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CHAPITRE 18 : DEUXIÈME PARTIE



-Je vous prierai d'attendre quelques instants avant de vous éloigner. J'ai une bonne nouvelle pour vous.

La classe soupira souhaitant par-dessus tout aller manger afin d'être prête pour les deux heures de cours qui allaient suivre.

-Ne faites pas vos têtes de dépités ! Votre prof de sport est absente, nous annonça l'éducatrice.

La classe explosa de cri de joie, comme si on venait de nous annoncer que nous avions fini l'école. L'éducatrice hurla pour retrouver le calme qui contre toute attente nous voulait pas revenir, beaucoup trop troublé par la joie et l'excitation.

-Taisez-vous s'il vous plait, nous ordonna-t-elle plusieurs fois.

Ses ordres et ses demandes nous passaient par-dessus la tête. Nous étions déjà en train de nous réjouir de l'absence de cours. Je me tournais vers Nelly et lui offrit un sourire si grand que je n'aurais pas été étonnée si ma mâchoire s'était décrochée.

-TAISEZ-VOUS OU JE VOUS LAISSE POIREAUTER PENDANT QUATRE HEURES ! nous menaça-t-elle en hurlant à s'arracher les poumons.

Le calme s'installa instantanément entre nous, ne voulant absolument pas nous taper trois heures d'études. Satisfaite un sourire s'afficha sur le visage de l'éducatrice. Je ne supportais pas les personnes qui se servaient de leur pseudo autorité pour nous imposer quelque chose.

Cette femme était tout le contraire de Madame Belleperche, elle aimait nous martyriser et défoulait sur nous le fait qu'elle ait raté la profession initiale qu'elle avait voulu faire. Elle s'en prenait sur nous, nous accusant de l'avoir empêché de devenir professeur. Sauf que son concours pour devenir institutrice datait d'avant notre naissance.

-Vous avez donc quatre heures pour manger, nous annonça-t-elle. Vous pouvez disposer, fit-elle en nous chassant de ses mains.

Je me fis pas prier et sortais de la classe, mon sac sur l'épaule. J'arrivais dans le couloir et attendais Nelly. Elle s'approcha de moi en sautillant sur place.

-J'ai envie de chanter, hurla-t-elle avant de se faire réprimander par l'éducatrice.

-Oula je pense qu'il vaut mieux que tu t'abstiennes !

Je rigolais et l'entrainais vers la sortie.

-Alors on a quatre heures de libres ! On en fait quoi ? On les occupe comment ? la questionnais-je en arrivant au niveau des escaliers qui menaient dehors.

Ces escaliers donnaient une vue imprenable sur la cour, les parterres et le parking. Je posais mon regard sur Hugo et Grayson qui semblaient s'engueuler. Hugo avait les mains posées sur les épaules de Grayson et le secouait violemment.

Comme s'ils avaient senti mon regard, les deux relevèrent la tête et me fixèrent.  Hugo s'approcha davantage de Grayson et lui murmura quelque chose à l'oreille, ce qui fit soupirer le blond. J'arquais un sourcil, intriguée par leur manège. J'en oubliais même d'écouter Nelly.

-Alison ! Tu m'écoutes oui ou non ? me demanda cette dernière me forçant à me tourner vers elle.

-Non désolée j'étais distraite.

-Par quoi ou par qui ? me demanda-t-elle avec un sourire malicieux.

Je lui tirais la langue et la poussais à recommencer ce qu'elle était, auparavant, en train de me raconter.

-Dons je te proposais que l'on aille se faire un Mcdo et que l'on aille au cinéma, ou faire des boutiques, ou... Hugo ! s'écria Nelly avant de se jeter dans les bras de notre ami.

Ils se mirent alors à parler dans leur langage bizarre, nous excluant moi et Grayson. Toute cette mise en scène ne présageait rien de bon. Ce dernier était venu se positionner à ma gauche et regardait cette scène d'une manière blasée. Je me détournais de lui et reposais mon regard sur mes deux amis, attendant qu'ils daignent nous inclure à leur accolade.

Ma main, pendant dans le vide, effleura celle de Grayson. Je ne réagis même pas, de plus en plus habituée à nos contacts. Cependant lorsqu'il glissa ma main dans la sienne et qu'il entrelaça nos doigts, je sentis un frisson délicieux recouvrir ma peau. Il approcha sa bouche de mon oreille, son souffle se répercutant sur ma nuque, ne faisait d'ailleurs qu'accroître les tressaillements de ma peau.

-Ça te dit on s'éclipse tous les deux ? finit-il par me susurrer à l'oreille.

Je me tournais vers lui, mon visage totalement indécis. Mon corps me quémandait d'accepter tandis que mon esprit restait stoïque, ou tout du moins essayait de rester imperturbable face à son visage se trouvant à quelques millimètres du mien. Un sourire étirait ses lèvres, faisant apparaître des petites rides de part et d'autre de ses yeux. Son odeur m'enivrait me donnant l'impression de porter ses vêtements.

Il ne lui suffit qu'un simple hochement de tête avant qu'il ne se mette à courir, tout en me tirant à sa suite. Il finit par s'arrêter devant sa voiture et m'ouvrit, de manière gentleman, la portière. Je m'asseyais sur le siège et m'attachais. Il me rejoint quelques secondes plus tard et fit de  même. Il alluma son moteur, fit une marche arrière et s'élança sur la route, nous éloignant de l'école et de nos amis qui ne semblaient pas avoir remarqué notre départ.

-Tu nous emmènes où ? lui demandais-je.

-J'ai une petite idée... chuchota-t-il en me jetant un regard et un sourire en biais.

-Gray...

-Tu te rappelles de ma volonté d'avoir moi aussi la chance de bénéficier de rendez-vous ? m'interrogea-t-il en posant son regard sur moi avant de se reconcentrer sur la route.

J'hochais positivement la tête.

-Eh bien... Écoute... En fait j'ai eu l'idée de changer un peu. En effet je te propose trois rendez-vous chacun. Et en trois rendez-vous on doit présenter à l'autre, des lieux, endroits, passions et des choses qui nous tiennent à cœur. Le but est de passer un bon moment et d'apprendre à nous connaître. Je m'étais dit que commencer était peut-être une bonne chose...

Un silence s'installa entre nous. Mon regard était fixé sur son visage, son visage qui au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient se décomposait.

-Bon je pense que c'est une mauvaise idée... Je n'aurais pas dû. Désolé, commença-t-il.

-Mais non arrête c'est brillant ! m'écriais-je.

-Ça te convient ?

-Mais oui bien sûr !!! Donc si j'ai bien compris tu m'emmènes dans un endroit important pour toi ?

Il hocha positivement la tête, son visage rayonnant comme s'il était un soleil.

-Bon comme premier rendez-vous cela ne va pas être très romantique, ni très remarquable, mais si je suis ma proposition, je dois te montrer, te présenter et te faire visiter l'un de mes endroits préférés. Tu imagines quoi là maintenant ?

-Que tu me fais chier à foutre trop de suspens !

Il rigola et me taquina davantage.

-Allez cherche un peu. Ce n'est pas très compliqué, me provoqua-t-il.

Je concentrais mon regard sur la route que nous empruntions. Au lieu de nous éloigner de la ville, nous venions de passer le centre-ville, direction les quartiers pavillonnaires.

-Chez toi ? lui demandais-je.

-Tu viens de détruire à néant l'effet de surprise, pleurnicha-t-il.

Je lui tirais la langue en signe de réponse. Quelques instants plus tard, il arrêta sa voiture dans l'allée de sa maison. Construite dans une pierre blanche, la maison d'un étage était dans un style moderne, si moderne qu'elle donnait l'impression d'avoir été construire il avait à peine quelques mois. Pourtant ils y vivaient depuis une bonne vingtaine d'années. Le toit me fascinait, il était composé de plusieurs petits chapiteaux pointus donnant l'illusion qu'ils avaient été créés pour lui donner un air magique. De nombreuses fenêtres couvraient la façade donnant l'impression que la maison nous regardait.

-Si je te montre ma maison, l'endroit dans lequel je vis, c'est tout simplement que je le considère comme mon pied à terre. Cette maison est l'espace dans lequel je me sens moi-même en sécurité et chez moi. Je n'ai pas énormément voyagé dans ma petite vie, m'arrêtant dans des lieux seulement pour les vacances ou les sorties scolaires, pourtant s'il y a bien un endroit où j'ai toujours envie de revenir c'est celui-ci. J'ai passé les meilleurs moments de ma vie, de mon enfance, de mon adolescence dans cette petite maison biscornue. En d'autres circonstances, je t'aurai emmené chez moi pour une rencontre officielle avec mes parents.... Mais...

Il avait baissé la tête et fronçait les sourcils cherchant ses mots.

-J'ai préféré te la faire visiter lorsqu'il n'y a pas ma famille, quand je suis tout seul....

-Pourquoi ? lui demandais-je intriguée.

-Parce que, commença-t-il en rebaissant la tête et fixant ses chaussures. Je n'ai pas envie d'imposer la déception à ma famille, que tu m'imposeras à moi, si tu ne me choisis pas.

Il releva la tête et plongea son regard bleu dans le mien.

-Tant que je ne serais pas si tu souhaites essayer d'être avec moi, et tant que je ne jugerais pas avoir toutes mes chances, je ne veux pas que tu rencontres ma famille. Car... J'ai peur que tu les blesses autant que tu me blesseras moi-même.

Il aurait très bien pu ne pas me le dire, ne pas me donner la raison pour laquelle il voulait absolument que sa famille ne soit pas présente. Mais il avait joué la carte de la franchise et ça... Je pense que c'était la chose la plus stupéfiante qu'il n'avait jamais fait en ma compagnie.

-Merci, lui souriais-je.

Il me lança un regard totalement désorienté.

-Pourquoi tu me remercies ? Je viens de te dire que je ne voulais pas te présenter à ma famille, c'est souvent une chose qui est mal prise par les filles, non ?

-Parce que tu as déjà emmené une fille chez toi pour faire autre chose que baiser ? Ou autre chose qui n'implique pas forcément un passage éclair, durant la nuit, chez toi ? me moquais-je.

-Bien sûr que oui ! s'écria-t-il les joues rouges. J'ai déjà emmené Clara Barbella chez moi. Même que mes parents étaient là !

-Tu pensais faire ta vie avec elle ? lui demandais-je intriguée.

-Oui, affirma-t-il en me lançant un regard sûr de lui.

-Bah alors qu'est-ce qu'il s'est passé ? le questionnais-je de plus en plus intéressée.

-Ça n'a pas duré avec le temps... m'annonça-t-il en passant sa main sur sa nuque et en se grattant avec l'autre le bout de son menton.

J'arquais mon sourcil droit, montrant mon interrogation. Il souffla mais ajouta.

-J'avais huit ans...

J'explosais de rire. Je m'attendais à tout sauf à ça. Je posais ma main sur le capot de sa voiture, sur lequel nous nous étions assis durant la conversation, pour me maintenir et ne pas tomber.

-Arrête ça m'a brisé le cœur ! soupira-t-il.

Je tentais, suite à son annonce, de ne retenir mes éclats de rire, mais c'était peine perdue. Grayson posa son regard sur moi, un sourire en coin ornait son visage.

-Quoi ? réussis-je à articuler entre mes gloussements.

-Tu aimes rigoler du mal des autres, conclut-il.

J'hochais négativement la tête, tentant d'arrêter de rire.

-J'aime rigoler de l'insouciance de l'enfance, répliquais-je.

-J'ai l'impression que tu es restée une enfant parfois... murmura-t-il.

-Et la vérité sort de la bouche des enfants, ajoutais-je en profitant. Donc l'amour n'existe pas. Point barre ! Allez hop ! On passe à la question suivante toute autant idiote qui est ? lui demandais-je.

-Pourquoi tu as peur de l'amour ?

Je soupirais, levais les yeux au ciel et passais mes mains sur mon visage, excédée.

-Combien de fois devrais-je te dire que je n'ai pas... commençais-je.

-Peur de l'amour puisqu'il n'existe pas, continua Grayson en m'imitant.

-Mais ! m'exclamais-je.

-Non mais sérieusement... Qu'est-ce qui te fait détester autant l'amour ? Le fait d'être dans cette étude ?

-Non je n'ai jamais cru en l'amour. Depuis que je suis toute petite.

-Mais pourquoi ?

-Mais qu'est-ce que j'en sais ! J'ai beau vous expliquer mon point de vue, vous ne me comprenez pas ! C'est comme si tu demandais à un communiste pourquoi il ne croit pas au capitalisme. Même si le capitaliste va lui offrir une argumentation pour le convaincre que son concept est mieux que celui du communiste, ce dernier ne va pas le croire. Il va rester borner dans sa conception des choses. Moi je suis tout autant bornée que vous, car selon moi l'amour n'existe pas. Et vous vous êtes bornés parce que vous ne voulez pas admettre qu'il n'existe pas. Quoi qu'il se passe, l'opposition et le désaccord ne permettent pas de dévaloriser l'opinion de l'un comme l'autre.

-Pourquoi tu réagis comme ça à l'évocation de l'étude ? me questionna-t-il. Pourquoi tu n'es pas bien, pas heureuse dès que l'on en parle ? Pourquoi ça te mets dans cet état-là, le fait que l'on fasse partie de l'étude ?

-Tu poses vraiment des questions dangereuses, Grayson. Tu n'as pas peur que cela gâche ce rendez-vous ? lui demandais-je narquoisement.

-Je prends le risque, me sourit-il. Alors maintenant réponds-moi.

-Je me sens obligée, obligée d'en choisir un de vous deux. Parce que vous y croyez, vous croyez en l'amour, en cette pure idiotie et en cette étude. Si je ne choisis personne à la fin, je serais pire qu'égoïste... Je n'aurais fait que penser à moi et pas à vous. Et je sais que si je ne choisis personne, vous resterez seuls, et vous ne voudrez pas chercher quelqu'un d'autre. C'est vraiment dur de se retrouver face à deux personnes qui croient en tout ça et d'être la seule qui aimerait ne pas suivre le protocole. Il y aurait bien une autre solution. Mais jamais elle ne marchera. Vous auriez pu vous mettre ensemble, Blake et toi, mais n'étant pas gays, cette solution tombe à l'eau. Du coup, ça me met mal à l'aise. J'ai l'avenir de deux personnes qui tourne autour de moi et ce qui me rend intrinsèquement obligée d'en choisir un. Le pire dans tout ça, c'est qu'en l'absence de cette étude, il n'y aurait jamais eu ces attirances... Aucune attirance avec Blake et aucune attirance avec toi... soupirais-je.

Je vis du coin de l'œil Gray hocher la tête, me rappelant une bribe de souvenir. Un retour en arrière de deux ans, dans une voiture qui était arrêtée, sur le bas-côté, sous une pluie torrentielle.

-Tu ne m'as jamais dit comment tu avais fait pour conduire à l'âge de quinze ans, avouais-je tout à coup, changeant abruptement de sujet.

-Pardon ?

Ses sourcils froncés m'indiquèrent qu'il était tout à fait perdu.

-Oui la nuit, où tu m'as raccompagnée chez moi... soufflais-je.

-Ah... Euh mon père est un ami du shérif Cohen. J'ai appris à conduire à l'âge de douze ans sous les instructions de Cohen. Lorsque j'ai eu quinze ans, il m'a offert, en guise de cadeau, un permis de conduire à fin restrictive. Je pouvais conduire pour aller à l'école, en soirée, à condition que je ne boive pas, j'avais le droit de conduire seulement dans l'enceinte de la ville, la seule dans laquelle le permis était valide. J'ai tellement été heureux d'avoir ce permis, qui était un symbole de liberté pour moi, que je n'ai jamais brisé les règles imposées par le shérif.

-Ceci explique cela... Mais ton père doit vraiment être proche du shérif pour qu'il te fasse un cadeau pareil ! m'exclamais-je.

-C'est mon oncle, finit-il par avouer en levant les yeux au ciel.

-Oh... Je n'étais pas au courant.

-Personne ne l'est, si ce n'est la famille, m'annonça-t-il.

-Pourquoi ?

-Parce que les commérages dans un village, ça va vite... N'est-ce pas ?

J'hochais la tête en signe d'acquiescement. Un petit silence s'installa entre nous, avant de se faire couper par Grayson qui se leva.

-On ne va pas passer toute la journée ici, je pense, rigola-t-il.

-Pas faux.

Il m'aida à me lever et m'emmena jusqu'à la porte de chez lui. Il sortit les clés de sa poche arrière et ouvrit la porte. Il m'invita à entrer avant lui et ferma la porte derrière lui. L'entrée était accueillante. Des plantes exotiques, aussi grandes que mystérieuses, trônaient dans les coins, et au plafond. Trois portes nous faisaient face, menant je ne sais où. J'enlevais mes chaussures et me tournais vers Grayson en train de remettre en place une plante qui tombait.

-Désolé, ma mère et les plantes, le grand amour, soupira-t-il.

-Ma mère c'est pareil mais avec les pièces de théâtre. On a une bibliothèque chez nous dans laquelle deux étagères sont réservées pour ses pièces de théâtre ! Je n'ai quasiment plus de places pour mes propres livres, m'offusquais-je.

-Elle a fait du théâtre ta mère ?

-Oui quand elle était jeune et elle avait un talent fantastique apparemment. Mais désormais, elle ne supporte plus d'être sur une scène, de prendre la parole en public.

-Mais c'est idiot ! Enfin... Euh... Je ne dis pas que ta mère est idiote loin de moi l'idée... Mais... Merde je m'enfonce là ! remarqua-t-il. Ce qui est idiot, reprit-il après avoir inspiré un bon coup, c'est son blocage.

-Je suis tout à fait d'accord avec toi ! Elle a joué des dizaines de pièces durant sa jeunesse, pourtant elle n'y arrive plus.

-Elle jouait quoi ?

-Oh de tout ! Des comédies, des farces, de l'absurde et du tragique.

-Donc c'est d'elle que tu tiens le fait de tout dramatiser ? me questionna-t-il en passant devant moi et se dirigeant vers la porte de gauche.

-Pardon ? Comment ça je dramatise ?

-Quand tu parles on a l'impression que tu joues un rôle, m'avoua-t-il en posant sa main sur la poignée de la porte. C'est marrant, se moqua-t-il.

-N'importe quoi ! S'il y a bien quelqu'un ici qui reste la même quand elle se retrouve confrontée à des personnes c'est moi ! rouspétais-je.

-Oui ça c'est vrai, pas comme certain, acquiesça-t-il. Mais je t'assure que j'ai l'impression d'être face à plusieurs personnes quand je parle avec toi, conclut-il en ouvrant la porte.

La pièce dissimilée était un petit salon dans lequel trônait une énorme télévision, des bibliothèques sur toutes les surfaces des murs et de nombreux bibelots. Un canapé pouvant accueillir un régiment se trouvait face à la télévision et une table basse venait s'intercaler entre les deux.

-Je vous présente, ici, le salon, énonça Grayson comme le ferait un guide de visite.

J'avais les bras croisés, vexée qu'il ait l'impression que je jouais des rôles. Il fit comme s'il ne l'avait pas remarqué et continua sa visite en se dirigeant vers une porte, située entre deux bibliothèques. Il l'ouvrit et m'invita à entrer.

-Ici tu as l'escalier qui mène à l'étage et un couloir qui permet de rejoindre la salle à manger et la cuisine.

Tout en énumérant les différentes pièces, il s'avançait dans le couloir et posait sa main sur les portes associées. Les murs du couloir était couverts de photos de famille. Grayson avec ses deux petites sœurs, Grayson et sa mère, Grayson et son père, toute la famille réunie, des clichés séparés montrant l'évolution des enfants Sky...

Je laissais mon regard parcourir la majorité des photos présentées et m'amusais en voyant l'évolution de Gray'. Je sentis une respiration à la droite de mon oreille. Grayson se trouvait derrière moi, son corps à quelques centimètres du mien, en train de regarder la photo que je contemplais.

-Tu as fini de me mater ? me demanda-t-il amusé.

-Je ne te mate pas du tout, rigolais-je. Je suis en train de me demander pourquoi tu n'es pas resté aussi mignon que quand tu étais petit.

-Probablement parce que je me devais de devenir beau au lieu de mignon, répondit-il du tac au tac.

-Ah bon ? Pourtant je ne vois pas une once de beauté en toi.

-Et moi je ne vois pas une once de vérité dans tes paroles, se moqua-t-il.

-Je joue encore un rôle c'est ça ? m'énervais-je.

-Tu l'as autant mal pris que ça ?

-Je ne l'ai pas mal pris, mentis-je.

-Oh que si ! en conclut-il.

Il passa ses bras autour de ma taille et me tourna face à lui.

-Quand je disais que tu jouais un rôle, ce n'était pas du tout pour dire que tu n'étais pas franche. Loin de là ! Je voulais juste dire que tu étais une sorte de personne surprenante, que tu sembles tellement inaccessible et compliquée que je n'arrive pas à te cerner. Ça se trouve même ton frère n'y arrive pas. Cette impression est tout autant renforcée par le fait, que tu m'as pris la tête depuis deux ans ! Parce que tu ne voulais pas me donner une chance de te blesser avec ce que j'avais appris. Mais Alison, il faut que tu apprennes à faire confiance aux gens... Ils ne vont pas tous être mauvais pour toi, conclut-il.

-Comment veux-tu que j'ai confiance en des personnes que je ne connais pas, alors que je ne me fais moi-même pas confiance ?

Son sourcil droit s'arqua montrant le vide interstellaire que ma réplique causait dans son cerveau.

-Je n'ai pas confiance en moi, Grayson.

-Tu as cru que j'avais confiance en moi, moi-même ? me demanda-t-il.

-Je ne sais pas...

-J'ai pas confiance en moi, Alison. Mais j'ai confiance en certaines personnes et le simple fait de leur déléguer ce pouvoir sur moi, en sachant qu'ils ne me décevront pas, est un moyen de me donner confiance en moi. Pourquoi crois-tu qu'Hugo sait tout de ma vie, autant que j'en sais sur lui ? Tout simplement parce que l'on s'est promis de nous faire confiance, pour nous aider, nous serrer les coudes entre nous. Tu n'as pas la même chose avec Nelly ?

-Si... Mais... Je n'ai pas confiance en moi cependant.

-Mais pourquoi ?

-Tu te rends compte que cette question est vraiment débile ! Je ne vais pas te répondre, alors que je ne te fais pas confiance.

Grayson soupira, leva les yeux au ciel et ajouta.

-Je te propose un dilemme. Je te propose de faire comme j'ai fait avec Hugo. Tu m'accordes un minimum de ta confiance, me révèle ce que tu te sens capable de me dire et tu essaies de déléguer ton manque de confiance en de la confiance pour moi. Et si je te trahis ou te blesse par le biais de quelque chose que tu m'auras révélée, je... Je quitte l'étude, je ne m'interpose plus dans ta vie et disparais de ton existence. Est-ce que ça te va ? me demanda-t-il en posant ses mains autour de mon cou.

-Tu risques gros, Grayson... Pour une aussi petite chose que de la confiance...

-Non je crois en toi et je sais que je ne te décevrais pas. Alors ?

-D'accord, acquiesçais-je.

-Super ! s'exclama-t-il en s'écartant de moi. Maintenant suis-moi.

Il se dirigea vers les escaliers et monta à l'étage. Je le suivais et tombais sur un palier menant à six portes. Il se dirigea vers une porte, l'ouvrit et me montra la chambre de ses parents, c'était la seule chambre qui était isolée des autres. Elle était assez grande, composée d'un lit double et de tables de chevet, d'une grande armoire et d'une porte menant à une salle de bain. Tout était classe et épuré. Une chambre à l'image des parents de Grayson, que je ne connaissais qu'au travers les photos observées quelques secondes plus tôt et des histoires racontées par Connor, qui passait une majeure partie de son temps ici ou chez Hugo.

Il alla par la suite vers une chambre sur laquelle trônait le prénom Kimy en grosses lettres roses et violettes.

-La chambre de ma petite sœur.

La porte s'ouvrit sur un monde de rose et de licorne. Non mais véridique. Un château qui pouvait accueillir un enfant était placé dans un coin de la chambre. C'était d'ailleurs le seul coin qui était visible, puisque le reste de la chambre était couvert de peluches.

La totalité de l'espace, normalement, considéré comme un espace pour se déplacer dans la chambre était recouvert de peluches de toutes les couleurs. Parmi cette étendue de doudous, un lit se distinguait, ayant une tente de lit, type baldaquin. Je me tournais vers Grayson, légèrement surprise.

-Elle a six ans ta sœur ?

Il hocha la tête.

-Elle fait comment pour se déplacer là-dedans ? Elle doit s'enfoncer dans ses doudous ! m'écriais-je.

-Oh non ! On a développé un moyen de locomotion, rigola-t-il en passant sa main dans ses cheveux.

-C'est-à-dire ? demandais-je perplexe.

Sans plus attendre, il se jeta dans la chambre de sa sœur. Le sol de doudous amortit sa chute. Il se retourna, s'allongeant sur le dos et me regarda.

-Viens ! m'encouragea-t-il.

J'hésitais quelques instants mais après avoir comparé mon poids à celui de Grayson, j'en concluais que le saut n'était d'aucun danger pour moi. Je me retrouvais, ainsi, rapidement allongée sur le ventre, le visage enfouit dans les doudous. Je me relevais sur les coudes et tournais ma tête vers Grayson qui me regardait.

-Et donc ce moyen de locomotion ? lui demandais-je légèrement gênée par le regard qu'il me lançait.

-C'est simple tu te laisses glisser, ou tu rampes ou tu marches à quatre pattes, répondit-il en appuyant chacune de ses propositions par une représentation.

-Je n'ai jamais vu une chambre pareille, avouais-je contemplant avec envie ce qu'une petite de six ans avait alors que moi je n'avais jamais eu tout cela.

-Oh moi non plus, t'inquiète. Kimy a seulement un putain de grand frère qui l'aime tellement qu'il a dépensé depuis six ans, tout son argent de poche en des cadeaux pour elle, annonça-t-il finalement.

-Attends c'est toi qui a acheté tout ça ?

-Non mais j'en ai acheté pas mal...

-Mais pourquoi ? Tu avais quelque chose à lui prouver ?

-A lui prouver non. Mais à lui faire comprendre oui.

-Et ?

-Je voulais qu'elle sache que n'importe quel doudou ne remplacera jamais les câlins de son frère. D'ailleurs, malgré les, pff je ne sais pas combien de doudous présents dans cette pièce, je suis le seul qu'elle ait besoin pour s'endormir, clama-t-il fièrement.

Un sourire attendri étira mes lèvres. Pour avoir eu deux grands frères, je savais que les câlins du soir étaient les meilleurs et ceux qui marquaient le plus.

Grayson rampa jusqu'à moi et m'attira à sa suite.

-Viens on va sortir de ce monde tout rose, ou je vais commencer à voir la vie de cette couleur.

-Ou tu vas enfin comprendre que, commençais-je.

-Ta gueule, Ali.

J'ouvris la bouche choquée, ce qui le fit rire. Il m'aida à me relever et ouvrit la chambre de sa sœur de 14 ans, Lindsay. Elle ressemblait à toute chambre d'adolescents. Un lit, un bureau, une armoire, des posters de groupes de rock, de métal et de pop et un petit nounours posé à un endroit qui montrait qu'elle ne dormait plus avec mais qu'elle ne l'oubliait pas pour autant.

Pour finir Grayson se dirigea vers la quatrième porte du palier. Il l'ouvrit et se décala pour me laisser entrer.

La chambre dans les tons blancs était à l'image de Gray, le côté ravageur en moins. Tout était propre, bien rangé, en ordre et surtout tout avait une histoire, à en comprendre les regards bienveillants que Grayson lançait.

Un lit double occupait la plus grande partie de la pièce, le bureau face au lit était rangé, mais couvert de cours, montrant que Gray, bien qu'il soit un beau gosse invétéré et un putain d'aimant à filles, il était tout de même travailleur et intelligent. Il se donnait les moyens de réussir pour faire les études qu'il désirait.

L'armoire dans un coin correspondait au seul mobilier qui ne portait pas sa touche personnelle. Le reste de la chambre était couvert de photos, de tableaux, de médailles, de coupes, d'un ballon de football américain. Un maillot de basket à l'effigie des Lakers trônait sur le mur dans un cadre. Je m'en approchais et découvrais la signature de Jordan Clarkson, l'un des meneurs de l'équipe.

- Non ce n'est pas possible ! m'écriais-je jalouse. Comment tu as fait ?

-Je suis allé à un de leur match avec mon père il y un an et depuis ce maillot n'a pas bougé.

-Je ne sais pas si je dois être le plus jalouse du fait que tu as été à un de leur match ou que tu as eu la signature de Clarkson !

Il me tira la langue et répondit :

-Les deux. Sois jalouse, j'aime les filles jalouses, dit-il d'une voix de pervers avant d'exploser de rire.

Je l'ignorais et tournais sur moi-même à la recherche de choses que je n'avais pas remarquée. Entre l'armoire et le mur, une bibliothèque verticale avait été installée. Des dizaines et des dizaines de livres s'y trouvaient. Je m'en approchais et laissais mes doigts courir sur les couvertures de la saga Leïlan, celle des Epouvanteurs et des Harry Potter. Je continuais mon inspection, en lisant les noms de livres dont je n'avais quasiment jamais entendu parler.

-Leïlan ? demandais-je soucieuse de savoir s'il avait vraiment lu ce chef d'œuvre.

-Une saga à couper le souffle, l'auteur, une française en plus, nous emmène dans son monde ! Les héros sont absolument géniaux, l'histoire et l'intrigue tout autant. Il manque selon moi, un petit côté tragique mais l'histoire reste tout de même un putain de chef d'œuvre, s'enthousiasma-t-il à l'évocation de l'histoire.

-Je ne savais pas que tu lisais...

-Tu ne savais pas que j'étais allé à un match de Lakers... Tu vois tu as pleins de choses à savoir sur moi.

-Pas faux.

-Tu ne sais même pas que je suis imbattable à la PS3, ni que...

-A la PS3 ? Pardon ? Je crois que tu ne sais pas non plus que je suis une championne à cette console ! Faut dire avec mes deux grands frères j'ai très vite pris l'habitude d'y jouer et de leur foutre des branlées.

-Mais tes frères doivent être nuls ! Ou sinon ils t'ont mis devant des cinématiques et t'ont laissé croire que c'était toi qui jouais ! se moqua-t-il.

Je m'approchais de lui et lui foutais un coup de poing dans l'épaule. Il me fusilla du regard.

-Serais-tu en train de me provoquer parce que tu as peur de perdre face à une fille ? le narguais-je.

-Tu veux jouer à ça, Ali ? Tu vas perdre.

-Grayson je suis allée à un meeting de gamer, pour me confronter à des mecs qui jouaient H24 ! Je te dis que j'ai un bon niveau et que tu vas le regretter.

-Même pas peur !

-Okay ! Elle est où ta play ? le questionnais-je.

Il ouvrit rapidement sa porte et se dirigea vers la gauche, il sauta une porte qui devait être une salle de bain et ouvrit la dernière porte de l'étage. L'atmosphère cosy et détendue d'une salle de jeu m'enveloppa. La salle était composée d'une télé écran plat, qui couvrait la moitié du mur. La PS3 trainait sur le poste télé, entourée par de nombreux jeux de guerre. Je m'asseyais dans le canapé face à la télé et posais un coussin sur mes genoux. Grayson se pencha vers la télé et la play. Il les alluma et se tourna vers moi.

-Bon je vais essayer de prendre un jeu pas trop compliqué pour toi, commença-t-il.

-J'ai vu que tu avais Call Of Duty ! Allez hop mets ça et viens poser ton cul sur ce canapé.

-Tu vas mourir, Alison, ricana-t-il.

Pendant qu'il installait le jeu, je laissais mon regard parcourir la pièce. Un mini frigo trônait dans le coin, un tapis sous nos pieds apportait un minimum de chaleur à la pièce.

-Pourquoi tu as un frigo dans ta salle de jeu ?

-J'ai fait un marathon de jeux. Pendant 32 heures, interdiction de dormir, quelques minutes de pause et c'est tout.

-Tu es arrivé combientième?

-Dixième, m'annonça-t-il fièrement.

-Pas mal, moi huitième, lâchais-je.

Ma remarque eut l'effet d'une bombe, Grayson se retourna vers moi, la bouche grande ouverte.

-Quand je te disais que j'adorais jouer ce n'était pas pour rien.

-Ça n'empêche pas que je vais te battre !

-C'est ce que l'on verra.

-Tu n'as pas trop faim ?

J'hochais négativement la tête et posais mon regard sur l'écran. Je me concentrais, détaillais la position de Grayson pour trouver ses points faibles.

Premier point : ses mains étaient placées d'une manière qui devait les fatiguer rapidement.

Deuxième point : ses doigts étaient crispés et centrés sur les boutons et non sur le joystick. Malheureusement pour lui, Call Of Duty était un jeu de guerre et donc un jeu de mouvement.

Troisième point : j'avais la hargne et j'étais prête à lui foutre la pâtée de sa vie. Aux risques et périls de ma vie et de mes vêtements...

La première partie s'était terminée sur ma victoire avec 35 soldats de tués contre les 28 de Gray. A ce moment-là, je sentis Grayson bouillonner. Il n'était pas très très content de perdre. Pour aggraver la situation, je me tournais vers lui et posais ma main sur son épaule.

-Tu sais sept soldats de différence ce n'est pas grand-chose...

Son regard sur moi se fit noir et dur, comme s'il cherchait à se contenir et à ne pas me tuer sur place. Je lui offris un sourire tout à fait innocent qui devait faire des ravages dans sa rage.

Il lança la seconde partie et prit quelques soldats d'avance. Cependant, malgré le dévouement qu'il avait fourni durant le jeu, je finis tout de même gagnante de la partie.

-Tu veux que l'on réessaye une dernière fois peut-être ? Et je te mets les cinématiques ? Peut-être que tu pourrais gagner comme ça, lui proposais-je un sourire malicieux sur le visage.

Grayson se tourna vers moi, posa sa manette sur le côté et se leva.

-Bah alors, Gray ! Que t'arrive-t-il ? Je pensais que tu allais me foutre une pâté, ricanais-je.

Ses mains sur ses hanches lui donnaient l'allure d'une figurine mario en pleine réflexion.

-Je peux faire une œuvre charitable et te proposer une dernière partie et si tu la gagnes, je te déclare gagnant à tout. Ça te va ?

Il hocha négativement la tête.

-Mais tu sais, Gray', ce n'est pas grave, peut-être que tu étais mal au point aujourd'hui, continuais-je prenant un malin plaisir à le faire chier. Alors cette troisième par... commençais-je.

Grayson s'était penché d'un coup vers moi, avait placé ses mains sur mes hanches, me relevant. Puis il s'était baissé de quelques centimètres avant d'enrouler ses bras autour de mes cuisses. Je me retrouvais alors portée comme un vulgaire sac à patate.

-Je ne suis pas un sac de munitions, Grayson ! Si tu en veux, il faut que tu apprennes à jouer, l'attaquais-je.

-Et toi faut que tu apprennes à respecter tes supérieurs ! beugla-t-il.

-Mes supérieurs ? Tu vois mon futur patron quelque part toi ? Non parce que je serais mon propre patron, ripostais-je. Alors maintenant pose moi à terre !

-Non je te réserve quelque chose de beaucoup plus... mouillé, finit-il.

Hein ?

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Bonjour ou bonsoir!! Comment allez-vous?

J'espère que cette partie vous aura plus... A quoi vous attendez-vous pour la suite? 😏

Alors je tenais à vous remercier, parce que bordel on a dépassé les 255 votes, alors que je n'ai même pas eu le temps de vous remercier pour les 200!😱

Et en plus de ça, on a dépassé les 2K de commentaires et les 2K de vues à deux jours d'intervalle! Non mais vous allez me tuer avec ce trop plein de joie!! J'ai l'impression qu'ils se sont incrustés comme la chouette dans le gif! 😱


En définitive vous êtes adorables et je vous remercie sincèrement!
❤️❤️

J'ai commencé à écrire une sorte de Rant Book mais dans lequel j'expose mes rêves et non pas ma vie. Si cela vous intéresse ou si vous voulez juste jeter un coup d'œil, allez sur mon compte ou recherchez Diary of Dreams. Merci d'avance à ceux et celles qui le feront.😊

J'ai également commencé à écrire avec ma chère Mypenguinisluke une fiction nommée A War into the War, sur son compte! Alors n'hésitez pas à aller la lire, parce que je pense que ça peut être un bon moment de rigolade, même si le titre parle de la guerre. 😊

J'ai un truc avec la guerre, dis donc! War Is Love, A War into the War... Je ne suis pas belliqueuse! Je tiens à le préciser.😅😂

N'hésitez à voter et à commenter.

Morgan.xx

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