CHAPITRE 32 :

-Tu n'avais pas fac ce matin ? demandais-je.

Nick était en fac de biologie, passionné par ces chromosomes, ces gènes qui faisaient de nous les personnes que nous étions. Il adorait cela, ayant passé une majeure partie de son lycée à travailler en étude pour exceller, pour être sûr qu'à chaque instant il réussissait. Il aimait ce que je détestais, il aimait cette notion de changement, d'évolution qu'ils nous offraient. Il adorait l'idée même de l'étude A=AS, tandis que je faisais tout pour m'en éloigner un maximum. Nick se tourna vers moi rapidement avant d'hocher la tête négativement, puis il reporta son attention sur la route. Ses cheveux bruns assez longs en pétard donnaient l'illusion qu'il venait de se lever.

-Tu ne t'es pas levé juste pour m'emmener quand même ?

-Non pas du tout, mentit-il.

-Mais Nick t'aurais dû dormir ! Je pouvais très bien prendre ma voiture pour aller au lycée.

-Qu'est-ce qui m'a trahis ?

-Ma connaissance de toi, peut-être, souriais-je.

Il leva les yeux au ciel amusé et secoua la tête comme pour se moquer.

-Je vais bien Nick, soupirais-je finalement.

-J'espère, Ali.

-T'avais pas à te lever pour vérifier ça...

-Il est quand même parti, comme James...

-Je le sais. Mais j'ai grandi, je suis devenue plus forte et maintenant je ne suis plus perdue... Enfin plus autant.

-J'avais peur de ta réaction tu sais ?

-Je crois que je suis celle qui a eu le plus peur, dans cette histoire, dédramatisais-je.

Il acquiesça et posa sa main sur ma cuisse pour me réconforter.

-N'oublie pas Ali... Je serais toujours là pour toi.

-Moi aussi Nick... Mais tu ne me dis pas ça seulement à cause de Shawn n'est-ce pas ?

Son regard sur moi se fit interrogatif, tandis qu'il garait sa voiture sur le parking du lycée.

-Ça devient flippant quand même ! Depuis quand me connais-tu aussi bien ?

Je rigolais amusée d'avoir raison.

-Je t'écoute petit Nick, l'encourageais-je.

Il soupira, ferma les yeux et posa la paume de sa main sur son front.

-Je ne sais pas comment te dire ça, soupira-t-il.

-Commence et tu aviseras, lui proposais-je.

Il resta silencieux quelques minutes cherchant ses mots, puis rouvrit ses yeux et se plaça face à moi.

-J'ai besoin de tes conseils Alison. Tu sembles aller bien et c'est pour ça que je t'en parle, sinon je n'aurais même pas envisagé de le faire. J'aurais gardé ça pour moi et j'aurais laissé tomber. Juste pour être à tes côtés...

-Mais je vais bien Nick, donc tu peux me le dire.

-J'ai rencontré quelqu'un mais...

-Whaouh ! Félicitations !

-Attends il y a un mais !

-Ah non ! Pas de mais ! Débrouille-toi je ne veux pas qu'il y ait de mais, m'énervais-je.

-J'aimerais bien moi aussi, avoua-t-il.

-Nick balance l'histoire, lui ordonnais-je.

-Elle est en couple.

-T'aventures surtout pas sur ce chemin, le prévins-je.

-Mais son gars la trompe, ajouta-t-il malgré lui.

-Merde. Enfin non pas merde, parce que comme ça elle n'est plus en couple, mais merde pour elle quoi...

-Je ne sais pas quoi faire Alison... Je meurs d'envie de lui dire mais j'ai l'impression d'être égoïste et de faire ça pour mon avantage.

-Tu en as parlé à son mec ?

-Non mais t'es folle ?! Tu as cru que j'allais aller le voir et lui dire : « Salut gars, je suis intéressé par ta petite-amie mais vu que tu la trompes, je vais lui dire et comme ça je pourrais être avec elle. Sinon j'adore ta coupe de cheveux ? »

Je rigolais malgré la situation, ce qui eut le don de le faire rire à son tour.

-Sa coupe de cheveux déchire ? demandais-je.

-T'imagine même pas. Elle ne bouge pas même quand il court ! soupira-t-il jaloux.

-Quand je disais que tu devais en parler avec son mec, c'était juste lui dire que tu étais au courant et que tu n'hésiterais pas à lui péter la gueule, s'il ne le disait pas à sa copine.

-Je ne veux pas être à l'origine de leur rupture, Alison.

-Alors attends. Attends et tu verras que le karma lui retombera dans la gueule, proposais-je.

-Ça va la briser...

-Mais tu seras là pour la relever, comme tu l'as été pour moi, l'encourageais-je.

Il me sourit et m'attira dans ses bras.

-Merci ma petite Ali.

Je souris malgré moi et déposais un bisou sur sa joue. Notre étreinte se termina à cause de la sonnerie de mon téléphone.

-Allô ?

-Alison ?! Où es-tu ? s'énerva Grayson au téléphone. Je suis tout seul avec Barbie !

-TU M'APPELLES ENCORE UNE FOIS BARBIE JE T'EXPLOSE TA GUEULE ! hurla une voix en fond.

-Je vais te montrer qui est Ken bouffon et tu verras que ta petite queue ne sera pas aussi grande que la taille d'une allumette, répliqua Grayson.

-Gray, calme-toi, lui ordonnais-je. Attends deux secondes, ajoutais-je.

-Que se passe-t-il ? ricana Nick.

Je décollais le téléphone de mon oreille et fis la bise à mon meilleur ami.

-Désolée beau gosse, mais je dois y aller, sinon je vais être complice d'un crime passionnel, soufflais-je. Merci encore de m'avoir emmenée et surtout soutiens la fille, tu verras que son mec se fera prendre.

-De rien ma belle. Amuse-toi bien, me salua-t-il.

Je descendis de la voiture et rabattis le téléphone contre mon oreille, tandis que je m'élançais vers le lycée.

-Est-ce que tu m'as obéi ? me demanda Grayson après que je lui ai dit que j'arrivais.

-Obéi ? Je ne suis pas ton chien.

-Alison est-ce que je vais pouvoir contempler l'œuvre d'art ? grogna-t-il.

Je compris alors sa référence au suçon qu'il avait laissé sur ma clavicule. Je baissais la tête et observais mon haut.

-Je te jure Alison, que si tu ne m'as pas écouté. Je le défonce. Je n'aurais aucune raison de ne pas le faire, parce que je sais que je n'aurais pas de distraction.

-Doucement Grayson ! Tu le verras, promis ! lui appris-je en levant les yeux au ciel.

Un grognement de satisfaction me parvint.

-Mais je te préviens, je n'ai pas fait exprès. Alors ne te réjouis pas trop vite.

-Ton inconscient a fait exprès... Désir refoulé, acte manqué et bientôt la prise de conscience. Juste parce qu'il sait ce que nous savons.

-Et qu'est-ce que nous savons ? lui demandais-je en levant les yeux au ciel.

-Que tu es accro à moi.

-Mais bien sûr et mon poing dans ta tête, lui aussi il est accro à toi ?

-Tu vois ?! Même ton corps veut de moi. Il n'aspire qu'à me toucher.

-Bon je vais raccrocher sinon je risque de mourir de rire à cause de tes conneries.

-Dépêche-toi... J'ai hâte de pouvoir te laisser une autre œuvre d'art et surtout... J'ai hâte de retrouver tes lèvres, murmura-t-il.

-Grayson ! Je te jure que si tu m'embrasses, ou si tu me refais un suçon je t'arrache les couilles. Blake en aura peut-être des petites mais au moins, il en aura alors que toi... Tu n'auras qu'un trou !

J'entendis son rire avant qu'il ne raccroche ne prenant pas mes menaces au sérieux. Je m'arrêtais devant le lycée et jetais un regard à mon téléphone qui venait de vibrer dans ma main.

De Nick : N'oublie pas de remettre ton écharpe correctement. Je ne pense pas que Blake apprécie de voir ce que Grayson t'a fait. :) Alison, la prochaine fois c'est à toi de m'expliquer ce qu'il se passe dans ta vie.

Je souris, gênée qu'il me connaisse autant que je le connaisse et qu'il n'ait pas eu le courage de me le dire en face.

A Nick : Promis, je t'expliquerai. Merci encore de m'avoir emmenée. Mais n'utilise pas ton téléphone au volant !

Je verrouillais mon téléphone et inspirais un bon coup avant de rentrer dans le hall du lycée. J'en profitais pour enrouler mon écharpe autour du cou afin de cacher la marque rose qui s'était installée contre mon gré.

Le bruit de mes pas se répercutait dans les couloirs vides du lycée, me mettant mal à l'aise. Des affiches accrochées sur les portes indiquaient la direction de la cantine, nous invitant à nous y rejoindre pour un petit déjeuner offert par l'étude.

Voir les couloirs où je passais la majorité de mon temps vides me laissait une mauvaise impression. Un lycée sans élèves était réellement beaucoup moins intéressant qu'un lycée avec une horde d'adolescents aux hormones incontrôlables. L'analyse des visages, la chaleur humaine, le bruit assourdissant des conversations... Et maintenant le vide... L'absence de cette essence qui symbolisait notre existence. Elles étaient loin les deux années de haine entre Grayson et moi, elles étaient loin derrière nous, le futur s'offrant à nous, venant nous déflorer de notre haine. Les portes de la cafeteria ouverte et une analyse rapide des lieux me permirent de localiser Grayson et Blake.

Une distance de cinq mètres entre eux, muets comme des carpes, l'insolence et l'horreur comme seuls amis, ils ne s'adressaient aucun regard, aucune parole, se détestant plus qu'il n'y avait d'air dans la salle.

A mon entrée, Gray se tourna vers moi et m'accueillit avec un magnifique sourire, qui n'annonçait rien de bon, tandis que Blake s'avançait vers moi faisant disparaitre la distance qui nous séparait. Il me fit un câlin pour me saluer.

-Comment tu vas Alison ?

-Bien et toi ? lui demandais-je après m'être écartée de lui assez mal à l'aise.

Ses bras n'étaient pas si accueillants que ceux que j'avais l'habitude de côtoyer, l'odeur masculine qu'il dégageait n'était ni harmonieuse, ni attractive. C'était un mélange âpre, revêche, âcre, criard...

Je ne savais pas pourquoi, ni la raison pour laquelle j'aurais préféré être dans les bras de Grayson plutôt que les siens. J'aurais préféré sentir son parfum, cette douce odeur d'interdit, de tentation, d'attraction, d'intérêt.

Pourtant malgré que ce dernier me parle, je m'avançais vers Grayson redoutant de son accueil, redoutant de devoir gérer la situation s'il m'embrassait devant Blake. Mes lèvres me piquèrent me rappelant les précédents baisers échangés et les futurs.

A mon arrivée devant lui, son visage se pencha vers le mien et déposa deux légers baisers sur mes joues et un autre sur ma tempe. Ses doigts défirent discrètement mon écharpe laissant les pans pendre dans le vide, seulement retenus par ma nuque. Ses yeux et son sourire pétillèrent de joie et de désir en découvrant sa marque sur ma clavicule, tout à fait visible à cause du pull que j'avais enfilé à la va vite quelques heures auparavant.

Il finit par m'inviter dans ses bras, sa main dans le bas de mon dos.

-Je te préviens Alison... J'attends une récompense pour ma bonne conduite, chuchota-t-il.

-T'auras une sucette, rigolais-je.

-Tu me feras une sucette ?

-Mais t'es malade toi ! Je te parlais du bonbon ! m'écriais-je.

La chaleur de Grayson m'était familière, son odeur aussi, ses étreintes mes repères, mais son rire m'était devenu nécessaire.

-Restons sages sinon tu vas te faire tuer par un jaloux, soupira-t-il en m'écartant de lui.

Je me retournais vers Blake et le découvris, la mâchoire serrée, le regard énervé et le corps tendu au maximum près à se défouler. Son regard descendit sur mon corps analysant mes vêtements, et... Ses yeux s'arrêtèrent sur le suçon me rappelant qu'il était désormais visible.

Ses poings se contractèrent, comme s'il allait s'en servir. L'arrivée de médecins et le rassemblement des lycéens l'en dissuada cependant.

-Bonjour à vous ! Nous sommes heureux de vous retrouver ici aujourd'hui, afin de réaliser nos premières enquêtes d'investigation. J'espère que vous êtes tous heureux d'être ici avec nous et que vous avez profité du petit déjeuner qui était à votre disposition. Veuillez-vous mettre par couple, ou par trio, des médecins seront placés à votre disposition et viendront vous voir dans quelques instants. Je vous souhaite une agréable journée, scanda le docteur Louvin.

D'un signe de tête, il invita les élèves à s'éparpiller pour mieux se réunir. Je vis Thomas attendre Nelly près de la porte de la cantine, je vis Louvin s'approcher de nous, suivi de trois autres médecins.

-Melle Reynolds, me salua-t-il avec un grand sourire. Vous vous êtes remise de votre fausse annonce de grossesse ? me demanda-t-il en souriant.

-T'étais enceinte ? s'écria Blake avec un mouvement de recul.

-Non, rigola le médecin. Elle a cru l'être à cause de son meilleur ami.

-Nick ? Tu as couché avec Nick ? s'exclama-t-il offusqué.

-Fais pas le choqué, toi. T'es une tarlouze. Tu sais ce qui se trouve entre tes jambes s'est fait pour être utiliser, pas seulement pour jouer avec, répondit Grayson en levant les yeux au ciel.

Les yeux de Blake se positionnèrent sur mon suçon, comme s'il réfléchissait ou faisait des liens...

Je me détournais de lui et saluais les autres médecins qui se présentèrent rapidement, sans que je n'accorde d'importance à leurs noms.

-Etant notre trio de choc, nous avons décidé de vous faire passer une visite médicale, de vous interroger en groupe puis individuellement. Pour la visite médicale, veuillez suivre le médecin Courrossel.

La seule femme présente dans leur groupe médical nous fit signe de la suivre, balançant ses cheveux dans son dos en se retournant. Sa blouse blanche combinée à ses chaussures à talons donnait la sensation d'avoir affaire à une femme de pouvoir et de convoitise. Dans un silence total elle nous emmena devant l'infirmerie et nous pria d'attendre quelques instants pour qu'elle puisse tout préparer.

Grayson se laisse glisser contre le mur, pour finalement s'asseoir sur le sol, je fis de même, bientôt suivie par Blake. Nous étions tous les trois, dans un silence total, assis sur le sol, attendant je ne sais quel miracle nous permettant de fuir d'ici.

-Euh... Alison ? me demanda Blake en se tournant vers moi. Tu as vraiment déjà eu ta première fois ?

-Ma première fois de quoi ? le questionnais-je perplexe.

-Tu sais ta première fois... Avec un garçon ?

Grayson pouffa de rire, s'attirant le regard tueur de Blake et le mien interrogatif.

-Oui.

-Ah...

-Ah quoi ? Pas toi ? l'interrogeais-je en levant les yeux au ciel face aux ricanements de Grayson à ma droite.

-Non, j'attendais la bonne personne...

Grayson explosa de rire cette fois-ci et appuya sa tête contre le mur, tellement il n'arrivait plus à s'arrêter.

-T'as quoi toi ? Arrête de rigoler ! Grayson ! m'énervais-je en lui tapant l'épaule.

-Il... T'attendait toi Ali, rigola-t-il.

-Mais non, rigolais-je moi aussi exaspérée par l'imagination débordante de Grayson.

Je me tournais quelques secondes vers Blake, m'attendant à le voir rire, lui aussi. Je me stoppais immédiatement et l'interrogeais du regard.

-Oh merde, m'écriais-je.

-Et l'étude Ali ?

-Quoi l'étude ? T'as toujours pas compris que c'était la pire chose de ma vie cette étude de merde ? râlais-je mal à l'aise.

-Ah, soupira-t-il.

-Ah mais quoi encore ?! J'ai dit quelque chose de mal ?

-C'est grâce à elle que l'on s'est rencontré, m'expliqua-t-il en baissant la tête et en évitant mon regard.

-Ah... Euh... Mais regarde ! Je me suis rapprochée de Grayson grâce à elle et c'est toujours autant la pire chose de ma vie, tentais-je.

Grayson grogna alors et m'attira dans ses bras, me renversant sur ses genoux. A moitié allongée sur ses cuisses, je tentais de me relever. Mais ses mains placées sur mes épaules me maintenaient immobiles.

-Alison... me prévint-il.

-Quoi encore ?

-Blake ? appela la médecin en ouvrant la porte de l'infirmerie.

Nous sursautâmes et je profitais de la surprise pour repousser les mains de Grayson et me rasseoir.

Il me fusilla du regard, tandis que je regardais se lever Blake. Avant de rentrer, ce dernier se tourna vers nous et annonça :

-Au moins vous vous êtes rapprochés...

Puis il rentra dans l'infirmerie et ferma la porte derrière lui. Je soupirais et fermais les yeux, la tête appuyée contre le mur.

-Depuis quand je suis la pire chose qui te sois arrivée ? grogna-t-il à mon oreille.

-Depuis que tu m'embrasses sans mon accord !

-Tu apprécies autant que moi, Alison !

-Depuis que tu me fais des suçons, alors.

-Un, j'en ai fait un ! Et arrête il est magnifique. C'est une merveille.

-T'es exaspérant !

-Non je suis sensationnel et bientôt tu approuveras.

-Si tu veux... Mais pour l'instant tu me fatigues.

-Alors viens dormir avec moi...

-Grayson, râlais-je.

-Bon d'accord j'arrête.

-Promis ?

-Ah non ! Là tu m'en demandes trop !

-J'ai vraiment cru que t'allais arrêter, pleurnichais-je.

-Parle-moi alors... Et j'arrêterais...

-Tu veux que je te parle de quoi ?

-Dis-moi ce que tu ressens Alison.

Je me tournais vers lui et l'observais. J'observais son visage, chaque grain de beauté qui y était présent, chaque étincelle dans son regard, chaque centimètre carré de sa peau lisse. Je parcourais ses cheveux contrôlant mon envie de les toucher, je descendis son regard jusqu'à sa main qu'il venait de glisser dans la mienne, puis jusqu'à son bras avec lequel il m'attira contre lui. Alors face à ses yeux inquisiteurs et face à cette envie de lui parler, j'inspirais un bon coup et me livrais.

-J'adore notre relation, Grayson... C'est vraiment. Sensationnel.

-Et encore tu ne m'as pas encore vu... commença-t-il.

-Mais tais-toi putain ! rigolais-je.

-Ah oui mince !!! Continue, s'écria-t-il.

- Non tu as gâché mon moment...

-Ton moment ? T'allais me dire quoi ? Merde merde merde !!! Attends, recommence, continue, mais merde t'arrête pas ! s'exclama-t-il alors regrettant son interruption.

-Non... Je voulais faire comme dans les films, mais tu as tout gâché.

-Les films ne sont pas la réalité Alison. Nous ne sommes pas des acteurs d'une série, ni même d'un feuilleton, nous ne sommes pas des adolescents faux simplement créés pour une histoire sans queue ni tête. Nous sommes réels, nous sommes nous et ça il faudrait que tu l'acceptes. On fait peut-être partie de cette étude, contre notre gré ou avec envie, mais quoi qu'il en soit, nous sommes nous-mêmes avant d'être ce qu'ils veulent que nous soyons... Tu es Alison Reynolds, adolescente de dix-sept ans absolument déprimante et flippante. Tu es la personne que tes actes définissent, tu es la personne que tes désirs définissent. Et je sais que je fais partie de ses désirs Alison. Alors accepte moi, accepte moi, parce que ton corps veut de moi, ton cœur aussi. Tu veux de moi.

Les films font peut-être rêvés, mais ils ne sont pas réels. Et moi je sais que notre nous est réel. Notre histoire est le présent et le futur mais n'est pas irréelle. Alors même si le jour où je te dirais ce que je ressens pour toi, ce n'est pas comme dans les films, ça sera sincère et c'est cela la différence entre la réalité et le fictif. C'est cela la réalité pour notre histoire, notre intrigue.

Et quand bien même tu aies peur de choisir entre Blake et moi, sache que moi j'ai peur que tu ne me choisisses pas. Que tu fasses voler en éclats tout ce que je ressens pour toi, tout ce que tu ressens pour moi et tout ce que nous avons créé.

Pourquoi tu souris ? me demanda-t-il finalement.

-Parce que je meurs d'envie de t'embrasser.

Ses yeux s'agrandirent de surprise, tandis que je me penchais vers ses lèvres. Mon audace me tordait le ventre, me rappelant inconsciemment que je venais de confirmer ce que je ressentais, confirmant que j'avais envie d'être avec lui d'une toute autre manière, en oubliant les barrières de l'amitié, en oubliant les barrières de ma peur. En oubliant tout, à l'exception de lui. Sa langue liée à la mienne, nos pensées en parfait accord et cette envie insatiable de ne pas le laisser partir.

J'étais bien avec lui, mieux qu'avec toutes les personnes qui l'avaient précédé. Mieux grâce à sa particularité, grâce au fait qu'il soit Grayson et que je sois Alison. Deux personnes dont les prénoms rimaient, deux personnes dont le cœur venait de se lier pour la première fois et deux personnes qui allaient parcourir un bout de chemin ensemble.

Je m'écartais finalement de lui pour reprendre ma respiration et ouvrais les yeux pour l'observer. Ses paupières closes, son air ébahi, il était absolument divin. Je m'approchais à nouveau de lui et l'embrassais furtivement avant de poser ma tête sur son épaule.

Mon cœur battait avec entrain acceptant ce nouveau futur et cette nouvelle vie, sans peur, mais seulement avec une personne en plus dans ma vie.

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Le calme avant la tempête....

J'aurais bientôt besoin de vous... J'espère que vous serez là...

N'hésitez pas à voter et à commenter si cela vous a plus. Je n'aime pas ce chapitre, je vous promets de me rattraper pour le prochain.

Profitez quand même les chapitres nous emmènent vers la fin. :(

Morgan.xx