Chapitre 29. Perte de mémoire
✯Luna✯
Un long sifflement résonne dans mes oreilles, accentuant un peu plus le mal qui me comprime le crâne, tandis que tout mon corps est engourdi, me donnant l'impression d'être passée sous un trente-trois tonnes. Chacun de mes membres est douloureux et ne répond pas à ma volonté de bouger, comme si mon cerveau et mon être étaient en parfait désaccord. Tant bien que mal, j'essaie d'ouvrir les paupières et c'est un échec cuisant. Les forces me manquent.
— Allez Luna, si tu m'entends, réveille-toi !
Cette voix douce qui me parvient, c'est celle de ma meilleure amie.
Alyana.
Elle m'invite à rejoindre le monde des vivants. Sa voix n'est qu'un murmure, parfois ponctué de sanglot et de reniflement peu élégant. À nouveau, je tente de coordonner mon esprit et mon être. Mes yeux papillonnent. La sensation d'être enveloppé dans une sorte de brouillard cotonneux est tellement désagréable, qu'elle me donne la nausée. Brusquement, je referme mes paupières pour tenter de faire disparaître cette étrange sensation qui me remue l'estomac. Lorsque je me décide, finalement, à émerger, il me faut quelques instants pour sonder l'endroit où je me trouve, baigné dans la pénombre. Seule une petite lampe au plafond éclaire la pièce. Je suis dans une chambre d'hôpital et tout autour de moi est d'un blanc immaculé. Par réflexe, je porte ma main à la tête.
— Luna, murmure Alyana.
Mes yeux se portent sur mon amie, qui me regarde ébahie, des larmes aux bords des yeux. Ma bouche s'ouvre à deux reprises sans qu'aucun son en sorte. Mes cordes vocales sont totalement asséchées. Je me racle la gorge et recommence.
— Salut... dis-je d'une voix rauque.
— Oh, ma Luna ! pleurniche-t-elle.
Elle fond sur moi dans l'intention de me prendre dans ses bras. Pourtant, je l'arrête avant qu'elle ne m'étreigne.
— Doucement, j'ai mal partout ! l'avertis-je. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Quoi, tu ne te souviens pas ? s'étonne-t-elle.
— Non.
— Il y a trois jours, tu as fait une mauvaise chute. Ta tête a heurté le sol. Résultat des courses, tu t'en sors avec un trauma crânien.
— Wow... euh... OK !
Ma gorge, irritée, me fait un mal de chien et chaque parole me brûle un peu plus. Je rêve d'un grand verre d'eau.
— Tu peux me donner à boire, s'il te plait ? demandé-je pâteuse.
— Bien sûr ! Tiens ! Bois de petites gorgées, m'avertit-elle.
Je porte le gobelet à mes lèvres et bois. Le liquide transparent glisse dans ma trachée douloureuse, me faisant grimacer. Au bout de la quatrième gorgée, la sensation de picotement s'apaise.
— Tu n'es pas avec Erick ? m'étonné-je.
— Non, il est resté à la maison. Je suis avec Christopher.
— Ah...
J'hésite un moment tentant de remettre en place les pièces du puzzle. Mais rien à faire, ce prénom ne me dit rien. Ça doit être un ami à Alyana. Peut-être un collègue de boulot ?
— Je le connais ? demandé-je au bout de quelques secondes.
Immédiatement, le visage de ma meilleure amie blêmit et sa bouche s'entrouvre. Son expression devient grave, me donnant l'impression qu'elle panique. On dirait que je viens de lui annoncer un décès. Je la scrute, attendant une réaction de sa part, autre que celle-ci. Pourtant, rien ne vient. Les mots semblent lui manquer.
— J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? repris-je confuse.
— Ta blague n'est pas drôle, Luna !
— Ce n'en est pas une... dis-je mal à l'aise. Qui est ce Christopher ?
— Oh, bordel ! s'étrangle Alyana.
Voyant sa réaction, la panique s'empare de moi. J'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de mal. J'ai beau creuser dans mes méninges, il n'y a aucune trace d'un quelconque Christopher.
— Alyana, tu m'expliques ? balbutié-je.
— Christopher c'est... C'est ton ami d'enfance, mais plus important encore, c'est l'amour de ta vie.
— Euh... Je t'assure que non Aly. Je n'ai personne dans ma vie et tu le sais très bien !
J'ai la sensation que mon amie est en train de se moquer de moi.
— Je suis sérieuse, ma belle ! affirme-t-elle.
— Je t'assure que non ! Aly, je n'ai pas de meilleur ami, et encore moins de petit ami. Tu sais bien que je ne jure que par le célibat.
Ma meilleure amie se lève du lit et se place devant la fenêtre. Ses doigts pincent son arête nasale, tandis que sa tête bascule en arrière. Elle semble réfléchir. Ses lèvres bougent et elle marmonne quelque chose d'incompréhensible.
— Ce n'est pas possible, ça ne peut pas arriver... Comment on va lui expliquer ça... murmure-t-elle.
— Aly, tout va bien ? Je te trouve bizarre.
Sans me répondre, elle commence à farfouiller dans son sac à main, cherchant visiblement quelque chose. Elle finit par en extirper son portable. Frénétiquement, elle pianote dessus, avant de s'approcher à nouveau de mon lit. Elle prend place à côté de moi et me tend le combiné. Quand mon regard se porte sur l'écran, mon cœur rate un battement.
C'est quoi ce bordel ?
Clairement, c'est moi sur la photo, mais l'homme à mes côtés m'est totalement inconnu. Mes pensées s'entremêlent, s'entrechoquent, tentant de se remémorer le moindre détail. Mais il n'y a rien à se rappeler, puisque je ne connais tout simplement pas cet homme. Mes yeux se lèvent vers ma meilleure amie, qui attend une réponse de ma part.
— Ce montage est super bien fait ! souris-je.
— Luna, ce n'est pas un montage ! C'est véritablement ton couple. Tu as partagé un an d'amour avec Christopher. Ne me dis pas qu'il n'y a rien qui te revient ?
— Si je te dis que je ne connais pas ce mec, c'est que je ne le connais pas, Aly ! m'énervé-je.
L'air commence à me manquer, j'ai l'impression que mon cerveau est en surchauffe. Mes constantes sont en train de s'emballer sur le moniteur au même rythme que mes palpitations cardiaques. Les bips deviennent de plus en plus assourdissants.
Paniquée, une infirmière fait son entrée dans ma chambre. Elle me dévisage, visiblement surprise de me voir réveiller.
— Bonsoir, Mademoiselle Perrida !
— Bonsoir ! réponds-je.
— Tout va bien ? Comment vous sentez-vous ?
Elle s'approche de mon lit, vérifie les chiffres, tandis que je tente de calmer mon anxiété face à la situation. Ses doigts viennent presser le pouls présent à mon poignet pour s'assurer que tout aille bien.
— J'ai terriblement mal au crâne et j'ai comme l'impression d'être passée sous un bus, mais sinon ça va.
— Je peux vous parler ? intervient Alyana en sortant de sa torpeur.
— Bien sûr, venez avec moi dans le couloir !
— Je reviens, m'annonce ma meilleure amie.
— Pas de soucis, je n'ai l'intention d'aller nulle part.
J'offre un sourire à Aly, qui suit l'infirmière dans le couloir. La porte se referme après leur passage, et tout mon corps s'affaisse un peu plus dans le matelas. Mes mains se portent à ma tête, alors que mes yeux se rivent au plafond.
Pourquoi je n'arrive pas à me souvenir ?
Un coup d'œil sur la gauche me permet de voir mon téléphone sur la table de chevet. La main tremblante, je m'en saisis. L'image qui apparaît en écran de verrouillage me percute une nouvelle fois en plein cœur. Encore ce même style de photo. Moi, dans les bras de ce type qui m'est totalement étranger. Mes doigts glissent sur l'écran pour tenter de le déverrouiller. Rien à faire. Je suis incapable de me rappeler du code. Après quelques tentatives vaines et sous le coup de l'énervement, j'envoie le téléphone valser dans la chambre. Celui-ci se fracasse contre le mur, dans un vacarme abominable.
Bien joué, Luna ! me sermonne la petite voix dans ma tête.
Alertée par le bruit de mon téléphone, Aly entre à la hâte dans la chambre. Son regard va du combiné, sur le sol, à moi. Ses sourcils se froncent, cherchant visiblement à comprendre ce qui m'a poussé à le bazarder contre le mur.
— Je ne trouvais pas le code ! me lamenté-je.
— Et pour ça, il fallait que tu le balances contre le mur ?
— Roh, ça va, je m'en rachèterai un ! dis-je, en levant les yeux au ciel.
— Eh bah voilà quelque chose que tu n'as pas oublié !
— Quoi ?
— Ton mauvais caractère ! ronchonne ma meilleure amie.
Je souffle d'exaspération. Avant de reporter mon attention sur Aly.
— Haha ! Très drôle ! Bon, repris-je avec sérieux, il va falloir que tu éclaires ma lanterne. C'est quoi cette histoire ? demandé-je, inquiète.
— Apparemment, tu nous fais une amnésie partielle antérograde. Tu as oublié tout ce qui était en rapport avec Christopher, dit-elle, en prenant place sur le fauteuil à côté de mon lit.
— Parle-moi de lui. Je ne me souviens d'absolument rien à son sujet, Aly. Je ne sais pas qui il est.
— Pourtant, tu te souviens bien d'Erick ? me demande-t-elle.
— Bah bien sûr ! Comment veux-tu que j'oublie l'homme qui te rend aussi heureuse ? lui dis-je en souriant. Cet homme te fait tourner la tête depuis des mois... Euh, je veux dire, des années, ajouté-je.
— Donc, tu te souviens aussi qu'il fait partie d'un groupe de musique ? Les CNCO et que Chris fait partie de ce même groupe ?
— Ne me prend pas pour une cruche, s'il te plait ! Bien sûr que je sais que ton petit ami est célèbre ! D'ailleurs où sont Joël, Richard et Zabdi ?
— Ils nous rejoindront plus tard ! Et pour Chris ?
— Rien ne me vient en ce qui le concerne ! Qu'est ce qu'il se passe, Aly ? dis-je, en commençant à paniquer.
Ma meilleure amie se lève et passe son bras autour de mes épaules. Elle prend ma main dans la sienne et commence à me parler.
— Toi et Chris, vous vous connaissez depuis plus de vingt ans. Vous êtes les meilleurs amis du monde. Un peu comme toi et moi, mais en beaucoup plus intense. Vous avez une sorte de lien qui vous unit, je ne saurais pas te le décrire tant il est fort. Il y a un an, vous vous êtes retrouvés après trois ans d'absences et depuis, vous êtes inséparables.
— Pourquoi je ne me rappelle pas, de lui ? Si nous sommes autant amoureux que ça, pourquoi l'ai-je oublié ?
— D'après ce que Christopher m'a dit, vous vous êtes méchamment disputé avant ton accident. Tu as essayé de le rattraper et une fan t'a bousculé sur le trottoir. Ta tête a heurté le sol, d'où ton trauma crânien. Je ne sais pas pourquoi tu ne te souviens pas de lui, mais il va falloir que je lui dise et ça va le détruire.
— Je suis désolée ! Vraiment, j'aimerais me souvenir de lui. Je ne comprends pas pourquoi c'est lui que j'ai oublié alors que je me souviens de tout le reste.
— Ça va aller, ma chérie, me rassure mon amie.
Elle m'embrasse sur le front et me rassure du mieux qu'elle peut. Quant à moi, je suis toujours aussi perdue au milieu de cette masse d'information.
Ma tête sur son épaule, plus aucune de nous ne parle. Les yeux clos, mes pensées essaient, de s'organiser du mieux qu'elles le peuvent, tentant de démêler le bordel qui se joue dans mon cerveau. Au bout d'un petit moment, la porte finit par s'ouvrir.
— Aly, désolé, mais Renato m'a appelé pour avoir des nouvelles de Luna, du coup j'ai traîné ! Quelles sont les nouvelles ?
Ma meilleure amie se lève d'un bond et me regarde totalement paniquée, avant de rejoindre le sas d'entrée de la chambre.
— Chris, attends ! Il faut...
Alyana n'a pas le temps de terminer sa phrase, que cet individu entre un peu plus dans la pièce. Sa mine se veut réjouissante et remplit d'amour. Pourtant, chez moi, il ne déclenche aucune émotion. Mon corps est immobile, stoïque devant cet homme dont j'ignore tout. Mes yeux le détaillent dans son entièreté, partant de sa chevelure brune jusqu'à la pointe de ses chaussures, mais rien chez lui ne m'est familier. Je me trouve face à un étranger. Instantanément, les larmes montent avant de dévaler sur mes joues, tandis que j'ignore, comment me comporter face à ce Christopher, qui serait l'homme de ma vie.
Hola 🌺☀
Comment allez-vous ? Alors parmi vous des personnages on réussi leurs exams ?
Tout ce que j'ai à dire pour ma défense c'est : vous pas taper moi !!!! 🤣 Vous savez comme je peux être sadique avec mes personnages, mais je les aimes quand même hein 🤣🤣🤣🤣
Bon ceci étant dit, nous sommes dans un sacré merdier 😭🙈😭 Luna qui ne se souvient plus de la seule personne qu'elle a jamais aimé. Notre Christopher va être déboussolé, anéanti... et j'en passe 😭
Sur ce, qui veux un kleenex ? 🤣
Allez je vous fais des bisous, et je vous dis à mercredi pour la suite 😘😘😘
✯ღAudreyღ✯
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