Chapitre 13. Rapprochement Imprévu
✯Luna✯
Des faisceaux bleus, verts et blancs éclairent la scène dans une chorégraphie hypnotique. Les musiciens entament la mélodie de Te robaré, puis dans un vacarme assourdissant de cris et de pleurs, Prince Royce apparaît sur la scène. Il porte sur sa chemise blanche, un blouson rouge, qui le met superbement bien en valeur. En une microseconde, c'est le feu sur la scène de l'Arena. Appareil photo en main, je m'en donne à cœur joie. Royce descend les quelques marches en fond de scène pour se rapprocher de l'avant. Au passage, il récupère une rose parmi le bouquet qui est posé près de sa choriste. Il embrasse la fleur, avant de la lancer dans le public sous une pluie de hurlements stridents. Je crois que je ne comprendrai jamais ce genre de réaction chez les fans. Quelle est l'utilité de hurler à s'en déchirer les cordes vocales ?
La première chanson se termine. Royce salue rapidement son public puis entame la deuxième chanson. Il met le feu aux planches. Cet homme est une bête de scène. Il ne se pose pas un instant, courant de droite à gauche, puis de gauche à droite. Il chante, danse, s'amuse. Il n'y a aucun doute, il sait mettre l'ambiance. Avec sa choriste, il effectue quelques pas de bachata. Puis vient le tour d'une musique que j'affectionne tout particulièrement. Les paroles résonnent en moi, comme le tam-tam incessant d'un tambour. Soy el mismo est un hymne à la simplicité et une promesse que malgré la célébrité, il n'a jamais changé. Indéniablement, je pense à Christopher et à notre histoire.
Royce s'assoit sur le bord de la scène et touche quelques mains, avant d'enchaîner la chanson suivante. Ainsi, il mène d'une main de maître, près d'une heure de show, alternant entre musiques festives et musiques lentes, plus propices au romantisme. Un instant, les musiciens arrêtent de jouer et, a cappella, Royce interprète Llegaste tú. Il vient se poster devant moi et me sourit, me faisant au passage un clin d'œil.
Puis c'est le moment incontournable de ses concerts, celui où il invite une fan à le rejoindre sur scène pour lui chante une sérénade, avec sa chanson Incondicional. La fan est tellement émue, c'est très touchant. Tous les deux, ils effectuent quelques pas de danse, avant que Royce ne l'enlace et lui offre une rose.
Le chanteur disparaît un instant de scène, pour aller se rafraîchir, alors que les premières notes, de Darte un beso, montent dans l'air sous un tonnerre d'applaudissements. Des canons à serpentin se déchargent sur l'assemblée et des ballons sont envoyés dans la foule, au moment où l'idole revient sur scène pour interpréter son ultime chanson. C'est la fin du spectacle. On peut dire, sans aucun doute, qu'il s'agit là d'une super représentation.
Doucement, alors que la salle se vide de la foule, je range mon matériel dans mon sac à dos. Déjà, les premiers techniciens s'affairent à démonter la scène. Dans deux jours, Royce sera au Chili pour un festival de musique en plein air.
— Tu es prête ?
Je sursaute et me retourne, la main sur le cœur. Bordel, j'ai frôlé la crise cardiaque et visiblement, ça l'amuse. Royce se tient devant moi, un sourire collé sur le visage. Il s'est changé, et attend une réponse de ma part.
— Oui, on se rejoint où ? Daniel va me conduire, demandé-je.
— OK ! Ton garde du corps vient avec nous ?
— Oui, je préfère.
— Pas de soucis, je t'envoie l'adresse par message !
— Ça marche !
Trente minutes plus tard, nous nous retrouvons sur le perron du club. Sans aucune difficulté, nous entrons dans son enceinte où la musique bat son plein. Une foule impressionnante se presse sur la piste de danse. Le manager de Royce se débrouille pour nous trouver un emplacement dans le carré VIP. C'est ainsi qu'un quart d'heure plus tard, nous trinquons à la réussite du spectacle, qui était sold out.
— Alors, dis-moi Luna, qu'en as-tu pensé ? me demande Royce.
Sa bouche frôle mon oreille et un million de frissons parcourent mon corps.
Oh putain, qu'est-ce qu'il m'arrive ?
Un raclement de gorge me permet de reprendre mes esprits avant de répondre à la question posée.
— C'était grandiose ! Tu sais mettre le feu, il n'y a aucun doute !
— Merci, ma belle ! Tu vas m'écrire un article du tonnerre ?
— J'y compte bien ! ris-je. Une fois que je l'aurai écrit, je te le transférerai pour que tu puisses le lire et me dire ce que tu en penses.
— Je suis certain que ce sera génial ! Tu danses ?
— Pardon ?
— Est-ce que tu sais danser la bachata ? répète-t-il.
Non, Luna, je te l'interdis ! m'intime ma conscience.
Tous mes sens se mettent en alerte, alors que mon petit ange, tire la sonnette d'alarme, brandissant un panneau indiquant : Attention danger. Mon interlocuteur se lève et me tend sa main pour m'inviter à faire de même. Je rêve ou, suis-je bien sur le point de danser avec le grand Prince Royce ? Fébrile, ma main saisit la sienne. Il nous conduit sur la piste où une musique de Roméo Santos débute. Royce dépose sa main dans le creux de mes reins, me rapprochant de lui. Instinctivement, mon corps se colle au sien et ma main gauche se pose sur son épaule. Tendrement, il saisit ma main droite, l'enserrant de ses doigts. Dans un mouvement de bassin, il donne le rythme à suivre et nous commençons à danser. Jamais, je n'aurais jamais cru que danser puisse être aussi sensuel.
Peu à peu, ma timidité, aidée par l'alcool, s'inhibe, me laissant prendre confiance en moi. Au bout de la troisième chanson, je suis totalement libérée de mes interdits et je m'éclate comme jamais. Royce est un très bon partenaire de danse.
— Tu danses bien ! s'exclame-t-il, avant de me faire tournoyer dans ses bras.
— Euh... merci, mais je crois que je ne danserai jamais aussi bien que toi. Tu as ça dans le sang ! dis-je.
Il hausse les épaules, comme pour me prouver que ce que je viens de dire est une évidence indéniable. Nous partons dans un fou rire.
*****
Il est plus de cinq heures du matin quand le chauffeur de Royce me ramène chez moi. Quand j'ai vu que la soirée s'éternisait, j'ai congédié Daniel pour qu'il puisse aller se reposer. Royce s'est donc gentiment proposé de me raccompagner. Lorsque nous arrivons au bas de mon immeuble, la rue est totalement déserte. David a levé l'ancre, lui aussi. Il sera certainement de retour dans quelques heures pour reprendre sa garde de l'immeuble. Royce sort de la voiture et la contourne pour venir m'ouvrir la portière.
— Merci de m'avoir raccompagné !
— De rien ! J'ai passé une excellente soirée en ta compagnie !
— Moi aussi ! réponds-je.
— Passe une bonne nuit, ma belle ! On se revoit bientôt !
Royce pose ses lèvres sur ma joue, comme pour sceller cette promesse. Je lui souris et acquiesce. Il remonte dans la voiture et celle-ci s'éloigne dans la nuit. Quand elle n'est plus qu'un point à l'horizon, c'est avec un sourire niais que je me dirige vers l'entrée.
Une fois dans mon appartement, mes affaires finissent sur la table de la salle à manger, tandis que mes chaussures s'échouent n'importe où dans la pièce. Je retire mon blouson, fais un détour par la salle de bain pour me démaquiller et finis par me vautrer dans mon lit. Morphée ne tarde pas à m'emporter.
Des coups à la porte me tirent de mon sommeil profond. Un long grognement m'échappe, alors qu'un ramdam abominable est en train de se jouer dans ma tête. J'ouvre un œil, l'esprit totalement perdu dans un épais brouillard. L'heure sur mon réveil affiche midi douze.
C'est trop tôt, les gars repassez plus tard.
Peine perdue, des nouveaux coups retentissent. Je finis par capituler et me lève. Trainant les pieds, je rejoins le hall pour ouvrir ma porte. Alyana me dévisage, l'air visiblement en colère.
— Bordel de dieu, Luna ! Mais où étais-tu passée ?
Je rêve ou elle est en train de m'engueuler. Je m'écarte pour qu'elle puisse entrer dans mon appartement. Les poings sur les hanches, elle effectue des allers-retours frénétiques au milieu de mon salon. Me passant les mains sur le visage, j'essaye de mettre de l'ordre dans mes idées.
— On peut savoir pourquoi tu es en rogne après moi ?
— À ton avis ?
— Éclaire ma lanterne, parce que je ne vois pas du tout la raison de ta colère !
— Pourquoi tu ne réponds pas à Christopher ?
— Oh, merde ! Il a essayé de me joindre ? m'étranglé-je.
— À ton avis ! Au moins vingt fois ! Mais tu n'as donc pas regardé ton téléphone ?
— Non ! Hier j'ai eu une journée de dingue et j'ai fini par le couper pour ne plus être dérangé.
— Eh bien chapeau ! Il est à des milliers de kilomètres de toi, et toi, tu le filtres ! Bravo, Luna !
— Roh, ça va ! Il devait être tout autant occupé que moi !
— Peut-être, mais il s'est inquiété de ne pas avoir de tes nouvelles. J'ai fini par lui dire que tu étais au concert de Royce, et visiblement, il était surpris !
— Merde Aly, pourquoi tu lui as dit ! grogné-je.
— Tout simplement, parce qu'il était désemparé que tu ne lui répondes pas. Tu as déconné ! Et on peut savoir où tu étais passée après le concert ?
Elle me détaille et j'ai la nette impression qu'elle connaît déjà la réponse, mais qu'elle veut l'entendre de ma bouche. Si c'est ce à quoi je pense, je suis dans une merde sans nom.
— Je suis sortie en boîte avec Royce et son équipe !
— Et ? insiste-t-elle.
— J'ai dansé avec lui, si tu veux tout savoir !
— Luna, tu es en train de jouer à un jeu dangereux. Si j'ai vu ces photos, Chris les verra aussi et crois-moi, vu comme tu étais proche avec Royce, ton petit ami risque de péter un plomb et ce sera légitime. Mais à quoi tu pensais ? À rien visiblement ! vocifère-t-elle.
— Ça va, je n'ai rien fait de mal à part danser avec Royce. Ce n'est pas comme si je lui avais roulé une pelle, non plus.
— Danser la bachata, c'est comme rouler une pelle, ma belle ! C'est la danse la plus sensuelle que je connaisse et normalement, on danse ça avec son petit ami.
— Ouais, bah c'est bon ! Je n'en savais rien. Je vais appeler Chris pour en discuter avec lui.
— T'as plutôt intérêt. Ça me ferait mal que ton histoire avec lui tourne mal à cause d'une erreur de jugement. Bon, maintenant, que je sais que tu vas bien et, que j'ai joué mon rôle de tata licorne en te mettant en garde, je vais te laisser te recoucher. Tu as une tête affreuse !
— Trop aimable ! ironisé-je.
Aly me tire la langue et sans dire un mot de plus, tourne les talons. La porte claque après son passage. Un long soupir m'échappe. Merde, Christopher. Je me précipite vers mon téléphone. M'en saisissant, je retourne me coucher dans mon lit. Quand il se rallume, c'est un déferlement de messages, d'appels et de messages vocaux. Oh bordel. Il doit m'en vouloir à mort. Je suis dans la merde. Sans prendre le temps de lire les messages, je compose son numéro et porte le combiné à mon oreille. Une sonnerie, deux sonneries... messagerie. OK, c'est de bonne guerre. Remarque, vu l'heure qu'il doit être à Los Angeles, il doit dormir. Je décide quand même de laisser un message.
Mon cœur, vraiment désolée pour hier. J'étais débordée et pour ne pas être dérangée, j'ai coupé mon téléphone. Et comme une andouille, je ne l'ai pas rallumé avant de me coucher. Pardon ! Rappelle-moi quand tu as mon message ! Je t'aime.
*****
Deux heures que je tente de me rendormir, mais en vain.
Merci Aly !
Résignée, je repousse les couvertures et file prendre une bonne douche. Sous l'eau chaude, le film de la soirée de hier me repasse dans la tête. Mais quelle andouille j'ai été d'éteindre mon téléphone.
Connaissant Christopher, il a dû harceler Aly pour savoir où j'étais passée et j'imagine sans grande difficulté sa colère quand il a appris que j'étais au concert de Royce. Allez savoir pourquoi, mais il voit ce dernier comme un rival, alors que clairement, il n'a rien à craindre. Royce est un homme adorable et bourré de talent, mais il ne remplacera jamais Christopher.
Assise sur mon canapé, mon regard parcourt l'écran de mon téléphone ouvert sur Instagram. Des photos des garçons, hier soir, commencent à circuler. Ils sont atrocement sexy dans leurs costumes noirs. Christopher est carrément baisable, avec ce sourire en coin, que je lui connais que trop bien. Et puis, leur performance était à couper le souffle. Cette nouvelle chorégraphie de Se Vuelve Loca est carrément géniale. Rodrigo a fait du super boulot. Je suis extrêmement fière d'eux. Doucement, mon doigt glisse sur l'écran, faisant défiler les photos. Christopher en a posté une dans la soirée. Je tapote deux fois dessus pour mettre une mention « j'aime » et décide de laisser un commentaire.
@luna.perrida
Mon ange.
Je continue moninspection, quand mon regard se porte sur une photo qui n'aurait jamais dûfiltrer sur l'application. Je reste interdite. Merde. Merde. Merde. Et neparlons même pas du commentaire qui accompagne la photo et qui ne me plaîtguère : On dirait que la petite amiede Christopher Vélez, du groupe CNCO, a trouvé le bonheur dans les bras d'unautre homme, qui n'est autre que Prince Royce. Bande de vautours.
Hello la #TeamPanda 🐼,
Comment allez vous ?
Luna c'est foutu dans un vrai merdier. Aussi quelle idée d'aller passer la soirée avec Royce ? Bien que ça soit tentant, à sa place je ne l'aurais pas fait. 🙈🤦♀
Besitos mis amores 🌹❤
ღ✯Audrey✯ღ
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