemis. Chacun fit son compte avec sa fine vue et on finit par s'arrêter chacun face à la moitié de l'armée de Phares qui se trouvait face à nous.

— Souviens-toi. Tu n'es plus une humaine à présent. Alors, essaie de te comporter comme une Kusinthas.

— Compris.

Je sortis tout de même mon épée. On ne perd jamais une vieille habitude pas vraie ? Mais avoir des griffes n'était pas pratique pour tenir une épée. Je rangeai donc celle-ci et abandonnai cette idée.

— Sers-toi de tes griffes et de tes dents si ça ne te dégoûte pas trop. Dis-toi que tu es plus rapide et plus forte qu'eux, et tout ira bien.

Je regardai ces griffes qui étaient tout aussi tranchantes que mes épées. Je me préparai au combat quand j'entendis un bruit derrière moi. Ou plutôt... en dessous de moi.

Encore un nouveau truc. Je jetai un regard à côté de ma jambe gauche et ce que je vis me choqua. Je n'avais encore jamais vu cela. Ni dans des livres ni dans d'anciens parchemins. Ma queue s'était transformée en pierre. Un pic fortement pointu se trouvait à son bout, pourtant, elle bougeait comme avant, comme si elle avait toujours son pelage doré...

C'était un peu comme une deuxième vie, une deuxième arme, un deuxième soutien, une deuxième chance de survivre dans ce monde cruel. Cela expliquait cette couleur inhabituelle qui contrastait tant avec mon pelage nuit. C'était pour marquer sa différence et sa puissance.

Plusieurs gardes nous foncèrent en même temps dessus. Je les observai un par un, regardant leurs points faibles et leurs forces. J'étais comme prise d'une confiance nouvelle, j'étais beaucoup plus sûre de moi dans cette nouvelle peau. Je me savais renforcée, et malgré mon manque d'expérience pour ce changement, je savais également que je pouvais tous les tuer sans l'aide de Nese.

Il fallait juste trouver comment.

Un détail me marqua chez plusieurs des soldats : tous ceux qui avaient avancé les premiers avaient des lances... et s'ils avaient été entraînés pour cela principalement et qu'ils visaient parfaitement bien, j'avais peu de chance de survivre.

Je n'avais, pas de bouclier pour me protéger et si mon arc et mes flèches étaient toujours sur moi, je n'avais plus le temps de m'en servir.

Six lancèrent leurs lances sur moi et les six autres sur Nese.

Je paniquai. En tant qu'humaine, je me serais glissée parfaitement et aurais dégagé les lances trop gênantes avec mon épée. Mais, avec ces griffes de plus d'un centimètre, étais-je toujours capable de combattre aussi bien qu'avec mes armes habituelles ? Si ce n'était plus le cas et que je misais tout sur celles-ci, il serait trop tard pour trouver un autre moyen. Je ne pouvais donc pas tenter une telle absurdité. Mais, sans armes pour me protéger, comment allais-je réussir à m'en sortir ?

J'étais totalement pétrifiée par cette peur d'ignorance. Je regardai Nese pour savoir comment il fallait réagir dans de telles conditions. Ce n'est que lorsqu'il sauta sur sa gauche quelques secondes avant que les lances n'arrivent sur lui que je compris que c'était le seul moyen pour pouvoir y arriver. Un changement de corps aussi flagrant m'avait apporté vitesse et rapidité. Je devais donc les mettre à profit. Faire un bon sur le côté, ça ne devait pas être bien compliqué, si ? Pourtant, je n'avais aucune idée de comment faire. Les bonds des humains n'échapperaient jamais à une telle attaque. Et, même si j'allais sauter plus loin, le manque d'expérience allait sûrement me faire payer le choc de l'atterrissage.

Trop de temps pour réfléchir. Trop de temps pour réfléchir. Ma vie était en danger.

Plus possible d'y arriver et d'en sortir inerte. Il ne me restait pas plus d'une seconde pour sauter et le temps que je prenne un plus grand appui sur mes jambes aux poils noirs, ça en serait fini pour moi.

J'ouvris de grands yeux, totalement effrayée par la situation qui était en train de se dérouler à toute vitesse autour de moi.

Un éclair gris passa sous mes yeux et s'allongea jusqu'à se placer juste devant les six lances tel un bouclier. Elles se plantèrent toutes dans ce qui m'avait sauvé la vie.

Je restai un moment figée par le simple fait que je sois encore en vie. Mes yeux ne faisaient que s'agrandirent de surprise et j'observai attentivement celle à qui je devais tout... Mais peut-on parler à sa propre queue ? En supplément de ses deux mètres de longueur ainsi que de largeur.

J'eus pourtant un sourire rassuré face à sa puissance.

Elle se retransforma lentement et les lances tombèrent une à une sur le sol, comme si elles n'avaient fait qu'effleurer la pierre de mon arme qui devait être la plus puissante de mon corps. Elle reprit sa forme normale et se replaça exactement là où elle était quelques instants plus tôt. Sa couleur ne fit qu'agrandir mon sourire, car si l'entièreté de mon pelage était de couleur sombre, celle-ci se trouvait être de la même couleur que le soleil, rayonnante. Ses reflets d'or la faisaient refléter avec un relief que je trouvais tout simplement splendide.

Dès que j'eus retrouvé mes esprits, je me posai pour réfléchir. Est-ce que ma queue vivait de son plein gré ou m'obéissait-elle par système nerveux ?

C'est ce que je réussis à faire en un rien de temps. Elle fouetta l'air en se changeant à nouveau en pierre et de nombreuses piques de la même forme que des stalactites s'envoyèrent vers nos nombreux ennemis communs. C'était exactement le bon moment pour entrer dans le combat, car, à présent, j'étais prête. Prête à faire payer ceux qui avaient essayé de s'en prendre à moi, et prête à en finir avec ceux qui étaient une certaine menace pour celui que j'aimais. Il n'y avait plus qu'à espérer que je servirais à quelque chose...

Je fonçai en plein dans le cercle de la garde royale pour casser le mur humain qu'ils avaient créé pour leur faciliter la tâche. Je donnai le plus possible de coups de griffe, la première fois derrière et la seconde à ma gauche, tourbillonnante dans tous les sens possibles et inimaginables. Mais mes coups ne tuaient pas mes ennemis, ils les blessaient juste. Gravement, ça je ne peux le nier, mais pas plus que cela. J'en griffai des dizaines, des vingtaines, des trentaines... Mais j'avais seulement gravement touché la moitié. Pourtant, après un nombre incalculable de meurtres sans pause, il n'y avait plus personne pour m'attaquer autour de moi. Le reste des gardes prenaient leurs jambes à leur cou, comprenant qu'ils n'avaient plus rien à faire ici s'ils ne voulaient pas mourir.

Je regardai ces hommes, tombés au combat alors que je les avais à peine touchés. Il y avait quelque chose d'anormal dans cette rapidité de dégâts. Je m'abaissai à côté d'un des soldats au hasard et l'observai attentivement : il avait les yeux grands ouverts, et la bouche également. On pouvait apercevoir une légère couche d'or inhabituelle sur ses lèvres. J'observai attentivement sa blessure au niveau de sa joue. Sa plaie n'était pas très belle, mais assez profonde, pour pouvoir remarquer une légère abondance de liquide de couleur doré à ce niveau-là du corps. Comme si le sang avait été remplacé par un liquide encore non identifié. Je continuai mon inspection et découvris également que toutes les veines de son corps avaient également pris cette couleur étrangement dorée.

Comme s'il avait été... empoisonné.

Je regardai tous les autres gardes que j'avais tués, observai la moindre de leurs cicatrices. Tous avaient ces mêmes marques dorées. Je regardai mes griffes, presque par horreur.

Je m'accroupis près d'un des hommes et le griffai légèrement au niveau du bras. Les contours de la blessure prirent des couleurs dorées. Je relevai la manche de son vêtement et suivis le liquide à travers son bras se répandant dans son corps en un chemin continu. Il monta au niveau du cou et descendit au niveau du ventre. Le doré nouveau et le doré ancien formaient à présent un or presque éblouissant.

C'était bien du poison, il n'y avait plus aucun doute sur cela.

J'observai mes griffes en me rendant seulement compte maintenant de la situation dans laquelle je me trouvais. J'étais dangereuse. Pas seulement pour mes ennemis, mais aussi pour Nese, pour Athéna et Athan que nous retrouverions bientôt. Mais quel était ce nouveau corps dans lequel je me trouvais ?!

J'avais l'air d'être un félin, vu mes griffes et mes crocs. Quel félin était noir ? Une panthère, peut-être. Mais avait-on déjà vu une panthère avec une queue dorée ?

Et bien... contre toute attente, oui. Mais pas spécialement une panthère.

Tout simplement... un Fauve À La Queue Dorée.

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