Chapitre 5. Retour à la réalité
🎶Christopher🎶
En attendant que l'avion, en partance pour Los Angeles, quitte le sol argentin, mes doigts courent sur l'écran de mon téléphone, faisant défiler les photos de ces trois derniers jours en compagnie de Luna. Encore d'incroyables souvenirs qui viennent s'ajouter à la liste de ces vingt et une dernières années. Ce soir-là, quand je suis monté sur scène pour interpréter Volverte a ver, le tournant que prendraient les choses m'était totalement étranger. Luna était plus têtue qu'une mule face à l'expression de mes sentiments et pourtant, après la chanson, tout a changé. Elle m'a offert le droit de l'aimer, autrement que comme ma meilleure amie, et notre relation n'en est ressortie que plus forte. À l'heure d'aujourd'hui, j'ai la certitude que quoiqu'il puisse arriver, nous serons toujours là, l'un pour l'autre. Ce lien indéfectible qui nous unit nous permet de traverser les ouragans, les tempêtes et toute autre épreuve qui se trouvera sur notre chemin.
— Chris ?
La voix de Sergio me fait revenir à la réalité. Mes yeux se lèvent vers lui et d'un signe de tête il me demande de le suivre. Rassemblant mes affaires, je m'exécute. Nous montons dans l'avion rapidement. Ma tête appuyée contre le hublot, mes écouteurs dans les oreilles, je me laisse bercer par les paroles de Sin Bandera. Ces vingt-quatre heures de vol vont être affreuses.
*****
L'air chaud californien me prend à la gorge et contraste considérablement avec les deux degrés que nous avons eus durant trois jours à Calafate. Rapidement, ma veste se retrouve dans ma valise. Ici l'accueil est un peu plus mouvementé. Trois agents de sécurité mis à disposition par l'aéroport m'escortent dans le petit salon privé en attendant qu'Alex et Zabdiel viennent me chercher. Comme d'ordinaire quand nous venons à Los Angeles, je sortirai par le sous-sol. C'est plus sûr.
Une dizaine de minutes s'écoule avant que mon portable n'émette une sonnerie. Mon meilleur ami m'annonce que son garde du corps et lui viennent d'entrer dans le parking souterrain. J'en informe Sergio et nous nous mettons en route.
— Mon pote ! s'exclame Zabdiel.
Mon meilleur ami se précipite dans ma direction et avant même que j'aie le temps de poser ma valise, il me prend dans ses bras. Son étreinte fraternelle me fait chaud au cœur. C'est fou, comme ils peuvent me manquer quand je pars pour quelques jours. Avec Sergio, nous balançons nos bagages dans le coffre de la voiture et prenons place.
L'appartement-hôtel que Renato nous a loué est bien silencieux quand nous y pénétrons. Notre manager est tout seul, ses écouteurs sur les oreilles, en train de bûcher sur son ordinateur. Il lève la tête dans notre direction, sourit, puis se dresse pour venir me saluer.
— Tu as fait bon voyage ? demande-t-il.
— C'était affreusement long, mais sinon oui ! Où sont Erick, Richard et Joël ?
— Ils sont partis voir Patricia et quelques amis de Joël. Ils doivent rentrer demain matin et ils nous rejoindront au studio.
— OK ! Je vous abandonne un moment, je vais vider ma valise !
— Un billard, ça vous dit ?
La voix de Renato me retient, alors que je m'apprête à quitter la pièce principale. Pivotant sur mes talons, je lui fais face.
— Pour un billard, je suis toujours partant ! Tu le sais bien !
Mon manager m'offre un clin d'œil, avant de reporter son attention sur l'écran de son ordinateur. Mon meilleur ami, quant à lui, se vautre sur le canapé et allume la console de jeux vidéo.
L'horloge digitale du tableau de bord annonce vingt et une heures douze. Renato se stationne à l'arrière du bâtiment, et nous y entrons en vitesse. Le pub est bondé et nous tentons tant bien que mal de nous frayer un chemin.
— Bon, les gars, je vais nous chercher des boissons et vous, débrouillez-vous pour nous trouver une table de jeu.
Je hoche la tête. Ce qui m'étonnera toujours avec Renato, c'est qu'il n'a rien à voir avec Pablo. L'année qui vient de s'écouler a été magique en tout point. Nous avons parcouru le globe à la conquête de notre public, remplissant, chaque fois, un peu plus les salles dans lesquelles nous passions. À l'heure d'aujourd'hui, j'ai la nette impression qu'avec Renato tout semble possible. Finalement, travailler avec lui apporte réussite et succès. Il est attentif à chacun de nos avis, veillant sur nous, comme le ferait un grand frère.
Un petit moment plus tard, Renato nous rejoint à la table que nous avons trouvée dans un coin tranquille du bar. Il dépose les bouteilles de bière sur le bois massif et nous installons le jeu.
— En quel honneur cette soirée ? demande Zabdi.
— On n'a pas le droit de sortir entre mecs ? C'est plus sympa d'être ici que d'être coincés à l'appartement non ?
— Absolument ! C'est-à-dire, que nous ne sommes pas habitués à ça, réponds-je en rigolant.
— Je vous l'ai déjà dit les garçons, je ne suis pas Pablo. Votre vie privée passe avant votre vie de star internationale
Renato nous offre un sourire et nous invite à trinquer. Nous levons nos bouteillons et les entrechoquons, puis portons le goulot à notre bouche pour avaler une gorgée du liquide malté.
— Alors Chris, raconte-moi ce week-end avec ta belle Luna ?
— C'était parfait, en tout point ! Enfin, si on omet l'incident avec les fans.
— Quel incident ? s'inquiète Zabdi.
— Les fans nous sont tombés dessus à la sortie de l'aéroport et comment dire... elles n'ont pas été très courtoises avec Luna.
— Encore ? souffle mon meilleur ami. Elles n'en ont pas marre ?
— Je n'en sais rien, mais ça commence à être lourd, surtout pour Luna. Il faut voir ce que ces filles sont capables de lui envoyer en pleine figure. Elles peuvent être odieuses.
— Je crois que je ne comprendrais jamais les fans qui se comportent de la sorte, rajoute Renato. Je ne sais pas ce que ça peut leur rapporter, à part le mépris de leurs idoles. Sincèrement, elles devraient plutôt être heureuses de vous savoir épanouis dans vos vies privées. Surtout toi, Christopher. Ton histoire avec Luna est hors du commun !
Les paroles de Renato me touchent. Je lui souris et joue mon tour.
La soirée a été forte agréable. Il est plus de trois heures quarante quand nous poussons la porte de l'appartement. Le dernier verre était de trop. Nous rions de tout et de rien. Je salue mes amis et file me coucher. Le courage me manque littéralement, je me laisse donc choir sur le duvet moelleux de mon lit. Morphée ne rencontre aucune difficulté à m'emporter dans un sommeil profond.
*****
Quatre heures de sommeil ça ne suffit pas. Alors que William Morris, le manager de Prince Royce, nous briffe sur le déroulement de l'enregistrement, je fais appel à toute ma bonne volonté pour ne pas sombrer dans ma tasse de café. Un coup d'œil en biais me permet de voir que Zabdi et Renato sont dans le même état que moi, et ça me fait sourire.
Eh bien, nous sommes beaux !
— Salut les mecs ! annonce Royce en faisant son entrée.
— Salut, répondons-nous en chœur.
Il fait le tour de la table de réunion, pour nous serrer la main, avant de prendre place à côté de moi. Nous commençons à discuter. Enregistrer une chanson avec lui, suivi d'un clip est vraiment une opportunité inespérée. Royce cartonne depuis des années avec ses rythmes de merengue et de bachata, et ne nous mentons pas, ce type est une bête de scène.
Au début de l'année, j'ai eu la chance de le voir lors du Festival de Viña del Mar, et franchement, ça valait le détour. Il est seul sur scène, entouré de ses musiciens et il est capable de tenir un show de deux heures sans faiblir. Autrement dit, il a toute mon admiration.
— Alors les gars, comment ça se profile ? demande-t-il.
— Bah, écoute, tout est prêt ! explique son manager. Aujourd'hui vous faites les quelques prises vocales qui nous manquent et ce soir, vous embarquez tous pour San Juan. Vous allez rejoindre l'équipe déjà sur place. Samedi et dimanche, nous tournerons le clip. Samedi, ce sera les prises de nuits et dimanche, celles de jour.
— Ça va être démentiel ! annonce Royce. Les drones sont prêts ?
— Oui !
— Les gars c'est vraiment un plaisir, mais surtout un honneur de partager cette chanson avec vous ! J'admire le travail que vous avez accompli en trois ans et surtout, au vu de votre âge. Vous irez loin ! nous félicite-t-il.
— Merci, réponds-je pour mes amis.
Nous discutons quelques minutes au sujet du clip que nous tournerons ce week-end sur la terre natale de Zabdiel. Ce dernier ne tient plus en place à l'idée de rentrer, à la maison pour quelques jours. Le producteur nous expose son idée pour les différents plans et nous informe que tous les figurants ont été trouvés.
Après quelques ajustements musicaux, nous filons en studio. Casque sur les oreilles, le technicien effectue quelques réglages. Des grésillements dans le casque me font comprendre que tout est en place. Une fois l'échauffement vocal terminé, je m'éclaircis la voix, alors que mes yeux parcourent une dernière fois les feuilles de paroles. Ayant un timbre de voix semblable à celui de Royce, je suis en charge du pré refrain avec lui. Je ferme les yeux, me laissant emporter par le rythme frais et entraînant de cette nouvelle chanson.
No me despego de tu cintura. Desde que llegaste tú.
¿Qué está pasando ?
Après une multitude de prises audio, l'enregistrement, qui nous a pris toute la journée, est enfin terminé. De retour à l'hôtel, les garçons et moi avons à peine le temps de nous poser, avant de repartir en direction de l'aéroport international pour rejoindre la capitale de Porto Rico. Ces derniers jours, j'ai vraiment l'impression de passer mon temps dans les avions. Heureusement qu'après le tournage du clip, Renato nous offre quelques semaines de répits. J'ai grand besoin de vacances et la villa de Buenos Aires, nous attend sagement. Je ferme ma valise et rejoins mes amis dans la salle principale. Dans quelques minutes, le mini van sera devant l'entrée, il faut donc que nous nous pressions. Toute en patientant, j'en profite pour envoyer un petit message à ma belle brune.
À Luna :
Coucou mon cœur,
Nous sommes sur le départ pour l'aéroport.
J'ai comme la nette impression que je passe mon temps en avion ces derniers temps. Mais pour la bonne cause !
Allez, comme pour les enfants, encore un dodo et nous serons ensemble.
Je t'aime, jusqu'à la lune et retour !
*****
Assis dans l'avion, Zabdi à ma gauche, je navigue sur le net pour m'occuper l'esprit. Le vol est atrocement long et j'ai la nette impression que le temps passe à une douloureuse lenteur. Mon compte Instagram est rempli de notifications pour un peu changer de d'habitude. Je prends toujours à cœur de regarder chaque publication, chaque commentaire, chaque mention et de temps à autre, j'ai grand plaisir à laisser à mon tour un petit cœur ou un commentaire quand quelque chose me plait. En faisant ça, je satisfais mes fans et l'idée de rendre heureuse une fan me fait le plus grand bien. Pourtant aujourd'hui ce que je vois ne me ravit pas. Plusieurs vidéos montrent une altercation entre un groupe de fille et une autre personne solitaire. À y regarder de plus près, il me semble la reconnaître. À cet instant, mon sang ne fait qu'un tour. Involontairement, ma main resserre sa prise sur l'accoudoir du fauteuil et ma respiration s'accélère, déclenchant une réaction chez mon meilleur ami.
— Qu'est-ce qu'il ne va pas, Chris ? questionne Zabdiel.
— Regarde par toi-même !
Je relance la vidéo, avec le son cette fois-ci et passe un écouteur à Zabdiel. Les insultes fusent, alors que Luna marche en direction de son appartement. Tout ceci à dû se produire alors qu'elle rentrait de l'aéroport hier. Une jeune femme s'en prend même physiquement à ma belle Luna, qui, je le vois, serre les dents pour ne pas craquer devant ses groupies irrespectueuses.
— Christopher ne te mérite pas !
— Tu es un frein pour lui ! hurle une deuxième.
Je vois Luna fermer les yeux et souffler. Quand elle les rouvre, la rage que j'y lis n'augure rien de bon. Elle est sur le point d'exploser, je le vois bien. Ces filles vont finir par causer la mort de notre couple.
Bonjour Bonjour !
Comment allez-vous mes petits amours ? 🌴☀❤
Un chapitre tout en simplicité. On voit un peu la relation qui s'est installée entre les garçons et Renato. On voit clairement qu'il n'a rien à voir avec Pablo😀😁.
Par contre à la fin, moyen hein ! Les fans qui s'en prennent à Luna... Hummm ça va causer des embrouilles tout ça ! 🤔🙄😏
ღ☆Audrey A.C☆ღ
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