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CHAPITRE 20 :

CHAPITRE 20 :

Notre sortie du terrain nous avait valu un standing ovation. Les spectateurs de notre ville hurlaient leur joie tandis que l'équipe se regroupait pour faire un immense câlin. Nous avions gagné haut la main. Trente points de différence nous séparaient du résultat de l'équipe adverse. Cette dernière s'était bien battue mais les lacunes dans leur jeu les avaient rapidement surpassées. A la sortie des vestiaires, après avoir pris nos douches et nous être changées, une allée d'honneur nous faisait face, avec au bout nos familles. En l'occurrence, mes parents, mon frère, Nick, Blake et Gray' m'attendaient. Je fronçais les sourcils intriguée de voir Blake, présent. Je ne lui avais pas parlé du match et l'avais encore moins invité. J'allais faire un câlin à mes parents, avant de sauter dans les bras de Connor.

-On est tous excité mais on savait déjà d'avance que vous alliez gagner, rigola-t-il dans le creux de mon oreille.

-Merci encore une fois, Coco... C'est grâce à toi si je vis ça.

Mon frère resserra son étreinte autour de ma taille, me soulevant légèrement du sol. J'étais présente en tant que capitaine et joueuse ce soir et je l'avais été l'année dernière également, grâce à lui, grâce à sa volonté de vouloir me voir me défoncer, au lieu de me morfondre.

Après plusieurs câlins et des bisous de fierté sur mon front, je me trouvais face à Blake et Grayson, côte à côte.

-Salut ! fis-je en saluant le brun.

-Hey ! Tu as été grandiose ce soir !

-Oh merci, souris-je.

-Je voulais venir te voir, puis j'ai appris par Grayson que tu jouais ce soir ! Je n'aurais raté ça pour rien au monde, m'annonça-t-il.

Le reste de la soirée se passa sur le terrain de football américain, avec une barquette de frites, des saucisses et des boissons. La majorité des parents était rentrée laissant leurs adolescents fêter la victoire du premier match de l'année. Nous étions tous assis en plusieurs petits groupes sur la pelouse, rigolant et passant du bon temps. J'étais assise entre Nick et Grayson, Blake un peu plus loin de moi discutait avec Nelly et Hugo.

-Je retiens ce que tu as fait ce matin, ronchonna Gray.

Il était assis à côté de moi mais sa tête était tournée vers la mienne. Ses yeux me transperçaient de leur couleur bleu.

-Je ne l'aurais pas fait si vous aviez été là avec moi, protestais-je.

-Donc on t'a manqué, en conclut Grayson.

-Je n'ai pas dit ça, tentais-je.

-Pour ta gouverne, j'ai attendu pendant trente minutes devant chez toi, pour te proposer de t'emmener puis j'ai vu que ta voiture n'était plus là, avoua le blond.

-Mais t'es vraiment con, me moquais-je.

-Tu avais qu'à m'envoyer un message, tiens ! Je ne sais pas tu parles bien avec Blake par sms, pourquoi pas avec moi ?

Un sourire attendri étira mes lèvres, ce qu'il remarqua très vite et m'interrompit m'empêchant de parler.

-Et ne dis pas que je suis jaloux ! Tu sais très bien que c'est vrai en plus, râla-t-il.

Je m'approchais davantage de lui et vins enrouler un de mes bras autour de sa taille, tout en posant ma tête sur son épaule.

-Tu n'as pas à être jaloux, Grayson... chuchotais-je.

Mais vraiment pas, pensais-je.

Il plaça son bras autour de moi, me couvrant de sa chaleur corporelle. Je sentis un regard brulant sur moi. Je relevais la tête et croisais celui de Blake. Il n'avait pas l'air d'apprécier mon câlin avec Grayson. Si seulement il savait que c'était déjà mon deuxième câlin avec lui aujourd'hui. La jalousie était un vilain défaut et surtout une chose que je ne supportais pas. Je soufflais un bon coup. Grayson se tourna vers mon visage et fit la navette entre Blake et moi.

-Arrête de regarder mal, grogna Grayson en bombant le torse.

-Tu as quoi, toi ? soupira Blake.

-Oh arrêtez là, les coupais-je. Vous n'allez pas vous engueuler pour un rien.

Ils hochèrent la tête à contre cœur. Je reposais ma tête contre le torse de Grayson et continuais ma conversation sur le jeu de mon équipe, abordant les points qu'il fallait améliorer et ceux qui ne méritaient aucun changement.

-Tu sais Blake la prochaine fois que tu vas voir We the Kings, tu me préviens, rigola Nelly.

-J'ai cru comprendre que tu adorais ce groupe.

-A fond ! s'écria-t-elle.

-Et moi Grayson, la prochaine fois que tu fais une bataille d'eau dans ta baignoire en compagnie de la demoiselle, ici présente, tu m'invites ? ajouta Hugo en me lançant un regard amusé.

Blake se tourna immédiatement vers Gray' et moi-même. Son sourcil droit s'arqua montrant son incompréhension. Des scénarios de toutes les couleurs devaient se dérouler dans sa tête.

-Une douche commune ? m'interrogea Blake.

-Non une bataille d'eau, le corrigea Hugo. Ils ont même dû changer de vêtements, ricana-t-il sentant que le drame allait approcher.

Grayson resserra son étreinte autour de moi, sous le regard plus qu'inquiétant de Blake. Pourtant ce dernier se détourna de nous et reprit sa conversation avec Nelly. J'allais remercier sa maturité, lorsqu'Hugo déçu du résultat de sa blague s'entreprit de dire.

- Bah tu ne dis rien ? Ça se trouve ils ont couché ensemble ? T'es pas dégouté ?

-Mais ta gueule bordel Hugo, s'écria Nelly en lui tapant derrière la tête.

-Tu sais mec, je sais qu'elle ne coucherait pas avec un raté comme ça, rigola Blake. Sinon elle tomberait bien bas...

-Répète un peu pour voir ? se crispa Grayson.

-Répéter que t'es un raté ? le questionna Blake.

-Non, ce que tu as dit sur elle !

-Qu'elle tomberait bien bas ? Bah c'est la vérité, écoute !

-Mec je vais te défoncer, le prévint Grayson.

-Non c'est bon Grayson. Blake t'étais même pas censé être là, alors tu ne vas pas me gâcher ma soirée, ajoutais-je.

Je regrettais immédiatement mes paroles. Blake se leva, énervé et s'en alla sans dire au revoir à personne. Je me relevais tant bien que mal, m'écartant de Grayson et je partis à sa suite.

-Blake ! Blake attends-moi s'il te plait. Je ne voulais pas que tu le prennes comme ça.

Il s'arrêta et se tourna vers moi.

-Tu sais Alison, si je suis venu ce soir, c'était pour entrer dans ton monde, pour en apprendre davantage sur toi. Je voulais te voir être heureuse, te défoncer et fêter ta victoire. Je voulais comprendre ton attraction pour le basket et la joie de vivre que tu as quand tu joues, que Grayson m'avait décrite avec tant d'adjectifs aussi phénoménaux que possibles. Je ne pensais pas que ma présence te gênerait, mais il suffisait de me le dire plus tôt et c'était bon, ajouta-t-il avant de se retourner et de se diriger vers le parking.

-Ne pars pas Blake. Je ne voulais pas du tout dire ça !

-Que voulais-tu dire alors ? me demanda-t-il s'arrêtant mais me tournant toujours le dos.

-J'ai toujours fêté mes victoires dans ce lieu avec ces personnes-là...

-Avec Grayson aussi ?

-Non lui était avec Connor, qui était avec moi. Mais je ne lui adressais pas la parole, à l'époque.

-Ouais et là tu le prends dans tes bras, grincha-t-il.

-Oui et alors ?

-Tu n'es pas juste entre nous deux. Tu le privilégies lui. Tu n'es pas impartiale comme tu me l'avais promis.

-Blake ferme ta gueule ! Tu ne te rends pas compte des efforts qu'elle fournit ?! Elle nous accorde des attentions, des rendez-vous, elle essaye, allant contre ses propres convictions. T'es vraiment con de faire ça, dit Grayson en arrivant à côté de moi.

-Ecoute mec, je ne vais pas faire ami ami avec toi. T'es rien pour moi, si ce n'est un obstacle sur la route pour conquérir son cœur, alors ne te mêle pas de ça, attaqua Blake en se retournant et jetant un regard de dédain vers Grayson.

-Oh les mecs je suis là ! Je suis pas transparente, ni un objet, je suis sous vos yeux donc arrêtez de faire comme si je n'étais pas là, fis-je en tentant de prendre la parole.

-Tu crois que je veux être ton ami ? Mais mec ! Je n'aime pas les gars superficiels, au cerveau ramolli. Je veux juste que tu la respectes et que tu ne lui fasses pas de mal.

-Mais tu crois que j'apprécie les gens dans ton genre ?! Les mecs sans avenir, sans but et qui finiront seuls. Penses-tu vraiment qu'être associé à un mec comme toi ça m'intéresse ? Je plains toutes les personnes qui sont proches de toi, parce qu'elles doivent te supporter, supporter un mec aussi faible que toi.

Grayson se crispa, les poings serrés, la mâchoire contractée, le regard d'un tueur.

-Le pire là-dedans c'est que j'ai cru comprendre que tu avais des petites sœurs, tu te rends compte de l'exemple que tu leur donnes. Un avenir raté, des convictions ridicules. J'aurais honte d'être toi, cracha Blake.

Grayson s'approcha violemment de Blake prêt à lui foutre une putain de raclée. Je vis Connor arrivé en courant, ses mains attraper les avant-bras du blond et l'attirer dans ses bras. D'un geste il maîtrisa Grayson. Je le regardais, le visage défiguré par la colère, les yeux blessés et son corps tendu au maximum prêt à ruer de coup Blake. Ce dernier arborait un sourire satisfait sur son visage.

Je m'approchais de lui et lui foutais une claque, qui raisonna dans l'ensemble du terrain, attirant tous les regards sur nous.

-La jalousie te va mal. Tu t'es comporté comme un vrai connard, critiquais-je. Tu ne vaux pas mieux que les autres.

-Arrête Alison ! cria Grayson. Je vais lui régler son compte.

-Tu m'as déçue Blake, mais vraiment. Je... Tu me dégoûtes ! lâchais-je en m'écartant de lui et en allant me placer devant Grayson pour tenter de le calmer.

-Mais tu ne vois pas que tu es en train de jouer dans son jeu ? me demanda Blake. Tu ne vois pas qu'il a réussi son coup là ! Son but...

-Je croyais que je n'avais pas de but dans la vie, salop, hurla Grayson se débattant.

-Son but était de m'énerver pour que je l'attaque et que je te déçoive. Tout ça pour que tu t'éloignes de moi. Tu es en train de le laisser t'avoir, reprit Blake ignorant le blond.

-Mais je m'en fous de vos putains de bataille ! Je m'en fous de cette étude, de notre soi-disant lien ! J'en ai rien à battre de cette putain de compétition entre vous. Vous vous battez comme si je n'étais qu'un morceau de viande et vous des lions. Mais merde alors. Depuis quand ça marche comme ça. En tout cas, ce que je retiens de toi là, pour l'instant, c'est le fait que tu me dégoûtes...

-Alison, je ne te laisserais pas... commença Blake.

-Tu devrais partir Blake, lâchais-je ne lui jetant même pas un regard.

Je fis un signe de tête à mon frère pour qu'il emmène un peu plus loin, Grayson. Connor se dirigea vers les gradins tenant encore dans ses bras la boule blonde de nerf. Je les suivis ne faisant même pas attention aux gens qui nous entouraient. Connor finit par poser Grayson sur un siège tout en haut des gradins. Ce dernier tenta de s'enfuir pour poursuivre Blake, mais je le retins.

Je posais ma main droite sur son avant-bras et relevais son menton avec la main gauche. Je vis Connor s'éloigner, nous laissant que tous les deux.

-Tu n'aurais pas dû t'en mêler, Alison... Cette compétition elle est entre lui et moi. Il l'a instauré dès le premier jour de notre rencontre.

-Comment ça ?

-Tu te rappelles de la fois où tu es sortie du café et que l'on s'est croisé ? me demanda-t-il. Quand tu es partie, je suis allé le voir, ajouta-t-il après que je lui ai montré que je voyais de quoi il parlait. Il a imposé la compétition. Il a touché mon égo de mec et ma fierté et nous nous sommes lancés dans la compétition.

-Donc je ne suis qu'une compétition pour vous ? ricanais-je. Génial...

-Non Alison, tu es bien plus que ça ! T'es notre avenir et on se bat pour qu'il soit à l'image désirée. Tu n'es pas non plus un jouet et c'est la raison pour laquelle je suis intervenue. Je n'accepte pas que l'on manque de respect à une femme et encore moins à toi, parce que tu es juste extraordinaire. Blake a peut-être imposé la compétition, moi je me suis fixé des règles.

-Qui sont ? le questionnais-je.

-Si je me bats pour toi, d'abord c'est parce que c'est moi qui l'ait voulu. Ensuite c'est parce que je pense que nous sommes liés pour une raison bien précise. J'arrêterai que si tu me le demandes et si je juge que c'est pour ton bien. Je me battrais pour que tu restes toi-même avec moi et pour que tu ne sois pas obligée de changer ta personnalité. Et surtout, je me battrais que pour nous deux, pas pour lui foutre la ramassé de sa vie mais pour nous, notre avenir et pour toi, déclara-t-il de but en blanc. Il pense peut-être que je suis en compétition avec lui, mais non. Je ne suis en compétition avec personne. Je n'ai aucune envie de jouer le jeu d'être mieux que quiconque. J'essaie seulement d'être meilleur que la personne que j'étais hier.

Un silence s'installa, seulement coupé par nos respirations.

-Je ne suis pas parfait Alison, mais vraiment pas du tout. Mais j'essaie d'évoluer tous les jours, de me construire sur des échecs des réussites et je pense, Alison, que tu seras la plus grande réussite de ma vie. Alors j'essaie... De tout mon cœur.

Il plaça une de ses mains sur ma joue venant caresser ma peau. Son regard envoutant se vissa au mien, comme si nous communiquions par la pensée, par un langage secret et que nous seuls connaissions. Sans même que je me rende compte, je brisais notre échange visuel venant le remplacer par un câlin. Je me faufilais dans ses bras, posant ma tête contre son torse. Les battements de son cœur se répercutant dans mon oreille.

-Je ne veux vraiment pas que tu penses que je fais tout ça, dans le seul but de gagner. Je le fais vraiment pour nous.

-Il n'y a pas de nous, Grayson... chuchotais-je malgré moi.

Je n'étais avec lui pour cette étude, ou pour notre avenir. Je ne passais pas du temps pour lui laisser une chance de me gagner. Non... Mais je lui laissais la chance de devenir un de mes amis. Et vu les envergures que cela prenait, nous étions sur la bonne route. Malgré ma phrase, il ne dit rien, ne réagit pas.

Je m'écartais finalement de lui et m'asseyais à ses côtés. Notre place nous donnait une vue imprenable sur le terrain de foot, mettant en évidence les quelques groupes éparpillés sur la pelouse. La nuit d'un noir profond et les étoiles brillant de mille feux rendait la scène magnifique. N'importe quel photographe, peintre en aurait tiré un cliché ou une toile à faire pleurer les anges. Une brise vint chatouiller mon visage faisant s'envoler mes cheveux. J'entendis quelqu'un s'approcher de nous, puis trois autres personnes. En tournant la tête, je distinguais dans la pénombre Connor, Nick, Nelly et Hugo. Nous étions tous silencieux, tous enfermés dans nos bulles. Le vent venant transmettre de l'un à l'autre des mots volés, des paroles effacées. La prise de parole dans cette situation était évidemment proscrite, remplacée par une communication muette. Les groupes plus bas se dissipaient, s'éloignaient, laissant la pelouse vide. Nous étions plus que nous quatre, avec l'envie de rester ici.

L'heure sur le panneau d'affichage à gauche du terrain stationnait vers les deux heures du matin. Les marchands étaient partis laissaient les alentours du gymnase dépourvus de vies. Au bout de ce qui me sembla des heures, un bruit vint finalement troubler le calme environnant. Il s'agissait d'un ricanement d'Hugo.

-Quand tu bailles on dirait une baleine, se moqua-t-il de Nelly.

-Et toi quand tu parles on dirait une otarie, renchérit-elle

Mon frère leva les yeux au ciel moins habitué que Grayson ou moi à leurs chamailleries.

-Il se fait tard, nous on va rentrer, ajouta Connor.

D'un même geste, nous nous levâmes. Après s'être dis au revoir sur le parking, chacun s'éloigna vers sa voiture. Je grimpais dans celle de Connor et le laissais nous conduire chez nous. Je n'étais pas fatiguée, mais j'avais le besoin de me recueillir, d'écrire. Ce fut ainsi, qu'à notre arrivée à la maison, je montais m'enfermer dans ma chambre. Je m'installais devant mon bureau, une feuille de papier sous mes yeux et un crayon dans la main. Je savais déjà à qui cette lettre serait adressée. J'étais au courant que cette lettre finirait comme toutes les autres, à un endroit sans qu'elle ne soit jamais ouverte par son destinataire. Pourtant je ressentais le besoin de lui écrire, de lui raconter ce qu'il se passait ici, sans lui. J'avais ce besoin de me confier à quelqu'un, à une personne réelle mais qui ne pourra pas réagir à mes écrits. J'avais besoin d'un journal intime, mais j'avais trouvé mieux, j'avais trouvé une personne enfermée dans une base secrète par sa propre volonté.

« Mon cher James,

Cela serait te mentir si je te disais que je ne suis pas dépassée par les derniers évènements. Je n'avais jamais pensé qu'entrer dans cette machine me ferait connaître autant de moments. Et le pire, enfin si je peux qualifier cela de pire, c'est que j'ai le sentiment de ne faire face qu'à un début. Je t'avoue que je ne pensais pas t'écrire une nouvelle lettre, pas après ces deux ans de mutisme. D'un côté, je me dis que c'est ton choix et que je dois le respecter, mais d'un autre je n'ai qu'une envie c'est de te voir... Alors que c'est clairement interdit.

Je n'aurais jamais envisagé que cela serait aussi compliqué de ne plus te voir tous les jours, de ne plus entendre ta voix, de ne plus te faire chier, de ne plus t'avoir. On ne se rend pas compte de la chance que l'on a d'avoir certaines personnes autour de nous. On n'oublie vite le temps qui nous est compté. Et on oublie tout aussi rapidement l'impact qu'une personne peut avoir sur nos vies. On regrette rapidement beaucoup de choses, beaucoup de moments, beaucoup de souvenirs et beaucoup de paroles. On en vient à se demander s'il n'aurait pas mieux fallu ne pas connaître la personne. Ma vie n'aurait-elle pas été moins douloureuse si je ne t'avais pas connu ? Mais aurait-elle été plus intéressante sans toi ? Aurait-elle valu le coup d'être vécue ?

A vrai dire je ne pense pas être capable d'imaginer ma vie sans toi... Mais toi il me semble que si.

C'est facile de promettre des choses James. Mais le coup à prendre dans ce genre de situation c'est qu'il faut les tenir ses promesses.

Parfois je me réveille la nuit en sursaut, le cœur au bord d'exploser, les larmes ravageant mon visage, parce que je viens de faire un cauchemar dans lequel tu étais en danger. Mais le pire dans tout ça, ce ne sont pas les cauchemars, ni les crises de panique qui s'en suivent, c'est le fait que je ne saurais jamais si tu es en sécurité...

Quand je fais le point maintenant, je remarque que ceux qui s'en sortent le mieux ici, ce sont papa et maman. Tu leur manques énormément, ça je n'en doute pas. Mais ils étaient déjà préparés à ton départ, déjà au courant depuis de nombreux mois. Connor, quant à lui, c'est probablement celui, qui a le plus le droit de se plaindre. Il a dû gérer sa tristesse, la mienne et ma dépression. Et oui, James. J'ai été en dépression pendant six mois. Je voyais Connor prendre sur lui, pour tenter de me relever, de se relever en même temps, tout en assurant pour nous deux auprès des parents. Connor a su me remettre sur le droit chemin. Il en a bavé, pleuré et hurlé de rage, mais il y est arrivé. Il m'a poussé à m'inscrire aux inscriptions pour entrer dans l'équipe de basket, il m'a encouragé à me rapprocher de certaines personnes. Son but était de me soigner, de me relever et de me renforcer pour la suite.

Les inscriptions pour les universités sont ouvertes, il a encore un mois pour se décider et envoyer sa demande. Il s'est déjà renseigné pour des universités à proximité, tout ça parce qu'il a peur de me faire revivre un nouveau départ. Il est en train de freiner son avenir pour moi, mais il n'a toujours pas compris que j'étais au courant. Il pense que je suis trop centrée sur moi-même, sur tout ce qui se passe en ce moment dans ma vie, pour que je remarque qu'il fait tout pour ne pas s'éloigner de moi. Il est admirable. Tu serais fier de lui, James. Il s'est battu pour te ressembler et combler le vide que tu avais laissé.

J'ai peut-être perdu un frère, mais j'en ai retrouvé un nouveau. La fin de conte de fée qui pourrait ravir mon existence serait que tu reviennes et que je puisse avoir mes deux frères. Mais si un jour tu revenais, est-ce que cela redeviendra comme avant, entre toi et moi ? Est-ce que les séquelles de ton absence ne sont-elles pas trop importantes ?

Mais mon énervement, ma rancœur envers ton départ, ne sont-ils pas des moyens entrepris par mon cerveau pour montrer que si ton absence est autant douloureuse, c'est parce que je tiens à toi ?

Tu te demandes peut-être pourquoi je pense à cela là maintenant ? Pourquoi tout me semble éphémère à cet instant précis ?

Tout simplement parce que j'ai passé une journée atypique. J'ai rencontré deux personnes, un couple qui semblait dans une si grande symbiose, que je suis sûre, qu'elle les mènera à leur perte. Je me suis enfouie d'un rendez-vous imposé par l'étude, venant encore troubler leur plan. J'ai énervé Connor aussi, et pourtant il ne m'en veut plus. J'ai disputé un match avec mon équipe et on a gagné. Puis on est allé fêter ça sur le terrain de foot. Tu sais celui sur lequel tu m'emmenais après l'école quand tu devais faire tes entraînements. La soirée a été troublée par une engueulade entre Blake et Grayson, à cause de moi. Tout était génial et tout a été brisé par une putain de dispute. J'ai été déçue par Blake, par le mec que je pensais le plus parfait au monde. Et contre toute attente en à peine deux semaines, je me suis rapprochée du mec que je considérais comme mon pire ennemi. Qui aime bien, châtie bien. Oui certes, mais ce que je découvre chez lui, ça me plait d'une façon différente. Il est complexe, mais tellement attentionné. Il ne ressemble en rien à l'image que j'avais de lui. Il me fait penser à toi... Il tient autant à ses petites sœurs que tu tenais à moi.

C'est peut-être une des raisons pour lesquelles j'ai du mal avec lui. Je te vois trop en lui, je n'arrive pas à faire la part des choses. Enfin si, niveau sensation je vois la différence mais niveau délires, caractères et attentions il te ressemble beaucoup.

Blake est plus sur la réserve, sur l'apparence et l'apprentissage des relations. Il est très romantique et aime que tout soit comme il le souhaite. Maniaque ? Oui peut-être un peu. Il veut tout apprendre sur moi, me connaître : moi, mon monde, mes aspirations... Il accorde beaucoup trop d'importance à ce que je suis. Alors que lui reste un mystère.

Je te parle des garçons mais Nelly représente tout autant une source d'énigme. Je pensais la connaître, savoir un grande partie de choses sur elle, pourtant elle me cache encore un tas de trucs. Sous sa gouverne, je lui cache probablement plus de choses, qu'elle ne m'en cache...

Le monde ne tient qu'à un fil, lorsque ce dernier cède sous le poids de ses attributions, le monde chute, tombe, et se rapproche du sol à une telle vitesse qu'elle est fatale pour certains. Puis comme par magie, un nouveau fil s'enroule autour du monde et le relève, le remet dans le chemin. La chute n'est jamais sans conséquence, beaucoup de personnes ne se relèvent pas après. Le monde impose un tri sélectif en se basant sur ce fil. Tout ça pour dire que la moindre secondes est éphémère, le moindre but dans la vie l'est également. Notre existence en soi est éphémère. Et pourtant nous continuons de vivre comme si de rien n'était.

Papa a fait subir sur interview aux garçons, tout en restant light. C'était assez perturbant d'ailleurs. Mais tu le connais, il ne dit pas grand-chose mais analyse davantage. Maman, elle, reste totalement sous le charme de Blake, ce qui a le don d'énerver Connor. Ce dernier l'appelle d'ailleurs Barbie. Va savoir pourquoi. Encore un aveu caché qui montre son penchant pour les dessins animés à l'âge de 17 ans, enfin bientôt 18.

Les garçons demandent à me connaitre, mais quand j'y pense, le meilleur moyen de le faire serait de te rencontrer. Ce qui est bien évidemment inenvisageable.

J'aurai aimé que tu me voies un jour jouer au basket. C'est vraiment devenu une de mes passions.

Est-ce vraiment utile de t'écrire ? Je parle à un fantôme, je m'attache à l'once d'espoir que tu me répondes un jour. Mais tu ne sembles pas décidé et encore moins capable de le faire.

A quoi peux-tu ressembler après deux ans ? Tes cheveux sont-ils toujours aussi longs, ou les as-tu coupés pour l'armée ? Tes yeux sont-ils toujours autant rieurs ? Tes joues et pommettes sont-elles toujours pourvues de ces jolies ridules causées par tes sourires incessants ? Ta passion pour le foot est-elle toujours présente ? Ton caractère sociable t'a-t-il fait avoir de nouveaux amis à l'armée ? Ton engagement te tient-il toujours à cœur ? Sais-tu toujours trouver les mots pour réconforter et aider ? Es-tu toujours toi-même ?

Tant de questions qui ne trouveront jamais de réponses à mettre à leurs pieds.

Par rapport à ma dernière lettre, je semble aller mieux tu ne trouves pas ? J'essaie d'avancer, d'évoluer. Mais tu reviens toujours. Tes paroles, ta présence, les photos, les souvenirs, ils sont toujours là. Et c'est mieux ainsi je pense. Oublierais-je un jour ton départ, ton absence, ton existence ?

Ne t'imagine pas que je ne vais pas bien à cause de toi, je suis juste moins intéressée par la vie, moins intéressée par le jeu de l'adolescence, ni par mon avenir. Tout reste brumeux et cela m'agace, mais je ne fais rien pour que cela change.

Les hommes sont tellement stupides ! Ils font la guerre pour des territoires, pour des questions d'argent, de politique, mais ils ne pensent pas aux familles qu'ils séparent, aux vies qu'ils arrachent. Nous sommes cupides, cupides et fiers de l'être j'ai l'impression. Au lieu de faire des études sur comment remettre le vrai amour sur le chemin de la vie, ils ne peuvent pas chercher des moyens pour que tout le monde soit assez intelligent pour éviter d'attenter à la vie d'autres. Nous avons jamais connu un monde sans guerre, sans mort ? Mais existera-t-il un jour ?

Comme tu le vois, l'heure tardive me pousse dans des retranchements assez rocambolesques... J'ai plus l'impression de me confier à un journal intime qu'à mon frère. Mais ceci s'explique peut-être parce que je ne reçois aucune nouvelle de toi.

Pour en revenir au but de cette lettre... A vrai dire je ne sais pas... Je dirais que c'était probablement pour te montrer la différence entre mon état de maintenant et celui d'avant, celui que je t'avais présenté dans l'avant dernière lettre. Mais peut-être aussi pour te faire un débriefe de ce qu'il se passe en ce moment. Pour te tenir au courant et ne pas te laisser dans le même cas que moi. Je suis peut-être égoïste de te vouloir que pour moi, de vouloir ton retour, mais je ne suis pas capable de te faire vivre ce que ta décision m'a fait vivre.

Plus j'avance dans la lettre et plus je remarque que je m'éloigne toujours dans mes propos. Je couche, sur cette feuille, certaines de mes pensées sans lien logique. N'est-ce pas surprenant la puissance de l'esprit ?

Quoi qu'il en soit il commence à se faire tard... A en croire l'horloge accrochée à mon mur, il est six heures du matin... Je vais clôturer cette lettre qui ressemble plus à un brouillon qu'autre chose et je vais me coucher.

J'espère toujours avoir de tes nouvelles un jour, même si je comprends tout à fait que tu ne puisses pas.

Tu me manques James. »

J'attrapais une enveloppe dans le tiroir de mon bureau, glissais ma lettre dedans et imposais l'adresse. Puis j'allais m'allonger dans mon lit. J'attrapais mon téléphone plus par réflexe que pour réellement aller dessus. Je remarquais alors que j'avais quatre messages venant de Blake.

« Alison, je tenais à m'excuser par rapport à ce soir. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. En tout cas, cela n'enlève en rien mes paroles. Mais je m'excuse. J'ai voulu t'appeler mais je n'ai pas osé de peur de te réveiller. »

« J'ai tenté de joindre Grayson, pour m'excuser. Il refuse de me parler et m'a raccroché au nez. »

« Je m'en veux tellement, Alison... Je suis en pleine insomnie, parce que je ne sais pas comment je pourrais me rattraper. J'ai même envisagé venir te voir mais je ne pense pas que cela soit approprié. »

« Alison... Excuse-moi. J'espère que tu auras passé une bonne nuit, contrairement à moi. Je tiens à toi... »

Les messages étaient espacés de nombreuses heures, mais le dernier datait de cinq minutes. Je soupirais et décidais de lui répondre à mon réveil, c'était plus prudent. Après tout la nuit portait conseil ?

J'attrapais ma couette, m'enroulais dedans et fermais les yeux, me laissant sombrer dans les méandres du monde onirique.



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Bonjour, ou Bonsoir! Comment allez-vous?

N'hésitez pas à voter et à commenter si ce chapitre vous a plus. Je reste quelque peu indécise pour la suite. Je ne sais pas si je fais ce que j'ai prévu ou si je continue sur une autre idée...

Je tenais à vous avertir que samedi je pars en vacances en Bretagne, dans un coin totalement paumée, à un kilomètre de la plage. Le village dans lequel je vais est composé de cinq maisons...

Le prochain chapitre arrivera soit avant samedi (chose peu probable) soit à mon retour, ou entre temps si je m'ennuie vraiment là-bas.

Bonne journée, ou bonne soirée.

Morgan.xx

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