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CHAPITRE 19 : PREMIÈRE PARTIE

       

CHAPITRE 19 :

Je posais mon regard sur Grayson, lui faisant comprendre que si nous n'avions pas eu cours je l'aurais écartelé. Puis je me faufilais entre Nelly et Hugo et allais rejoindre ma place. Je déposais mes affaires et tentais d'oublier les nombreux regards qui faisaient des allers retours entre le blond et moi. Après un échange avec Grayson qui ne lâchait pas son sourire satisfait, mes deux voisins vinrent me rejoindre se lançant tous les deux le regard du : On les aura... Un sourire sadique étira leurs lèvres dans un commun accord, me rappelant que la torture n'était pas prête de se terminer. Je me demandais toujours s'il était possible de dénoncer ses amis, pour un acte de torture, la violence était proscrite, n'est-ce pas ? Alors en quoi était-ce différent de ce que Nelly et Hugo me prévoyaient ? Ils me donnaient l'impression que j'avais commis un acte irréversible qui devait être puni par une peine similaire à la torture.

Mais avais-je sincèrement quelque chose à me reprocher ? Est-ce qu'avoir passé du bon temps avec une personne que j'étais censée éviter depuis deux ans était quelque chose de mal ? La simple action de rire avec lui était-elle regrettable envers... Envers qui d'ailleurs ? Envers qui devais-je mettre de côté la relation, quoi qu'amicale, que je commençais à créer avec Grayson ? Envers des promesses et des peurs enfouies en moi depuis deux ans ? Foutre diable ! J'avais le droit de m'amuser, le droit d'oublier toutes ces histoires, tous les défis que je m'étais imposée ! Mon frère n'avait-il pas perdu ? N'aurait-il pas réussi à communiquer avec moi si cela n'avait pas été le cas ? Je pouvais faire ce choix-là, non ?

Je le pouvais... Il le méritait. Il n'était pas celui que je m'étais imaginée. Il n'était pas la personne égoïste, dangereuse et cupide que mon esprit avait créée pour me protéger. Il était tout autre chose, tout à fait différent et je me devais de lui laisser une chance, d'oublier une bonne fois pour toute la totalité des rancœurs que j'avais emmagasinées à son sujet. Mon regard suivait les mouvements du professeur de mathématiques qui était arrivée en classe, tandis que je laissais mon esprit ressasser les moments que je venais de passer avec lui.

Ce fut en revivant pour la deuxième fois mon après-midi avec lui, j'eus le besoin irrépressible de le regarder, de l'analyser d'une manière différente des précédentes. Sa place en cours de mathématiques était à l'avant dernier rang côté fenêtre, ce qui lui permettait de s'évader psychiquement. Pourtant cette fois-ci, son regard était dirigé vers le tableau et non vers le ciel d'un bleu azur. Ses cheveux encadraient son visage et faisaient ressortir la jolie couleur bleu de son regard. Ses joues étaient mises en valeur par le sourire qu'il me lança lorsqu'il surprit mon regard. Ses lèvres s'ouvrirent légèrement comme s'il allait me parler.

Pourtant il se ravisa, plongea ses deux yeux dans les miens, me sondant d'aussi loin qu'il le pouvait, cherchant la raison pour laquelle je me retournais en cours. Je lui fis un clin d'œil ce qui le fit rigoler légèrement, attirant certains regards sur lui, dont ceux de mes voisins.

Mais un clin d'œil ? N'importe quoi j'étais ridicule. Je ne me retournais pas pour autant, ne ma lassant pas de laisser courir mes yeux sur son corps. Suite à une pression sur mon bras, je fus obligée de me replacer face au tableau, pour suivre un cours de mathématiques que je détestais en partie à cause de la professeure.

Je me tournais vers Nelly qui me balançait un regard empli d'incompréhension. Je ne lui répondis pas, n'oubliant pas le fait qu'elle, elle ne se gênait pas de me cacher des choses. Je me concentrais sur le tableau et m'amusais à imaginer ma prof déguisée en de nombreux monstres, avant de comprendre qu'elle n'avait pas besoin d'un déguisement pour leur ressembler.

La sonnerie retentit annonçant la fin des cours officiels ! Je sautais de joie ne voyant plus, jusqu'à la semaine prochaine, ma professeur de mathématiques. La plupart des élèves se levaient et retournaient chez eux, d'autres se préparaient à aller à l'entraînement de football américain. Pour ma part, il me restait deux heures intensives de basket, afin de nous préparer au match de samedi. Nous allions affronter l'équipe de la ville voisine, dans un match amical afin de commencer à nous échauffer avant le début de la saison. Je rangeais rapidement mes affaires de cours et m'élançais vers la sortie. J'allais à mon casier poser mes affaires inutiles pour le lendemain et récupérer celles nécessaires. J'ajoutais dans mon sac mes affaires pour le basket et me rendais au gymnase.

La première arrivée dans les vestiaires je me changeais, réfléchissant à l'entraînement que j'allais subir et aux conseils que j'allais de voir présenter à mon équipe. J'avais été élue capitaine, il y avait de cela un an et demi, après avoir battu tous les records de l'équipe. J'avais trouvé dans le basket, tous les éléments nécessaires pour oublier mes problèmes, pour combler l'absence qu'il laissait en moi et surtout me défoncer de telle manière que, lorsque je rentrais chez moi je m'effondrais sur mon lit, en proie à une fatigue démentielle et non à des pleurs intarissables. Le basket représentait mon moyen de vivre et de me surpasser.

Après avoir enfilé mon short et mon maillot à l'effigie de mon équipe, je rangeais soigneusement les affaires de Grayson dans mon sac et allais dans le gymnase. De là, je préparais le matériel utile tout en envoyant les filles aux vestiaires. 18h30 tapante, je me plaçais à la droite de notre coach, face à l'équipe et le laissait gueuler ses ordres. Toutes les filles face à nous étaient déterminées à gagner, à envoyer au tapis les adversaires et à leur faire mordre la poussière. Il fallut peu de paroles pour que le coach obtienne des cris de guerre et d'excitation en réponses. Un sourire malicieux vint étirer mes lèvres me rappelant progressivement que nous allions simplement disputer un match amical. Et si nous gardions cette agressivité, nous disputerions bientôt la finale. Je brandis haut mon poing et scandais le cri d'encouragement de l'équipe.

Toutes les filles et le coach compris, s'approchèrent de moi et se joignirent à mes côtés. Au bout d'une minute, le calme revint avant d'être troublé par le bruit de nos baskets se déplaçant rapidement sur le terrain. L'échauffement commençait et le chemin vers la victoire se dessinait...

**

-Maman ! criais-je en entrant chez moi et en me déchaussant.

J'entendis les pas précipités de ma mère accourir vers moi. Elle apparut face à moi, un sourire resplendissant sur le visage et une lettre dans la main.

-Ta vie future commence samedi !! hurla ma mère surexcitée en me mettant sous le nez l'enveloppe d'un blanc immaculé.

Je la contournais pour aller poser mon manteau et mes chaussures sur le portant attitré et me tournais vers elle.

-Tu sais maman, ce n'est qu'un match amical, lui rappelais-je pensant qu'elle faisait allusion au basket.

-Mais non idiote ! rigola-t-elle. Je ne te parle pas de ton match, vous allez le gagner dans tous les cas, je te parle de quelque chose de beaucoup plus excitant ! m'annonça-t-elle, des étoiles plein les yeux.

Je fronçais les sourcils posant enfin mon regard sur la source de sa joie. Elle me tendit la lettre d'une main et posa l'autre sur son cœur avant de se mettre à sauter partout autour de moi. J'approchais l'enveloppe de mes yeux et découvrais, sur la face nécessaire à cet usage, mon adresse et mon nom, mais également un logo que je détestais par-dessus-tout ! Je relevais la tête et croisais le regard de ma mère qui m'encourageait à l'ouvrir. Je soupirais, levais les yeux au ciel et hochais négativement la tête, afin de montrer que le contenu de la lettre ne m'intéressait pas.

-Alison Maya Reynolds ! gronda ma mère.

-Tiens ça faisait longtemps... Ah non simplement du week-end dernier, me moquais-je.

-Ouvre cette enveloppe immédiatement, m'ordonna-t-elle à la limite de montrer les dents.

-Maman... soupirais-je. Tu es un lapin ou un chien ? Parce que là il faudrait choisir... Tu commences à me faire peur.

-Je suis une humaine, et qui plus est une mère qui a hâte de voir sa fille ouvrir cette enveloppe, afin d'en savoir plus sur son avenir !! s'écria-t-elle en s'approchant de moi.

Je reculais et ouvrais l'enveloppe ne voulant pas subir les foudres de ma mère. Je finis, cependant par lui tendre la lettre, sachant qu'elle préférait davantage la lire que moi. Je m'appuyais contre le mur derrière moi tandis qu'elle parcourait avec émerveillement la feuille sous ses yeux. Elle releva à plusieurs reprises son regard vers moi tout en laissant les mots parcourir le chemin de sa pensée à son esprit. La porte de l'entrée s'ouvrit sur Connor, le visage fatigué et la démarche d'un mec qui venait de passer sa journée à faire du sport.

-Salut Coco, lançais-je.

-Tiens elle parle ! J'ai bien cru que ma sœur s'était transformée en un chimpanzé belliqueux, se moqua-t-il en balançant ses affaires sur le sol pour se déchausser.

-De quoi tu parles ? le questionnais-je surprise.

-Vos cris de guerre dans le gymnase ! On vous a entendu depuis le terrain de foot ! J'ai cru à un remake de la Guerre des Singes, ricana-t-il en se relevant et en venant me faire un bisou sur le front.

-C'est pas pire que moi, qui vois tous les jours le remake de Freddy Krueger dès que tu t'approches, répliquais-je.

Son regard se fit dur, ses mains se posèrent sur mes joues et les écrasèrent.

-Tous les jours moi je vois un remake de Sugar, le hamster, me révéla-t-il en écrasant davantage mes joues.

-Sugar ? Le hamster d'Hello Kitty ? soufflais-je.

Mon frère s'écarta de moi, me rendant la mobilité de mes joues et se détourna gêné.

-Attends je n'ai jamais regardé Hello Kitty de ma vie sauf quand je gardais Dillia, remarquais-je.

Un éclair de lucidité se fraya un bout de chemin dans mon esprit, avant que j'explose de rire.

-Tu as regardé Hello Kitty ? OH MON DIEU LE GRAND CONNOR REYNOLDS A REGARDE HELLO KITTY, m'écroulais-je de rire.

La chose qui me servait de frère se tourna vers moi et me fusilla du regard.

-C'est faux, s'écria-t-il mais ses yeux trahissaient son mensonge.

-Quand les gens de l'école vont savoir ça, rigolais-je en m'appuyant sur le mur pour ne pas tomber.

-Alison, je te jure que si... commença-t-il levant son index vers moi comme le faisait maman quand elle nous menaçait.

-Tu vas à l'institut samedi matin, le coupa ma mère en me souriant de toutes ses dents.

-Quel institut ? demandais-je craignant la réponse.

-Celui de l'étude A=AS. Tous les dépositaires ayant trouvés le ou leurs âme(s) sœur(s) - tu as vu ils ont spécifié pour votre cas, sourit ma mère - devront se rendre ce samedi et tous les autres samedis de 8 heures à 11 heures à l'institut dans l'optique d'en apprendre davantage sur le but de cette étude et les bienfaits de la réussite, ainsi que sur le ou les partenaire(s).

-HUIT HEURES, criais-je ce qui entraina les rires de mon frère.

-Fini la grasse matinée, se moqua-t-il. Pendant que je dormirais comme un loir, tu seras en train d'aller à ton truc de merde là !!

Ses rires s'arrêtèrent lorsque ma mère le frappa sur la tête.

-Ce n'est pas un truc de merde, Connor ! C'est une étude afin de préserver l'existence humaine, rouspéta-t-elle en continuant à le taper sur la tête à chacun de ses mots.

-C'est mort.

-Qui est mort ? me demanda ma mère en se tournant vers moi et continuant de taper mon frère.

-Je n'irais pas, commençais-je mais en voyant ma mère arriver pour me taper sur la tête à moi aussi j'ajoutais, sans avoir fait un gros câlin à mon frère.

Ma mère me lança un regard peu convaincu et arrêta, beaucoup trop tôt à mon avis, de corriger Connor.

-La mioche tu n'as pas intérêt à me réveiller après-demain ou je te...

-Tu feras quoi, Connor ? l'interrogea ma mère en levant sa main prête à le frapper à nouveau.

-Je... Je la tuerai, cria-t-il avant de partir en courant.

J'explosais de rire en le voyant s'affaler dans les escaliers pour éviter de justesse ma mère arrivant en furie prête à le mettre KO. Je me tournais alors sur la lettre tombée au sol et lisais ce ramassis d'idiotie en diagonale, résumant simplement que tous les samedis j'allais devoir me rendre à l'institut et me lever tôt, tout ça pour voir un blond que je voyais tous les jours et un brun capable de vendre du rêve. Je posais la lettre sur l'ilot central de la cuisine et me servais un verre d'eau. Puis je récupérais mes affaires et allais dans ma chambre. Je passais à côté de celle de mon frère, ce dernier se servait d'un oreiller comme bouclier et ma mère face à lui cherchait à toucher sa tête. De vrais gamins... Je soupirais et fermais la porte de ma chambre.

Je me jetais sur mon lit et consultais mon téléphone. Blake m'avait envoyé un message me disant qu'il avait hâte de me voir samedi, tandis que du côté Grayson c'était le néant. J'envoyais un message à Nick le prévenant pour mon match et me mis à travailler, mettant de côté tout ce qui n'était pas scolaire. Quoi que l'on puisse dire, le fait de travailler était une chose agréable à faire, tant que le sujet était intéressant et compréhensible.

Au bout d'une heure de travail intensif, j'en vins à divaguer. Je me laissais aller sur mon fauteuil, mon esprit libre. J'aimais analyser ce qui m'entourait laissant mon regard perdu dans le vide, mes pensées perdues dans l'immensité des réflexions. J'en vins à l'idée qu'il était toujours possible de trouver les bons côtés d'une situation, d'un film, d'un livre mais les bons côtés des hommes, c'était une toute autre affaire. Trouver une qualité chez quelqu'un n'était-ce pas déjà lui accorder de l'importance ? Et accorder de l'importance n'était-ce pas un moyen de se faire avoir ? Je fus sortie de mes pensées par l'appel du repas que ma mère avait crié depuis la cuisine. Je descendis les escaliers en même temps que mon frère, une seule idée en tête : MANGER.

**

La journée du vendredi s'était déroulée dans une atmosphère festive. L'école au complet se préparait au match de basket du lendemain. Les équipes de basket féminin et de football américain étaient constamment supportées par leur école ainsi que par la ville en entier. Pour ne pas déroger au protocole, notre école et notre ville étaient les fervents supporteurs de l'équipe de football dont le capitaine était Clément et de mon équipe de basket. Comme dans n'importe quel film américain bien cliché, les couples au sein des deux équipes ne se faisaient pas rares, ainsi que la côte de popularité qui était associée à chaque sportif. La popularité n'était qu'une simple illusion que la société accordait à des personnes totalement déchues de leurs personnalités.

C'est pourquoi je différenciais sociabilité et popularité. Savoir se trémousser et être aduler par tout le monde n'était pas pour moi un symbole de gentillesse. Par contre est sociable, serviable et aimable représentait en tout point à l'image que je me faisais de certaines personnes. Pour ma part, je ne correspondais à aucune de ses deux catégories. J'étais certes connue, de par mon rôle de capitaine et par la présence de Connor et celle de mon frère, mais je ne prenais pas les gens de haut. Par contre je n'étais pas plus du genre à être serviable, ni aimable... En tout cas pas avec tout le monde ce qui m'éliminait de cette catégorie.

A vrai dire j'étais moi-même et le reste ne m'intéressait pas. Les gens pouvaient m'aimer, me détester, ne pas me connaitre, ou m'adorer, je m'en contre-fichais ! Les cours s'étaient terminés dans une ambiance joyeuse et impatiente. Certains élèves vinrent observer le dernier entraînement avant le match dans le but de nous encourager. La pression montait progressivement mais serait davantage présente le soir d'après. Après une séance de trois heures sans relâche de basket, je rentrais chez moi, plus que fatiguée. J'allais me coucher sans manger, ni prendre la peine de préparer mes affaires pour le lendemain. Je devais par-dessus tout me reposer, pour être en forme pour le match.

Le samedi matin, je fus réveillée doucement par ma mère qui n'avait pas oublié mon rendez-vous à l'institut. C'est ainsi qu'à six heures d'un samedi matin, je me retrouvais à prendre une douche et à prendre un petit déjeuner. Se lever aussi tôt pour un putain de rendez-vous de merde me foutait d'une humeur macabre. Vers sept heures, prête, habillée d'un pantalon noir et d'une chemise à carreaux rouges et noirs, maquillée légèrement et mes cheveux attachés en une tresse en épi de blé, je décidais d'aller faire chier mon frère. Vous savez ce garçon d'un an mon aîné, aussi mignon que les fesses d'un bucheron et ayant un caractère matinal aussi démentiel que Satan ?

J'ouvris légèrement la porte de sa chambre et m'approchais légèrement de son lit. Son dos nu tourné vers la porte, sa tête sous un oreiller et son corps étendu sur le reste de matelas me donnèrent du fil à retordre. Mais je ne baissais pas les bras et me laissais finalement tomber sur lui, avant de me mettre à bouger comme une folle. J'entendis un premier grognement suivi d'un jumeau lorsque je me mis à chanter à tue-tête la chanson Hakuna Matata, issue du Roi Lion.

Un troisième grognement secoua sa poitrine avant que cela soit tout son corps. Je me relevais d'un geste et m'éloignais de son lit tout en continuant de chanter. Une tête finit par émerger, suivi d'un regard meurtrier et d'un oreiller qui vola dans la pièce. Je l'arrêtais cependant et le relançais à son destinataire.

-Connor !!!! CONNOR !! Mon frère Connor REGARDE HELLO KITTY, continuais-je sur l'air de la chanson.

Cette fois-ci mon frère se leva brusquement, me faisant sursauter. Je réagis au quart de tour. Je sortais de sa chambre, récupérais à la va-vite mon téléphone et ma veste en cuir, dévalais les escaliers et sautais dehors sans demander mon reste. Je grimpais dans ma voiture et démarrais en trombe avant de voir débarquer sur le perron, mon frère excédé et le geste obscène qu'il me lança. Je lui offris mon plus beau sourire et m'éloignais de la maison, direction l'institut.

Une heure plus tard et cinq minutes de retard, je sortais de ma voiture. La façade composée d'arrondis de verre encadrés par des barres de métal donnait la singulière impression que le bâtiment était une prison, une prison lumineuse mais tout de même une prison. Mon trajet de ma voiture à l'entrée du bâtiment se transforma en une course d'escargot. Je tentais tout en ayant une démarche rapide d'arriver le moins rapidement à la porte de cet enfer. Je m'arrêtais sur le seuil, le cœur battant à tout rompre, la gorge en feu et le corps couvert de frissons désagréables. J'étais plus forte que tout ça. J'étais libre... Selon Grayson.

Avais-je raison ou tort ? Il n'avait qu'un seul moyen de le savoir. Je devais E.N.T.R.E.R. J'avançais d'un pas et ouvris la porte menant au monde des défunts et des monstres, gardiens des âmes. Un petit, minuscule, sourire étira mes lèvres après une minime comparaison au supplice d'Œdipe. Ce fut au moment où la porte, que je venais d'emprunter, claqua contre son battant que l'on remarqua ma présence. De nombreux regards d'adolescents de l'année 1999 se posèrent sur moi, augmentant de manière anormale les battements de mon cœur. Je tentais d'afficher un sourire poli et m'avançais davantage dans la salle. Les adolescents affichaient tous des visages fatigués. Non sans blague, il était huit heures du matin aussi !

Une femme d'une trentaine d'années en blouse blanche s'approcha alors de moi, avidement, dangereusement... Elle attrapa mes épaules et m'attira dans ses bras.

-Bonjour mademoiselle ! Je vous souhaite la bienvenue à A=AS ! me souhaita-t-elle en resserrant son étreinte sur moi.

Je m'écartais d'elle et lui lançais un regard noir.

-On ne sert pas les gens comme ça ! m'énervais-je. Vous avez cru j'étais qui ? Une personne de votre famille.

-Mais ma chère, toutes les personnes de cette étude sont comme des frères et sœurs. Et nous, en tant que médecins, nous sommes vos parents.

-Super ! ricanais-je. Je croyais que l'inceste était interdit ! Allez voir ailleurs si les enfants de vos enfants ne sont pas atteints d'une maladie, lui jetais-je l'envoyant balader.

Non mais qu'est-ce qu'il lui avait pris à elle, là ? Elle s'était crue au pays des champignons ! Non mais qu'elle aille se faire foutre ! Je soupirais exténuée et énervée de me retrouver avec des malades mentaux. Je m'avançais dans la pièce, laissant le médecin totalement décontenancée derrière moi. A l'aveuglette, j'avançais dans la salle, croisant le regard perdu de quelques personnes que je connaissais. Ne supportant pas de croiser le regard de personnes autant emprisonnées que moi, je posais mon regard sur la décoration environnante. La pièce dans les tons gris et blancs était typique d'un hôpital. Le mobilier confortait cette ressemblance jusqu'à en devenir pesant. Étions-nous dans un institut, une entreprise ou dans un hôpital? Allaient-ils nous disséquer dans le but d'en apprendre davantage sur nous? Bien sûr que non! C'était eux qui avaient réveillé en nous le gène, ils n'allaient pas nous tuer après avoir réussi... Non?

Je reportais mon attention sur les nombreux médecins présents, un carnet de note en main, nous analysant. Étions-nous des rats de laboratoire? Nous n'étions pour eux qu'une expérience, une de plus... Qui pouvait nous dire si nous étions la première dans le cadre non officiel? Je déglutis, tentant de chasser la boule dans ma gorge. Je devais me changer les idées. La salle dans laquelle nous étions rassemblés était une sorte de salle d'attente. De nombreux fauteuils, tables basses couvertes de magasines occupaient le sol. Les murs étaient couverts de tableaux, des documents et des photos. Je découvris sur un tableau d'affichage de nombreuses listes d'inscription pour des cours et des groupes de discussions. Il y avait une liste « Tout savoir sur l'étude », une autre « Besoin de parler ? Rejoignez-nous... » et d'autres « Vous avez du mal à être à l'aise avec votre partenaire ? »...

Je rigolais doucement, attirant des regards suspects sur moi. Faut dire rire devant un tableau me donnait l'air d'être folle. Je laissais mon regard inspecter le tableau et découvrais une autre feuille qui ne présentait pas d'espace pour s'inscrire. Il s'agissait d'un règlement qui était accroché à côté des listes et stipulait que les noms du couple d'âmes sœurs devaient figurer sur les listes, ainsi que chaque couple inscrit devra suivre les cours durant un mois, avant de réitérer leur inscription s'il le jugeait nécessaire. Un médecin, le front dégarni, les yeux cachés derrière une paire de lunettes, apparut à ma gauche. Il posa son regard sur l'assemblée, vérifiant si certains visages étaient présents et ceux qui n'étaient pas là. Ce fut seulement à ce moment-là que je remarquais que Blake et Grayson n'étaient pas encore là. Le médecin prit la parole, un sourire satisfait sur le visage.

-Bonjour mesdemoiselles et messieurs ! Je vous prie de me suivre, nous allons vous faire visiter nos locaux et vous emmener à une conférence. Mettez-vous par couple et suivez-moi, ordonna-t-il.

Visiter leurs locaux ? Sérieusement ?! Mais j'en avais rien à foutre moi... Je soupirais et baissais la tête. Une table basse se trouvait sous le tableau. Elle était couverte de stylos et de petites feuilles, sur lesquelles étaient inscrites : « N'hésitez pas à vous inscrire ! ». S'inscrire... Hm intéressant. J'attrapais un stylo, posé sur une table, et inscrivais à la suite de quelques prénoms, les prénoms et noms de Grayson et Blake, un sourire amusé sur le visage. Je m'éloignais du tableau et regardais une dernière fois mon œuvre. J'avais inscrit sur toutes les fiches leur prénom. Je m'excluais ainsi de ce trio et leur laissais le champ libre pour faire leur coming out. En m'excluant, je laissais une once de chance de développer un coup de foudre entre ces deux garçons et je m'offrais une chance de ne plus faire partie de cette étude.

Je reposais le stylo et regardais discrètement autour de moi. J'étais seule dans la salle, seule avec la sortie et la libération. J'avais déjà fait une apparition non ? C'était un effort considérable, n'est-ce pas ? En plus, Gray' et Blake n'étaient même pas là... Je n'avais donc, d'après l'étude et la lettre reçue rien à faire ici, puisque j'étais seule, sans mes partenaires... Après avoir vérifié une dernière fois si j'étais seule, je me dirigeais rapidement vers la sortie. Je posais ma main sur la poignée, la tournais et...

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Bonjour ou Bonsoir! Comment allez-vous? 😊

J'espère que cette partie vous aura plus, si c'est le cas, n'hésitez pas à voter et à commenter.

Que pensez-vous qu'il va se passer dans la deuxième partie?

Je tenais à vous remercier pour les 300 votes. Vous êtes extraordinaires!❤️

N'hésitez pas à écouter la chanson en média: Blackbear x Tyler Carter : Cars, Clothes & Calories.😍

N'hésitez pas à aller voir : Diary of Dream sur mon compte et A War into the War sur le compte de Mypenguinisluke.😊

Bonne journée ou bonne nuit.

Morgan.xx

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