CHAPITRE 34 :

-Mademoiselle Reynolds, je vous repose la question : Monsieur Callaway a-t-il abusé de vous sexuellement ?

Pour la douzième fois en à peine cinq minutes d'interrogatoire, j'hochais négativement la tête. J'avais beau leur dire et redire que Nick ne m'avait pas violé, cela rentrait par une oreille et sortait par l'autre. Comme si ce policier n'allait pas arrêter de m'interroger tant que je ne lui aurais pas dit ce qu'il voulait entendre.

-Alison... Voyons, vous pouvez tout me dire. C'est mon travail, je suis policier et des preuves conséquentes témoignent de ce fait. Ne craignez pas les représailles de monsieur Callaway. Si vous avouez, il n'aura plus aucun moyen de vous faire du mal.

-Mais puisque je vous dis que Nick ne m'a rien fait.

-Vous avez eu des rapports avec lui, n'est-ce pas ?

-Oui mais ils étaient consentant !

-D'après les preuves fournies et le témoignage d'un de vos amis, vous n'étiez pas consentante... commença-t-il.

-Mais puisque je vous dis que je l'étais ! le coupais-je.

-Nous ne pouvons pas vous croire directement, vous avez développé le syndrome de Stockholm. Vous êtes amoureuse de votre bourreau et vous le défendez.

-Mais non ! m'écriais-je.

-Ce syndrome est tout à fait normal dans votre cas, c'est pourquoi nous insistons. Nous voulons vous aider. Ce que Monsieur Callaway vous a fait, n'est pas normal...

-Mais il ne m'a rien fait, répétais-je.

-Monsieur Callaway...

-Il ne m'a rien fait ! C'est mon meilleur ami, nom de dieu !

-...vous a forcé à avoir des rapports sexuels avec lui. Vous avez le droit de porter plainte, vous avez le droit de nous dire la vérité...

Je décrochais mon attention de son discours. J'avais la sensation désagréable d'être jugée, d'être jugée sur le fait d'avoir eu des rapports sexuels avant le mariage et avec quelqu'un d'extérieur à l'étude. J'avais l'impression d'avoir été souillée... Alors que pas du tout ! J'avais été consentante, Nick avait été le plus attentionné possible. On avait toujours eu des relations appropriées... Je...

-Mademoiselle Reynolds... Je sais que vous êtes en train de vous remémorer vos instants avec lui. Vous pouvez tout me dire. C'est mon travail. N'ayez pas honte. Ce n'est pas à vous d'avoir honte, mais à lui. C'est lui qui vous a forcé.

-Mais je n'ai pas honte ! Il ne m'a forcé en rien. C'est pas possible !

Je tapais le plat de ma main sur la table devant moi.

-Mademoiselle... Veuillez garder votre calme. Je sais que c'est dur. C'est dur d'admettre ce qu'on vous a fait. Mais vous pouvez tout me dire. Ce qui sera dit entre ses murs ne sortira pas. Sauf dans le cadre du procès qui aura lieu.

-Un procès ? Comment ça un procès ?

-Ces actes doivent être punis. Vous avez été violée à plusieurs reprises, il est normal que vous soyez défendue et qu'il soit incarcéré.

-Mais je n'ai pas été violée ! Que ne comprenez-vous pas ? J'ai eu des rapports consentant avec Nick et je n'ai rien à vous révéler sur ça ! Cela relève du cadre privé.

-Je vais demander la consultation d'une psychologue, peut-être arriverez-vous à vous confier à une femme et non à un homme.

-Mais je n'ai rien à dire ! Nick et moi avons eu des relations protégées et consentantes. Il n'a en aucun cas abusé de moi.

-Protégées ? Pourtant ce n'est pas ce qu'il y a écrit dans votre dossier... Vous avez cru être enceinte il y a quasiment deux mois.

-Mais non ! Le médecin a laissé entendre que j'étais enceinte et puisqu'un préservatif n'est jamais sur... Oui j'ai eu peur...

-Mademoiselle je vous laisse encore une dernière chance de vous confier à moi. Sinon je me retrouve dans l'obligation d'appeler une psychologue, madame Yelle et un médecin compétent pour réaliser des examens sur vous. Des examens que nous aurions pu éviter si vous aviez accepté ceux de la doctoresse Courrossel.

-La présidente ? Quel est le rapport avec la présidente ?

-La présidente est la chef de l'état mais également de l'étude dans laquelle vous participez. Or ce cas de viol entache l'étude et votre prédisposition à vous lier à vos âmes sœurs. Ainsi... Elle se doit d'être là pour prendre les mesures qui lui semblent nécessaires...

-Non mais ma relation avec Nick n'a jamais causé de problèmes. Elle n'est jamais intervenue pendant l'étude. Je... Non !

-Mademoiselle elle est intervenue sans même que vous vous en rendiez compte, puisqu'une plainte a été déposée contre lui et contre votre investissement dans cette étude.

-Mon investissement dans cette étude ? répétais-je hébétée... MAIS NICK N'A AUCUN RAPPORT AVEC MON INVESTISSEMENT DANS L'ÉTUDE ! m'écriais-je.

-Je vous prie de garder votre calme. Je me retrouve dans l'obligation de vous tenir en garde à vue ici, jusqu'à temps que vous vous sentiez apte à nous révéler ce que Nick vous a fait subir. Je comprends tout à fait que cela va être compliqué mais je crois en vous. Je sais que vous êtes assez forte pour encaisser et vous remémorer ces lourds souvenirs.

D'un sourire contrit, le policier sortit de la pièce et me laissa seule. Je me levais et au moment où j'entendais le cliquetis d'une serrure que l'on ferme je soupirais.

J'étais enfermée dans une salle de classe avec pour seul mobilier une grande table de cantine, une chaise et un tableau. Les autres tables de classe avaient été sorties, ainsi que les chaises. Le bureau des professeurs avait subi le même sort, tout comme les craies.

Je ne comprenais plus rien... Absolument plus rien. Je n'arrivais pas à voir comment je m'étais retrouvée ici avec un policier pour m'interroger d'un crime que Nick n'a pas commis.

J'étais tenue en cage, isolée de mes amis et j'allais subir des examens pour une chose qui ne s'était pas passée, pour un mensonge inventé de toute pièce. Un mensonge qui allait faire de nombreux dégâts... Mais qui ? Qui l'avait répandu ?

*Grayson*

-Grayson ! s'écria Connor en accourant dans la cantine suivi d'Hugo.

Je me levais pour accueillir mon ami et le frère de la fille qui m'en faisait voir de toutes les couleurs.

-Où est-elle ? Que vont-ils lui faire ?

J'avais la tête aussi grosse que les fesses de Marge dans Harry Potter, mais j'essayais quand même de comprendre.

-Ils l'ont emmenée dans une salle d'interrogatoire. Je ne sais pas trop où, je viens de sortir de la mienne.

-Mais merde qu'est-ce que vous avez encore fait !?

-Doucement Connor ! Pour une fois, on a rien fait. On faisait ça quand on ne pouvait pas s'entendre. Depuis il ne s'est rien passé.... Et puis il n'y avait jamais la police qui se ramenait pour gérer ça, à l'époque, me défendis-je.

Le visage de Connor se faisait inquiet et totalement perdu. Il ne m'en fallut pas plus pour me rappeler de la fois où il m'avait foutu un patin pour avoir jeté les affaires du casier d'Alison dans la piscine jouxtant le lycée. J'étais sorti d'un rendez-vous houleux du bureau du directeur quand il m'était tombé dessus en me rappelant qu'il fallait mieux que cela soit lui plutôt qu'Alison. Une semaine plus tard, Alison se vengeait et pas de la plus douce des manières. Ah ça non... Elle ne connaissait pas la douceur, seulement la haine. J'avais retrouvé épinglé un peu partout dans le lycée un montage d'un garçon et moi dans les vestiaires des douches... La rumeur de ma soi-disant homosexualité avait fait, alors, le tour du lycée.

Notre relation avait tellement évolué, on avait réussi à passer outre ces moments de querelles, de batailles d'adolescents, pour en venir à ces putains de sentiments qui me rongeaient le cœur.

Mes pensées furent interrompues par une Nelly entrant dans la cantine escortée par des médecins.

Elle avait une tête à faire peur et semblait totalement décontenancée... Elle s'approcha de nous et se jeta dans les bras d'Hugo avant de fondre en larmes. Le regard de tous les adolescents était tourné vers nous, vers notre quatuor totalement abasourdi. Thomas se détacha du groupe et s'approcha de nous.

-Pourquoi elle pleure ? me demanda-t-il inquiet.

Nelly s'écarta d'Hugo, s'essuya le visage et tenta de se ressaisir devant lui avant d'expliquer.

-Ils savent tout... soupira-t-elle.

-Savoir tout quoi ? demandais-je inquiet.

-Ils connaissent toutes nos vies, tous nos délires, tous nos secrets.

Un sanglot s'échappa de sa gorge, elle ferma les yeux pour contenir ses larmes. Mais déjà Thomas liait ses doigts aux siens et enroula son bras autour de son épaule. Elle se calma et reprit.

-Ils m'ont menacé. Ils ont cherché par tous les moyens à me mettre dans leur camp, à me faire dire ce qui était totalement faux... Ils ne te l'ont pas fait à toi ? me demanda-t-elle surprise.

J'hochais négativement la tête...

Non, ils ne m'avaient pas fait ça... Ils avaient fait pires.

*Nick*

Je roulais en direction de la fac pour arriver à l'heure à mon cours de biologie et pour pouvoir me glisser à côté d'Alexia. J'augmentais le son de ma musique et me laissais bercer par le groupe The Internet. La chanson Special Affair/Curse retentit dans les enceintes et me transporta ailleurs que sur cette autoroute. Dans un monde où j'aurais pu être en couple avec Alexia sans que son mec ne la trompe... Les kilomètres défilaient sur le compteur me rapprochant davantage de ma fac. Au bout d'une vingtaine de minutes et la majeure partie de leur album écouté, je me garais enfin devant ma fac, à la place de parking que je louais. De nombreux étudiants étaient devant en groupe et s'étaient tournés vers ma caisse. Je descendis de ma voiture, fermais la portière derrière moi et allais ouvrir mon coffre, tout en faisant abstraction des regards. J'en sortis mon sac en bandoulière et refermais le coffre.

-Monsieur Callaway ? entendis-je.

Je me retournais et me retrouvais face à face avec trois policiers en uniforme et aux visages fermés.

-Oui ?

Je vis les étudiants se rapprocher discrètement de nous pour écouter la conversation.

-Vous êtes bien Nick Luis Callaway ? me demanda le policer de droite.

J'acquiesçais, surpris.

-Je peux vous aider ?

Les policiers acquiescèrent à leur tour. Le policier de gauche et du milieu s'approchèrent de moi, tandis que celui de droite déclarait :

-Vous êtes en état d'arrestation pour des viols à répétition sur la personne d'Alison Reynolds.

Les policiers me plaquèrent violemment sur le coffre et immobilisèrent mes bras dans mon dos.

- Vous avez le droit de garder le silence. Dans le cas contraire, tout ce que vous direz pourra et sera utilisé contre vous devant un tribunal. Vous avez le droit de consulter un avocat et d'avoir un avocat présent lors de l'interrogatoire. Si vous n'en avez pas les moyens, un avocat vous sera désigné d'office, et il ne vous en coûtera rien. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n'importe quel moment d'exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition.

Sur le coup de la surprise, je ne cherchais même pas à me défendre, je restais figé sur les regards de dégoûts des étudiants qui avaient assisté à la scène et sur le regard interrogateur d'Alex...

Mais bordel... Dans quelle merde je me retrouvais ?

*Grayson*

Connor, Hugo et moi étions dans les couloirs du lycée à la recherche de la classe dans laquelle Alison était tenue en interrogatoire.

-Il est passé où en fait Blake ? nous demanda Hugo.

-Je ne sais pas, quand on est arrivé avec Alison, donc après le passage à la visite médicale, il était déjà en entrevue avec un médecin alors qu'on était censé avoir l'entrevue en groupe avant puis individuellement. C'est à ce moment-là, qu'un policier est venu chercher Alison et qu'un autre m'a emmené dans une salle de classe.

-Je suis sûr que Blake est dans le coup ! râla Hugo en se tapant le poing contre sa paume de main.

-Je te jure que si Barbie est dedans je vais le buter, grogna Connor.

-Non moi d'abord, arrêtais-je Connor. C'est moi qui vais le tuer.

-Même si on n'est pas sûr que ça soit lui ? questionna Hugo posant le pour et le contre.

-Y a pas de doute possible... C'est lui. Lui qui se sent menacé par la relation d'Alison et de Nick. Il veut foutre la merde entre Alison et moi, en me laissant porter le chapeau. J'espère juste que ta sœur, Connor, sera plus intelligente que lui...

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IMPORTANT !! La partie qui va suivre est très importante! C'est une SURPRISE ! Alors allez la voir.

N'hésitez pas à voter et à commenter. J'espère que ce chapitre vous aura plu et qu'il ne vous laisse pas trop dubitatifs.

Morgan.xx