CHAPITRE 35
CHAPITRE 35 :
La porte de la classe s'ouvrit sur une femme en tailleur tenant dans une main une chaise et dans l'autre un calepin et un petit sac plastique. Elle vint se positionner devant moi, tandis que la porte fut refermée de l'extérieur par le policier de tout à l'heure.
-Bonjour Alison, je suis le docteur Zenofa, mais tu peux m'appeler Alice, se présenta-t-elle.
La femme aux traits asiatiques et au sourire avenant me tendit sa main, m'invitant à la serrer.
-Bonjour, la saluais-je le plus poliment possible.
J'avais réfléchi pendant ses vingt minutes d'attente à regarder la cour par la fenêtre. J'avais adopté une stratégie, être la plus gentille, conciliante possible pour favoriser mes chances de libération. Alice posa le sac plastique sur la table et me l'avança vers moi.
-Tiens tu dois avoir faim. Je ne connaissais pas trop tes goûts mais j'ai été aidée par ton ami.
-Mon ami ? demandais-je attrapant la perche qu'elle me lançait.
-Oui ton ami, mange un peu, on parlera après, me rassura-t-elle.
Je soupirais et sortais la pomme, le muffin au chocolat et la bouteille d'eau qui s'y trouvait. Mon ami ne devait pas réellement me connaitre puisqu'il lui avait conseillé une pâtisserie avec du chocolat. Je repoussais cette dernière et attrapais la pomme dans laquelle je croquais. Le goût sucré se répandit dans ma bouche venant soulager la boule de faim qui s'était formée dans mon ventre.
En à peine quelques bouchées le trognon de pomme rejoignit le sac plastique. Je reportais mon attention sur la psychologue qui n'avait pas arrêté d'analyser chacun de mes faits et gestes.
Je restais immobile face à elle et adoptait sa posture. Aussi droite qu'un i, les coudes posés sur la table et le regard rivé au sien. Un sourire amusé s'afficha rapidement sur ses lèvres, lorsqu'elle comprit que je connaissais déjà la méthode qu'elle avait essayée de tenter sur moi.
-Comment vas-tu Alison ? me demanda-t-elle alors.
-Je vais bien, mais j'irais mieux quand je pourrais sortir d'ici.
-Tu n'aimes pas être enfermée ?
-Non pas trop.
-Pourquoi ?
-Parce que je ne suis pas libre de mes décisions.
Elle acquiesça, nota quelques mots dans son calepin et releva la tête.
-Y a-t-il d'autres moments où tu n'as pas été libre de tes décisions ? Certaines circonstances ?
-Oui.
Un éclair d'intérêts fissura son regard, tandis que son corps se pencha davantage vers moi, essayant de créer une atmosphère de confidences, de secrets, de confiance.
-Ça t'arrive souvent ?
-Non.
-Ton entourage était présent durant ces moments ? Ta famille... Tes amis ? Tes...
-S'il vous plait... Je dois vous dire en quelle langue que je n'ai pas été violée par Nick ! Nous avons eu quelques rapports protégés et consentants ! Même mes parents sont au courant, l'interrompis-je. Je n'ai pas été violée, je n'ai pas été enceinte. J'ai eu des rapports sexuels avec Nick comme j'aurais pu en avoir avec un autre garçon. Cela ne fait pas de moi une pute, une prostituée ou même une fille facile et encore moins une fille violée. Nick ne m'a jamais fait de mal. Alors je ne sais pas d'où vous vient cette plainte et ce rapport d'information perturbante et préoccupante mais je vais bien et Nick ne m'a en aucun cas, à aucun moment, vous m'entendez bien ? Il ne m'a jamais fait du mal.
La psychologue acquiesça, nota d'autres informations dans son calepin avant de se lever. J'inspirais un bon coup sentant la fin de mon interrogatoire arrivée.
-Vois-tu Alison... La personne qui nous a fourni cette information préoccupante, nous a également fourni des preuves. Tu nous as fourni des preuves. La tâche que tu as dans ton cou... est une preuve également.
-Mais ce n'est pas Nick qui m'a fait ce suçon, m'écriais-je.
-Les vidéos de l'extérieur montrent très bien qu'il t'a déposée et qu'il te l'a fait à ce moment-là, ajouta-t-elle en se dirigeant vers la porte de la classe.
Elle frappa quatre coups et la porte s'ouvrit sur le policier de tout à l'heure. Il avança vers la table tenant dans ses mains une tablette. Il se positionna face à moi et fut rejoint par Alice.
-Comme tu peux le voir Alison, commença le policier en plaçant la tablette sous mes yeux, cette vidéo te montre avec monsieur Callaway arrivant sur le parking du lycée. Me confirmes-tu que c'est toi, ici, dans cette voiture ? m'interrogea le policier en stoppant la vidéo et en m'indiquant mon visage de son pouce.
-Oui c'est moi, acquiesçais-je.
Un sourire satisfait étira ses lèvres, tandis qu'il fit glisser son doigt sur l'écran. Une autre vidéo apparut dans laquelle on voyait la voiture arrêtée, Nick et moi dans les bras l'un de l'autre.
-Tu me confirmes toujours que c'est toi ?
-Bien sûr.
-Donc tu confirmes que c'est lui qui t'a fait cette marque ?
-Non bien sûr que non ! La vidéo montre un angle de vue qui ne vous permet pas de voir que nous nous faisons seulement un câlin. Si vous ne me croyez pas aller récupérer les images de la caméra dans le sapin. De là normalement vous verrez le visage de Nick et vous verrez qu'il ne m'a pas fait de suçon.
-Quelle caméra dans le sapin ? me demanda la psychologue.
-Le directeur a installé une autre vidéo dans le sapin à l'angle du parking, pour vérifier qu'il n'y ait pas de débordement les soirs de match. Tous les élèves sont au courant de sa présence.
Madame Zenofa et le policier échangèrent un long regard perplexe, cherchant à savoir quelle attitude adoptée face à ma défense. Alors sans même un regard dans ma direction, ils sortirent de la salle et refermèrent à clé derrière eux.
Mais bordel ! Pourquoi se permettaient-ils de m'enfermer dans une salle, de me faire subir un interrogatoire et surtout pourquoi se mêlaient-ils de mon histoire avec Nick ?! Qui pouvait-elle gêner...
Blake ? Grayson... Un pincement au cœur m'étreignit m'étant fin à mes doutes. Cela venait d'un des deux, cela venait de lui, forcément.
*Grayson*
Posté à l'angle du couloir dans lequel Alison était interrogée nous attendions le passage d'une personne, de n'importe quelle personne, tant que nous pouvions recueillir des informations. Au bout de quelques minutes à attendre, nous vîmes un policier et une femme en tailleur sortir d'une des classes, sûrement celle dans laquelle Alison était détenue, en grande conversation.
-Vous pensez vraiment qu'elle nous dit la vérité ?
-Bien évidemment ! Vous n'avez pas vu son calme, et à chaque fois qu'elle nous présente des preuves, elles sont justes. Il s'agit forcément d'une erreur de sa part.
-Vous pensez donc qu'il... commença le policier avant de se faire interrompre par la femme qui nous indiqua d'un geste de la main.
Le policier et la femme nous scrutèrent cherchant à savoir la raison de notre présence ici.
-Laissez ma sœur sortir de cette salle, s'emporta Connor rompant le silence et en s'avançant avec détermination vers les deux adultes au centre du couloir.
-Votre sœur est soumise à un interrogatoire, nous ne pouvons pas la laisser sortir.
-Mais s'il s'agit d'un interrogatoire, elle est censée être accompagnée d'un adulte ! s'écria Connor en s'énervant. Ma sœur n'a que dix-sept ans vous êtes dans l'obligation de la laisser sortir de cette classe.
-Monsieur Reynolds, votre sœur a probablement des choses à nous dire... à nous confier... Peut-être que les accusations portées à l'encontre de monsieur Callaway sont fondées.
Je compris instinctivement la méthode qu'abordait le policier. Il jouait très bien son jeu vis-à-vis de Connor, qui au regard qu'il me lança semblait commencer à douter. Ce dernier commençait réellement à s'interroger sur l'idée que sa sœur avait été violée.
Je reportais mon attention sur le policier et interrompait sa manipulation, à laquelle mon oncle m'avait préparée depuis tout petit. Mon oncle avait toujours eu une confiance aveugle en moi, il avait toujours voulu me préparer au métier de policier, espérant un jour me voir porter l'uniforme. Alors il m'avait appris toutes les techniques de manipulation, toutes les techniques permettant au policier d'acquérir des informations en imposant le doute. Alors c'était avec une grande facilité que je savais déterminer et reconnaitre ce genre de méthode.
-Nick et Alison ont eu une relation pendant quelques mois, il y a de cela un an et demi, commençais-je. Elle n'a jamais été violée, ses parents, son frère étaient au courant de leur relation. Je ne comprends pas ce qui vous permet de la garder encore en interrogatoire sans la présence de son tuteur légal et surtout après qu'elle ait démenti les soi-disant accusations.
-Que vous fait-il penser que mademoiselle Reynolds a démenti ses accusations.
-Vous n'allez pas me faire croire à moi, monsieur, qu'Alison a été violée. Vous portez atteinte à son image et ça je ne l'accepte pas, grondais-je sentant ma colère monter. Alors laissez là sortir et attendez l'arrivée de son représentant légal ou d'un adulte.
-Monsieur Sky, je suis sincèrement dans le regret de vous annoncer, que les lois applicables à une personne normale, ne sont pas les mêmes pour les participants à l'étude A=AS. Il s'agit d'une étude gouvernementale, en sachant que le gouvernement est supérieur à la loi, l'étude possède une dérogation assurant un cadre légal différent pour les dépositaires de l'étude. Ainsi toutes dispositions peuvent être prises lorsque l'avenir de l'étude se retrouve menacé.
-PARDON ? s'écria Hugo se réveillant et étant le seul qui n'avait pas parlé depuis le début.
-Non mais cadre légal similaire ou pas, je m'en fous ! VOUS ME RENDEZ MA SŒUR ! s'écria Connor en s'approchant violemment du policier.
J'attrapais Connor avant même qu'il ne dépasse les limites et d'un seul « Calme-toi tout de suite », je le stoppais. Il serra les poings, bouillonnant de l'intérieur et finit par se contenir. Derrière le policier, je croisais le regard de la femme qui notait des petites informations dans un carnet, elle semblait analyser chacun de nos mouvements et les retranscrire dans son calepin. Une psychologue à coup sûr. Connor se posta aux côtés d'Hugo et me laissa m'adresser au policier.
-Monsieur pourquoi cherchez-vous tant à trouver des preuves incriminant un innocent ?
-Parce que cet innocent n'est peut-être pas aussi innocent qu'il le prétend, avoua-t-il sincèrement.
Sur ces mots, il s'éloigna suivi de la psychologue. Je me précipitais vers la porte qu'ils avaient refermée derrière eux quelques minutes auparavant et tentais de l'ouvrir.
Connor vint m'aider suivi d'Hugo.
-Mais merde Connor ! Fonce dans la porte comme au football, hurla Hugo.
-Mais j'ai pas mes épaulières je vais me déboiter l'épaule ! hurla Connor en frappant dans la porte.
- Doucement Connor, on n'est pas là pour péter la porte non plus ! l'arrêtais-je.
-Grayson ? entendis-je derrière la porte. Connor ? Hugo ?
-Alison ! s'écria Connor. Est-ce que ça va ? Tu tiens le coup ?
-Ouais ouais ça va ! Qu'est-ce que vous faites là ? répondit-elle hésitante.
Nous échangeâmes un regard entre nous, sentant que quelque chose clochait et réalisant aussi que nous n'étions pas venus là dans l'idée de la sortir de cet interrogatoire de force. Alors pourquoi étions-nous là ?
-On voulait savoir comment tu allais, répondis-je alors.
D'une part c'était vrai et c'était encore plus vrai quand on entendait sa voix incertaine.
-Est-ce que vous avez des nouvelles de Nick ? demanda-t-elle en ignorant ma réponse.
-Non on n'a pas réussi à le contacter, avouais-je.
-Nelly a essayé de l'appeler et moi aussi mais aucune nouvelle, ajouta Connor.
-T'as essayé d'appeler Nick, Connor ? s'écria Alison choquée.
-Bien évidemment qu'il l'a appelé, sa sœur se fait interroger pour suspicion de viol ! lui répondis-je.
Ma réponse fut accueillie par un silence pesant, comme si, elle ne voulait pas s'adresser à moi.
-Alison ? demandais-je. Alison, tu penses que c'est moi ? C'est ça ? Tu penses que c'est moi qui ai dit ça ? demandais-je alors sentant la panique me gagner.
Elle ne me répondit pas, laissant le silence m'entourer et la panique me ronger. Je me sentis alors sombrer dans ce tourbillon de désespoir, ce tourbillon qui accentuait la sensation d'être injustement considéré comme responsable.
-Alison, s'il te plait... Réfléchis... Je t'en prie. Ne me considère pas comme responsable. Pourquoi c'est toujours moi ? Hein ? Pourquoi tu n'envisages pas la possibilité que cela soit Barbie ? Pourquoi tu t'en prends à moi ? Putain ! grognais-je en frappant du plat de la main la porte.
- Calme-toi, Grayson, souffla-t-elle alors.
-Tu me demandes de me calmer alors que tu me considères comme responsable ?!
-S'il te plait... soupira-t-elle.
-S'il te plait quoi ? Alison tu ne t'imagines pas à quel point je tiens à toi ! Tu n'imagines pas l'interrogatoire que j'ai eu moi aussi, ce qu'ils m'ont demandé, ce qu'ils ont essayé de me faire penser. Tu n'imagines pas à quel point c'est dur d'entendre quelqu'un te dire que la fille que tu...
Ses sanglots de l'autre côté de la porte m'interrompirent, m'arrêtant dans une déclaration non souhaitée. Je n'étais pas prêt. Pas prêt pour lui dire ce que je ressentais.
-Alison ? demandais-je tout bas.
Ce fut seulement au moment où je me collais contre le porte que je remarquais Hugo et Connor qui s'étaient éloignés, et la respiration sifflante d'Alison.
-Ali, parle-moi, l'encourageais-je d'une voix douce.
C'était insoutenable, insoutenable de l'entendre paniquer sans que je puisse être là et la serrer dans mes bras.
-Alison ?
-J'ai peur Grayson... J'en peux plus... siffla-t-elle d'une voix brisée.
-C'est bientôt fini je te promets... Je suis là, n'aie pas peur.
-J'arrive plus à respirer, haleta-t-elle.
Elle était en pleine crise de panique, les larmes déversant ses joues et sa respiration sifflante, aléatoire.
-Alison calme toi... Doucement... Respire... Écoute-moi. Tu te rappelles quand on était dans la forêt. Tu te rappelles quand tu es venue me chercher et que tu t'es assise à côté de moi. Ferme les yeux Alison, fais-moi confiance. Ferme les yeux et rappelle-toi. Rappelle-toi du soleil qui filtrait à travers les feuilles des arbres, rappelle-toi des oiseaux qui chantaient autour de nous. Souviens-toi de ma panique, souviens-toi de la manière avec laquelle tu m'as calmée. Tu te rappelles ce que tu m'as dit ? Moi non. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu étais à côté de moi et à chaque instant où tu te trouves à mes côtés, il n'y a que toi, il n'y a que ta voix, il n'y a que ton parfum, tes cheveux. Il n'y a que l'infinité de ta beauté qui me calme, qui me rappelle que je suis en sécurité. Je n'avais pas besoin de tes paroles pour me calmer, j'avais juste besoin de te sentir à mes côtés...
Souffle Alison, respire, inspire. Tout va bien. C'est bientôt fini. Et je te promets que dès qu'on sortira, ensemble, d'ici, qu'on s'en ira hors de cette journée de merde, que je t'emmènerai sur un terrain de basket. Je te promets d'être là, de ne pas t'abandonner et je te promets de ne jamais partir.
Tu es peut-être enfermée dans cette salle, Alison, mais tu es libre de bouger, tu peux marcher, courir dans la salle. Les murs ne se referment pas sur toi, les fenêtres peuvent s'ouvrir. Tu es libre et tu vas bientôt sortir je te le promets.
Mon oreille collée contre la porte, j'entendis au fur et à mesure de mon discours sa respiration redevenir normale. Ses pleurs disparurent rapidement, suivis de mouvement derrière la porte.
-Je suis désolée, soupira-t-elle.
-Désolée de quoi Alison ?
-Désolée d'être paniquée, alors que je ne suis pas la seule concernée. Désolée de t'avoir fait subir ça.
-T'excuse pas Ali. Je savais ce à quoi je me liais en tombant sous ton charme. Je savais que ça n'allait pas être facile tous les jours. Je savais aussi que tu m'apporterais les plus beaux moments de ma vie.
Le silence s'installa entre la porte, elle et moi. Laissant nos respirations s'unir, les voix lointaines de Connor et Hugo.
-Grayson ?
-Oui Ali ?
-Je...
-Merde Grayson ! chuchota Connor paniqué. Y a une femme qui arrive accompagnée de plusieurs policiers. Faut qu'on se barre !
-Grayson, viens, on ne peut pas rester ici, ils vont croire qu'on essayait de faire sortir Alison.
- Allez-y je reste ici, commençais-je.
-Non, tu viens avec nous ! s'écria Connor en s'approchant de moi.
-Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Alison.
-Il faut qu'on parte, on revient promis, et on n'est pas trop loin, je te promets soeurette.
Connor et Hugo commencèrent à me tirer vers la sortie, m'éloignant de la porte, d'Alison.
-Tu voulais me dire quoi Alison ? criais-je assez fort pour qu'elle m'entende de derrière la porte.
-Plus tard, Gray... Ça peut attendre. Ça va aller, maintenant barrez-vous, nous ordonna-t-elle.
Nous franchîmes les portes battantes nous séparant du couloir au moment où les portes s'ouvraient à l'autre bout du couloir.
-Pourquoi on réagit comme ça ? On a rien fait de mal ? demandais-je exaspéré d'avoir été interrompu.
-Grayson, ma sœur est considérée comme une victime de viol, elle n'est pas soumise aux mêmes lois que nous et cela touche à l'étude qui est directement liée au gouvernement. On ne peut rien faire pour l'instant et en restant là-bas on aurait aggravé les choses, surtout que tu as été, toi aussi interrogé.
-D'accord, soupirais-je. Ne reste plus qu'à croiser les doigts pour que ça se termine vite...
-On ne peut rien faire, soupira Hugo en s'asseyant contre le mur.
Connor le suivit, tandis que je restais debout, incapable de me calmer.
-Comment va-t-elle ?finit par me demander Hugo.
-Elle a fait une crise de panique...
-Mais je croyais que c'était passé cette période ! s'exclama Hugo en regardant Connor.
-Comment ça passé ? demandais-je perdu.
-Au départ de James, tu sais qu'elle n'allait pas bien, m'apprit Connor en baissant le regard mélancolique. Elle n'allait vraiment pas bien... Mais ce n'est pas à moi de te raconter ça... Elle a commencé à faire des crises de panique, ne supportant pas d'être enfermée, de ne pas être tenue au courant. Elle paniquait à chaque fois qu'elle ne pouvait pas contrôler une parcelle de sa vie. Toutes les choses qui sortaient de son emprise, tous les petits éléments qui étaient rattachés à elle et qu'elle ne pouvait pas protéger, c'était une nouvelle crise de panique. Le départ de James l'a brisé. Elle est devenue une personne différente et le seul moyen que j'ai trouvé pour la faire aller mieux, c'était de la faire bouger, de l'emmener se promener, l'emmener jouer au basket, l'emmener prendre l'air. Elle n'arrivait pas à dormir dans une chambre, elle n'arrivait pas à aller à l'école parce que c'était fermé. Elle passait ses nuits dehors sur la terrasse, ou je ne sais où. Elle partait des nuits entières pour revenir le matin plus renfermée que jamais.
-Tes parents ne disaient rien ? le questionnais-je surpris.
Il soupira, et commença à se gratter la base de son poignet, perdu dans ses pensées.
-Ils étaient impuissants... C'était soit ça, soit elle ne dormait plus, elle passait ses nuits à joueur aux jeux vidéo, la fenêtre grande ouverte, jusqu'à tomber malade. Elle a développé une attirance pour la nuit, le noir devenant son calmant. Elle était sereine dans la nuit, probablement car elle ne voyait plus ses peurs clairement. Elles étaient invisibles dans le sombre, dans la pénombre...
Ça s'est calmé au fur et à mesure, elle s'est réhabituée au monde qui l'entourait, grâce au basket, à la photographie et l'écriture et grâce à toi aussi, m'avoua-t-il en me regardant. Elle avait enfin trouvé quelqu'un sur qui décharger sa colère, sa faiblesse, sa tristesse. Elle avait enfin trouvé comme les faire taire, comment reprendre le contrôle et ça à cause ou grâce à vos caractères...
-Et ça a repris quand ? demanda Hugo pendant que j'assimilais ces informations.
-Quand elle a appris que Shawn s'engageait. Quand elle a fui, j'ai cru retourner dans le passé... Sauf que cette fois-ci, elle savait conduire et elle était beaucoup plus apte à faire une bêtise...
Hugo posa d'autres questions à Connor, lui demandant notamment pourquoi elle n'avait pas été dans le même état au départ de Shawn.
Mais ne voulant pas en apprendre sur elle, sans son accord et sans qu'elle ne m'en parle de son plein gré, je me mis à parcourir le nouveau couloir dans lequel nous avons échoué. Puis après des dizaines d'allers retours et la connaissance de chaque parcelle du carrelage, je me dirigeais prudemment derrière les portes battantes. Une petite fenêtre me permettait de voir ce qu'il se passait dans le couloir que nous avions quitté. Blake se tenait contre le mur attendant patiemment, un air satisfait sur le visage...
-Oh le connard ! m'écriais-je.
Connor et Hugo se levèrent instantanément, tandis que je franchissais les portes pour aller réduire en poussière le gars contre le mur.
Je ne courrais pas, laissant mes pieds me porter vers lui avec puissance. Chacun de mes mouvements symbolisait la colère qui s'inscrivait en moi. Je donnais l'impression d'être un combattant, un guerrier, un tueur. Et ce n'était pas qu'une impression j'allais le réduire en poussière.
https://youtu.be/0-7IHOXkiV8
*Omniscient*
Tandis que Grayson s'avançait dangereusement vers un Blake satisfait, qui ne l'avait pas remarqué, Connor et Hugo tentaient de suivre leur ami.
Alison, à quelques mètres de là, s'entretenaient avec la représentante de l'étude, celle qui se trouvait juste en dessous de la présidente dans la hiérarchie. Les policiers n'avaient rien trouvé pour confirmer ce qui avait été avancé. Et c'était pourquoi la représentante était venue s'entretenir avec Alison, lui annonçant la peine qui avait été décidée pour Nick, quand bien même son innocence. Une peine qui pouvait être malléable à condition d'un intérêt plus prononcé envers l'un de ses partenaires et le désintérêt envers l'autre. Afin qu'il ne se sente pas délaisser.
L'attaque se présenta en plein milieu du discours de la représentante. Grayson n'avait pas choisi un moment particulier pour s'en prendre à Blake. Il n'avait pas cherché une certaine attaque, ni même un plan. Il avait arqué son bras, lorsqu'il avait trouvé qu'il était assez proche de Blake pour le frapper. Son bras arqué, puis son poing en plein milieu de la joue de son âme sœur, il se déchaina.
Les cris de douleur et de surprise de Blake se répandirent dans le couloir, tandis que Grayson assenait un autre coup de poing dans le visage de Blake, sa colère se ravivant à chaque coup, sa haine se développant à chacun des cris de son adversaire... De son ennemi.
Rapidement, le combat commença. Blake se redressa et accueillit les coups en les redistribuant à Grayson. Les insultes fusant et le vacarme occasionné donnèrent le signal aux policiers pour sortir de la salle, laissant la porte, simplement fermée, derrière eux. Dans l'ouverture de la porte, Alison avait eu le temps de voir Grayson et il ne lui en avait pas fallu plus pour qu'elle se lève et accourt vers la porte. La représentante lui attrapa le bras, l'interrompant au moment où elle allait sortir.
-N'oubliez pas mademoiselle Reynolds... Il en va de la peine de monsieur Callaway. Vous êtes la seule maitresse de son destin... A vos risques et périls.
Alison ne prit même pas la peine de réfléchir. Elle se retrouvait face à un dilemme. Sauver Nick en passant du temps avec le pauvre Blake délaissé, tout en devant abandonner Grayson... Ou continuer sa vie telle qu'elle se déroulait quelques heures auparavant, en choisissant de rester elle-même et de poursuivre sa relation avec Grayson.
Devoir choisir entre le « N'oublie pas Ali... Je serais toujours là pour toi. » et les « il n'y a que toi » « Je te promets d'être là, de ne pas t'abandonner et je te promets de ne jamais partir. » n'allait pas être une chose facile...
Choisir entre l'amitié ou les sentiments. Choisir entre son meilleur ami ou son petit ami... Choisir alors qu'ils ne lui avaient jamais demandé de le faire.
Choisir ou laisser son corps choisir...
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Bonjour, Bonsoir! Comment allez-vous?
Je tenais à m'excuser de ne pas avoir pu publier plus tôt, j'étais en plein bac blanc.
A votre avis? Qui va-t-elle choisir? Nick? Grayson? Blake?
Je voulais vous remercier de tout cœur pour les 2k de votes... C'est juste incroyable. Je voulais souhaiter la bienvenue aux nouveaux, qui lisent l'histoire en une journée pour certains! Franchement je vous remercie mille fois...
Comment avez-vous trouvé ce chapitre? N'hésitez pas à voter et à commenter.
Je tenais à préciser que le concours PAIRS est ouvert, vous pouvez vous y inscrire jusqu'au 10 mars. Pour cela allez sur le book sur le compte d'AnnaHolahalan
Le livre vous éclairera et vous donnera les informations nécessaires. N'hésitez pas, néanmoins, si vous avez des questions, à venir m'en parler en privé.
JE TIENS A PRÉCISER QUE VOUS AVEZ TOUS ET TOUTES VOS CHANCES D'Y GAGNER ALORS N'HÉSITEZ SURTOUT PAS A PARTICIPER!
Je vous annonce, par ailleurs, que je pense faire encore 5-10 chapitres avec des surprises inattendues à la fin... Je ne vous en dis pas plus, mais préparez-vous.
Bonne journée, bonne soirée, bonne nuit!
Morgan.xx
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