✯Luna✯

Es imposible que te quiera como yo. No hay nadie que te quiera como yo. Déjame que te cambie la suerte. Es imposible que te bese como yo. No hay nadie que te bese como yo. Para mí es imposible perderte

Le pommeau de la douche en main, je chante à tue-tête en me déhanchant dans tous les sens sous l'eau chaude. Cette dernière collaboration entre Luis Fonsi et Ozuna est une véritable pépite. Et puis les paroles me parlent tellement. Alors que je saisis le gel douche, une nouvelle chanson débute. La mélodie de Llegaste Tú s'élève dans les haut-parleurs, me forçant à me déhancher un peu plus. Cette chanson fait définitivement partie de mes coups de cœur du moment.

Comment ça, je ne suis pas objective ? Bien sûr que je le suis !

Au moment où Chris commence à chanter, une vague de nostalgie me prend aux tripes. Mon homme me manque terriblement. Quatre semaines, que l'on ne s'est plus vus et j'ai l'impression que ça fait une éternité. Bien sûr, on s'appelle dès qu'on peut, mais le décalage horaire ne nous aide absolument pas, surtout depuis qu'il est à Los Angeles. Nous avons beaucoup de mal à communiquer avec cinq heures de décalage.

Une fois propre, j'éteins le jet d'eau et enroule une serviette autour de mon corps, puis sors de la douche. Devant le miroir, je m'affaire à donner bonne mine à mon visage. Aujourd'hui, la journée va être chargée. Ce matin, l'emblématique groupe REIK m'attend pour une interview tout en simplicité ainsi qu'un shooting sur la plage de Buenos Aires. En fin de journée, et j'ai hâte, Royce m'a invitée à son concert. Nous avons convenu d'une interview avant la représentation. Ça promet d'être juste merveilleux. J'ai déjà eu la chance de le voir deux fois en concert et comment dire, c'est un génie. À lui tout seul, il est capable de mettre le feu au public pendant deux heures.

À neuf heures dix, je ferme la porte de mon appartement et file rejoindre Daniel qui m'attend devant l'immeuble. Au passage, je salue David qui est en poste devant la porte. Depuis que Renato a augmenté ma sécurité, les groupies se tiennent à bonne distance, me laissant simplement profiter des quelques fans qui s'intéressent gentiment à moi. De temps à autre, j'aime passer du temps avec elles. Nous discutons de tout et de rien et je me permets également de leur donner des nouvelles des garçons.

— Bonjour ! dis-je, en entrant dans la voiture.

— Salut Luna, tu vas bien ?

— Très bien et toi ?

— Ça va ! Bon alors, où allons-nous ?

— Direction l'hôtel Melia Recoleta Plaza, Monsieur le chauffeur ! ris-je.

— Allez en route !

Daniel démarre la voiture et s'engage dans la circulation. Tout le long du trajet, nous discutons de sujets divers et variés. Daniel n'a toujours pas voulu me donner la réponse à la question qui concernait son précédent contrat. J'ai beau chercher, il n'a jamais acquiescé, ou réfuté une de mes réponses. C'est devenu une sorte de jeu entre nous et, bien, que je sache qu'il ne me dira rien, je me suis prise au jeu.

— Et pourquoi pas, Gerardo Ortiz ?

Daniel ne répond rien et se contente de sourire. Chaque jour, j'analyse son expression et me dis que peut-être le jour où je trouverai, elle changera. Nous arrivons à destination une demi-heure plus tard. Daniel se stationne devant l'hôtel, nous sortons rapidement de la voiture pour pénétrer dans l'immense hall.

— Tu m'appelles quand tu as fini ? me demande-t-il.

— Oui, comme d'habitude !

— Super ! À toute !

— À plus !

Mon garde du corps m'offre un sourire et disparaît. M'approchant du comptoir d'accueil, j'apostrophe une hôtesse.

— Bonjour !

— Bonjour et bienvenue au Melia Recoleta Plaza. Que puis-je faire pour vous ?

De mon sac, mes doigts extirpent ma carte de presse, puis la tendent à la femme qui se tient face à moi. Elle la regarde avant de reporter son attention sur moi.

— J'ai rendez-vous avec le groupe REIK, à onze heures ! expliqué-je

— D'accord ! J'avertis leur manager de votre présence. Veuillez patienter.

— Pas de soucis, merci.

Cinq minutes se sont écoulées, quand un colosse en costume noir s'approche de moi, l'air sévère. Il me demande de le suivre, sans faire étalage de politesse. OK, pas tout les agents de sécurité ne se ressemblent. Sagement, je le suis vers un ascenseur privé qui nous conduit directement dans une suite où l'abondance de luxe est terriblement déroutante. Jesús Navarro, Julio Rimerez et Gilberto Marín viennent me saluer. Rapidement, nous prenons place pour l'interview.

L'entrevue, avec un des groupes les plus prisés de toute l'Amérique latine, a été juste sensationnelle. Les membres qui le composent sont tout simplement adorables et très attentifs. Notre rencontre a même duré plus longtemps que prévu. Sur les coups des quatorze heures, Daniel passe me chercher, puis me ramène chez moi pour que je puisse prendre mon matériel pour le concert de ce soir. Une fois que c'est fait, nous repartons en direction du Movistar Arena de Buenos Aires. Ce côté-là de la ville est très engorgé par la circulation. Le périphérique est totalement bouché. Génial, il va nous falloir un temps fou pour rejoindre l'Arena. Tandis que Daniel vocifère après les voitures, je tente de gagner du temps en buchant sur quelques articles pour lesquels j'ai pris du retard. Mon téléphone se met à sonner je regarde l'identifiant et reste interdite.

Nina.

Pourquoi m'appelle-t-elle après un an de silence ? Sceptique, je me décide à répondre.

— Bonjour, Nina, dis-je solennellement.

— Luna, bonjour ! Je n'étais pas certaine que tu me répondrais.

— Qu'est-ce que tu veux, Nina ?

— J'ai pas le droit de t'appeler pour prendre des nouvelles ?

— Il t'a fallu un an pour t'inquiète de moi ? C'est trop aimable de m'accorder, un peu de ton temps.

— Tu sais que le sarcasme ne te va pas, Luna. J'ai vu que ton blog connaît un franc succès et je suis contente pour toi.

— Merci ! réponds-je perplexe. Alors sincèrement, pourquoi tu m'appelles ?

— Darren m'a demandé de te contacter pour savoir si tu serais intéressée de revenir bosser au journal ?

Cette dernière phrase me fait lâcher un rire nerveux.

— Tu te moques de moi ? dis-je, en essayant l'ironie.

— Enfin, Luna, tu es un écrivaine de talent. Nous n'aurions jamais dû te laisser partir.

— Il fallait peut-être y penser avant, non ? grogné-je. Vous ne m'avez pas laissé partir, vous m'avez virer comme une moins que rien ! Maintenant que mon blog a du succès, Darren se décide à voir que j'ai du potentiel.

— Oh Luna ! souffle-t-elle. Ne le prends pas comme ça ! Je t'ai toujours apprécié et tu le sais.

— Bien sûr, Nina, il en est de même pour moi, mais je ne suis pas intéressée. Merci.

— Tu ne sais pas ce que tu rates !

— Certainement pas grand-chose ! J'ai déjà tout ce que je veux !

— OK ! lâche-t-elle. Dans ce cas, bonne continuation, Luna !

— Merci ! Bonne continuation à toi aussi ! Au revoir.

Je raccroche avant même qu'elle ne puisse me dire au revoir. Les mots me manquent pour décrire la situation. Le mec il me vire comme une malpropre sur les ordres de Monsieur Pablo Santiago et voilà que maintenant que ma carrière connaît une croissance spectaculaire, il s'intéresse de nouveau à mon boulot.

Notez l'ironie de la situation.

De contrariété, je verrouille mon téléphone et le fourre au fond de mon sac à main, prenant soin de couper la sonnerie.

À seize heures quinze, nous voilà enfin garés dans le parking souterrain de l'Arena. Rapidement, je rassemble mes affaires et Daniel m'accompagne jusqu'à l'entrée de service. Comme d'habitude, je présente ma carte de presse, qui a tendance à m'ouvrir toutes les portes. Une fois dans la salle, je vois que Royce est en train de terminer les soundchecks. En silence, je m'installe sur le fauteuil qui porte mon nom et effectue les réglages de mon appareil. Plusieurs photographes sont présents et me saluent, poliment. Je me déplace le long de la scène afin de tester la luminosité. Royce est en train d'interpréter, son dernier single, El Clavo.

C'est finalement au bout d'un petit quart d'heure qu'il finit par s'apercevoir de ma présence. Je le vois parler avec son agent. Après un instant, ce dernier finit par venir à ma rencontre.

— Bonjour, Mademoiselle Perrida ! Comment allez-vous ?

— Bonjour ! Très bien et vous ?

— Ça va bien, merci ! Royce aimerait vous voir, vous voulez bien venir avec moi s'il vous plait ?

— Bien sûr ! Par contre, j'ai installé toutes mes affaires !

— Oh, ne vous en faites pas ! Giovanni va veiller dessus !

Il fait signe à l'homme répondant à ce nom, qui rapplique en courant. Le manager lui indique la tâche qui lui incombe, puis m'invite à le suivre dans les loges. J'entends mes collègues râler, mais clairement, je m'en moque.

Quand nous arrivons derrière la scène, Royce vient à ma rencontre. Son sourire irrésistible est collé sur le visage. Sans me laisser le temps de réagir, il me prend dans ses bras.

— Luna, ça me fait super plaisir que tu aies pu venir !

— Merci pour l'invitation, réponds-je.

— Avec plaisir !

Il m'offre un sourire ravageur à vous en faire perdre votre latin, puis m'invite à le suivre dans sa loge.

— Alors, dis-moi tout, comment ça va ?

— J'ai du boulot par-dessus la tête donc je ne vais pas me plaindre, mais du coup, j'ai beaucoup moins de temps pour être avec Christopher.

— Aïe ! Il y a longtemps que vous ne vous êtes pas vu ?

— Quatre semaines !

— Ah oui, quand même ! Le bordel des emplois du temps qui divergent ! Comme je te comprends !

— Tu as vécu quelque chose de similaire ?

— On peut dire ça ! Et la distance a eu raison de nous !

— Désolée...

Cette révélation me fait mal. L'idée qu'un jour mon histoire avec Chris puisse prendre fin me rend malade. Je préférerais vendre mon âme au diable que le perdre une nouvelle fois.

— Luna ? m'interpelle Royce.

— Oui, pardon, j'étais perdue dans mes pensées !

— C'est moi qui m'excuse, je n'aurais pas dû te parler de mon expérience désastreuse.

— Pas de soucis, bon, parlons de quelque chose de beaucoup plus joyeux ! Comment te sens-tu avant ce concert ? demandé-je.

— Nerveux, comme toujours !

— Ça peut se comprendre, tu vas te produire devant quinze mille personnes. C'est totalement fou ! Tu veux qu'on fasse l'interview avant ou après le concert ? questionné-je.

— On peut la faire maintenant si tu veux, comme ça après on pourra sortir fêter la réussite du show !

— Pas de soucis, ça marche !

Nous voilà donc en plein milieu de sa loge, en train d'enregistrer une interview en toute intimité. Il n'y a pas à dire, j'adore mon job.

Notre entrevue a duré une bonne heure. Durant les dernières soixante minutes, j'ai découvert un homme fantastique et bien plus simple, que les médias ne le dépeignent. Il ne se prend vraiment pas la tête et sa compagnie est plaisante. L'interview s'est finalement terminée en conversation amicale. Royce m'a parlé de sa famille, tout comme je lui ai parlé de la mienne et du fait que je me sois expatriée en Argentine.

— On se voit après ? demande-t-il.

— D'accord ! réponds-je.

Le rouge doit certainement me monter aux joues, au moment où il m'embrasse sur la joue. Je crois que je ne m'habituerai jamais à autant de familiarité avec des célébrités, qui finalement, ne sont rien de plus que des personnes comme les autres. Enfin, des personnes adorées et adulées par des milliers d'autres.

Assise au premier rang, j'attends sagement que le concert commence. Doucement, la salle termine de se remplir, ce qui me permet de prendre quelques photos de la foule. Un dernier coup d'œil à ma montre m'indique qu'il ne reste plus que cinq minutes avant le début du show. Les musiciens finissent par prendre place dans le fond de la scène. Le guitariste gratte quelques notes sur sa guitare et le public se déchaîne, hurlant le nom de Royce, comme un seul et même homme. Un décompte s'affiche sur l'écran géant. C'est parti dans trois, deux, un... 

Hola la #TeamPanda 🐼😘

Luna ne jouerait-elle pas à un jeu dangereux ? Christopher lui manque💔😢, mais est-ce une bonne idée de traîner avec Prince Royce ? Je ne suis pas vraiment certaine 🙊🙈😏

🎶 Pause Musicale 🎶

El Clavo - Prince Royce 

https://youtu.be/FCfP7v9x8HI

✯ღAudreyღ✯