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Chapitre 5

Angelica Ambrose.

Je me laissais tomber sur le lit, exaspérée. Je me remémorais la journée d'hier. Mon arrivée au pays des merveilles et mon implication un peu trop subite quant à ma nouvelle vie.

- Je suis morte. Pourquoi j'ai atterri ici ? Râlais-je, tandis que les coups à la porte ne cessaient de s'intensifier.

- Vous me voulez quoi à la fin !?

- C'est l'heure de votre toilette madame, la voiture partira dans une heure. Il faut nous dépêcher.

"Voiture", elle a dit voiture ?
Je me relevais et ouvrais les rideaux avec violence et excitation. Celle-ci ne dura pas plus d'une seconde en voyant ladite "voiture" attendant patiemment devant l'entrée. Ça ne ressemblait en rien aux automobiles de mon époque, j'étais très déçue.

- Ouais, vous pouvez entrer.

Je ne savais pas si cela était d'usage ou non, mais je n'hésitais pas à faire savoir mon humeur exécrable. Bercée, ou plutôt maltraitée par cette "voiture" depuis un bon quart d'heure maintenant, je ne cessais de pester de façon inaudible contre tout ce qui m'arrivait. Je savais parfaitement que Dorine, ou même les cochets, subissait cette humeur sans poser de questions. Et je n'en avais rien à faire.

Je posais pied à terre, maladroitement, ces habits étaient suffocants.

- Vive l'arrivée des jeans. Grommelais-je en réajustant le corset.

Je levais enfin les yeux et restais ébahi quant à la beauté architecturale s'offrant à moi. Cette bâtisse semblait être deux, voir trois fois plus grande que celle d'Angelica.

- Ma chère Ambrose, quel soulagement de vous savoir en vie !

Je savais que cela m'était adressé, mais je n'avais pas assez intégré cette nouvelle appellation pour me défaire de l'emprise de ce majestueux manoir. J'en étais saisie.

- Angelica ? Reprenait-elle.

- Je suis là, je vous écoute... répondais-je en me tournant enfin vers elle.

- Bien... Je disais que j'étais ravie de vous savoir en vie. Allons, venez, on doit nous attendre.

Cette jeune femme, habillée d'une robe semblable à la mienne, me prenait le bras, m'invitant à passer les portes. Nous traversions le couloir afin d'arriver de l'autre côté, ou nous ressortions dans les jardins de la propriété.
Je n'avais pas fait attention aux domestiques ou aux autres convives présents, trop occupé à admirer les ornements intérieurs.

Je balayais les jardins du regard, il était certain qu'ils avaient été aménagés spécialement pour cette occasion. Il y avait déjà tant de monde.

- Allons prendre un verre de citronnade, j'ai grand soif ! S'exclamait-elle, toute joyeuse.

Je me laissais guider. Cette fille devait être une amie d'Angelica. "Ressaisis-toi Bernadette ! Tu as une mission à accomplir bon sang !" Je me secouais la tête, reprenais mes esprits et inspirais. C'est vrai, je devais mener l'enquête. Tout cela n'était qu'une distraction.

- Je reviens. Annonçais-je à ma soi-disant amie avant de rapidement m'éclipser.

Je slalomais entre les invités. J'avais la sensation de faire tache et pourtant, je passais totalement inaperçue. Je m'arrêtais une fois à l'écart, puis m'asseyais sur une chaise. J'observais minutieusement les invités présents. Évidemment, je ne connaissais personne, bien qu'un sentiment de déjà-vu m'oppressait.
Si je résumais, cette journée avait pour thème les jeux, "probablement une excuse". Un malin sourire s'égarait sur mon visage, c'était évident ! Tout ce petit monde était si naïf. À mon époque, les grands rassemblements de privilégiés ne servaient en réalité qu'à couvrir des réunions. Peut-être que mon fiancé en ferait partie, et si tel était le cas, ce serait un excellent moyen de pression. Je continuais ma fine observation. Je ne remarquais rien de suspect, sauf si se pavaner et boire de la citronnade en jouant aux échecs l'était.

Je ne savais pas par où commencer, il me fallait une feuille et un crayon. Là était le seul moyen de mettre mes idées en ordre et d'y voir plus claire. Bien que je n'avais ni l'un ni l'autre sous la main, j'avais toujours les détails de mon plan plié en cinq dans ma poitrine.
Mon regard se posait soudainement sur lui, un rire aux lèvres et un verre à la main gauche. Mes poings se serraient sous cette affreuse vue. Ce manipulateur semblait passer un trop bon moment à mon goût. Je me levais, résignée. Arrivée à hauteur du petit stand de boissons fraîches, j'en récupérais une et prenais une profonde inspiration afin de calmer mon pou.
J'hésitais maintenant à la boire cul sec et à lui briser le crâne avec le verre, ou bien à simplement jeter son contenu à la figure.

- Oh ! Il arrive !

- Je n'y crois pas ! Il va nous faire l'honneur de sa présence aujourd'hui ?!

- Regardez !

Mon attention se perdait sur ces ridicules commentaires de filles en manque d'attention. Je me tournais vers elles et constatais qu'en réalité, tous ici étaient orientés vers le manoir. Les discussions laissées en suspens et le temps qui semblait s'être mis sur pause attiraient ma curiosité. Je levais donc les yeux et joignais la direction de mon regard aux leurs.

A cette vue, je ne pouvais que leur donner raison. La prestance qu'il dégageait ne laissait place à aucun doute, il s'agissait de l'hôte. Je me perdais dans des pensées virevoltantes, cette chevelure ébène était si soyeuse que j'en devenais jalouse. Je lançais un rapide coup d'œil autour de moi, j'avais honte de m'être laissé emporter. Il fallait profiter de l'occasion. Je reposais le verre sur le comptoir puis disparaissais derrière les invités. Lorsque l'adulé commençait son discours, j'étais déjà près de mon fiancé. Je me plaçais derrière et avec la plus grande des souplesses, essayais d'atteindre les poches de sa veste. Ceci n'était pas éthique, mais lui non plus. Puisque moins et moins était égal à plus, j'en concluais positivement.
Alors que le bout de mes doigts avait presque réussi à atteindre l'intérieur de sa poche, une phrase m'immobilisait. J'avais la soudaine impression d'avoir été victime d'un court-circuit. Je redirigeais toute mon attention sur le discours, en vain, les mots que j'avais cru comprendre s'étaient déjà volatilisés.
Lord Daruk se penchait vers un ami à lui, j'en profitais pour retirer ma main avant qu'il ne l'y aperçoive, mais je n'en restais pas moins statique.

- Intéressant... vous y croyez un mot, mon ami ? Chuchotait-il, pourtant sans discrétion.

- En ce qui concerne la prêtresse, nul doute possible, mais de là à ce que sa prophétie se réalise... eh bien je voudrais le voir pour le croire !

Ils faisaient certainement références aux paroles de notre hôte. Cette histoire en devenait de plus en plus illogique pour moi ! De toute évidence, ma tactique pour essayer de fouiller ses poches était maintenant vouée à l'échec. Le discours étant terminé, tout le monde reprenait peu à peu leurs échanges. Je m'éloignais progressivement de ces hommes, retrouvant ma chaise de tout à l'heure, à l'écart des festivités. Je m'y laissais tomber, complètement étourdie. Je prenais brutalement conscience que je n'étais certainement pas en train de rêver, que tout ceci était bien réel et que ce n'était pas un jeu. Je pouvais mourir. Une seconde fois. Il était évidemment hors de question que cela se reproduise. Lord Daruk était un homme dangereux pour moi, bien qu'il veuille siffler la fortune familiale des Ambrose, rien ne l'empêchait de se montrer violant et il me l'avait déjà prouvé. Notre seul échange d'ailleurs. Je ne savais pas s'il m'avait déjà vu ou non, mais qu'il joue la carte de l'ignorance m'était arrangeant.

J'observais un instant les invités, puis me relevais. J'atteignais les marches du manoir en évitant de justesse ceux voulant m'accoster. En réalité, je voulais rentrer chez moi. Pas chez les Ambrose, chez moi. Dans mon monde et à mon époque. Je me sentais subitement prise d'une tristesse telle que je ne pouvais contenir les perles d'eaux emplir mes yeux. Je me dépêchais de rejoindre l'intérieur, l'ombre rafraîchissait ma peau et je me retrouvais enfin loin de l'agitation. Au calme.
"Je veux rentrer chez moi!", cette pensée ne cessait de se jouer en boucle dans ma tête.
Je tournais à droite et traversais la pièce jusqu'à atteindre de petits escaliers. Arrivée à l'étage, je me ruais vers l'une des nombreuses portes et m'y enfermais, sans réfléchir.
Je ne prenais même plus la peine d'observer l'architecture car à l'instant, cela ne me préoccupait plus. Je m'asseyais contre le mur derrière la porte, enlaçant mes jambes et enfouissant ma tête entre elles. Je laissais enfin cette tristesse s'exprimer, murmurant inlassablement ses cinq mots.

"Je veux rentrer chez moi."

Peut-être était-ce le résultat d'un surplus d'émotions, explosant enfin. La tristesse, je me sentais si seule ici. La colère, car cette situation m'agaçait, me contrariait même. La gêne, ce n'était pas mon corps, j'en étais troublée, dans un inconfort certain. De la confusion, ces changement me rendaient si perplexe, cela m'embrouillait l'esprit, jusqu'à me sentir perdue et désorienté. Et enfin, de la surprise, car bien que tout cela attise ma curiosité, j'en étais surtout intriguée. Depuis ce réveil au bord de l'eau, je me sentais étourdie et décontenancée par ces événements qui semblaient suivre paisiblement leur cours, et que je venais pourtant de chambouler.
Je savais pertinemment que mes sanglots ne m'aideraient pas à y voir plus claire, mais j'en avais besoin. Extérioriser n'était pas à négliger.

Le temps était devenu un bien curieux sujet. Il m'avait semblé se distordre, s'allonger et se rétrécir tellement de fois, que je ne savais plus si je devais lui faire confiance ou non.
Je relevais enfin la tête, essuyais d'un revers mes joues, puis reniflais aussi fort que je le pouvais. Une idée me traversait alors. Si je ne m'abusais, une prêtresse était un personnage important et non négligeable ? Peut-être pourrait-elle m'apporter les réponses. Plausible ou non, il fallait cependant que j'essaye.

Un grincement attirait mon regard sur la porte. Cette dernière s'ouvrait, lentement. Je ne pouvais voir de qui il s'agissait, mais j'espérais qu'ils ne l'ouvrent pas en grand, j'étais derrière quand même !

- Trent, surveille le couloir et empêche à quiconque d'entrer ici.

- Oui, monsieur. Avait répondu l'autre homme, l'air vaguement détaché.

Cette première voix me disait pourtant quelque chose... le discours. C'était lui.

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