Chapitre 23. Studio Time
🎶Christopher🎶
— Tu sais quoi, Luna ! Fais comme tu veux...vociféré-je.
— Ne fais pas ça, Chris, me supplie-t-elle. Je t'en ai justement parlé pour qu'on en discute tous les deux... Comme le ferait un vrai couple.
— Tu connais mon opinion sur lui, donc je ne vois pas ce que je peux faire de plus. Tu veux y aller, vas-y... De toute façon, comment je pourrais t'empêcher d'y aller ? Je suis à sept mille kilomètres, enfermé dans un studio d'enregistrement.
— Rah, tu m'énerves ! râle-t-elle.
Sans me laisser le temps de rajouter quoi que ce soit, elle coupe la conversation. La tonalité résonne à mon oreille, me faisant grimacer. Tout se passait très bien, alors pourquoi a-t-il fallu qu'il entre une nouvelle fois dans l'équation ?
Je m'interroge !
À croire que le destin se réjouit de nos malheurs. Contrarié, je fourre mon téléphone dans ma poche et replace le casque sur mes oreilles.
Pourtant, il m'est impossible de me concentrer. Mon cerveau est ailleurs, obnubilé par l'accrochage téléphonique que j'ai eu avec Luna. Sans vraiment savoir pourquoi, j'ai la nette impression que Royce représente une menace pour moi. Luna l'adore et malgré moi, je ne peux m'empêcher de penser qu'il pourrait aisément prendre ma place.
— Tout va bien ? me demande Richard.
La voix de mon ami me ramène sur la terre ferme. Dans un mouvement ample de la tête, mon regard se porte sur lui.
— Ouais... On va dire ça ! dis-je.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? questionne-t-il. Une nouvelle dispute avec Luna ?
C'est donc si évident ? Un léger soupir m'échappe. Mes amis me connaissent vraiment mieux que je ne me connais moi-même.
— Ça se voit donc autant ?
— Bah écoute, il n'y a qu'une seule chose qui puisse te mettre dans tous tes états... Et cette raison, c'est ta belle brune.
— On s'est engueulé au sujet d'un rendez-vous qu'elle doit avoir avec Royce !
— Sérieux ! Chris, tu bloques encore sur ça ? me sermonne-t-il.
— Va savoir pourquoi, j'ai l'impression qu'il est une menace pour mon couple. Il n'y a donc que moi qui me sois aperçu de la façon dont il la regardait à Porto Rico ?
— Chris, écoute-moi, mon pote ! Luna est une femme incroyablement belle et crois-moi, un paquet d'hommes voudrait une femme aussi exceptionnelle dans sa vie, moi y compris, mais est-ce que pour autant je drague ta petite amie ?
— Bien sûr que non ! soufflé-je.
— Exactement ! Ce n'est pas parce que Royce porte de l'attention à Luna qu'il veut forcément mettre à mal votre couple. Regarde, elle est bien proche de Sebastian, et ça ne te dérange pas !
— Ce n'est pas pareil ! Sebastián est notre ami !
— Bah, Royce aussi, non ? s'étonne-t-il.
— Je n'en sais rien ! lâché-je.
— Allons, Chris, tu ne penses pas ce que tu dis ! Royce est notre ami, tout comme Sebastián.
— J'ai peur ! lâché-je.
— Peur de quoi ? me questionne mon ami.
— Qu'un jour elle me remplace ! avoué-je.
— Tu débloques complètement, mon pote ! Tu t'es cogné la tête ou bien ? Luna ne te remplacerait pour rien au monde. Cette fille t'a dans la peau, tout comme toi. Vous êtes fait pour être ensemble. Crois-moi ! Si elle avait dû te chasser de sa vie, elle l'aurait fait quand tu t'es fait la malle il y a quatre ans. Mais non ! Elle est restée. Certes, elle t'en voulait à mort, mais par-dessus tout, elle t'aimait aussi éperdument. Donc, ne t'inquiète pas pour ça ! Luna va peut-être déjeuner avec Royce, mais c'est purement professionnel, voire peut-être amical, mais rien de plus !
Je détaille mon ami, qui reprend sa respiration après son discours. Richard a très certainement raison. Si Luna avait dû balayer mon existence de sa vie, elle l'aurait fait le jour où je l'ai laissé derrière moi à Loja, mais non. Elle m'a toujours gardé une place dans son cœur.
— Merci ! réponds-je, simplement.
— Pas de soucis ! Fais-moi plaisir, tu veux... Envoie un message à Luna et dis-lui que tu es désolé pour ton comportement. Et surtout, dis-lui que tu lui fais confiance et qu'elle a le droit de voir Royce.
— Je vais le faire !
— Je compte sur toi !
Richard pose sa main sur mon épaule avant de retourner dans son box du studio. C'est à lui d'enregistrer sa partie de la chanson.
Les minutes s'écoulent et je me perds dans mes pensées, faisant tourner mon téléphone dans mes mains. Mon esprit cherche les bons mots à envoyer à Luna, pour lui faire comprendre que son petit ami est un sombre imbécile, qui manque cruellement de confiance en lui.
À Luna :
Mon cœur,
Je suis désolé pour mon attitude de ce matin au téléphone.
Je ne suis qu'un crétin ! Mais ça, je crois que tu le sais déjà ! Je déteste devenir compulsivement jaloux quand il s'agit de toi ! Ce n'est pas moi ça, et tu le sais, mais c'est plus fort que moi. J'ai toujours peur que quelque chose ou quelqu'un t'arrache à moi.
Je m'excuse !
Bien sûr que je te fais confiance et que tu peux aller déjeuner avec Royce.
Je t'embrasse.
Mes yeux parcourent une dernière fois le message, avant que mes doigts valident l'envoi. Espérons qu'elle ne m'en tienne pas rigueur et que tout ça s'efface rapidement.
En fin de journée, nous rentrons à l'appart hôtel où je file directement dans ma chambre. Je suis crevé. Le décalage horaire a complètement fait perdre le nord à mon organisme. Allongé sur le dos, mon regard scrute le plafond. Luna ne m'a pas répondu. La connaissant, elle doit bouder dans son coin, ce qui ne fait qu'augmenter d'un cran ce sentiment de culpabilité qui m'habite depuis ce matin. Encore une fois, nous nous disputons alors que nous sommes à des centaines de kilomètres l'un de l'autre. Cette idée m'est totalement détestable.
Farfouillant dans mon sac, je finis par tomber sur une enveloppe, que je n'avais pas remarquée avant. Instantanément, je reconnais l'écriture de ma Luna. Quand m'a-t-elle écrit cette lettre ? Intrigué, je me réinstalle sur le lit, le dos appuyé contre le mur et ouvre l'enveloppe.
Christopher,
Quels sont les évènements qui m'ont conduit à écrire cette lettre ? Aucune idée.
Allongée à tes côtés, je te regardais dormir, et tout un flot d'émotions s'est emparé de moi, me forçant à les coucher sur le papier. Tu sais que je suis plus douée à l'écrit que dans mes paroles.
Jusqu'à toi, je ne pensais pas que l'amour pouvait-être aussi intense !!!
Ne nous mentons pas Vélez, tu me fais vivre de sacrées aventures ! La vie à tes côtés est un manège à sensations forte. Ce que je ressens pour toi est inexplicable, merveilleux, mais aussi terrifiant. Tu as un putain de pouvoir attractif sur moi, qui me fait peur. Tu peux me rendre heureuse, mais aussi me briser. Je suis totalement à ta merci.
Depuis bien des années maintenant, mon cœur ne bat que pour toi. Même si je me suis longtemps voilé la face, mon cœur lui, savait depuis le début que ce serait toi pour toujours. C'est ainsi ! Christopher et Luna contre le monde entier. Même nos parents s'en étaient rendus compte bien avant nous ! Comme quoi, toi et moi c'était une évidence.
Pourtant je ne sais pas, depuis quelques semaines, un sentiment d'incertitude m'habite. En fait, depuis notre dispute à Porto Rico, j'ai l'impression que notre bulle est fragilisée et qu'elle peut exploser à tout moment. Chaque fois que tu t'en vas c'est un peu plus dur. Parfois, tu pars sans savoir quand tu reviendras et ça, c'est insupportable. Je sais que lorsque j'ai accepté de t'ouvrir mon cœur, j'acceptais aussi tout ça, c'était le but du jeu. Mais cela n'empêche pas que ça reste difficile de te devoir inlassablement te dire au revoir. Et tu sais, je suis terrifiée à l'idée qu'un jour ce lien pourtant indéfectible entre nous, se détente et finisse par casser, cédant comme le ferait une corde usée. Et ça, je ne le supporterai pas ! Je t'ai perdu une fois, et cette douleur atroce que j'ai ressenti, je ne veux plus jamais la ressentir. Jamais ! Ça fait bien trop mal !
Alors n'oublie jamais que quoiqu'il arrive je t'aimerai. Même si des milliers de kilomètres nous séparent, que nos emplois du temps ne se coordonnent pas toujours, que les fans se mettent entre nous... Ce sera tout autant d'obstacles que je surmonterai pour vivre encore et encore le bonheur de me réveiller chaque matin dans tes bras.
Je t'aime bien plus que les mots peuvent le dire !
Xx Ta Luna.
À la fin de ma lecture et sans vraiment le vouloir, quelques larmes roulent sur mes joues. Ses mots ont toujours eu le don de déclencher mon cœur d'artichaut. Je fais le dur et le fier, mais mettez-moi une de ses lettres sous les yeux, et mes émotions prennent aisément le dessus.
Bordel.
Cette fille causera ma perte. Richard a raison sur tous les points. Tout homme rêverait d'avoir une femme pareille à ses côtés. Et moi, comme un sombre abruti, je ne suis pas fichu de lui faire confiance quant à sa fidélité envers moi. Je suis vraiment le dernier des crétins. À tâtons, mes mains cherchent mon téléphone qui s'est perdu quelque part dans mon lit. De mémoire, mes doigts composent son numéro. Alors que je porte le combiné à mon oreille, la voix de Renato résonne dans la maison, nous demandant de le rejoindre dans le salon. Pestant tout ce que je sais, mon téléphone termine dans la poche arrière de mon pantalon, tandis que je rejoins mes amis et les managers dans le salon.
— Bon les garçons ! Kevin et moi, nous avons pas mal discuté et nous sommes tombés d'accord. Les derniers mois ont été intenses au niveau du planning, donc ce que je vous propose c'est de partir vous reposer et vous ressourcer auprès de vos familles. Et nous réattaquerons en 2020, pour encore de plus belles aventures. On vous laisse trois semaines de vacances à compter de vendredi soir et jusqu'au 6 janvier 2020. Ça vous va ?
— Un peu que ça nous va ! Merci ! s'exclame Richard.
Je vois à son regard qu'il est ravi de pouvoir rentrer chez lui pour les fêtes de fin d'années. Sa petite princesse doit atrocement lui manquer. Joël a disparu. Le connaissant, il a dû se précipiter pour prévenir sa mère, tout comme Zabdiel d'ailleurs. Dans le salon, il ne reste plus qu'Erick et moi. Nous nous regardons et sourions. Nous venons de penser exactement à la même chose.
Buenos Aires, nous voilà !
Lui ne rêve que d'une chose, rentrer auprès de sa belle brune et moi, de retrouver ma Luna.
— Bon, je vais me réserver un billet d'avion ! annonce-t-il. Je t'en prends un, Chris ?
— Ouaip ! Merci !
Erick me sourit et disparaît à son tour dans sa chambre. Renato me regarde et je le gratifie d'un sourire. Il sait à quel point passer Noël en famille est vital pour nous. Encore un point qu'il ne partage pas avec Pablo. Ça fait un an qu'il n'est plus dans le paysage, mais il m'arrive encore parfois de penser à lui et à tout ce qu'il nous a fait endurer. Et une nouvelle fois, je pense que si Luna n'avait pas été là, nous ne nous serions pas détachés de son emprise et qui sait ce qu'il serait advenu du groupe.
De retour dans ma chambre, je tente une nouvelle fois de joindre ma petite amie. La tentative est vaine, mais avant que je n'aie le temps de raccrocher, mon téléphone vibre dans mes mains. À la hâte, je décroche.
— Salut, mon cœur ! m'exclamé-je.
— Salut ! Désolée, j'étais à la douche ! s'excuse-t-elle.
— Pas de soucis ! Je suis désolé pour ce matin !
— N'en parlons plus ! C'est passé !
— OK, comme tu veux. J'ai trouvé ta lettre !
Un silence se fait. Je l'entends souffler à l'autre bout du fil.
— Oh !
— Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu me l'avais écrite ! Je l'aurai lu avant !
— Je ne sais pas... Je ne sais même pas pourquoi je me suis retrouvée à l'écrire, mais je crois que j'avais besoin de vider mon sac.
— Tu m'as fait verser une larme, mon cœur. C'était beau ce que tu as écrit. Au sujet de cette incertitude, je tenais à te rassurer. Ce lien si précieux entre toi et moi, il ne cédera jamais. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela n'arrive pas.
— Je crois que j'aurais juste besoin de passer du temps avec toi, sans que nos emplois du temps s'en mêlent.
— Ça tombe bien que tu me parles de ça... Puisque...
— Puisque quoi ? s'impatiente-t-elle.
— Trois semaines de vacances, ça te dit ? questionné-je.
— T'es sérieux ?
— Absolument ! Erick est en train de nous réserver nos billets. Nous serons là samedi soir.
— Oh mon dieu ! C'est trop bien ! s'enjoue-t-elle.
— Je savais que tu serais contente. J'ai hâte de rentrer ! J'ai pensé que l'on pourrait fêter Noël tous ensemble. On pourrait faire venir tes parents, ma mère, ma grand-mère et Jonathan. Qu'est ce que tu en penses ?
— Je pense que ça serait génial !
Après avoir discuté pendant plus d'une heure au téléphone, nous finissons par raccrocher. Mon cœur est beaucoup plus léger qu'en début de journée. Elle m'a parlé de son entretien avec Royce, me disant qu'il lui avait parlé de son envie d'inclure notre collaboration dans sa tournée, et qu'il aimerait bien nous inviter à l'un de ses concerts pour une interprétation live de la chanson. Je veux finalement bien admettre qu'il s'agissait d'un rendez-vous professionnel.
Tous les soupçons sont levés !
*****
Erick et moi venons d'atterrir à Buenos Aires. Il est dix-neuf heures vingt-cinq et le soleil commence doucement à décliner dans le ciel. Dans le hall des arrivées, nous attendons patiemment nos valises. Erick a prévenu Aly que nous venions d'atterrir à Ezeiza. Cette dernière lui a répondu, dans l'instant, que Luna et elle étaient en pleines courses de Noël, mais qu'elles n'allaient pas tarder à rentrer à leur appartement. À quelque chose près, nous arriverons ensemble.
Une fois nos valises en main, nous sortons de l'aéroport et nous dirigeons vers le bâtiment des locations de voiture. Là, après avoir signé des autographes et pris des photos, nous arrivons enfin à louer une Mustang aux couleurs bleu électrique. Exactement, le genre de voiture que j'adore. Nous montons à bord et tandis que je règle le GPS, Erick choisit une playlist sur son compte Spotify. Tout le long du trajet, il ne cesse de poster des stories sur son Instagram.
— Tu n'as pas fini ? rigolé-je.
— Absolument pas ! Et tu vas me supporter pendant trois semaines, mon pote !
— C'est plutôt Aly qui va te supporter ! ris-je. Mon dieu, je la plains.
— Roh, ta gueule ! me bouscule-t-il.
— Allez, range-moi ce téléphone, on est arrivé !
— Affirmatif, mon capitaine ! répond-il, hilare.
Je me gare en bas de l'immeuble. Nous sortons de la voiture, rassemblons nos affaires et nous dirigeons vers la porte vitrée. Sur le digicode, mes doigts vagabondent sur les touches pour la déverrouiller. C'est dans un vacarme assourdissant qu'elle finit par s'ouvrir. Erick me précède dans l'escalier. Une fois devant les appartements respectifs de nos petites amies, Erick toque à la porte, tandis que j'insère la clé dans la serrure. D'un signe de main, je salue Aly, puis entre dans l'appartement. Et là, ce que je vois me fait l'effet d'un coup de poignard en plein cœur.
Coucou mes petits choux à la crème *je m'égare*❤❤❤
Ça va bien ?
Alors ce chapitre ? Cette lettre de notre belle Luna, n'est elle pas magique ?
J'ai pris un plaisir fou à l'écrire ❤❤❤
Besitos 😘😘😘😘
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