CHAPITRE 28 :
https://youtu.be/i1A0G1d8Kzw
Au choix : Ne me quitte pas : Jacques Brel / Lover, Please Stay : Nothing But Thieves.
CHAPITRE 28 :
-James. Elle dort, laisse-la tranquille, souffla Connor.
-Je ne peux pas partir sans lui dire en revoir, s'énerva James.
Des bruits étouffés suivirent ce petit échange, qui m'avait réveillée.
-Tu n'avais qu'à pas partir tout court ! répliqua Connor d'une voix tremblante. Maintenant sors ! Sors de sa chambre.
Le silence vint accueillir son ordre. Je me retournais et me mis sur le ventre, la tête entre mes oreillers. Je savais très bien quel jour nous étions aujourd'hui, je le savais très bien... Même que trop bien.
J'avais un mal de tête intense probablement causé par la quantité d'alcool que j'avais ingurgité le soir d'avant. Quoi de mieux que de sortir pour ne pas devoir voir son frère une dernière fois.
J'avais retrouvé Connor le soir, m'attendant devant la porte. Non ce n'était pas ça. Il m'avait ramené? Je fronçais les sourcils remarquant que je ne me souvenais plus d'une partie de la nuit. Les images s'entre choquaient les unes aux autres comme un galet ricoche sur la mer. La mer... Il avait plu, je me souvenais encore en train de regarder le ciel noir, ombragé par les nuages. Je me souvenais d'avoir pleuré, pleuré à chaudes larmes. Je soupirais cherchant à faire disparaitre ces quelques souvenirs. Les éloigner. Je devais les éloigner. Je n'avais pas le droit de pleurer, pas le droit de me plaindre et de lui en vouloir. C'était plus facile à dire qu'à faire.
Je me retournais et posais mon regard sur le plafond de ma chambre, laissant mon regard suivre les contours des étoiles qui y étaient accrochées. J'adorais les étoiles, j'adorais la neige, j'adorais tout ce qui était éphémère. Se souvenir de cette petite chose, de cet élément alors que lui ne se souvenait même plus de lui c'était un moyen de le rendre éternel.
L'éternité à ce niveau de l'existence était ce qu'il y avait de plus fragile, de plus téméraire et pourtant c'était le but d'un grand nombre d'hommes.
J'enfouis ma tête sous la couette préférant me cacher de l'extérieur que de l'affronter. J'allais devoir me lever d'ici quelques instants, allé manger, allé prendre ma douche et faire comme si de rien n'était. Mais après tout cela allait devenir mon quotidien, n'est-ce pas ? Vivre sans lui... C'était ma nouvelle vie maintenant.
Je soupirais exténuée par cette idée. Je n'étais pas prête... Pas prête pour son départ, mais à vrai dire je n'aurais jamais été prête.
Je sortis ma main de dessous ma couette et cherchais à tâtons mon doudou. C'était le seul que j'avais envie de voir, là, maintenant. Mes doigts rentrèrent rapidement en contact avec le coton qui avait été si souvent mouillé par mes pleurs. Je l'attirais à moi, venant le coller contre ma poitrine. Les câlins parlaient tellement mieux que les mots.
Après avoir passé quelques minutes supplémentaires en compagnie de cette petite source de bonheur, je pris la décision de sortir de mon lit. Je balançais ma couette loin de moi, laissant le froid mordre mon corps. Je fis passer mes jambes dans le vide et laissais mes pieds se poser sur le parquet qui grinça. Je m'étirais dans tous les sens cherchant à faire disparaitre les tensions qui s'étaient installées dans chaque parcelle de mes muscles. Je me levais et allais chercher sur ma chaise de bureau ma polaire, dans laquelle je m'emmitouflais tout en descendant les escaliers.
J'allais par la suite dans la cuisine, où je tombais sur ma famille au complet. Dernier petit déjeuner en famille, pensais-je en sentant un pincement au creux de mon cœur. J'écartais cette pensée et me focalisais sur le bol que j'étais allée chercher. Je m'installais le plus loin possible de James et allais m'asseoir à côté de Connor, qui plaça une main réconfortante sur mon genoux.
-Alors James... Tu as bien tout pris ? questionna mon père en replaçant ses lunettes de lecture sur son nez.
-Oui papa. Tout est prêt, acquiesça James, dont le regard ne me quittait plus.
Pour ma part, je l'ignorais, préférant m'éloigner de lui plutôt que m'y attacher davantage.
-Tu as bien pris Monsieur Pinterloup ? demanda ma mère en reniflant.
Je relevais mon visage vers elle et soupirais. Ma mère en voulait plus que tout à mon frère. Elle lui avait fait la tête pendant plusieurs jours, s'alliant à moi. Elle l'avait ignorée, avait cherché par tous les moyens à le faire changer d'avis. Ses yeux embués de larmes me fissurèrent le cœur. Je savais ce qu'elle pensait... Je savais ce qu'elle ressentait. Nous partagions cette douleur, comme la sensation d'être responsable, la sensation de n'avoir pas su le retenir.
Le pire d'en tout ça, c'est qu'il avait gardé cela secret, jusqu'au jour de son anniversaire. Lâchant la pire bombe possible pour ses 18 ans.
J'avais lu dans la littérature des descriptions de la douleur, des descriptions capables de nous donner la sensation d'avoir mal... Pourtant la douleur que j'avais ressenti après les quelques secondes qui avaient suivi cette nouvelle avait été la plus tranchante, destructrice. Les mots n'étaient ni capable de me guérir, ni de la décrire. Je ne pouvais pas extérioriser, les pleurs étaient seulement là pour jouer ce rôle. Les larmes, la rivière aux allures de torrents intarissables avaient été les seuls éléments à pouvoir s'échapper de mon corps.
Mon âme s'était détaché de mon corps pour aller souffrir loin de tout ça, et mon corps avait pleuré... Autant pour son départ, que pour mon départ, le départ de mon être.
Une partie de moi était morte. Oui c'était possible, aussi possible que la Terre tourne autour du Soleil. Perdre une partie de soi, c'était comme perdre un organe, certes interne mais sa perte en était tout aussi douloureuse.
J'avais perdu le goût de rire, de sourire, de me battre, d'espérer, de respirer.
Essayez de séparer un enfant de sa mère et voyez sa réaction, cherchez à séparer un frère et une sœur et préparez-vous à subir les foudres.
La tristesse avait été la première des sensations, celle capable de te briser en deux, de te rendre malade sans raison. La deuxième sensation avait été celle de l'abandon. Il m'abandonnait, il nous abandonnait. Pour quelque chose qui n'était pas nous. Coupable. Nous étions coupables. Nous n'avions pas été à la hauteur de ses attentes. Nous n'étions vraiment qu'une bande d'incapable et de coupables. Incapable de retenir un fils, un frère, un bout de notre vie. Coupable de l'avoir poussé à s'éloigner.
La colère, la haine étaient les troisièmes sensations. Celles qui m'avaient poussée à me battre avec lui, à me bagarrer, jusqu'à finir à l'hôpital avec un œil au beurre noir. Il ne m'avait pas tapé en retour, il avait encaissé, acceptant toute cette rancœur à son sujet, qui l'avait blessé davantage que mes attaques physiques. Il avait accepté de devenir mon souffre-douleur. Tout en acceptant ma colère.
La quatrième et dernière sensation avait été les adieux. Loin des adieux touchants de deux personnes, mais des adieux qui l'avaient effacé de ma vie. J'avais pris ma règle, mon crayon constitué de mes larmes et je l'avais effacé, rendu flou dans la majorité de mes souvenirs.
Je l'avais rayé de ma vie, rayé de mon futur. Il n'était plus rien.
Enfin ça c'était ce que je croyais. Je pensais que j'étais forte et bordel... J'en étais loin.
La sonnerie retentit coupant nette mon petit déjeuner, me coupant l'appétit qui n'était déjà plus là depuis un mois.
Nous levâmes d'un même geste nos têtes, focalisant notre attention sur la porte d'entrée. Ma mère explosa en sanglots, tandis que mon frère raffermit sa pression sur mon genou. Mon père se tourna vers James et lui fit signe d'aller ouvrir.
-Colonel Jones, Sergent Logan.
-James Reynolds, répondit mon frère en se mettant au garde à vous.
Il invita à entrer les deux bourreaux, les deux personnes qui allaient marquer le point final à ma vie commune avec mon frère. Ces derniers vinrent saluer mes parents, ignorant les pleurs de ma mère. Mes deux frères me regardaient, tandis que je focalisais mon regard sur le kaki de leurs vêtements.
-Soldat Reynolds, tu as 15 minutes pour réunir tes affaires et faire tes adieux à ta famille. Nous partons dans exactement 15 minutes et 30 secondes, ordonna l'un des soldats en se tournant vers mon frère. Monsieur et Madame Reynolds, je suppose que vous avez un salon ?
Mon père acquiesça.
-Très bien, nous allons nous y rendre afin de parler des quelques derniers points à mettre au clair.
Mes parents opinèrent et nous firent signe de ne pas les suivre. Nous nous retrouvâmes, les trois enfants Reynolds dans la cuisine, seuls.
-Bon... Euh... Je vais aller chercher mes sacs, nous apprit James en se grattant l'arrière de la tête. On se revoit après ?
Connor acquiesça tandis que moi, je plongeais mon chausson aux pommes dans mon bol de lait. Ignorer. Ignorer. Je devais l'ignorer. Mon frère sortit de la cuisine et grimpa les marches de l'escalier pour rejoindre sa chambre. Pour lui faire ses adieux.
-Ali... Ne sois pas si dur... Je t'en prie. Tu vas le regretter.
Je niais, secouant la tête de gauche à droite, pour éviter de parler, pour éviter de montrer la boule de tension que j'avais dans la gorge, celle qui était là pour me faire pleurer.
Mon frère soupira mais n'ajouta rien, acceptant malgré tout ma décision. Les sanglots de ma mère nous parvenaient sans interruption, créant une certaine mélodie comme arrière fond. Une mélodie capable de vous briser en mille morceaux, de vous briser votre vie.
Elle pleurait comme si on venait de lui apprendre la mort de James, mais après tout... Il était déjà considéré comme mort dans notre famille, depuis qu'il nous l'avait annoncé.
Des pas dans l'escalier vinrent s'ajouter à cette mélodie, s'arrêtant brutalement. Ils réapparurent quelques minutes plus tard, nous permettant de le voir aller poser son sac dans l'entrée. Je me détournais de cette vision et me levais pour m'appuyer contre l'évier. Là j'avalais le lait dans mon bol avant de mettre ce dernier avec le reste de la vaisselle. Je relevais la tête et observais la scène, qui avait lieu derrière moi, dans le reflet de la vitre du placard.
Connor serrait dans ses bras son frère comme si c'était la dernière fois qu'il le faisait... Enfin... C'était la dernière fois. Mon grand frère pleurait, le corps secoué de soubresauts, les larmes éparpillées sur son visage. Moi c'était mon cœur qui était éparpillé dans tous les sens. Je me détournais de cette image et m'éloignais. Je les contournais pour grimper les escaliers lorsque sa voix tiraillée m'interrompit.
-Alison, s'il te plait.
J'étais arrêtée le cœur battant, les lèvres tremblantes, la gorge tordue dans tous les sens. Mon cerveau tournait à plein régime, cherchant à prendre une décision. Une décision qui me ferait tout regretter. J'allais me retourner lorsque la porte du salon s'ouvrit. Les soldats en sortirent suivis de mes parents. Mon père avait pleuré, ses yeux rouges en témoignaient, tandis que ma mère, elle, continuait de pleurer. Les soldats ouvrirent la porte et allèrent dehors. Une jeep les attendait, garée devant ma maison, entre la voiture de mes parents et celle de mon frère.
Les quatre personnes auxquelles je tenais le plus sortirent à leur tour, après avoir laissé le temps à James de récupérer ses sacs, et s'arrêtèrent sur le perron. Mon père attira mon grand frère dans ses bras et lui murmura des mots dans l'oreille, des mots qu'eux seuls pouvaient entendre.
Je descendis les marches que j'avais montées quelques instants plus tôt et allais les rejoindre. Le vent soufflait faisant plier les arbres sur son passage, l'odeur des feuilles en décomposition flotta jusqu'à mes narines, me soulevant le cœur.
Ce n'était pas le moment de vomir, pensais-je en cherchant à calmer les tremblements de mon estomac.
Les soldats postés de part et d'autre de la portière de l'arrière de la jeep, étaient tournés vers nous et semblaient indifférents à la scène qui se passait sous les yeux. Faut dire... Ils devaient la voir tous les jours. L'armée aimait enlever les enfants à leurs familles et c'était ce pourquoi je pris la décision de détester l'armée. Ma mère se jeta dans les bras de mon frère ne lui laissant pas de répit entre l'instant où il avait quitté les bras de mon père.
Ses sanglots glaçants intarissables ne furent que les bruits qui purent sortir de sa bouche, ainsi que le traditionnel et menteur : « Je t'aime ».
Je levais les yeux au ciel et m'apprêtais à rentrer à la maison, lorsque Connor m'arrêta. Il passa un bras autour de mes épaules et m'attira dans ses bras. Ce simple geste me rappela le nombre de fois où James l'avait fait et ça je ne pouvais pas le supporter, à cet instant précis, alors qu'il allait s'en aller. Je me dégageais de son emprise. Le cœur au bord des lèvres, les larmes aux bords des yeux, mais l'indifférence sur le visage, je vis mon grand frère prendre une dernière fois mon autre grand frère dans ses bras.
Je détestais l'idée de me dire que tout, toutes ces actions seraient les dernières et c'était pourquoi je ne voulais pas qu'il me touche. Je ne voulais pas qu'il me marque une dernière fois. Je ne voulais pas associer un geste de sa part à mon égard comme le dernier. Je ne pouvais pas. Je ne le cautionnais pas. Je n'en étais incapable.
-Prends soin d'elle, chuchota James à l'oreille de Connor.
Je l'avais entendu comme on entend clairement le chant des oiseaux par une journée de printemps.
Prends soin d'elle... Prends soin d'elle parce qu'il ne sera plus là pour le faire. Voilà la façon avec laquelle je le voyais. Je reculais de quelques pas, laissant progressivement, les émotions, l'existence de la réalité. J'étais en train de perdre mon frère. J'étais en train de lui faire mes adieux.
Oh mon dieu...
Je détournais la tête et m'éloignais. J'allais m'asseoir sur les marches devant la maison pour tenter de me calmer. Je ne voyais plus ce qu'il se voyait derrière moi, je ne voyais plus cette destruction progressive de tout ce qui avait été construit. Je ne voulais pas voir mon futur sans lui, je ne voulais pas voir mon présent sans lui et je ne voulais pas que mon passé se forge au fur et à mesure de son absence.
Je ne pouvais pas...
Respirer.
Expirer.
Vivre.
Survivre.
Supporter.
Rester Forte.
Ne pas oublier.
J'agrippais de toutes mes forces le flocon pendu autour de mon cul sur la chaine d'argent de ma grand-mère. Je la détachais et le contemplais. Ses six branches pourvues de terminaisons sous la forme de diamant, s'étendaient, cherchant à couvrir le plus de place. Ne pas disparaître de sa vie.
Je ne voulais pas disparaître de sa vie.
Je l'entendis soupirer derrière moi. Embrasser une dernière fois ma famille brisée. Il descendit les premières marches, mettant le plus de temps possible. Cherchant probablement à gagner du temps, à profiter encore quelques secondes de nous. Son regard sur moi ne me quittait pas. Il me marquait, laissant d'infimes cicatrices invisibles à l'œil nu, mais visible par destruction. Il s'arrêta quelques instants, hésitant entre me prendre de force dans ses bras ou respecter mon ignorance.
Il inspira un grand coup et continua son chemin. Son dos s'offrit rapidement à ma vue, tandis qu'il s'éloignait de nous, de moi. Ses chaussures noires s'enfonçaient dans l'herbe. Son sac se balançait sur son épaule. Il s'arrêta une dernière fois à quelques mètres de la voiture et se retourna vers la maison. Il regarda une à une les personnes qui comptaient le plus pour lui avant. Au moment où son regard se posa sur moi, je me mis en mouvement. Je me relevais et m'avançais vers lui. Les yeux baissés sur le sol, sur la distance qui nous séparait.
Je m'arrêtais finalement, ce qui l'informa que je ne voulais pas être en contact avec lui. J'attrapais son poignet et l'attirais à moi. J'ouvris sa main et y déposais mon pendentif, sans la chaine.
- Garde le et ne m'oublie pas. Garde le et ne m'oublie pas comme il est facile d'oublier la mort d'un flocon de neige.
Je refermais ses doigts autour de mon pendentif... Son... Et reculais de quelques pas, retenant du mieux que je pouvais les larmes qui s'accumulaient dans mes yeux. Je sentis les bras de Connor m'attirer dans les siens, tandis que la portière se refermait.
Le moteur démarra, tuant chaque parcelle de mon corps. Et je m'écroulais. Je m'écroulais ne supportant plus cette douleur, cette vision, cette parcelle d'âme qu'il m'arrachait plus il s'éloignait de moi.
Mes genoux heurtèrent le sol bientôt rejoints par mes mains. Connor tenta de me rattraper mais en vain. Le sol m'attirait à lui, ôtant l'air de ma cage thoracique, mes larmes venant mouiller la terre.
Mon cœur en entier s'arrachait, se séparait et se consumait encore plus qu'il ne l'était déjà. Mourir. J'avais l'impression de mourir.
Et si un jour mon frère mourrait je ne le saurais pas. Je ne le reverrais plus jamais. Et j'avais été incapable de le serrer dans mes bras de lui dire à quel point je tenais à lui. Un cri de douleur s'échappa de mes lèvres, tandis que mon frère... Connor qui devenait le seul et l'unique personne à devoir gérer sa petite sœur, tentait de me calmer et de m'attirer dans ses bras.
Mon cœur battait à mes oreilles, aussi paradoxalement que cela puisse paraître étant donné son état. Je relevais ma tête de quelques centimètres pour regarder la rue, regarder la route et finalement voir que mon frère n'était plus là. Que je ne pourrais plus jamais... Jamais... le voir.
-Alison... chuchota Connor réussissant finalement à bloquer ma tête dans son cou. Je suis là.
Mes pleurs redoublèrent, tandis que mes plaintes s'accentuèrent.
Mais quelle conne... Quelle conne avais-je été de l'ignorer...
Les secondes passèrent emportant avec elles la haine que je ressentais pour moi-même et mes larmes. Bientôt suivies des minutes et des heures.
Après de maintes reprises à chercher à me ramener à la maison, au chaud, je me laissais faire et le laissais m'entraîner loin de ma dernière vision de James.
Tout me sembla alors plus triste, plus terne, plus... malheureux.
Mon frère me porta dans les escaliers, jusqu'à ma chambre. Il m'allongea sur mon lit, nous recouvrit de ma couette et se colla contre moi, cherchant à faire disparaitre mes larmes...
Mais les larmes ne s'arrêtent pas plus que l'eau s'arrête au bord d'une chute...
J'étais devenue cette fille, cette fille de 14 ans, dont le cœur était vidé de vie, de joie, d'espoir. J'étais devenue cette fille brisée, au cœur et au corps détruit, explosé et éparpillé sur des continents et des continents.
**
Les jours suivants furent les pires de mon existence. Bien que ma volonté de ne pas considérer les gestes de mon frère dans le passé, la réalité m'avait rattrapée venant décimer ce que Connor et Shawn avait tenté de reconstruire en l'espère de 72 heures...
Le soleil se couchait, il se levait et entrainait avec lui l'absence pesante de mon frère. Durant la quatrième nuit de son départ, je m'étais réveillée en sursaut sûre et certaine de l'avoir entendu, d'avoir entendu son rire. Je m'étais levée, croyant à un miracle et m'étais précipitée dans sa chambre, découvrant face à moi un sanctuaire.
Un sanctuaire aux allures de l'ancienne chambre de mon frère. Elle ne brillait plus. Elle ne brillait plus de l'ancienne lumière et chaleur de mon frère. Je me laissais tomber au sol et laissais les larmes parcourir mes joues. Je pensais qu'un jour, elles s'arrêteraient de tomber, qu'elles étaient épuisables. Mais jamais elles ne m'abandonnèrent. Je me relevais avec difficulté et allais m'asseoir sur son lit. Et ce fut à ce moment-là, celui où j'eus l'envie irrésistible de m'allonger sur ses oreillers, que je découvris, posée en équilibre précaire, une enveloppe rouge à mon prénom...
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Chapitre non prévu, mais remerciement pour les 800 votes.
Merci beaucoup.
J'espère que ce chapitre vous aura plu. N'hésitez pas à me faire part de vos avis en commentant, votant...
Morgan.xx
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro