CHAPITRE 21 :
Chasing dreams like I'm on Novocain
Screaming through your airways
Looking back I almost thought I heard you say
Chassant des rêves comme sous novocaïne
Hurlant à en cracher tes poumons
En y repensant j'ai presque pensé que tu disais
Stay, you're not gonna leave me
This place is right where you need to be
Reste, tu ne vas pas me laisser
Cet endroit est celui où tu as besoin d'être
And why your words gotta mean so much to them
And they mean nothing to me
Et pourquoi tes mots sont si important pour eux
Alors qu'ils ne signifient rien pour moi
So stay, you're not what you're hearing
Cause I've been watching you changing
Alors reste, tu n'es pas ce que tu entends
Car je t'ai vu changer
And who said you're one in a million
Anyway?
Et qui a dit que tu étais un dans un million
De toute façon ?
Cause you see only what you want to
Your tunnel vision haunts you
And you can't see what's wrong
Parce que tu ne vois que ce que tu veux
Ta vision tunnel te hante
Et tu ne vois pas ce qui ne va pas
Keep sleeping through the P.M.
Eyes wide open when you're dreaming
You're sleepwalking, just keep talking
Tu dors toute l'après-midi
Les yeux grands ouverts quand tu rêves
Tu es somnambule, continue de parler
And maybe you can talk your way out of this deep end
No B plan in your system
Just tell me what you're thinking
Et tu peux me dire que tu ne fonces pas vers cette fin profonde
Aucun plan B dans ton système
Dis-moi juste ce que tu penses
I'm scared that you might fall
But you're not
But you're not
J'ai peur, tu pourrais tomber
Mais tu ne tombes pas
Mais tu ne tombes pas
Paroles de Wake up - EDEN
CHAPITRE 21 :
Le matin qui suivit cette nuit de quelques heures, je me levais et allais poster ma lettre à la poste, en profitant de faire un petit footing matinal. Après être passée par la poste et avoir fait le tour du quartier pavillonnaire, je rentrais chez moi aux alentours de dix heures. J'allais directement sous la douche, l'eau chaude venant détendre mes muscles endoloris. J'en sortis rapidement une serviette autour de la taille et une autre autour de mes cheveux. Je me dirigeais vers ma chambre et allais farfouiller dans mon armoire. J'en ressortis une jupe évasée et un chemisier noir à petit carreaux blancs. Pourquoi cette tenue ? J'avais tout simplement rendez-vous, pour le déjeuner, chez mes grands-parents, pour le traditionnel repas familial des Reynolds.
Ce dernier avait toujours lieu la semaine précédant le jour d'Halloween. Le repas avait pour but de réunir l'ensemble de la famille Reynolds, ou tout du moins les enfants de mes grands-parents et leurs enfants. Dans moins d'une trentaine de minutes, ce qui correspondait au trajet de chez moi à chez eux, je verrais ma tante, mes deux oncles et mes quatre cousins. J'enlevais ma serviette et brossais mes cheveux. Pour terminer, je les laissais se sécher à l'air libre. J'allais devant mon miroir et appliquais le strict minimum de maquillage, soit du mascara et du baume. Je finis par récupérer mon téléphone et mes escarpins ouverts noirs et descendais les escaliers. Je fus la première à être prête bientôt suivie par ma mère qui trépignait d'impatience de revoir sa meilleure amie Alana, qui n'était autre que ma tante. Mon père et ma mère s'étaient rencontrés grâce à l'amitié entre ma mère et Alana, la sœur de mon père.
Comme d'habitude les derniers à arriver furent les garçons. Quand je pensais que les clichés stipulaient que les hommes attendaient toujours les femmes ! Nous sortîmes de la maison, laissant mon père fermer derrière nous. Puis je montais sur le siège passager de la voiture de mon frère, tandis que mes parents grimpaient dans leur voiture. Pourquoi deux voitures, alors qu'à nous quatre nous pouvions facilement en prendre une ? C'était tout simplement parce que nous avions l'habitude avec nos cousins d'aller nous balader après le repas.
Le trajet jusqu'à la maison qui regorgeait de souvenirs merveilleux fut rythmé par ma conversation avec Connor sur la fête d'Halloween approchant à grands pas. La fête d'Halloween dans ma ville était une référence, tous les habitants se rendaient dans un champ appartenant à ma famille, qui avait été décoré pour l'occasion. Des marchands, des forains et des lycéens étaient réquisitionnés pour venir mettre l'ambiance et assurer la sécurité. Des attractions pour les enfants étaient mises à la disposition, des restaurants ambulants venaient ravir les estomacs des habitants et des souvenirs pleins la tête venaient s'immiscer dans les esprits des enfants autant que les plus grands.
Le repas familial, une semaine avant la date fatidique, avait pour but d'attribuer les différentes tâches aux membres de la famille. Certains se retrouvaient à gérer l'entrée, d'autres à s'occuper du stand familial, d'autres à aider les forains et d'autres à s'occuper des enfants dont les parents n'avaient pas pu se libérer à cause de leur boulot. Nous devions, chacun d'entre nous, nous entourer de trois autres personnes. Il y avait dix équipes : celle de ma tante Alana et son mari Anthony, celle de mon oncle Alvin et sa femme Ansley, celle de mes parents, celle de mon oncle Anderson, celle de mes grands-parents, celle de Shawn mon cousin de dix-huit ans, celle d'Elyssa ma cousine de quinze ans, celle de son jumeau Fletcher, celle de Connor et la mienne. Dillia, seulement âgée de six ans, resterait avec son père, mon oncle Anderson. Ce dernier était célibataire suite à sa séparation avec la mère de sa fille. Alvin et Ansley avaient, quant à eux, eu les jumeaux Elyssa et Fletcher. Tante Alana et Anthony s'étaient contentés d'un simple garçon, aussi têtu que moi, Shawn, mon cousin adoré.
Notre arrivée à la maison fut marquée par de nombreuses embrassades. A peine étais-je sortie de la voiture que Dillia et Shawn, dont l'âge les séparait de douze ans, s'étaient mis à courir jusqu'à moi. Ils s'étaient lancés dans une course, où le premier à me serrer dans ses bras aurait gagné. Au milieu de la course, Dillia avait ralenti, ses petites jambes ne la tenant plus. Shawn lui avait tiré la langue et avait continué de courir jusqu'à moi. Mais, après avoir parcouru un mètre de plus qu'elle, il se retourna et alla la chercher. Cette petite était tellement adorable qu'il était impossible de lui refuser quoi que ce soit. Il l'attira dans ses bras et continua sa course jusqu'à moi. De son bras libre, il me plaqua contre lui. Il posa sa tête dans mes cheveux avant de s'écrier.
-Même avec des talons tu fais une tête de moins que moi !
Je rigolais et embrassais ma cousine. Cette dernière avait de jolies boucles brunes venant encadrer son visage aux joues rondes. Ses bras vinrent s'accrocher autour de mon cou, me réclamant de la prendre dans mes bras.
-Alors comme ça tu veux quitter les bras du méchant Shawn ! ricanais-je ce qui me valut une tape sur la tête de monsieur le concerné.
-Je préfère les tiens, ils sont moins musclés, répondit-elle du tac au tac.
Ses yeux d'un bleu foncé contrastaient fortement avec les caractéristiques yeux verts de la famille. Je déposais un baiser sur sa joue avant de me diriger jusqu'au perron de la maison. Là, j'embrassais le reste de la famille. Shawn était à côté de moi attendant pour me prendre dans ses bras. Connor s'approcha de moi, un sourire sadique sur le visage.
-Oh oh ! Serait-ce une petite poupée que je vois là ?
Dillia rigola avant de se cacher le visage dans mes cheveux.
-J'aime les poupées moi... Je les mange toutes crues ! rigola Connor avec un rire de méchant.
Dillia poussa un petit cri aigu avant de se mettre à gigoter dans mes bras. Les bras tendus de Connor vinrent s'enrouler autour de la taille de ma cousine qui poussa un cri mêlé de peur et de rire. Mon frère me l'enleva des bras et commença à la faire sauter dans les airs. Rapidement je fus attirée dans ceux de mon cousin.
-Tu m'as manquée sœurette.
-Toi aussi frérot...
Je m'écartais de Shawn quelques minutes plus tard. Ma cousine explosait de rire tout en tentant de se soustraire de l'étreinte de mon frère. Alors là ma cocotte ! Bon courage ! J'avais déjà du mal à le faire alors toi... Je regardais autour de moi et trouvais mon oncle Anderson, appuyé contre un mur. Ce dernier ne lâchait pas du regard ma cousine qui semblait voler dans les airs, tant Connor faisait semblant de la lâcher.
-Ne t'inquiète pas... Il ne la fera pas tomber, lui avouais-je sentant sa peur. Il l'a toujours fait avec moi et il ne m'est jamais rien arrivé.
-Je sais... Mais c'est dur de la voir si vulnérable. Cela me rappelle quand sa mère est partie. Vous êtes les seuls à la faire rire comme ça, toi, Connor et Shawn. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans vous.
-Tu sais le départ de personnes importantes dans ma vie, je connais, souriais-je sarcastiquement.
Mon oncle se tourna vers moi ses yeux verts parcourant mon visage à la recherche d'un brin de tristesse qui serait venu se loger. Il soupira l'ayant probablement trouvé, puis de son bras libre vint m'attirer contre lui. Il posa un baiser sur mon front avant de murmurer.
-Je t'aime ma princesse.
-Actuellement ta princesse, c'est Dillia, pouffais-je.
-Non vous êtes mes deux princesses, enfin mes trois princesses avec Elyssa.
J'enroulais mes bras autour du torse de mon oncle et laissais ma tête reposer contre ce dernier. Je sentis rapidement deux bras s'enrouler autour de ma taille, venant s'ajouter à celui d'Anderson.
-Bah alors on fait un câlin oncle nièce sans moi, rugit Alvin.
Nous rigolâmes tous les trois comme si notre vie en dépendait. Nous fûmes interrompus par un flash. Nous nous écartâmes instantanément comme si nous avions été pris en flag. Je tombais sur ma grand-mère son appareil photo en main. Elle reprit un nouveau cliché.
-Mamie ! Me prends pas en photo avec ces deux ogres ! m'écriais-je avant de me faire assommer par deux tapes derrière la tête.
Mais bon dieu, qu'avaient-ils tous avec ces tapes derrière la tête. Je m'écartais de mes oncles et allais vers mon cousin Shawn. Ce dernier était entouré d'Elyssa et Fletcher, les inséparables. Comme tous jumeaux les deux se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Nous avions un Fletcher féminin et un Elyssa masculin sous nos yeux. Ils étaient bruns comme Alvin, mais avec des yeux verts pétillants de malice et non de brutalité comme leur père. Elyssa avait tout d'une fille qui allait faire chavirer de nombreux cœurs, enfin si Fletcher décidait enfin de la laisser faire sa vie. Les deux vivaient ensemble, allaient à la même école, dans la même classe, ils avaient les mêmes amis. Ils étaient tout simplement INSEPARABLES ! Ce n'était pas faute d'avoir essayé. Leurs parents avaient peur que l'un des deux fasse un complexe d'infériorité, une chose tout à fait commune chez des jumeaux pourtant cela n'avait jamais été le cas chez nos deux jumeaux.
Shawn était en train d'expliquer aux jumeaux la fois où il avait réussi à faire un salto arrière sur un trampoline.
-Et là ! Là je me suis lancé dans l'air, les cheveux au vent, les bras repliés et les jambes en angle à quatre-vingt-dix degrés, commença-t-il.
-Puis il s'est écrasé comme une merde sur le trampoline en pleurant comme un bébé, repris-je.
-Comme un bébé ? demanda Elyssa avide de dossiers sur Shawn.
-Oui parce que monsieur s'était déboité l'épaule, finis-je.
Les inséparables rigolèrent à en perdre haleine avant de se moquer ouvertement de Shawn qui me lançait un regard assassin.
-Rigolez pas ça fait mal ! Et je n'ai même pas pleuré d'abord ! râla-t-il.
-Oh que si ! Tu aurais pu remplir les saladiers de mamie avec toutes tes larmes, s'immisça Connor tenant dans ses bras Dillia.
Shawn soupira devant les rires qui redoublèrent suite à l'annonce de mon frère. Puis il se leva et sortit du salon.
-Mais qu'il est susceptible, me moquais-je.
-Même pas vrai ! Je vais juste aider mamie moi ! se défendit-il.
Toute la famille s'entreprit alors d'aller aider notre grand-mère. Certains s'occupèrent de dresser la grande table dans la grande salle à manger, d'autres à mettre les petits fours à cuir et d'autres à aller goûter le vin avec mon papi dans la cave.
Pour ma part, je m'occupais de la table et de la disposition des plats qu'apportaient Shawn. Ce dernier me boudait. Il m'écoutait mais de répondait pas à mes questions. Après avoir fini, j'allais dans la cuisine et le trouvais dans un coin, laissant ma grand-mère, sa fille et ses deux belles-filles en train de parler cuisine. J'allais m'adosser à côté de lui contre le mur.
-Ça fait du bien de revoir ta tête ! La dernière fois que je t'ai vu tu étais en train de réviser pour tes concours, m'écriais-je. Et j'avais interdiction de m'approcher de toi et de tes cours.
Mon cousin se crispa, mais tourna finalement sa tête vers moi. Un sourire gêné étirait ses lèvres.
-Ah oui c'est vrai.... Désolé tu sais comment je suis maniaque, plaisanta-t-il.
-Alors ça a donné quoi ? Tu les as réussis ?
Mon cousin hocha la tête en reportant son regard vers ma tante Alana.
-C'était pour faire quoi déjà ? demandais-je ayant toujours été perdue dans les nombreuses disciplines auxquelles s'étaient attentées mon cousin.
-Les enfants ? demanda mamie.
-On n'est plus des enfants, rouspéta Shawn.
-Ah oui c'est vrai... Désolée. Vous savez j'ai du mal à gérer le fait que vous ayez grandi aussi rapidement. Je me rappelle encore quand tu étais tout petit... Tu courais partout avec Connor, puis Alison est arrivée et là t'es restée scotchée à elle. On aurait dit un deuxième...
Ma grand-mère s'arrêta me jetant un regard à la dérobée. Elle savait que l'évocation de James était douloureuse. J'étais la personne qui avait été le plus proche de lui et la dernière personne au courant de son départ. J'étais également celle qui avait fait une dépression pendant six mois et qui finalement s'était relevée, sans lui.
-Un deuxième James, concluais-je.
Elle hocha la tête avant de retourner à ses fourneaux. Son visage était fermé, mais je sentais qu'il lui manquait. A vrai dire, il nous manquait à tous. Les préparatifs d'Halloween étaient ceux qu'il préférait. Il adorait lancer une compétition entre nous, c'était lui qui avait instauré le principe des équipes et celle, qui à la fin, recevait le plus de félicitations gagnait. Les félicitations étaient comptabilisées par la remise de jetons rouges. Les habitants disposaient d'un jeton rouge et devaient avant la fin de la soirée, le donner à l'équipe qu'ils considéraient la plus méritante. S'il était toujours là, il se serait lancé dans une bataille de chips, ou une bataille de tomate. Il adorait les repas familiaux, parce que nous étions tous réunis.
Afin de me changer les idées j'allais chercher à la cave, mes oncles, mon père, mon grand-père et mon frère. Ce dernier avait toujours eu peur de la cave, à cause d'une mauvaise blague qu'Anderson, le plus marrant de nos oncles et le plus jeune, lui avait faite. Je n'avais jamais eu le droit de savoir ce qu'il s'était passé, mais je savais que Connor ne l'oublierait jamais. C'est ainsi que je descendis les escaliers en faisant le plus de bruit possible pour ne pas l'effrayer. Je trouvais finalement les hommes de la famille assis à même le sol en train de se raconter des blagues.
-Allez debout !! A table ! les motivais-je en relevant mon frère.
Je me faufilais jusqu'à mon grand-père et le relevais en faisant attention à lui. Mon papi avait une forme exceptionnelle pour son âge, il était toujours en action, ne supportant pas ne rien faire. Il s'occupait de son jardin, comme si c'était un de ses enfants. Il le chérissait énormément. Il accordait cependant une importance considérable à la famille et à son pays. Ancien militaire de surcroît et ayant comblé nos enfances de ses récits, il était l'une des raisons de l'engagement de mon frère. Il s'en était énormément voulu après son départ, se considérant comme coupable de son départ, de ma dépression.
Pourtant jamais je ne lui en aurais voulu, jamais. Il n'avait en rien à se sentir coupable, ou à regretter de nous avoir conté ses histoires. Ces dernières nous avaient construites, inculquées des valeurs. Après avoir rapatrié toute la famille dans la salle à manger, je m'asseyais sur mon siège entre Shawn et Connor. Dillia s'était incrustée sur mes genoux, les trouvant davantage confortables que la chaise. Mon grand-père occupait le bout de table et mon père l'autre. Ce dernier était l'aînée de toute la fratrie, suivie d'Alana, Alvin et finalement Anderson.
Connor parlait avec Fletcher de football américain, tandis qu'Elyssa faisait des grimaces pour faire rire Dillia. Shawn, quant à lui, avait le visage fermé, les yeux perdus dans un univers qui n'était pas le nôtre. Ses mains reposaient sur la table face à lui, mais son esprit ne semblait pas là. Il n'était pas là, avec nous. Il semblait tendu, anxieux d'une chose dont je ne savais rien. Il était différent de d'habitude. Il ressemblait à ce genre de personnes qui vit une mauvaise passe. Pourtant nous étions là, nous pouvions l'aider. Il n'avait qu'à nous en parler.
Je posais ma main sur sa main gauche, la plus proche de moi. Après un sursaut, il observa ma main, puis mon visage. Je lui fis un sourire qui avait pour but de l'encourager à me dire ce qu'il avait, mais il ne me le rendit pas. Je fronçais les sourcils, indécise. L'arrivée des plats de petits fours me stoppa dans mon élan. Je reportais mon attention sur la quantité de nourriture mise à notre disposition.
Dillia tendit sa petite main pour tenter d'attraper une mini pizza. Shawn l'attrapa et lui donna. Elle le remercia en se levant, ses pieds sur mes cuisses et en déposant un bisou sur la joue gauche de mon cousin. Ce dernier caressa ses cheveux avant de lui dire de s'asseoir de peur qu'elle se fasse mal. Elle mangea son petit four, comme si cela faisait des mois et des mois qu'elle n'avait pas mangé.
-Anderson, tu devrais penser à la nourrir ! le taquinais-je.
-Dillia ! Mange pas trop sinon tu ne mangeras plus après, râla mon oncle.
-Mange ma chérie, tu ne sais pas qui te mangera, s'écria Connor en commençant à faire des guillis à la puce sur mes genoux.
-Tiens, tiens papa, j'en veux plus, s'exclama cette dernière en rigolant.
Elle lança ses petits fours dans l'assiette de son père qui se trouvait face à nous.
-C'est bien ma puce, mais la prochaine fois vise sa tête, ricanais-je.
Le concerné me fusilla du regard.
-Non ma chérie, tu sais papa il préfère que tu les lances dans son assiette, dit-il sérieusement à sa fille.
Dillia semblait perdue entre la raison, soit son père, ou l'amusement soit moi.
-Quoi que tu fasses Didi, ton papa t'aimera toujours très fort, annonçais-je à ma cousine. Alors autant s'amuser non ?
Ma cousine hocha la tête avant de prendre une chips et de la tremper dans du guacamole.
-Non pas le... commençais-je.
Mais il était déjà trop tard, mon oncle se trouvait avec un petit caca de Hulk sur la tête. Enfin si on pouvait considérer que le grand bonhomme vert faisait caca vert. En tout cas, la tête de mon oncle nous fit tous exploser de rire. Il était entre la surprise, le dégoût, l'amusement et la vengeance.
-Tu sais Didi, tu es ma fille alors je ne vais pas me venger sur toi, par contre ta cousine, me menaça Anderson.
-Essaye toujours, j'utilise ta fille comme bouclier, contrattaquais-je.
-Bouclier bouclier ! cria Dillia en tapant dans ses mains.
-Tu n'oserais pas... tenta Anderson.
-Oh que si ! m'esclaffais-je.
Mon oncle se mit à bouder, tandis que je continuais à jouer avec Dillia et Elyssa. Connor s'était mis à travailler au corps Shawn. Il essayait par tous les moyens de le faire parler, pour savoir la raison de son non-enthousiasme. A la fin de l'apéro et après avoir liquidé la nourriture à profusion que ma grand-mère nous avait mise à disposition. Il fut temps de débarrasser. Je l'allais mettre Dillia sur sa chaise, tandis que je ramenais les plats vides dans la cuisine. Ma grand-mère était en train de couper la viande.
Après de nombreux allers et retours de la cuisine à la salle à manger, je rejoins finalement cette dernière et allais m'attabler. Le plat fini et le trou normand avalé nous pûmes nous régaler avec les nombreux gâteaux préparés par mamie, soit une tarte aux fraises, des mousses au chocolat, une tarte à la myrtille et un cheesecake aux abricots. Après avoir débarrassé la table, fait la vaisselle dans la joie et la bonne humeur, nous allâmes nous asseoir à nouveau à la table de la salle à manger. Il était aux alentours de dix-sept heures et il était temps de préparer la fête. Nous étions le dimanche 25 octobre et la fête aura lieu le samedi 31 octobre. Il fallait que le vendredi tout soit prêt pour que la fête soit réussie.
-Alors nous avons eu l'accord de la maire, comme tous les ans, annonça ma grand-mère.
Cette annonce ne nous surprit pas. L'accord de la mairie était donné chaque année.
-Les forains amènent des manèges pour enfants, des chaises volantes et cette année un train fantôme dans une maison d'horreurs. Cette attraction est bien évidemment interdite aux enfants. Les restaurants ambulants apportent une quantité de nourriture impressionnante pour que le coût soit plus faible. Ainsi les barquettes de frites, avec grillades, ou salades, ainsi qu'une boisson reviendront à trois euros. La vente de nos gâteaux est tenue par...
-Mon équipe, m'écriais-je. Ça fait deux ans que je la demande !
-Par l'équipe d'Alison, reprit ma grand-mère en me lançant un clin d'œil. L'équipe d'Alana et Anthony, vous tiendrez le feu d'artifice artisanal, Alvin et Ansley les entrées, Anderson le manège numéro un, Sally et Aaron le manège numéro deux, Elyssa et Fletcher le manège trois et quatre. Nous nous occuperons du restaurant. Connor tu gères l'animation théâtrale et Shawn les enfants, puis quand les enfants auront été récupérés par leurs parents, tu aideras pour le train fantôme. Les adolescents arriveront plus tard et seront attirés davantage par cette attraction que par les autres.
Nous hochâmes tous la tête approuvant le choix de notre grand-mère, après tout c'était elle qui organisait la fête c'était à elle de nous attribuer nos tâches. Les verres au centre de la table furent rapidement remplis de champagne afin de fêter nos attributions.
-A la nôtre ! Et à la prospérité de notre famille, scanda ma grand-mère.
Nous trinquâmes tous avant de nous rasseoir à nos places. J'avalais une première gorgée lorsque Shawn se leva. Il était sérieux, le regard fixé sur son verre, qu'il avait baissé au niveau de son ventre.
-J'ai...
Il souffla comme pour évacuer son stress. Il inspira un bon coup avant de dire.
-J'ai une annonce à vous faire. C'est la dernière fois que je participerais à cette fête.
Le silence s'installa tandis que toute la famille avait son regard fixé sur Shawn. Il déglutit.
-Je m'engage. J'ai été contacté par la même base que James.
Je sentis mon cœur flanché. Un hoquet de surprise se bloqua dans ma gorge, me faisant rapidement monté les larmes aux yeux. Je fermais mes paupières contenant au maximum les douloureuses perles salées. J'entendis le tintement des verres venant s'heurter pour souhaiter un bon avenir à Shawn. J'avalais mon verre cul sec et rouvrais les yeux. Par une force que je n'avais jamais connue en moi, je retrouvais mon calme. Les larmes disparurent comme un homme disparait face à ses responsabilités.
Je laissais mon regard fixé sur la table, ne trouvant rien de plus intéressant. C'était également un moyen pour éviter à mes pensées de submerger ma vue. Je n'étais pas prête... Je ne le serais jamais... Mais aujourd'hui je ne l'étais vraiment pas. Je ne devais pas être égoïste. Je ne devais pas réfléchir à l'absence que j'allais encore connaitre. Je ne devais pas penser au fait que je ne le reverrai jamais. Je ne devais pas penser, juste regarder et rien faire d'autre. Ah si ! Respirer aussi.
-Tu pars quand ? s'enquit Alvin.
-Le 29 novembre au soir. Je serais donc là pour le repas du lendemain de l'anniversaire d'Alison, annonça Shawn.
Le lendemain de mon anniversaire... Le lendemain de mes dix-sept ans. Je déglutis, malgré moi. Shawn, mon cousin, celui avec qui j'avais fait mes plus grandes conneries, celui qui s'était le plus apparenté à un troisième frère pour moi, celui qui avait aidé Connor à me relever. Celui qui se battait avec James pour pouvoir me porter, celui qui me laissait faire ce que je voulais dès que James avait le dos tourner. Celui qui m'avait juré de m'emmener un jour en vacances avec lui. Celui qui comme James l'avait fait, prenait la décision de m'abandonner.
J'en avais connu des choses avec ces deux garçons, ainsi qu'avec Connor et pourtant tout cela allait s'arrêter par son départ. Shawn m'avait toujours considérée comme sa petite sœur, au même titre qu'il considérait Connor et James comme ses frères. Il s'était éloigné de moi ces derniers temps soi-disant pour ses examens, ses concours. Maintenant je comprenais. C'était pour m'abandonner aussi. Avais-je fait quelque chose de mal pour qu'il parte ? Connor allait-il m'abandonner à son tour ? Etais-je la source de leur départ ?!
En relevant la tête, je croisais le regard de mon grand-père. Lui seul, à l'exception de moi, n'avait pas ouvert la bouche. Il ne s'était pas exprimé, n'avait pas fait part de son ressenti, ni de ses pensées. Je reportais mon attention sur Connor. Ce dernier serrait dans ses bras Shawn. Ils se détachèrent. Shawn se plaça face à mon frère et se lança dans une discussion sur un sujet qui ne m'importait pas. Je profitais que tout le monde soit occupé pour m'éclipser. Je sortis discrètement de la salle à manger et finalement de la maison. Je traversais le grand potager de mon papi avant de me rendre dans le fond du jardin. Je m'asseyais sur la balançoire, laissant mes émotions, mes pensées se balancer au rythme qu'elles souhaitaient. Pourquoi l'armée s'était-elle tournée vers lui ?! Pourquoi voulait-elle l'enlever de sa famille ?!
Contrairement à James, Shawn nous avait prévenu avant, enfin m'avait prévenu avant. James l'avait annoncé à toute la famille sauf à moi, ne voulant pas me le dire plus tôt. Je l'avais finalement appris une semaine avant son départ. Quant à là, je le savais un mois et une semaine avant. J'allais devoir prendre une décision. J'allais devoir choisir entre le fait de faire comme s'il ne partait pas et souffrir le jour de son départ et après, ou mettre fin à toutes mes relations avec lui, ne pas m'attacher davantage à lui alors qu'il allait partir... Je comprenais désormais pourquoi James ne m'avait rien dit. Parce qu'il n'avait pas voulu que je me prenne la tête, que je me demande si je devais m'éloigner de lui pour me préserver. Et surtout pour ne pas entacher nos derniers moments ensemble. Une main se posant sur mon épaule me fit sursauter. Je me tournais et découvrais mon grand-père.
Il s'assit à côté de moi sur une autre balancelle. Le silence nous entourait pendant que je le contemplais. Lui cet homme aux cheveux blancs soyeux, au nez proéminent et aux yeux verts pétillants de joie de vivre, mais ternis par la nouvelle. Cet homme qui de sa petite taille, de ses mains abîmées par le travail, de sa peau tirée par les rides semblait éternel. Il avait connu la guerre, il s'était engagé, mais il n'avait jamais abandonné sa famille. Il était revenu dès que sa femme avait eu mon père. Il s'était reconverti en mécanicien, mais sa vie avait eu le temps d'être marquée par la guerre.
-Tu sais Alison, je n'ai jamais été très doué avec les mots. Je me suis toujours reposé sur mon physique ou sur des outils. J'ai toujours laissé parler mes camarades, ta grand-mère. Le seul moment où je semblais trouver mes mots et où je me sentais fier de savoir parler, c'était quand je vous contais mes histoires. J'ai toujours aimé raconter. Tu donnes la vie à des personnages, à des personnes réelles et tu donnes vie à des souvenirs qui n'existent plus, tout simplement en prenant la parole, en changeant de ton, en faisant des gestes. J'ai toujours eu l'impression d'être moi-même quand je vous contais mes histoires, d'être enfin digne d'avoir des petits enfants comme vous. Je n'avais jamais pensé que la chose que j'aimais le plus après ma famille allait me la ravir. Je n'avais jamais pensé que le fait de conter des histoires pourrait m'enlever deux de mes petits-fils. Je suis fier d'eux... Mais... La guerre n'est pas une mince affaire, la protection d'un pays non plus et encore moins dans une base secrète. Encore moins quand c'est ta famille qui se trouve confrontée à des pertes.
Il souffla. Je reposais mon regard sous l'herbe sous mes pieds.
-Je m'en suis voulu, Alison... Je n'ai jamais voulu le départ de James et maintenant celui de Shawn.
Je fermais les yeux laissant ses mots faire leur chemin en moi.
-J'ai toujours cru que cela serait toi qui partirais, m'avoua-t-il finalement. J'étais certain que tu serais la plus apte et la plus attachée à l'armée. J'ai toujours vu que c'était toi qui voulais entendre mes récits, toi qui me posais les questions les plus proches de celles d'un militaire, toi qui accordais plus d'importance à ce que je disais. J'ai toujours vu en toi le caractère d'une militaire. Je ne t'en ai jamais parlé parce que ce n'était pas à moi de te faire la remarque, de te le faire remarquer.
-Alors pourquoi maintenant ? demandais-je.
-Parce que je me rends compte que désormais tu la détestes. Tu détestes un métier, une famille dans lesquels tu aurais pu t'épanouir.
-Papi, le prévins-je. Ne m'associe jamais à cela. Jamais ! Tu m'entends ?! Je ne veux pas et je ne voudrais jamais. Ils m'ont volé mon frère et maintenant mon cousin.
Je me levais et m'en allais laissant mon grand-père seul dans le jardin. Je remontais la totalité du jardin avant de rentrer chez ma grand-mère. Connor et Shawn étaient assis sur les marches menant à l'étage, Dillia entre les deux. Je vis au loin Elyssa et Fletcher les rejoindre. Je fus arrêtée par mon père.
-Alison ? Ça va ?
J'hochais la tête en signe d'acquiescement et je m'écartais de lui. Je me dirigeais instinctivement vers mon frère. Je sentais le regard de Shawn sur moi. A mon arrivée, il se leva.
-Coco, je peux avoir tes clés, s'il te plait. Je vais rentrer, ajoutais-je.
-Tu veux que je te ramène ?
J'hochais négativement la tête et tendis ma main attendant les clés.
-Mais on voulait sortir, m'apprit Fletcher. On voulait aller sur le terrain de jeu !
-Ça sera sans moi. Maintenant Connor passe-moi tes clés s'il te plait.
-Alison ? m'appela Shawn.
Je l'ignorais, fermant deux secondes mes yeux afin de calmer la rage, la tristesse et la peur que mon corps habitaient. Je vis au regard de Connor qu'il comprenait que je ne répondrais pas à Shawn. Il se dépêcha de me donner ses clés. A peine les avais-je en main que je me retournais et allais à la porte d'entrée.
-Je pars, bisous à tout le monde, criais-je n'ayant pas la foi de saluer tout le monde.
Arrivée dehors je courrais jusqu'à la voiture de Connor. J'ouvris la portière en même temps que la porte d'entrée s'ouvrait. Je m'asseyais sur le siège conducteur, fermais la portière et démarrai le moteur.
Au moment où j'allais m'élancer sur la route, ma portière passagère s'ouvrit. Un pantalon noir et une chemise blanche apparurent, suivis d'une tête aux cheveux blonds quasiment rasés et d'un regard vert pénétrant.
-Alison ! me gronda Shawn. Tu ne m'as pas adressée un mot depuis... Depuis que... Depuis que j'ai dit que je partais !
Parce que tu m'as adressée un mot par rapport à tout ça, pensais-je.
Mes mains serrèrent le volant et mon regard se posa sur le pare-brise. En aucun cas je ne le regarderai, en aucun cas je ne pleurerai et en aucun cas je lui pardonnerai. J'étais dure mais certaine que je devais faire cela. Je n'avais pas envie de redevenir le fantôme que j'avais été pendant six mois.
-Alison... Parle-moi... S'il te plait... Regarde-moi... Fais quelque chose s'il te plait, me supplia-t-il.
-Sors de la voiture, lui ordonnais-je.
-Non. Tu n'as pas le droit de m'ignorer ! Ni le droit de m'éloigner de toi. Tu sais j'y ai pensé avant de vous en parler. La seule personne à laquelle je pensais, c'était toi. Je me demandais comment tu réagirais. Je me suis aussi demandé si je devais te le dire longtemps avant ou une semaine avant. Je me suis demandé si tu le vivrais comme tu l'as vécu pour James. Ce choix Alison a été l'un des plus durs que j'ai eu à prendre. Vous l'annoncez, vous voir encore pendant quelques semaines et puis après plus rien. N'avoir que des souvenirs pour se rappeler de vous et ne pas vous oublier. Je ne veux pas vous oublier, t'oublier... Et je ne peux pas partir sans que tu le saches.
-Sors de la voiture, répétais-je sentant mes limites arriver.
-Alison... Ne vis pas mon départ comme celui de James. Ne pense pas que je t'oublierais. J'en suis incapable.
-Bordel de merde Shawn ! SORS IMMEDIATEMENT DE LA VOITURE ! Tu n'es pas James, tu ne lui ressembles en rien ! Alors si tu veux vraiment aller là-bas tu trouveras le moyen de nous oublier, au pire tu n'auras qu'à lui demander ! Il saura te dire quoi faire. James te dira comment nous oublier, criais-je.
Sa main vint caresser mon visage, me forçant à le regarder. Une larme coulait le long de sa joue légèrement bronzée. L'eau présente dans ses yeux me donnait l'impression d'être face à deux émeraudes plongés dans un verre d'eau. Ses cheveux en brosse avaient déjà l'allure d'une coupe militaire. Ses épaules et son cou étaient prêts à porter le lourd fardeau d'être militaire, ainsi que les plaques métalliques à son nom.
Je frappais sa main l'éloignant de mon visage. Je plantais mon regard dans ses yeux.
-Sors de cette bagnole Shawn ! lui ordonnais-je une dernière fois.
Il m'écouta et sortit à contre cœur. A peine avait-il fermé la portière que je démarrais en trombe. Je m'éloignais de la maison familiale regorgeant de souvenirs tous plus douloureux que les autres. Je m'élançais sur la route menant chez moi.
Je m'arrêtais sur le bord de la route trente minutes plus tard. Je laissais les clés sur le contact, ouvrait ma porte d'entrée et je courais dans ma chambre. Je fouillais dans mes tiroirs à sa recherche. Je n'hésitais pas à les renverser sur le sol, afin de rendre plus rapide ma recherche. Après avoir foutu sur le sol la totalité des tiroirs présents dans ma chambre, je me faufilais jusqu'à mon lit. De là, je farfouillais dans la boite des souvenirs douloureux.
J'enlevais le couvercle et tombais immédiatement sur la feuille tant convoitée. Je la sortais de la boite et sortis de ma chambre en courant, je descendis mes escaliers comme si ma vie en dépendant et fermais la porte derrière moi. Je garai la voiture de mon frère à sa place avant d'allumer la mienne. Je laissais les clés de sa Volvo dans la cachette où se trouvaient les clés de secours de la maison. Je grimpais sur le siège conducteur et sortis en marche arrière. J'entrais l'adresse dans le GPS et me lançais sur les petites routes menant à l'autoroute.
J'en avais pour trois heures de route et il étaitdix-huit heures. J'enclenchais mon mode « j'agis sans réfléchir ».J'allais pour la toute première fois à l'endroit fatidique. L'endroit où étaitcensé se trouver James et bientôt celui où se trouvera Shawn. Je n'y étaisjamais allée, même pas durant ces deux dernières années. Jamais. Pourtant aujourd'hui,je m'y rendais.
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Bonjour ou Bonsoir! Comment allez-vous?😊
Un petit chapitre avant mon départ... 😅 J'ai commencé à écrire la suite déjà mais je ne sais pas quand je pourrais la poster. En tout cas j'espère que cette partie vous aura plus. Si c'est le cas n'hésitez pas à voter et à commenter.
Je tenais à vous annoncer que l'histoire dépasse les 200 pages sur Word, plus précisément, j'en suis à 209. En sachant que j'écris avec une police 11... Alors voilà je suis hyper contente parce que c'est la première fois que je vais aussi loin dans une histoire. J'en suis à 103430 mots. 😅 C'est fou quand même je m'attendais pas à aller aussi loin.😍
Merci de me suivre et de lire cette histoire... ❤️
Juste un petit mot pour Artemis2809 tes commentaires et ta théorie sur Blake m'achèvent! 😂 Allez lire si vous avez le temps son histoire : Perdue. C'est une perle !
Bonnes vacances à vous! 😁
Bonne soirée ou bonne journée.
Morgan.xx
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