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CHAPITRE 45 :

CHAPITRE 45 :

*Omniscient*

La maison s'était empreint d'un voile de silence depuis déjà quelques heures. L'agitation de son retour avait disparu, remplacée par la tension de leur revue.

Elle n'avait pas pu. Elle avait été trop faible. Ou lui trop fort.

Deux ans. 730 jours, 17520 heures, 1051200 minutes...

Connor avait tenté d'entrer dans sa chambre à plusieurs reprises, la menaçant de défoncer sa porte au passage.

Elle avait fait la sourde, la muette, et elle s'était laissée emporter dans sa bulle de protection.

Il était revenu... Lui. Celui qui n'était jamais censé revenir.

Elle ne savait rien, elle ne comprenait plus rien. Elle était totalement déboussolée.

Et le pire c'était qu'au plus profond d'elle, elle regrettait. Elle regrettait sa réaction. Elle avait fui, une fois de plus, ne résistant pas à cette peur. Alors qu'elle était censée avoir changé. Elle était censée être devenue une femme forte, agissant avec maturité et affrontant les situations houleuses auxquelles elle pouvait faire face.

Que faisait-il ici ?

Leur bref échange de regard se répétait sous ses yeux humides.

Comment aurait-elle pu réagir différemment ? Les mots qu'il avait prononcé et que le labyrinthe avait répété étaient inscrits en elle, marqués au fer rouge sur toute la surface de son corps.

Ses parents n'étaient pas au courant, elle n'avait jamais pu leur répéter. Connor non plus. Et nom de dieu elle s'en voulait tellement de ne pas lui avoir laissé le temps de lui expliquer.

Il la connaissait vraiment bien. Il savait qu'elle réagirait comme ça. Mais encore une fois elle n'en avait fait qu'à sa tête.

Alison n'avait pas fermé l'œil de la nuit, aucun membre de la famille n'avait réussi d'ailleurs.

Ses parents et Connor dans leur lit avaient peur de s'endormir pour se réveiller et réaliser que son retour n'était qu'un rêve.

James, quant à lui, assis dans le couloir à côté de la porte de sa sœur, attendait. Il attendait qu'elle daigne ouvrir, il attendait de pouvoir la serrer dans ses bras. Elle lui avait tellement manqué. Son cœur s'était remis à battre laissant de côté ses deux années de silence, lorsqu'il l'avait vu.

Elle était magnifique, encore plus belle que dans son souvenir. Et elle était autant fragile qu'à son départ. Et il s'en voulait tellement d'être la raison de cette faiblesse. Un grand-frère était censé protéger sa sœur et non la détruire.

Il se remémora son arrivée à la maison, les cinq minutes qu'il avait prises avant de sonner à la porte, les dizaines de respiration qu'il lui avait fallu pour contenir son stress. La peur qui lui lacérait le corps, comme s'il était pris dans un étau de barbelés.

Il ressassa la réaction de sa mère. Les verres explosant dans l'entrée, le plateau chutant sur le sol dans un bruit assourdissant, similaire à l'impact d'une balle contre un mur de béton.

Le cri de surprise de sa mère toujours présent dans ses oreilles, l'arrivée en trombe de Connor et son père et le pincement au cœur qu'il avait ressenti en ne voyant pas sa sœur arriver, lui permirent de revivre les derniers évènements.

Sa mère lui avait sauté dans les bras, explosant en sanglot. Il l'avait alors serré le plus fort possible contre lui, heureux de la retrouver. Son frère était venu se joindre à leur étreinte, enfouissant son visage dans les cheveux de sa mère. Son père était venu entourer ses épaules les attirant tous contre lui.

Les premiers câlins avaient été suivis de quelques instants de panique. Les questions avaient fusé cherchant la raison de sa présence à leurs côtés.

La peur que Shawn soit mort représentait la principale raison de cette panique.

Pourtant la raison était totalement différente...

Il avait passé le reste de sa soirée à répondre aux questions de ses parents et de son frère. Ce dernier était dans un état de stress intense, il redoutait les retrouvailles avec sa sœur.

Il la connaissait, il savait qu'elle était imprévisible. Elle pouvait tout autant sauter dans ses bras, que lui foutre une droite, ou s'enfuir à nouveau.

Il avait prévenu Grayson que quelque chose se passait et lui avait demandé de ne rien lui dire. Mais bien évidemment, il n'avait pas réussi à retenir sa sœur. Et là savoir enfermée dans sa chambre, ne faisait que ressasser de mauvais souvenirs.

Allait-elle rechuter ? Allait-elle s'enfuir ? Que faisait-elle ?

Il redoutait les réponses à ses questions et c'était pourquoi il ne dormait pas non plus.

James patientait, ayant l'habitude de se retrouver dans des planques pendant des heures.

Il avait peur de s'endormir, de recroiser le regard de toutes les personnes qu'il avait dû tuer pour défendre sa patrie, mais il redoutait encore plus de s'endormir et de laisser Alison filer sans la retenir.

Vers cinq heures du matin, la porte de sa chambre s'ouvrit légèrement le temps de vérifier que personne n'était dans le couloir. Alison découvrit son frère assit contre le mur. Ce dernier ne bougea pas de peur de la faire fuir. Elle referma la porte et se laissa glisser contre le sol.

Elle disparut ainsi durant toute la matinée et jusqu'au milieu de l'après-midi. Grayson débarqua à la maison des Reynolds paniqué du manque de réponse d'Alison. Il sonna à la porte d'entrée et attendit derrière les battants de la porte.

La maison s'éveilla réellement grâce à sa venue. James alla lui ouvrir, surpris de voir un garçon sur le pas de sa porte et Grayson tout autant surpris de voir un nouveau garçon dans la maison des Reynolds.

Il lui fallut peu de temps pour remarquer la similarité des traits de visage de la famille.

-Oh mon dieu, s'écria-t-il en détaillant le visage du frère de sa petite-amie. Bordel, comment va Alison ? s'empressa-t-il de demander. Depuis quand t'es rentré ? Comment a-t-elle réagi ? Où est-elle ?

-T'es qui toi ? demanda le frère d'Alison.

-Merde désolé, j'ai oublié de me présenter. Je suis Grayson Sky, l'âme...

-L'âme sœur de ma sœur, termina James en interrompant Grayson.

Ce dernier acquiesça gagné par la panique.

-Comment va-t-elle ? répéta-t-il.

Connor apparut dans le haut des escaliers et son visage s'éclaira à la vue du copain de sa sœur.

-Alléluia ! Grayson notre sauveur, s'exclama-t-il.

Il descendit les escaliers et attrapa Grayson dans ses bras.

-Comment va-t-elle ? répéta-t-il à nouveau.

-Elle est enfermée dans sa chambre depuis hier soir, annonça-t-il.

James observait Grayson avec attention. Il en avait longtemps entendu parler. Il avait toujours su qu'il y avait un truc entre eux. Ça se voyait ça se sentait. Et il avait une dette envers lui. C'était celui qui avait ramené Alison un soir où elle avait essayé de se bourrer pour oublier son départ.

La panique qui se lisait sur son visage témoignait de l'attachement qui était propre à une personne amoureuse.

-Vous avez essayé de rentrer ? demanda Grayson.

-T'as cru qu'on était idiot où ? râla James n'arrivant pas à se faire à l'idée que sa sœur avait un petit ami.

-Abandonner sa sœur c'est idiot, alors laisse-moi avoir des doutes, répliqua Grayson avant de s'élancer vers la chambre de sa copine.

Connor frappa l'arrière de la tête de son frère.

-Qu'est-ce qu'il te prend ?! Grayson a beau être le copain d'Alison, il est sincère avec elle. Réagis jamais comme ça devant Alison, elle trouvera une nouvelle excuse pour te faire la tête.

-Tu sais toujours pas ce qu'elle a contre moi ?

-Elle a tout un tas de choses contre toi, James. Nous en avons tous un petit peu d'ailleurs.

-Oui je sais... soupira-t-il en passant sa main dans ses cheveux.

Grayson arriva devant la porte d'Alison et découvrit Dobrynya allongée devant attendant patiemment le retour d'Alison.

-Comment tu vas ma puce ? demanda-t-il en caressant la tête de la chienne dont la queue s'était mise à remuer en le voyant arriver.

Il resta quelques instants avec la chienne, profitant de son contact réconfortant. Il était paniqué. Il ne savait pas quoi dire, ni comment réagir avec Alison, alors que son frère était revenu. Il ne l'avait pas connu comme il la connaissait maintenant à l'époque où son frère vivait encore ici. Il avait peur qu'elle le fuit comme ces deux dernières années, peur d'être revenu à la case de départ dans leur histoire. Peur qu'elle ait une énorme bêtise.

Sa conscience et son cœur le poussèrent tout de même à frapper quelques coups contre la porte de sa chambre.

-Alison c'est moi. Est-ce que tu vas bien ?

Il entendit remuer derrière le bois de la porte, puis plus rien.

-J'ai juste besoin de savoir si tu vas bien Alison ? Si tu as besoin d'un câlin de quelque chose ? Dobrynya est là aussi, et elle a besoin d'un câlin de sa maitresse.

Quelques agitations supplémentaires se firent entendre, le laissant espérer pendant quelques secondes.

Alison dans sa chambre plongée dans le noir avait la tête posée contre sa porte.

Elle réfléchissait, elle hésitait. Devait-elle le laisser rentrer alors qu'elle ne faisait rentrer personne ?

Sa chienne lui manquait aussi d'ailleurs.

Elle reste en suspens pendant quelques minutes avant de déverrouiller sa porte et croiser le regard de celui qui ne lui avait pas gueuler dessus pour ouvrir sa porte.

Il se jeta dans ses bras, l'attirant contre elle avec tellement de véhémence, qu'elle eut la respiration coupée pendant quelques instants.

Dobrynya en profita pour grimper sur le lit d'Alison.

Cette dernière referma la porte d'un geste de la main, toujours plaquée dans les bras de Grayson.

-Emmène-moi ailleurs, s'il te plait, chuchota-t-elle.

Il hésita longtemps, avant de lui répondre à la négative.

-Non Ali, ils s'inquiètent tous pour toi en bas, tu le sais ?

-Et alors ? soupira-t-elle.

-Alison Maya Reynolds, s'il te plait.

Il s'écarta d'elle et la fit s'asseoir sur son lit. Il s'agenouilla devant elle maintenant ses mains entre les siennes.

-Tu n'es pas seule, Alison. Ta famille est là au complet. Tu vas regretter. Tu vas réellement regretter si tu ne passes pas plus de temps avec lui. Tu sais les gens partent, Ali. Et pas forcément au meilleur moment de leur vie. C'est ton frère. Il a beau t'avoir abandonné il est là aujourd'hui et il attend de te voir.

Elle hochait la tête négativement, sa tête se balançant de droite à gauche sans interruption.

-Alison, tu es une femme qui a le caractère le plus fort du monde, alors montre lui. Montre lui que même après son départ tu es restée la même. Montre lui qu'il a eu tort de partir. Mais va le voir. Les gens partent trop vite de nos vies.

-NON.

-Ne lui parle pas si tu veux, okay ? Mais descends, sors de cette chambre. Tu as peur de quoi au juste ? De sombrer à nouveau quand il partira ? Tu as peur de l'affronter et de lui montrer celle que tu es devenue ? Tu as peur qu'il ne t'aime plus comme avant ? Bordel Alison, dis-moi de quoi as-tu peur ?!

-Je ne veux pas le voir !

-Et pourquoi ça ? Parce qu'il t'a abandonné ? Parce qu'il est parti réaliser son rêve ? Et qu'il n'est pas resté avec toi ? Parce qu'il est revenu ? Dis-moi Alison. C'est ton frère ! Ce n'est pas un inconnu. Tu sais enfin qu'il est vivant et qu'il ne vous a pas oublié alors, pourquoi restes-tu ici, alors que tu pourrais très bien passer ce temps avec lui ?

-C'est un menteur.

-Un menteur de quoi ? Alison, réfléchis bon sang. C'est ton frère ! Il est VIVANT !

-Tu es qui pour me dire ça Grayson ? s'emporta-t-elle alors en se levant de son lit et s'écartant de lui. Je n'ai pas besoin de toi, si c'est pour me faire la morale. Cette histoire concerne ma famille, et plus précisément mon frère et moi ! Pas les pièces rapportées !

Grayson grimaça face à l'attaque de sa petite-amie.

-Ali, calme toi tu vas dire des choses que tu vas regretter.

-NON ET NON je suis désolée mais non ! PERSONNE N'A LE DROIT DE ME DIRE CE QUE JE DOIS FAIRE ?! C'est clair ?!

Elle se détourna de lui et alla poser sa tête contre la vitre de sa fenêtre, laissant son regard se perdre sur les reliures des volets.

Grayson déglutit, cherchant à garder son calme et à ne pas prendre personnellement ce qu'elle venait de dire. Il laissa son regard parcourir la chambre et découvrit seulement la pile de feuilles présente sur son bureau. Il s'approcha rapidement sans faire de bruits et découvrit le même texte, écrit par centaines sur différentes feuilles. Il attrapa l'une d'elles et la mit dans sa poche.

-Alison, réfléchis je t'en prie. Ce n'est pas quand il va repartir qu'il faudra pleurer parce que tu n'as pas profité. Je suis ton petit-ami. Je ne suis pas forcément là pour être d'accord avec ta façon d'agir. Je suis là pour te dire aussi ce que je pense, même si ça peut te blesser. Je serais toujours là pour te soutenir, mais selon moi tu fais une erreur. Et une bien grosse erreur. Il t'a peut être abandonné dans le passé, tu lui en as voulu comme jamais. Et je sais que ça été dur. Mais tu es assez forte pour passer au-dessus de ça. Tu es assez forte pour aller l'affronter aujourd'hui et lui dire en face ce que tu ressens, toute la haine que tu as emmagasiné en toi depuis ces deux ans. Tu as enfin l'occasion de lui dire à voix haute toutes les choses que tu as écrites dans tes lettres. Tu as enfin l'occasion de réagir face à cet abandon. Et de réagir de façon à le faire réagir lui.

Alors Alison, au lieu de rester enfermée ici à te prendre la tête et à perdre du temps que tu pourrais passer avec ton frère, bouge-toi et va le voir. Parce que ce n'est pas quand il sera reparti que tu en auras l'occasion.

C'est ton frère et comme tu dis c'est ta famille. La famille c'est ce qu'il y a de plus important et je te le dis en connaissance de cause.

N'oublie pas non plus que s'il est revenu c'est qu'il ne t'a pas réellement abandonné.

Tu restes enfermée avec tes idées noires et c'est ce qui constitue réellement la seule raison d'une probable rechute. Car si tu allais le voir tu ne rechuterais pas Ali. J'en suis sûre. Si tu l'affrontes tu verras alors que tu n'es pas seule. Si tu restes ici, tu seras seule.

Tu as le choix entre agir telle la Ali, la femme que je connais ou réagir telle la fille impulsive que tu peux être à des moments. Mais rappelle-toi juste qu'entre ces deux choix il n'y en aura qu'un seul qui te fera souffrir.

Comme je te l'ai déjà dit, je suis ton petit ami, ton mec, ton âme sœur, tout ce que tu veux, je suis là pour te soutenir, pour t'aimer et prendre soin de toi, pour te relever quand tu tombes et pour te soigner mais je suis aussi là pour te prévenir quand tu fais une erreur. Et là tu ne peux pas imaginer à quel point tu en fais une grosse si tu n'agis pas.

Je ne prends pas parti, personne ne prend parti ici, personne ne le fait. Comme tu l'as très bien dit personne n'en a le droit. Cette histoire vous concerne vous et seulement vous. Mais je me répète Alison, je ne vais pas changer d'avis, je serais là quelque soit la décision que tu prendras mais pour moi elle est déjà censée être prise.

Alors non, je ne t'emmènerai pas loin d'ici, je l'aurai fait en d'autres circonstances et si tu en aurais eu réellement besoin, ici ce n'est pas le cas.

Reste enfermée si tu le souhaites, c'est ton choix, rappelle-toi seulement que chaque seconde passée ici, chaque minute, et heure sont des moments que tu ne passeras pas avec ton frère.

Grayson reprit sa respiration et patienta laissant son regard parcourir le corps d'Alison.

Il s'approcha d'elle et se blottit contre elle. Enfouissant son nez dans son cou, il en profita pour lui montrer différemment à quel point il l'aimait, à quel point il serait là pour elle. Pour lui montrer qu'elle n'était pas seule. Il exerça une légère pression sur l'ensemble de son corps, cherchant à la rouvrir au monde, à briser la carapace invisible qui s'était, à nouveau, formée autour d'elle. Elle était fragile sa petite Alison, elle était si fragile en cet instant, lui aussi pouvait l'être. Mais aujourd'hui c'était à lui d'être fort pour eux deux. Il était rentré dans sa vie à un moment calme et ce n'était pas pour autant qu'il allait fuir aux premiers nuages témoignant d'un futur orage...

Il ne parlait pas, essayant un autre langage pour lui faire comprendre. Corporellement il lui promit d'être là, il lui promit que tout allait bien se passer.

Ils restèrent un certain temps enlacé l'un à l'autre, le silence comme seul compagnon. Puis Grayson décida qu'il était temps de partir, de la laisser réfléchir à tout ça. De la laisser prendre la bonne décision.

Alison avait beau être rancunière, elle était également très curieuse et ça Grayson le savait. Il savait qu'elle prendrait la bonne décision, même s'il lui fallait pas mal de temps.

La période de Noël allait d'ailleurs la convaincre à sortir de sa tanière. Les couleurs, les décorations, les odeurs, l'atmosphère allaient trop lui manquer. Les instants passés avec la famille également. C'était tout ça Noël. Et quand on reste une enfant imprégnée par cet univers, on finit toujours par y succomber.

Dès que Grayson eut fermé la porte derrière lui, Alison se laissa tomber sur son lit, se collant contre sa chienne. Elle en profita pour la caresser et réfléchir.

Qui aurait cru un jour que son cadeau d'anniversaire, choisi en partie à cause du départ de son cousin à l'armée allait être témoin du retour de son frère.

Le pire dans tout ça, c'est qu'elle mourrait d'envie de le serrer dans ses bras, de sentir son corps sous le sien. Elle en ressentait le besoin, depuis que ses rêves étaient marqués par son cadavre ensanglanté.

Mais n'était-il pas déjà trop tard ? Il devait à l'heure qui était lui en vouloir d'avoir réagi comme ça.

Mais elle aussi lui en voulait. Elle lui en voulait tellement d'avoir prononcé ces mots... Ces mots qui l'avaient hanté toute la nuit et qui étaient venus s'inscrire sur ses centaines de feuilles blanches.

Elle hésitait comme si sa vie allait être impactée par sa décision. Mais n'était-ce pas déjà le cas ?

Grayson quant à lui, dès qu'il avait quitté Alison, avait lu la feuille qu'il avait emprunté dans sa chambre. Il ne comprit pas un strict mot de ce qui était marqué. On aurait dit des phrases d'une conversation. Son cerveau commença à tracer des liens, entre le retour de son frère et les éléments qui y faisaient référence.

Il comprit alors. Il descendit rapidement les escaliers et se planta devant James, les nerfs prêts à exploser.

-Grayson, comment va-t-elle ? questionna Connor en se levant.

-Comment peux-tu penser un seul instant qu'elle te pardonnera ? Comme oses-tu revenir ici après avoir dit ça ?! s'écria le blond en tendant la feuille au concerné. James, tu représentais tellement tout pour ta sœur. T'étais son modèle, son soleil. Et bordel tu as osé lui faire ça ? Tu te rends pas compte dans quel état on va la récupérer. Dans quel état ton retour l'a mise ?! Espèce de bouffon ! Comment as-tu pu ?

Connor observait Grayson et James les yeux ancrés dans ceux de l'autre. Le premier avec un regard de déception et d'énervement et James le regard perdu et brumeux.

Connor arracha la feuille des mains de son frère et découvrit les paroles qu'Alison avait entendues dans le labyrinthe. Il regarda son frère, puis Grayson alternativement. Il était profondément déçu et compréhensif. Il comprenait la réaction de sa sœur, son temps à réagir.

-Je ne montrerai pas ça aux parents, commença Connor en passant la main dans ses cheveux. Je ne m'énerverai pas et je ne prononcerai pas des paroles qui pourraient blesser, tant que tu ne m'auras pas expliqué. Et tu ne compteras pas sur moi pour faire changer d'avis Alison... Je vais agir en tant que grand frère, en tant qu'homme de la famille, en tant que chef de la fratrie. Je vais agir comme si j'étais plus grand que toi et que je devais entendre la bêtise que tu avais commise pour peut-être t'aider à la réparer. Alors... James... Je crois que tu as des choses à m'expliquer. A nous expliquer, gronda Connor.

--

James observa la fenêtre de la chambre de sa sœur depuis le jardin. Il soupira pour se donner du courage, pour se donner une raison de mener à bien son plan. Il n'avait pas fait ça depuis deux ans, mais il avait fait bien pire depuis. Il s'approcha de la façade de la maison et s'accrocha à la gouttière. Il s'élança alors utilisant son corps comme balancier. Il réussit à atteindre le rebord de la fenêtre de sa sœur du premier coup. Grâce à la force de ses bras, il se tracta et se hissa sur le rebord de sa fenêtre, là il toqua contre le carreau. Le visage de sa sœur s'écarquilla. Elle se précipita vers sa fenêtre, paniquée. Elle l'ouvrit immédiatement sans se rendre compte de ce qu'elle faisait. James eut le temps de rentrer une jambe dans sa chambre, quand sa sœur prit la peine de réagir.

-NOON !

Elle tenta de refermer la fenêtre et recula face à son échec. Quand ils étaient plus jeunes et que James partait en soirée le soir, dépassant l'horaire du couvre-feu, il avait l'habitude de rentrer chez eux par ce même moyen. Alison restant éveillée tard le soir généralement pour lire, attendait son retour pour lui ouvrir la fenêtre et le laisser rentrer. La dernière fois qu'ils avaient tenté cette mascarade, James avait failli glisser de la rambarde et rejoindre la terre deux mètres cinquante plus bas.

James savait très bien qu'elle ne l'aurait pas laissé seul sur le rebord de sa fenêtre de peur qu'il tombe, enfin il avait espéré qu'elle ne lui en voulait pas autant pour le laisser risquer sa vie.

Il avait trouvé le moyen d'entrer dans la chambre de sa sœur, malgré la porte verrouillée et il en était plutôt fier.

S'il avait eu le temps, il aurait vanté sa merveilleuse idée à Alison, pour la faire rire, mais il devait agir rapidement pour éviter qu'elle se défende.

Il s'approcha d'elle rapidement et la bloqua contre le mur. Sa sœur pleurait, son visage était ravagé par l'eau salée qui s'échappait de ses yeux.

James lui attrapa le poignet et l'avant-bras, la plaquant contre lui. Alison commença à se débattre en vain. Elle hurla alors des insultes. Tout en continuant à essayer de donner des coups de pied dans le vide.

James la plaça sur son épaule, lui mettant la tête vers le bas.

Il se dirigea vers la porte de la chambre qu'il déverrouilla, glissa la clé dans sa poche et dévala les escaliers.

Il sortit de la maison sous le regard perturbé du reste de sa famille.

-LACHE MOI !! hurlait-elle en se débattant du mieux qu'elle pouvait. NE ME TOUCHE PAS ! TU N'AS PAS LE DROIT.

James ouvrit la voiture et la plaça sur le siège passager. Il l'immobilisa le temps de l'attacher et ferma la portière passager derrière lui. Il fit le tour de la voiture et tenta d'ouvrir la porte du conducteur. Il regarda Alison droit dans les yeux et lui ordonna d'ouvrir la voiture. Elle refusa le doigt prêt à appuyer encore une fois sur le verrouillage de la voiture.

Une bataille de cinq minutes s'ensuivit dans laquelle l'un essayait d'ouvrir la voiture et la porte le plus rapidement possible et l'autre tentait de l'en empêcher.

James finit, malheureusement pour Alison, à ouvrir la voiture. Il se glissa dedans et empêcha Alison de s'enfuir.

Connor et leurs parents observaient la scène du perron, à la fois amusé et désespéré.

James démarra la voiture et s'engagea sur la route, d'une main, l'autre maintenant Alison contre le siège. Il changea de position seulement lorsque la voiture fut lancée sur l'autoroute à 150km.h.

Le trajet jusqu'à l'endroit mystère où l'emmenait James se fit dans le plus grand des silences. Alison avait séché ses larmes et s'était renfermée sur elle-même. La présence de son frère ne rimait qu'à ses yeux avec haine, son contact avec amour et le silence comme une épée de Damoclès.

La voiture s'arrêta sur le parking de la plage. Alison quitta la voiture avec empressement et s'élança vers la plage. Elle savait que là-bas elle ne serait pas obligée de rester à côté de son frère.

James récupéra ce qu'il avait mis dans le coffre de la voiture et la suivit, laissant une quinzaine de mètres entre lui et elle.

Il finit par s'asseoir sur la plage, faisant face au coucher de soleil et laissant l'eau monté jusqu'à ses chevilles. Il savait qu'elle allait finir par venir contempler le soleil à quelques mètres de lui. Il savait qu'elle agirait comme ça, il le savait parce qu'il était son grand frère.

Dix minutes plus tard, Alison finit par s'asseoir sur le sable, tout en grognant et râlant.

James quant à lui savait qu'elle était en train de réellement hésiter entre lui sortir une pique méchante ou attendre qu'il fasse le premier pas.

-Tu dois te demander ce qu'on fait ici, n'est-ce pas ?

Il laissa deux minutes à sa sœur pour répondre, ce qu'elle ne fit pas. Il sut à ce moment que ça n'allait pas être facile.

-Tu te rappelles quand on était petit, on venait ici avec Coco quasiment chaque week-end et on se battait sur le sable pour savoir lequel de nous trois était le plus fort. C'était souvent l'occasion de régler les quelques différends qui nous avaient opposé durant la semaine. T'étais une vraie tigresse à ce jeu, toujours à nous frapper avec le plus de force possible, pour te venger de ce qu'on t'avait fait subir.

James laissa le bruit de la mer accueillir cette anecdote.

-Aujourd'hui tu m'en veux... Enormément et tu en as le droit. Alors vu que tu ne veux pas me parler et qu'il te faut un moyen d'enlever toute cette haine que tu as en toi contre moi, je te propose de te battre, de me frapper aussi fort que tu pourras pour me faire le plus de mal possible, pour que cela t'apaise.

James lança vers elle un sac dans lequel contenait des gants de boxe.

-Si je te donne ça, c'est pour pas que tu abimes tes mains. C'est pour te protéger. Alors vas-y Alison lève-toi et frappe moi.

James s'était mis face à elle attendant qu'elle daigne se lever. Au bout de dix minutes d'échange de regards, il l'attrapa par le coude et la força à se lever.

-Frappe moi Alison ! Frappe moi ! J'ai cru comprendre que tu savais très bien te battre à l'armée alors prouve le moi ici ! ALLEZ ALISON ! FRAPPE MOI ! hurla James. Frappe...

Et le premier coup parti.



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Bonjour, Bonsoir, Bonne nuit ! Comment allez-vous?

Je suis tout d'abord encore une fois désolée de poster un chapitre seulement maintenant.

Mes concours approchent, d'ailleurs je ne sais même pas comment expliquer que je suis en train de vous parler et de vous écrire un chapitre alors qu'il faut que je bosse! Mon dieu... A l'aide...

J'espère qu'il vous aura plu au moins et je vous promets que pendant les vacances de Noël vous allez entendre parler de moi.

Merci pour les 69K de vues et les 600 abonnés... Mon dieu vous êtes énormes et merci de commenter à chaque fois! Vous savez pas à quel point vos commentaires éclairent ma journée !

Je vous souhaite plein de bonnes choses, à très vite. Chapitre non relu.

Morgan.xx

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