CHAPITRE 27 :
CHAPITRE 27 :
-Bon tu es sûre de ton coup, Ali ? me questionna Grayson assis sur le siège passager.
-Assume tes couilles bordel Grayson ! T'aimes bien les utiliser, alors apprends à les porter, râla Nelly depuis les sièges arrières. Vas-y Ali t'es la plus souple de notre groupe et la plus légère. La plus musclée aussi, finit-elle par rigoler en soulevant son tee-shirt de quelques centimètres pour nous montrer son absence d'abdominaux.
-T'as qu'à suivre mes entrainements à la lettre et tu verras qu'ils apparaitront, lui rappelais-je.
Elle leva les yeux au ciel, sachant que je faisais référence aux nombreuses fois, où elle avait préféré se cacher derrière nos coéquipières pour échapper à l'échauffement.
-Puis dans tous les cas, on te suit. Tu nous ouvres la voie et t'essaye de m'aider à grimper.
-Tu te rends compte Nelly que je suis plus musclé qu'Ali ?
-Oh la ferme, tu pourras parler quand tu seras dans la capacité de porter tes cojones !!
Grayson leva, à son tour, les yeux au ciel. Pour ma part, je décidais de sortir de la voiture et de me diriger discrètement vers le mur de la maison d'Hugo. La nuit était tombée assez rapidement, bien qu'il fût 20heures. Le froid arrivait assez rapidement apportant avec lui l'hiver, ma saison préférée. Je me plaquais contre la façade et observais mes deux amis dans ma voiture.
Nelly avait passé sa tête entre les deux sièges devant et m'encourageaient avec ses deux pouces levés vers le ciel, tandis que Grayson grimaçait. Je me détournais de cette image paradoxale et fis quelques pas pour me rapprocher le plus de la gouttière qui allait me permettre de grimper jusqu'à la chambre de mon autre ami, retenu en otage. Les lumières allumées au rez-de-chaussée me permettaient de voir là où j'allais pouvoir commencer mon ascension.
Je plaçais mes pieds de façon incurvée sur la gouttière et me soulevais à la force des bras. Merci au basket de me les avoir musclés. J'avançais doucement, faisant attention à chacun de mes gestes et de mes mouvements. J'entendis la porte claquée d'une voiture et des pas dans l'herbe humide en dessous de moi.
-Ali, il est toujours possible de s'en aller, chuchota Grayson.
-Trop tard... crachais-je rapidement pour garder ma respiration calme.
-Tu vas te faire mal bordel !
-Tu vas te taire oui ! On va se faire repérer, râla Nelly derrière lui.
-Vos gueules, putain ! soufflais-je.
Le silence vint accueillir mes propos me permettant de continuer mon action. Je continuais de grimper, jusqu'à enfin arriver à poser ma main sur le rebord du balcon de la chambre d'Hugo. Je m'y hissais en abandonnant la gouttière. J'entendis Grayson pester, inquiet et Nelly sauter de joie.
Je passais au-dessus de la balustrade et retrouvais le sol dur. Alléluia j'y étais arrivée ! Face à moi la baie vitrée d'Hugo me faisait de l'œil. Les rideaux tirés ne laissaient que de la lumière passée, m'apprenant que mon ami s'y trouvait. Je soupirais soulagée et me penchais pour observer Nelly commencer à grimper et retomber sur les fesses.
-Mais quelle idiote ! soupira Grayson recevant un regard tueur de mon amie.
-Oh te moque pas ! J'ai jamais réussi à monter à la corde dans le cours de gym, alors laisse-moi un peu de temps pour m'habituer à cette corde là.
-C'est pas une corde mais une gouttière et tu n'y arriveras jamais ! Laisse-moi passer et attends nous dans la voiture on revient, lui ordonna Grayson, en la poussant vers la voiture.
Je me retournais vers la fenêtre et collais mon oreille contre le verre, à la recherche d'une voix, d'un signe de vie. Je n'entendais absolument rien à cause du vent qui soufflait. Je me décollais de la surface polie, mais ce fut sans compter sur le pan de ma veste qui claqua contre la fenêtre. Je m'arrêtais sentant les battements de mon cœur s'accélérer.
Eh merde, pensais-je.
Les rideaux s'ouvrirent d'un geste violent, me faisant sursauter. J'inspirais un bon coup, tentant de calmer les battements de mon cœur et offris un sourire poli à la mère de mon ami.
-Grayson redescend, chuchotais-je croisant les doigts pour qu'il m'ait entendu.
Le porte fenêtre s'ouvrit sur les foudres d'une maman en colère.
-Mais quand comptais-tu me dire Hugo, que tu avais quelqu'un d'enfermer sur ton balcon ?! Tu allais la faire rentrer en douce dès mon départ ou quoi ? hurla-t-elle.
Je vis mon ami apparaître derrière sa mère et une lueur de surprise éclaira ses yeux.
-Alison ? Mais que fais-tu ici ? me questionna-t-il surpris.
-Non mais mon garçon tu vas arrêter de me mentir ! Tu ne vas pas me faire croire que tu n'étais pas au courant qu'elle était là, s'indigna sa mère ses cheveux noirs volant derrière elle lorsqu'elle se retourna vers son fils.
-Madame... Je... Hugo n'y est pour rien, je viens juste d'arriver par la gouttière.
Elle se tourna vers moi son visage se décomposant. Ses traits s'apaisèrent, sa respiration se calma, avant qu'elle ne me demande.
-Et en quel droit mademoiselle, pensez-vous avoir le droit de rentrer chez moi par effraction ?
-Maman ! C'est Alison ! Elle ne rentre pas par effraction, soupira Hugo en se frappant la tête avec le plat de sa main.
-Je me permets de rentrer comme ceci, depuis que vous comptez envoyer votre fils loin de ses amis. Je respecte votre choix, votre autorité madame. Mais je ne cautionne pas que mon ami m'ignore et ignore mes appels.
-Tu ignores cette jeune fille, Hugo ? s'indigna-t-elle à nouveau.
-Je... Maman. Je ne voulais pas leur faire de mal, soupira-t-il en baissant la tête.
-Et tu pensais que ça allait marcher, m'écriais-je en même temps que sa mère.
Après avoir échangé un regard, je fis un pas vers la mère d'Hugo.
-Madame, je sais que mon comportement n'est en rien respectueux. Arrivez par la gouttière et apparaitre sur le balcon de votre fils en début de soirée n'est en rien l'image que je voulais vous donner de ses amis. Mais cela fait un mois, qu'il nous ignore, qu'il ne répond plus à nos appels et qu'il nous met à l'écart. J'ai appris seulement aujourd'hui le pourquoi de tout cela ! Et je voulais aller lui remettre les idées au clair ! Je ne comprends pas pourquoi vous vous l'envoyez dans un internat après Noël, et je n'ai en rien le droit de critiquer votre décision mais sachez que j'ai le droit de critiquer son comportement. Et je voulais juste venir lui en parler par surprise, car il aurait été capable de nous éviter à nouveau.
-Maman, je te demande dix minutes avec elle... S'il te plait, pria Hugo auprès de sa mère.
Sa mère me regarda, puis regarda son fils. Ses traits trahissaient son hésitation. Ses joues rosies par le froid de l'extérieur, ses vêtements tout de noir, lui donnaient un air d'agent secret en mission. Il ne lui manquait plus que la cagoule, les cheveux attachés et une arme.
-Madame... S'il vous plait.
Elle acquiesça finalement et me fit signe de rentrer dans la chambre, elle ferma derrière moi la fenêtre et se tourna vers nous. Je fis un pas vers Hugo et l'attirais dans mes bras.
-Mais t'es totalement débile d'avoir réagi comme ça, l'attaquais-je. Nous mettre à l'écart ?! Non mais ça allait te servir à quoi ?
-Vous protéger. Me protéger.
-Mais Hugo on a perdu un mois à profiter. Un mois où on aurait pu passer d'autres moments ensemble.
-Je vais partir Alison. On va faire notre vie chacun de notre côté, on risquait de ne jamais nous revoir après les études, alors pourquoi pas vous préserver plus tôt ?
Je m'écartais de lui horrifiée.
-Tu te rends compte de ce que tu dis ? Tu te rends compte de ce qu'on a ressenti, Nelly, Grayson et moi. On s'est retrouvé comme des connes, Nelly et moi, parce que vous aviez tous les deux décider de nous ignorer.
-Qui ça tous les deux ?
-Toi et Grayson bordel !
-Grayson ? Mais pourquoi ?
-Pourquoi ? Parce qu'il ne va pas bien !
-Grayson ne va pas bien ? me questionna la mère d'Hugo appuyée contre la baie vitrée.
-Oui madame... Sa grand-mère est gravement malade et... Il ne va pas très bien.
Hugo leva la tête et observa sa mère en la fusillant des yeux. Puis il plaça sa tête entre ses mains.
-Mais quel con, soupira-t-il.
-Tu t'es vraiment mal comporté, Hugo ! Je ne t'ai pas élevé comme ça, ajouta sa mère.
-Il a un moyen de se rattraper madame. Enfin avec votre accord. Je fête mon anniversaire samedi et s'il avait votre autorisation pour venir, ça serait déjà un bon début. Et puis s'il acceptait de ne plus nous ignorer ça pourrait être génial.
-Je vais réfléchir pour la fête.
Je la remerciais d'un sourire et me tournais vers mon ami pour voir sa réaction. Il remerciait lui aussi d'un sourire des étoiles dans les yeux.
-Je suis désolé Alison. Je n'aurais pas dû réagir comme ça.
-Je ne suis pas la seule qui les attend... Nelly et Gray' aussi... Ils sont dehors, annonçais-je.
Il questionna sa mère du regard. Cette dernière acquiesça. Il la remercia et descendit en courant les escaliers.
-Madame... Je tenais à m'excuser et à vous remercier. Je n'avais pas à venir chez vous comme ça, sans avoir votre accord, ni celui de votre mari, et je voulais vous remercier pour m'avoir permis de lui parler.
-Je n'allais pas te demander de t'en aller alors que tu t'étais donnée autant de mal pour grimper ici.
-Je peux vous poser une question ?
Elle hocha la tête.
-Pourquoi faire partir votre fils ?
Elle réfléchit quelques instants avant de répondre.
-Je veux le meilleur pour lui, pour son avenir et si ça implique le fait qu'il s'en aille, alors je préfère prendre cette décision plutôt que de le voir gâcher son avenir.
-Vous préférez donc le voir malheureux, plutôt qu'heureux.
-Non je préfère le voir dans une institution spécialisée pour sa particularité.
-Particularité ? répétais-je surprise.
Une maman avait toujours tendance à voir des particularités chez leurs enfants, mais Hugo... Il était le garçon le plus adorable, attentionné et affectueux que je connaissais.
-Hugo a été déclaré comme étant un surdoué il y a de cela deux mois. Et les médecins m'ont appris que s'il n'était pas envoyé dans un endroit spécialisé alors il risquait de rater son avenir. Les enfants comme lui doivent être à l'école ensemble, pour se familiariser à leur don.
-Madame, il lui restait que deux ans... Il aurait pu les terminer avec nous. Jusqu'ici tout allait bien. C'est un bon élève.
-Oui mais c'est pour son avenir. Le nom de l'internat dans son dossier lui ouvrira plus de portes.
Je soupirais.
-Très bien... Je vais aller le rejoindre et retourner chez moi. Encore merci madame et bonne soirée.
Je sortais de la pièce et dévalais les escaliers pour arriver dans l'entrée. Je connaissais la maison, pour y être venue de nombreuses fois. La porte d'entrée était grandes ouvertes, le père d'Hugo et son petit frère se tenant debout devant cette dernière.
Je me glissais entre eux pour sortir mais m'arrêtais sur le perron. Sacha s'était accroché à ma jambe.
-Alison... Câlin. Je l'attirais dans mes bras.
Je connaissais son petit frère pour l'avoir souvent reçu à la maison. Il était l'un des meilleurs amis de Dillia et adorait mon frère. Je souris d'un air gêné au père d'Hugo, totalement perdu, tandis que je prenais des nouvelles de Sacha. Ses cheveux aussi noirs qu'Hugo et sa mère étaient longs et tombaient en cascade jusque sur ses épaules. De longues boucles anglaises lui donnaient l'allure d'un surfeur, tandis que ses yeux tournant vers le gris me fixaient sans vergogne.
Il était tout à fait splendide, un petit homme qui ferait des ravages plus tard. Une cicatrice couvrait sa tempe droite lui donnant un air de caïd qui lui allait assez bien. Du haut de ses six ans, il semblait prendre conscience que son frère n'allait pas bien. Il me parla rapidement du fait que Dillia lui manquait et qu'il souhaitait la voir et du fait qu'il voulait que je l'emmène au basket. Je lui promis que je le ferais bientôt avant de le redéposer au sol.
-Alison ? m'appela la mère d'Hugo. C'est d'accord pour samedi.
Je la remerciais avant de leur dire au revoir. Puis je me dirigeais vers mon trio d'amis qui semblait heureux.
-Alors prêt à sortir samedi soir ? demandais-je à Hugo, un sourire amusé sur le visage.
-Elle a dit oui ?
J'acquiesçais. Il me sauta dans les bras et m'embrassa sur les deux joues... Il finit par s'écarter se laissa tomber dans l'herbe humide. Nelly le suivit et alla se blottir dans ses bras.
-Ne recommence plus ça. J'ai dû supporter Alison pendant un mois toute seule, se plaignit-elle.
Je lui tirais la langue avant de me tourner vers Grayson qui avait attrapé mon avant-bras et m'avait attiré dans ses bras.
-Je te promets de ne plus douter de tes plans.
Je lui souris avant de me pelotonner contre lui. Les parents d'Hugo refermèrent la porte d'entrée pour nous laisser nous retrouver. Nous passâmes environ encore une heure, assis par terre à contempler les étoiles et à parler de notre avenir.
Deux jours plus tard.
*James*
D'un geste, je laissais tomber les haltères sur le sol, cela faisait deux jours que j'étais rentré de mission. Une mission où je n'avais perdu aucun de mes hommes. Nous étions revenus comme des héros, acclamés par la base entière. Nous avions réussi à libérer deux journalistes du pays qui s'étaient fait kidnappés par des terroristes et qui étaient séquestrés depuis quatre mois au centre d'une base terroriste.
Beaucoup de personnes étaient mortes pendant cette mission, beaucoup de personnes qui avaient donné la mort... Mais après tout, nous, aussi, étions des personnes qui avions donné la mort. Nous n'étions pas mieux qu'eux niveau innocence. Il m'arrivait parfois la nuit de rêver du nombre de personnes que j'avais dû tuer pour sauver mon unité, mon pays. Mais est-ce que cela me sauvait au final ?
Aujourd'hui nous étions le 28 novembre... Soit le jour de l'anniversaire de ma sœur. 17 ans... Cette princesse venait d'avoir 17 ans et j'étais à des kilomètres d'elle. Je relevais la tête et observais mon reflet. J'avais tellement changé en l'espace de deux ans, tellement que je ne savais pas si elle allait un jour me reconnaitre si je la revoyais. Mes traits étaient marqués par l'endurcissement, ma carrure était devenue celle d'un homme d'armée. Mes yeux bleus avaient perdu de leur lumière, à cause de toutes les choses que j'avais vues. Et je ne souriais quasiment plus. Je n'étais plus la même personne d'il y a deux ans.
J'étais devenu James Reynolds, colonel d'un régiment et l'espoir le plus adulé de la base de l'armée. Je laissais mon regard observé mes cheveux qui avaient poussé depuis les huit derniers mois. Avant chaque mission, je me rasais les cheveux et je n'y touchais plus jusqu'à mon retour à la base. Pourtant cette fois-ci je n'avais en rien envie de les couper. Ils étaient plus longs que d'habitude, plus blonds que d'habitude.
J'observais par la suite la plaque qui se logeait depuis deux ans entre mes pectoraux. Ma plaque militaire qui n'était pas la seule sur cette chaine. J'avais le pendentif de ma sœur, celui qu'elle m'avait offert avant mon départ, lorsque j'avais dû les abandonner. Il s'agissait d'un flocon de neige, un flocon éternel, unique et puissant. Il était puissant, il était important pour moi, il était magique.
Ces derniers mots à mon encontre avaient été : Garde le et ne m'oublie pas. Garde le et ne m'oublie pas comme il est facile d'oublier la mort d'un flocon de neige.
Aucun câlin, aucun regard, juste un étroit fossé entre elle et moi. Les soldats m'avaient ensuite fait monter dans la voiture et avaient refermé la portière, renfermant ma vie. C'était là que je l'avais vu s'effondrer. Rejoindre le sol, le cœur brisé, son visage caché par les larmes, ses cheveux en désordre.
C'était elle... C'était elle, la pire image qui revenait tous les soirs, toutes mes nuits pour me rappeler ce que j'avais fait.
Elle était tout. Et pour elle je n'étais plus rien.
-Bah alors beau gosse ! Pourquoi cet air dépressif ? ricana un mec derrière moi.
Je relevais la tête et croisais le regard du colonel Barney. Son pantalon kaki comme seul vêtement, ses cheveux poivres et sels contrastant avec ses yeux bleus, il me fixait tiraillé.
-Calvin, le saluais-je.
-James.
-Alors pourquoi cet air de désespoir ? T'es pas censé être content de ta mission ?
-C'est l'anniversaire de ma sœur...
-Ah Alison ?
J'hochais la tête légèrement surpris. Je n'avais jamais donné son nom à qui que ce soit, la considérant comme mon joyau à moi qui ne devait être touché par personne. C'était la seule chose qu'ils ne pouvaient pas contrôlés pendant les entrainements. C'était mon moyen de la protéger. J'attrapais machinalement ma plaque et plaçais le pendentif entre mes doigts.
-Je vois... Personne ne t'a rien dit, soupira-t-il en allant s'asseoir sur le tapis de musculation à côté de moi. Bande de lâche, souffla-t-il.
-Me dire quoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Alison est venue au QG y a un mois.
-Pardon ?
-Elle voulait te voir. Elle a pété un câble et nous a menacés de revenir encore et encore si elle ne te voyait pas. Je l'ai emmené chez le général.
-Tu l'as emmenée où ? hurlais-je.
-Moins fort James ! Elle est restée avec lui pendant une heure. Puis je l'ai ramenée chez vous.
-Tu es allé chez moi ? Tu... Tu as vu mes parents ? Mon frère ?
-J'ai vu un grand nombre de personnes. Ils étaient tous inquiets pour elle. Elle était partie sans un mot après un diner de famille.
-Comment vont-ils ?
-James... Tu sais que je n'ai pas le droit de t'en dire plus. Je ne devais même pas te dire ça.
Je baissais la tête, honteux.
-Le général lui a dit quoi ? demandais-je en relevant la tête.
Le colonel hocha la tête négativement m'apprenant qu'il ne pouvait pas me répondre. Je soupirais, me retournais vers le miroir et récupérais les altères au sol.
-Elle va bien, chuchota-t-il finalement. Elle avait l'air d'aller bien.
Je le remerciais d'un hochement de tête et me reconcentrais sur mon entraînement. Si cela n'avait été que moi, je serais allé voir le général et l'aurais obligé à me dire ce qu'il s'était passé. Mais cela voulait dire, renoncer à mon métier, renoncer à l'armée, renoncer à tout ça. Et cela je ne le pouvais pas...
Après une heure d'entrainement intensif, je rentrais dans ma chambre. Le fait d'être capitaine d'un régiment m'offrait la chance d'avoir une chambre individuelle. J'allais me poser sur mon lit. J'étais couvert de sueur, couvert de questions sans réponses. Et d'un besoin d'aller la voir, les voir.
Il y avait toujours un moment dans l'année où je regrettais d'être venu ici. Quitter sa famille, c'était comme se quitter soi-même. Mon frère, ma sœur, mes cousins étaient des petits bouts de moi qui se promenaient partout mais que je ne pouvais plus serrer dans mes bras.
J'avais eu la sensation d'être arrachée à ma famille quand j'avais vu ma mère dans les bras de mon père, en pleurs, mon frère en train d'essayer de relever ma sœur et ma sœur qui avait préféré faire un câlin au sol que de m'en faire un. C'était cette fois-ci où j'avais ressenti cet arrachement, cette mise à mort lente et douloureuse. Et je n'avais rien fait. J'avais respecté leur nouvelle intimité, leur nouvelle famille, leur nouvelle vie. J'étais parti. J'étais mort pour eux.
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Bonjour, Bonsoir, Bonne nuit! Comment allez-vous?
J'espère que ce chapitre vous a plu. J'ai adoré l'écrire, surtout parce que la suite que je voulais arrive enfin! Bref. Voulez-vous un petit indice du prochain chapitre?
Sinon J-43 avant Noël!! Oui je sais je suis une gamine. MAIS J'ADORE NOËL !! C'EST LE PLUS BEAU MOMENT DE L'ANNÉE.
On est pas en décembre je sais mais bon c'est tout comme. N'hésitez pas à voter et à commenter.
Bonne journée, soirée, nuit.
Morgan.xx
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