18
Assise sur la banquette de cette vieille voiture, les phares du train me font plisser les yeux sous la lumière désagréable. Je ne dois pas partir mais rester là, quitte à ce que le train me percute de plein fouet. Ce qui est certain, c'est que si je perds, mes amis seront perdus.
*
Quelques heures auparavant.
P : - Tu en es certaine ?
Je hoche de la tête de façon positive, j'ai longuement réfléchi et maintenant ma décision est prise. Je retourne auprès de mes proches pour les aider. Peter ne peut venir avec moi, ne pouvant quitter son île fétiche pour le moment. Il a encore un peu de travail pour la reconstruire dans son intégralité et de plus, ses garçons ne sont pas encore prêts pour se battre contre des personnes aussi machiavéliques que nos ennemis actuels. Je lui ai bien dit que ça ne servait à rien de les emmener mais il a insisté, pour lui, une aide de plus n'est pas à négliger et ça peu importe sa taille.
Il m'embrasse une dernière fois et replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Je ne suis pas partie longtemps, à peine 24 heures mais pour autant, je ne sais pas comment je vais retrouver mes proches une fois de retour à Storybrooke. Tout peut se passer très vite.
P : - Soit prudente et ne tente rien de stupide, tu m'attends.
- Depuis le temps tu devrais me connaître.
P : - Justement c'est en connaissance de cause que je te dis ça. Tu es la reine des mauvaises décisions quand tu laisses parler ton impulsivité.
Je ne tenterai rien et resterai sage jusqu'à sa venue, croix de bois crois de fer si je mens je suis une sirène. C'est une promesse faites à la légère parce que si mes proches sont en danger, je ne reculerais devant rien pour leur venir en aide et il le sait très bien.
L'ombre de Peter m'éloigne de lui et me fait voler dans le ciel pour retrouver ma ville de cœur. Encore mieux qu'un haricot magique !
*
L'ombre s'arrête sur le toit du restaurant de Granny, sans pouvoir la remercier elle repart aussi vite qu'elle est arrivée. J'observe les alentours de la hauteur où je me trouve, c'est bien calme. La dernière fois que les rues étaient silencieuses, c'est quand les habitants ont disparu. Personne dans les rues, aucun bruit, juste le son du vent qui vient faire claquer les volets.
- Je ne t'attendais plus.
Un sourire arbore mon visage. Sa voix donne un goût amer à cette discussion à venir. Elle avance et me pousse, me faisant presque tomber du toit. Qu'est-ce qu'elle me veut ? Je retrouve mon équilibre et la toise de mon regard le plus sombre. Si elle veut se battre elle vient de sonner à la bonne porte.
- Pourquoi es-tu seule à résider ici ? Où sont les habitants ? Qu'as-tu fait ?
Maléfique soupire en haussant les épaules. J'ai tant de questions et quelque chose me dit qu'elle ne compte pas y répondre.
M : - A ton avis, qu'est-ce que j'ai bien pu leur faire ?
Réfléchir à ce qu'elle aurait pu faire ? Au fait qu'elle soit présente, mais que les habitants ont tous désertés un endroit qu'ils ne peuvent pas quitter ? D'ailleurs, comment se fait-il qu'elle soit le seul vilain à être... Bien sûr, comment ai-je fais pour ne pas être lucide sur ce détail. Ça me semble évident, ils ont réussi, ils ont envoyé la ville dans un conte de fée totalement erroné.
- Je ferais tout ce que je peux pour les sauver et tu le sais. Tu ferais bien de t'écarter de mon chemin.
M : - Pas si vite jeune fille.
Sans m'y attendre, elle me propulse à l'aide de ses pouvoirs sur le rebord du toit. Trente mètres séparent mon corps du sol, la distance ne me donne pas envie de faire un pas de plus vers la mort.
M : - Les leçons ne sont pas encore terminées.
Elle se rapproche de façon à être plus proche de moi et sans que je m'y attende une seconde fois, me pousse dans le vide, dans le précipice qui me guidera jusque ma mort. Sentir la vie s'extirper de son corps, recracher son dernier souffle et en être conscient, quoi de pire ? Qui pourrait me sauver à ce moment ? Peter est au pays imaginaire et les habitants sont tous partis. Le pire, c'est que si je meurs, qui les sauvera eux ? S'ils sont tous prisonniers sans aide extérieure ils sont tous fichus.
La proximité se raccourcie au fur et à mesure et j'ai peur, peur de mourir sans avoir assez connu le bonheur. Ma vie venait de prendre un meilleur tournant, une nouvelle option qui pour une fois, ne contenait aucun compromis. Je ferme les yeux, emportant avec moi les meilleurs souvenirs d'une vie bien trop courte, mais qui aura au moins eu le mérité d'être vécue.
En ne sentant pas le sol écraser mes os, j'ouvre une paupière méfiante et m'aperçois du problème. Je flotte dans les airs, non, ce n'est pas le terme exact, mais je vole. Je.. Je suis en train de voler, mais comment ? J'essaye de tourner la tête mais quelque chose dans mon dos m'y empêche. Je dois me poser quelque part et regarder de plus près encore. Je vois une rue avec une vitre miroir qui reflètera à merveille ce qui a derrière moi. Je me pose délicatement, du moins j'essaye, en gigotant dans tous les sens pour éviter de trébucher n'importe comment. Une fois à terre, je souffle un bon coup pour évacuer et me retourne. Des ailes, voilà ce que j'ai derrière le dos.. des ailes. Aussi géantes que celles de Maléfique. Je dois hériter ça d'elle, mais pourquoi les avoir seulement maintenant ? Ça me surprends et je ne peux m'empêcher de sourire bêtement face à cette nouvelle réjouissante. Je peux voler ! Maintenant, la solution à notre ultime problème vient d'être résolue. Avec mes ailes je vais pouvoir faire des aller retours à ma guise entre le pays imaginaire et Storybrooke.
Ces ailes sont extraordinaires. Puisque je suis la fille de Maléfique, une sorcière qui se métamorphose en dragon, ces nouvelles attributions physiques ne sont pas étonnante. Après tout, je n'étais pas dans le ventre de ma mère étant plus jeune mais bien dans un œuf ! Depuis que j'utilise ma magie, ma spécialité est le feu, comme les dragons.
J'entends quelqu'un applaudir derrière moi et mon sourire radieux s'efface.
M : - Mon héritage est plaisant, tu ne trouves pas ? J'aurais aimé t'apprendre à voler mais je réserve ces leçons pour un enfant que j'aimerais d'avantage, qui en sera digne et qui ne viendra pas d'un père alcoolique.
Elle me répugne. Elle s'efforce de me faire comprendre que je n'étais pas désirée, comme si ça pouvait encore me blesser. J'ai passé toute ma vie à grandir sans mère et je m'en porte comme un charme !
- Et c'est ça que tu appelles une leçon ?
M : - Ce n'est qu'un début.
J'arque un sourcil, que veut-elle dire par la ? Elle nous téléporte dans un nuage violet, nous atterrissons dans une voiture, celle de Cruella. Le problème, c'est qu'elle se trouve être sur des rails et que je me retrouve attachée au siège passager. Maléfique au volant me nargue.
M : - Si tu n'arrives pas à te libérer tu mourras écraser par ce train. Mais, si tu y arrives, je te donnerai la solution pour sauver ceux que tu aimes.
Elle disparaît et me laisse seule, en train de tenter de me libérer de ces fichus cordes ! Elle a dû les ensorceler. Comment vais-je sortir de ce merdier ? Mes pouvoirs ne se manifestent plus depuis un petit moment. Je suis seule, dans le couloir de la mort et je peux le dire en regardant devant moi.. Je vois déjà la lumière qui percutera mon essence de vie.
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